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quelle pertinenc
l’irresponsabili
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que force reste
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Monsieur le prés
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AU -D E L A
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l'ivresse du pou
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véritables enjeu
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vers une dynasti
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courage politiqu
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E R R E U R
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un prix à payer
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que la LUMIERE
trop c’est trop
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IGNORANCE
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Violences scolai
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larbinisme & flatterie

vendredi 09 mai 2008  
 
Un bel exemple d’opportunisme : Les affamés de pouvoir 
 
 
Il est devenu une mode, ces temps-ci, pour un certain nombre de personnes se réclamant de l’opposition, d’organiser des marches contre la faim. Et même quelques fois d’exhiber des sacs de riz vides, en guise de symboles.  
 
Toutefois, ces exhibitions relèvent plus du mannequinât politique que de tout autre chose. Car le monde rural, qui représente près de 80 % de la population, est celui qui a le plus souffert de l’ancienne gestion (du pouvoir) socialo-progressiste. Laquelle, en guise de nourriture, n’a pas trouvé mieux que de saupoudrer, au poison Ddt, nos pauvres et affamés paysans d’alors.  
 
Ce qui vient d’être dit est, d’ailleurs, la raison de l’exode rural vers les villes d’une part et de la ravageuse émigration piroguière qui a englouti des dizaines, voire des centaines de nos braves jeunes. Bras que vont bientôt réclamer les hyper-chantiers du chef de l’Etat : le Méga Port de Dakar qui sera dix fois plus vaste que l’actuel et dont les chantiers demanderont à employer toutes les strates de la population, de l’ingénieur au manœuvre. Son fonctionnement permettra le plein emploi aux habitants de la région de Dakar et au-delà.  
 
L’aéroport de Diass, en cours de réalisation, en fera de même, avec la Jabel Ali Free Zone. Les emplois, permanents directs ou par effets induits, se feront sentir jusqu’à l’orée du Sénégal Oriental. Alors que là, au bord de la Falémé, est en train de se réaliser le seul chemin de fer jamais construit en Afrique par des Africains. Il sera long de 300 km, créera des dizaines de milliers d’emplois aussi bien pour la structure que pour les mines de fer pour lesquelles Mittal va investir 1 000 milliards de nos francs. Tous ces emplois vont exister les mois et années à venir et créeront un rush permanent des pays limitrophes et au-delà. Ne parlons pas des multiples réalisations en cours sur l’agenda présidentiel : Ports, aéroports, universités, nouvelles villes, industries, routes, ponts, barrages ainsi que des milliers de petites et moyennes réalisations qui ont pour noms lycées, collèges, cases des tout-petits, nouvelles productions agricoles et céréalières, tels que maïs, manioc, sésame, nouvelles espèces rizicoles, sans parler du tabanani, lequel nous permettra à court terme de produire de l’éthanol avec Wade jusqu’à l’équivalent d’un millier de barils de pétrole par jour.  
 
C’est cette ancienne classe politique qui s’est vue balayée par un ouragan nommé Wade Abdoulaye, qui, sous le traumatisme et les gestuels plus proches du balbutiement, tente par des soubresauts, cet ultime geste du coq dont on vient de séparer la tête du corps. Bien que mort, subitement, il se lève, esquisse des pas qui rappellent sa férocité d’antan. Mais c’est juste pour s’écrouler un peu plus loin. Pour toujours et à jamais.  
 
In fine, un peu pour parler comme, jadis, Birago Diop, les affamés des manifestations n’ont pas faim. Ils se lamentent tout bonnement de leur propre fin.  
 
Ahmed Khalifa NIASSE Ministre de la Nouvelle Capitale au cabinet du président de la République Président du présidium du Fap (Cap 21) 
 
LA GÉNÉRATION DU CONCRET ROMPT LE SILENCE SUR LA BATAILLE DE LA SUCCESSION « La voie des urnes est intangible» 
 
 
 
Article Par SERIGNE SALIOU SAMB ET PAPA SOULEYMANE KANDJI,  
 
Paru le Vendredi 9 Mai 2008 
 
 
Les gardiens de l’orthodoxie dans la dévolution du pouvoir n’ont pas à se faire des soucis. S’il advenait, comme l’intention lui est prêtée, que Karim Wade veuille succéder à son père, il irait briguer le suffrage de ses compatriotes. Car, sa conviction est faite que la voie des urnes constitue un acquis intangible qu’il est hors de question de remettre en cause.  
 
Les uns et les autres ne cessent d’épiloguer sur la voie que compte emprunter le patron de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci), M. Karim Wade, pour aller au … Sommet. Et la dernière «idée reçue», d’autres diront «simple vue de l’esprit», a été de le nommer au Sénat dont le titulaire est, d’après la Constitution, le dauphin du président de la République. Et le tour est joué. Pour couper court aux «interprétations hasardeuses et autres conjectures», les idéologues de la «Génération du concret» sont sortis, pour la première fois, de leur réserve. Et c’est pour marteler de manière tranchée : «Si Karim veut succéder à Wade, il ira labourer les circonscriptions électorales avec ses pieds, les mains sur le cœur et plein de projets dans la tête. Seul, le peuple souverain aura le dernier mot. Aucune broderie constitutionnelle ne passera. Il faut que cela soit dit et répété».  
 
«La République n’est pas une monarchie»  
 
Rappelant, afin que nul n’en ignore, que «la République n’est pas une monarchie», l’équipe de Karim Wade, prenant au rebond notre interrogation d’hier, (Et si Karim Wade héritait du Sénat ?), y va d’ailleurs d’une «vive exclamation» : «Karim n’héritera pas du Sénat : la République n’est pas un héritage» ! Mieux, nos interlocuteurs ont cru devoir remonter la machine du temps pour rappeler que «c’est par le fait d’un collège électoral spécial que le Président Senghor accéda, dix jours après l’adoption plénière de la première Constitution, celle du 26 août 1960, à la magistrature suprême». Vingt ans plus tard, «c’est le même manège qui a prospéré - après une haute couture constitutionnelle, celle de l’article 35 de la charte fondamentale de 1963 - pour qu’Abdou Diouf devienne président de la République».  
 
«La voie des urnes est un acquis intangible»  
 
Vu sous cet angle, les sherpas de Karim Wade ne s’étonnent pas outre mesure, que «le 1er janvier 1981, accompagné de son chauffeur, Diouf se rende au Palais de Justice». Comme s’il s’agissait d’une affaire banale, le greffier annonce l’affaire 3581 figurant sur le rôle : la prestation de serment du nouveau chef de l’Etat. Pour dire, en définitive, que «dans l’un comme dans l’autre cas, aucun d’eux n’est venu au pouvoir par la voie des urnes». Bref, il a fallu attendre mars 2000 pour que Me Abdoulaye Wade soit élu, du fait de la seule volonté populaire, président de la République. «La voie des urnes est un acquis intangible et absolu que nous n’entendons pas remettre en cause», jure Cheikh Diallo, le conseiller en communication de Karim Wade 
 
 
 
walf fadjri ; 
 
AVEC 300 MILLIARDS D’ARRIÉRÉS DE PAIEMENT AUX ENTREPRISES ET UNE INFLATION DE 5,9% Les «Jallarbistes» prévoient le pire au Sénégal 
 
 
 
Article Par Latir MANE,  
 
Paru le Vendredi 9 Mai 2008 
 
 
Cela va de mal en pis. Après l’annonce de cette crise alimentaire mondiale qui touche le Sénégal de plein fouet, il y en a une autre qui a été décrétée par les « Jallarbistes ». Celle-là est financière et elle est la conséquence «de dépenses publiques effectuées lors du sommet de la conférence islamique, et dont l’efficacité sur le développement est incertaine».  
 
Le secrétariat national de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt) s’est réuni avant-hier. Pour se pencher sur la crise multiforme qui frappe le Sénégal. Les camarades du Pr Abdoulaye Bathily déclarent dans le communiqué issu de cette rencontre, que le Sénégal est exposé à plusieurs crises. Et la dernière identifiée, reste la crise financière. Dont les conséquences «les plus fâcheuses et non les moindres, demeurent aujourd’hui des arriérés de paiement aux entreprises avoisinant 300 milliards et une inflation de 5,9%, alors que la moyenne communautaire en dehors de la Guinée-Bissau n’est que de 2,4% et que le maximum admis dans les critères de convergence est de 3%», lit-on dans le communiqué. Et pour les « Jallarbistes », cette crise a été causée par les dépenses publiques effectuées lors du sommet de la conférence islamique, et «dont l’efficacité sur le développement est incertaine». Parmi les conséquences de la crise financière qui frappe le Sénégal, la Ld a aussi évoqué les structures hospitalières comme Le Dantec et Abbass Ndao, qui sont plongées dans des difficultés injustifiées, marquées par l’insuffisance de matériels de travail et d’intervention.  
 
Revenant sur la crise alimentaire qui est mondiale, les « Jallarbistes » signalent que «la situation vécue au Sénégal est davantage le résultat d’errements de la politique agricole du gouvernement, de son imprévoyance et de ses certitudes passionnées, qui ont finalement déconstruit toutes les filières qui s’étaient édifiées dans la durée sur la base d’une expertise éprouvée et dans la concertation avec les acteurs et les partenaires». Ils proposent à Wade de s’attaquer «à l’urgence, par la fourniture de vivres en quantité, à la place des 5kg de riz par personne, de semences, d’engrais et autres intrants, aux populations rurales les plus modestes et par la préparation rigoureuse de la prochaine campagne». Mais aussi «de mettre sérieusement l’accent sur l’agriculture vivrière, qu’il faudrait désormais protéger contre la concurrence débridée des produits d’importation qui la déstabilisent et qui découragent les producteurs locaux en les empêchant de percevoir la juste rémunération de leurs efforts».  
 
5EME SESSION ORDINAIRE DU CNDS 
 
Quel mouvement social face au contexte économique mondial ?Par Moctar DIENG | SUD QUOTIDIEN | vendredi 9 mai 2008  
 
 
La cinquième session ordinaire du Comité national du dialogue social (Cnds) s’est ouverte hier, jeudi 08 mai, à Dakar. Au menu des échanges qui ont réuni des participants de divers horizons et qui doivent se dérouler sur toute la semaine du 08 au 16 mai, on retrouve les questionnements relatifs au statut, enjeux et perspective du mouvement social face au contexte économique mondial. 
 
Quelque cinq années après sa création avec pour objectif principal de créer les conditions d’un apaisement du champ social, voire de parfaire les modalités de la concertation constructive entre les divers partenaires sociaux, le Comité national du dialogue social (Cnds) a entamé depuis hier, à Dakar, sa énième session ordinaire. Cinquième du genre, la rencontre qui se déroule du 08 au 16 mai entend passer en revue les diverses interrelations du mouvement social avec le contexte économique mondial tout en mettant en relief les enjeux et autres perspectives en jeu. Le conclave qui réunit ainsi depuis hier une palette de personnes-ressources et de participants issus aussi bien des organismes internationaux comme le Bit, du ministère de la Fonction publique que des institutions tripartites, sera centré sur des communications de haute volée. Des communications ayant trait autant au type de leadership syndical pour la conduite du mouvement social, au système de négociation collective face au contexte économique mondial, qu’au type de partenariat pour une politique de création et de distribution des richesses. 
 
Présidant la cérémonie d’ouverture de la cinquième session ordinaire du Cnds, le ministre de la Fonction publique Innocence Ntap Ndiaye, a souligné que le conclave du Comité national du dialogue social (Cnds), « marque une étape importante dans l’évolution » de cette structure qu’elle souhaite avoir d’ailleurs comme « cabinet-conseil » de son département. Face au contexte économique, le ministre a par ailleurs souligné la nécessité de revisiter le rôle des mouvements sociaux qui doivent selon elle « privilégier l’expertise dans la prise de décision ». Pour sa part, le président du Cnds Youssoufa Wade qui a précisé que « ces sessions du comité national restent des moments privilégiés de réflexion, de dialogue et d’échange sur des questions d’actualité » a souligné que, face au contexte économique et ses répercussions sociales, « l’enjeu est de faire la paix sociale » tout en garantissant un environnement favorable à la production de biens et de services. 
 
Toute chose à laquelle a largement souscrit le représentant du Bureau sous-régional de l’OIT pour le Sahel, Dramane Haïdara, qui a affirmé que le Cnds a su « poser les bonnes questions » en abordant la problématique du contexte économique et social. La cinquième session ordinaire du Comité national du dialogue social (Cnds) prend fin le 16 mai prochain. 
 
Réforme des institutions judiciaires : Pour une Cour des comptes à la crédibilité retrouvée 
 
L’Assemblée nationale a voté, dernièrement, une loi portant réforme de l’organisation judiciaire, qui restaure la Cour suprême sous une nouvelle formule, parce que amputée du juge constitutionnel et du juge des comptes. Cette loi traduit la volonté du président de la République qui, après avoir constaté l’inefficacité du Conseil d’Etat, l’avait exprimée au cours de la cérémonie de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux.  
 
Cette décision qui paraît logique et justifiée, si on se fonde sur cet argument de l’inefficacité, est tout de même regrettable, si on sait le rôle et la place du droit administratif dans l’approfondissement de la démocratie. Lors de sa création en 1992, le Conseil d’Etat comprenait deux sections : la section des recours pour excès de pouvoir et la section des comptes. Cette dernière, qui avait en son sein la Commission de vérification et de contrôle des entreprises publiques, va devenir, par la Loi 99 70 du 17 février 1999, la Cour des comptes. On peut constater que l’inefficacité semble être une maladie congénitale qui n’a pas non plus épargné cette dernière.  
 
Malgré ses missions définies dans la Loi organique, la Cour des comptes semble sombrer dans un coma profond et ne se réveille que lors de la publication de son Rapport annuel. L’analyse de ces rapports qui relatent les activités de l’institution, laisse apparaître une inefficacité qu’on semble vouloir dissimuler dans des considérations générales. La lecture des rapports qui retracent les activités de la Cour pour les années 2000, 2001, 2002, 2003 et 2004, amène à faire quelques constats qui permettent de détecter cette inefficacité de la Cour : Les deux Chambres que sont la Chambre des affaires budgétaires et financières et la Chambre des affaires administratives et de collectivités locales semblent ne pas fonctionner, en prenant comme argument des difficultés dans la production des comptes par les services du Trésor comme pour faire croire que si cela ne marche pas, c’est l’autre. On veut faire croire que les problèmes qui se posent dans la production des comptes n’ont pas de solutions juridiques, pour masquer leur immobilisme et leur incompétence.  
 
Les cas de gestion évoqués dans les rapports proviennent de la Commission de vérification et de contrôle des entreprises publiques qui ont pour tradition de produire des rapports depuis la Cour suprême. Cette commission, dont les rapports et conclusions faisaient autorité en matière de contrôle et de gestion des entreprises et établissements publics, a perdu son lustre d’antan.  
 
* La Cour ne travaille que sur des gestions anciennes de dix ans ou plus (1997, 1998, 1999). * Le rapport ne permet pas d’apprécier la Cour des comptes dans la mesure où le programme annuel n’est pas publié. Ce qui aurait permis une évaluation objective de son efficacité.  
 
