Le politicien, l’orgueil et la vérité
Par devoir citoyen
Notre devoir citoyen explique l’approche d’aujourd’hui. La démarche sera une expression bâtie sur des articulations qui problématisent le suffragisme, invoquent la nouvelle intelligence citoyenne. Et qui, enfin, essaieront d’identifier des cas de menace de délitement de l’autorité de l’Etat. Ce, pour appeler l’attention sur la potentialisation de moyens pouvant entraîner, à la limite, le détournement de l’Etat après celui de ses deniers. Ces mêmes articulations conseillent, aussi, d’éviter de gifler le peuple. Sans oublier l’avènement d’autres formes d’irrédentismes au Sénégal : les mouvements citoyens
Le Sénégal ne serait-il qu’une machine à élections ?
Du suffragisme et de son déclin.
Pourquoi au Sénégal l’homme politique s’obstine, de manière continue, à ne se déployer que pour le suffragisme ou l’électoralisme ?
Des alternances s’opèrent sans cesse. Par contre, leurs impacts s’avèrent insignifiants dans la mesure où il ne s’agit, à chaque fois, que d’arrivées d’hommes politiques au lieu d’hommes d’Etat. Les opposants d’hier sont aux commandes depuis 2000, par exemple. Ils n’ont, cependant, développé que des recettes pour continuer à ne conserver que le pouvoir. Les nouveaux opposants, de leur coté, continuent, entre 2000 et 2010, à ne tester des procédés que pour accéder au pouvoir. L’exemple éloquent se révèle dans l’existence d’une bipolarisation sauvage qui ne se manifeste que par une dialectique de recherche de pouvoir. Deux styles existent, maintenant : un dit majorité et un autre appelé opposition. Rien ne les différencie, d’ailleurs. Ils sont analogues et sont souvent l’objet de la même sanction négative sans le savoir. L’alternance 2000 mettait fin au régime socialiste comme le 22 mars 2009 condamnait, d’ailleurs, les tendances lourdes de mal gouvernance enregistrées entre 2004 et 2009. Le combat politique actuel signale, aussi, une forte pression au pré positionnement. Les animateurs de chaque bord agissent en oubliant que les populations restent vigilantes et apposeront, sans état d’âme, la sanction idoine.
II – De la nouvelle intelligence citoyenne
Il n’est que temps de faire comprendre aux hommes politiques le fait que les populations aient dépassé, après cinquante années de lutte âpre contre le non développement, la propagande et le populisme en tant que son corollaire. Ces populations se préoccupent, avec beaucoup de discernement, de leur futur. Donc réduire l’état de non développement et le résoudre, de manière définitive, sont les seules lignes d’action qui vaillent maintenant. Le niveau de l’augmentation du coût du financement des dépenses publiques surprend parce que son impact sur le développement manque, toujours, d’être perceptible. Or, ce rythme galopant des charges publiques continue à gagner du terrain et débouche sur la corruption et ses multiples succédanés comme l’enrichissement illicite qui, maintenant, a des ailes. Alors que l’indigence, malheureusement, se consolide en restant l’unique ligne d’horizon d’une nation victime des appétits de ses dirigeants.
En analysant la structure des programmes , en examinant la personnalité politique des dirigeants et des responsables, en évaluant l’essence des offres contenues dans les projets des formations politiques et celles des organisations de la société civile, les populations, sans déchanter, préfèrent observer une distance critique au lieu de démissionner. Une telle capacité d’indignation citoyenne rassure et encourage les citoyens à observer un repli pour préserver la République et l’Etat qui demeurent, sans conteste, les solides fondations de la Nation SENEGAL.
III - Des menaces de délitement de l’autorité de l’Etat
Bâtir la Nation Sénégal demeure la principale ligne d’action de la nouvelle citoyenneté. Doter l’Etat d’une autorité sans délitement et garantir aux générations montantes un futur avec espoir sont les lignes d’horizon très motivantes qui soient pour restructurer, avec rigueur, l’action politique. Serions-nous les nouveaux damnés de la mondialisation après la traite des nègres, le commerce triangulaire, la colonisation et le diktat des puissances financières ?
Non ! Parce que le citoyen du Sénégal aspire à être et refuse, toujours, d’être victime. Bien que les nouvelles formes du pouvoir persistent, dans leur déploiement, à promouvoir des approches qui continuent, contre toute attente, à ne faire prospérer qu’un nouveau type de mercantilisme. Estimant que la politique ne conduit que vers l’or du Pérou. Les populations ont gagné en maturité et attendent, sans être passives, de trouver les occasions pour entreprendre, sans casse ou sans violence, les transformations requises.
