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l'opposition accule wade

Exclusif * Me ABDOULAYE WADE, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE : “Les assises nationales ne m’intéressent pas !” 
 
Belfast, nouveau lieu de sacre. Patron honoraire de l’Internationale libérale signifie « figure emblématique » de cette organisation qui a réuni, la semaine dernière, une centaine de formations politiques en Irlande du Nord. Un sacre aussi bien apprécié que son discours était attendu. Une passion pour l’Afrique et une aversion pour la langue de bois, l’injustice sur une scène internationale sous la menace des nombreuses déstructurations des tissus économiques. L’onde de choc de la crise pétrolière. L’onde de choc d’une course au profit qui déshumanise. Pire que ces conclusions qui donnent au Libéralisme une face inhumaine. Le visage du Libéralisme est aussi celui d’un Africain soucieux de l’avenir de ce continent, porteur, depuis des décennies, des idéaux de toutes les luttes de libération, préoccupé par la concertation dans les espaces politiques sénégalais et continental, adepte des solutions innovantes pour relever les économies, apôtre d’une politique sociale qui ne milite pas en faveur des fatalités, etc. Voilà les principes d’un homme qui, dans l’avion qui nous ramenait à Dakar, vendredi dernier, a joué les prolongations d’un exercice de réflexion. Entre les sollicitations de ses collaborateurs et les parapheurs qui se suivent, l’homme ne se repose pas ! Un instant et c’est parti pour l’interview. La renonciation à un dialogue avec cette opposition qui fait dans la surenchère politicienne, la nouvelle carte industrielle du Sénégal, le procédé par lequel l’Etat financera la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana), les paradoxes d’une Afrique riche en potentialités, mais démunie dans la réalité, la réforme foncière, la gestion calamiteuse des collectivités locales dissoutes, la refondation du Pds... Grands axes d’un entretien avec un Sénégalais militant de la Grande Afrique et ouvert, dans une posture de liberté de ton, aux souffles du reste du monde. 
Monsieur le Président de la République, rarement un chef d’Etat africain aura suscité une telle fascination sur le plan littéraire. Qu’est-ce qui, à votre avis, explique ce phénomène ? 
Vous savez, je veux tout simplement dire que c’est devenu un phénomène social, comme on dit, qui intéresse les gens qui écrivent selon différentes perspectives. Je crois que c’est cela qui explique que des personnes essaient de creuser un ou plusieurs aspects de ma personnalité. En ce qui me concerne, moi aussi j’ai beaucoup à dire. Et je ne suis pas sûr que je trouverai le temps, pendant mon mandat, d’écrire tout ce que j’ai envie d’écrire. Je vous donne un exemple : en tant que président de l’Organisation de la conférence islamique (Oci), j’ai entamé un livre qui est terminé. Je vais vous le montrer dans mon ordinateur. Depuis quatre ou cinq mois qu’il est terminé, je n’ai pas eu temps de le relire simplement pour le donner à la publication. Ce livre porte sur la Oummah. Je dis : « la Oummah est à construire ». Elle existe, mais elle n’est pas construite. Il faut la construire du point de vue des structures et lui donner une vocation. C’est un très grand problème parce que je traite largement les problèmes économiques et les problèmes des finances au sein de la Oummah. Sur ça, par exemple, j’ai quelque chose à dire. C’est quelque chose qui n’a jamais été dit ! Par exemple, j’ai dit tout à l’heure que mon grand regret, c’est de n’avoir pas pensé à la diaspora quand j’écrivais le Plan Oméga. Sur la diaspora, j’ai beaucoup à dire ! Je vais écrire sur la diaspora. J’ai un point de vue à exprimer. Souvent, j’énonce certaines idées puis je m’aperçois que c’est plus ou moins bien compris. Alors, je sens la nécessité d’exploiter l’idée et de m’expliquer un peu plus parce qu’en lisant, on comprend mieux par rapport au verbe. 
D’où est venue l’idée de la réalisation de « Une vie pour l’Afrique ? » 
« Une vie pour l’Afrique » ? D’abord « Un destin pour l’Afrique ». J’étais à Paris, au siège du Parti démocratique sénégalais (Pds). Il y a beaucoup de jeunes du parti qui m’étaient proches. Ils me posaient des questions : « Où êtes-vous né ? », « qu’est-ce que vous avez fait dans votre vie ? » Finalement, Djibril Gningue m’a convaincu, comme j’étais panafricaniste, nkrumaïste, d’écrire une lettre à la jeunesse africaine qui était désespérée à l’époque. Les Africains ne croyaient plus à l’Afrique à l’époque. Je ne sais pas si vous vous rappelez. Donc, j’ai écrit une lettre à la jeunesse africaine. Je me suis dit : « Ça, il faut le reproduire ». Et j’ai trouvé un éditeur qui m’a dit : « Non, je suis désolé, il faut faire un livre ». J’ai fait un livre alors que c’était une lettre. Je voulais dire aux jeunes : « Il ne faut pas désespérer, il faut lutter pour l’Afrique ». Mais, par la même occasion, je me suis dit : « Il y a deux livres à faire, le premier il est doctrinal. C’est « Un destin pour l’Afrique ». Je dis que c’est un manifeste politique. L’autre était plus axé sur ma vie. Alors, j’ai rencontré Jean Marc Kalflèche qui était un journaliste très connu et un des meilleurs connaisseurs de l’Afrique. Il m’a dit : « J’aimerais que nous fassions un livre-interview ». J’ai tout de suite donné mon accord. Comme c’était un ami, nous étions ensemble à longueur de journée. Nous nous sommes mis à rédiger ce livre. Ce livre, nous l’avons écrit à la veille des élections de 1993, je crois. J’étais sûr de gagner les élections (la présidentielle et les législatives, ndlr). Nous devions donc terminer ce livre sur ma vie d’opposant pour commencer une nouvelle phase avec « Wade au pouvoir ». Mais les élections ont été controversées. En tout état de cause, je n’étais pas président de la République. Entre-temps, Kalflèche est mort. 
Il y a toute une partie du livre qui concerne ma vie qui ne change pas. Cependant, comme, je n’ai pas continué le livre, la partie qui concernait ma politique étrangère et ma politique économique était devenue obsolète. Il fallait réécrire tout cela. C’est ce que Gilles Delafon a fait. Le journaliste est venu pour terminer le livre. Alors on l’a écrit en soixante-douze heures parce que j’avais rencontré une équipe de secrétaires qui travaille d’une manière assez extraordinaire, c’est-à-dire, il y a une femme qui est le chef de ces secrétaires et leur machine. Le journaliste qui fait l’interview, il est là. La secrétaire s’installe et prend cinq minutes d’interview et pas six. Après, elle part taper cette partie du texte et il y a une autre qui prend le relais et ça se suit comme ça. Nous l’avons fait pendant soixante-douze heures. Nous avons commencé le lundi, nous avons continué le mardi et le mercredi, à dix-neuf heures, le livre était prêt. La patronne corrige les parties enregistrées que lui remettent les secrétaires et les met dans l’ordinateur. Et finalement, on a un livre. Mais il fallait le corriger. Je pense qu’un livre, c’est pour s’exprimer. Je ne suis pas un écrivain. En quelque sorte, je m’exprime à travers l’écrit bien que j’aie commencé un roman. C’est aussi un livre militant. Je milite pour une cause et je n’ai pas trouvé mieux que de mettre des personnages en scène. Vous savez que moi, j’ai fait du théâtre. J’ai écrit une pièce de théâtre qui a été interprétée par les étudiants à Grenoble et avec beaucoup de succès. 
Quelques livres qui vous sont consacrés ne sont pas à votre avantage. Y a-t-il, à votre avis, un acharnement contre votre personne, ou est-ce simplement que votre action est incomprise ? 
Il y a des favorables et des défavorables. Quelqu’un qui écrit parce qu’il n’est pas d’accord avec mes idées, c’est très bien. Mais quelqu’un qui écrit pour insulter, çà ! Vous comprenez... 
« Un destin pour l’Afrique », « Une vie pour l’Afrique », Nepad, Union africaine, médiations multiples en Afrique, etc. Qu’est-ce qui explique la fascination que l’Afrique exerce sur vous ? 
D’abord, vous savez que le titre de ce livre, c’est l’éditeur. Le premier titre que j’avais arrêté avec Kalflèche c’est : « Wade, un libéral révolutionnaire », parce que je fais la révolution avec le libéralisme. Cela paraît contraire. Qu’est-ce qui fait ma fascination ? Là, c’est une option. C’est simplement que je sais que l’Afrique a des ressources matérielles, humaines... Tout pour devenir un grand pays des Etats-Unis d’Afrique ! Ça, c’est une conviction que j’ai eue et je l’ai expliquée dans « Un destin pour l’Afrique » depuis que, sortant des lycées, il y a un papier qui m’a volé sur le pied. Je l’ai pris et je l’ai regardé. C’était une déclaration de Kwame Nkrumah au congrès de Manchester, en 1945 ! Depuis ce jour, je suis devenu panafricaniste. Puis j’ai milité contre le colonialisme français d’abord, étant un des avocats du Fln (Front de libération nationale de l’Algérie, ndlr). J’ai aussi milité contre le colonialisme portugais en Angola. Je peux vous dire, par exemple, que pendant la colonisation portugaise - parce que le Portugal était l’expression la plus hideuse du colonialisme -, la Pide, la police portugaise, n’hésitait pas aller assassiner les gens à travers le monde, c’est-à-dire les opposants. Donc, les chefs d’Etat avaient peur de Salazar (Antonio de Oliveira Salazar, ndlr) et du général Spinoza qui venait souvent à Bissau. C’est lui qui avait une fois menacé le Sénégal ; c’est lui qui avait bombardé Samine. Donc, les gens du Mpla (Mouvement populaire de libération de l’Angola, ndlr), qui se battaient contre les Portugais, ne pouvaient s’arrêter nulle part en Afrique qu’au Sénégal et au Maroc. Quand ils allaient au Maroc, Sa Majesté Mohamed V, qui était anti-colonialiste, les recevait et les aidait. Mais, ailleurs en Afrique, aucun chef d’Etat n’osait les recevoir ou qui que ce soit. Avec mon indépendance d’esprit, je les recevais. Il y avait un hôtel à la Place de l’Indépendance qui s’appelait l’hôtel Magistic. J’avais mon cabinet d’avocat à côté de cet hôtel Magistic. J’y avais déposé un engagement. J’ai dit aux responsables de cet hôtel : « A chaque fois qu’une délégation de Mpla arrive, donnez-leur une chambre et l’alimentation jusqu’à leur départ et vous m’envoyez la facture ». Donc, ils étaient tranquilles. Quand ils passaient, ils allaient dans cet hôtel. Et si d’aventure j’étais à Dakar, je leur donnais de l’argent en plus. Donc, je finançais, avec mes faibles moyens, le Mpla, c’est-à-dire la révolution contre le Portugal. Le jour de l’indépendance, Agostinho Neto a appelé le numéro trois du régime qui était Saydi Mingas, grand combattant, ministre des Finances et lui a dit : « Avant la fête, tu appelleras toute la presse nationale et internationale et tu leur dis qui est ce monsieur et ce qu’il a fait pour l’Angola ». Alioune Badara Niang était là. Devant la télévision et l’Afp (l’Agence France Presse, ndlr), il a dit aux Angolais : « Regardez mieux ce monsieur (Me Wade). Quand nous étions dans le maquis, c’est lui qui nous finançait ». Cela m’a donné des rapports particuliers avec l’Angola. Vous avez aussi le Mozambique. Il serait intéressant d’interroger deux personnes : Paolo Georges, ancien ministre des Affaires étrangères d’Angola, et Marcelino Dos Santos, ancien président de l’Assemblée nationale. Il faut les filmer et les entendre. Ces messieurs me connaissent. Jeunes, nous nous battions ensemble contre le colonialisme de toute sorte. Eux peuvent parler de moi ! Pour l’Algérie, je vous donne un détail. Au G8 d’Evian, un soir, je dînais avec le président de la Confédération suisse qui était comme moi. Il y avait Bouteflika et, en face de moi, il y avait la ministre des Affaires étrangères de la Confédération de la Suisse qui est devenue présidente. On a commencé à dîner. A un moment donné, Micheline (Ndlr : Micheline Calmy-Rey) la ministre, dit : « Président Wade, il y a quelque chose qu’il faut m’expliquer. Vous êtes ami de Bouteflika, mais tout le monde sait que vous êtes aussi ami du roi du Maroc (Mohamed VI, ndlr). Comment expliquez-vous cela ? ». Bouteflika lui a dit : « Madame, c’est moi qui vais vous expliquer. Entre le président Wade et le roi du Maroc, c’est une histoire entre le peuple marocain et le peuple sénégalais qui remonte très loin. Aujourd’hui, ce sont les chefs d’Etat qui gèrent cette situation d’amitié très longue entre les deux peuples ». Il lui a dit : « Maintenant, pour l’Algérie, c’est une histoire entre le président Abdoulaye Wade en personne et le peuple algérien parce qu’il a soutenu le combat du Fln ». Je trouve la formule extraordinaire. Vous pouvez l’écrire. Pour moi, ce que vous appelez la fascination que l’Afrique exerce sur moi est le besoin d’exprimer beaucoup de choses et de transmettre des messages. 