* La Cour ne publie que les fautes commises par les autres administrations, alors que nous avions appris dans le quotidien Wal Fadjri n°3802, du vendredi 12 novembre 2004 avec un titre prémonitoire, «Ce rapport accablant que les juges ne publieront pas», que l’administration de la Cour avec à sa tête son Président, se livrait aux mêmes pratiques de mauvaise gestion et de non-respect des règles que la Cour dénonce pour les autres. Espérons que dans les autres Rapports publics, la Cour aura le courage de publier ce rapport ou les autres qui vont suivre, concernant l’utilisation des fonds qui lui sont alloués. Ce serait, non seulement un gage de transparence mais aussi un exemple aux autres pour le respect du principe de l’obligation de rendre compte, énoncé dans la Déclaration des droits de l’Homme et que la Cour affiche si fièrement dans la page web de son site. En tout cas, il est inadmissible que la Cour des comptes puisse dénoncer les autres administrations, alors que les mêmes fautes ou peut-être d’autres plus graves commises au sein de l’institution sont passées sous silence. Des procédures dont le déclenchement est annoncé dans un Rapport ne se clôturent pas à la sortie des Rapports suivants. Exemple : à la page 24 du Rapport public 2004, il écrit que : «Le commissaire du Droit près la Cour des comptes a été saisi aux fins de déférer, devant la Chambre de discipline financière, les ancien et actuel maires de Dakar Messieurs Mamadou Diop et Pape Diop, pour fautes constatées lors du contrôle du contrat de gestion du stationnement payant liant la ville de Dakar à la Sages.» Jusqu’à maintenant, on ne sait pas la décision de la Cour.  
 
* La publication de ce Rapport annuel apparaît donc plus comme un rituel protocolaire et un show médiatique qu’un compte rendu objectif des activités d’une institution, dont une des missions principales est de veiller au bon emploi des ressources, à la transparence et à la promotion de l’obligation de rendre compte. La Cour devrait pouvoir publier pour permettre d’apprécier ses activités et son efficacité, le nombre de comptes reçus, leur date de réception, la décision rendue (sa date, sa nature etc.).  
 
Deux raisons doivent amener l’Etat à repenser la Cour des comptes, tant dans son fonctionnement que dans le choix des hommes et femmes qui doivent l’animer.  
 
La première raison est la crédibilité de son Président.  
 
Une juridiction de contrôle doit être dirigée par une personne dont la probité et l’intégrité ne souffrent d’aucun doute. Deux faits montrent que la crédibilité de l’actuel Président peut être remise en cause.  
 
Le premier fait est le passé professionnel du Président. Inspecteur de Trésor de formation, il a exercé les fonctions de comptable (payeur général et receveur général) avant d’autres fonctions au ministère des Finances, puis nommé Président de la 2e section des comptes du Conseil d’Etat, qui est l’ancêtre de la Cour des comptes. Le problème est qu’il n’a jamais rendu les comptes de ses gestions, ou du moins ceux-ci n’ont pas fait l’objet de jugement avant sa nomination comme Président de section. Dès lors, on peut se poser la question : quel sort a été réservé à ces comptes ? A-t-il eu quitus de ces gestions ? En tous cas, le sort réservé au Rapport évoqué plus haut publié par la presse, peut rendre plus d’un sceptique quant au traitement de ces comptes et remettre en cause sa crédibilité vis-à-vis des comptables.  
 
Le second fait est l’implication du Président de la Cour dans des actes de mauvaise gestion de la Cour et de violation de la réglementation relevée dans des rapports élaborés par la Cour et diffusés par la presse. Deux rapports de la Cour ont relevé un certain nombre d’actes de mauvaise gestion commis par le président et qui sont passibles de sa traduction devant la Chambre de discipline financière. Le Rapport cité plus haut soulève des fautes de gestion et l’autre rapport l’incriminait dans un problème d’ameublement de sa villa de fonction. On espère que ces deux Rapports seront publiés dans le prochain Rapport public de la Cour.  
 
La presse avait révélé, il y a quelques mois, que le président s’est approprié six (06) (excusez du peu) véhicules de la Cour, qu’il a gardé chez lui pour ses besoins personnels et ceux de la famille, alors que la réglementation ne lui donne droit qu’à un véhicule de fonction. Quel-ques jours après, on annonce qu’il a affecté des véhicules administratifs à des magistrats qui n’y ont pas droit, selon les dispositions actuelles de la réglementation. Comme si cette affectation était fondée sur une intention de faire taire les autres sur son cas révélé par la presse.  
 
Voilà autant de faits qui mettent en cause la crédibilité d’un homme qui, compte tenu de sa fonction, devait incarner le respect de la réglementation afin de pouvoir donner des leçons de bonne gestion aux autres administrations.  
 
C’est peut-être ce manque de crédibilité qui a amené les anciens directeurs généraux de la Sicap et du Cices, à traiter sans coup férir la Cour, qui avait épinglé leurs gestions, de tous les noms d’oiseaux, assurés qu’ils sont que ce n’est pas l’actuel président qui pourrait les inquiéter.  
 
La seconde raison est le manque d’expertise et le statut des magistrats vérificateurs. Le recrutement des magistrats de la Cour pose deux problèmes majeurs : celui de l’expertise et celui de leur statut. En ouvrant le recrutement à tous les agents de la hiérarchie A, l’article 52 de la Loi organique sur la Cour des Comptes a permis à des fonctionnaires soucieux de bénéficier d’un statut plus avantageux (ce qui est parfaitement légitime), à faire le concours et accéder à un corps dont ni leur formation initiale, ni leur diplôme professionnel ne répondent au profil de l’emploi et aux exigences de la profession. Ainsi, les magistrats de la Cour sont issus, pour la plupart, du corps des enseignants et de celui des administrateurs civils. Aucun cadre venant de l’administration financière, qui devait être le vivier pour le recrutement, n’est à la Cour, à l’exception du Président de la Cour et du Président de la Commission (qui sont amortis pour apporter un dynamisme intellectuel et professionnel indispensable à la Cour).  
 
La première conséquence de cette situation est la paralysie fonctionnelle de la Cour. Un homme qui n’est pas formé dans un métier ne peut pas, quelle que soit sa bonne volonté, l’exercer avec le professionnalisme que requiert la fonction de vérificateur. C’est pourquoi, depuis sa mise en place, il y a dix ans, la Cour n’a rendu que quelques arrêts provisoires dont la qualité théorique et juridique rend perplexe plus d’un professionnel de Droit financier et de la Comptabilité publique, et démontre, une fois de plus, la carence professionnelle des magistrats vérificateurs. Celui qui s’intéresse à l’évolution du contrôle des comptes dans notre pays sait que la Cvccep a perdu son lustre d’antan, car jusqu’à la mise en place de la Cour, il y avait une expertise avérée d’un rapporteur général qui était membre des plus grands cabinets d’experts comptables français. Il était assisté par de jeunes rapporteurs particuliers sortis des grandes écoles françaises et de commissaires sénégalais qui étaient, généralement, des stagiaires comptables dans les cabinets dakarois (beaucoup de ces anciens tiennent de grands cabinets dans notre pays). Etaient joints à ceux-là, des magistrats de la Cour suprême et un conseiller maître de la Cour des comptes française qui exerçait les fonctions de Président.  
 
C’est l’héritage de cette expertise qui pourrait expliquer qu’elle soit la seule Chambre dont les rapports fleurissent les pages des Rapports publics de la Cour.  
 
Aujourd’hui, la Cvccep n’a plus cette expertise, car aucun des membres n’a la formation requise pour exercer les fonctions qu’ils occupent. Les commissaires contractuels qui exercent sont des diplômés en Comptabilité et sont placés sous l’autorité de personnes qui n’ont ni formation juridique, ni comptable.  
 
La seconde conséquence est que les magistrats vérificateurs sont plus préoccupés par leur situation de statutaire. C’est pourquoi, malgré les avantages consentis par l’Etat pour la magistrature à laquelle ils sont assimilés, en plus d’un fonds commun propre à la Cour, qui leur alloue des indemnités trimestrielles très substantielles, ils ont proposé au ministre des Finances des projets de texte pour une augmentation de leurs indemnités et pour en créer d’autres.  
 
Ces propositions, dont l’indécence a heurté les cadres du ministère des Finances, feront du moins gradé magistrat de la Cour, le fonctionnaire le mieux payé du pays, si on le compare aux autres administrations, y compris les juges du judiciaire. Et cela, en plus des avantages en nature (voiture et logement de fonction, passeport diplomatique etc.).  
 
Ce qui est inquiétant, c’est comment le Président de la Cour des comptes, qui est un homme d’expérience qui a été par le passé un responsable du ministère de l’Economie et des Finances, peut porter ses revendications irréalistes et à la limite de l’indécence, devant les cadres du ministère des Finances ? Les syndicalistes qui négociaient au temps des socialistes ont en mémoire la ligne dure des responsables de ce département contre toute forme d’augmentation des salaires et autres indemnités.  
 
Cette position peut traduire une volonté de mettre mal à l’aise le ministère des Finances et le gouvernement ; ou celui d’en bénéficier lui-même, compte tenu du fait qu’il ne doit pas être loin peut-être de faire valoir ses droits à la retraite, ou un manque d’autorité vis-à-vis des magistrats qui sont beaucoup plus prompts à se faire entendre pour des revendications matérielles, et qui n’hésitent pas à porter devant l’opinion des fautes relevées dans la gestion de la Cour.  
 
Ce manque d’autorité et cette tendance syndicaliste de certains magistrats de la Cour des comptes peuvent se lire à travers l’activisme et les manquements vis-à-vis de l’autorité du président de l’Ums, qui est un magistrat de la Cour des comptes, dont les sorties à travers la presse rompent d’avec les traditions de discrétion et d’efficacité propres aux fonctions judiciaires et qui font la noblesse du métier de juge. L’histoire des coups de poings entre deux conseillers de la Cour, qui a abouti devant la barre de la Cour de cassation, est une autre illustration de cette absence d’autorité qui, certainement, est l’une des causes d’une probable atmosphère de travail malsaine, qui a conduit des responsables à se donner ainsi en spectacle.  
 
En intégrant les magistrats vérificateurs, le législateur a créé une situation inédite dans la magistrature. C’est au Sénégal qu’on trouve des magistrats qui ne peuvent justifier d’un cursus normal de formation académique allant du primaire au supérieur. Certains ont accédé à la hiérarchie A par le biais des concours professionnels, ils sont intégrés dans le corps des magistrats sans aucune formation en Droit, ni en Finances publiques. D’autres, qui ont certes des diplômes de l’enseignement supérieur, n’ont pas reçu de formation de magistrat, à l’exception de quelques-uns qui étaient des magistrats des tribunaux. Les patrons qui dirigent les Chambres sont aussi dans la même situation, de même que le Président de la Cour.  
 
Faire de ces personnes des magistrats et leur demander de diriger des juridictions et de rendre des décisions de justice, c’est vraiment demander à un charretier de piloter un avion. Quelle que soit la spécialisation d’une juridiction, les décisions qu’elle rend sont des décisions de justice qui peuvent mettre en cause l’honorabilité des citoyens.  
 
Avant d’être une juridiction spécialisée, la Cour des comptes est un lieu où le Droit doit être dit et bien dit, parce que naviguant entre le droit et les finances, deux domaines complexes dans lesquels une mauvaise connaissance des textes peut avoir des conséquences dommageables sur des intérêts privés ou sur des intérêts publics.  
 
Comment peut-on rédiger un arrêt sans avoir les bases de la technique de rédaction d’arrêt ou les rudiments juridiques nécessaires à la motivation. Les spécialistes et autres chercheurs et étudiants espèrent une publication prochaine d’un recueil des arrêts, décisions ou avis de la Cour des comptes. On peut espérer, comme la Cour va fêter en 2009 son dixième anniversaire, que ce sera le cadeau d’anniversaire qu’il offrira aux étudiants et autres universitaires. On peut prier pour éviter des indigestions juridiques. En tout cas, le défunt Conseil d’Etat nous a servi l’entrée, en cassant les arrêts rendus par la Chambre de discipline financière dont il était juge de cassation. (cf. Rapport public du Conseil d’Etat).  
 
La Cour des comptes, dont la création avait suscité beaucoup d’espoirs au niveau de l’Etat, des bailleurs de fonds et des populations, semble inefficace et n’est pas en mesure d’accomplir les missions qui lui sont assignées. A l’heure où partout le contrôle de l’action publique est devenu une exigence de la démocratie, la Cour des comptes se morfond dans un archaïsme et un immobilisme administratifs qui résultent de l’action combinée de textes mal faits et d’une mauvaise gestion administrative et professionnelle des hommes qui en ont la charge.  
 
Dans ces moments de raréfaction de ressources et de détermination des grands choix de gestion économique du pays dans lesquels la bonne gouvernance et la transparence sont des éléments essentiels, la Cour des comptes devait être un appui important pour l’Etat et les partenaires au développement, par des avis, des contrôles et des évaluations des politiques publiques définies et exécutées. C’est ce qui se fait dans beaucoup de pays où le Parlement et le Gouvernement sollicitent des réflexions des institutions de contrôle sur les politiques publiques et les options économiques et sociales.  
 
Il est plus que nécessaire et urgent pour parachever la réforme des institutions judiciaires, même si on ne revient pas pour intégrer la Cour des comptes dans la nouvelle Cour suprême, de réformer la Cour des comptes à travers de nouveaux textes qui ne doivent pas être l’émanation de la Cour elle-même, mais le résultat d’une étude neutre et objective qui partira d’une évaluation de la Cour actuelle. Pour éviter une politisation du débat sur la réforme de la Cour des comptes qui peut être le fondement d’une réforme plus globale des structures de contrôle, l’Etat peut créer une commission mixte d’experts et de parlementaires ou saisir la Cour des comptes de l’Uemoa pour une évaluation objective de la Cour des comptes.  
 
Cette évaluation peut être un audit de la gestion des moyens mis à sa disposition, de l’organisation et du fonctionnement des procédures, du statut des personnels (vérificateurs, assistants etc.), bref, un audit du management financier et technique de l’institution. Il est évident qu’une telle évaluation mettra en évidence beaucoup de problèmes qui font obstacle à l’émergence d’une véritable institution de contrôle victime de l’amateurisme professionnel et de la mauvaise gestion de ces dirigeants. L’étude de l’évolution du budget à partir des données contenues dans les différents rapports publics prouve que des moyens financiers importants sont consentis par l’Etat et les bailleurs de fonds, mais il est regrettable de constater que les résultats sont faibles. La Cour des comptes ne doit pas être un refuge pour des fonctionnaires en quête d’un meilleur statut ou pour des gérontocrates dont le seul souci est d’améliorer leurs conditions de vie à leur retraite.  
 
Massamba GUEYE - Juriste Parcelles Assainies U-15 Dakar  
 
MODIFICATIONS / CONSTITUTION - Douze modifications en sept ans : Quand Me Wade défigure sa Constitution 
 
Le régime de l’alternance a battu encore un record. Douze modifications de la Constitution en sept ans, alors que celle de 1963 n’avait été touchée que quatre fois lorsqu’elle avait le même âge. Pourtant, Me Wade qui a proposé le Texte y tenait tellement qu’il n’a pu tolérer la critique de Amath Dansokho qui finira par quitter le gouvernement. Aujourd’hui, les articles de la Constitution sont modifiés, mais ils ne peuvent pas entrer en vigueur.  
 