La problématique ne se situe guère dans le fait de continuer Senghor, Wade et autres mais de permettre aux générations montantes d’évoluer dans une société où personne, pour relever les défis de l’innovation, ne soit victime d’un état de non être. L’enrichissement illicite, l’impasse créée par le non développement, l’accentuation du népotisme, la dictature du parti ou des coalitions de partis au pouvoir, l’appétit du contre pouvoir et maintenant, l’évidence frappante de la volonté criarde de détourner, désormais, l’Etat et ses démembrements constituent autant de raisons pour que le peuple, sans violence, affiche la nouvelle intelligence citoyenne et collective. En s’engageant, sans démagogie, à arrêter ces entreprises funestes. Point de bougonnement mais il est urgent de trouver, avant la fin de 2010, une solution institutionnelle idoine pour éviter que l’Etat du Sénégal, ne tombe, peut être, dans une situation de non Etat. L’histoire contemporaine nous enseigne les méfaits du détournement de l’Etat et de ses démembrements après celui de ses deniers. L’AFRIQUE lutte pour évacuer les causes qui ont contribué à la persistance de la mal gouvernance qui installe, sans pudeur, la gabegie et le dépérissement progressif de l’Etat.
IV – Le détournement de l’Etat après celui ses derniers
Les détournements des deniers publics, l’apparat à outrance, la parade démultipliée par les média, l’arbitraire, le délibéré, enfin, le népotisme et son corollaire, la patrimonialisation de l’Etat, sont des manifestations patentes pour admettre l’état de décroissance institutionnelle qui guette, non pas la nation et la république, mais le pouvoir et le contrepouvoir. Les recours sont inexistants parce que les confréries religieuses et les mouvements associatifs, de toutes natures, ne devraient être des alliés stratégiques s’ils veulent se perpétuer. La nouvelle conscience citoyenne et l’intelligence politique collective sont, à l’unanimité, moins fanatiques, plus patriotiques, et très nationalistes. Bien que la politique politicienne utilise, à outrance, deux leviers qui sont l’argent et la médiatisation. Heureusement, l’impossible décollage du social, qui n’est encore en symétrie avec l’économique, forge la conscientisation collective à ne point céder. Et à évoluer vers le développement.
Comment, dans un pays où le chômage massif décime, socialement, les populations et que les maladies à retentissements sociaux montent en puissance, manquer de discernement ? Au point de rester myope devant une agression qui perpétue, à suffisance, l’impuissance et la veulerie d’un peuple sans futur ne baignant que dans un pessimisme social alarmant ? Demain commence, désormais, en 2010 et peut s’arrêter, également, en 2010. Parce que l’Etat se déploie maintenant pour les mercantiles qui, devant la faillite des systèmes, se décident, à leur tour, a se servir de la République. L’ère des fils est inaugurée, celle des chefs de PME et de PMI se dessine, celle de la parité intégrale, cerise amère sur le gâteau, se précise. Pour, à leur tour, se servir avant tout casse-pipe qui d’ailleurs, se préfigure, une fois les appétits individuels assouvis et les soifs étanchées.
V – Pourquoi Gifler le peuple ?
Certains leaders continuent, après avoir atteint leur seuil d’impuissance, à pérorer. D’autres estiment pouvoir continuer le système ou l’appareil. Les derniers, enfin, ayant marché avec les contrebandiers institutionnels ou les pirates politiques pensent, aussi, qu’ils sont des acteurs du futur ou des architectes aptes à prendre part à la construction nationale.
L’Etat s’engage dans une voie sans issue car l’autoritarisme reste une gifle au peuple. Et pourrait entraîner un désordre fatal menant, sans risque, vers une déconfiture évidente cruelle de l’ordre civil national. Prenons en exemple la communication officielle caractérisée, au double plan du fond et de la forme, par un délitement de niveau indicible. Les autorités déconcentrées ignorent, royalement, la retenue et la réserve et aident à faire phosphorer l’apparat et la parade. Méridien, Sorano et la lutte sont les nouveaux espaces que les responsables ayant des positions de pouvoir affectionnent. Pour étaler, avec une ostentation outrancière et sans aucune éthique, leurs nouvelles richesses…. Certains autres, à leur tour, détournent les média d’Etat pour assurer un marketing à leur entreprise propre et personnelle. La gestion de la paix en Casamance informe, également, sur le niveau du délitement de l’autorité de l’Etat du Sénégal .Le recours aux média privés pour démultiplier l’information d’Etat alors que le service public de l’information et de la communication existe. L’absence de réserve et de retenue manifeste dérange l’opinion car ce laxisme ne se justifie guère.
Le clubisme au sein de l’Etat augmente son train de vie et aggrave, inutilement, la non stabilisation de la progression, par exemple, de la masse salariale au sein de l’administration .L’évolution de la division du travail et des rôles au sein des services de l’Etat du Sénégal ne justifie, en aucune façon, la pléthore enregistrée dans le service public. Où, désormais, l’effectif des fonctionnels a atteint des niveaux hors norme, alors que celui des opérationnels baisse sans arrêt. Un exemple : Le poste de secrétaire général dans les départements ministériels se justifie-t-il, devant l’augmentation du niveau des compétences décisionnelles et la réduction des intermédiaires hiérarchiques ?