Monsieur le Président, avez-vous l’impression d’être bien compris ? 
Si, cela m’arrive ! Mais, d’abord, je suis un professeur, c’est-à-dire je comprends parfaitement, quand je dis quelque chose, de ne pas être compris. Je cherche à m’exprimer mieux pour me faire comprendre. J’ai la patience de l’enseignant. Un enseignant qui n’est pas patient est un mauvais enseignant, parce qu’en principe, à l’université, lorsqu’on fait un cours, il y a à peu près un peu moins de la moitié qui comprend, les autres sont obligés d’aller consulter les livres pour savoir ce qu’il a voulu dire. Mais il y a certains qui comprennent tout de suite. Il y a d’autres qui ne comprendront jamais. C’est un peu ça. Parfois, peut-être, je dis les choses un peu trop rapidement, mais je ne me décourage pas. La vérité est que, quand on est un être humain, on ne peut pas parfois échapper aux sentiments du découragement. Mais, tout le problème, c’est dans la capacité de remonter. Je ne vous dirai jamais que je ne me décourage jamais. Ce n’est pas vrai. Quand je reçois un coup de massue, je vous assure, dans les instants qui suivent, je suis regonflé, je retrouve mes ressources. 
L’actualité, au Sénégal, c’est la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) que vous avez récemment lancée. Pourquoi avoir attendu ces moments pour initier la bataille pour la souveraineté alimentaire ? 
Vous savez qu’on ne peut pas tout faire ! Vous savez que je m’étais installé dans ce que j’avais trouvé là tout en sachant beaucoup de choses. Dites-vous que ce que je fais avec l’Inde ne date pas de quelques jours. J’avais déjà importé des équipements. Farba Senghor était ministre de l’Agriculture. J’avais décidé un grand programme d’agriculture, mais dans le cadre du Plan Reva (Retour vers l’agriculture, ndlr). Alors, j’ai fait venir du matériel et nous avons signé un accord avec Kirloskar, une compagnie indienne venue nous encadrer. Mais, qu’est-ce qui s’est passé ? Le gouvernement a laissé ces machines au port pendant plus d’un an ! Il a fallu que je fasse un tour dire : « Sortez-moi tout cela et distribuez tout ! » Donc, je n’ai pas attendu la hausse des denrées de première nécessité. Ce qui est nouveau, c’est la forme et l’ampleur que j’ai données à ce combat pour la nourriture et l’abondance, c’est-à-dire l’appel à toutes les populations. La Goana m’a été inspirée par la gravité de la situation. Je me suis dit : « Je pars avec le gouvernement cultiver et planter des arbres. » Je me suis encore dit : « Je mobilise le peuple sénégalais ». Je pense que j’étais bien inspiré. La réponse est globale. Tout le monde veut aller cultiver quelque chose ! 
Monsieur le Président, ce programme nécessite un financement très lourd, de l’ordre de 334 milliards de francs Cfa. Où le Sénégal compte-t-il trouver cet argent ? 
Je peux trouver de l’argent. Je peux le financer. Je peux absolument le financer ! Dans ma thèse, en 1959, en étudiant les phosphates, j’avais découvert un produit qui s’appelait le phosphalte et qui était directement assimilable par les plantes. C’était un engrais. Ce produit a été caché par ses exploitants. Ils l’exploitaient la nuit pour le mettre dans des wagons au profit de leurs cultures. Parallèlement, ils nous vendaient de l’engrais qui coûtait plus cher. Pourtant, le phosphalte est une ressource précieuse pour minorer les coûts. Pourquoi ? Quand vous regardez le Plan Goana, il y a les spéculations : le manioc, le maïs, le riz, le mil, etc. Il y a aussi les objectifs, les quantités qu’on doit produire. Vous avez les semences, des engrais et des produits phytosanitaires. Il y a des tracteurs et tout le matériel. Donc, c’est un plan scientifique. On ne peut pas dire que je l’ai lancé comme ça en l’air. Si on réalise ces colonnes, on aboutit à ces résultats. Regardez maintenant le coût total qui fait 815 milliards ; regardez la part des engrais. Cela représente 193 milliards de francs Cfa ! Je fais déjà une économie qui n’était pas loin du quart. Pour le matériel, je négocierai avec des pays comme l’Inde et la Chine. Je m’adresse aussi au secteur privé. Il y a des gens qui veulent me vendre ce matériel. Je suis prêt à acheter à crédit pour le peuple, puisque le Plan est lancé à la veille de l’hivernage. Si je cultive pendant l’hivernage et en contre-saison, après l’hivernage, nous devrons arriver à cet objectif. 
Malgré la loi sur le domaine national, les modes de propriété traditionnels dominent au Sénégal. Où allez-vous trouver des terres pour tous ceux qui en demandent ? 
J’ai créé une commission de la réforme foncière. J’ai d’ailleurs indiqué les grandes lignes. Nous avons dit aux communes, aux communautés rurales et aux sous-préfets de donner les terres à ceux qui veulent travailler. Il ne faut pas que le gouvernement ou les collectivités locales apportent le moindre obstacle à une demande. Si quelqu’un demande dix hectares, on les lui donnera ; s’il demande mille hectares, on les lui donnera. Pour la mise en valeur et les résultats, on verra bien. Il n’y a pas de problème de terre. Il y a trop de terres, déjà, par rapport aux populations sénégalaises. Dans ce tableau (voir le document que nous reproduisons en annexe), il y a une partie qui a été réalisée par des privés. Si quelqu’un prend une certaine superficie, nous lui assurerons l’accès à l’eau. S’il y a une rivière ou bien un forage, nous lui donnerons la pompe pour extraire l’eau. Nous lui trouverons des moteurs pour pomper l’eau et le matériel d’irrigation, par exemple du goutte-à-goutte. Tout cela, nous l’assurons à celui qui prend une terre à crédit. Nous ne lui demandons pas de le faire. Mais s’il peut le faire, ce sera très bien. Notre programme, c’est de consacrer toutes nos ressources pour que la personne réussisse son projet. Nous lui donnons à crédit. Ce sont des projets à rentabilité immédiate. Donc, ils n’ont pas besoin de crédit de dix ans. On peut leur faire des crédits d’un an. Une fois qu’ils récoltent, ils vendent et ils paient avec une partie de la récolte. Par exemple, on peut leur dire de payer en cinq ans. 
Quelle est votre stratégie pour convaincre tous ces jeunes tentés par l’aventure à accepter le retour à la terre que vous préconisez ? 
Une stratégie ? Il y a d’abord le Plan Reva. Vous avez vu avec la ferme de Djilakh (dans le département de Mbour, à 80 kilomètres de Dakar, ndlr) ? C’est ce que nous voulons faire. Maintenant, dans le cadre de la Goana aussi, il y a des jeunes qui veulent se mettre ensemble pour faire l’agriculture. On le fait. 
Maintenant, quelle sera l’articulation entre la Goana, le Plan Reva et la politique agricole globale de l’Etat ? 
Le Plan Reva, dans la politique générale de l’Etat, avait pour objectif de procurer des fermes aux jeunes qui avaient tendance à partir à l’étranger dans des conditions dangereuses. Il était alimenté, en partie, par nous et, en partie, par l’Espagne. C’est aussi une incitation, une manière de demander aux Sénégalais de retourner à la terre. La Goana, elle, est un plan global. Elle incarne tout ce qui peut sortir de l’agriculture et on engage toutes les populations, tous les cadres, tout le monde, dans une offensive pour résoudre d’abord un problème immédiat, c’est-à-dire la nourriture et, au-delà, nous avons l’ambition d’exporter. Je vous donne un exemple : l’Egypte importe 6 millions 500.000 tonnes de maïs par an. Donc, l’Egypte était prête à acheter notre maïs et nous avons voulu le lui vendre lorsque nous avons fait de grandes récoltes. Mais, ce sont les paysans qui n’ont pas voulu vendre. Ils ont gardé leur maïs de telle sorte que je n’ai pas eu un quintal à vendre à l’Egypte. L’Egypte, en ce moment, nous avait proposé un prix qui était très faible. Maintenant, comme l’Egypte produit du riz, nous pouvons donner du maïs contre le riz. En Egypte, on mange du riz, mais pas comme au Sénégal. Le riz et le maïs sont bien cotés au plan international. 
Produire c’est bien, mais il faut aussi transformer pour créer de la plus-value. Que compte faire le gouvernement dans ce sens ? 
Il faut le faire. Mais, là, il y a un grand danger parce que les gens qui ont de l’argent, des Sénégalais ou des étrangers, viennent me dire : « Moi, je veux travailler dans la transformation ». C’est un peu trop facile parce qu’ils vont capter la plus-value. Ils sont très malins. Alors que moi, je leur ai dit d’aller cultiver, ils me disent être prêts, dès que d’autres cultivent, de payer la transformation. C’est pourquoi nous avons signé avec l’Inde. Nous avons déjà reçu une partie du matériel pour équiper le milieu rural, les communautés rurales ou les groupes dans la transformation. Ainsi, ces groupes captent la plus-value au lieu de la céder à des gens qui, très facilement, vont investir 1 million et vont se retrouver avec 1million 500.000 francs. Maintenant, le problème qui n’est pas résolu et qu’il nous faut résoudre rapidement, c’est celui du transport. Les paysans peuvent collecter dans les champs, mais, pour emmener ces produits quelque part, il faut des transporteurs et il faut des commerçants. C’est ce que nous sommes en train de discuter avec les commerçants de l’Unacois pour qu’ils prennent en charge la partie « transport » des produits vers les marchés. Je dois d’ailleurs les rencontrer incessamment. 
Comment placer cette réponse sénégalaise à la crise alimentaire (Goana) dans le contexte global africain (Nepad, Ua, Uemoa...) ? 
Je crois à la force de l’exemple. Déjà, beaucoup de chefs d’Etat ont lancé un appel à leur pays. Lorsqu’ils verront comment nous avons fait, l’exemple va se propager rapidement. Et vous savez qu’il y a eu un sommet spécial africain sur l’agriculture. Résultats : zéro. On a fait des discours et après, tout le monde a oublié. Kadhafi avait développé la thèse de spécialisation de certaines régions. Il n’y a pas eu de suite. 
Sur le plan politique, Monsieur le Président, nombre d’observateurs tirent la conclusion d’un blocage du fait de l’absence de dialogue entre la majorité et l’opposition. Qu’est-ce qui, objectivement, s’oppose à ce dialogue ? 
D’abord, il faut dire qui est l’opposition. Il y a une opposition qui est à l’Assemblée, une opposition qui a des députés, qui joue le mécanisme parlementaire et le mécanisme démocratique. A côté, il y a des partis qui ne veulent pas jouer ce rôle et qui disent qu’ils ne reconnaissent pas ma légitimité. Je ne dialogue pas avec des opposants qui ne veulent pas reconnaître ma légitimité. Là, je suis formel. Pour moi, c’est terminé ! J’ai clos ce chapitre. A un moment donné, j’étais même tenté de faire des concessions à la demande de certaines personnes. Dès que j’ai commencé à faire des concessions, ils ont fait de la surenchère. Ils disent qu’il (Me Wade) a des problèmes, il est fatigué, etc. Je dis que si c’est ça, maintenant, je ne dialogue plus avec cette opposition là, je ne dialogue plus. 
La perspective de la tenue des assises nationales de l’opposition n’est-elle pas un facteur de blocage ? 
Ces assises nationales ne m’intéressent pas ! Qu’ils fassent ce qu’ils veulent, ça ne me dérange pas, pourvu qu’ils respectent l’ordre public. Là, je suis intransigeant. Moi je trouve ces assises, c’est bien, mais on verra ce qu’ils pèsent, qui sera là, qui fera quoi, qui dira quoi... 
On vous prête aussi l’intention de dissoudre l’Assemblée nationale en 2009. Qu’en est-il exactement ? 
C’est tout à fait exclu. C’est hors de question ! Je ne sais pourquoi je vais dissoudre l’Assemblée nationale pour faire des élections. Vous savez, quand Chirac a dissous l’Assemblée nationale, un de mes amis m’a dit qu’il s’est tiré une balle dans le pied. J’ai une Assemblée où nous avons une majorité qui gouverne. Il n’est pas question. Ce sont des opposants qui espèrent une dissolution de l’Assemblée pour aller recommencer des élections. Vous savez, des élections coûtent cher ! 
Où en êtes-vous avec la refondation du Pds ? 