Qu’est devenue la Constitution du Sénégal soumise à la voie référendaire, en 2001, un an après l’alternance ? Cette question se pose malheureusement aujourd’hui, au vu des touches et retouches tout azimut qui sont intervenues depuis son adoption, le 22 janvier 2001. Au total, douze modifications. En sept ans, seulement. Lors du référendum de 2001, qui a consacré ladite charte, le peuple avait plébiscité sans condition le projet que lui a soumis le tout nouveau Président Wade élu un an avant, et à qui les Sénégalais ont confié, en même temps, tous les moyens juridiques pour réussir l’alternance tant voulue. Seulement voilà : les nouveaux hommes aux affaires agissent comme si cette Constitution, qu’ils ont eux-mêmes proposée, ne leur convient pas. Ou plutôt, elle ne les convient plus. En tout cas, le régime libéral, faisant de la règle de droit qui stipule qu’en matière de révision constitutionnelle, le principe, c’est le référendum, comme l’explique le Pr Abdoulaye Dièye (voir par ailleurs), modifie la Loi fondamentale en passant par l’Assemblée nationale. Et cela, en fonction des intérêts ponctuels, politiques ou électoralistes, s’insurge souvent l’opposition.  
 
La première modification date du 9 mai 2003 alors que la Constitution n’a que deux ans. Les députés qui se sont réunis ce jour, pour satisfaire le souhait du chef de l’Etat voulant créer un Conseil de la République, ont «ajouté après l’article 87, un titre 7-1 rédigé ainsi qu’il suit : «Le Conseil de la République pour des affaires économiques et sociales, en abrégé Conseil de la République, constitue, auprès des pouvoirs publics, une assemblée consultative.»  
 
Cette institution créée est confiée à l’allié du régime, Me Mbaye Jacques Diop, qui fusionne sa formation politique, le Ppc (Parti pour le progrès et la citoyenneté) avec le Pds. Hélas, cette institution fera long feu. Quelques années plus tard, le 27 novembre 2007, les parlementaires sont convoqués pour supprimer le Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales avec une nouvelle modification de la Constitution. «Les disposition du titre 7-1 modifiée relatives au Craes sont abrogées, entraînant d’office la suppression de l’institution.» Ainsi, les biens du Craes sont dévolus au ministère de l’Economie et des Finances en vue d’une affectation ultérieure.  
 
Les humeurs exprimées sur la Charte fondamentale concernant le Craes ne s’arrêtent pas là. Plus tard, le 27 novembre 2007, l’Hémicycle, présidé ce jour par le Pr Iba Der Thiam, réaménage l’article modifié, et les mots «Conseil économique et social» sont insérés après les mots «le Gouvernement». Et les prérogatives dévolues à la défunte Craes reviennent au Conseil économique et social qui devient, «auprès des pouvoirs publics, une Assemblée consultative disposant d’une expertise dans les domaines économique, social et culturel».  
 
L’ASSEMBLEE, ROULEAU COMPRESSEUR  
 
Ensuite, le chef de l’Etat, détenteur d’une majorité fonctionnant comme un rouleau compresseur à l’Assemblée nationale, décide de ressusciter le Sénat. Une Chambre que lui-même, Me Wade, avait supprimé avec la nouvelle Constitution. Malgré les mises en garde de l’opposition et des membres de la société civile sur le coût de cette institution et son inopportunité dans un Sénégal, secoué par la conjoncture et la forte pression de la demande sociale, le Sénat est consacré par une modification de la Constitution. «L’Assemblée nationale, après en avoir délibéré, a adopté en sa séance du mercredi 31 janvier 2007, et à la majorité des 3/5 des membres la composant, la loi dont la teneur suit : Article premier, A l’article 6 de la Constitution, les mots «Assemblée nationale» sont remplacés par les mots : «le Parlement et deux Assemblées : l’Assemblée nationale et le Sénat.» Le texte tonne au rythme du vote mécanique dont font montre les députés libéraux, largement majoritaires. Le même texte organise, pour l’instant, la suppléance du président de la République. Il dit dans son deuxième article : «Toutefois, en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, la suppléance du président de la République est assurée par le président du Sénat ou, s’il est lui-même empêché, par l’un des vice-présidents du Sénat, dans l’ordre de préséance.» Précision : à l’époque, Pape Diop était président de l’Assemblée nationale et les multiples accusations qui faisaient de lui un cacique de Idrissa Seck, ancien Premier ministre en bisbilles avec son «père spirituel», le Président Wade, n’ont pas heurté ses relations avec ce dernier. Donc, Pape Diop qui est le président de l’Assemblée assure la suppléance de Me Wade, en cas d’empêchement. Mais, quelque temps après, des élections législatives seront organisées et se tiendront en dépit du «boycott actif de l’opposition dite significative». L’Hémicycle deviendra encore plus «bleu». Macky Sall va remplacer Pape Diop, lui-même annoncé au prochain Sénat. Mais, avant l’installation de la nouvelle Assemblée nationale élue le 3 juin 2007, les tenants du pouvoir ressentent encore le besoin de modifier la Constitution.  
 
PAPE ET LA SUPPLEANCE DU PRESIDENT  
 
Cette fois-ci, les gens du pouvoir vont retoucher la suppléance du chef de l’Etat qui va muter avec l’ancien président de l’Assemblée nationale, Pape Diop. Ainsi, le 15 mai 2007, la Constitution est modifiée ainsi qu’il suit : «L’article 39 est remplacé par les dispositions suivantes : En cas de démission, d’empêchement définitif ou de décès, le président de la République est suppléé par le président du Sénat. Celui-ci organise les élections dans les délais prévus à l’article 31.» Pour l’anecdote, on se rappelle du jour de l’ouverture de la première session de l’Assemblée nouvellement élue. Après les discours d’ouverture, et la mise sur pied du bureau d’âge qui allait installer Macky Sall à la tête de l’Hémicycle, les libéraux se retirent. Quand ils sont revenus, le député Aminata Tall, maire de Diourbel, annoncée comme vice présidente se désiste. Aidée par des organisations de femmes, l’égérie lorgnait le fauteuil de président du Sénat. Alors, après qu’elle a refusé le poste de vice-président à l’Assemblée, Pape Diop convoque sur-le-champ les journalistes pour dire en substance : «C’est moi que le Président Wade a promis le poste de président du Sénat.»  
 
L’INCOMPETENCE DU JUGE CONSTITUTIONNEL  
 
Difficile, au regard de tout cela de ne pas penser que les différentes modifications de la loi fondamentale du pays ne sont animés par que des préoccupations politiciennes. Pourtant, d’après le constitutionnaliste Abdoulaye Dièye, la Constitution a prévu ces modifications, mais elles ne doivent motivées que par le souci de renforcer les fondements de la Démocratie. C’est pourquoi, dans les démocraties avancées comme aux Etats-Unis, la Constitution a duré un siècle et n’a pratiquement jamais connu de modification. Même le Bénin est un exemple dans ce domaine. Le juge constitutionnel béninois s’est farouchement opposé aux législateurs, quand il s’est agi de proroger le mandat des députés.  
 
L’ALTERNANCE A FAIT EN 7 ANS CE QUE LES SOCIALISTES N’ONT PAS FAIT EN 38 ANS  
 
Mais, au Sénégal, le juge constitutionnel se déclare souvent incompétent. Pourtant, la matière ne manque pas. Le 16 décembre 2005, par dérogation, «l’alinéa premier de l’article 60 de la Constitution, le mandat des députés élus à l’issue des élections du 29 avril est prorogé pour être renouvelé le même jour que l’élection présidentielle en 2007». Et, cela passe comme lettre à la poste. Pourtant, Me Wade tenait tellement à cette Constitution adoptée le 22 janvier 2001. Amath Dansokho, leader du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) était encore allié du régime lors de la conception de ladite Constitution. Mais c’est son opposition à ce projet qui lui a valu sa sortie du gouvernement de l’Alternance. M. Dansokho se rappelle : «c’était en Conseil des ministres. Me Wade savait que je n’étais pas d’accord avec lui. Alors tout en me regardant, il dit : «la Constitution est prête pour être soumise au référendum, si vous n’êtes pas d’accord, vous tirez les conséquences». Et Dansokho claqua la porte du gouvernement et du régime qu’il avait tant aidé à mettre en place. Il sera suivi par Moustapha Niasse plus tard et de Abdoulaye Bathily. Les libéraux qui sont aujourd’hui les seuls maîtres à bord n’hésitent pas à toucher aux lois constitutionnelles sans trembler. C’est ainsi qu’ils vont reporter une seconde fois le mandat des députés comme ils vont permettre sans état d’âme le jugement de l’ancien Président tchadien Hissèn Habré par la législation sénégalaise.  
 
Les modifications sont tellement nombreuses qu’on est tenté de faire la comparaison avec l’ancienne Constitution de 1963 que Wade a remplacée en 2001. Hélas, on se rend compte que les socialistes renversés en 2000 ont fait mieux. C’est-à-dire qu’en sept ans, les libéraux ont plus tripatouillé la Constitution que les socialistes en 38 ans. Le constitutionnaliste Abdoulaye Dièye se rappelle : «Il y a eu 20 modifications de 1963 à 2001. Quand la Constitution de 1963 avait l’âge de celle de 2001, c’est-à-dire 7 ans, elle n’a été révisée qu’à trois reprises.» Faut-il en rire ou en pleurer ?  
 
CINQ MODIFICATIONS ; AUCUNE PROMULGATION  
 
Parmi les douze modifications de la Constitution, les cinq lois ne sont pas encore entrées en vigueur. Nébuleux ! En effet, depuis la création du Sénat, les lois constitutionnelles souffrent d’effectivité. Le constitutionnaliste Abdoulaye Dièye explique : «Avec le Sénat, il y a le changement de la donne : il faut d’abord adopter au niveau de l’Assemblée nationale et ensuite remettre au Sénat pour adoption.» En réalité, c’est le congrès qui adopte les lois constitutionnelles, poursuit M. Dièye. Il faut que les deux Chambres se réunissent pour approuver le texte, avant que celui-ci ne soit promulgué. Or, le Parlement tarde à être convoqué. Du coup, la loi créant le Conseil économique et social comme celle supprimant le Craes ne sont pas effectifs. On peut continuer de croire que le Craes… C’est le même cas avec la Loi, soutenue avec beaucoup de bruits, par le chef de l’Etat et relative à la parité. «La loi favorise l’égal accès des femmes aux mandats et fonctions.» Cette disposition «insérée», après l’alinéa 4 de l’article 7 de la Constitution tarde à entrer en vigueur. Comme d’ailleurs la loi supprimant le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation remplacée par la Cour suprême.  
 
Le retard de l’entrée en vigueur de ces lois est fondamentalement lié à l’absence de réunion du Congrès. L’on s’interroge sur les véritables motivations des autorités qui tardent à convoquer ce Parlement. La seule fois que le Congrès s’est réuni, c’était au Cices, quand il s’agissait pour le Premier ministre, Adjibou Soumaré d’expliquer la stratégie du chef de l’Etat face à la conjoncture. Les parlementaires avaient alors ovationné «la ponction des salaires» pour «un élan de solidarité nationale». Depuis, le congrès se tait. Certains observateurs trouvent que c’est une manière de bloquer les institutions pour légitimer une probable dissolution de l’Assemblée nationale dans le but de se débarrasser d’un allié devenu encombrant, en l’occurrence son président, Macky Sall. Ce qui est constant dans cette histoire, c’est que le pays se retrouve dans une situation nébuleuse. On ne sait à qui du Craes ou du Conseil économique et social, il faut se fier. Ou encore s’il faut s’adresser à la cour suprême ou au Conseil d’Etat ou encore à la Cour suprême…  
 
Cheikh Fadel BARRO  
 
Pr Abdoulaye DIEYE, Constitutionnaliste à l’Université de Dakar : «La vocation d’une Constitution est de rester le plus longtemps possible» 
 
Abdoulaye Dièye, spécialiste du droit constitutionnel, regrette, ici, les révisions répétitives de la Loi fondamentale. Il pense que ces modifications ne sont pas intervenues dans le sens de renforcer l’Etat de droit dans le pays.  
 
On a constaté que la Constitution votée en 2001 a été modifiée 12 fois en sept ans d’existence. Quels effets ont ces modifications ?  
 
La vocation d’une Constitution est de rester le plus longtemps possible. C’est pourquoi on a ce qu’on appelle la rigidité constitutionnelle. La rigidité constitutionnelle consiste à mettre en place des règles pour que la Constitution ne soit pas révisée facilement. La Constitution n’est quand même pas le Coran, ni la Bible ; on doit pouvoir la réviser, mais il ne faut pas s’inscrire dans une logique de révisions répétées. Ça dénature la Constitution.  
 
Est-ce que ce ne sont pas des préoccupations politiques qui motivent les modifications ?  
 
C’est ça le problème. La vocation normale d’une révision est d’adapter la Constitution aux circonstances qui peuvent changer. A un moment donné, on ne voulait pas de Premier ministre, on a révisé la Constitution à cet effet. On voit, malheureusement, au Sénégal une instrumentalisation de la Constitution à des fins purement politiciennes. Ce qui n’est pas bon pour une démocratie.  
 
Est-ce que ces modifications répétitives ne démontrent pas la fragilité de la conception du Texte au départ ?  
 
La Constitution a prévu les règles de sa modification ; autrement dit des règles relativement difficiles comme une procédure de dérogation du Droit commun. Le problème en Afrique, au Sénégal en particulier, c’est que le parti au pouvoir dispose d’une majorité écrasante. Ce qui lui permet de modifier la Constitution quand il veut. On peut mettre en place une procédure compliquée, mais on ne peut pas aller au-delà d’une majorité qualifiée pour réviser la Constitution. Il se trouve que le parti au pouvoir dispose d’une majorité qualifiée. Il n’y a que la culture démocratique et cette volonté d’approfondir la démocratie qui puisse être le rempart à ces révisions répétées. Malheureusement, ce n’est pas le cas, parce qu’on s’inscrit dans une logique d’instrumentalisation. Et dans ce cadre, on n’a plus comme but l’approfondissement de l’Etat de droit et on prend la Constitution comme un instrument politique pour régler un problème ponctuel. Vous ne verrez jamais ces genres de pratiques dans des pays démocratiques. La Constitution américaine a deux siècles d’existence, parce qu’elle date de 1787, et elle n’a pas été révisée plus de trente fois.  
 
Notre juge constitutionnel est-il interpellé ?  
 
Il est interpellé à plus d’un titre parce que je persiste à croire que si cette révision est aussi banalisée, le juge constitutionnel a une grosse part de responsabilité dans cette histoire. C’est le juge constitutionnel qui a facilité la procédure de révision en disant que, dès l’instant qu’on adopte une majorité des 3/5, c’est en même temps l’adoption et l’approbation. Or, tout le monde sait que la procédure de révision comporte trois étapes : il y a l’initiative, l’adoption et l’approbation. Depuis lors, on ne se réunit qu’une seule fois pour approuver et adopter (…)  
 
Cheikh Fadel BARRO  
 
DOCUMENT - L’Osiwa juge le changement de Constitution au Sénégal : Entre «rupture symbolique» et «continuité manifeste» 
 
L’Ong américaine Osiwa, dans un Rapport publié ce mois de mai, explique comment le changement de Constitution au Sénégal a été vain. La rupture qui a motivé la nouvelle Constitution était plutôt politique.  
 
