au Sénégal
Les Retrouvailles WADE – IDY A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU
Article Par Mame Bocar THIAM, Rue 15 x 18 – Médina, Dakar,
Paru le Jeudi 9 Aoû 2007
1. AU COMMENCEMENT ETAIT WADE
Plus tard le jeune Idrissa SECK le rejoignit et ils cheminèrent ensemble, longtemps, faisant preuve en toutes circonstances d’une solidarité sans faille et d‘une parfaite complémentarité. Le ticket ainsi formé manifestement était gagnant, car magique et irrésistible. Le 19 Mars 2000, coup de tonnerre dans le ciel africain, un opposant arrive au pouvoir par la grâce des urnes, dans le contexte de l’époque, c’était simplement impensable et pourtant c’est arrivé, mon Dieu que la fête fut belle. Le monde entier découvre le Sénégal et s’émerveille de cette belle leçon de démocratie donnée par ce petit pays de 10 millions d’habitants. L’Afrique, attendrie à la larme à l’œil et le temps d’un scrutin oublie son lot quotidien : ses guerres, ses famines, ses dictatures, sa misère, et le cœur léger envieuse mais ravie, elle s’endort en souriant. Pendant que le Président DIOUF fait ses valises et s’apprête à embarquer pour le France ou il compte aller noyer son chagrin sur les bords de la Seine, Me WADE entre au Palais à la tête de ses troupes. Dans son sillage se côtoient les bons, les brutes et les truands. On trouve du tout dans l’équipe du Sopi. C’est la cohorte des héros fatigués, mal fagotés, mal lunés, aux joues creusent et au ventre vide ou s’entremêlent des va nu pieds fanatiques, des écorchés vif, des chômeurs de longues durée, des SDF, des aventuriers de la politique, des doux rêveurs, mais aussi de vrais héros rêvant de réécrire l’histoire de ce pays et de conjuguer le verbe être sénégalais avec plus de justice et de dignité. Il faillait tout cela pour faire l’alternance. Ils sont allés à l’assaut du régime de DIOUF en serrant les dents et la ceinture, ils ont poussé et poussé si fort que le régime comme un fruit mûr est tombé. Leur triomphe est incontestable, leur victoire totale, le monde est à leurs pieds, maintenant il faut aller à la soupe. Les nouveaux maîtres du pays essaient de faire bonne figure, cela ne durera qu’un temps. En attendant c’est le Nirvana, l’apothéose, maître est sur un nuage, buvant du petit lait, savourant le moment, couronnement d’une vie de lutte et de sacrifice et cerise sur le gâteau, il a reçu les félicitations de son rival malheureux. Tout était donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, quand tout à coup, il tourne la tête, cherchant des yeux celui qui, après Dieu a rendu ce jour possible : Idrissa SECK, déjà un cas à lui tout seul.
2. UN JEUNE HOMME BON CHIC, BON GENRE
A son sujet, le maître des céans ne tarit pas d’éloge et se perd en superlatifs, c’est son fils répète t’il à qui veut l’entendre, son homme de confiance, son compagnon des mauvais jours, des dernières incertitudes, qui y croyait encore quand plus personne n’y croyait, qui était là lorsque tout semblait perdu, enfin le preux chevalier et porte étendard de la fantastique marche bleue, qui chevauchait allégrement la vague du Sopi et amenait irrésistiblement Maître WADE au Palais. Dans nos chaumières, ne raconte t’on pas que quelque temps avant les élections de l’an 2000, WADE saisit par le doute et n’étant plus sûr de remporter ses élections hésitait à s’y présenter. Il prétextait son âge assez avancé, ses moyens financiers sérieusement entamés, la mauvaise foi de ses adversaires et la complicité dont ils semblaient jouir auprès de l’administration, des juges et des chefs religieux sans compter ses compagnons de la première heure qui passaient allégrement les uns après les autres avec armes et bagages au camp de l’adversaire. C’était presque injouable, car perdu d’avance, c’est alors qu’Idrissa SECK s’imposa comme l’homme de la situation et s’ingénia à enrayer la fatalité de l’échec. C’est dans ces conditions qu’il initia sa fameuse marche bleue, arme redoutable et fatale contre laquelle le pouvoir d’alors n’a jamais pu trouver la parade. Dés lors la messe était dite et le sort en était jeté. Moment de gloire pour ce jeune homme BC BG éloquent et charismatique, talentueux voire génial qui finissait de ringardiser l’opposition, ses chefs apparaissant à contrario archaïques et dépassés, tenant un discourt d’un autre âge et d’une autre époque, complètement en porte à faux par rapport à la réalité et semblaient cheminer tranquillement vers leur destination naturelle « le cimetière des dinosaures). Avec la victoire, est venu le temps du partage du butin, tout le monde ne peut pas être aux premières loges, certains ne le pardonneront jamais à Idrissa SECK. Au PDS, l’ambiance n’était pas des meilleures comme elle ne l’est toujours pas, les nominations, les investitures, les privilèges font quelques heureux, mais beaucoup de frustrés, les oubliés du SOPI, ces grands blessés ne comprennent pas ce qu’on leur reproche, « pourquoi eux et pas moi, n’ai je pas poussé au même titre que les autres » semble se demander tout un chacun. Plus tard, Idrissa SECK précisera « je n’étais pas le maître du décret, ce n’était pas moi qui nommait aux emplois », qu’importe, WADE est prophète chez lui donc intouchable, il fallait un coupable, ce sera cet odieux Monsieur SECK, c’est décidé une fois pour toute, on lui reprochera tout et son contraire, y compris le réchauffement de la planète, les pluies hors saison et l’avancée du désert. Entre temps, on a fait venir à la maison ces messieurs qu’on appelle « transhumants », ces grands démocrates du ventre, véritables champions du monde de la veste retournée, experts dans l’art de récolter ce qu’ils n’ont pas semé, eux qui placent les raisons du ventre au dessus de tout autre sentiment et qui ignorent royalement les raisons du cœur, découvrent tout à coup des vertus subites à leurs nouveaux maîtres, brocardant au passage leurs anciennes idoles tombées en désuétude et brûlant allégrement aujourd’hui ce qu’ils ont adoré hier. Sacrés transhumants. On a fait revenir aussi les anciens compagnons des années d’errance et de traversée du désert, partis malencontreusement brouter sur des pâturages devenus peu amènes, ils voudraient bien faire peau neuve, s’offrir une nouvelle virginité, se racheter, donner des gages, briser le signe du pécher de la trahison qui les accable, tâche difficile s’il en est car toujours quelque chose, quelque part leur rappelle leur histoire.
3. ET LE DIABLE S’INVITA A LA FETE.
Monsieur le Président de la République
Quand vous avez nommé Mr Idrissa SECK à la Primature, cela n’a étonné personne. Il était attendu à cette station, tant la fonction du Premier Ministre du Président WADE semblait être taillée sur mesure pour l’homme qui comme vous le disiez si justement savait, mieux que quiconque lire et traduire votre pensée, vous qu’il s’était choisi pour maître et qu’il avait pour vocation de servir. De par les missions qu’il a eu à effectuer à Paris, Washington et New-york, missions couronnées par les éclatants succès que l’on sait et sur lesquels nous ne reviendrons pas, il a démontré si besoin était, que les espoirs placés en lui n’étaient pas vains et que le fruit avait tenu la promesse faite par la fleur. Tout allait donc pour le mieux quand tout à coup cet été là, sans crier gare, le diable s’invita à la fête et profitant d’un moment d’inattention introduisit le ver dans le fruit, dès lors l’élan se brisa et le rêve vira au cauchemar. Vint le temps des rumeurs, des suspicions, des sous entendus et des questions sans réponse. Les colporteurs de ragots se frayèrent des boulevards, la vieille complicité vous liant à votre Premier Ministre semblait avoir vécu, le doute s’installa amenant la morosité, une chape de plomb se dessina au dessus de nos têtes et les populations dans le désarroi se demandèrent « qu’est il entrain de nous arriver ». Vous vous « bunkerates » à la Présidence de la République, vous constituant un « shadow cabinet » composé pour l’essentiel de personnes qui ne voulaient pas que du bien à Idrissa SECK. On vous poussa à la roue, on murmura à votre oreille et bonjour la crise aux conséquences imprévisibles et incalculables que nous vivons jusqu’à aujourd’hui.
