de l'ancien premier ministre Idy
Retour de l’ancien Pm auprès de Wade Comment le camp de Karim a pu déjouer une « alliance fatale » entre Macky et Idy
Article Par SERIGNE SALIOU SAMB,
Paru le Mercredi 1 Aoû 2007
Nos confrères du « week-end » les surnomment les « agents » secrets » de Karim. Idéologues ou têtes pensantes de la « génération du concret », ils agissent méthodiquement. Méticuleusement. Dans leur « tableau de chasse », il y a déjà des ministres dans le gouvernement et des directeurs de société. Les proches de Karim viennent de frapper un autre grand coup en étouffant les velléités de rapprochement entre l’ancien Premier ministre et Macky Sall devenu subitement l’homme à abattre pour les « feddayins » de Karim.
Une alliance entre Idrissa Seck et Macky Sall, même conjoncturelle, aurait pu être fatale pour le fils du président de la République. Que ses partisans considèrent comme le successeur désigné de son père. Mais les « think tank » de Karim ont très vite flairé le danger que représenterait un rapprochement entre les deux Premiers ministres qui, c’est un secret de polichinelle, ne sont pas des amis. Un très proche collaborateur du président de l’Anoci explique, dans le détail, les raisons qui ont justifié sa crainte : « Macky Sall était sur le point de faire de l’Assemblée nationale son quartier général pour préparer la guerre de succession au trône de Wade. Et vu les relations d’amour-haine qui existent aujourd’hui entre lui et Karim, le prédécesseur de Hajibou Soumaré pourrait être sensible au discours de Idrissa Seck ». Notre interlocuteur d’ajouter qu’un tandem Macky-idy aurait scellé fatalement les ambitions du fils du président de la République. Cette hantise de l’ouverture d’un autre front contre lui, a-t-il poussé Karim à jouer sa partition pour favoriser les retrouvailles entre le maire de Thiès et le président de la République ? Que nenni, répond ce partisan déclaré de la génération du concret. Mais à l’en croire, même s’il n’y a pas contribué, Karim Wade n’a rien fait pour gripper la machine. Autrement dit, sur l’avis de certains de ses conseillers, le président de l’Anoci serait acquis à l’idée d’un rassemblement des toutes les forces acquises au « wadisme ». Pour bénéficier de leur bienveillance et se lancer dans la course à la succession de Wade ? Les « esprits » de Karim répondent unanimement par la négative et soulignent à souhait que leur mentor n’a pas d’ambitions politiques. Toujours est-il que le « contentieux politique » qui représentait 97% du litige entre Wade et Idy (l’expression est de Pape Jean Sèye avocat de l’ancien Premier ministre) est vidé au grand jour. Grâce à la partition jouée par les partisans du fils de Wade ? On ne saurait le dire. Mais le camp de Karim, comme le confirme un des proches de ce dernier, a discrètement appuyé le retour au bercail de Idy. Pour briser l’élan de sympathie qui était sur le point de se constituer entre lui et l’actuel président de l’Assemblée nationale
LE REGARD DE FALLOU Un point, c’est tout !
Article Par Fallou Mbacké Diallo, fmdiallo1@yahoo.fr,
Paru le Lundi 5 Mar 2007
«Un point, c’est tout, dit Claudel, trois points, ce n’est pas tout». Le Sénégal en est à ce point. Une semaine après le point critique qu’a constitué le scrutin du 25 février dernier, les Sénégalais s’interrogent encore sur leur propre vote. L’opposition pour sa part, ne s’explique toujours pas sa déroute. Quant au Président réélu, il ne savoure même pas sa victoire. Mais éprouve plutôt tous les pouvoirs que désormais, cette victoire lui conférerait. Sans se soucier du fait qu’en démocratie, les pouvoirs du Président ne peuvent être que des devoirs. Dont il ne peut, ni ne doit user que pour servir et non asservir les citoyens.