L’étude américaine intitulée : «Sénégal, le secteur de la justice et de l’Etat de droit», et réalisée par l’Open society initiative (Osiwa) et Afrimap montre que la Constitution adoptée en 2001 n’est, en réalité, qu’une continuité de la précédente. En fait, «l’analyse du passage de la Constitution de 1963 à la Constitution de 2001 révèle dans l’ensemble, d’une part, une rupture symbolique et, d’autre part, une continuité manifeste». En effet, relève le Rapport, «la continuité est particulièrement remarquable au niveau de la distribution des pouvoirs qui se traduit par la reproduction du présidentialisme naguère décrié». Ainsi, il est noté que loin de la promesse d’un régime parlementaire annoncée en 2000, la nouvelle Constitution a plutôt reconduit la «primauté présidentielle» en conservant intacts le statut et les prérogatives du président de la République, «tels que fixés dans la Constitution» de 1963, fait remarquer le document.  
 
S’agissant de l’Assemblée nationale, ses attributions ont été reconduites, le réduisant dans la pratique «à une mission notariale de ratification des décisions du pouvoir exécutif».  
 
La continuité de la Constitution de 2001 par rapport à celle de 1963 est aussi remarquable «au niveau de la justice constitutionnelle qui se caractérise par son décalage par rapport à la dynamique démocratique. Des observateurs ont, notamment, regretté que l’élaboration de la nouvelle Constitution n’ait pas été mise à profit pour opérer une réforme en profondeur du Conseil constitutionnel».  
 
Si rupture il y a, c’est seulement au niveau de l’ambition des nouveaux tenants du pouvoir de «prouver le respect de la promesse de campagne de réformer les institutions», poursuit le document. En effet, le programme commun de la Coalition alternance 2000, qui a porté Me Wade au pouvoir, prévoyait, entre autres : (la) «dissolution de l’Assemblée nationale, (la) réforme de la Constitution par voie référendaire allant dans le sens d’une séparation effective des pouvoirs, (la) réforme du système judiciaire, (l’)audit sur la gestion de l’Etat». La Coalition alternative 2000 critiquait alors «le recul de la démocratie en raison de la suppression unilatérale par la majorité socialiste de l’Assemblée nationale, de la limitation des mandats présidentiels qui avait été adoptée par consensus national au niveau de la concertation des partis». Dans la mesure où il s’attaquait aux institutions du pays, un tel programme ne pouvait être mis en mouvement qu’à travers l’adoption d’une nouvelle Constitution, conclue-t-il. La Constitution du 22 janvier 2001 est donc le produit de la volonté du nouveau gouvernement issu des élections historiques de 2000 de réformer les institutions publiques de l’Etat. Donc, la rupture est symbolique et s’explique politiquement.  
 
En ce qui concerne les droits de l’Homme, «les règles telles qu’elles sont garanties par la Constitution demeurent, néanmoins, largement inappliquées au Sénégal», constate l’étude publiée en mai 2008. Et la raison se trouve dans «l’absence de mesures administratives, législatives ou politiques de mise en application». Pour exemple, le rapport cite «le principe d’égalité des genres et l’interdiction de toute forme de discrimination basée sur le sexe» pour dire qu’ils «sont sans importance pratique en l’absence des dispositions législatives et pratiques pour favoriser l’égalité substantielle des hommes et des femmes devant l’emploi, les traitements et l’impôt». C’est pourquoi, le rapport encourage une discrimination positive pour promouvoir la représentation des femmes dans les instances de décision.  
 
Cheikh Fadel BARRO  
 
ATTAQUES - Contre Jacques Diouf et les Ong : Wade reprend le même discours 
 
Et de deux pour le Président Wade. Après son discours du Lundi dernier, c’est par un entretien accordé à la Rts que Wade relance la polémique sur la Fao. Non sans inviter les Sénégalais à s’investir pour la réussite de la Grande offensive pour la nourriture et l’abondance (Goana).  
 
«J’ai élu Jacques Diouf.» Le président de la République persiste et signe. Dans sa seconde intervention en moins d’une semaine, il a repris les propos tenus, dimanche dernier, à l’encontre du directeur général de la fao, Jacques Diouf, en affirmant avoir usé de son influence auprès des présidents Obasanjo du Nigeria, Sarkozy de la France(sic !) et Bush des Etats-unis pour faire réélire le directeur de la Fao.  
 
Mais cette fois-ci, il est allé plus loin en menaçant de traduire l’organisation devant les tribunaux si elle ne change pas ses méthodes. Même s’il affirme n’avoir pas dirigé ses propos contre Jacques Diouf intuiti personae, mais plutôt contre son organisation, Wade, qui s’exprimait en wolof, à la télévision de l’Etat, la Rts, est convaincu du soutien des autres pays dans son vœu de transférer le siège de l’organisation en Afrique.  
 
Les 40% du budget destinés aux frais de gestion de l’organisation sont exorbitants, estime le Président. D’autant que ces frais ne servent, «qu’à payer des fonctionnaires internationaux inutiles dont les rapports ne servent à rien». Le refus de la mendicité est aussi revenu dans son discours. Il dénonce ainsi les nombreuses escroqueries commises sur le dos de pays «soi-disant» frappés par la famine. De ce fait, Wade a maintenu l’exemple du Niger. «Ban Ki Moon a donné son avis», a-t-il commenté pour expliquer qu’il ne partageait pas le point de vue du patron direct de Jacques Diouf, qui a pris la défense de ce dernier.  
 
GOANA  
 
Le Président Wade a invité «tous les Sénégalais à s’engager» dans cette «attaque» destinée à faire reculer la dépendance alimentaire du pays. Pour cela, Wade a encore une fois exhorté les préfets et les sous-préfets à «donner la terre à tous ceux qui la demandent» sans restriction. Cela dans la mesure où le gouvernement s’engage à fournir matériels agricoles, semences et engrais aux Sénégalais qui voudront bien répondre à l’appel. Et pour faire bonne mesure, 70 jeunes diplômés de l’Ecole nationale supérieure d’agriculture (Ensa) de Bambey «seront recrutés dans l’administration et serviront d’encadreurs dans les fermes Reva», car il ressort des propos, tenus hier, que les deux projets se rejoignent. «Tous aux champs», a appelé le Président en direction des «jeunes au chômage et des candidats à l’immigration clandestine», avant de révéler que les jeunes engagés dans le pôle agricole de Djilakh gagnaient jusqu’à 300 000 francs par mois. Suffisant selon lui, pour refuser les pirogues de la mort et les difficiles conditions de vie en Europe.  
 
Cette nouvelle idée constitue ainsi le socle des «Investissements innovants», version wadienne des «Financements innovants» prônés par l’ancien président français Jacques Chirac. En effet, 30 ans d’Aide public au développement (Apd) n’ont eu que peu de répercussions sur le continent. Aussi, changer de méthodes implique-t-il de mieux orienter les flux financiers, par exemple vers des expériences comme la ferme de Djilakh.  
 
PAS DE PENURIE DE RIZ  
 
L’initiative que constitue la Goana se justifie aux yeux du Président au regard de la place prépondérante qu’occupe le riz dans les habitudes alimentaires du pays. Et la pénurie, qui menace le Sénégal, s’explique naturellement par «l’importance de la spéculation» sur le marché. Mais, Abdoulaye Wade s’est montré catégorique en répondant aux questions de Layeré Diop. «Le Sénégal ne va pas manquer de riz», a-t-il assuré, grâce à l’accord conclu avec le gouvernement indien pour la livraison de 600 000 tonnes de riz par an. Une quantité qui va suivre une courbe descendante au fur et à mesure que la production sénégalaise grimpera. Ces 600 000 tonnes de riz par an, que compte produire la Goana au bout de six années, se feront grâce à la mise en valeur des 240 000 ha de terres cultivables dans la vallée du fleuve Sénégal. Non sans jeter la pierre à l’ancien régime socialiste qui a choisi d’importer du riz plutôt que d’en favoriser la culture. «C’est ce qui a tué le riz local» a-t-il souligné avant de révéler que dans la mise en œuvre prochaine de la Goana, les autres cultures vivrières ne seront pas abandonnées.  
 
Mame Woury Thioub 
 
REACTION - Interrogé sur Rfi : Jacques Diouf se veut zen 
 
Interpellé hier sur Rfi, le directeur général de la Fao, n’a pas non plus mis de la nuance dans la réponse qu’il a balancée aux critiques de Me Wade. Jacques Diouf a dit, «nous avons des milliers de lettres de félicitation et de remerciement pour ce travail. Je rentre de Haïti, j’ai trouvé de la satisfaction et de l’appréciation dans notre travail. Nous sommes 190 pays membres, et qui est-ce que l’on a entendu à ce jour dans le monde, à part lui ». Une manière de dire que les propos du Président Wade n’engagent que le minuscule Sénégal, dans la large sphère de rayonnement de la Fao.  
 
L’intégralité de l’entretien de Jacques Diouf à Rfi passe dès ce matin sur la fréquence Afrique de la radio française.  
 
Mohamed GUEYE  
 
Jacques Diouf : « La part de l'aide à l'agriculture a diminué de 50% »  
 
Article publié le 24/04/2008 Dernière mise à jour le 24/04/2008 à 13:20 TU 
 
Les émeutes de la faim, il les annonçait déjà il y a six mois sur notre antenne. Invité de RFI, le Sénégalais Jacques Diouf lançait un avertissement au sujet de l'envolée des prix des céréales et de ses conséquences pour les pays les plus pauvres. Le directeur général de la FAO (l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) est à nouveau notre invité aujourd'hui. Il a rencontré, ce mardi, le président français Nicolas Sarkozy à Paris et le Premier ministre britannique Gordon Brown à Londres. Il prépare un nouveau sommet de chefs d'Etat sur l'alimentation en juin et il appelle à augmenter l'aide à l'agriculture pour faire face à la crise alimentaire. 
 
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RFI : La France, les Etats-Unis, Londres, Bruxelles ont promis ces derniers jours des aides alimentaires d’urgence. Est-ce que c’est suffisant ? 
 
Jacques Diouf : Ecoutez, ces aides, on ne les a pas. Ce sont pour le moment des promesses bienvenues. Il faut aider le PAM qui est chargé de l’aide alimentaire et aussi apporter quelques ressources financières aux pays pour amortir le choc de l’augmentation des prix. Mais, c'est de la gestion de crise. Il faut aussi et surtout régler les problèmes de fond, en commençant d’abord à apporter une assistance aux agriculteurs des pays pauvres. La vraie solution du problème, c’est d’augmenter la production dans les pays déficitaires, pour satisfaire la demande nationale, mais aussi avoir des revenus pour les agriculteurs. 
 
RFI : Sur l’aide alimentaire, que répondez-vous au président sénégalais, Abdoulaye Wade qui disait la semaine dernière que cette aide était devenue le « business » de certaines ONG et qui mettait aussi en cause directement la FAO, en l’accusant de ponctionner 20 % de l’aide pour ses propres besoins de fonctionnement ? 
 
 
(Photo : FAO) 
 
Jacques Diouf : D’abord, la FAO ne s’occupe pas d’aide alimentaire, c’est le Programme alimentaire mondial. Ensuite, je ne sais pas qui lui a fourni ces chiffres, ils sont inexacts. Et en tout état de cause, la FAO a son propre budget pour son fonctionnement. Les montants, les conditions, les modalités sont déterminés par la conférence des 190 pays. Ce n’est pas le directeur général qui dit : « On prend tel montant, on prend tel pourcentage », etc... 
 
Moi, je pense, qu'il faut aussi avoir le courage de le dire, ce ne sont pas ces attaques sur les ONG, ou ces attaques sur la FAO, sur le PAM et les autres qui vont régler les problèmes de l’alimentation au Sénégal. Les problèmes du Sénégal doivent être régler par le peuple sénégalais et son gouvernement. Il y a des budgets nationaux pour pouvoir mener la politique économique et sociale. Le Sénégal a des terres et de l’eau pour produire, des citoyens dont des paysans pour produire et sa souveraineté nationale pour négocier et obtenir des ressources. Moi, je ne crois pas qu’il faille rendre la FAO responsable des émeutes et des personnes qui descendent dans la rue. 
 
RFI : Vous le disiez, il faut une aide de fond, une aide au développement agricole. L’Afrique en a réellement besoin. Et aujourd’hui, elle est importateur net de denrées alimentaires. Le problème, c’est que ces dix dernières années, on n’a pas du tout privilégié le développement agricole. 
 
Jacques Diouf : Vous avez tout à fait raison. C’est que cela n’intéressait pas la communauté internationale. Entre 1990 et 2000, la part de l’aide à l’agriculture dans l’aide au développement a diminué de 50 %.  
 
RFI : Alors, aujourd’hui concrètement, qu’est-ce qui est nécessaire pour aider au développement agricole ? 
 
Jacques Diouf : Il faut tout de suite mettre en place une assistance pour que les paysans puissent avoir des semences, des engrais, des aliments du bétail pour la campagne agricole qui vient, de sorte que nous ne retrouvions pas à la fin de cette campagne, dans une situation où il faille venir de nouveau apporter de l’aide alimentaire. 
 
RFI : Et d’autres mesures à prendre sur le plus long terme, j’imagine, en termes d’infrastructures, d’irrigation ? 
 
Jacques Diouf : Il y a toutes les infrastructures de base à mettre en place pour la maîtrise de l’eau. Si l’on prend l’exemple de l’Afrique, au sud du Sahara, il n’y a que 4 % des terres arables qui sont irriguées, contre 38 % en Asie. Ce n’est pas en laissant l’eau douce aller à la mer que l’on va régler le problème de l’alimentation humaine et le problème de l’eau pour les animaux et les cultures. 
 
RFI : Est-ce que cette flambée des prix des denrées alimentaires ne peut pas créer une opportunité pour les agricultures africaines de devenir plus compétitives finalement ? 
 
Jacques Diouf : (Oui ndlr), dans la mesure où les conditions sont réunies pour avoir une élasticité de l’offre de produits agricoles. Or, quand votre agriculture dépend de la pluviométrie, puisque vous n’avez pas de maîtrise de l’eau, quand il n’y a pas les routes pour apporter les intrants et sortir les produits agricoles, quand il n’y a pas les moyens de stockage appropriés, à ce moment, naturellement, il ne sera pas possible d’espérer que ces agriculteurs vont profiter des conditions actuelles. Au contraire, ces conditions actuelles vont les pénaliser par l’augmentation du coût des intrants. 
 
RFI : Donc, cela peut devenir une opportunité s’il y a des investissements massifs ? 
 
Jacques Diouf : Tout à fait et c’est ce que nous nous évertuons à expliquer pour des décisions qui ont été prises. Si on les avait appliquées, on ne serait pas aujourd’hui là où on est. 
 
RFI : Dans les Etats qui sont touchés en Afrique en ce moment par des manifestations contre la vie chère, les mesures prises consistent surtout à baisser les taxes. Est-ce que c’est la solution ? 
 
Jacques Diouf : Ce sont des mesures de gestion de crise et les gouvernements n’ont pas le choix. Quand il y a le feu dans une maison, on apporte de l’eau et on essaie d’arrêter le feu. Mais c’est ce que font beaucoup de gouvernements. Mais, nous ce que nous regrettons, c’est qu’au moment où l’on a donné l’alerte, depuis les deux sommets mondiaux de l’alimentation, en 1996 et 2002, c’est que personne n’ait vu l’urgence de mener les actions nécessaires, alors que l’on a une population mondiale qui va passer de 6 milliards actuellement à 9 milliards. 
 