4. VOL AU DESSUS D’UN NID DE FAUCONS
Monsieur le Président de la République
La maison PDS se fissure et se divise, nous rappelant que la sagesse des nations nous enseigne que toute maison divisée à déjà parcouru la moitié du chemin le menant la ruine (les socialistes ne diront pas le contraire). Aujourd’hui comme hier, les faucons, ces oies sauvages n’ont pas désarmé, ces hommes de l’ombre, qui ne s’épanouissent que dans les situations de conflit veillent à ce que la paix ne ce fasse pas. Eux qui ne vous ont vraiment jamais défendu lors que vous étiez attaqué se découvrent tout à coup des étoiles de sheriff et des robes d’avocat, ne retrouvant un semblant de combativité que lorsqu’il s’agit de tirer sur Idrissa SECK qu’ils rendent responsable de leur incurie et de leur incompétence et qui, quoi qu’on dise présente un autre profit qu’eux, ces faucons disions nous, se manifestent de nouveau, semant la mauvaise graine de la zizanie et de la division, ce rendent ils compte que ce faisant, c’est vous qu’ils affaiblissent en divisant votre camp, faut il encore les écouter ? Monsieur le Président de la République, il est vrai qu’aujourd’hui vous avez beaucoup d’amis. Mais nous sommes sûrs que vous n’avez pas oublié ces temps de disette où « pestiféré » et « infréquentable » vos amis se comptaient sur les doigts de la main : Idrissa SECK était le premier de ceux-là. Il est vrai aussi qu’à l’instar de vos autres enfants, il vous doit tout, mais convenez avec nous que vous aussi lui êtes redevable de quelque chose. Enfin votre entente parfaite et cette complicité légendaire qui nous valurent tant de joie en réalisant tant de rêve, considérez donc, Monsieur le Président de la République, que c’est une chose bien triste que de les perdre à jamais.
MEDIATION MACKY ET KARIM LE SERMON DES MARABOUTS
Article Par Latir MANE,
Paru le Vendredi 10 Aoû 2007
Serigne Béthio Thioune, Serigne Modou Bara Mbacké Doly et d’autres chefs religieux mettent la main à la pâte
Ils n’ont pas aimé la brouille supposée entre Macky Sall et Karim Wade. Et ont décidé d’y mettre fin en les rapprochant. Ce sont des chefs religieux et des hommes politiques. Mais au risque de voir se répéter ce qui s’était passé avec Pierre Goudiaby Atépa, dans sa médiation entre le pouvoir et l’opposition, ces guides religieux agissent dans la discrétion.
Un groupe de guides religieux et pas des moindres. Ils ont décidé de rapprocher le président de l’Assemblée nationale et le fils du président de la République. Pour que les relations entre ces deux hommes deviennent des relations de fraternité, d’amitié et de concorde. Ces démarches ont été entreprises dernièrement, mais tenues secrètes jusque-là. Le nom de Serigne Béthio Thioune a été cité dans ce groupe de chefs religieux. Il n’est pas le seul. Il y a aussi Serigne Modou Bara Mbacké Dolly et bien d’autres guides religieux qui ont été cités. Lorsque nous avons eu cette information, nous avons cherché à entrer en contact avec les marabouts en question pour vérification. Serigne Béthio Thioune que nous avons joint au téléphone nous a fait savoir qu’il ne peut pas répondre à cette question. D’autres ont tout simplement nié l’existence de ces démarches. Néanmoins, l’un d’eux a accepté de se confier à nous. Il s’appelle Serigne Modou Bara Mbacké Doly, président du mouvement des guides religieux. Il a confié qu’effectivement, ce projet existe. Que des jalons ont été même déjà posés dans ce sens. Refusant de livrer les noms de ses accompagnateurs, le marabout n’a pas manqué d’expliquer que les deux camps sont dans de bonnes dispositions. Sur ses motivations, le marabout a laissé entendre que les deux hommes ont fait de bonnes choses pour le Sénégal, contrairement à d’autres. Et il ne voit pas pourquoi ils ne doivent pas faire la paix et continuer à travailler pour les Sénégalais. L’entreprise de ces guides religieux est soutenue par des hommes politiques. Et comme d’habitude, il y a aussi des personnes qui sont au courant de ces démarches et sont en train de tout faire pour que cette entreprise échoue. Car, cela ne va pas dans le sens de leurs intérêts. Et non seulement ils s’activent eux aussi, mais ils utilisent des canaux pour faire passer des informations faisant croire qu’entre les deux hommes, la ligne du non-retour a été atteinte
ommunication gouvernementale : Hadjibou imprime sa marque
A chacun sa manière de faire. Le Premier ministre du gouvernement Sénégalais a choisi, lui, de communiquer, de mieux communiquer et de beaucoup communiquer. Pour ce faire, il a appelé, hier, les chargés de communication des différents ministères pour leur remettre leurs nouveaux cahiers de charge dans leur domaine d’activités.
La manière de communiquer du gouvernement Sénégalais n’a pas l’heur de plaire à l’actuel Premier ministre. Aussi, a-t-il décidé de prendre, lui-même, les choses en main et d’asseoir une nouvelle forme de communication de son équipe gouvernementale. Hier, en effet, Hadjibou Soumaré a réuni, à la Primature, les chargés de communication des différents départements ministériels pour leur dire comment il voudrait que soit dorénavant leur travail aux côtés des ministres.
Ayant constaté un déficit de communication au niveau du gouvernement, le Premier ministre a invité ses hôtes à réfléchir sur des stratégies à mettre en œuvre pour combler celui-ci. Au cours de son face-à-face avec les chargés de communication, Hadjibou Soumaré a aussi fait savoir l’intérêt qu’il accorde à l’accès de la presse à l’information. En ce sens qu’il a demandé aux uns et aux autres d’être des relais de leur ministère auprès des professionnels de l’information. Selon Hadjibou Soumaré, il faut une communication certes dynamique, mais surtout préventive. De source sûre, il a été, ainsi, retenu que le gouvernement ne fera plus dans la réaction, mais prendra les devants chaque fois qu’il s’agira d’informer sur ses activités. Autre chose exigée par le successeur de Macky Sall à la Primature, la cohérence dans la communication. Il ne sera plus question de laisser n’importe qui dire n’importe quoi qui engage le gouvernement et, par-delà, l’Etat.
Mais ce travail, pour se faire, exige des moyens que ceux qui ont en charge la communication gouvernementale ont énuméré devant le Premier ministre. De son côté, Hadjibou Soumaré a reconnu que le travail attendu de ces derniers, demande des mesures d’accompagnement. Aussi, s’est-il engagé à doter les différentes cellules de communication de moyens adéquats.
La rencontre d’hier a, également, abouti à d’autres conclusions relatives notamment à des rencontres périodiques entre chargés de communication dans le souci de la cohérence gouvernementale et l’organisation d’un séminaire entre eux. Ce dernier, prévu dans les prochains jours, sera l’occasion pour réfléchir sur les axes à explorer pour rendre davantage efficace la mission des chargés de communication des ministères.
Aguibou KANE
Wade-Idy : un binôme infernalLa réconciliation : tel est le récent rebondissement du feuilleton Wade-Idy. Ce, après moult autres rebondissements teintés d’invectives, d’accusations et de blanchiments intempestifs. Ma religion m’interdit d’avancer des accusations non prouvées, mais ma conviction est que cette réconciliation va dissimuler une énorme escroquerie financière. Wade et Idy représentent le panier percé des finances publiques. Idy s’est fait prendre comme un voleur de poules et Me Wade prend le peuple pour du bétail. Ils ne finissent jamais d’en rajouter sur le mépris qu’ils manifestent à l’égard du peuple. Ils sont en quête éperdue et perpétuelle de pouvoir, de richesses, de prestiges et d’honneurs. Ils ont bien pigé le message de Machiavel qui leur apprend que ‘la réussite en politique ne s’accommode pas avec la morale’. Ils sont complètement dénués d’éthique. Ils n’ont aucune compassion et ils débordent d’indifférence. Rien ne les arrêtera. Ni la souffrance des populations, ni les mises en garde du Saint Coran. Et pourtant, ils se disent musulmans. L’un se réclame de Touba et l’autre a l’habitude de nous tympaniser avec des versets coraniques qu’il décline selon ses propres intérêts. S’ils sont vraiment passionnés de lecture coranique, je les renvoie au verset n° 8 de la sourate n°1 où Dieu s’exprime en ces termes : ‘Et parmi les gens, il y en a qui disent, nous croyons en Allah et au jugement dernier, alors qu’en fait, ils n’y croient pas’. Quand ils sont arrivés au pouvoir en 2000, les Sénégalais étaient disposés à accepter tout sacrifice, pourvu que l’austérité soit justifiable. La demande sociale se résume à la promotion de la justice sociale et l’amélioration des conditions de vie. Mais, le régime de l’alternance a brisé l’espoir dans ce pays. Lors du dernier congrès de l’Union nationale des étudiants de France (Unef) en mars dernier à Lille, auquel j’ai été invité, j’ai croisé une quinzaine d’étudiants sénégalais venus de toute la France et aucun d’entre eux n’a une perspective de retour, arguant que Wade a trahi leur espoir. Cette trahison de l’espoir peut être aussi perçue à travers les aspirations inextinguibles d’émigration de la jeunesse. Wade avait déclaré qu’il ne marchera pas sur des cadavres pour aller au pouvoir, mais il s’est assis sur des cadavres pour rester au pouvoir : le naufrage du Diola a emporté plus de 2 000 Sénégalais, la mer a englouti