Pourquoi des agences alors que la croissance et le développement sont au stade de l’amorçage d’une émergence ?
Pourquoi une indemnisation au sein de la fonction publique définie, non plus, sur la base de la capacité professionnelle théorique et pratique mais octroyée, de façon arbitraire, violant les idées de base ou principes des statuts de la fonction publique ?
Pourquoi des technostructures alors que les effectifs baissent et que le traitement par fonctionnalité diminue et que les recours à l’opérationnalité augmentent ?
VI- de l’appel citoyen.
Cette escalade de la dérive et de la témérité au sein de notre Etat surprend et autorise à croire que la gestion de l’Administration, au lieu d’être sublimée, est banalisée. Une autorité administrative est soumise à la retenue et à la réserve. Parce que l’Etat, étant impersonnel, interdit une ignorance des limites du dédoublement et exige, de tous ses serviteurs, un comportement conforme à l’éthique et à la déontologie. Le non-Etat devient une autre forme d’irrédentisme pouvant, à la longue, entrainer une désintégration organique et systématique de la République. Certains exemples en Afrique, même au Sénégal, appellent un réarmement citoyen avant de s’engager dans une voie sans issue.
Peut être 2010 ne sera pas le début de la fin mais pourrait être l’aurore de réelles transformations capables de nous tirer de l’impasse qui est, par bonheur et par malheur, la confirmation d’un déclin menant vers une situation analogue à celle qui place un peuple vivant entre le déclin et le pire.
Heureusement, le Sénégal de l’Islam ne sera pas dans une expectative. Il évoluera mais en respectant les nécessités qu’exigent la croyance en Allah et en son Prophète Seydina Muhammad (psl). Demain n’est ni 2010 ni 2012. Cependant il sera la somme des efforts d’un peuple déterminé à relever le défi de l’existence sans démission et sans démobilisation.
• Wagane FAYE
• Professeur d’Anglais
• Coordonnateur des Cadres du F.A.P
• Vice Président de la Commission des Cadres et Experts de la CAP21
• E-mail : waganecoumbasandiane@gmil.com
présidentielle au Sénégal : Penser le Benno à partir du Deggo
‘L’unité ne peut avoir comme socle que la vérité et la sincérité’. (Amadou Mahtar MBOW)
Le Sénégal s’achemine vers l’élection présidentielle, fixée en principe en 2012, dans un contexte de chaos généralisé dont nous ne voyons pas la fin, où l’arrogance du pouvoir libéral et son incompétence se disputent les affres quotidiennes des Sénégalais. Ces derniers voient leurs conditions et leur cadre de vie se dégrader dangereusement et continuellement, pendant que les autres ne pensent qu’à s’enrichir, qu’à assouvir leurs instincts par tous les moyens, particulièrement celui du pouvoir. Cela au prix d’une déstabilisation de notre société et de nos institutions tant au niveau local que national.
Cette situation, du fait de ses conséquences, interpelle à plus d’un titre l’opposition sénégalaise et la somme de réunir les conditions d’une victoire lors de cette élection. Le débat a trait en ce moment à l’unité de l’opposition. Notre contribution s’inscrit - sans dogmatisme aucun ! - dans cette perspective et ce débat, en tentant de mettre en évidence, selon différents points de vue, les écueils qu’il nous faut éviter ; de parcourir la palette des moyens dont l’opposition dispose ou doit disposer non seulement pour acquérir le pouvoir mais, essentiellement, pour sauver le Sénégal et l’inscrire définitivement dans le long fleuve tranquille d’une démocratie apaisée où l’épanouissement des citoyens et la lutte contre la pauvreté se conjuguent et s’enrichissent mutuellement.
Le préalable de la double clarification : éviter l’écueil du ‘société civilisme’ et celui du ‘TSWisme’
Organisations de la société civile et partis politiques s’inscrivent chacun dans des rôles qu’il convient de ne pas confondre.
A entendre un certain nombre de commentaires glanés ici ou là, à l’occasion de discussions ou à la lecture de certains articles, nous ne pouvons que nous désoler de la confusion totale qui est faite entre les rôles, fonctions des partis politiques et ceux des organisations de la ‘société civile’. Il nous semble important, dans le but d’une consolidation de notre démocratie et pour ouvrir ce débat-là, de sérier les deux sans minimalisme ni instrumentalisation.