Entretien réalisé par Sarah Tisseyre 
 
Nettali : Vendredi 9 Mai 2008 
 
Sénégal : Wade junior ne rêve-t-il que d’or ?  
 
Bakchich - Alors que Wade père, président du Sénégal, doit se rendre à Paris ce vendredi pour présenter une nouvelle biographie qui lui est consacrée, « Bakchich » revient sur Karim Wade, le fils, qui, face aux multiples critiques qui le visent, répète inlassablement qu’il ne fait pas de politique. 
 
Les Sénégalais peuvent à l’occasion se révéler fort suspicieux. Depuis la triomphale réélection de leur vieux président Abdoulaye Wade en 2007, médias et hommes politiques font une petite fixette sur son conseiller multicartes de fils Karim, 40 ans au compteur et 1m90 au garrot, persuadé qu’il va lui succéder. Si bien que de taquins députés ont même préparé une proposition de loi, constitutionnelle s’il vous plaît, pour empêcher un « Wade libitum ». à savoir qu’un candidat à la magistrature suprême ne « doit avoir d’ascendant ou de descendant au premier et au second degré occupant ou ayant occupé ladite fonction, depuis au moins cinq ans ». Ce serait une loi anti-Karim que s’en serait presque étonnant. Et histoire de bien régler la mire, le prétendant « devra savoir lire, écrire et s’exprimer couramment dans la langue officielle ainsi que toute(s) autre(s) langue(s) nationale(s) ». Mesquin pour Karim, qui parle à peine le Wolof. 
 
Les Wade père et fils© KhalidBah au final tout cela n’est pas bien méchant. D’abord parce que la modification a autant de chance de passer que la nouvelle capitale du Sénégal rêvée par Abdoulaye Wade de voir le jour : le parti présidentiel est ultra majoritaire à l’Assemblée nationale. Ensuite parce, qu’officiellement, Karim ne fait pas de politique. La preuve ? Comme l’avait raconté Bakchich, le bonhomme est président d’un mouvement apolitique, « la génération du concret », qui n’a d’autre ambition que de réaliser les œuvres du père Wade… Honni soit qui mal y pense. Non le garçon préfère réaliser des affaires et des projets. En éveillant là aussi des suspicions. GO de l’organisation de la conférence islamique à Dakar, dont des malandrins prévoyaient le retentissant échec, Monsieur K. n’a pas été étrillé par les bailleurs de fonds du Golfe qui ont financé l’opération. 
 
Comme l’a révélé La Lettre du Continent – toujours pillée jamais citée – le fiston Wade joue même les guides pour le sultan de Dubaï. En visite le 11 avril dernier à Libreville, chez Omar Bongo, Ahmed Bin Sulayem l’avait emporté dans ses bagages. « Le sultan ne peut plus s’en passer », grincent quelques fidèles du sérail dubaïote. 
 
Le « courtier de Dubaï » Et cette proximité fait aussi jaser… du côté de chez Bolloré. Le yachtman préféré du président français digère assez mal l’offensive de Dubaï sur les ports africains, via sa société Dubaï Port World (DPW). Première prise de choix l’année dernière, le port de Dakar, raflé à la barbe de Bolloré, opérateur historique. Suffisant pour que les Français en gardent un chien de leur chienne à Karim, qualifié « de courtier de Dubaï ». En Afrique centrale, les projets portés par DPW, que ce soit le port de Malabo en Guinée équatoriale, une réserve touristique au Gabon ou une zone franche à Pointe-Noire inquiètent un poil. 
 
« Le processus est simple, Karim utilise les réseaux de son père pour monter les audiences avec les chefs d’état et touche une commission au passage », persiflent les jaloux qui osent parler de compromission. 
 
Seul petit souci, guère de pièces à faire valoir de la part de ces malotrus. Assez affable autour d’un café, le garçon n’hésite pas à s’amuser avec les rares journalistes qu’il entrevoit. « Alors quand est ce tu écris que je suis corrompu ? - Ben quand j’en aurais les preuves, vu que t’es un peu procédurier »… que ce soit face aux journaux français ou sénégalais, le bonhomme n’a jamais perdu un procès. 
 
Par Xavier Monnier - Bakchich 
 
Auteur: Nettali  
 
 
 
Nettali : Vendredi 9 Mai 2008 
 
CRITIQUES DE WADE CONTRE LA FAO: "C’est oeil pour oeil...", pour Jacques Diouf  
 
NETTALI - Le feuilleton entre le président Abdoulaye Wade et le directeur général de la Fao, Jacques Diouf se poursuit. M. Diouf (voir photo) a encore rappelé ce vendredi sur la radio dakaroise Rfm, citant Rfi, que l’organisation onusienne chargé de l’alimentation et de l’agriculture n’a qu’un rôle de conseil et d’expertise technique, en réponse aux attaques répétitif du chef de l’Etat sénégalais. 
 
Jeudi soir sur la télévision nationale sénégalaise (Rts), Me Wade a menacé de traduire la Fao devant la justice au motif qu’elle prélèverait 20% de l’aide internationale destinée aux pays frappée par la crise alimentaire. Dimanche, il avait proposé la suppression de la Fao qui, à son avis, a échoué dans ses missions. 
 
Pour le directeur général Jacques Diouf, « c’est mal connaître le fonctionnement de la Fao » que de tenir de telles accusations. Il a demandé comme il y a quelques jours à Me Wade de s’intéresser aux dépenses coûteuses en infrastructures effectuées dans le cadre du sommet de l’Oci au lieu d’investir dans l’agriculture alors que se dessinait la crise alimentaire mondiale. 
 
Il faut voir comment l’argent du budget est dépensé pour y trouver les sources des problèmes du Sénégal, a notamment indiqué M. Diouf. 
 
"Ce n’est pas Jacques Diouf que je vise, mais plutôt l’organisme qu’il dirige", avait précisé en outre le chef d’Etat du Sénégal, notant qu’"il faut changer de méthode. Il y a beaucoup d’argent mais qui n’arrive pas à destination". Selon des confidences de proches de Jacques Diouf, celui-ci a décidé de répondre coup pour coup à Wade ; "c’est œil pour œil, dent pour dent", aurait avisé le directeur général de la Fao. 
 
Le Soleil : Vendredi 9 Mai 2008 
 
RIZ, AIDE ALIMENTAIRE, GOANA... : Le chef de l’Etat va plus loin dans ses explications. 
 
Au cours d’une interview exclusive en langue nationale wolof avec la télévision nationale, le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade est allé plus loin dans ses explications sur le riz, l’aide alimentaire, la Fao, la Goana, etc. 
 
La principale édition du journal télévisé de la Rts1, la chaîne publique de télévision, était hier plus longue que d’habitude. Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, était en effet l’invité de cette chaîne pour, pendant près de trois quarts d’heure, passer en revue, en langue nationale wolof, les points saillants de l’actualité. 
 
Les points évoqués avaient donc la particularité d’être d’actualité, dans un contexte international manifestement compliqué, qui fait que le baril du pétrole flambe à 124 dollars Us, avec des conséquences jusqu’au Sénégal, pays fortement consommateur de riz. Et en ce qui concerne justement le riz, Me Abdoulaye Wade a allié analyse et explications. Il a même fait l’historique de la présence de ce produit dans les habitudes alimentaires sénégalaises. Wade la date de l’époque coloniale. 
 
Sur les fluctuations du prix du riz, Wade explique que, « ces derniers temps, les principaux pays producteurs et exportateurs, notamment en Asie, ont vu leur population se développer ; et ils ont préféré réserver leurs stocks à leurs populations ». « Malgré cette situation, je suis parti en Inde et ai pu discuter avec son Premier ministre qui a accepté de donner du riz au Sénégal », précise Wade selon qui les Sénégalais sont habitués à manger du riz brisé à 100 %, « mais ont l’habileté de le transformer de manière formidable dans la préparation pour l’alimentation, comme c’est le cas avec le tiébou dieune (ndlr : riz au poisson) ». 
 
Produire du riz 
 
La situation ainsi décrite, le chef de l’Etat estime que ce qui est plus important pour son gouvernement est de réduire, voire supprimer la dépendance en riz importé du pays. « Il est bien possible pour le Sénégal de produire du riz, mis à part ce qui se fait dans la Vallée du fleuve Sénégal et en Casamance », déclare Me Wade qui va plus loin en expliquant la coopération dans ce sens avec l’Inde. A terme, le Sénégal va assurer son autosuffisance. « Le Sénégal est en mesure de faire tout cela. Avec l’Inde, des milliers d’hectares de terre seront réservés pour cultiver 600.000 tonnes de manière progressive d’ici les six prochaines années », martèle encore Wade selon qui « la culture du mil, du maïs, du fonio, du sésame, etc. sera encouragée, et tous les Sénégalais qui accepteront de s’engager seront aidés ». 
 
Le chef de l’Etat a aussi déclaré avoir lancé la Grande offensive pour l’agriculture la nourriture et l’abondance (Goana) pour trouver des solutions aux problèmes d’agriculture. « Je constate avec beaucoup de bonheur que plusieurs compatriotes y ont déjà répondu massivement. Le gouvernement va donner du matériel, des semences, de l’engrais et favoriser l’encadrement. En somme, nous allons donner la terre à ceux qui veulent la travailler », a fait noter le chef de l’Etat. Il pense, d’ailleurs, sur l’arachide, que le temps utilisé pour sa culture pendant l’hivernage peut être consacré à d’autres types de produits plus rentables. 
 
Interrogé sur la possibilité de travailler la terre dans un contexte où la saison des pluies ne dure que trois à quatre mois, le chef de l’Etat a prôné la culture en saison et en contre saison à travers l’irrigation. « C’est un tel état d’esprit que j’ai trouvé dans la ferme agricole que j’ai récemment visitée dans la localité de Djilakh. De plus, nous allons mettre tous les atouts de notre côté, notamment les pluies artificielles. Des avions seront achetés pour cela. Le Maroc va aussi apporter sa coopération dans ce sens », révèle Me Abdoulaye Wade. 
 
Fao devant la justice 
 
L’aide doit se faire dans le respect. Nos pays sont faibles, mais nous ne sommes pas des mendiants. C’est aussi Wade qui s’exprime en ces termes, quand il devait répondre à une question sur l’aide alimentaire. « Personne n’a refusé l’aide, mais elle doit se faire dans la dignité et le respect. Nous continuerons à dénoncer les détourneurs de l’aide », a expliqué le chef de l’Etat. 
 
Toujours dans ce cadre, le chef de l’Etat a menacé de traduire la Fao devant la Justice si elle continue de prélever 20 % de l’aide collectée au nom des pays victimes de la crise alimentaire. « Il n’est pas normal que la Fao continue de prélever ces 20 %. Ceux qui l’ont créée doivent être en mesure de lui donner les moyens de son fonctionnement. Elle ne doit plus être un gouffre d’argent dépensé en fonctionnement pour très peu d’efficacité sur le terrain », souligne Wade. 
 
« En dépit de tous les mérites de son directeur général Jacques Diouf qui est un compatriote que j’ai largement contribué à faire élire et réélire à la tête de la Fao, compte tenu de don profil et de son engagement, c’est l’institution Fao qui doit être mise en cause », a ajouté le président Abdoulaye Wade. 
 
Selon lui, Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu, est libre d’exprimer sa satisfaction sur le travail de la Fao. « Mais moi aussi, j’ai mon point de vue sur le sujet. Personne ne connaît mieux que moi ce qui est meilleur pour le Sénégal. Mon point de vue sur la Fao est d’ailleurs partagé par beaucoup de leaders dans le monde », a soutenu Abdoulaye Wade, convaincu que « le fonctionnement de la Fao va changer et qu’il y aura bientôt la lumière ». 
 
Wade a prôné l’investissement innovant qui est, selon lui, une nouvelle façon d’avoir de l’argent. « La ferme de Djilakh au Sénégal est un bel exemple d’investissement innovant avec la coopération espagnole qui n’a pas apporté de l’argent, mais du matériel, un forage, une pompe, l’électricité et l’encadrement », conclut-il sur ce point. 
 
Auteur: Sadibou MARONE 
 
 
 
Nettali : Vendredi 9 Mai 2008 
 
[ Précisions ] FAO- Me Wade : « Ce n’est pas Jacques Diouf que je vise »  
 
NETTALI - Le Président Wade est revenu sur les ondes de la Radiodiffusion télévision du Sénégal (Rts) sur le contentieux qui l’oppose au Directeur général de la Fao, Jacques Diouf relatif à la manière dont cet organisme des Nations-Unies gère les fonds destinés à l’aide. Me Wade a déclaré en wolof n’avoir aucun problème personnel avec Jacques Diouf qu’il aurait soutenu activement alors que ce dernier postulait la direction générale de la Fao pour un troisième mandat. 
 
« Ce n’est pas Jacques Diouf que je vise, mais plutôt l’organisme qu’il dirige », a dit le chef d’Etat du Sénégal Me Wade. Evoquant les 20% ponctionnés sur l’aide au développement par la Fao, Me Wade a déclaré : « il faut changer de méthode. Il y a beaucoup d’argent mais qui n’arrive pas à destination », déplore-t-il. 
 
Le chef de l’Etat du Sénégal Me Abdoulaye Wade a ainsi rappelé la procédure par laquelle Me Jacques Diouf a été installé à la tête de cet organisme des Nations-Unies. « Je suis d’abord passé voir le Président nigérian, alors Président de l’Union africaine. Je l’ai convaincu sur le choix de mon candidat et je lui ai parlé pour qu’il n y ait pas d’autre candidature africaine », a expliqué Me Wade. Qui ajoute avoir déployé un lobbying auprès les présidents français, Chirac et Bush. 
 
Après avoir traité l’Anoci de « nébuleuse et de caverne à milliards », le Ps s’inquiète du sort promis à la Sonatel 
 
« Plus qu’un acharnement, le harcèlement contre la FAO, en plus de confirmer la malhonnêteté intellectuelle d’Abdoulaye Wade qui s’invite, inopportunément, comme s’il en était l’initiateur, dans un vieux débat engagé par des experts sur la rationalisation des institutions spécialisées de l’ONU afin de rendre leurs actions plus cohérentes et plus efficientes, confirme le désarroi du régime face à la situation socio-économique désastreuse du pays », constate le Ps. C’était au cours de sa réunion de bureau politique tenue, ce soir. Les socialistes n’ont pas, également, oublié de revenir sur la « nébuleuse de l’ANOCI, véritable caverne à milliards… » 
 
 
 
A ce sujet, le Parti socialiste rappelle à Abdoulaye Wade « qu’il ne peut s’exonérer de toute responsabilité dans la crise alimentaire actuelle, en noyant le gaspillage et le pillage des deniers publics érigés en système de gestion sous les flots des attaques intempestives. En effet, la situation actuelle est le résultat d’une absence de maîtrise des dépenses publiques largement favorisée par l’explosion des dépenses de fonctionnement, notamment celle des dépenses de transferts des multiples agences véritables doublons des Ministères ». Et d’indiquer : « Qu’il suffise à cet égard de revenir sur la nébuleuse de l’ANOCI, véritable caverne à milliards, dont la gestion du reste largement décriée par des pans entiers de la Nation n’a toujours fait l’objet ni d’une reddition des comptes, ni d’un audit indépendant pour éclairer les Sénégalais sur les sources, la nature et le volume des financements mobilisés et dépensés par cette agence ». 
 