plusieurs autres milliers de jeunes sénégalais désespérés, sans oublier les autres désastres de la pauvreté. Je ne crois pas que des affrontements entre les forces de l’ordre et les militants du Pds en 1988 ou en 1993 auraient occasionné autant de morts.Wade et Idy sont les pionniers des prévarications, de la dégradation de nos valeurs morales et des mœurs et de l’éradication du mérite dans le pays. Avec eux, la promotion de l’individu est souvent le couronnement de trois tares : la débilité, la souplesse d’échine, la malléabilité et l’efficacité pour les sales besognes. Cela s’est traduit par la déconfiture de plusieurs entreprises publiques et un amateurisme flagrant dans certains ministères et agences nationales. Le plus insupportable, c’est la nébuleuse de l’argent public et l’hydre de la corruption. En connivence avec certains marabouts, Wade, Idy et leurs acolytes ont pris le peuple ‘en sandwich’, se livrant à un festin perpétuel. Un fameux proverbe dit que ‘l’argent est bon serviteur mais un mauvais maître’ ; Abdoulaye Wade aurait dû en prendre compte, lui qui a plus de 80 ans.La ‘culture’ de l’argent a considérablement accentué le griotisme, la malhonnêteté et le satanisme dans notre pays. L’égoïsme, le cynisme, le confrérisme et l’indigence généralisée ont gravement altéré l’esprit national et les valeurs morales. La déliquescence des valeurs culturelles, des mœurs et la paupérisation sont telles que les Sénégalais sont susceptibles d’accepter le retour à la colonisation et à l’esclavage. Wade a embringué l’Etat dans une dynamique dépensière qui n’autorise aucune subvention ou réduction fiscale sur les produits importés. Un pays qui importe 80 % de sa nourriture sera toujours secoué et hanté par la persécution inflationniste. Alors que Wade n’a aucune vision de la politique d’industrialisation par substitution aux importations, se contentant d’éléphants blancs budgétivores et inopportuns. Il ignore complètement la notion de priorité. Il a installé une économie de services balisée par un libéralisme incontrôlé, irrationnel et insoutenable, avec comme privilégiés, sa clientèle politique, certains marabouts et les offreurs de pots-de-vin.Telle est l’unique explication de cette inflation galopante et non maîtrisée. En outre, plusieurs entreprises publiques comme la Senelec éprouvent un déficit de trésorerie effarant dont la résorption (par subvention) est littéralement obstruée par la dilapidation des deniers publics.Jamais, les intellectuels de ce pays n’ont été aussi opprimés qu’avec Wade et Idy. Certains technocrates, placés sous la responsabilité d’incapables politiciens, sont éclaboussés par la médiocratie. Plusieurs cadres compétents sont exclus des sphères de décision. Et, jamais, les honnêtes gens n’ont été aussi humiliés dans ce pays. Pendant que des Sénégalais travaillent dignement pour de maigres revenus, Mre Wade et Idrissa Seck les narguent ostensiblement en enrichissant sans cause des privilégiés du régime. Idrissa Seck l’a avoué publiquement. Et j’ai récemment appris dans la presse nationale que Me Wade aurait versé un milliard de francs Cfa au chanteur Alioune Mbaye Nder. Je leur suggère de méditer ces quelques exemples de questions : Combien d’instituteurs sénégalais ont servi le pays pendant plus de 30 ans sans disposer d’un petit million de Cfa qui leur appartient ? Combien de jeunes doctorants sénégalais mènent des recherches très utiles sur le pays sans financements ? Combien de jeunes militaires bravent le stress de la guerre en Casamance sans primes conséquentes ? Combien de Sénégalais vivent avec moins de 1 000 F Cfa par jour ? Dans le Coran, Dieu a mis un accent particulier sur la répartition des richesses, la balance de la distribution et l’argent de l’héritage. Wade et Idy sont les premiers responsables de la dilapidation de l’héritage national. En tant que prétendus musulmans et je les renvoie aux versets n° 17, 18, 19 et 20 de la sourate 89 où Dieu a bien mentionné ce qui suit : ’Mais non, c’est vous qui n’êtes pas généreux envers les orphelins, qui ne vous incitez pas mutuellement à nourrir le pauvre, qui dévorez l’héritage avec une avidité vorace et aimez les richesses d’un amour sans bornes. Prenez garde quand la terre sera complètement pulvérisée’. S’exprimant sur les fonds politiques, Idrissa Seck a faussement interprété le verset n° 60 de la sourate n° 9 où il est mentionné, ce qui suit, à propos de l’aumône : ‘Les Sadaqàt ne sont destinés qu’aux pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner à l’Islam, l’affranchissement des jougs (esclaves), ceux qui sont lourdement endettés dans le sentier d’Allah et pour le voyageur en détresse. C’est un décret d’Allah. Et Allah est Omniscient et Sage’. Il est donc clair que ce verset ne recommande pas de donner l’aumône à des politiciens, à des sympathisants, à promouvoir les inégalités ou à commettre le péché de la corruption. Si le Sénégal a une aumône à distribuer, je pense qu’il devrait l’adresser, en tant que nation, au Darfour, à la Palestine ou à la Guinée-Bissau. Tout le reste doit entrer dans le cadre d’une politique sociale nationale, juste et équitable. Lors d’une conférence de presse au mois d’octobre 2006, Idrissa Seck a cité contre ses ennemis le premier verset de la sourate n° 104 où il est dit : ‘Malheur aux calomniateurs et diffamateurs’. Mais cette sourate ne s’arrête pas là, il n’a pas voulu continuer car juste après, Dieu ajoute au deuxième verset : ‘Ceux qui amassent de l’argent en le comptant, s’attendant à ce que cet argent les mette à l’abri’. Son discours montre qu’il en a beaucoup amassé. Idy a déclaré publiquement qu’il est un homme riche. Pourquoi ne s’engage-t-il pas dans des œuvres caritatives conformément au Coran ? Pourquoi ne donne-t-il pas une contribution pour le plan Jaxaay ? Pendant la campagne électorale, il roulait en Hammer, croisant une multitude de Sénégalais en quête de nourriture. De tels agissements et une utilisation aussi malhonnête du Coran ne sont pas conformes aux enseignements de l’Islam et de son prophète (Psl). Cela prouve que son seul objectif est d’arriver au pouvoir et il réserve son argent aux achats de consciences en 2012. Comment comprendre son jeu avec Wade ? Pour qui se prennent-ils tous les deux ? Pourquoi manquent-ils autant de respect au peuple ? Le pouvoir et l’argent valent-ils cette versatilité, cette boulimie et ces acrobaties déshonorantes ? Ont-ils oublié qu’on peut tromper ‘quelques personnes quelquefois’ mais pas ‘tout le monde tout le temps’ ? Qu’ont-ils compris du Coran ? Ignorent-ils que le tort qu’ils font aux autres se répercutera sur eux et sur leur propre progéniture ? Que pensent-ils du Sénégal de demain ? Me Wade et Idrissa Seck incarnent un ‘duo complice’ qui fait honte au peuple sénégalais. Tel père, tel fils : le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre. Idy véhicule une pire version du wadisme. Elhadji Mounirou NDIAYE Grenoble elhmounir@hotmail.com
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Crimes en série contre la République
La brebis égarée met fin à sa divagation pour retrouver sa famille et rester auprès du père, qu’il avait couvert d’injures et d’infamie, et des frères qui lui avaient jeté l’opprobre. A voir les hommes politiques retourner sans cesse à leurs vomissures sans scrupules ni états d’âme, on comprend pourquoi certains leur préfèrent les animaux comme compagnons. Ils virevoltent entre extrêmes au gré du contexte politique et de l’état des rapports de force sur le terrain : de la foi au reniement, de l’engagement à la trahison, du courage à la lâcheté, de la dénonciation à l’acceptation, de la rébellion à la soumission. On aurait pu leur concéder ce droit et opposer à leur conduite l’indifférence et le mépris si les conséquences de leurs actes se limitaient sur eux. Malheureusement, on est dans un système de gouvernement des partis où leurs pirouettes et voltiges les conduisent souvent au sommet de l’Etat pour diriger sans être des références. Ils sont porteurs de contre-valeurs et forment ceux que notre culture nomme les mouches. Les enquêtes de moralité auraient dû tenir compte de leurs pratiques.
Admettons-le sans se voiler la face, on n’est pas en République mais dans un Etat autocratique où le chef détient tous les pouvoirs et décide de tout. Il est la seule constante emmêlée dans une inconstance qui échappe à la raison. L’incohérence des propos qu’il tient depuis trois ans sur le différend qui l’oppose à Idrissa Seck est déroutante. Le film des évènements est une aporie fastidieuse et turpide en quatre séquences de déclarations contradictoires : - Le différend qui les oppose est lié à un problème d’argent détourné,
- Aucune preuve de culpabilité n’étant établie, Idrissa Seck est invité à le rejoindre pour travailler à ses côtés
- Une preuve sort d’un coup de baguette magique : un document dans lequel
Idrissa Seck s’engage contre sa libération àlui remettre par tranches l’argent des fonds politiques volé.
- Le différend reste un secret entre eux que par pacte, aucun des protagonistes ne va dévoiler.
Fin du film sur un goût d’inachevé : la séquence du partage reste, mais se jouera dans les coulisses. Une nébuleuse de plus qui sera classée sans suite comme les affaires Me Sèye et Talla Sylla. Comprend qui veut. C’est comme ça. Un point, un trait.