Là, effectivement, c’est un problème. Nous avons beaucoup de partis qui veulent fusionner avec le Pds. D’autres partis veulent se rapprocher du Pds. Nous avons beaucoup de gens qui sont venus individuellement au Pds que nous n’arrivons pas à intégrer réellement. Vraiment, c’est un problème sur lequel nous réfléchissons. Je dois dire que je n’ai pas encore trouvé la solution. Nous ne pouvons pas créer une autre formation politique. J’ai même réfléchi à ça, mais ça serait perdre tous les acquis du Pds, parce qu’une formation politique, il faut qu’elle réussisse à acquérir la légitimité. Il faut qu’elle ait la renommée et que ça soit connu. Le Pds, il y a toute une histoire pendant vingt-cinq et trente ans. Les gens savent ce que c’est. Mais, demain, si vous créez un parti avec un sigle plus ou moins connu, il faudra tout recommencer. J’ai essayé de bâtir un sigle autour du Pds, pour vous dire ma bonne volonté, mais c’est le parti qui n’a pas accepté. J’avais proposé « Pds mou magg », le Pds qui a grandi. 
Le retour de Modou Diagne Fada au Pds a été interprété comme une volonté de recomposition de la grande famille libérale. Jusqu’où irez-vous dans votre démarche ? 
Je pardonnerai beaucoup de choses pour réunir cette grande famille. Il y a des erreurs. Il faut laisser passer. Je vais élargir les rangs du Pds à d’anciens Pds qui étaient et qui veulent revenir à mon niveau. Parce qu’il y a mon niveau et il y a le parti ! Je vais élargir les bases en récupérant les anciens du Pds. On est en train de discuter avec certains actuellement. 
Idrissa Seck est-il dans votre schéma ? 
Tous les conseillers des collectivités dissoutes, les dirigeants surtout, devraient être aujourd’hui en prison. Je suis formel. On ne parle pas de ce qu’ils ont fait. Il y en a ceux qui ont vendu des terres, alors que ni le maire, ni le président de conseil rural n’ont le droit de vendre des terres. En dehors de cela, il y a des détournements de deniers publics, il y a des détournements d’aides étrangères. Il y a des blocages. Ça c’est prévu par la constitution. Maintenant, ceux qui ne sont pas d’accord peuvent aller devant les tribunaux. 
Monsieur le Président, Dakar a changé de visage avec les différents travaux entrepris un peu partout. Où en êtes-vous avec vos autres grands projets ? 
Dakar a changé et changera encore plus parce que nous avons de grands axes à construire à l’intérieur de Dakar pour rendre encore plus fluide la circulation. Par exemple, la route du Méridien, jusqu’à l’aéroport, va être élargie en quatre voies. Nous avons des financements. La route qui traverse Ouakam va être élargie à trois ou quatre voies. L’ancienne route de Rufisque va être construite. La route de Rufisque, elle-même, jusqu’à Bargny, va être élargie à quatre voies. Ce sera la plus belle avenue du Sénégal, je l’espère, si nous y arrivons. Donc, il y aura d’autres changements. Maintenant, les autres grands projets se poursuivent. La réalisation du parc culturel est en cours, à travers la construction du théâtre national. Nous avons sélectionné six œuvres et la septième le sera peut-être sur concours. Je dois vous dire que c’est par référence aux sept merveilles du monde. Ce parc culturel comprendra des œuvres essentiellement culturelles. Pour le septième projet, je veux qu’on me fasse un penseur. Dans la culture française, le penseur de Rodin est connu (Auguste Rodin, sculpteur, ndlr). La plupart des tribus africaines qui sculptent, proposent des penseurs. C’est l’attitude d’un vieillard qui pense. Je ne sais si je vais le faire en béton ou d’une autre manière. En tout cas, c’est le regard vers le futur dans ce parc où on va trouver six grandes œuvres ! 
Et sur le plan industriel, Monsieur le Président ? 
Ce que nous allons faire sur le plan industriel, je l’espère avant la fin de mon mandat, sera plus important que tout ce que j’ai fait depuis que je suis au pouvoir. Par exemple, la zone économique Jafza, avec Dubaï. J’ai reçu Monsieur Mittal (Lakshmi Niwas Mittal, numéro un de l’acier, ndlr), à Paris. Son groupe et lui ont déjà commencé le minerai. Ils vont construire un port. Dans cette zone qui va de Sendou vers le bas, il va y avoir deux ports, parce que Mittal pense que la spécificité de son activité, le minerai brut, est telle qu’il ne peut s’associer à d’autres. Mais les autres vont faire un grand port qui sera le plus grand port de l’Atlantique pour d’abord servir Jafza. Il y a des pays comme la Chine qui voudraient s’installer dans cette zone qui est la zone franche. Du point de vue industriel, tout ce territoire va être un grand centre industriel. Maintenant, nous allons construire, au Sénégal, les gros-porteurs, les transports de liquide de pétrole. Je suis en train de réfléchir sur un terrain. J’ai pensé le faire à Tambacounda. Je me dis qu’il faut décentraliser et là, si on prend des camions pour les vendre aux pays voisins, ils prennent la route. Mais, par la suite, je me dis que c’est un peu loin. J’ai pensé à Diourbel et, finalement, je vais le faire entre Dakar et Mbour pour être à côté du grand port que nous sommes en train de construire. De ce fait, le constructeur peut mettre les camions dans le bateau pour les emmener dans les différents pays. Ça fait partie des grands projets. Parmi les grands projets, je vais aussi construire un grand hôpital de dimension internationale pour remplacer le Dantec qui est d’une vétusté extraordinaire. En matière d’automobile, l’Iran a construit l’automobile Saman. Les Indiens ont pris mon idée de construire une voiture populaire. Nous allons lui trouver un nom. Ils vont faire une usine au Sénégal pour la construction. Et puis, nous allons construire, au Sénégal, de petits avions de deux places. C’est un vieux projet. Un jour, j’étais dans un pays. Je crois que c’était le Canada. Quand j’ai vu tous ces petits avions, j’ai dit que l’Afrique en a besoin. J’ai contacté le fabricant qui m’a dit : « Si vous m’assurez l’achat de vingt-cinq avions, je m’installerai à Dakar ». J’aurais pu m’engager pour ces avions, en prendre pour le Sénégal et les proposer à la Mauritanie et à tous les autres pays. Ce sont des avions pour deux personnes. Deux personnes peuvent entrer dedans pour se déplacer, pour aller en mission ! Ce dossier, je l’avais donné au colonel Mbarick Diop, alors conseiller à la Présidence. Le document a été perdu. A quelque chose malheur est bon, parce que dans un autre pays, j’ai vu qu’on fabrique un avion de deux places qui a la particularité d’avoir un moteur derrière. C’est une grande stabilité qui fait mille kilomètres de rayon d’action et c’est à 250.000 dollars. Cela veut dire qu’un monsieur peut acheter cet avion pour aller en Mauritanie ou ailleurs. C’est évident que si vous mettez un pilote, il n’y a qu’une place. Mais il peut servir à l’épandage. 
Vous avez connu Césaire et vous vous vouiez un respect mutuel. Un mot sur ce grand poète de la Négritude ? 
La différence entre Senghor et Césaire, c’est que Césaire était un poète militant, parce qu’il disait ce qu’on ressentait, exprimait les contestations que nous avions envie de dire. Senghor, c’est l’esthétique. Au congrès des écrivains noirs, j’étais appelé à collaborer avec Présence africaine. J’étais même membre du comité. J’écrivais un peu. C’est là que j’ai connu Césaire. Il venait souvent à Présence africaine et, au congrès, on m’a demandé d’intervenir. Je n’étais qu’un étudiant, là il y avait les grands comme Césaire, Price Marche, les poètes haïtiens, les poètes de la Diaspora, le poète Senghor... C’était assez bizarre qu’on donne la parole à un étudiant. J’ai donc parlé, et lorsque je suis sorti, Césaire m’a suivi, il m’a pris par la main et m’a dit : « C’est bien ». Je lui ai dit : « Vous croyez ? » Il me dit : « Non, non, c’est bien ! » On a commencé à bavarder et on s’est pris de sympathie. Après, je le retrouvais à Présence africaine. Quand il est venu à Dakar, je l’ai rencontré un jour à l’Ifan. Je lui avais promis de m’arrêter en Martinique juste pour le saluer. Je n’avais pas fixé la date de mon voyage, contrairement à ce que d’autres lui ont fait comprendre. Il a été très déçu, mais la vérité, c’était que j’avais un programme indicatif : « journée 1, J 2, J3 ». Mais je n’avais pas mis les dates ! Césaire m’attendait. D’ailleurs Hamidou Dia connaît bien l’affaire. Nous allons organiser une grande cérémonie dédiée à Césaire. Maintenant, j’ai créé une commission et c’est à elle de me proposer ce qu’on doit faire. Les Martiniquais m’attendent. C’est Hamidou Dia qui le dit, parce qu’ils pensent que je peux, pour eux, jouer le rôle qu’occupait Césaire. Je ne dirai pas dans la négritude, mais en assumant nos valeurs culturelles et cette croisade de la diaspora. J’irai en Martinique. J’essayerai de programmer quelque chose avec eux, indépendamment de mon voyage dans les Caraïbes. 
Décrié à cause de sa face supposée « hideuse », le Libéralisme peut-il jouer un rôle dans la construction de l’Afrique ? Et comment ? 
Vous savez, chaque époque a ses aspirations. Je pense que l’aspiration de construire les Etats-Unis d’Afrique, c’est-à-dire un pays avec des infrastructures, des routes, des chemins de fer, comme les autres pays, et pas la littérature, pas l’exaltation du moi nègre, pas l’exaltation d’une spécificité noire quelconque, était, une époque, une sorte de révolte de Noirs qui avaient vécu dans un milieu blanc. Ils ne pouvaient s’appuyer sur aucune formation politique, mais ils ont laissé parler leur cœur. Ils ont contesté : « On est très bien, on est des amis, mais je suis nègre comprenez cela, comprenez ma culture parce que nous apportons des valeurs à la civilisation de l’universel comme disait Senghor ». Senghor ne s’est jamais intéressé à l’économie, il a continué à s’intéresser à la poésie. Cela était une époque. Aujourd’hui, nous menons un combat d’existence. On gagne, on vit ; on perd, on disparaît. Ce que je dis, je le crois fermement. Il ne faut rien exclure dans ce monde ! Si vous lisez les dernières pages d’« Un destin pour l’Afrique », j’ai dit qu’on ne peut même pas exclure le retour du colonialisme, peut-être pas sous la forme ancienne. Qu’est-ce que c’est le colonialisme ? C’est une domination économique, culturelle, etc. Cela ne sera pas ce qu’on a connu avec le travail forcé. Si les Africains ne s’assument pas vers un destin, qu’ils choissent, qu’ils se mobilisent vers ce destin, si cette bataille est perdue, cela sera une catastrophe. C’est la raison pour laquelle je suis convaincu qu’il nous faut aller vers les Etats-Unis d’Afrique. Et pour trouver un compromis avec les hésitants, j’ai fait le projet qui va être discuté bientôt, soit à Arusha, soit à Syrte, par le comité des dix mandatés par les chefs d’Etat. Il est très simple. Je mets la commission de gouvernement continental et je mets le ministre du Travail public, le ministre de la Santé, etc. Ce que je propose, c’est que chaque ministre fédéral soit le président du Conseil des ministres de son département. Le ministre de la Santé doit être le président du Conseil des ministres de la Santé. Donc, les gens ne vont pas dire qu’on s’approprie la Santé. Il y aura simplement une coordination. Je vais d’abord proposer ce compromis dans une première étape jusqu’à ce que les gens n’aient pas peur. Il y en a qui ont peur. Là-dessus, j’ai demandé à Kadhafi, qui était d’accord avec moi, de me demander de faire une proposition qui aura l’unanimité, parce que je vais leur montrer qu’on ne veut pas les débarrasser du pouvoir. Je pense que cela sera une bonne base, un premier pas vers les Etats-Unis d’Afrique et votre génération fera le reste ! 
INTERVIEW RÉALISÉE PAR MAMADOU SEYE, ENVOYÉ SPÉCIAL À BELFAST (IRLANDE DU NORD 
Un pays, deux projets 
Wade a enclenché la grande offensive agricole pour la nourriture en abondance. Un projet controversé. Au même moment, l'opposition regroupée au sein du Front Siggil Sénégal a déclenché la grande offensive pour le départ de Wade du pouvoir. L'initiateur de la Goana , est à la recherche de fonds pour financer un projet qui lui tient à cœur. Le front Siggil Sénégal aussi sillonne le pays pour faire adhérer le maximum de Sénégalais à son projet, de faire partir Wade du pouvoir. Lequel des deux projets aboutira le premier ? En tout cas, Gorgorlou ne demande rien d'autre qu'une amélioration de son existence. Et le plus vite sera le mieux… 
( Mor Todjangué )  
 