En effet, la fonction essentielle des partis politiques, au-delà d’être le cadre d’une minorité agissante pour la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir, est celle de l’articulation globale au nom de l’intérêt national des différentes aspirations, très souvent légitimes, des multiples groupes sociaux et individus composant la société. Par cette fonction, ils permettent une ‘rationalisation’ et une mise en forme des demandes et préoccupations sociales ; facilitant par ce biais les débats et les choix sur l’orientation globale de la société.
Cette fonction est inhérente à la nature de toute société, à savoir espace ou lieu par excellence de l’hétéronomie, de la diversité où se déroulent la compétition et la coopération entre ses membres. La prise en compte de ces conflits par la régulation du couple compétition/coopération est essentielle à la stabilité, voire à la survie de la société et fonde, pour ainsi dire, d’un point de vue anthropologique, le pouvoir politique et, par là-même, les organismes qui y concourent. Il n’est point de hasard dans la reconnaissance des partis politiques par les Constitutions dans bon nombre de démocraties.
De notre point de vue, la nature, le rôle et la fonction des organisations de la société civile sont tout autre. La société civile est entendue ici au sens restreint, c’est-à-dire regroupant l’ensemble des organisations en dehors de celles de la société politique. Cette acception est différente de l’optique gramscienne qui intègre, quant à elle, les partis politiques dans le concept de société civile pour mieux magnifier le face-à-face entre la Société et l’Etat. Au sens restreint, les organisations de la société civile ont comme objectif la prise en charge d’intérêts spécifiques, voire particuliers. Elles jouent, en premier lieu, un rôle de contre-pouvoir. Elles sont, pour paraphraser un grand penseur du libéralisme politique, ces canaux par lesquels s’écoule la puissance de l’Etat et sans lesquels l’impact de celui-ci sur la société et ses citoyens pourrait être désastreux. Ce rôle contributif de protection des citoyens implique une distanciation par rapport aux instruments du pouvoir. Elles apportent également, dans le cadre d’une démarche de démocratie participative, une expertise ciblée ainsi qu’une parole citoyenne, bénéfique et pendante à celles de l’administration et des politiques. Elles ne pourraient, en tant que ‘société civile’ stricto sensu, conquérir, exercer le pouvoir ; sauf à se transformer en organisations politiques. Cela n’exclut évidemment pas que des individualités, issues de leurs rangs, puissent se confronter au suffrage universel.
Cette confusion nous semble être le cheval de Troie d’anciens militants, indubitablement minoritaires, mais agissants, de l’extrême gauche sénégalaise partisans de la disqualification ‘totale’ des partis politiques, particulièrement ceux qui ont été au pouvoir et au premier rang desquels se trouve le Parti socialiste (Ps). Mais cette posture oublie, d’une part, que le peuple s’est exprimé en 2000, sanctionnant à l’époque le Ps et, d’autre part, que le peuple reste le seul détenteur de la souveraineté. Et nul corps, nul segment de la société ne peut se substituer à lui ou parler en son nom hormis, de manière temporaire, ses représentants clairement désignés par lui.
Ces ‘ex’, qui ont déserté le champ politique voilà de très longues décennies pour des espaces professionnels beaucoup plus calmes et moins traumatisants que l’arène politique, voient dans cette période historique qu’ont été les Assises nationales, l’occasion de renouer avec leurs ambitions d’antan. Soit, mais que cela se fasse en évitant les amalgames.
Le ‘Tout sauf Wade’ (Tsw) ne doit pas masquer le rapport de force interne et ne peut construire la nouvelle société à laquelle nous aspirons.
Une autre confusion s’ajoute à celle précédemment évoquée. Elle est liée à la nature hétéroclite de la coalition Benno Siggil Senegaal. Cette pluralité est certes une force, mais si elle ne permet pas de savoir ‘qui est qui’, si elle ne permet pas de savoir ‘qui pèse quoi’, si elle ne s’inscrit pas dans un principe de complémentarité des différences, alors, elle peut contribuer à fausser le jeu démocratique. Notamment en termes de représentativité du suffrage populaire. En outre, si elle n’est pas structurée autour d’une vision forte et claire de l’avenir, si elle ne permet pas de tracer la ou les voie(s) de l’avenir, alors, elle se transformera en faiblesse, ajoutant de la confusion à la confusion. Il nous faut éviter que le remède ‘Tout sauf Wade’ soit pire que le mal, comme nous l’avons connu avec l’alternoce de 2000.
L’observation de la trajectoire historique de chacun des membres de la coalition laisse apparaître une multitude de situations. Certains partis s’inscrivent dans le champ politique depuis les indépendances, de manière officielle ou ‘clandestine’. Ils se sont, au fil du temps, confrontés au suffrage universel et ont structuré, appuyé leurs stratégies à partir de profils d’électeurs spécifiques. C’est en ce sens par exemple que la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt) et le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) ont basé leurs stratégies électorales sur le monde ouvrier, universitaire ou syndical, et le Ps a sa base historique dans le monde rural. D’autres partis ont une inscription dans le champ politique beaucoup plus récent. Ce qui, évidemment, ne diminue en rien leur importance ou leur représentativité tant quantitative que qualitative.