Mais au moins que les perroquets de service qui chantent notre démocratie qu’ils comparent aux meilleurs du monde se taisent. En 1974, l’ancien président des Etats-Unis, Richard Nixon, a été inculpé et contraint à la démission pour moins que ça dans l’affaire dite du Watergate. Il a été juste établi, grâce à l’enquête menée par deux journalistes d’investigation du Washington Post, Carl Bernstein et Bob Woodward (là-bas on ne les traîne pas en justice), que le cambriolage perpétré pendant la campagne électorale par des barbouzes dans l’immeuble du Watergate au siège du parti démocrate adverse était commandité d’en haut. Sous nos cieux, on agresse des opposants, complote au plus haut sommet de l’Etat et procède au blanchiment de mafieux dans l’impunité totale.
C’est qu’à force d’entretenir des relations de vassalité avec son gourou, le Pds a fatalement fabriqué une sorte de demi-dieu suprême, omnipotent et omniscient qui ne fait pas de différence entre l’Etat et son parti, qui use des biens publics et tient ses réunions au Palais, encore moins entre citoyens et sujets. Le 25 juillet dernier, la Télévision sénégalaise a répandu les humeurs humiliantes et dédaigneuses d’un octogénaire grincheux qui, prétextant un proverbe arabe, a qualifié un ancien député et ex-président du Conseil régional d’être bête et inintelligent. Que M. Omar Sarr accepte d’être publiquement écrasé le concerne. Mais l’acte est choquant, désobligeant et inattendu de la première personnalité de l’Etat. Un an plus tôt, Mamadou Diop ‘Castro’, responsable syndical du mouvement enseignant, subissait presque le même sort au même endroit.
Les institutions sont mises au pas : sermon d’allégeance de l’Exécutif, mainmise sur l’Assemblée nationale et la Justice : le 1er mars passé, il affirmait que dans le cadre du protocole de Rebeuss, il s’était engagé, si Idrissa Seck remettait l’argent, à ’l’aider’ à sortir de prison en demandant au procureur ‘d’être indulgent’. Et la même emprise est inévitable sur un Sénat dont il nomme directement la presque totalité des membres et choisit indirectement le reste par le biais de ses élus. L’alternance a vidé le mal de sa hideur.
Abdoulaye BADIANE Professeur d’Economie au L.S.L.L. Pikine Abadja 2 @ yahoo.fr
Accusé d'avoir détourné des fonds politiques : Faut-il traduire Idrissa Seck en justice ?
Un possible rapprochement entre le président Abdoulaye Wade et son ancien Premier ministre, Idrissa Seck, n’intéresse pas que la seule famille libérale. Mais, quand les socialistes en parlent, c’est pour inviter ces deux personnalités à faire toute la lumière sur l’affaire de détournement de deniers publics dont se serait rendu coupable le maire de Thiès.
(Correspondance) - En point de presse avant-hier, les socialistes de Ziguinchor ont exigé un procès contre Idrissa Seck avant son retour aux affaires. En fait, ce n’est pas ce nouvel épisode dans ce long feuilleton ‘qui a fini de divertir les Sénégalais’ qui dérange les socialistes de Ziguinchor, mais c’est la volonté d’étouffer une affaire qui intéresse le peuple sénégalais, qui provoque un sentiment de désapprobation dans les rangs des camarades d'Ousmane Tanor Dieng. C’est, du reste, la précision faite par le secrétaire général de la coordination communale Ps de Ziguinchor. Pour Chamsidine Sow, cette affaire de détournement intéresse au premier chef les Sénégalais qui ont besoin de connaître toute la vérité. Le leader des socialistes de la capitale du Sud regrette la démarche de Wade et d’Idrissa Seck qui veulent, selon lui, ‘divertir les gens avec cette histoire de retrouvailles qui n’intéresse que la famille libérale à laquelle ils appartiennent tous les deux’. Au lieu de divertir les Sénégalais, conseille t-il, ‘ils doivent répondre aux interrogations des Sénégalais qui ont besoin d’être édifiés. Il faut qu’Abdoulaye Wade, qui a lui-même accusé publiquement son ancien Premier ministre de détournement de fonds dise aux Sénégalais où sont ces milliards volés, selon lui, par Idrissa Seck’.
C’est cette volonté de percer le mystère qui entoure cette nébuleuse qui pousse les camarades d’Ousmane Tanor Dieng à exiger un procès contre l’édile de la capitale du rail. Les socialistes de Ziguinchor posent même cela comme condition avant tout retour aux affaires d’Idrissa Seck. ‘Le retour d’Idrissa Seck au Pds, ce n’est pas notre affaire’, tient à préciser Chamsidine Sow qui poursuit, ‘mais avant qu’il n’assume une quelconque responsabilité au sein des institutions, il doit être jugé’. Cette prérogative, le patron des socialistes de Ziguinchor la réserve à la seule justice et non à Abdoulaye Wade. A son avis, c’est la justice qui doit juger, condamner, ou disculper Idrissa Seck, mais pas Wade, fût-il le président de la République. Les socialistes ont, d’ailleurs, insisté sur cet aspect. ‘Depuis le début, constatent-ils pour s’en offusquer, c’est Abdoulaye Wade qui accuse, disculpe, accuse encore, comme si c’est lui la justice’. Cela, de l’avis de Chamsidine Sow doit s’arrêter. Selon lui, la séparation des pouvoirs consacrée par la Constitution interdit tout chevauchement de compétences. Sous ce rapport, les socialistes de la capitale du Sud demandent à Wade de rompre avec sa démarche qui fait que ‘tantôt, il nous fait croire que Idrissa Seck est un grand détourneur, tantôt il apparaît devant les Sénégalais pour le blanchir’. Cette farce, conseille Chamsidine Sow ‘doit prendre fin’. Pour lui, Abdoulaye Wade doit arrêter de se substituer à la justice, seule habilitée à sanctionner négativement ou positivement l’ex-Premier ministre.
Les socialistes de Ziguinchor veulent faire jouer aux autorités judiciaires leur rôle dans l’affaire de détournement de fonds dans laquelle serait impliqué Idrissa Seck. Ces dernières sont, d’ailleurs, interpellées au même titre que Wade ‘pour qu’enfin, les Sénégalais connaissent la vérité qui tarde à éclater dans cette affaire qu’on veut étouffer sur l’autel des retrouvailles d’une famille politique’.
Mamadou Papo MANE
ALIMENT DE BETAIL, EPIZOOTIES,TRANSHUMANCE, ACCES À L’EAU…
L’ignorance des députés « sauve » le ministre de l’Elevage
Par Mamadou Lamine DIEYE | SUD QUOTIDIEN
La question d’actualité posée avant-hier, mercredi, au gouvernement par le député Mamadou Bamba Ndiaye et relative à la menace de famine pesant sur le bétail dans certains départements, a reflété une fois encore les limites de la représentation nationale sur certaines questions majeures. Leur ignorance du problème soulevé a mis à l’aise Oumou Khayri Guèye Seck qui leur a servi à gogo « un bon plat d’aliment de bétail » qu’ils ont consommé sans modération.
Le plaidoyer du ministre de l’Elevage, hier à l’Assemblée nationale, ferait frémir les personnes averties des réalités pastorales du pays et au premier chef les petits éleveurs. À l’en croire, « les cinq usines produisant de l’aliment de bétail et/ou de l’aliment de volaille et qui ont une capacité de production de 300.000 T produisent en deçà de leurs capacités parce qu’en période normale, la demande exprimée n’excède pas 200 mille tonnes. Et c’est durant les années où il y a une période de soudure longue que la demande augmente pour atteindre les 254 mille tonnes. Poursuivant dans ses explications, le ministre indique que « les usines ne pouvant prévoir a priori si la pluie va commencer tôt ou tardivement, elles ont une attitude rationnelle et prudente et c’est pourquoi ils produisent juste ce qu’il faut et c’est quand la pénurie se déclare qu’elles essaient de compenser le manque et souvent elles n’y arrivent pas rapidement. Et c’est cette situation qui prévaut cette année », ajoute ainsi le docteur Oumou Khairy Guèye Seck en réponse à la question d’une famine éventuelle du bétail dans certains départements du pays.
En matière de prophylaxie, elle a aussi soutenu que « l’aliment de bétail, qui est un aliment complet et complémentaire fabriqué à partir du son de blé, d’où son appellation, ne sert pas à nourrir le bétail ». La ration de base étant constituée de fourrages, « l’aliment de bétail, qui est un concentré, vient en appoint, après que les problèmes d’entretien et de production sont réglés », dira t-elle. Non sans préciser que cet aliment cible « les zones et les éleveurs les plus vulnérables et les veaux, les vaches en gestation, les animaux de trait comme les bovins, les ânes et les chevaux ». Et la stratégie du ministère est basée en tout premier lieu sur l’exploitation du pâturage naturel parce que l’élevage au Sénégal est plutôt extensif à 90 %. Paraphrasant le député Samba Diouldé Thiam, le ministre de l’Elevage soutiendra que « c’est quelque chose de structurel, un mode de vie, une culture qui est là depuis des millénaires et qu’on ne peut changer du jour au lendemain ».