Tous les citoyens, y compris ses plus irréductibles adversaires. Sinon, comment comprendre qu’après une victoire aussi éclatante, le Président Wade se dresse à rebrousse-poil de toute logique. Et se mette à disserter sur des sujets aussi privés et partisans que celui de sa succession. Mais, à y regarder de près, cette attitude paradoxale, laisse clairement entrevoir les intentions froidement politiciennes qui la sous-tendent. De fait, en soulevant des dossiers aussi compromettants que les passeports chinois, les licences de pêche…, il déplace et prolonge le combat politique sur le terrain judiciaire. Où, en l’occurrence, et comme par hasard, les mis en cause sont ses plus sérieux concurrents. Dont la neutralisation lui permettrait, le cas échéant, d’assurer à sa guise, sa double succession : à la tête de l’Etat, dont il est le chef légitime (pour encore cinq ans), et au sein de son parti, où il est «la seule constante». Confirmant par cette démarche à la fois messianique et machiavélique, l’implacable vérité de l’action politique, ainsi décrite par Winston Churchill : «La politique est plus dangereuse que la guerre. A la guerre, on ne peut être tué qu’une seule fois. En politique, plusieurs fois.» Si bien qu’après avoir été acteur d’un jour, (celui du scrutin), le peuple en est aujourd’hui réduit au rôle de spectateur impuissant et dégoûté. Témoin forcé d’une médiocre guerre médiatique sur fond d’accusations et de contre-accusations. Par laquelle, nos sommités politiques, au sommet de l’Etat, rampent dans la boue abjecte de la délation. Pourtant, par rapport à notre vie, telle qu’elle est aliénée depuis quelque temps par les politiciens, cette situation n’a, hélas, rien d’inédit. En effet, elle n’est pas sans rappeler la comédie politico-judiciaire du scandale financier des chantiers de Thiès. Qui, ouverte au Cices en juillet 2005, a été conclue dans l’intimité carcérale de Rebeuss en décembre 2006. Par un protocole occulte, dont le Président a publiquement brandi une copie (authentique ?). Où l’ancien Premier ministre aurait reconnu avoir volé de l’argent, qu’il se serait engagé à restituer ! Dans tous les cas, que Niasse ait indûment vendu des passeports de service, Tanor des licences de pêche, Idy volé des milliards, tout ceci ne peut être commis qu’au préjudice du contribuable, et non du Président et de son parti. Ce n’était donc pas à Idy que Wade aurait dû donner «rendez-vous devant Dieu» pour solder leurs comptes. Mais aux citoyens qui l’ont élu et réélu, et attendent toujours qu’il anéantisse les conditions de possibilité de telles forfaitures. Ce sont pourtant ces deux protagonistes de notre propre drame, (l’un au pouvoir, l’autre dans l’opposition, «père» et «fils»), que les Sénégalais ont consacrés le 25 février dernier. Malgré Tout ! Donnant ainsi raison à Raymond Aaron, qui pense que «La politique, ce n’est pas le choix entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable». Sur ce registre de l’affectif, les Sénégalais avaient pourtant de bonnes raisons de détester ce qu’ils ont préféré. Mais le cœur…des Sénégalais a ses raisons… Pourvu seulement que pour les cinq prochaines années, le préféré des électeurs sénégalais se fassent préférer de tous les Sénégalais. Par une action résolument tournée vers le bonheur de tous. Et de façon moralement irréprochable et politiquement… correcte. Un point, c’est tout !
METHODE - Le Bureau politique de Rewmi transformé en Congrès : Idrissa Seck récite la leçon de Wade
Entre Idrissa Seck et Abdoulaye Wade, c’est une histoire de vases communicants. De vases communiants. L’un peut porter le nom de l’autre et vice-versa. Ils agissent de la même manière, adoptent les mêmes méthodes de ruse politique. Quand Me Wade voulait rejoindre ou sortir du gouvernement de Diouf, il faisait comme le fait Idrissa Seck aujourd’hui : mettre en avant les mouvements de jeunesse et de femmes du parti qui pondent des résolutions et autres motions. Récemment, pour valider sa candidature à la présidentielle, Me Wade avait transformé le Bureau politique du Pds en congrès extraordinaire. Un peu comme l’a fait hier Idrissa Seck via le bureau politique de son parti Rewmi pour faire cautionner son retour dans les grâces du Président Wade.
Malgré leur éloignement du Parti démocratique sénégalais (Pds), les responsables et militants de Rewmi assimilent jusqu’à présent les leçons libérales et autres raccourcis pour légitimer une décision déjà prise. Hier, les partisans de Idrissa Seck ont bien récité la leçon, alors servie par le Secrétaire général national du Pds, Me Abdoulaye Wade, avant l’élection présidentielle lorsqu’il a été décidé de transformer la réunion du mouvement national des femmes du Pds en Congrès extraordinaire à l’issue duquel l’investiture de Me Wade à la course présidentielle a été adoptée. Alors qu’il était décidé de tenir une réunion du Bureau politique élargi aux organes affiliés, celle-ci s’est vite transformée en Congrès extraordinaire du parti de Idrissa Seck.
En effet, le coup semble avoir été préparé. En effet, dès l’entame des débats, le porte-parole de Rewmi, Omar Sarr, qui préside la séance, précise : «On m’a annoncé l’existence d’une motion à soumettre à l’assemblée. Que la personne concernée se présente pour la lire !» Ndiagne Diop, très proche du président du Conseil rural de Sangalcam, Omar Guèye, est annoncé au micro par le maître de cérémonie, Khadim Samb. Il délivre le contenu de sa motion et propose que la réunion du Bureau politique soit transformée en Congrès extraordinaire. Et de supplier «ses frères» de parti de se lever pour marquer leur soutien. Les militants se lèvent, exultent et approuvent la proposition. Les responsables installés sur le présidium de la salle de spectacle, en plein air du complexe Coumba Lamba de Rufisque, de suivre. Mais, il faut y mettre les formes. Et Omar Sarr de demander à Nguirane Ndiaye de faire l’appel des délégations départementales avant de passer à l’approbation de la motion de M. Guèye. Le tour est fait, seul Ranérou manque à l’appel. Les positions se dégagent et la motion passe, «à l’unanimité et par acclamation», résume M. Sarr.