L’exemple le plus patent est celui de l’Alliance des forces de progrès (Afp), issue des flancs du Ps et créée à la fin des années 90, mais dont l’apport dans l’alternance de 2000 a été déterminant. On peut également citer l’Alliance pour la République (Apr), qui est des partis les plus récents de la coalition et dont la stratégie électorale, nous semble-t-il, est de capter une partie de l’électorat déçu du Pds, tout en misant sur la ‘prime à la victime’ qui a bénéficié à beaucoup de partis politiques. Les leaders de ces partis ont été perçus par l’électorat comme injustement traités par les tenants du pouvoir (ce fut le cas de Djibo Kâ, Moustapha Niasse et tout dernièrement Idrissa Seck) ; perception qui s’est traduite, quel que soit le type d’élection, par un nombre de suffrages exprimés conséquent en faveur de ceux-ci et de leurs leaders. Mais il nous faut ajouter aussitôt que cette ‘prime’ a été rarement confirmée le scrutin suivant.
L’autre élément de diversité a trait à la taille et à l’organisation des partis. Certains ont une présence réelle sur l’ensemble du territoire national. De même que des équipes expérimentées, structurées et organisées en mesure de concourir de manière efficiente lors des joutes électorales nationales, un réseau de militants dense sur chacune des circonscriptions électorales… A leur profondeur historique s’ajoute donc une dimension nationale. Alors que d’autres occupent certains bastions, ne disposent pas, encore, de cette ‘masse critique’ de militants et de cadres politiques leur permettant d’occuper l’espace auquel ils peuvent légitimement aspirer.
Certains de ces partis, souvent en dessous de 3 % des suffrages exprimés, bénéficient assurément du charisme de leurs leaders. A ce titre, nous pouvons évoquer le Fsd/Bj de Cheikh Bamba Dièye ou le Jëf Jël de Talla Sylla. Il reste à ces leaders d’achever à moyen terme le processus de ‘routinisation’ en faveur de leurs partis.
La question idéologique - qui a longuement informé l’espace politique de l’après indépendance autour de la grande question entre réforme et révolution, ou celles de l’impérialisme et du néocolonialisme - si elle n’a pas disparu, et garde toute sa pertinence, est tout au moins en suspens, pour laisser librement cours à la lutte pour la conservation des acquis démocratiques et de la République face aux tentations familistes et monarchiques wadienne.
L’historicité des formations politiques de la coalition Bss, leurs poids, leurs représentativités et expertises ne peuvent êtres passés par pertes et profits. Sauf à céder aux fariboles au détriment du principe de la représentativité démocratique.
Ces principaux écueils étant posés, reste à nous concentrer sur l’essentiel, à savoir penser notre unité à partir de modalités communes définies de manière claire et nette. Cela d’autant plus que derrière cette diversité, nous pouvons entrapercevoir certains éléments communs pouvant servir de base programmatique et de consolidation du Benno.
Il y a évidemment en premier lieu les conclusions des Assises nationales du Sénégal (Ans) qui peuvent servir de point de départ. Celles-ci se sont prononcées sur le type de régime politique, en indiquant un nécessaire rééquilibrage des institutions, particulièrement entre d’une part l’exécutif et le législatif, et d’autre part - au sein même de cet exécutif - entre le président de la République, chef de l’Etat et le Premier ministre, chef du gouvernement. Elles portent également haut et fort le principe de l’indépendance de la justice. Concernant les stratégies de développement, les Ans préconisent judicieusement une rupture avec le modèle néocolonial au profit d’une organisation du territoire autour de pôles de développement épousant étroitement le potentiel, l’histoire et la géographie des régions concernées. Sur les problématiques d’éducation et de culture, elles suggèrent l’adossement sur nos valeurs intrinsèques notamment la primauté de l’être sur l’avoir.
Ces valeurs communes forgées, de manière participative, à l’occasion de ces assises, sont l’objet d’une large appropriation par la très grande majorité, pour ne pas dire la totalité, des partis membres de la coalition. Nous pouvons également remarquer que le Socialisme et la République sont deux sèves nourricières de la coalition. Ces deux visions - nous semble-t-il - cimentent ou peuvent cimenter la coalition, et pertinemment compléter le piédestal que sont les Ans. (A suivre)
Magatte-Lô SOW Club Socialisme et République
Le politicien, l’orgueil et la vérité
‘Ô vous qui avez cru ! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ?