Sur la proposition du député Mamadou Diouf visant le stockage de l’aliment de bétail, Dr Seck balayera d’un revers au motif que « c’est impossible ». La préoccupation de Mousli Diakhaté sur l’Opération sauvegarde du bétail (Osb) sera satisfaite par le ministre qui a estimé que « ce sont 2000 tonnes qui ont été dégagées par le gouvernement ». En occultant de préciser que sur ce tonnage, seules 1200 tonnes sont distribuées à l’heure actuelle dans les zones les plus difficiles. C’est sur cette lancée que Dr Seck martèlera : « il revient aux éleveurs d’assurer eux-mêmes la sécurité alimentaire de leur cheptel ». Il en est de même pour le déparasitage des animaux qui sont à leur charge, si l’on sait que, dit-elle, « la médecine vétérinaire est privée ». Au chapitre des mesures prises par le gouvernement pour rentabiliser le secteur, le ministre évoquera l’important programme de modernisation de l’élevage mis en œuvre par la tutelle. Celle-ci, dira t-elle, repose sur « la stabulation, l’amélioration génétique par l’insémination artificielle et le transfert embryonnaire mais aussi sur l’initiative privée ». Non sans avertir que « c’est un long processus et ce n’est pas demain la veille qu’on va aboutir à sa fin car les pays qui l’ont réussi l’ont au moins fait sur cent ans alors que nous, on vient à peine de commencer ».
Par ailleurs, Dr Seck estimera que l’Etat compte sur les unités pastorales qui permettent de rationaliser l’ensemble des ressources pastorales (eau, pâturages, la vie commune…) et de régler la transhumance. Et le gouvernement aide les éleveurs qui les composent à mettre en place des plans de gestion. Au total, dans ces unités pastorales, les éleveurs décident souverainement des actions d’améliorations qu’ils veulent apporter à leur cheptel.
Des cinq députés qui reviendront sur le prix de l’aliment de bétail, Mohamed Habibou Ndiaye, le ministre du Commerce estimera que « le prix, qui est libre n’a toutefois pas grandement varié car il n’a été que de 8 % de 2005 à juillet 2007 ». Il informera en outre qu’ « une lutte est engagée contre les spéculateurs dont les commandes sont enregistrées mais la livraison différée ». Ainsi, les clients traditionnels « sont priorisés et les Grands moulins de Dakar, leader sur le marché, viennent de porter leur production quotidienne de 6.000 à 9.000 tonnes », a-t-il poursuivi. En plus, « 1352 tonnes de graines de coton sont sur le point d’être acheminées », dira le ministre.
Le Plan REVA :Rêve ou Arnaque politicienne
Le Journal des Internautes | mardi 7 août 2007 |
Formée à partir de l’idée de retour vers l’agriculture du président Abdoulaye Wade,l’association Diasporeva composée de jeunes ,d’immigrés et de non immigrés a voulu réagir dès les premieres heures de lancement du programme en s’appropriant les idées du Reva .Il faut dire que c’est un programme qui tombait à pic pour nous puisque cela faisait longtemps que l’idée d’investir le secteur agricole nous intéressait .Et compte tenu de tout ce que prévoyait le Reva en termes de mise à disposition par l’Etat des terres et du matériel agricole ,c’était une opportunité extraordinaire pour nous et pour la population.Au delà de ces considérations, nous sommes tous conscients que l’agriculture,tradition bien sénégalaise a été au fil des années boudée par les populations urbaines et les populations rurales.
En effet ces dernières étant confrontées à un manque de débouchèes dans leur localité d’origine et de compétitivité de leurs productions se sont senties obligées de venir dans la capitale Dakar où ils espèrent trouver du travail ,relever leur niveau de vie et aider leurs familles restées au village.Cet exode a eu comme conséquence un surpeuplement de la capitale ,la saturation du marché de l’emploi,l’accroissement de l’insécurité et de la mendicité. L’autre conséquence de ce phénomène , c’est le départ massif de jeunes qui s’embarquent dans des situations désespérées tel que le fameux Barça ou barsakh en tentant de rejoindre les côtes espagnoles avec des embarcations de fortune.Si tous ces jeunes sont prêts à quitter le pays par des moyens aussi suicidaires ,il faut reconnaitre que c’est essentiellement par manque de perspectives à court et moyen terme.
Notre conviction était que le plan Reva tel qu’il était conçu et présenté par les autorités pouvait permettre de lutter contre l’immigration clandestine,l’exode rural et dégager de réelles perspectives pour la population.C’est ainsi que sans attendre même l’aide de l’Etat, nous avons mis en place d’abord une mutuelle d’épargne et de crédit regroupant un millier de personnes au Quartier de la Gueule Tapee et un site internet Diasporeva.com afin de faire jouer à l’association Diasporéva un rôle d’interface entre la population ,l’Etat et les partenaires étrangers que nous avions contactés.
Diaspora aurait pu fonctionner comme toutes les ONG en cherchant ses propres partenaires pour son financement et la poursuite de ses activités ,mais il aurait fallu d’abord qu’elle soit reconnue et mandatée par les autorités sénégalaises ,ce qui n’était pas le cas puisqu’aucune des autorités chargées du Reva en commencant par l’ex-ministre chargé de l’agriculture Farba Senghor n’avait voulu nous recevoir et faire le point de situation sur le plan REVA.Ceci etait incomprehensible à notre niveau d’abord par ce que nous avions commencé à faire un travail de terrain pour sensibiliser les jeunes de nos quartiers qui montraient à chaque fois un réel enthousiasme par rapport au Reva car leur objectif c’est de travailler et aider leur famille.Par la suite le ministère de l’agriculture a continué à communiquer sur le plan Reva sans que nous puissions être édifiés sur la consistance et la réalité du REVA.
Nous avions cru un moment que le ministère de l’agriculture faisait de la rétention d’information et que le Reva n’etait peut-être pas destiné à tout le monde où bien relevait de la pure fiction ou tromperie politique.Personne n’etait capable de nous renseigner sur les fameux pôles d’émergence agricole.Nous ne pouvions comprendre qu’un tel programme soit lancé et que des jeunes , des immigres dont certains ont laissé leur famille en Europe et des femmes regroupés au sein d’une association et trés motivés pour travailler se manifestent et qu’on les fasse tourner en bourrique.Mais malgré cette situation, nous ne nous sommes pas découragés pour autant.Nous pensions peut être que les financements n’etaient pas disponibles .Et en attendant l’association a continué d’explorer d’autres créneaux et c’est ainsi que nous avons entamé une étude sur la plante Jatropha appelé en woloff « Tabanani » et son utilisation comme carburant avec un partenaire français.
Cette étude a débouché sur la réalisation d’un petit film documentaire avec le concours de Canal Plus sur l’utilisation de l’huile de Jatropha comme carburant en passant par un système de presse artisanal très efficace.Et tout ceci avec des graines de jatropha en provenance du Sénégal.D’ailleurs le résultat de cette experience a fait l’objet d’un article dans le quotidien Le Soleil du 21 juin 2007 et a été présenté à Monsieur Sinan Diatta, le ministre chargé des biocarburants.
A travers cette expérience Diasporéva. s’est fixé aussi comme objectif d’assurer la promotion des huiles végétales pures comme carburant dans tout le Sénégal avec le concours de son partenaire technique qui est le seul institut au monde qui travaille pour cet objectif.L’avantage de cette méthode est qu’il est accessible à tout le monde.N’importe quelle communauté rurale du Sénégal serait en mesure de monter une unite de production et d’extraction d’huile de jatropha.Cela devrait accroître leurs revenus sans les détourner de leurs cultures classiques.Seulement pour éviter les mêmes déconvenues qu’avec le plan Reva ,nous avons adressé plusieurs correspondances au chef de l’Etat pour qu’il nous reçoive afin de nous conforter dans le rôle que nous comptions jouer.En toute réponse , nous apprenons dernièrement à travers la presse d’abord que 13 pôles agricoles ont été montés dans le cadre du Reva alors que Mr Farba Senghor avait en charge le ministère de l’Agriculture .Cela a été une surprise pour nous qui suivions depuis le début l’acctualitè du plan Reva.
Ensuite le chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre d’octroyer à ses ministres et ses hauts fonctionnaires chacun une vingtaine d’hectares et du materiel agricole dans le cadre de la politique de retour vers l’agriculture. De qui se moque t’on ?.Nous avons l’impression que des citoyens qui veulent travailler et participer au développement de ce pays n’intéressent personne.Ces ministres et ces hauts fonctionnaires non contents d’occuper des postes importants seraient peut être des Supermen seuls capables de travailler y compris la terre en paysans du Dimanche.
Pourquoi ce deux poids, deux mesures ? Qui sont ces gens pour mériter tant d’égards de la part du président de la République au détriment de toute une jeunesse compétente ,ambitieuse et qui ne demande que des moyens pour travailler ?Combien d’immigrés dans notre Collectif avaient pris la décision ferme de rentrer définitivement au pays pour travailler la terre dans le cadre du Plan Reva ?
Qu’en est t’il de ces grandes déclarations à l’égard de la jeunesse et des femmes au lendemain de l’alternance ?Qui sont ces censeurs de la République qui mettent un paravent entre le chef de l’Etat et la jeunesse qui a longtemps joué un rôle important dans son parcours politique ? Nous nous autorisons à croire que le courrier envoyé jusqu’ici au président de la République ne lui est pas parvenu et qu’il doit même ignorer l’existence de notre association et de ses membres qui attendent depuis plusieurs mois les promesses du Plan Reva qui ressemble plutôt pour nous et nos partenaires à un mauvais scénario de politique fiction ponctué d’effets d’annonce.