DAKAR, MBOUR, MATAM, THIÈS, SAINT-LOUIS… Le Front Siggil Sénégal accule Wade 
 
Article Par LA REDACTION,  
Paru le Lundi 19 Mai 2008 
 
Le week-end a été très mouvementé pour les leaders et militants du Front Siggil Sénégal. A Dakar comme à l’intérieur du pays, ils ont marché, ou organisé des meetings pour dénoncer la politique de Me Wade ou simplement pour l’inviter à prendre sa retraite. Même Rewmi n’a pas été en reste.  
 
 
 
COMMENTAIRE Transparence au forceps 
 
Article Par SERIGNE SALIOU SAMB,  
Paru le Lundi 19 Mai 2008 
 
La sortie de Alex Ségura, représentant résident du Fmi au Sénégal, a au moins eu le mérite d’obliger les autorités qui nous gouvernent, à s’adonner à un exercice plutôt périlleux pour elles : la transparence. Convoqué dare-dare après ses déclarations par le Premier ministre Hajibou Soumaré en présence de Ibrahima Sarr, ministre délégué chargé du Budget, M Ségura a édulcoré ses propos, en saluant les «bons fondamentaux de l’économie sénégalaise». Reculade ou simple tactique diplomatique ? Peu importe les véritables intentions du «plénipotentiaire» du fonds monétaire international. Les Sénégalais s’accrochent à ses premiers propos, du reste très prémonitoires. Le ministre du Budget s’est empressé de convoquer les journalistes pour «démentir» le diplomate et rassurer nos compatriotes sur la capacité du Sénégal à faire face à ses engagements. «L’administration fiscale sénégalaise génère 85 milliards de francs par mois, alors que le montant global des salaires de la fonction publique tourne autour de 30 milliards», martèle Ibrahima Sarr. Il faut dire que cette volonté de transparence est imposée, d’une part par un contexte économique morose, relayé par une presse privée qui essaie tant bien que mal de jouer son rôle d’alerte et de contre-pouvoir. Et d’autre part, par des diplomates qui n’hésitent plus à prendre position publiquement sur des questions naguère frappées du sceau de la «souveraineté internationale». Car, avant la sortie de Alex Ségura sur les colonnes de nos confrères du Quotidien, Madani Tall de la Banque mondiale et Jacques Diouf de la Fao, ont eu à brocarder la gestion de l’Etat. Ils ont tous essuyé les foudres de Wade et de ses «feddayins»… Et même si quelques voix officielles ont essayé de répondre, par des arguments techniques et chiffrés, le constat reste le même : nos gouvernants ne font semblant de jouer la transparence que lorsqu’ils sont obligés, poussés jusque dans leurs derniers retranchements, par la presse privée et certains fonctionnaires internationaux qualifiés de téméraires. Comme qui dirait que finalement, c’est au forceps que la transparence sortira des entrailles du pouvoir libéral, qui semble perdre jusqu’à son horizon bleu.  
FRONT SIGGIL SENEGAL MOUSTAPHA NIASSE À MATAM 
 
Article Par Aly Bandel Niang,  
Paru le Lundi 19 Mai 2008 
 
Depuis la dernière présidentielle c'est la première visite à Matam du patron des progressistes. Moustapha Niasse qui a présidé l'assemblée générale de la délégation régionale de son parti, en a profité pour écouter les doléances des populations du Fouta. Les responsables, venus de toutes les collectivités, ont énuméré les nombreuses difficultés que vit le monde rural. «Nous sommes fatigués. On nous a oubliés. Nous ne nous considérons plus comme de vrais Sénégalais. On a englouti des milliards à Dakar, alors que nous, nous mourons de faim. Les mercenaires politiques qui courent derrière le pouvoir PDS ont bafoué notre dignité. Ils font de nous un fonds de commerce». Telles sont les différentes interpellations des progressistes de Matam. Des difficultés qui selon Niasse, ne sont que la conséquence de la gestion gabegique des ressources du pays par le régime libéral. Moustapha Niasse en veut pour preuve la dernière sortie du représentant du Fmi à Dakar. «Ce que Segura a déclaré avant-hier, moi je l'avais dit depuis un an. Cette fois-ci, ce n'est ni un Sénégalais, encore moins un opposant, qui met a nu la situation financière du pays». Poursuivant son discours, le patron des progressistes regrette les milliards dépensés inutilement dans la corniche, alors que les Sénégalais peinent à manger à leur faim. «Nier que la famine existe dans ce pays, n'est qu'une farce. Notre pays va mal, il faut le sauver».  
Occuper le terrain pour sauver le pays  
Comme solution, Moustapha Niasse appelle à la mobilisation : «Nous devons en faire une affaire nationale ; barrer la route aux manipulateurs de la Constitution. Je reste convaincu que si des élections se tenaient aujourd'hui, Wade ne récolterait même pas 10% des voix». En présence du professeur Madior Diouf du Rnd, les progressistes de Matam ont décidé d'assurer une mobilisation permanente pour faire face aux agissements des libéraux. Qui selon eux, ont perdu la raison. Cheikh Hamidou Kane, Abdoul Bâ et Djibril Bâ, en ont profité pour faire une véritable démonstration de force.  
FRONT SIGGIL SENEGAL Meeting à Mbour 
 
Article Par Alioune Diop,  
Paru le Lundi 19 Mai 2008 
 
C’est un réquisitoire musclé qu’ont livré les chefs de partis, pour demander une grande offensive en faveur du départ de Wade. Hélène Tine, porte-parole de l’AFP, est la première à monter au créneau, pour appeler les femmes à faire partir le Président Wade et son gouvernement, qui ne maîtrisent plus l’économie du pays, avec la hausse vertigineuse des prix. S’attaquant aux nombreux plans que sont Reva, jaxaay, Omega, Nepad et maintenant Goana, qui, qui selon elle, ne sont que chimères. «C’est de la diversion pour masquer les problèmes des populations», a-t-elle souligné. Et d’ajouter que le Sénégal n’a pas besoin d’apprentis sorciers, faisant allusion à l’article 27 que l’on veut tailler sur mesure à Karim Wade. Les leaders de l’opposition ont tous appelé à la mobilisation démocratique pour amener Wade à «abdiquer». Pour Aly Aïdar, porte-parole du jour, le seul plan que nous acceptons, c’est le plan «go away». Et de souligner que Wade a montré son incapacité à gérer le pays. Il argue que le Sénégal est le pays le plus cher de la sous-région et révèle que le fonds monétaire, la banque mondiale et la Fao ont déjà tiré la sonnette d’alarme. «Parce que rien ne marche au Sénégal, qui est en train de devenir la risée de la sous-région, du fait des dérives de Wade». Il avance que les assises nationales sont aujourd’hui la seule réponse pour apporter la riposte. Le gaspillage des richesses, la crainte de Wade d’aller aux élections, la boulimie foncière et le risque pour les fonctionnaires de ne plus percevoir leur salaire, ont été évoqués. Les leaders de l’opposition ont décidé de se réunir lundi pour introduire un recours au niveau du conseil d’Etat aux fins d’annuler les délégations spéciales.  
 
 
 
 
FRONT SIGGIL SENEGAL MARCHE A THIES 
 
Article Par Ndatté DIOP,  
Paru le Lundi 19 Mai 2008 
 
Dans le cadre du plan d'actions pour faire face au régime de l'alternance, les leaders de l'opposition, étaient samedi dernier à Thiès pour une marche. Une mobilisation à laquelle la population avait répondu favorablement, derrière Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily, Talla Sylla, El Hadji Momar Samb et les responsables locaux du front « Siggil Sénégal ». Agitant des pancartes et brassards rouges, et brandissant des sacs de riz vides sur lesquels est résumée toute la misère quotidienne des Sénégalais, les marcheurs ont arpenté le bitume. C'était aux environs de 17 heures, sous le regard vigilant des forces de l'ordre qui ont de bout en bout encadré la procession. Occasion pour les leaders de l'opposition, visiblement satisfaits de l'organisation, avec l'adhésion des populations. «Cette manifestation grandiose montre nettement que les questions pour lesquelles nous nous battons ont aujourd'hui débordé le cadre des partis», dira Ousmane Tanor Dieng. Tous les Sénégalais sont aujourd'hui en train de manifester ce ras-le-bol », soutient le secrétaire général du parti socialiste. « Comme une traînée de poudre, la dynamique va se répandre sur le Sénégal, parce que les Sénégalais ont aujourd'hui tiré leurs conclusions : il faut qu'Abdoulaye Wade et son équipe, sont incapables de diriger le pays, se soumettent ou qu'ils se démettent».. Pour Talla Sylla, la forte mobilisation des thiessois est loin d'être une surprise, du fait que Thiès a toujours été au-devant de tous les combats. Ainsi, Talla Sylla dira que le Sénégal est aujourd'hui dans un état tel qu'il urge de sonner la grande offensive pour le départ de Wade (Godaw ». Même son de cloche du côté du leader de la Ld/Mpt. «Abdoulaye Wade doit partir, il a mis le pays à genoux». Abdoulaye Bathily en veut pour preuve la banqueroute actuelle. «Le Fmi ne nous a rien appris, tout cela nous l'avions dit. Mieux, le Fmi nous a donné raison». Pour le «jallarbiste», la situation délétère que vivent les Sénégalais n'est rien d'autre que la conséquence du train de vie dispendieux de l'Etat.  
FRONT SIGGIL SENEGAL TANOR, BATHILY ET SÉMOU PATHE À SAINT-LOUIS 
 