A en croire les socialistes : « Dans ces conditions, la présence incongrue des mêmes individus, tenants de l’affairisme d’Etat et constamment emmêlés dans les conflits d’intérêts, dans le dossier de recapitalisation des ICS paraît plus que suspecte, ce d’autant qu’ils ont été les complices actifs du capital étranger qui a enclenché et accéléré la mise à mort programmée des ICS. C’est pourquoi, avant même d’agiter la propagande sur la restructuration des ICS, Abdoulaye Wade devrait édifier les Sénégalais sur les tares de gestion qui ont mis à terre cette entreprise, fleuron de notre industrie jusqu’en 2000 avec un résultat largement bénéficiaire ». 
 
Et de dire qu’il s’agit là, « d’une exigence de transparence et de bonne gouvernance que tout gouvernement sérieux se doit de satisfaire tout comme la reddition détaillée des opérations et des comptes de l’ANOCI ainsi que l’audit indépendant de ses structures, de ses méthodes et procédures afin de s’assurer définitivement du respect des règles qui gouvernent les finances publiques et le souci de l’efficience de la dépense publique ». 
 
Pour revenir sur le dossier des ICS, le Parti socialiste relève « une énorme perte de temps et d’argent avec plus de deux années passées à tourner en rond après avoir négocié en vain un plan irréaliste avec les Marocains, les Français et les Chinois pour finalement se retrouver avec les Indiens dans le schéma originel de partenariat du régime socialiste qu’Abdoulaye Wade avait toujours rejeté. Il est d’ailleurs singulier de constater qu’Abdoulaye Wade qui arguait que ce schéma occultait les intérêts du Sénégal, a renforcé la position des Indiens qui se retrouvent désormais avec 85 % du capital des ICS… » 
 
Et d’avertir : « Des intérêts occultes, toujours de connivence avec les lobbies affairistes du régime actuel, les mêmes qui, il y a quelques mois, avaient concédé dans des conditions nébuleuses le Port Autonome de Dakar, la Plateforme de Diamniadio et cédé la troisième licence de téléphonie, rôdent à nouveau autour de la SONATEL pour, encore en toute opacité et juste pour satisfaire leur soif inextinguible d’argent et de prises de participation, se ruer sur cette société cotée en bourse avec une exploitation largement bénéficiaire qui rapporte chaque année 24 milliards de Francs CFA de dividendes à l’Etat ». 
 
Très virulents, les camarades de Tanor Dieng diront : « Pour mieux souligner la brume épaisse qui enveloppe cette opération insensée, les affairistes du régime, les yeux braqués sur les milliards de commission, tentent de passer, par entente directe, un contrat avec un cabinet conseil chargé d’évaluer l’action et de définir les conditions de la cession, et ce en dépit des réticences et des résistances de l’Administration qui exige un appel d’offres international conformément à la réglementation des marchés publics. Au fond, dans l’affaire de la cession des actions de l’Etat dans la SONATEL, le pouvoir libéral n’a d’yeux que pour les milliards qui pourraient rentrer dans ses caisses quitte à se priver d’une source durable de recettes que le prix de cession, quel qu’il soit, ne permettrait pas de combler. C’est d’ailleurs cette option plus que douteuse du gouvernement qui justifie le projet de loi instituant une redevance sur l’accès ou l’utilisation du réseau de télécommunications publiques, soit une taxe supplémentaire assise sur le dos des consommateurs qui renchérit le coût de ce service de base qu’est le téléphone ». 
 
Enfin, le Parti socialiste s’interrogera sur les conséquences « dramatiques que pourrait avoir cette option du gouvernement pour les travailleurs de la SONATEL livrés aux mains des spéculateurs financiers avec le risque de voir l’affairisme économique l’emporter sur la sécurité de l’emploi ». 
 
Parlant de l’inflation du prix des denrées alimentaires, le Ps indiquera que « ce qui paraît chaque jour comme une troublante perte du sens des priorités nationales, signe pathologique d’un autisme suicidaire sur fond de soliloque permanent, Abdoulaye Wade s’illustre à nouveau dans un acharnement psychotique contre toute pensée dissidente de la propagande officielle ». Se prononçant sur la dissolution des Conseils municipaux et des Conseils ruraux « sous le contrôle des partis de l’opposition », le Ps estime que « rien ne la justifie, si ce n’est la volonté d’achever la funeste œuvre d’uniformisation des institutions de la République après l’installation d’une Assemblée nationale illégitime et d’un Sénat infâme », avant de fustiger « l’instrumentalisation scandaleuse des lois et règlements de la République à des fins politiciennes, s’insurge contre cette nouvelle forme de détournement du suffrage citoyen, signe d’une régression tragique vers les ténèbres les plus opaques de la dictature version tropicale ». 
 
Face à « l’illégalité de cette sentence autoritaire, le Ps « va, dès la publication du décret, introduire devant le Conseil d’Etat un recours pour excès de pouvoir avec l’espoir de voir cette juridiction s’affranchir définitivement de l’emprise trop pesante d’un exécutif régulièrement confondu dans l’abus de pouvoir ». « Cette fois-ci, le Conseil d’Etat n’a d’autre choix que d’annuler le décret de dissolution qui viole manifestement les dispositions des articles 173 et 235 du Code des collectivités locales, lesquelles ne prévoient que l’impossibilité durable de fonctionnement comme cause de dissolution d’un Conseil municipal et d’un Conseil rural », pensent les socialistes. 
 
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Abdoulaye Wade demande la suppression de la FAO 
 
par RFI 
 
Article publié le 05/05/2008 Dernière mise à jour le 05/05/2008 à 19:20 TU 
 
Le président sénégalais Abdoulaye Wade a mis directement en cause l’Organisation de l’ONU pour l’agriculture et alimentation (FAO) dans la crise alimentaire mondiale actuelle. Pour Abdoulaye Wade, la FAO est un « gouffre financier » et il « faudrait la supprimer ». L’organisation n’a pas encore réagi officiellement à ces déclarations, mais le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pense que la présente crise alimentaire mondiale peut constituer une « chance immense » de s’attaquer à certains « problèmes fondamentaux » de l’Afrique, si la communauté internationale se mobilise. 
 
Adepte des déclarations-choc, Abdoulaye Wade a jeté, dimanche soir à Dakar, un beau pavé dans la mare. Le président sénégalais a demandé la suppression pure et simple l’Organisation de l’ONU pour l’agriculture et alimentation et le transfert de ses activités au Fonds international du développement agricole (FIDA). Même si Abdoulaye Wade rend hommage au directeur de la FAO, Jacques Diouf, c’est pour mieux brocarder cette organisation internationale comme un « gouffre financier inefficace » qui, affirme-t-il, prélèverait illégalement 20% des ressources qui lui sont allouées. 
 
Comme il l’avait fait il y deux semaines, le chef de l’Etat sénégalais s’en prend aussi, à nouveau, à certaines organisations non-gouvernementales accusées d’absorber une partie de l’aide en « administration et frais d’hôtel luxueux de soi-disant experts ». La solution à la crise alimentaire, selon Abdoulaye Wade, ce sont les investissements innovants dans l’agriculture. Le président sénégalais a, par ailleurs, à nouveau promis l’autosuffisance à court terme pour son pays, à travers la «GOANA », la Grande offensive pour la nourriture et l’abondance. Abdoulaye Wade a souligné, dans son allocution, que son pays avait lancé avec l’Inde « un plan d’irrigation de grandes étendues de terres de 240 000 hectares pour produire du riz dans la vallée du fleuve Sénégal ».  
 
Réactions à Dakar et pas de commentaires à Rome  
 
Dans la presse de Dakar son intervention suscite des réactions partagées. Pour le quotidien officiel Le Soleil, le chef de l’Etat s’est livré à un « exercice de vérité ». Mais le journal privé Le Populaire ironise, en estimant que le président est, lui-même, une« partie du problème ».  
 
À Rome, au siège de la FAO, on se refuse à commenter ces déclarations du président sénégalais. « Nous n'avons aucun commentaire à faire en tant qu'organisation » indique le service de presse de l'agence. Des experts européens et africains ont également critiqué l’agence. « Je suis aussi très sceptique et de plus en plus critique de l’action d’institutions telles que la FAO. Elles ne sont absolument plus efficaces sur le terrain », a déclaré le Camerounais Bernard Njonga, président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs ( ACDIC), une organisation non-gouvernementale. Toutefois, l’agence a des défenseurs, comme c’est le cas du secrétaire général du ministère de l’Agriculture de la République démocratique du Congo, Ali Ramazani, qui a qualifié d’ « aberration » les propos du président sénégalais. 
 
L’optimisme de Ban Ki-moon 
 
Dans un point de vue au journal Le Monde, publié à Paris ce lundi, sous le titre « Lueur d’Espoir en Afrique » le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a rappelé que le la FAO a demandé 1,7 milliard de dollars pour renforcer la production agricole des pays touchés par la crise alimentaire. « Si mon propre pays (la Corée du Sud) est parvenu à surmonter ses traumatismes pour devenir une puissance économique, l’Afrique en est tout aussi capable. La seule condition c’est que nous l’y aidions. Nous pouvons commencer à le faire en prenant les mesures indispensables pour maîtriser la crise alimentaire », affirme Ban Ki-moon dans cette tribune, soulignant que « nous devrions considérer cette situation pas seulement comme un problème mais aussi comme une chance immense de nous attaquer aux problèmes fondamentaux de gens les plus démunis du monde, dont 80% sont des agriculteurs pauvres ». Le secrétaire général de l’Onu affirme que, lors de son récent périple en Afrique de l’Ouest, il a trouvé « plusieurs raisons d’être optimiste », notamment au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le manioc, la meilleure alternative au riz pour les populations sénégalaises 
 
 
 
 
 
Le manioc, de son nom scientifique Manihot esculenta Crantz, assure la sécurité alimentaire de plus de 200 millions de personnes à travers le monde. Le manioc présente plusieurs atouts parmi lesquels sa robustesse et son caractère rustique. Il a besoin de peu de soins pour se développer comparativement aux autres cultures connues au Sénégal. Les rendements peuvent atteindre 20 tonnes à l’hectare ou plus si le paquet technologique est bien appliqué.  
 
Le Sénégal a hérité d’un système de consommation extraverti depuis la colonisation avec une alimentation à base de riz au détriment des autres cultures vivrières que sont le mil, le maïs, le manioc, etc. Cependant, du fait que l’essentiel de nos besoins en riz, soit 80 %, estimés en moyenne à 700 000 tonnes par année, est importé, la sécurité alimentaire des populations a toujours été précaire et dépendante de cette spéculation. La crise alimentaire mondiale fait aujourd’hui que bon nombre de pays jadis exportateurs de riz réserve leur production à leurs populations. Combiné au fait que nos cultures vivrières n’ont jamais couvert la totalité de nos besoins, il devient évident que notre sécurité alimentaire reste plus que jamais hypothétique sans aucune politique volontariste.  
 
Il est heureux de noter que des solutions s’offrent à nous si on accepte d’inverser la tendance. Pour résorber le déficit chronique en produits vivriers notamment en céréales, le chef de l’Etat, par arrêté n° 005737/Maeh du 9 juillet 2004, avait mis en œuvre un Programme d’urgence de relance des cultures vivrières afin d’assurer, par la diversification des productions agricoles, la sécurité alimentaire tant recherchée par le Sénégal. Le programme ‘Maïs’ fut le premier à être lancé en 2003. Des résultats très intéressants avaient été obtenus. En effet, près de 500 000 tonnes de maïs furent récoltées dès la première année qui a suivi le lancement de ce programme représentant une augmentation de plus de 400 % . Ce qui confirme que le défi de la production peut être relevé si on y met les moyens. Par la suite, et fort de ces résultats, le gouvernement a lancé le ‘Programme spécial de relance de la filière manioc’ (Psrfms) qui a couvert toutes les régions du pays. Il a démarré durant la campagne 2004-2005. En collaboration avec le gouvernement du Nigéria, du matériel végétal fut importé à partir de ce pays. Les rendements qui étaient trop faibles, entre 3 et 5 t/ha, de 1994 à 1997, sont passés à plus de 10 t/ha en 2005. La production quant à elle a progressé de 181 721 t en 2003 à 401 448 t en 2004.  
 
Pourquoi, le programme manioc n’a pas eu les résultats escomptés malgré une augmentation record de la production ? Cette question revient à se demander : suffit-il de produire abondamment pour assurer la sécurité alimentaire du Sénégal ? La réponse est évidemment non. Pour preuve, revenons au ‘Programme Maïs’ qui, malgré un accroissement de 400 % de la production nationale, n’a pas influé de façon significative sur le mode de consommation des populations. Que faut-il faire alors ? Vu l’ancrage du riz dans notre alimentation, il nous faut une véritable stratégie pour adopter petit à petit l’introduction d’autres aliments en substitut au riz. Bien évidemment, l’Etat peut et c’est d’ailleurs un de ses objectifs immédiats, investir davantage sur la riziculture pour obtenir à moyen terme l’autosuffisance pour cette denrée.  
 
Mais parallèlement, il me semble préférable, conformément à l’esprit du ‘Programme d’urgence de relance des cultures vivrières’, de développer les autres cultures pour disposer davantage d’opportunités en ressources alimentaires, ce qui pourrait du coup nous libérer de la tyrannie du riz.  
 
Ainsi, afin de valoriser réellement les atouts du manioc au niveau des populations, il faut une grande sensibilisation sur les possibilités de transformation. La transformation devra être le levier de la production, car il ne sert à rien de produire des tonnages impressionnants si on n’arrive pas à les valoriser par la suite. Pourtant, l’Etat du Sénégal avait demandé le soutien de la Fao qui, à travers un projet, a eu à implanter quinze unités de transformation du manioc dans quelques départements du pays. Lors de la clôture de ce projet, il a été mentionné que les producteurs et les autorités de toutes les localités visitées ont souhaité pouvoir transformer leurs surplus sur place. Qu’en est-il de ces unités ? Il faut dire que les unités avaient été implantées, mais malheureusement, il ne s’en est pas suivi le développement des marchés des produits transformés du manioc. Le matériel est toujours sur place, mais l’effet escompté n’a pas eu lieu. La question est pourquoi celles-ci n’ont pas eu l’impact visé sur nos modes de consommation. Simplement par le manque d’organisation de la filière qui était pourtant l’objectif final du ‘Projet Manioc’.  
 
Eu égard à ces constats, l’Institut de technologie alimentaire (Ita) de Dakar, en collaboration avec l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) et de l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar), a proposé un projet au Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (Fnraa), structure de financement de la recherche sur une base compétitive. Le projet sélectionné et financé à hauteur de 80 millions est intitulé ‘Valorisation du manioc au Sénégal par la mise au point de produits transformés et de méthodes de conservation adaptées’. Vu la modestie du financement (que nous apprécions à sa juste valeur), le projet est circonscrit dans les trois premières régions productrices de manioc au Sénégal, à savoir Thiès, Louga et Kaolack. Ce projet qui s’incruste dans les priorités de l’Etat, a pour objectif général de contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire du Sénégal par la mise au point de produits transformés à base de manioc. Les objectifs spécifiques sont les suivants :  
 
- Réaliser un diagnostic (contraintes et atouts) sur la transformation, conservation et valorisation du manioc ;  
 
- Diffuser des variétés assainies et adaptées aux différentes zones agro-écologiques ;  
 
- Identifier et acquérir des équipements de transformation du manioc :  
 
râpeuse, presse et prototypes de trancheuse dans la sous-région pour la fabrication de cossettes, de farine de manioc et d’autres produits dérivés puis établir un partenariat avec les équipementiers locaux pour leur reproduction ;  
 
- Développer des produits et recettes à base de manioc ;  
 
- Mettre au point des méthodes de conservation post-récolte adaptées ;  
 
- Evaluer les qualités microbiologique, physicochimique, technologique, sensorielle et sanitaire des produits mis au point ;  
 
- Transférer les technologies vers les bénéficiaires.  
 