Pour nos membres immigrés qui ont fait le choix de rentrer au Pays , que penser de nos autorités politiques ?
Seydou Barry
Secrétaire général de Diasporéva
Tel:0033627167901
Prénom et nom : Seydou Barry dit Kotto
Adresse e-mail : sbarry66@hotmail.com
Le Sénégal : acteur ou enjeu dans le grand jeu des puissances économiques ?
Le Journal des Internautes | mardi 7 août 2007
Aujourd’hui, les sociétés nationales dites de souveraineté sont, pour la plupart, hors contrôle de l’Etat du Sénégal. Elles attisent la convoitise et l’appétit des multinationales, vitrines des Etats occidentaux dans leur volonté de puissance. La sonatel est un cas d’école. La souveraineté nationale en est même menacée, si on sait qu’avec le système Frenchlon, aucun sénégalais ne peut être à l’abri des écoutes téléphoniques, surveillées hors de nos frontières par des techniques hyper sophistiquées. Et comment pourrions-nous tromper la vigilance des veilleurs, capteurs et professionnels de la transmission dans ce qu’on appelle les systèmes d’information. Nous utilisons le jus (usufruit) téléphonique, mais nous ne sommes pas propriétaires du câble…Et le pire dans tout cela est que nous n’avons même pas la conscience que les télécoms sont aujourd’hui au cœur de la guerre de l’information que se livrent désormais les grandes puissances. Une guerre de l’information qui s’apparente plus à une guerre économique où le principe du gagnant-perdant, plus que celui du win-win, oriente la théorie de ce grand jeu géo-éco-stratégique.
Le Sénégal, fort de son potentiel et de son avantage comparatif sur les autres Etats limitrophes, se laisse séduire par des puissances en faction via des multinationales en coopération (joint-venture) ici, mais en compétition ailleurs. L’essentiel est de s’emparer des ressources en gentlemen’s agreement. En France comme dans certains pays sérieux des lois ont été votées pour éviter des OPA hostiles, ou pour prévenir des prises de participation étrangères sur des secteurs de souveraineté nationale, des secteurs vitaux dont la prise de participation entamerait la souveraineté et l’indépendance nationale. Toujours en France, contre tout protectionnisme, on ose vraiment parler de patriotisme économique par la voix du parlementaire Bernard Carayon. Si seulement le Sénégal avait des députés à la trempe de cet honorable Monsieur, on serait certainement sauvé !
On me rétorquera certainement que pour parler de patriotisme économique, il faut disposer de secteurs de souveraineté dans des domaines aussi précis et variés que l’armement (terrestre, naval, spatial), l’aérospatial, l’aéronautique, l’électronique, le biochimique, le nucléaire…etc. C’est vrai, ces secteurs de souveraineté sont inexistants au Sénégal, presque comme dans toute l’Afrique sub-saharienne : absence notoire d’industries de l’armement, du secteur énergétique, l’aérospatiale, l’aéronautique, l’électronique, le nucléaire et j’en passe. Je parle bien d’industries de création, de fabrication ou de production dans les secteurs hautement stratégiques, des secteurs vitaux qui puissent garantir l’indépendance nationale et non autre chose.
Alors, cessons de parler de ce patriotisme sans patrie, un patriotisme romantique dans l’air qui nous rattache au passé et ne nous pousse guère à inventer concrètement l’avenir ! Au Sénégal, nous aimons bien parler de patriotisme, alors que le patriotisme, c’est aussi de la souveraineté économique. Ce n’est pas seulement des valeurs, de la culture et du thiéboudieun (riz au poisson sénégalais). Il faut de l’ancrage économique au concept de patriotisme. Il faut plus que de la patrie dans l’imaginaire d’un peuple. Il faut savoir défendre les ressources matérielles et immatérielles, à la fois humaines et naturelles de la patrie avec ce qu’il y a de plus moderne dans notre temps.
Je souhaite, si nous ne voulons pas rester durablement dans notre sous-développement, qu’on ouvre un débat national sur les questions liées au patriotisme économique et son champ d’application. Et grâce à ce débat, on osera enfin parler d’intelligence économique dans ce pays où l’élite et l’intelligentsia restent frileuses et cachottières sur tout ce qui touche à l’information. Je pense qu’il est grand temps de lever le tabou qui empêche un débat responsable sur l’intelligence économique au Sénégal, alors qu’en France, un Haut Responsable à l’Intelligence Economique, du nom de Alain Juillet, venait d’être nommé par décret présidentiel qui le rattache au Secrétariat de la Défense Nationale française. Pour dire simplement que les Français ont bien compris la leçon de Napoléon qu’ « il est pardonnable de se faire battre, mais impardonnable de se faire surprendre ». Même tard, la France a fini de comprendre que ce 21ème siècle dicte désormais une nouvelle approche devant la complexité du monde des affaires internationales. Un monde où les Etats n’ont pas d’amis, mais que des alliés pour ne pas dire des intérêts.
Dès lors l’intelligence économique apporte une nouvelle culture dans le management et la conduite des affaires, que ce soit au plus haut niveau des pouvoirs publics comme dans le privé, surtout dans un monde globalisé, concurrentiel et déterminé par des logiques d’affrontements et d’antagonismes asymétriques. Ses déclinaisons civiles très pratiques en veille, prospective, anticipation, influence (lobbying), sécurité…méritent bien d’être enseignées aux Sénégalais afin de les préparer à l’avenir du continent noir, qui inévitablement sera confronté à des batailles concurrentielles de différentes natures entre les puissances en quête de ressources diverses…qui vont se raréfier, un jour.
Le nouvel attelage gouvernemental de notre pays laisse apparaître un ministère de la bonne gouvernance et de la compétitivité. Alors, autant commencer par donner de la compétitivité à ce ministère en lui trouvant un domaine de recherche et d’action autour de l’intelligence économique, car la vraie finalité de l’intelligence économique c’est bien la compétitivité ! Le Sénégal y gagnerait largement !
J’invite donc ce ministère à convoquer un grand forum de réflexion croisée, d’envergure nationale, sur l’intelligence économique pour qu’enfin notre pays ne reste pas comme un hub de confrontation d’intérêts étrangers sans intérêts majeurs pour la Nation sénégalaise. Parce que la Patrie, ce sont des citoyens de qualités qui sont conscients de ce qu’ils ont, de ce qu’ils peuvent, de ce qu’ils savent et de ce qu’ils se veulent comme avenir. Mais pas des simples pions sur un échiquier international où les joueurs et les jongleurs d’affaires se paient de leur tête sous cap ou au grand galop, comme dans un no man’s land !
Le pays gagnerait bien à mettre à contribution ses dignes fils qui sont connaisseurs avertis en la matière, tels que Boubacar Diallo (CEDS), Mr Soumaré, le Général Mansour SECK et certainement tant d’autres braves Sénégalaises et Sénégalais désireux d’apporter leur modeste pierre à l’édifice d’un Sénégal moderne et tourné vers l’avenir.
Voilà la contribution que je souhaitais faire pour aider à une réflexion globale sur le patriotisme et l’intelligence économique qui ne sont pas mon invention, loin de là, mais des concepts pratiques qui ont déjà fait leur preuve ailleurs et qui sont devenus une doctrine d’action pour les pays sérieux résolument engagés dans la bataille de la mondialisation.
Prénom et nom : A.B.S.
Adresse e-mail : badoubargny@yahoo.fr
Les intellectuels sénégalais, quel manque d’indignation ... !
Le Journal des Internautes | vendredi 3 août 2007
En effet, au-delà des déclarations elles-mêmes, nous avons été frappés par la passivité, la docilité et l’indifférence des intellectuels africains francophones en général et sénégalais en particulier. Ceux-là même qui ont été et demeurent pour une génération le fer de lance d’une certaine perception de l’homme Africain. Vue cette indifférence quasi générale dans les milieux intellectuels sénégalais nous sommes en droit de se demander si ceux-là mêmes qui sont chargés d’éclairer l’horizon des foules existent encore ? Dans le cas d’une affirmative, il importe d’évaluer leur capacité de révolte, d’indignation. Le Sénégal demande cette évaluation et l’Afrique en a besoin….. En tout cas, il ya une chose qui résulte de ce mutisme, le fameux nationalisme africain avec ses contours de panafricanisme est chancelant dans cette sphère francophone de l’Afrique.
Les propos de N.SARKOZY s’ils étaient tenus sous une latitude du Maghreb déclencheraient avec certitude des vagues de protestations. L’opinion africaine a encore en mémoire les images du caillas sage de Lionel JOSPIN tourné en boucle à l’université de Bir Zeit à la suite de propos sur le Hezbollah. Mieux, les déclarations de N. SARKOZY aurait déclenché des émeutes dans les années soixante dix et il aurait certainement annulé l’étape de Libreville de son périple africain. Il ne s’agit pas de convoquer une quelconque violence, mais de marquer du sceau de l’histoire d’une certaine humanité qu’on nous déni la ligne à ne pas franchir dans le partenariat entre les peuples.