C'est une grande abomination auprès d’Allah que de dire ce que vous ne faites pas.’ (Coran, VI, 2 et 3)
Connaissez-vous Don Quichotte, personnage de Cervantès, antihéros qui part sauver le monde en se battant contre des moulins à vent qu'il prend pour des géants ? Le nom du personnage a donné lieu à l’antonomase ‘un don Quichotte’ qui désigne un personnage chimérique qui se pose en redresseur de torts, mais aussi quelqu’un qui voit partout des adversaires imaginaires. Si vous voulez voir l'incarnation de ce personnage, vous pourrez venir au Sénégal de l'alternance et vous installer presque tous les soirs devant la télévision libérale. Mais ce n’est pas là son moindre défaut ; la colère qui est un des sept péchés capitaux, est une autre caractéristique du personnage. ‘Ira furor brevis est, la colère est une courte folie’ (si elle n'est pas feinte), disaient les Latins. Les Wolofs eux disent que ‘la colère du poulet est sans effet devant le cuisinier’ ; celle à laquelle on a eu droit l'autre soir à la télévision peut être un bon exemple. À quoi sert-il de s'emporter au nom d'une pseudo-dignité pour aller ensuite quémander à travers le monde ? La vraie dignité eut été de faire prévaloir la force des bras de ses jeunes concitoyens pour développer son pays plutôt que de dépendre des ’milliards de l'étranger’.
Ceux qui assimilent la politique à l'absence de vérité ont partiellement raison. Mais heureusement qu'il existe encore des hommes politiques véridiques. L'on a dit que ‘même le prophète Mohamed (Psl) faisait de la politique’ ; certes, mais sa politique était celle de la vérité, de l'économie et du don de soi pour le bien-être de ses semblables. Ce prophète (Psl) a dit, d’après Ibn Masud : ‘La sincérité mène à l'obéissance de Dieu et à la bienfaisance, et la bienfaisance mène au Paradis. L'homme ne cesse de dire la vérité jusqu'à ce qu'il soit inscrit auprès de Dieu comme absolument véridique. Le mensonge mène à la rébellion à Dieu et la rébellion à Dieu mène en Enfer. L'homme ne cesse de mentir jusqu’à ce qu'il soit inscrit auprès de Dieu comme grand menteur’ (unanimement rapporté).
L’on nous a récemment dit que le délit de presse était dépénalisé au Sénégal alors que tout le monde sait ce qu’il en est ; demandez aux journalistes...
Comment comprendre que quelqu’un, à un âge canonique, puisse dire une chose en sachant qu'elle est contraire à la vérité, en sachant que son interlocutrice sait - ou saura - que c'est une contrevérité et que les millions de téléspectateurs qui écoutent, savent que ce n'est pas vrai ? Et le chèque de Bolloré destiné à Youssou Ndour ? Tout récemment avec l'achat bien prouvé de 60 exemplaires de la Charte des Assises nationales, le porte-parole du palais, islamiste de surcroît, déclarait que la présidence n'avait rien acheté du tout et son journal avançait même que ‘la présidence récusait les vraies fausses preuves de M. Mbow’. N'y a-t-il pas un mot de trop dans cet oxymore, mon cher oustaz ? Le palais du ‘weddi’ vient d'avoir le véritable porte-parole qui lui sied. Et puis, à tant faire, puisque le principal intéressé, celui dont le nom figure sur la décharge est bien là, que ne porte-t-il pas plainte pour faux et usage de faux ? Il ne s’en serait pas privé s’il était sûr de son fait.
Il nous faut assainir nos mœurs politiques et pour cela, les mouvements citoyens et les forces vives de ce pays doivent unir leurs efforts. Ceux d’en face ont vivement critiqué les initiateurs de ces mouvements, prouvant ainsi leur manque de tolérance et de démocratie. Si d’ignobles transhumants ont pu avoir droit de cité dans le paysage politique de l'alternance, pourquoi d'autres citoyens ne feraient-ils pas le chemin inverse ? Pourtant, il suffit que deux pelés et trois tondus insignifiants aillent vendre leur âme au parti au pouvoir pour que la télévision libérale s'empresse de les exhiber comme des bêtes de cirque. Nos dirigeants ne reculeront devant rien pour se maintenir au pouvoir ; rien ne manquera : la corruption, les opérations de charme, la cour aux ‘marabouts’, la rétention des cartes d’identité… Et la loi récente sur la parité participe de ce stratagème. Il est curieux de constater que même les femmes de l'opposition se sont laissé prendre au piège. Cette loi n'est peut-être pas mauvaise en soi, mais elle peut laisser sceptique si on considère l'état d'esprit de ceux qui l'ont initiée ; ces gens-là ne font rien qui puisse profiter au peuple, mais comme toutes les lois politiciennes et démagogiques, elle mourra de sa belle mort.