Article Par El Hadji TALL,  
Paru le Lundi 19 Mai 2008 
 
Beaucoup de personnes habillées en rouge, ont pris d'assaut la devanture de la Sones, lieu de ralliement pour la manifestation initiée par le Fss local pour dénoncer la cherté de la vie. Déjà à 16 heures 30 minutes, les lieux étaient remplis de personnes. Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily et Sémou Pathé Gueye, escortés par les responsables locaux du Fss, ont débarqué sur les lieux 30 minutes plus tard. Ils ont été fortement acclamés par une foule en transe et qui criait des slogans hostiles au pouvoir en place. Les marcheurs qui ont été escortés par les forces de l'ordre, tout au long de l'itinéraire (dispensaire de Sor en passant par l'avenue général De Gaulle jusqu'à la place Abdoulaye Wade), ont demandé le départ du chef de l'Etat. Bravant la forte chaleur, les plus jeunes étaient devant avec des pancartes où on pouvait lire des slogans qui en disent long sur leur amertume. «La terre aux paysans», «Le peuple est mécontent », «Goana, leurre et dernière ruse de jombor », «Ne rit pas qui n'a pas de riz », «Audit sans complaisance de l'anoci »... En un mot, après les étapes de Mbour et Thiés, celle de Saint-Louis en dit long sur la désolation des populations quant à la cherté de la vie.  
Rewmi rentre de plain pied dans la bataille  
Les « rewimistes » de Saint-Louis ont pris part à la marche du Fss. Abdoulaye Ndoye, responsable local, s’explique en ces termes : « En juillet dernier, Idrissa Seck a été appelé par le Président Wade pour un compagnonnage, c'est la raison pour laquelle nous avions gelé nos activités et notre compagnonnage avec l'opposition. Mais aujourd'hui, nous doutons de la sincérité de Me Wade et notre place est aux cotés des populations qui souffrent dans tous les domaines. Désormais, il en sera ainsi, car nous serons présents sur le terrain pour obliger le Président Wade à revenir à de meilleurs sentiments et surtout à arrêter de dilapider des milliards». Dr Moustapha Kandji, responsable de l'Afp local, Dr Amadou Dia du Ps, Aïda Mbaye Dieng de la Ld/Mpt, entendent faire dès ce soir une évaluation de la marche et promettent de ne pas desserrer l'étau, tant que Me Wade n'aura pas jeté l'éponge.  
La Quinzaine nationale de la femme : Recul ou avancée démocratique ? 
 
 
Au moment où tombent les rideaux sur les festivités de l’Edition 2008 de la Quinzaine nationale de la femme, il nous revient, en notre qualité de cible privilégiée de cette manifestation institutionnalisée, d’apprécier à leur juste valeur les actes posés à cette occasion. Cet exercice exige, au-delà de toute subjectivité, un diagnostic sans complaisance. Le ministre de la Femme, de l’Entrepreneuriat féminin et de la Microfinance a déjà, devant la presse, dressé un bilan de la vingt-septième édition de la Quinzaine de la femme qui, semble-t-il, aurait englouti un budget de plus de 164 millions, dont 100 millions pour la régularisation des attestations de financement. Le reste ayant servi à la réalisation d’une caravane de la santé pour faciliter l’accès des femmes du monde rural au dépistage du cancer du sein, de l’utérus et du Sida.  
Au-delà de ce compte-rendu chiffré, la condition des femmes ainsi que l’ampleur des ambitions déclinées par elles-mêmes, recommandent une véritable évaluation. Pourquoi un tel choix entre évaluation et bilan ? En effet, le bilan est une activité comptable, une opération arithmétique des résultats d’un programme ; alors que l’évaluation repose sur une appréciation qualitative de l’activité elle-même. Elle porte un jugement de valeur sur les décisions stratégiques et opérationnelles des politiques. Ainsi, elle permet de mesurer trois données essentielles : la raison d’être d’une activité publique ; l’identification des résultats reproductibles ou des échecs à ne pas renouveler ; la participation effective des cibles.  
Au regard de ces exigences, l’évaluation de la quinzaine, objet de notre réflexion, doit être articulée autour de trois axes fondamentaux : l’axe de l’impact sur le vécu quotidien des femmes ; l’axe de la mise en relation des effets et des résultats sur les revendications des femmes ; l’axe de l’approche participative, pluraliste et démocratique.  
L’axe de l’impact de la Quinzaine nationale sur le vécu quotidien des femmes L’estimation objective de l’impact de cette manifestation institutionnalisée démontre que la quinzaine est loin de refléter les préoccupations de toutes les femmes. Pour l’essentiel, elles sont confrontées à des difficultés liées à la santé primaire, l’éducation, la sécurité alimentaire, le renforcement des capacités et l’accès durable aux ressources. A cet égard, les financements octroyés sont dérisoires, car ils n’apportent aucun soulagement significatif et durable à la précarité de la condition de la femme en milieu rural et périurbain.  
Ces financements sont, le plus souvent, utilisés à des fins de propagande et de gestion d’une clientèle politique. Il relève d’un constat que seules les militantes libérales et leurs alliées peuvent en bénéficier. D’où, la problématique de l’impact de la Quinzaine nationale de la femme sur le vécu quotidien de la grande masse, confrontée à une misère structurelle qui se traduit par une famine à l’intérieur du pays, un manque criard d’infrastructures routières adéquates et de services publics de réseaux.  
Cette pauvreté féminine est aggravée par la gestion gabégique et clientéliste du régime libéral ; gestion tournée vers la seule recherche de l’accumulation de richesses individuelles. Au lieu de s’attaquer avec responsabilité aux causes endogènes, le président de la République justifie cette situation de crise généralisée par la seule hausse du prix du baril du pétrole. S’il est vrai que la mondialisation, avec l’interdépendance des économies et des échanges Nord-Sud, défavorise les commerces de nos pays, il n’en reste pas moins que le train de vie dispendieux de l’Etat, la création d’institutions et agences pléthoriques accentuent la pression fiscale exercée sur les ménages. Ce tableau peu reluisant a des conséquences directes et néfastes sur le vécu des femmes qui constituent les couches les plus vulnérables de notre société.  
L’axe de la mise en relation des effets et résultats sur les revendications des femmes  
Les éditions des quinzaines se succèdent et se ressemblent, avec un relent de folklore et de tapage médiatique. Au lieu d’une véritable mise en application de la plate-forme revendicative des femmes, on assiste plutôt à une récupération politique selon le contexte et les enjeux du moment.  
A la veille des élections présidentielle et législatives de 2007, la parité était galvaudée et travestie sur l’autel d’ambitions politiciennes. Aujourd’hui, avec la crise alimentaire qui frappe le pays, c’est la vieille revendication de l’accès des femmes à la terre qui est portée en bandoulière dans la théâtralisation de la Goana, dont le seul but est de nous divertir.  
L’axe de la conception pluraliste et participative  
Le caractère démocratique d’une activité publique se mesure au degré de participation et d’implication des populations concernées. Pour ce faire, l’avis du plus grand nombre doit être recueilli. Par rapport à cette conception pluraliste, il convient également de souligner que les femmes des partis d’opposition étaient mises à l’écart. Le capital d’expériences dont disposent ces femmes, devrait permettre d’améliorer les programmes de développement économique et social. A en croire, les discours tenus lors de la cérémonie de remise du trophée du Grand Prix du chef de l’Etat, Madame le Ministre, au lieu de faire le plaidoyer de toutes les femmes dans l’union et l’unité, avait mis à nu les femmes de l’opposition, affirmant que toutes les Sénégalaises étaient derrière Me Abdoulaye Wade, secrétaire général du Pds. Par rapport à ces contrevérités, je voudrais simplement répondre qu’il existe bel et bien des femmes dans les partis d’opposition, mais pas de la trempe de celles qui règlent leurs contradictions à coups de pied et par des invectives verbales. Je veux dire des femmes dignes, qui honorent le pays, respectent la charge de ministre et refusent sempiternellement de courber l’échine. Ces femmes combattent à côté d’hommes de valeur, de la dimension de M. Moustapha Niasse et tant d’autres, pour le triomphe des idéaux de justice, d’équité, de paix sociale et de respect de la démocratie.  
Madame Yéya Ly CISSE Maîtrise en Droit public Option Administration publique et Décentralisation Membre de l’Alliance nationale des cadres du progrès Responsable politique à Thiès  
Membre du Comité directeur de l’Alliance des forces de progrès  
Membre du Bureau national du Mouvement des femmes du progrès  
Flou autour de l'article 27 de la constitution : Pape Demba Sy accuse l’Assemblée nationale 
Il ne saurait y avoir de modification de l’article 27 de la Constitution sans passer par le référendum. L’avis est du juriste Pape Demba Sy qui était, hier, l’invité d’’Opinion’ sur Walf Fm et Tv. Le vrai texte, celui-là qui a été publié dans le journal officiel du 22 janvier 2001 oblige le chef de l’Etat à consulter le peuple, selon le leader de l’Udf-Mboolo mi. Parce que le document adopté par l’Assemblée nationale le 18 décembre 2000 n’est pas le bon, selon le juriste.  
 