Ce qu’il faut mentionner ici c’est la véritable nature du petit Nicolas obsédé par la mise en scène politique pour conforter l’image de l’homme d’Etat qu’il n’est pas et qu’il est devenu par le hasard et la médiocrité de la Gauche Française et principalement du Parti Socialiste. En effet, pouvons nous écrire ici, après son fameux déterminisme au sujet de la pédophilie, N.SARKOZY a exposé à l’université Cheik Anta Diop la pensée la plus raciste teintée de colonialisme primaire : « …Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entrée dans l’histoire(…) la colonisation a ouvert les cœurs et les mentalités africaines à l’universel et à l’histoire …. » Quelle imbécilité….Ramener Rama YADE et Basile BOLI dans la soute de l’avion présidentiel permet-il de nous faire boire la ciguë une seconde fois ?
Pourtant, une semaine avant ces hérésies tenues à Cheick Anta Diop, Nicolas SARKOZY s’est exprimé au Mémorial de la Shoah en termes nobles et justes à l’antipode de ceux sur l’Homme Africain. Comment concevoir qu’en France qu’il ait insisté sur la permanence de la Mémoire et qu’en Afrique qu’il puisse banaliser la réalité coloniale ? La rationalité cartésienne dont N.SARKOZY en est le produit appelle un tant soit peu de cohérence !
Enfin, pour l’opinion africaine, il importe de dresser ici le vrai portrait de Nicolas SARKOZY : à l’image de Napoléon III, il aspire à être le sauveur suprême. En effet, depuis son élection on assiste à une situation qui n’est pas sans rappeler le règne de Napoléon III pour le pire surtout : un règne de bonapartisme qui consiste en une mise en œuvre autour d’un homme d’une philosophie politique populiste permettant la consolidation de l’ordre bourgeois tout en étant un appât pour les couches populaires. Ici N.SARKOZY essaye cette alchimie, cette synthèse en devenant premier ministre, ministre, sauveur de l’Europe, libérateur des infirmières bulgares…etc. Cette figure de l’homme a trouvé en Afrique ces derniers jours le prolongement d’une philosophie que nos aînés intellectuels n’ont pas voulu récuser.
Prénom et nom : El Arby OULD SALECK
Adresse e-mail : elarby_ouldsaleck@yahoo.fr
Le Sénégal est une grande prison
Le Journal des Internautes | vendredi 3 août 2007
Depuis plus d’une décennie, le plus grand souhait des jeunes sénégalais et même des moins jeunes, est de sortir du pays pour rejoindre l’eldorado européen.
Ce désir d’exil s’est tellement accentué ces cinq dernières années que les candidats à l’émigration sont prêts à donner de leur vie pour le satisfaire. C’est ainsi que, face au refus presque systématique de délivrer des visas aux nombreux demandeurs qui font quotidiennement la queue devant les consulats occidentaux, et moyennant s’il vous plait espèces sonnantes et trébuchantes, les jeunes se sont rappelés que la mer, loin d’être une muraille infranchissable, est, au contraire, un énorme espace de liberté, comme devrait l’être la planète terre entière.
Nul besoin, ici, de nous appesantir sur les détails du phénomène de l’émigration clandestine. Une littérature abondante, certes souvent hypocrite, existe sur le sujet. Pour juguler ce fléau des temps modernes, les pays d’accueil ont, en collaboration avec nos dirigeants, déployé des moyens colossaux, pour n’arriver qu’à ralentir temporairement le phénomène. Si les milliards dépensés pour la surveillance des eaux et des frontières occidentales avaient été intelligemment et sur une longue période investis dans des projets de développement qui occuperaient sainement les populations, on n’en serait sûrement pas à la situation catastrophique actuelle. Mais, devant l’urgence, les dirigeants occidentaux ont préféré négocier avec nos autorités, sur le dos des citoyens, la répression des candidats à l’émigration, contre des sommes d’argent énormes dont les populations ne sentiront jamais l’odeur.
Lors du troisième forum annuel de la Renaissance Africaine des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (RAFAO), le 30 Juillet dernier au Meridien Président de Dakar, Me Wade disait ceci : « Si tous les jeunes décident de partir, nous les ferons revenir. Qui construira l’Afrique si tous les jeunes quittent le continent à la recherche des pâturages plus verts ? On n’admettra pas cela … » S’ensuivit un nouveau réquisitoire contre nos bonnes mères qui pousseraient leurs enfants à la quête de la fortune. Les sénégalais qui ont l’habitude d’écouter leur président savent qu’un tel discours est destiné à une consommation extérieure. C’est un atout pour s’attirer les faveurs des Sarkozy qui se barricadent pour mieux jouir de leurs nouvelles richesses. Tellement vrai, que les sénégalais n’éprouvent même pas le besoin de polémiquer lorsqu’on interpelle ainsi leurs sacrées génitrices. C’est d’ailleurs souvent le cas lorsque Wade choisit de parler dans un français senghorien ; alors qu’un wolof succulent, lui permettant tous les abus, est utilisé à chaque fois qu’il veut toucher les populations locales. Le dernier exemple est donné lors de son show télévisé alors qu’il recevait Omar Sarr et ses frères du parti Rewmi de Idrissa Seck. Aucune version française de ce spectacle n’existe. Ce qui permet un black out des médias extérieurs.
Ce que nos dirigeants feignent d’ignorer, c’est que les raisons économiques traditionnelles ne sont plus les seules causes de l’émigration. Il ne fait plus bon vivre au Sénégal. Tout simplement !
C’est le cadre de vie dans son ensemble qui se dégrade de jour en jour. Vivre au Sénégal, c’est subir des pressions sournoises de toutes sortes. Visibles ou non. Comme tous les citoyens du monde, les sénégalais veulent vivre dans un pays où le minimum vital leur est garanti, loin des ruptures de stock et d’une inflation agressive. Ils veulent respirer de l’air pur et s’éloigner des ordures et des immondices. Ils veulent, le soir regarder une télévision libre non confisquée, qui leur renvoie l’image des réalités et des diversités locales. Ils veulent que seul le travail et le mérite soient les causes de promotion. Que les chances soient égales.
On pourrait citer l’état de notre démocratie, une situation politique tendue en permanence, une image peu reluisante de la justice, une gestion théâtrale et enfantine du sport …. Tous les clignotants sont au rouge vif et même l’espoir né de l’alternance nous a depuis longtemps quittés.
Des visas impossibles à obtenir, un voyage qui vous coûterait les yeux de la tête, une police à nos trousses, disions nous … Plusieurs forces centrifuges nous contraignent à rester tranquillement chez nous et à vivre nos misères, la mort dans l’âme. Alors que toutes les forces centripètes nous appellent à quitter les ténèbres pour respirer un air plus clément. C’est un droit universel de l’homme.
Nous voulons bien construire notre pays, mais avec quoi ? Qui a encore la force d’attendre que se réalisent les grands projets de l’Etat, ou que les chemins de fer s’écartent suffisamment ?
Parlant des ténèbres, les délestages de la Senelec sont déjà un motif suffisant pour se tailler.
Pourquoi nous, homo senegalensis, devrions nous subir dans la douleur quotidienne les supplices d’un système qui a montré ses limites objectives ?
C’est Wade qui disait aussi, recevant la délégation de Rewmi « ñun da ñuy ligueey, bess bu nek ngeen guiss… (nous on travaille, vous voyez les résultats tous les jours). Monsieur le Président « ñun guissou ñu dara » (nous n’avons rien vu). Et nous vous disons, excellence, à vous et à Sarkozy, que nous irons voir ailleurs. Par les airs, par la route ou par la mer, nous irons voir ailleurs. Dans des calebasses, s’il le faut, aidés de nos seuls bras pour ramer. « On n’arréte pas la mers avec ses bras » avez-vous coutume de dire, et c’est vrai. Nous ajoutons que même la mer ne pourra arrêter ces bras.
Prénom et nom : Ibou Dia CISSE
Adresse e-mail : infosen@infosen.net
Dans l’ordre et la discipline
Proposer une contribution sur sudonline.sn | lundi 30 juillet 2007
Les thèmes de l’ordre et de la discipline apparaissent à notre ère comme deux valeurs désuètes rappelant à bien des égards toutes sortes d’images négatives allant de la cravache du maître d’école à la répression de l’incivilité par l’autorité publique. Si l’on se fiait uniquement aux apparences et aux slogans libertaires ça et là glanés une telle tendance aurait pu triompher sous le soleil de la liberté, de la démocratie et de la toute permissivité. Mais dans un environnement en proie au désordre et à l’indiscipline de toutes sortes, imposer le respect d’une certaine discipline d’ensemble et d’un code moral est indispensable. Personne n’ignore que ce désordre est en grande partie stimulé et entretenu par une mondialisation qui impose à des pays comme le notre des modèles socio culturels en contradiction avec nos réalités et dont les maîtres à penser, de véritables anti-modèles (des pervers des alcooliques ou des drogués) sont imposés et adulés en héros par la jeunesse.