L’approche n’est pas alors purement productiviste. Au contraire, c’est le marché, c'est-à-dire la demande en produits transformés par les populations, qui va tirer la production. Les Sénégalais devront avant tout connaître et apprécier les produits dérivés du manioc qui sont du reste très nombreux. On peut en citer les cossettes pour l’alimentation des hommes et du bétail. C’est un mode de conservation du manioc très utilisé dans les pays de la sous-région (Bénin, Nigeria, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, etc.). A ce niveau, il faut signaler que le manioc est très périssable. Ce qui fait que sa transformation en divers produits est indispensable une fois que les tubercules sont déterrés. Hormis les cossettes, il y a le gari, le tapioca, les farines, etc. Tous ces produits sont pratiquement méconnus des Sénégalais.  
 
Par ailleurs, toutes les variétés de manioc ne doivent pas être destinées à la consommation. En effet, certaines d’entre elles sont caractérisées par une amertume et peuvent être toxiques du fait d’un taux élevé d’acide cyanhydrique. Des cas d’intoxication mortelle ont été relevés dans la sous-région. Mais, par une transformation adéquate, le cyanure peut être presque entièrement éliminé. Le travail de screening que fera l’Ita dans ce sens orientera les variétés aptes à la consommation humaine. Les autres seront orientées vers l’industrie pour la fabrication de gommes, d’éthanol, d’amidons, etc. Ceci nous amène à dire que la transformation du manioc au Sénégal est dans un état embryonnaire. Cependant, l’Ita maîtrise parfaitement l’incorporation de la farine de manioc en panification avec un taux de 15 %. Pour les besoins de maintien de notre équipement, la boulangerie expérimentale de l’Ita produit depuis peu, sur demande du Directeur général, du pain composé chaque jour (blé-mil, blé-manioc, blé-riz, blé-soja, etc.).  
 
L’Etat aura à faire beaucoup d’efforts dans l’implantation d’unités de transformation. En effet, à la suite de l’organisation de l’atelier de lancement dudit projet, le 10 avril 2008, à Thiès, nous venons d’entamer comme prévu le diagnostic et l’on s’aperçoit de la méconnaissance des possibilités qu’offre le manioc. Dans la région de Kolda, qui a abrité les premiers travaux, il n’existe aucune unité de transformation. Toutefois, le seul transformateur rencontré (Mouhamadou Fall de Diaobé) dispose d’une solide expérience acquise au bout de plus de 30 ans de pratique en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Togo. Grâce à sa bonne volonté, il transforme péniblement le manioc, car ne disposant d’aucun outil mais malgré tout fait des produits de qualité. Il travaille sur commande et les produits sont destinés pour la plupart à ses amis. Ceci nous amène à insister sur la sensibilisation et l’information des populations que l’Etat devra effectuer.  
 
La formation devra être une activité névralgique si on sait que le président a décliné récemment un objectif de 3 millions de tonnes pour la prochaine campagne. La formation est la seule mesure à même de permettre aux producteurs d’avoir de meilleurs rendements et aux transformateurs de maîtriser les process afin de produire en quantité et en qualité. Mais, il va de soi que seul un équipement adapté permettra d’assurer une transformation efficiente, car les rendements obtenus avec un travail manuel sont dérisoires et ne peuvent pas assurer une couverture grandeur nature.  
 
Les discours des différents intervenants invités lors de la cérémonie de lancement ont fait état des préoccupations actuelles des professionnels de la ‘filière’. Ainsi après avoir magnifié la pertinence et le financement de ce projet et rappelé le rôle historique joué par le manioc dans la sécurité alimentaire, surtout lors des périodes de guerre, les principaux problèmes qui ont limité les succès du programme national de manioc lancé depuis 2004 et dans lequel le gouvernement du Sénégal a investi 1 milliard 80 millions de francs Cfa rien que pour acheter des boutures, ont été passés au peigne fin. On peut en citer : manque de formation et d’information des producteurs ; difficultés de transformation et de commercialisation ; non-adaptation des équipements ; non-adaptation des boutures à certains types de sols ; maladies du manioc ; accessibilité des produits phytosanitaires ; sécurisation des champs de manioc contre les animaux qui divaguent.  
 
Les transformateurs et producteurs du manioc, venus d’un peu partout du Sénégal, ont tous demandé l’engagement des autorités et des producteurs à s’impliquer pour la réussite du projet. Leur souhait est de disposer de résultats pertinents à l’issue du projet et de voir l’édification d’une filière manioc fonctionnelle pour une meilleure organisation et une augmentation des revenus des producteurs. Enfin, ils veulent une production et une transformation de qualité pour avoir une bonne commercialisation. Vu l’intérêt qui accorde à ce projet, ce travail devra être élargi à toutes les régions du pays, ainsi nous sollicitons l’appui de l’Etat pour arriver aux résultats escomptés.  
 
La gestion de la qualité dans les futures unités de transformation, la formation des acteurs (boulangers, pâtissiers, meuniers, transformateurs, etc.) dans la maîtrise des process et des équipements, la mise au point de recettes à base de manioc et d’autres céréales locales ainsi que leur adoption par les populations constitueront, à n’en pas douter, les axes d’intervention de l’Ita dans les programmes ‘Retour vers l’agriculture’ (Reva) et ‘Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance’ (Goana). Nous insistons sur l’aspect ‘Qualité’ qui, aujourd’hui, est le seul gage de compétitivité. Elle est fondamentale vis-à-vis des consommateurs qui sont de plus en plus exigeants, mais aussi pour la survie des entreprises dans un monde où la concurrence est des plus âpres.  
 
Dr Momar Talla GUEYE Chercheur, Coordonnateur du Projet Fnraa Manioc Institut de technologie alimentaire (Ita) Dakar Contact : gueyemt@hotmail.com  
 
Droits fonciers : Quand des femmes se battent pour accéder aux terres  
Les Africaines sont toujours engagées dans leur long combat pour garantir leurs droits à la propriété foncière. Bien qu’elles assurent la plus grande partie des cultures vivrières du continent, elles ont rarement accès à la terre en leur propre nom. Les droits fonciers sont traditionnellement contrôlés par les hommes ou par des groupes de parenté contrôlés par des hommes. Des militants s’activent à changer cette situation. 
 
Felitus Kures est veuve et vit dans le Nord-Est de l'Ouganda. Elle cultivait avec son mari une petite parcelle de terre dont ils étaient propriétaires. Mais, quelques mois après la mort de son mari, sa belle-famille a vendu la terre à son insu. Elle a réussi à récupérer l’usage de cette parcelle grâce à une action d'aide juridique, mais de nombreuses femmes ne retrouvent jamais les terres qu’elles ont perdues à la suite d’un divorce ou du décès d’un mari. Les Africaines fournissent 70 % de la production alimentaire, constituent près de la moitié de la main-d'œuvre agricole et 80 à 90 % dans la transformation, le stockage et le transport des aliments. Mais elles ne disposent souvent d'aucun droit foncier. Ces droits sont souvent détenus par des hommes ou des groupes de parenté contrôlés par des hommes, et les femmes n'ont généralement accès à la terre que par l'intermédiaire d'un parent de sexe masculin, habituellement un père ou un mari. Cet accès restreint est, en outre, très précaire. Une étude zambienne révèle que plus du tiers des veuves sont privées d'accès aux terres familiales à la mort de leur mari.  
 
Des militants tentent d'introduire ou de renforcer des lois qui garantissent les droits fonciers des femmes et combattent les normes et pratiques sociales préjudiciables. Certains progrès sont réalisés ici et là. Au Swaziland, les femmes ne peuvent être propriétaires de terres, car elles sont mineures au regard de la loi. Mais des femmes séropositives ont réussi à se faire attribuer 13 parcelles collectives pour subvenir à leurs besoins. Au Kenya, des organisations interviennent lorsque des terres sont saisies et négocient avec la famille pour que les femmes et les filles séropositives continuent d'avoir accès aux terres.  
 
Au Rwanda, le gouvernement a adopté en 1999 une loi qui donne aux femmes les mêmes droits d'héritage qu'aux hommes, alors que selon la tradition, seuls les enfants de sexe masculin pouvaient hériter. Les veuves et orphelines du génocide de 1994 ont ainsi pu obtenir des terres. Au Ghana, la culture du cacao fait évoluer la situation, elle fait appel à une main-d'œuvre importante et, de plus en plus, les hommes et les femmes échangent du travail contre des terres. La femme mariée reçoit ainsi une parcelle en échange de son travail. Ce don est considéré comme irrévocable par la communauté et la femme reste propriétaire de la parcelle même en cas de séparation.  
 
Pour garantir l'accès des femmes aux terres, les militants du droit à la terre proposent de séparer la propriété officielle des terres de son usage. Le titre de propriété d'une parcelle pourrait ainsi être établi au nom d'un homme, mais celui-ci n'aurait pas le droit de la vendre sans l'accord de sa ou de ses femmes ou d'autres héritiers. Le Ghana dispose d'une loi qui fait obligation au chef de famille de rendre compte de ses actes, afin que les biens d'une famille ne puissent être vendus sans que les autres membres en soient informés, aient donné leur accord ou en perçoivent les bénéfices. ‘Une autre solution consisterait à établir le titre de propriété au nom des familles ou des hommes et des femmes, propose Mme Mwangi, une chercheuse de l’Université Harvard. Lorsque les ressources comme l'eau, l'assainissement et les pâturages doivent être partagées, on pourrait déclarer propriétaires de la terre des communautés entières, tout le monde bénéficiant ainsi d'un accès égal.’ Ces questions, suggère Mme Izumi de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao), nécessitent d'agir sur plusieurs fronts. ‘L'accent a été mis sur la réforme juridique. Les lois et politiques sont importantes et il faut continuer d'essayer de parvenir à les modifier…  
 
Nous devons cependant également aider les gouvernements à améliorer les moyens techniques et financiers dont ils disposent pour faire appliquer les lois.’ Les responsables du système judiciaire et les chefs traditionnels doivent également être formés, ajoute-t-elle, à aider l'ensemble de la communauté à reconnaître les droits fonciers des femmes.  
 
M. Cousins est du même avis. ‘Pour améliorer la situation, il faut remédier aux relations de pouvoir inégales au sein des familles. Tant que l'on ne changera pas ces relations de pouvoir, peu importe à qui la loi conférera des droits’, indique-t-il à Afrique Renouveau. ‘Nous avons observé une forte résistance’, relate Mme Izumi. ‘Ces normes sont profondément ancrées. Les relations entre les sexes sont, de toutes les relations sociales, les plus difficiles à faire évoluer.’  
 
Mary KIMANI Afrique Renouveau www.un.org/AR  
 
Leur conseil rural dissous : Les habitants de Sangalkam saisissent Serigne Bara 
Hier, en marge de la célébration du Magal de Porokhane, une délégation d’une soixantaine de personnes originaires de Sangalkam a rendu visite au khalife général des mourides. Objectif de cette rencontre : solliciter l’intervention de Serigne Bara auprès de Me Wade pour qu’il revienne sur sa décision de dissoudre leur conseil rural. Après en avoir pris bonne note, le marabout a promis d’être leur avocat partout où besoin sera.  
 
(Correspondance) - Une délégation des habitants de la communauté rurale de Sangalkam comprenant une soixantaine de personnes était, hier, l'hôte du khalife général des mourides, El Hadji Bara Fallilou Mbacké. C’était lors du grand magal de Porakhane dédié à Sokhna Diarra Bousso, mère du fondateur du mouridisme, Chiekh Ahmadou Bamba. Au cours de l'audience qui a duré une quinzaine de minutes, les trois orateurs qui se sont succédé, dont l'imam El Hadji Déthié Seck, se sont plaints de la dissolution de leur conseil rural. ‘Nous sommes venus vers vous, car vous êtes notre seul espoir et notre avocat face au président de la République pour qu'il laisse la communauté rurale de Sangalkam et son président continuer leur mandat et leur travail. On ne veut pas d’une délégation spéciale parce que cette institution fonctionne correctement et sans blocage’, a déclaré à Serigne Bara le porte-parole de la délégation.  
 
Dans sa réponse, El Hadji Bara demandera à ses hôtes de lui transmettre toutes leurs doléances par écrit. Ce qui a été fait séance tenante. Après avoir pris connaissance du dossier, le khalife général des mourides les a assurés qu'il sera leur avocat partout où besoin sera. Il a ensuite prié pour la délégation où toutes les sensibilités étaient représentées (imams, chefs de village, conseils ruraux, étudiants, communicateurs traditionnels, etc.).  
 
Face à la presse, Asse Babacar Diouf, membre de cellule communication de la communauté rurale a décliné l’objet de la visite effectuée à Touba par la délégation de la communauté rurale de Sangalkam. ‘Nous étions venus raffermir les liens qui existent entre le khalife et nous, mais aussi demander à El Hadji Bara d'être notre avocat défenseur auprès d’Abdoulaye Wade pour que notre communauté rurale ne soit pas entre les mains d'une délégation spéciale, car Sangalkam a voté son budget presque à l'unanimité et il n’y a jamais eu de blocage dans le fonctionnement de cette communauté rurale’, a-t-il déclaté à l’issue de l’audience.  
 
Pour rappel, la semaine dernière en conseil des ministres, le président de la République avait signé des projets de décrets de dissolution de conseils municipaux et ruraux au nombre de dix. Depuis, la résistance s’organise. Si certains ont choisi la manière forte comme à Thiès pour s’opposer à l’installation d’une délégation spéciale, d’autres ont opté pour des recours juridictionnels notamment au niveau du Conseil d’Etat ou informels (intermédiation).  
 
Babacar MBODJI  
 
Après la dissolution de leur conseil municipal : Les libéraux des Hlm organisent la résistance 
Les conseillers municipaux des Hlm entendent s’opposer à la mise en place d’une délégation spéciale en remplacement de l’équipe dirigée par Abdoulaye Dieng. Parce que ce dernier n’est coupable que du ‘délit de parenté’, ils promettent d’attaquer le décret en justice. 
 
Le Ps est-il entrain de faire des émules au niveau du Pds. Cela en a tout l’air. Parce que, face au décret qui consacre la dissolution du conseil municipal de la commune d’arrondissement des Hlm, 28 des 42 conseillers que compte la mairie, ont décidé de porter l’affaire devant la justice. ’Nous nous réservons le droit de saisir tous les moyens légaux que nous confère la loi pour attaquer cette décision que nous considérons comme illégale et mal appropriée’, a déclaré Amady Cissokho conseiller municipal libéral et trésorier de la section communale du Pds. Selon lui, la commune ne connaît aucun blocage qui puisse motiver sa dissolution. Pour le conseiller Cissokho, en effet, ‘le conseil municipal marche sans problèmes. Pendant 5 années, le conseil a adopté tous les budgets sans problèmes et ceci, sous la présence du représentant de l’Etat, le sous-préfet de Grand-Dakar’. Donc, selon lui, il n y a aucune raison de dissoudre le conseil. D’autant plus que l’article 173 du code des collectivités est clair et précis à cet effet, renchérit le trésorier libéral de la commune.  
 