Pour Pape Demba Sy, toute modification de l’article 27 de la Constitution doit passer, obligatoirement, par le référendum. Invité hier, de l’émission ‘Opinion’ sur Walf Tv, il a affirmé que la dernière mouture de la Constitution, celle-là publiée dans le journal officiel du 22 janvier 2001, dit clairement que ‘la modification de la durée du mandat présidentiel ne peut être faite que par voie référendaire’. Mais, pour le professeur agrégé de droit, s’il y a autant de querelles autour de l’article 27 de la Constitution, c’est parce que ‘les députés n’ont pas fait leur travail’. En effet, explique-t-il, l’Assemblée nationale a publié, non pas le document final, mais une mauvaise version de la loi fondamentale. En conséquence, si cet article a suscité tant de controverses, la faute incombe, selon lui, à la représentation nationale. ‘Cela pose le problème de la mauvaise organisation de l’Etat sénégalais’, a-t-il affirmé.  
Mais, il y a pire selon le juriste : ‘Certains députés n’ont pas vu le document final, la vraie Constitution’. Selon Pape Demba Sy, après publication par le journal officiel de la mauvaise version, le secrétariat général du gouvernement a été saisi d’un erratum qui dispose que ‘toute modification de la durée du mandat présidentiel doit se faire par voie référendaire’. Alors que la première mouture parlait de ‘voie référendaire ou constitutionnelle’. Par ailleurs, selon Pape Demba Sy qui a participé à la rédaction de la Constitution de 2001, il y a deux alinéas et non trois.  
Répondant à ceux qui soutiennent que le chef de l’Etat, conformément à l’article 103, peut faire modifier n’importe quel aspect de la Constitution, le leader de l’Udf-Mbooloo mi rétorque que cet article 103 ne concerne pas la durée du mandat présidentiel qui est régie par l’article 27. Selon le juriste, cet article ‘est une exception’ à la règle posée par l’article 103. Le Pr Sy de rappeler l’esprit de l’article controversé. ‘Lorsque nous rédigions le texte, nous avions à cœur de limiter la durée du mandat présidentiel à 10 ans. L’intention était donc de ramener de 7 à 5 ans la durée du mandat’, a-t-il souligné.  
Cependant, ‘la Constitution sénégalaise, comme toutes les constitutions du monde, n’est pas parfaite’, se défend l’agrégé en droit public. Toutefois, s’empresse-t-il d’ajouter, aux Etats-Unis et en France, la Cour suprême et le Conseil constitutionnel sont respectivement là pour améliorer et enrichir chaque jour la loi fondamentale.  
Selon le professeur Sy, si les Sénégalais discutent de la modification de l’article 27, c’est parce qu’on a des institutions démocratiques, mais peu de personnes au Sénégal ont une culture démocratique. ‘A l’heure actuelle, les vertus démocratiques sont en train de se perdre à cause des personnes qui s’engagent dans le ‘courtisanisme’, en défendant une idée ou une personne, sans tenir compte des institutions’. Conséquence : ces ‘modifications incessantes de la loi fondamentale pour des raisons purement politiques ont fait que le Sénégal qui était en avance sur les autres pays en matière de démocratie, est en train d’être rattrapé par des pays comme le Mali, le Bénin, etc.’ Aussi, cette volonté de changer la Constitution sans passer par le référendum montre-t-elle le désir de certains d’abuser du pouvoir dont ils disposent.  
Par ailleurs, le leader de l’Udf-Mbooloo mi regrette qu’au moment où le Sénégal est confronté à une grave crise alimentaire et énergétique, certains ‘s’engouffrent dans des débats surréalistes en s’amusant avec nos institutions comme des grands enfants’, a-t-il conclu.  
Charles Gaïky DIENE  
Nettali : Lundi 19 Mai 2008 
[ COMMENTAIRE ] Big Brother sur le Net au Sénégal. 
NETTALI - Le contrôle des médias est une chose essentielle pour un pouvoir. Georges Orwell, père du concept de "cet oeil qui contrôle tout", Big Brother, a décidément inspiré les juristes de Me Wade. Maintenant, l’internet est le premier pouvoir. Tout s’(y) passe. Même s’il comble un vide juridique, les projets de loi que le gouvernement sénégalais vient de présenter à l’Assemblée nationale (et dont l’issue est connue d’avance) visent principalement, après les prétextes de légiférer sur des choses devenues lieux communs, à asseoir les bases d’une rétention de libertés de sites internet. 
Devenus la principale source d’information des décideurs, des Sénégalais de l’extérieur, et de tous ceux qui ont accès aux technologies de l’information, la presse en ligne est en ligne de mire des tenants du pouvoir. Et pour cause, actuellement, au Sénégal, il y a un développement fulgurant de sites d’information on line. La liberté de la presse y est totale. Surtout, beaucoup de questions de l’heure y sont posées, avec une liberté de ton frisant, parfois la sédition. Manifestement, cela n’a pas l’heur de plaire au pouvoir. Il est vrai que les possibilités qu’offre l’internet sont grosses de possibilités pour des délits de tous genres. 
En tout cas, depuis le début de l’année, le gouvernement dirigé par Haguibou Soumaré a décidé de sévir. Certes, un vide juridique vient d’être comblé. Le gouvernement pense que "malgré les démarrages de l’intranet gouvernemental, le développement du recours à l’informatique dans l’administration, la numérasiation du fichier électoral et de la carte d’identité nationale, entraînant ainsi la génération, la collecte et le traitement des données à caractère personnel, le droit positif Sénégalais ne fixait pas le cadre et le régime juridique de ces opérations." 
Finis les pseudos ! 
Mais, il n’est pas exclu que la fameuse et controversée question de la signature électronique ne concerne en fait que l’identification des animateurs des journaux en ligne. Un projet de décret relatif aux communications électroniques pris pour l’application de la loi N° 2008-08 du 25 janvier 2008 sur les transactions électroniques résume la question. Il apporte, selon le gouvernement, des précisions sur les conditions d’exercice et de responsabilité des prestataires techniques, d’exercice du droit de réponse dans un service de communication en ligne, de transmission électronique de documents ou actes administratifs. 
La nouvelle loi dispose que les administrateurs de sites d’information ont l’obligation de subir un contrôle ; ils sont affublés du vocable de "prestataires techniques". Ici, la Sonatel, principale "provider", ou encore fournisseur d’accès, qui est dans un processus de rupture totale avec l’Etat dans son actionnariat (16% lui y restent), est clairement visée. Déjà, les services de sécurité bénéficient toujours de ses services pour "les remontées d’appel" quand des malfaiteurs font la "bêtise" de communiquer via des cellulaires compromis. 
La fameuse loi dit que les "prestataires techniques" doivent procéder à toute activité de surveillance ciblée ou temporaire des informations qu’ils transmettent ou stockent, "demandée par l’autorité judiciaire, en vue de faire cesser un dommage occasionné par le contenu d’un service de communication électronique." Un important chapitre de la loi parle de "Conservation des éléments d’identification personnelle". Il mentionne expressément que "les prestataire techniques" déférent dans les meilleurs délais aux demandes des autorités judiciaires visant à obtenir, soit les données de nature à permettre d’identifier l’auteur d’un contenu qu’ils hébergent, soit les données portant sur l’identification des personnes utilisatrices des services qu’ils fournissent. 
Mieux, l’article 12 du projet de décret dit que "les prestataires techniques ont une obligation de résultat en matière de conservation des données de nature à permettre l’identification de quiconque qui a contribué à la création du contenu en ligne." Si toute activité doit se faire dans un cadre légal, il est clair que certaines dispositions de la loi tendent à légitimer la censure de sites d’information jugés trop indépendants ; la presse écrite et les radios ayant déjà reçu leur dose de brides. 
La pornographie et les sites séditieux sont officiellement visés ; mais y a t-il seulement un moyen pour l’Etat de contrôler l’accès à ces portails ? De plus, les sites d’information en ligne au Sénégal les plus réputés développent des "filtres" pour que les injures et autres diffamations n’en soient la base. Et, finis les pseudos sur le net. 
 
Auteur: Nettali.net  
Ferloo.com : Lundi 19 Mai 2008 
Le pouvoir de Wade au purgatoire des jeunes du Front Siggil Sénégal : Carton Rouge !  
On se serait cru à un concert de grillons, tellement l’ambiance du sit-in des jeunes du Front Siggil Sénégal était ponctuée de sifflets demandant le départ du pouvoir de Me Abdoulaye Wade. Les seconds couteaux de l’opposition stridulaient ainsi pour fustiger le report des élections locales - initialement prévues ce 18 mai - et la cherté du coût de la vie au Sénégal. Ce n’est pas tout, ils ont brandi le carton rouge. 
 
Cette morosité économique, Cheikh Lô, un jeune militant du Parti socialiste, l’incombe tout simplement au pouvoir libéral. Brandissant une miche de pain et ayant par devers soi un sac de riz vide où sont accrochés les emballages de divers produits de consommation courante, il sort de sa poche un papier carré. C’est un carton rouge, d’un rouge vif (comme pour marquer l’intensité de la sanction) qu’il balance au président Wade. 
Sur l’estrade, les secrétaires généraux de mouvements jeunes des partis du Fss, eux, ne se font pas prier pour dire au gouvernement que le peuple a faim. Ousmane de l’Alliance Jëf-Jël appelle les populations à veiller sur leurs intérêts, tandis que Mbaye Dione (Afp) invite celles-ci à aller « faire sortir Goorgi du Palais ». 
Quant à Barthelemy Dias, il a mesuré l’ampleur de la crise économique en la comparant à celle en cours dans les pays de la Cedeao. Selon lui, la vie au Sénégal est « 25% plus chère dans notre pays que chez nos voisins de l’Afrique de l’Ouest » (sic). 
AS/FC 
Auteur: Ferloo.com  
Seneweb.com : Lundi 19 Mai 2008 
[ CONTRIBUTION ] Le régime juridique des TIC mis en place, le gouvernement électronique peut et doit être une réalité au Sénégal. 
Dans son discours prononcé à l’occasion de l’ouverture du Séminaire Informatique et libertés, le Premier ministre Macky Sall annonçait, pour la fin de l’année 2005, la mise en place de quatre lois visant à combler le vide juridique constaté au Sénégal par les experts dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC). Aujourd’hui, cette promesse est, enfin, devenue réalité. 
En effet, la loi n° 2008 – 10 portant loi d’orientation relative à la société de l’information, la loi n° 2008 – 11 portant sur la Cybercriminalité, la loi n° 2008 – 12 sur la Protection des données à caractère personnel et la loi n° 2008 – 08 sur les transactions électroniques ont été votées par le parlement, les décrets d’application ont été pris. Avec ces lois, l’Etat du Sénégal vient de poser un acte majeur qui conforte l’engagement du Chef de l’Etat, en décembre 2002, « à construire la route conduisant à l’émergence du e-Sénégal ». 
Maintenant, il faut agir. 
Il faut agir, parce que malgré les discours des autorités étatiques qui dénotent une certaine autosatisfaction, tous les spécialistes des TIC savent que le Sénégal n’occupent pas les premiers rangs dans les classements des organismes internationaux spécialisés. Aussi, leur volonté de construire un leadership en Afrique dans le domaine des TIC tarde à se mettre en place. 
Par exemple, concernant le gouvernement électronique1, le Sénégal occupe la 153ème place sur 182 Etats dans le classement 2008 de l’ONU ; loin derrière le premier pays africain, l’Afrique du Sud (61ème rang mondial) et beaucoup d’autres pays africains tels l’Egypte, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Kenya, etc. 
Ce classement pourrait paraître injuste pour la majorité des Sénégalais parce que depuis quelques années, de nombreuses initiatives, allant dans le sens de moderniser les systèmes d’information de l’Administration, ont été prises. De nouvelles politiques, de nouvelles réglementations et de nouveaux organes, chargés de créer les conditions d’un meilleur développement du secteur des télécommunications, ont été mis en place. L’Internet est de plus en plus accessible avec la multiplication des cybercafés et la baisse des prix ; le taux de pénétration des téléphones portables est très élevé (4.122.867 abonnés au 31 décembre 2007). Des centres d’appel et des entreprises de téléservice, de télémarketing, de télésaisie commencent à s’installer dans le pays. S’y ajoutent les multiples projets réalisés ou en cours au Sénégal : intranet gouvernemental, site des démarches administratives, numérisation des grands registres de l’État, informatisation de la chaîne pénale, création d’un cyber village à la place de l’ancien Technopôle de Dakar, désignation d’un troisième opérateur téléphonique, etc. Toutes ces actions témoignent très certainement d’une réelle volonté politique de placer le Sénégal parmi les premiers en Afrique dans le secteur des TIC et des téléservices. 
Cependant, de nombreux obstacles doivent encore être levés et expliquent certainement notre mauvais classement. On peut citer : 
La réglementation : 
On peut dire aujourd’hui que cette question est presque réglée avec la mise en place de ces quatre nouvelles lois. La signature électronique reconnue, les transactions électroniques autorisées, l’ADIE (l’Agence de l’informatique de l’Etat) et les ministères ont désormais les moyens de passer aux étapes supérieures du gouvernement électronique. 
Les experts ont identifié quatre principales étapes pour l’e-gouvernement : la présence, l’interaction, la transaction et la transformation. Le problème est que, malgré tous les efforts déployés, le Sénégal en est toujours à l’étape de présence, niveau le plus bas du gouvernement électronique. 
Le stade de la présence désigne le moment où les ministères et les institutions publiques fournissent de l’information au public à l’aide de sites web. Il s’agit d’une information passive sur les administrations (organigramme, heures d’ouverture, etc.), sur les services disponibles et sur les coordonnées postales, électroniques ou téléphoniques pour un contact éventuel. À cette étape du déploiement de l’administration électronique, le citoyen peut s’informer à partir des portails gouvernementaux mais il ne peut pas interagir avec l’Administration. Ce dispositif, ainsi mis en place, évite au citoyen de se déplacer, de téléphoner plusieurs fois pour un seul problème, réduit considérablement la charge de travail du front office et lui permet finalement d’avoir un accès plus facile aux informations quels que soient son âge, sa situation matérielle, son lieu de résidence. 
La mise à jour des sites publics : 
L’ADIE dans le cadre de ses missions a procédé à la rénovation de plus d’une trentaine de sites ministériels afin qu’ils obéissent à une charte commune. Sur chaque site, en sus des informations sur l’actualité et les services du ministère, une rubrique « services aux usagers » est ouverte. Elle sert de plateforme pour les services proposés aux citoyens. 
Cependant, un petit tour sur ces sites permet de constater que la mise à jour n’est pas le souci premier des administrateurs. Un haut fonctionnaire que nous avions déjà interviewé dans le cadre de nos recherches universitaires nous apprenait que sur le site du gouvernement du Sénégal, seul le communiqué du Conseil des ministres était mis à jour régulièrement. Cela est d’autant plus surprenant que le Chef de l’Etat, dans son discours prononcé à l’occasion de l’inauguration de l’intranet gouvernemental le 15 mars 2005, disait vouloir « insister particulièrement sur la nécessité de procéder à la mise à jour régulière des contenus des sites web des Ministères ». 
Les sites web des ministères ont encore leur importance. Ils doivent être, pour cela, mis à jour régulièrement et leurs contenus diversifiés, voire enrichis. Ce qui contribue à les rendre accueillants et donne envie de les visiter. 
A ce propos, nous pensons qu’au lieu de laisser ce travail entre les mains des informaticiens de chaque ministère, l’ADIE doit centraliser toutes les actions relatives à la mise en place d’un système de gouvernement électronique performant. Sinon, nous aurons un e-gouvernement à plusieurs vitesses. La mise en œuvre de cette proposition suppose également le renforcement des moyens financiers et humains de l’agence. 
L’utilisation des infrastructures installées : 
Les autorités politiques (ministres, députés, élus locaux) et les agents de l’État, au-delà du discours officiel, doivent manifester une réelle volonté de développer l’e-gouvernement au Sénégal en étant les premiers utilisateurs des outils et technologies installés. Nos observations sur le terrain nous ont permis de voir que ce n’est pas encore le cas. 
Nous pouvons citer l’exemple des agents publics qui disposent gratuitement d’une adresse e-mail et d’une boîte électronique officielle (@senegal.diplomatie.sn, @peches.gouv.sn, etc.) hébergées dans le centre de ressources de l’intranet gouvernemental leur permettant de communiquer en toute sécurité entre eux ou de répondre aux sollicitations des citoyens et qui continuent, malgré tout, à utiliser leurs adresses yahoo ou hotmail qui n’offrent aucune garantie de sécurité. L’étude des sites ministériels montre qu’ils sont nombreux à conserver ces pratiques et parmi eux, figurent un grand nombre de hauts fonctionnaires. 
En définitive, à travers cet exercice, notre objectif est de dire aux autorités étatiques en charge des stratégies TIC que, désormais, avec le vote des quatre nouvelles lois, tous les obstacles juridiques pouvant empêcher le développement du gouvernement électroniques sont levés. Par conséquent, au lieu de nous servir un pléthore de discours teintés d’un triomphalisme injustifié, ils doivent travailler à faire évoluer notre gouvernement électronique vers le stade de la transformation et permettre ainsi, à chaque Sénégalais, de disposer d’un guichet unique personnalisé à partir duquel il pourra contacter tous les services de l’Administration. De nombreux pays africains sont en train de réussir ce pari, alors au travail ! 
Mamadou Ndiaye 
Enseignant Chercheur au CESTI-UCAD 
do_ndiaye@yahoo.fr 
http://mamadoundiaye.over-blog.com/ 
 