Il convient aussi de remonter l’histoire aux années 90 car une année plus tôt c’est-à-dire en 1989 François Mitterrand prononçait à la Baule un discours qui sonnait le glas de l’autoritarisme tropical en imposant la conditionnalité de l’aide au développement à l’exigence d’une démocratisation de la vie publique en Afrique. Il s’en est suivi une mauvaise interprétation voire une incompréhension des termes classiques tels que la « démocratie » et la« liberté ». D’aucun pensait qu’il s’agissait tout au plus de dire , d’écrire et de poser des actes que l’on pensait être vrai sans tenir compte des conséquences ni des réalités socio culturelles encore moins des niveaux de développement et celui des mentalités. Le bon vieux Marx disait à cet effet qu’une « théorie n’est jamais concrétisée dans un peuple que dans la mesure où elle est la concrétisation de ses besoins ».
Partant, l’application d’une conception restrictive et subjective de la démocratie a engendré la triste situation que nous vivons présentement avec son lot de cacophonie, de dérégulations, de confusion des rôles, de conflits d’intérêts de fuite de responsabilité et de gaspillages injustifiés. Qui n’ignore pas que le problème majeur au Sénégal, c’est la surpolitisation du quotidien des citoyens. Ce fléau que nous avons hérité de la France puis « perfectionné » consacre les conflits d’intérêts et les querelles de bas étage et qui étouffe dans l’oeuf toute velléité de réforme et de progrès. Par conséquent il est aisé de constater que dans notre pays ce ne sont ni les dépenses d’éducation, ni de santé, encore moins les travaux d’infrastructures qui coûtent le plus chère à l’Etat mais plutôt l’indiscipline notoire de bon nombre de nos compatriotes. Il semble donc malheureux pour un pays qui ne dispose presque d’aucune ressource naturelle, où la valorisation du le capital humain devrait être la priorité des priorités que tout investissement consenti par l’Etat dans un secteur jugé prioritaire tombe comme château de cartes dans le vent au contact de l’esprit d’incivilité et du manque de culture étatique et républicaine d’une majorité inconsciente. Ces tares semblent décidément être les défauts les mieux partagés au Sénégal où la facilité semble décidément l’emporter sur les sacrifices et la rigueur qu’exige le développement durable. Le bonheur et la réussite d’une seule personne se font le plus souvent au détriment de ceux du groupe ou de la communauté, comme quoi celui qui cherche à gagner de l’argent a tendance à mettre dans sa poche ceux qui n’en n’ont point. Cette logique nationale secrète des tendances ruineuses pour notre pays et consacre l’émergence de contre valeurs telles que la complaisance, l’esprit d’abandon, de flatterie et de flagornerie des défauts parmi tant d’autres et ô combien incompatibles avec la logique du progrès. En définitive aucune pauvreté, aucun analphabétisme, aucune priorité, aucune culture ne saurait expliquer et justifier l’état actuel de désordre structurel de notre pays. Aucun modernisme et aucun libéralisme (fut il a visage humain) ne saurait expliquer l’abandon de l’éducation extrascolaire de la jeunesse à une caste de bouffons des temps modernes. C’est dans ce cadre que l’Etat devrait engager des réformes profondes afin de corriger le plus rapidement possible la question disciplinaire au Sénégal et d’accoutumer l’ensemble des Sénégalais à observer et à cultiver l’ordre. Parmi ces meures on peut en retenir quelques unes :
Le courage de punir sans aucune discrimination les citoyens qui violeront les dispositions des lois et règlements du pays ou ceux qui ont mal fait leur travail.
Etablir ou (rétablir) le service militaire obligatoire afin de doter et d’armer notre jeunesse d’une haute idée l’Etat, du sens du sacrifice et du partage.
instituer en accord avec les parents d’élèves et le corps enseignant de notre système scolaire un code vestimentaire en conformité avec l’ordre public et les bonnes mœurs. Car personne n’ignore que la tyrannie de la mode a atteint des proportion telle quelle frise l’obscénité et même parfois la folie dans notre pays.
Donner au service civique National (un excellent service d’intérêt général institué en 1998 mais méconnu de ceux qu’il prétend servir) les moyens de réaliser ses dessins et lui planifier des objectifs stratégiques. Il convient donc de trouver avec ce service (qui travaille de concert avec l’armée) les voies et moyens visant à former et à formater des véritables citoyens. Ces citoyens cesseront de jeter toutes sortes d’immondices dans la rue, de charger de graffitis politiques sur tout beau mur qui émerge, bref ce service devrait contribuer à l’éclosion d’une jeunesse citoyenne à qui on peut faire confiance lorsqu’on y investi contrairement à leurs aînés de l’équipe Nationale qui faute de discipline et de respect a vu la coupe du monde passer sous son nez en 2002.
Arrêter de baser notre politique d’éducation Nationale et d’alphabétisation sur la massification dans le seul et l’unique but de répondre à une quelconque « chiffrologie » servant de base aux discours d’autoglorification des politiques. Une bonne politique éducative devrait plutôt présenter des aspects qualitatifs et non quantitatifs comme elle l’est présentement au Sénégal.
lutter contre la surpolitisation en remettant en cause le présidentialisme et l’esprit partisan au sommet de l’Etat.
Donner au ministère de la culture toute sa mesure en orientant ses actions vers l’émergence d’une culture scientifique et à l’éclosion d’une élite éveillée et rompue aux réalités du pays plutôt que de s’évertuer à parrainer des activités folkloriques d’endormissement ou à des activités à forts relents électoralistes.
Vérifier à l’instar des Nations qui se respectent la conformité des produits importés aux réalités de notre pays. Un accent particulier devrait être mis sur les films à tendance pornographique quitte à filtrer les sites Internet qui les diffusent comme le font d’ailleurs des pays soucieux de l’avenir de leur jeunesse.
Des campagnes de promotion du civisme et de l’esprit patriotique devraient être organisés à travers tout le territoire et d’une manière permanente afin de transcender les clivages qui existent entre les différents citoyens et d’unir autour d’un même ideal, d’un même destin le sérère du Sine et le fier Diakhanké du Boundou.
Définir avec les télévision de la place des nouvelles grilles de programmes visant à former des citoyens dont l’idéal serait de contribuer à l’immense effort de salut commun. Ces programmes éloignés bien sûr de la grille actuelle dont la crétinisation et l’infantilisation du public en constituent la base.
Introduire dans tous les types d’enseignements dispensés sur le territoire des programmes incluant la notion d’organisation (mot qui logiquement signifie le contraire de « désordre » et d’ « anarchie ») qui constitue concrètement un paradigme dont toute génération de rupture devrait faire sienne les attributs. En effet le thème de l’organisation pourrait être aborder dans plusieurs sens mais on peut citer principalement : l’organisation du travail, du temps (certes, une notion qui n’a pas beaucoup de sens en Afrique Noire), et de l’espace.
Commanditer un code de l’environnement réaliste et pragmatique face aux multiples agressions que subit une nature déjà menacée par l’avancée du désert. Les lendemains de fête sont les moments les plus cahoteux pour notre environnement qui reçoit quantité de canettes de boisson vides, restants d’aliments de toute sorte de carcasses d’animaux en passant par les sachets plastiques et autre.
Ouvrir les institutions de l’Etat à des personnes illustres, sages et réputées être « au dessus de la mêlée » c’est-à-dire sans aucune casquette partisane. Ce groupe inclura sans conteste les universitaires, la société civile, les religieux,les libres penseurs etc.… afin que leurs fonctions ne se limitent plus à servir de contre pouvoir mais aussi à assumer l’exercice du pouvoir. Car il faut préciser que les lois de la démocratie exclues bon nombre de compétences privilégiant parfois les hommes disposant du capital, des hommes de réseau et des carriéristes.
Voici des ébauches de solutions loin de s’instituer en panacée après le diagnostique d’une situation certes alarmante mais dont on peut venir à bout avec une volonté uniformément partagée entre l’Etat et les citoyens. Les pays de l’Asie du Sud que les Africains aiment souvent citer en exemple ont aujourd’hui et (ont eu par le passé) des dirigeants qui ont imposer le respect d’une certaine discipline qui a contribuer à faire de leur pays des ateliers d’effort et de progrès. La démocratie n’a été que l’aboutissement d’un processus régulier à la hauteur des préoccupations et des aspirations de la majorité des populations de ces pays.
Loin de nous l’idée de réclamer l’avènement d’un régime despotique fut il « éclairé » ou de nous faire les porte-étendards d’une certaine militarisation de la république sous prétexte que le corps militaire serait le seul corps capable d’imposer l’ordre et la discipline. La réalité nous contredirait terriblement des lors que nous nous emploierons à l’exercice d’un tour d’horizon des désastres affectant certains pays africains. Nous sommes tous des Sénégalais et nous pensons que le notre pays mérite bien plus que sa situation actuelle. Nous pensons comme le Professeur Khadiayatoulah Fall que ce pays a tout simplement besoin « d’un leader qui inspire les Sénégalais par sa rigueur, sa discipline, par son travail et par sa prise en charge d’un projet de société plus inclusif » (1) .Nous voyons notre pays de loin, nous voyons ce petit Etat émerger des bas fonds de la pauvreté et de l’ignorance. Ce qui nécessite des reformes planifiées et structurées. Que Dieu nous donne le courage d’entamer ces réformes, la volonté de les perpétuer et l’honnêteté de les assumer.
(1) L’esprit d’Etat. Sud Quotidien du 29 janv. 2007
Ousmane Sylla
Master Professionnel en Politiques Et Négociations Commerciales Internationales / UCAD
ousmanesyllafr@yahoo.fr