Ainsi, s’ouvre le premier congrès extraordinaire de Rewmi qui se penche sur la suite à donner à l’appel de Wade pour la reconstruction de la grande famille libérale. Nguirane Ndiaye se retire dans une salle avec les délégués des 35 départements présents, afin de lire les résolutions et d’adopter une résolution finale qui sera soumise à l’Assemblée. Au moment où le conclave se tient, les instances des jeunes, des enseignants, des femmes et des personnes du troisième âge font part à l’assemblée de leur position issue des réunions internes qui se sont tenues la semaine écoulée. Sans surprise, toutes ces structures approuvent l’appel de Wade, tout émettant des réserves voilées. Le «oui, mais» se dessine en filigrane dans les résolutions lues devant les militants tassées à l’intérieur et l’extérieur du site. Quelques minutes après, les délégués rejoignent les militants. La décision finale de Rewmi par rapport à l’appel de Me Wade est prise. Et c’est le trésorier du parti, Insa Sankharé, qui est chargé de livrer le contenu qui «va engager tous les militants», tient à préciser le porte-parole, Omar Sarr. Et d’ajouter que la résolution sera soumise au président de Rewmi, Idrissa Seck, qui devra «se charger de son application».
Ndiaga NDIAYE
Rewmi : Valeur politique ou valeur marchande ?
Depuis la célèbre boutade de l’ancien président de la République Abdou Diouf qui disait que ‘diakka dia ngoog, kou meun nodd na nodd’, annonçant l’avènement du multipartisme, les parties politiques n’ont cessé d’essaimer l’espace politique sénégalais. De cette ribambelle, il est difficile de trouver une âme sénégalaise capable d’en citer ne serait-ce la moitié de ces partis reconnus.
Des partis ‘cabines téléphoniques’, fantômes ou qui n’ont d’existence que de nom, on peut en compter à foison. L’on peut, dès lors, se poser la question de savoir quelle est la raison d’être de certains d’entre eux ? De toute évidence l’idéologie politique n’en est plus, à coup sûr, la raison fondamentale, tout au moins pour certains devenus délavés par la couleur et l’esprit depuis belle lurette. L’on ne s’étonne plus alors de voir se nouer des alliances qui ne trouvent leur pertinence que dans la cupidité, le confort matériel et le prestige que seul l’exercice du pouvoir permet de satisfaire.
Dans cette atmosphère puant d’hypocrisie et de traîtrise où marxistes, trotskistes et autres communistes collaborent avec des libéraux si généreux avec les deniers publics, il est normal, voire logique qu’un parti libéral de souche tel que Rewmi puisse ballotter au grè de ses intérêts entre l’ogre libéral et une opposition ne pouvant se payer le luxe d’exclure ses membres qui font les yeux doux au pouvoir. Si ce n’était que de ce point de vue, on n’aurait rien trouvé à redire. Mais qu’en est-il de celui des milliers de braves sénégalais qui par dépit pour l’ostracisme dont le leader du Rewmi Idrissa Seck a fait l’objet dans le Pds, qui par sympathie pour la nouveauté de ce parti lui conférant un semblant d’originalité, leur ont fait confiance lors des dernières élections.
Cette énième main tendue du président Wade en direction des partisans d’Idrissa Seck ne peut justifier un si prompt retour à la maison du père (spirituel, mais non biologique). Ce père, dans un passé récent, calomnié et vilipendé par Cd interposé, à tort ou à raison, retrouve brusquement une autorité paternelle qui lui était déniée par ses fils rebelles et bannis.
Manque de considération ne peut aller plus loin que pareille roublardise, vis-à-vis de ces braves électeurs et du peuple sénégalais en général.
Si la finalité de tout parti politique qui se respecte est la conquête du pouvoir, les militants de Rewmi pouvaient nourrir cet espoir après la seconde place inespérée lors des dernières présidentielles. Ce serait sans compter avec la personnalité très ambiguë d’un leader narcissique et suffisant qui érige la ruse en stratégie politique. Celui qui se disait ‘born to be president’ ne se croit-il pas être capable d’arriver à bon port avec le bateau Rewmi, malgré son poids électoral supposé ? Le courage politique s’assume et la traversée du désert est une épreuve de la vie d’un homme politique à laquelle seuls les téméraires, armés d’une forte dose de patience et de conviction, survivent. De Gaulle l’a expérimenté !
Mamadou Mbodji DIOUF Secrétaire général de la coordination départementale des jeunesses socialistes de Fatick Mail : mbodj_diouf@yahoo.fr Tel : 6539274