Auteur: Mamadou Ndiaye  
 
Sénégal | Politique : Carton rouge des jeunes de l’opposition au Président Abdoulaye Wade 
Publié le 19 mai 2008 à 16h58  
La bretelle de Khar Yalla, précisément à quelques encablures du siège du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), a constitué, ce dimanche, le lieu retenu par les jeunes du Front Siggil Sénégal (cadre unitaire de l’opposition) pour s’insurger contre les agissements du Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais, par ailleurs Président de la République, Abdoulaye Wade. Les jeunes de l’opposition n’ont pas été tendres avec l’actuel locataire du palais présidentiel, mieux un seul mot d’ordre était d’actualité, à savoir le départ de Me Wade. 
 
15h30, la chanson de Mame Gor "thèp cherna" (le riz est cher) passe en boucle par une unité mobile de sonorisation. Les organisateurs du sit-in effectuent les derniers réglages. Quelques minutes plus tard, deux jeunes transportent un groupe électrogène vers l’estrade, histoire de pallier à une éventuelle coupure d’électricité. Un peu plus d’une heure après, la sonorisation est fin prête et l’unité mobile se déplace non sans inviter les populations à venir participer au sit-in. Quelques militaires quadrillent la zone et la circulation a été déroutée pour la circonstance. 
Un groupe de personnes arrivent telle une procession. Parmi elles, des femmes, des hommes et des enfants, tous arborant des écharpes rouges, roses ou blanches (identifiants visuels de certains partis politiques). D’autres, pour leur part, portent des tee-shirts sur lesquels sont mentionnés : "Wade y’en a marre", "non aux législatives de la honte". D’autres encore enfilent des sacs de riz sur lesquels sont clairement inscrits :"on a faim", à l’image de ce citoyen, qui a récemment défrayé la chronique en pénétrant dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. 
Les enfants très nombreux provoquent un tohu-bohu à la vue de nos confrères des télévisions locales et étrangères. Des femmes d’un certain âge sont assises sur des chaises. Au niveau de l’estrade, une urne de fortune est placée en plein milieu de la scène. Pour les organisateurs elle est symbolique, parce que montrant au Président de la République la lassitude des populations. 
17h, Barthélemi Diaz, un des leaders du Front Siggil Sénégal et responsable des jeunesses socialistes, arrive sur les lieux en se pliant aux salutations d’usage. Peu après les reporteurs se ruent vers lui. Pour lui, "l’objectif de ce sit-in est d’attirer l’attention des autorités et de montrer à Abdoulaye Wade qu’on (Ndlr : populations) ne veut plus de lui. Qu’il parte". Interpellé sur les motivations profondes de cette manifestation, M. Diaz répond : "nous revendiquons la cherté de la vie, l’audit exhaustif de l’Anoci, la tenue des assises nationales". Revenant sur la cherté de la vie, le jeune socialiste ne manque pas de souligner que la Banque mondiale et le Font monétaire international partagent le constat de l’opposition à ce sujet. 
Sur les coups de 17h 10, c’est au tour de Talla Sylla (Jëf Jël) d’arriver sur les lieux du sit-in. Le candidat malheureux aux dernières présidentielles confie à la presse :"nous voulons sauver notre pays". Concernant le mode opératoire, Talla Sylla pense : "la première démarche, c’est de faire partir Wade du pouvoir car il est inutile. Il dépense les deniers de l’Etat pour organiser les cérémonies de dédicaces » (à propos de son livre autobiographie "Une vie pour l’Afrique", lancé à grandes pompes à Paris, Ndlr). 
En dehors de Talla Sylla et de Barthélémi Diaz, on a pu noter la présence de Shérif Macky Sall (ancien maire socialiste de Guédiéwaye), Ali Aïdar (député écolo) Ibrahima Sène et Aïda Niang (PIT) pour ne citer que ceux-là. Tous ont déversé leur bile sur Abdoulaye Wade durant leur temps de parole. 
Les sifflets, cartons rouges et l’hymne de circonstance : "na dème, na dème, na dèma déme" (Qu’il parte) ont agrémenté la manifestation. Tous les orateurs ont demandé aux populations d’inscrire un carton rouge dans l’urne pour le départ de Wade. Une des interventions les plus remarquée a été celle de Talla Sylla qui, en lieu et place de la GOANA (Grande offense agricole pour la nourriture et l’abondance) lancée par le Président Wade, a initié la GODAW (Grande offensive pour le départ d’Abdoulaye Wade). 
 
Yannick IGOHO 
Sénégal | Signes inquiétants dans la marche de l’économie sénégalaise 
Publié le 18 octobre 2007 à 13h31  
Une mission du FMI a séjourné au Sénégal en juillet 2007 afin de discuter avec les autorités et des représentants du secteur privé sur les politiques économiques et financières définies dans le cadre de la nouvelle initiative dite « instrument de soutien à la politique économique (ISPE) ». Au terme de la mission, le FMI a publié un communiqué de presse dont certaines appréciations sur la situation de l’économie sénégalaise peuvent prêter à équivoque. 
 