Il nous faut élire des hommes nouveaux pour remettre ce pays sur les rails du développement, de la justice et de la morale. Sommes-nous assez fous pour confier le sort de notre jeune nation à un nonagénaire ou à ‘cet enfant’ dont le seul Cv se résume à la généalogie ? Vous n'y pensez quand même pas ! ‘Le plus intelligent et le plus compétent des Sénégalais’ qui nous déclarait dans une cérémonie solennelle où on s’attendait à voir le ministre des Sports : ‘Malgré que le Sénégal n’est pas qualifié’... Huit mots seulement, deux grosses fautes !
La machine du changement est en marche, rien ne doit l'arrêter, que ce soit les prédictions funestes de charlatans qui se prennent pour Dieu sur terre ou les allégeances serviles de ceux qui devraient savoir que leur sort et leur fortune se trouvent entre les mains de Dieu et non entre celles, périssables, de ce ‘mortel dont on a fait un Dieu chez les Libéraux et leurs alliés’.
Yatma DIEYE Professeur d’anglais, Rufisque yatmadieye@orange.sn
Nos excuses au contribuable américain
compatriotes américains, le peuple sénégalais regrette et condamne fermement, les propos irresponsables du «roi» Abdoulaye Wade à l’égard de son Excellence, Madame Marcia S. Bernicat. Un scénario comique très décevant, qui fait la honte de l’ensemble des Séné¬galais et Africains de la sous-région. Son Excellence, Madame l’ambassadeur était venue juste, pour l’encourager et renouveler des conseils, mais Maître Wade contourne le dé¬bat en comédie théâtrale, malheu¬reu¬sement sous le regard du monde entier. Cette sale occasion ne devait pas manquer, pour le buurba, au moment, où il est à la recherche d’un partenariat avec, le Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. L’A¬mé¬rique ne mérite pas vraiment cette sottise, surtout dans un pays comme le Sénégal. Le contribuable américain a toujours soutenu la cause sénégalaise, surtout, notre développement économique et social. La présence de l’Usaid, dans notre pays, en est une preuve absolue. Par le canal de cet organe, le contribuable américain épaule le Sénégal, et l’ensemble de la sous-région. L’ambassade des Etats-Unis à Dakar joue un rôle extraordinaire, elle accompagne nos pays dans la diplomatie et le maintien de la démocratie. L’Amérique comme l’Afrique sont des victimes de la colonisation et de l’esclavage, la méthode américaine pourrait bien servir aux Africains de leçons d’unification et de développement pour le bonheur du continent. Les Etats-Unis ont réussi une fédération fondée sur la base d’une démocratie naturelle, d’un Etat de droit qui ravit ses populations. Le monde respecte l’Amérique, ce n’est pas par hasard, si ce pays est resté au sommet, durant tout le dernier siècle. Le Welcome américain fait bouger le monde, son peuplement est unique, toutes les races, religions ou sociétés du monde sont dans la diversité. Nous, qui avons pris la nationalité, rien de regrettable, nous sommes considérés comme des natifs, nous partageons les mêmes opportunités et lois. Les émigrés de même, pas de regret, ils sont tous intégrés dans le système. Même le sans-papier vit le rêve américain dans la paix et la liberté.
L’Afrique, est totalement différente de l’Occident. Malgré la richesse naturelle abondante, les mauvaises politiques nous amènent à tendre la main aux autres pour survire. Les peu¬ples d’Afrique n’ont plus d’es¬poir, étant tous traumatisés et même rongés par la misère. La criminalité commence au sommet de nos Etats, ce malheur est devenu une priorité dans le négoce africain. En général, l’aide internationale est souvent détournée par les mêmes politiciens ou élus, rien que pour se permettre une vie de luxe ou de classe. Je trouve normal que le contribuable américain ait posé des questions avant de faire une donation pour un pays tel le Sénégal. L’aide humanitaire est un devoir sacré, une action noble, qui retire l’homme de ses souffrances. Tout peuple a le droit de savoir ou de contrôler l’argent ou l’aide, qu’il attribue à un pays pauvre ou ami. Même pour un crédit bancaire, le client doit répondre à des questions, sur sa crédibilité et l’utilisation de la dette. Vraiment, personne ne peut qualifier la sottise du buurba sénégalais. Il n’a rien compris, l’âge ronge sa mémoire et le mène régulièrement dans des dérives. Les Sénégalais sont habitués à son théâtre, mais leur responsabilité est engagée du fait qu’ils ont choisi un vieillard d’un jugement supplétif de 86 ans comme guide suprême dans un pays où les jeunes forment une écrasante majorité. Il est temps que les Sénégalais l’obligent à aller à la retraite ; vraiment ses scénarii ridiculisent son peuple.
Le Sénégal est un pays de teranga (bienvenue), vraiment, la sottise de Maître Wade, n’a rien de sénégalais. «Le niaak teegiin», (humiliation, manque de discipline) n’est jamais permis, par notre culture. Par le canal de la teranga, dit-il, le buurba a offert une mallette d’argent des Sénégalais à un fonctionnaire du Fmi.