En plus, malgré les maigres ressources dont dispose la municipalité, le conseil a consenti des efforts non négligeables. ‘Durant ces 5 années, l’équipe municipale a fait des gros efforts pour assainir la mairie, même si plus de 95 % des recettes sont collectées par la mairie de Dakar, celle des Hlm ne récoltant que le menu fretin parce que les taxes journalières des marchands ambulants s’élèvent à 150 francs par commerçant’. Même les taxes de la Sodida sont encaissées par les services de Pape Diop, se désole le conseiller municipal.  
 
Ainsi, pour les conseillers, rien ne justifie la dissolution du conseil. Et, si le gouvernement a dissous le conseil municipal, c’est parce que tout simplement le maire ‘Ablaye Dieng, est l’oncle maternel direct de Idrissa Seck’, le maire de Thiès. C’est ce qu’ils ont appelé un ‘délit de parenté’. Pour certains conseillers, en effet, le chef de l’Etat a dissous le conseil municipal pour punir l’édile des Hlm parce qu’il a des liens de parenté avec l’ancien Premier ministre.  
 
Ainsi, après avoir ‘condamné cet acte illégal’, les conseillers municipaux des Hlm appellent le gouvernement à ‘laisser tranquille leur municipalité’. Pour ces conseillers, le chef de l’Etat a été ‘abusé par des personnes malintentionnées et des politiciens véreux qui veulent reprendre la gestion de la municipalité, après avoir été battus aux élections locales passées’.  
 
28 des 42 conseillers municipaux que compte la municipalité ont tenté d’organiser une manifestation de protestation, suivie d’une conférence de presse, mais ces tentatives ont finalement avorté. En effet, prévenus des intentions de ces conseillers, les éléments de la police ont pris d’assaut les locaux de la mairie interdisant ainsi aux conseillers la tenue de toute manifestation.  
 
Charles Gaïky DIENE  
 
Dissolution de conseils municipaux et ruraux : La Ld/Mpt appelle les populations concernées à la résistance 
Dans les mesures de dissolution prises par le chef de l’Etat, la Ld/Mpt demande à Me Wade à s’orienter vers les collectivités locales dont la gestion a été décriée à haute voix mais où les administrateurs ne doivent leur impunité qu’à leur appartenance au Pds. C’est pourquoi, les ‘Jallarbistes’ appellent les populations des collectivités locales concernées par les mesures de dissolution à opposer une résistance face à l’arbitraire. 
 
Les nouvelles mesures qui frappent certains conseils municipaux et ruraux sont une volonté manifeste du gouvernement ‘de procéder systématiquement au démantèlement de toutes instances exécutives des collectivités locales dont la gouvernance échappe au Pds’. C’est la conviction de la Ld/Mpt. Sur cette question particulière qui traduit une des manifestations de la crise institutionnelle et démocratique, caractérisée notamment par l’impunité, les limitations des libertés d’expression, de presse et de réunion et dont certains milieux comme le département d’Etat américain viennent de se faire l’écho, le Secrétariat de la Ld/ Mpt appelle ‘les populations des localités concernées à opposer une résistance à toutes les mesures arbitraires dictées uniquement par des motivations partisanes et des desseins inavoués’. Le parti d’Abdoulaye Bathily demande donc au gouvernement de plutôt s’orienter vers les collectivités locales dont la gouvernance est décriée à haute voix mais où les administrateurs ne doivent leur impunité qu’à leur appartenance au Pds ou à leur transhumance récente et intéressée.  
 
Le Secrétariat national de la Ld/Mpt se réjouit par ailleurs des ‘avancées considérables’ enregistrées par le Sénégal dans la préparation des assises nationales et place dans ces rencontres beaucoup d’espoir pour la résolution de la crise multiforme que connaît le pays, sa gouvernance politique et économique et pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Ainsi, les ‘Jallarbistes’ expriment toute leur satisfaction devant l’élargissement et le renforcement des rangs du Front Siggil Sénégal. Ce qui contribue, selon la Ld/ Mpt, à consolider davantage le camp de l’opposition sur l’échiquier politique.  
 
Le Secrétariat national de la Ld/Mpt exhorte son secrétaire général Abdoulaye Bathily à entreprendre, dans le cadre de l’initiative du parti pour l’émergence d’un pôle réunissant l’ensemble des forces de gauche, des rencontres bilatérales avec toutes les forces sociales et politiques de progrès qu’il n’a pas encore rencontrées.  
 
Au sujet de la crise scolaire, le Secrétariat de la Ld/ Mpt estime enfin que, devant son refus catégorique d’ouvrir des négociations ‘sincères’ avec les enseignants, le président de la République et son gouvernement, ‘en dépit de leurs multiples allégations, resteront seuls responsables du pourrissement de la crise que traverse l’école et de toutes les conséquences qui en résulteront’.  
 
Abordant la préparation du prochain congrès du parti, le secrétariat propose au bureau politique et au Comité Central sa tenue les 15 et 16 novembre 2008. ‘Les commissions préparatoires doivent rapidement engager des réflexions et concertations sur la thématique générale et parachever sans délai les activités organisationnelles préparatoires’, informe le secrétariat de la Ld/Mpt.  
 
Georges Nesta DIOP  
 
Après avoir réclamé sa suppression : Wade menace de porter plainte contre la Fao  
 
 
Le chef de l’Etat Abdoulaye Wade a menacé jeudi à Dakar de traduire la Fao devant la justice si elle continue de ‘prélever 20 pour cent’ de l’aide collectée au nom des pays en proie à la crise alimentaire. ‘Je leur (les responsables de la Fao) ai dit que si vous continuez, je vais vous traduire devant la justice. Il faut rembourser les 20 pour cent de l’argent collecté en notre nom’, a dit Abdoulaye Wade, interrogé jeudi soir par la Télévision nationale. ‘Ils prélèvent 20 pour cent de l’argent collecté au nom de l’Afrique pour le fonctionnement de la Fao. Je leur ai dit que ceux qui ont créé l’institution doivent lui donner les moyens de son fonctionnement’, a ajouté Me Wade dans une interview en langue wolof.  
 
Déjà dimanche dernier, Abdoulaye Wade a réclamé la suppression de la Fao et le transfert de son actif au Fida qui, a-t-il préconisé, s’appellerait ‘Fonds mondial d’assistance à l’agriculture’ et aurait un ‘siège obligatoire’ en Afrique. En effet, a expliqué le chef de l’Etat dans une déclaration radiotélévisée, ‘la situation actuelle (la crise alimentaire qui frappe les pays en voie de développement) est largement’ l’échec de la Fao ‘et les cris d’orfraie n’y changeront rien’. ‘En dépit de tous les mérites de son directeur général (Ndlr, le Sénégalais Jacques Diouf) que j’ai largement contribué à faire élire et réélire à la tête de la Fao, en considération de ses capacités et de son dévouement, c’est l’institution Fao qui doit être mise en cause’, a ajouté le président Abdoulaye Wade. Selon lui, la Fao ‘est un gouffre d’argent largement dépensé en fonctionnement pour très peu d’opérations efficaces sur le terrain’.  
 
S’y ajoute que les activités de la Fao sont ‘dupliquées par d’autres, apparemment plus efficaces, Pam, Oxfam, Fida’, a-t-il dit. Avant de souligner : ‘le seul fait de réclamer 1,5 million de dollars là où le Fida pose sur la table 200 millions de dollars montre la marginalisation progressive de cette institution qu’est la Fao’.  
 
Interrogé sur la réaction du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon qui a exprimé son soutien au directeur général de la Fao, Jacques Diouf, Abdoulaye Wade a dit qu’il (Ban Ki-moon) est ‘libre d’exprimer son avis’. ‘Moi aussi, j’ai mon point de vue sur le sujet. Personne ne connaît mieux que moi ce qui est bon pour le Sénégal. Maintenant comme l’institution dépend de lui, il a une certaine façon de s’exprimer. Mais mon point de vue est partagé par beaucoup de leaders en Afrique et en Asie’, a soutenu Abdoulaye Wade. ‘Tant qu’on était dans les généralités, on n’allait pas avancer. Mais dès qu’on dit que cela ne va pas, on va s’asseoir pour revoir les choses et chacun va apporter des preuves’, a ajouté le président Wade, avant de conclure : ‘une chose est sûre, le fonctionnement va changer. Ça a déjà changé, parce que ça ne peut pas continuer’.  
 
(Aps)  
 
CONTRIBUTION Si le grain ne meurt à Thiès … 
 
 
 
Article Par Pr Ibrahima NDIAYE, Directeur de l’UFR ses Université d,  
 
Paru le Jeudi 8 Mai 2008 
 
 
Il est des moments où parler relève du devoir : celui-ci de prouver que, même longtemps différée au profit de l’action, la parole s’impose lorsque l’intérêt général étouffe sous l’effet d’opérations médiatiques savamment orchestrées à partir de certains secteurs de l’Université de Thiès.  
 
Tout le monde a suivi les diverses péripéties ponctuant l’évolution d’une université pas comme les autres. En effet, l’Université de Thiès qui autorise tous les espoirs parce que née d’une idée aussi noble qu’intelligente de fédérer des écoles aussi anciennes que l’Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) ou ex-EPT, l’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA), l’Ecole Nationale des Cadres Ruraux (ENCR) de Bambey et l’Institut des Sciences de la Terre, connaît des soubresauts dont elle devrait faire l’économie.  
 
Le battage médiatique de ces derniers jours laisse souvent rêveur. Tout d’abord, la question du soit-disant patrimoine de l’EPT. L’arbitrage ministériel l’a clarifiée, précisant qu’il n’y en a qu’un et qu’il n’est géré que par une seule personne : le Recteur. Pourtant, les dernières plates-formes continuent d’exiger de plus belle que le futur rectorat et l’agence comptable soient construits en dehors du site dit de l’EPT.  
 
A cet égard, il est plus que suspect de continuer à parler de l’espace EPT, feignant de ne pas entendre le bruit des bétonnières, de ne pas voir les ouvriers vaquer, les murs s’élever, bref, on refuse de se féliciter que les Autorités fassent de véritables efforts pour que les problèmes soient désormais derrière nous.  
 
Plus grave : accusant les nouvelles UFR de saturer un espace qui avait, quoiqu’on dise, la capacité d’accueillir 122 étudiants l’année dernière, ceux qui combattent l’Université de Thiès taisent des réalisations extrêmement méritoires. Premièrement, grâce à un protocole signé depuis l’année dernière avec les autorités du Lycée Technique et Professionnel de Thiès, beaucoup de cours y sont suivis par les étudiants de l’UFR Sciences Economiques et Sociales et ceux de l’UFR Sciences et technologies. Deuxièmement, les anciens étudiants sont logés au Centre de Formation des Monitrices Rurales de Thiès, gracieusement prêté par l’ex Ministère de l’Enseignement Technique et Professionnel. Troisièmement, les 162 étudiants que comptent les Départements de Sciences Economiques et de Gestion et de Tourisme résident et étudient au CETAD de Pout depuis un mois. Quel intérêt a-t-on donc à persister à faire croire que rien n’est fait pour résoudre les problèmes d’espace ? A ignorer que c’est autant d’économies qu’on a fait réaliser à l’Etat et à la nation, à force d’imagination, de générosité ?  
 
A ce stade, il importe de retenir une leçon : il y’a ceux qui cherchent des solutions aux difficultés et ceux qui cherchent des difficultés aux solutions. On le voit, la mission des dirigeants ne consiste pas à encourager des démarches sociales concourant au recroquevillement, au nombrilisme ou à l’exclusion ; au contraire, elle consiste à contribuer à une réalisation harmonieuse de la nouvelle carte universitaire.  
 
Pour y arriver, ces autorités n’ont cessé d’inviter les UFR et les écoles et instituts à accélérer l’examen et l’amendement des projets de lois et textes portant organisation de l’UT et de ses démembrements. Ici aussi, suprême paradoxe, l’absence de textes n’a jamais empêché les contestataires d’engranger les avantages du système en vigueur.  
 
Pour mériter de la nation, il importe, à notre humble avis, de se féliciter qu’en une année les Autorités de l’UT et l’Etat aient déployé autant d’efforts pour que notre université aille de l’avant.  
 
C’est pourquoi il serait à notre avis souhaitable que les Autorités optent pour des statuts qui assurent à l’Université de Thiès les conditions d’une gestion harmonieuse garantissant un équilibre bénéfique à toutes ses composantes et qui justifient tous les espoirs placés dans la Carte universitaire.  
 
RAPPORT SUR L'ÉTAT DE DROIT AU SÉNÉGAL LES MAGISTRATS DEMANDENT PLUS DE LIBERTÉ 
 
 
 
Article Par IDRISSA SANE (stagiaire),  
 
Paru le Vendredi 9 Mai 2008 
 
 
Les magistrats demandent un peu plus d’indépendance dans l’exercice de leur fonction. Du moins c’est de l’avis des représentants l’Union des Magistrats du Sénégal lors de l’atelier de validation du rapport Justice et Etat de Droit tenu hier à l’hôtel Faidherbe.  
 
L’ingérence du pouvoir exécutif dans le travail des tribunaux met souvent en cause l’indépendance de ces derniers. Les conclusions du rapport justice et Etat de Droit au Sénégal viennent confirmer la thèse sur les limites du pouvoir judiciaire. Aujourd’hui avec le mécanisme de la justice du pays, les garanties de la liberté des magistrats ont sauté. Le conseil supérieur de la magistrature ne détient pas tous les facteurs nécessaires pour jouer correctement son rôle. Partant de ces constats, l’Union de Magistrats du Sénégal réclame un peu plus de justice et d’indépendance en vue d’appliquer les lois. Les magistrats ont eux-mêmes soutenu que la performance du système juridique sénégalais est à remettre en question. Le Sénégal est démocratiquement réputé, les gouvernants doivent s’investir dans les recherches en vue de régler le problème de la justice. À cet effet, il serait judicieux que les pouvoirs politiques n’exercent pas leur influence sur le code de procédure pénale. « Le pouvoir judiciaire n’a pas besoin de tuteur », argue le représentant des magistrats du Sénégal. Pour ce dernier, la démocratie voudrait que l’exécutif, le judiciaire et le législatif soient séparés aussi bien du point de vue du budget que des pouvoirs délégués. De cette façon, le pouvoir judiciaire peut fonctionner au-delà des hommes politiques et assurer sa légitimité. Cette situation ne peut plus perdurer, il faut réformer le système judiciaire. Le rapport d’étude et de recherche initié par 4 fondations africaines sur le « contrôle et la surveillance des initiatives de l’Etat » a décrypté pas mal de problèmes : le conseil supérieur de la magistrature ne peut pas appliquer certaines lois internationales comme le cas Habré. En attendant de produire un document officiel, le rapport s’ouvre à toute recommandation en vue de mieux poser le problème sur « l’indépendance et la responsabilité des magistrats », mais aussi le rapport justice et Etat de Droit.  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 10.05.2008
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