Nous avons saisi l’occasion de ce communiqué pour demander à Gaye Daffé, enseignant-chercheur à la Faculté de Sciences Economiques et de Gestion de l’UCAD de nous livrer ses réflexions personnelles sur la situation de l’économie, ainsi que sur la gestion de celle-ci. Après une première et une seconde parties publiées dans nos dernières éditions, nous en livrons la troisième partie. 
Incertitudes dans les politiques économiques, irrégularités dans la gestion des finances publiques et indifférence vis-à-vis de la « demande sociale » On le voit, ce sont donc les mêmes contraintes sur l’offre qui sont à l’origine à la fois de la faible capacité d’exportation et du bas niveau de compétitivité extérieure de l’économie sénégalaise. Rien d’étonnant, par conséquent, à la forte détérioration conjointe du solde extérieur et du déficit budgétaire, passés respectivement de -8,1% à -12,0% et de -3,3% à -5,8% entre 2005 et 2006 . Face aux contraintes structurelles et à la lente progression des revenus, rien de surprenant non plus aux tensions inflationnistes et à la hausse des prix à la consommation dont l’indice harmonisé a augmenté de 2,1% en 2006 contre seulement 0,5% en 2004. Ce taux moyen ne reflète pas, du reste, les hausses beaucoup plus fortes qu’ont enregistrées des postes de dépenses aussi essentiels que la santé (17,2%), les poissons (17%), le transport (8,5%) ou le gaz (11,6%) . Ces augmentations de prix ont d’autant plus pesé sur le pouvoir d’achat des ménages qu’elles font suite à celles tout aussi marquées enregistrées en 2005 (1,7%) et en 2002 (2,4%) . Compte tenu de ces tendances et de celles qui s’annoncent pour l’année 2007 (avec un taux d’inflation de plus de 5% pour les sept premiers mois), on peut donc craindre que, sans mesures incitatives permettant une augmentation substantielle de l’offre intérieure, l’inflation s’installe durablement dans l’économie sénégalaise. Le fait que ce soient les produits locaux et non importés d’une part, et les secteurs primaire et tertiaire, d’autre part, qui aient le plus contribué à l’inflation, montre encore une fois que les tensions inflationnistes récentes sont plus imputables à des contraintes pesant sur l’offre domestique qu’à la flambée du cours du pétrole, comme on le prétend trop souvent. 
Ceci dit, si la politique économique consiste à utiliser un certain nombre d’instruments (comme le budget, la monnaie, l’investissement, les exportations ou les prix) en vue d’orienter l’activité économique dans le sens de favoriser la croissance, l’emploi et les revenus, il s’avère que les formes et les conditions de gestion de l’économie sénégalaise répondent de moins en moins à cette définition. Il suffit, pour s’en convaincre, de penser à la manière dont l’élaboration et l’exécution du budget - instrument de politique économique que l’Etat du Sénégal est censé maîtriser le mieux - vont à l’encontre des objectifs de réduction de la pauvreté et de croissance accélérée, censés pourtant être au cœur de sa stratégie de développement économique et social. On peut étayer ce constat à travers l’analyse des allocations budgétaires, de la gestion du bien public et des réponses aux besoins sociaux. 
Commençons par caractériser les développements récents qui ont marqué le financement et l’exécution du budget de l’Etat, en particulier celui de 2006. Rappelons-le, la principale caractéristique de ce dernier exercice budgétaire par rapport aux précédents est le profond creusement du déficit budgétaire (de -0,6% du PIB en 2002 à -3,3% en 2005 et à -5,8% en 2006) et ceci, en dépit de l’augmentation continue des recettes publiques. En valeurs absolues, le solde déficitaire (base engagements, hors dons) s’est ainsi accru de 211 milliards de francs CFA en 2005 à 352 milliards de francs en 2006, soit une augmentation de 60% en un an . A l’origine de cette détérioration, la vive progression des dépenses budgétaires, progression certes imputable au soutien aux prix de l’énergie (estimées à 140 milliards de francs versés à la SENELEC et à la SAR) et aux augmentations de salaires de certaines catégories de personnel de la fonction publique, mais aussi et surtout, à des transferts en faveur particulièrement des nombreuses agences logées à la Présidence et de la Primature (APIX, ANOCI, PCRPE, etc). Ces transferts qui étaient évalués à 26 milliards de francs dans la loi de finances de 2006 ont en effet atteint 41 milliards de francs en fin d’exercice, soit 58% de plus que le montant des crédits initialement prévus. La progression est d’autant plus forte que ces derniers avaient déjà été accrus par rapport aux dotations budgétaires de 2005 (9 milliards de francs) . Le problème de politique et de gestion budgétaires que posent ces augmentations de dépenses est double. Premièrement, n’étant pas inscrites dans la loi de finances, les ressources nécessaires à leur financement doivent nécessairement provenir de recettes à la fois exceptionnelles et d’origine a priori indéterminée. En second lieu, ces dotations additionnelles sont décidées au moment où le pays est confronté aux pires difficultés : crise énergétique (pénuries d’électricité, de gaz et de carburant), graves difficultés financières des ICS, problème d’approvisionnement à la SAR, récession dans l’agriculture, vagues d’émigration clandestine, « front social » en ébullition (éducation, santé, transport), etc. On comprend alors pourquoi les ajustements que ces dépenses ont nécessités se sont opérés au détriment de secteurs considérés comme prioritaires (éducation, santé, environnement, agriculture, développement social, etc.). Malgré la mobilisation des ressources PPTE en leur faveur, un grand nombre des dépenses allouées à ces secteurs ont en effet vu leur niveau d’exécution diminuer, avec comme conséquence, une chute de 30% à 21% de leur part dans le budget. Dans l’éducation et la santé, par exemple, les dépenses courantes (hors salaires) exécutées en fin d’exercice 2006 ne représentaient respectivement que 69 % et 88% des dotations initiales. En revanche, les taux d’exécution des transferts en faveur de la Présidence et de la Primature se sont établis respectivement à 93% et 98% . Mais, les incertitudes et les rrégularités dans la gestion des finances publiques au Sénégal vont au-delà des mauvais choix dans l’affectation des ressources budgétaires. Elles se traduisent également par la mise entre parenthèses des procédures et des instruments réguliers de financement des investissements, tels que le budget d’investissement, le programme triennal d’investissement ou le code des marchés publics. En lieu et place, se sont multipliés les agences d’exécution et les projets autonomes, ainsi que les procédures de marchés de gré à gré. On peut lire dans la Revue des dépenses publiques de la Banque mondiale , par exemple, que sur l’ensemble des contrats approuvés par la CNCA en 2005, plus de 38% l’ont été sous forme d’ententes directes, c’est-à-dire de marchés de gré à gré. Mais, si l’on ne tient pas compte des contrats conclus par le PCRPE (Projet de construction et de réhabilitation du patrimoine de l’Etat), la proportion s’élève à près de la moitié, à 47% exactement . Bien qu’elles soient chargées de l’exécution de programmes de plusieurs dizaines voire des centaines de milliards de francs par an, ces agences échappent en effet à tout contrôle de l’institution parlementaire et des corps de contrôle de l’Etat, et contre toutes les règles communément admises de la comptabilité publique. De fait, on assiste à une situation où une stratégie, initialement conçue pour mettre à l’abri du contrôle et de la gestion de l’Etat des ressources destinées à l’investissement, se trouve complètement détournée de ses objectifs initiaux. 
Cette politique ne peut évidemment qu’aller à l’encontre de la volonté déclarée des autorités d’utiliser l’investissement comme levier de la croissance et de la création d’emplois. Outre les chevauchements avec les directions techniques de l’administration centrale auxquels elles donnent lieu, les agences et les pratiques qu’elles développent faussent en réalité les lois du marché que sont censées encourager les politiques de libéralisation prônées par les autorités sénégalaises. Tout en créant des distorsions dans l’exécution du budget, ces pratiques encouragent la constitution de groupes d’intérêt plus ou moins informels en quête de rentes de situation et de protections. 
C’est dans le même registre qu’il faut ranger les multiples opérations de privatisation, passées ou en cours (SOTRAC/Dakar Dem Dik, SONACOS/SUNEOR, SODEFITEX, SENELEC), les cessions précipitées d’actifs de l’Etat dans certaines entreprises (ICS, SAR, SONATEL, LONASE) ainsi que les concessions en cascade accordées à de puissants groupes industriels et financiers opérant à l’échelle internationale (Arcelor Mittal, Dubaï Ports World, Jafza, Sudatel). Menées tambour battant, toutes ces opérations s’apparentent, en réalité, davantage à une quête effrénée d’argent « frais » destiné à renflouer le Trésor public qu’à une stratégie visant à attirer l’investissement privé international. En outre, elles paraissent d’autant plus « juteuses » qu’elles permettent, en passant, d’enrichir sans frais une « oligarchie » locale naissante. 
Plus proche d’une logique de rentabilité financière que d’une stratégie de développement industriel, le modèle de gestion de l’économie sénégalaise ainsi mis en œuvre lui fait courir des dangers autrement plus graves que de simples dérapages budgétaires. L’un de ces dangers est qu’on en revienne à l’époque - que tout le monde considérait comme révolue - où l’économie sénégalaise était dominée par une poignée d’entreprises privées souvent sous contrôle étranger et bénéficiant de hautes protections et des fameuses conventions spéciales. Les tendances actuelles risquent de rendre la situation encore plus alarmante que par le passé, dans la mesure où cette ouverture à l’investissement étranger s’opère souvent après que les entreprises et les secteurs concernés aient été mis dans un état de fragilité extrême, en même temps que l’Etat se dépossède de tous ses instruments de régulation et d’intervention dans l’économie. 
1 FMI, 2007. Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne 2 Idem 3 Agence Nationale de la Statistique et de la démographie, 2007. Evolution annuelle de l’indice harmonisé des prix à la consommation en 2006. 4 BCEAO, 2007, Situation économique dans les pays de l’UEMOA 5 NDione M . et Morisset J. 2007, Situation budgétaire du Sénégal : Rupture ou continuité ? in Echos de la Banque mondiale, n° 8, Juillet 6 Idem 7 Banque mondiale, 2006.Sénégal Développements récents et les sources de financement du budget de l’Etat : Revue des dépenses publiques 8 Idem 
 
Gaye Daffé 
SENEGAL-POUVOIR-MANOEUVRES POLITIQUES 
"Wade en personne est l’instigateur de la ’Génération du concret’", selon Abdoulaye Baldé 
dimanche 18 mai 2008  
NETTALI - Le Secrétaire général de la présidence de la République révèle que c’est le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, qui est l’instigateur de la « Génération du concret ». Abdoulaye Baldé (voir photo) a fait cette déclaration dans le Balantacounda, à Goudomp. C’était à l’occasion d’un meeting, rapporte Rfm. 
« C’est le président de la République, Me Abdoulaye Wade en personne, qui est l’instigateur de la Génération du concret ». Ces mots sont de Abdoulaye Baldé, le Secrétaire général de la présidence de la République, qui s’exprimait ainsi au cours d’un meeting de ce mouvement, à Goudomp, dans le sud du pays. Comme pour dire à qui voulait entendre que ce mouvement n’est pas opposé au Parti démocratique sénégalais (Pds). Abdoulaye Baldé demande ainsi aux différents responsables de la « Génération du concret » de travailler de concert avec ceux du Pds pour élargir les bases de la formation politique de Me Wade. 
« En attendant qu’une direction claire soit donnée à ce mouvement, parce qu’il y a deux débats : un débat qui veut que ce soit un mouvement autonome et il y a une tendance qui veut que ce soit un courant à l’intérieur du Pds, tant que nous n’aurons pas éclairci notre position, je demande à l’ensemble des leaders de la Génération du concret de travailler de concert avec le Parti démocratique sénégalais », déclare Abdoulaye Baldé aux militants de Goudomp. 
Le N°2 de la « Génération du concret », derrière Karim Wade, de poursuivre : « Je demande de ne pas créer des divisions inutiles dans le parti. Si on veut vraiment rendre service, il s’agit, pour ceux qui se réclament de la Génération du concret, de ne pas recruter des militants du Pds, mais d’aller trouver des militants nouveaux pour élargir les bases de notre mouvement. Ce n’est pas faire de la transhumance d’une section du Pds vers une cellule de la Génération du concret, mais c’est aller trouver des militants qui militaient ailleurs, dans d’autres partis, ou qui ne faisaient pas de la politique pour les emmener dans la grande famille libérale ». 
Dans le Balantacounda où il s’est rendu pour la première fois, Abdoulaye Baldé a promis le bitumage de la route nationale N°6 dont le financement, à l’en croire, est déjà bouclé. 
SENEGAL-CONSTITUTION-PROJET DE REVISION 
Pr. Pape Demba Sy : « modifier le texte serait une fraude à la constitution » 
dimanche 18 mai 2008  
NETTALI - « Si on modifie le texte de l’article 27 de la constitution sans passer par la voie référendaire, ce serait une fraude à la constitution », a déclaré dimanche Pape Demba Sy, professeur agrégé de Droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). 
Invité de l’émission « Opinion » de la radio télévision Walf, le juriste a estimé que le tripatouillage n’est pas bon pour le Sénégal qui au lendemain du 19 mars 2000 avait fait des avancés démocratiques significatives. Mais malheureusement, relève-t-il pour le déplorer, le régime du président Abdoulaye Wade révise fréquemment la constitution la clé de voûte des institutions suivant les « considérations politiques du moment ». 
Selon M. Sy, le débat sur la révision de l’article 27 ne devait même pas se poser. Car le texte publié dans le journal officiel du 22 janvier 2001 est « très claire », dit-il en brandissant une copie du journal officiel. « Le mandat du président de la république est de cinq ans renouvelable une fois. Cette disposition ne peut être révisée que par voie référendaire », cite le Pr. Sy. Il ajoute que pour interpréter un texte de loi, il faut voir le texte et son esprit, expliquant que dans ce dernier cas l’intention du constituant était de limiter le mandat du président de la République à 10 ans. 
Membre du comité de rédaction de la constitution du 22 janvier 2001, l’agrégé de Droit pense que ce débat aurait dû être évité s’il y avait une bonne organisation administrative. Il explique que l’origine de la polémique vient de l’errata contenu dans la version du projet de constitution du 18 décembre 2000 publiée au Journal officiel. Dans cette version, souligne le professeur, les termes de l’article 27 étaient les suivants : « Le mandat du président de la République est de cinq ans renouvelable une fois. Cette disposition ne peut être révisée que par voie référendaire ou par une loi parlementaire ». Le professeur va plus loin en affirmant que l’article 27 constitue une exception à l’article 103 de ladite constitution, c’est-à-dire qu’il ne peut être révisé que par voie référendaire. 
Il y a un peu plus d’une semaine, le gouvernement avait adopté en conseil des ministres un projet de loi visant à réviser l’article 27 de la constitution. Son porte-parole, Me El Hadji Amadou Sall avait indiqué que la révision visait à ramener le mandat à sept ans et ne concernait pas le mandat en cours. Me Sall avançait que cette révision pouvait bien se faire par voie parlementaire. En tout cas, l’initiative du pouvoir libéral a provoqué un tollé aussi chez l’opposition politique qu’au niveau de la société civile. 
 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 19.05.2008
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