Le voici, encore dans un autre registre le «niaak teegiin» (le déshonneur) ; malheureusement d¬evant les téléspectateurs, il ridiculise une sœur Afro-américaine. Le buurba nous tympanise ces temps-ci, sur sa loi de parité et la teranga sénégalaise. Deux principes qu’il a mal connus ou respectés. (…)
La famille du Président dirige la République, les ministres ne sont que des figurants, tous à l’ombre du fils Karim. Les jeunes fuient : «Barsa m’ba l’éducation pour une immigration clandestine ou sans retour barsaax.» De tout-petits enfants périssent dans l’Océan atlantique, du jour au lendemain, en grand nom¬bre, sans aucune conscience de l’Etat sénégalais. La pédophilie et la prostitution sont en abondance, cause, la pauvreté et les accessoires de luxe. Les femmes accouchent dans des cuisines, sans aucun traitement médical, et des mineures sont enceintées par viol. Depuis 3 ans, les populations de la banlieue vivent sous les inondations, mais Wade préfère investir des milliards pour un monument qui n’a rien d’africain. Le Président ne reste jamais au pays, toujours en voyage, la facture sur le dos du pauvre contribuable sénégalais. Seule la classe maraboutique ou politicienne mène une vie normale, laissant derrière, des populations en pleine agonie.
Et pour conclure, les Etats-Unis et le Sénégal partagent une longue histoire. Avant la naissance de Chris¬tophe Colomb, les Sénégalais visitaient les Amériques. Je pense que les dérives du vieux buurba ne peuvent pas travestir l’image de ces deux pays amis et frères.
Prêt pour la révolution des mentalités.
Vive l’Unité fédéral et révolutionnaire des Etats d’Afrique.
Ousmane DRAME -NYC USA / Monarchie.non@gmail.com
Inadmissible !
Comme beaucoup de Sénégalais j’ai lu avec un sentiment où se mêlaient le dégoût, la surprise et le dépit que le Président Abdoulaye Wade se targuait d’avoir joué un important rôle dans la libération de Clotilde Reiss.
Comment Wade peut-il aller jusqu’à s’émouvoir des déboires d’une obscure étudiante française qui a eu le malheur de se retrouver dans une affaire politico-judiciaire dont sont si friands les leaders politiques pour polir leur image et se refaire une santé dans les sondages ?
Il y a un an, exactement le vendredi 22 mai 2009, je découvrais avec beaucoup de tristesse dans le journal Le Quotidien l’histoire de Seynabou Bâ, ancienne secrétaire à la présidence de la République arrêtée en Espagne pour un soi-disant trafic de cocaïne. Victime de la félonie d’une «amie» particulièrement déloyale qui lui fit transporter à son insu de la drogue, elle se retrouva du jour au lendemain dans les pires difficultés puisqu’elle fut arrêtée et emprisonnée pendant au moins deux bonnes années en Espagne. Cette histoire m’émut tellement que j’envoyais une contribution émouvante au journal Le Quotidien pour lancer un appel aux autorités qui se devaient de réagir pour apporter un soutien à cette pauvre dame. Car au-delà de cette femme, c’était l’image même du Sénégal qui risquait d’en pâtir puisqu’elle était quand même em¬ployée au palais de la Ré¬pu¬bli¬que ! C’est-à-dire la première institution du Sénégal ! Cette contribution je l’avais intitulée «Maria de mi corazon» en souvenir d’un texte que j’avais étudié au collège.
J’étais écœuré de voir que cette affaire n’émouvait nullement nos autorités qui la traitait avec la plus grande indifférence.
J’imagine d’ici le tollé que cette histoire aurait une Française ou une Américaine en avait été la victime! Où était provoqué si Ablaye Wade quand cette pauvre souffrait toute seule dans les geôles humides espagnoles ? Où était la «diplomatie» sénégalaise quand cette dame ruminait ses tourments à des mil¬liers de kilomètres de son pays lâchée par tous ceux qui, dans les couloirs lisses de la Présidence, ne manquaient de lui adresser leur plus beau sourire ? Que fait Abdoulaye Wade pour les centaines de Sénégalais qui, à travers le monde, sont dans des situations pires que celle qu’a vécue Clotilde Reiss?
Je pense que charité bien ordonnée commence par soi-même ! Abdoulaye Wade doit se rappeler qu’il a été élu par les Sénégalais pour régler en premier lieu les problèmes des Sénégalais. A la lumière des évènements récents (Haïti, affaire Clotilde Reiss), force est de constater que Wade se préoccupe un peu trop des affaires des autres oubliant que si lui vit dans un îlot de bonheur, beaucoup de Sénégalais vivent, eux, dans un océan de difficultés.
Bibata22@gmail.com