Du bon Dieu à dieu le Pire
 Du bon Dieu à dieu le Pire  
Amadou Gueye NGOM     Lundi 21 Déc 2009  
 
Ibou Fall, ça vous dit quelque chose?  
 
C’est rare qu’un homme de mon âge, cursus et parcours se sente des affinités intellectuelles et esthétiques avec un auteur d’un quart de siècle son cadet. Il arrive que l’inverse se produise. De quoi inviter  Vieillesse à se monter moins péremptoire envers Jeunesse. C‘est avouer que le jeune Ibou Fall m’en a bouché un coin quand j’ai eu lu  sa fresque impitoyable intitulée “Dieu le pire”, une brochette de succulences dans lesquelles l‘auteur mord avec gourmandise. A première vue, l’ouvrage parait insignifiant;  un peu comme le croupion de poulet que les gourmets appellent“ le sot-l’y-laisse”.  Dans “Dieu le pire” Ibou a osé l’impensable: dévoiler comment naissent “doomi madame” et “doomi soxna”, comment ils s’évaluent et se dévaluent de la meme manière que  le pedigree du mouton de baptême qui scelle le destin du nouveau-né musulman  sous nos cieux. Selon que vos géniteurs ont immolé, à votre naissance un noble bélier-tubabér  bien encorné, ou quelque “pëlpël”  aux pattes flageolantes ou, à l’extrême rigueur, le maladif “rey mu dee-reyul mu dee” qui attend  une quelconque mort de délivrance. Des lors, la religion se présente comme un traquenard dont nul n’échappe. Confrérique, la religion, telle que pratiquée chez nous, se donne des allures de grand spectacle dont la rue publique confisquée constitue le décor avec une orgie de sons et lumières qui émoustillent les sens plus qu’ils n’ élèvent l’esprit. Dans les coulisses religieuses s’embusquent de gros malins qui délivrent des satisfecit d’assiduité aux adhérents, quelle que soit la puanteur de leurs âmes. Dans ce genre d’environnement un guide spirituel peu scrupuleux trouvera toujours les arguments et moyens de sa légitimité.   
 
Doomi Soxna, héréditaire chanceux des sciences divinement infuses prêchera pour son dara, Doomi Madame pour sa paroisse. Est-ca là le sens de l’expression: chacun pour soi, Dieu pour tous?  
 
Une religion bien comprise n’embrigade ni ne divise; elle doit harmoniser, pacifier et aider l’homme à accomplir l’acte de sa vie qui est de vivre en harmonie avec la nature et les créatures de l’univers. Lorsque je vois un cheval fouetté sauvagement sur les testicules parce qu’il en a marre d’être bête de somme, du soir au matin et le fait savoir en décochant des ruades, je me demande en quelle part de ce tas de fumier, cet abject charretier, se trouve Dieu au nom ou mépris duquel on commet tant de forfaits. Chez ce misérable et la plupart des simples d‘esprit auxquels certains “doomi soxna” promettent  le Royaume des Cieux ou terrorisent avec l‘Enfer, la religion consiste à punir ou récompenser les hommes et que c’est là sa seule finalité. Par ignorance ou peur congénitale l’homme a hélas besoin de guide   
 
  
 
Amadou Gueye Ngom  
 
Critique social 
 
  
 
PS 
 
La religion est soit une indénouable tromperie soit la preuve scientifiquement palpable de l’existence divine.