BILAN DE L' ANOCI
CONTES ET MECOMPTES DE L'ANOCI
Monument ou Pyramide, c’est selon…
Amadou Gueye NGOM Dimanche 16 Aoû 2009
Ahmed Khalifa Niasse dont la discrétion n’est pas la plus remarquable des vertus a choisi la pénombre d’un site web pour s’improviser historien des monuments, architecte et théologien. Son texte, illustré par la maquette du Monument de la renaissance africaine, s’intitule : « Wade et sa Pyramide funéraire ».
On eût dit un début d’hommage post mortem ou projet d’épitaphe pour pierre tombale. Clone imparfait du « séducteur impénitent et fin manipulateur » qu’était Beaumarchais au Siècle des Lumières, Grand Chambellan Niasse, par manque ou excès de subtilité ne sait jamais mesurer l’éloge et le persiflage dans le cocktail d’un monarque. Les flagorneurs d’hier savaient Senghor trop fin pour l’orgie et Diouf trop prudent pour se laisser griser. Ceux d’aujourd’hui profitent des dodelinements ensommeillés de Seigneur Wade pour le saouler dans ses propres vignes.
« Ô rage ! Ô désespoir, Ô vieillesse ennemie… !»
Relisons le texte de Beaumarkhalife, crayon en main…
« A première vue le Monument de la Renaissance Africaine ne serait qu’une statue. Comme c’est le cas pour la célèbre statue de la Liberté à New York, la Tour Eiffel. Passe encore le mélange des genres entre monument, statue, Tour Eiffel…Dans son envolée, notre religieux soutient que le monument « évoque une certaine trinité avec la présence du père, du fils ainsi que du saint esprit maternel”.
Saint esprit maternel ? Difficile de dire si c’est moquerie, révérence maladroite ou tortuosité. L’Eglise et le Palais apprécieront.
Continuons notre lecture…
« A y regarder de plus prés le monument est posé sur le sommet d’une pyramide façonnée par la nature que l’homme est venu parachever en rectifiant les rondeurs de sa forme mamellaire originelle ».
Par quel équilibrisme géométrique une pyramide peut-elle être de forme mamellaire originelle et de rondeur rectifiable ? Le fécond Khalifa Niasse crée là une sorte de syllogisme tautologique dont ni Socrate ni Descartes n’ont jamais eu le génie. Et comme pour mieux pérenniser sa trouvaille, Khalifia annonce solennellement que « WADE se hisse au niveau des Pharaons d’il y a cinq à sept milliers d’années. Il est le seul néo Pharaon après tant de millénaire…Que le monument de la Renaissance devrait être rebaptisé « Pyramide de la renaissance ».
Néo Pharaon, Pyramide ? L’Egypte de Moubarak appréciera.
Ce qui m’horripile est que le marabout Khalifa Niasse, s’abritant derrière un vague « nous autres coranisants », implique toute une communauté dans l’allégeance à un néo pharaon, dont les prédécesseurs se prenaient pour Dieu et avaient droit de vie ou de mort sur ses sujets. Et comme s’il voulait laisser planer le doute sur la confession musulmane de Wade, sans que ce dernier s’en aperçoive, il le cite : « une Afrique sortant des entrailles de la terre, quittant l’obscurantisme, pour aller vers la lumière » puis le met en parallèle avec le verset du Koran « Allah est le Maître des Croyants ; Il les extrait des ténèbres vers la lumière ».
En fait, Ahmed Khalifa Niasse a voulu s’essayer à la pirouette intellectuelle de Beaumarchais qui disait : « si la personne qui énonce l’éloge a la liberté de proférer son contraire, l’on y croit plus volontairement ».
Notre Khalife oublie–t-il que les efforts ineptes des magiciens du Prêtre Haman causèrent leur perte ainsi que celle de Pharaon? N’a-t-il pas lu « Allah n’est pas obligé » de Kourouma? L’Ecrivain ivoirien y raconte l’histoire de Fama le fétichiste se démenant « comme le petit rat de marigot qui avait creusé des trous pour le serpent avaleur de rats ».
Si Allah n’est pas obligé de faire plaisir à tout le monde, ses khalifes sur terre n’y sont pas tenus non plus.
Amadou Gueye NGOM
Critique Social
Le Soleil : Lundi 17 Aoû 2009
DAOUDA SIDIBE, DOCTORANT EN SOCIOLOGIE « C’est un réel danger qui guette la société sénégalaise »
Daouda Sidibé a réalisé, en 2001, une enquête sociologique portant sur les «Aspects pervers de l’habilement féminin au Campus de Dakar ». Dans cette interview, ce doctorant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar nous parle d’un phénomène de société qui le passionne tant : l’effeuillage des filles sénégalaises. A l’origine de ce comportement indécent, dit-il, une société dont la famille ne joue plus son rôle. Et là, sans ambages, le jeune sociologue pense que c’est un réel danger qui guette la société sénégalaise.
Quelle lecture faites-vous du nouveau comportement vestimentaire des filles ?
Aujourd’hui, on assiste à des comportements sur le point de vue vestimentaire des filles et, dans une moindre mesure, des jeunes garçons, qui ne passent pas inaperçus. C’est un phénomène de société parce que produit dans et par elle. La lecture qu’on peut faire de ce phénomène est qu’on assiste progressivement à une détérioration de nos structures sociales qui avaient pour fonction principale d’éduquer au sens large du terme. De plus en plus, on se rend compte que ces structures sociales n’arrivent plus à jouer leur rôle dans l’éducation des enfants. La conséquence, ce sont, entre autres, ces comportements vestimentaires qui sont loin d’honorer la famille et, partant, la société. Mais ce qu’il faut voir derrière tous ces changements, c’est que de plus en plus, nous sommes en train de perdre nos repères, nos valeurs culturelles. Jadis une fierté de nos mamans, le pagne est relégué, de nos jours, au second plan. Désormais, une fille qui porte un pagne est indexée et devient même source de moquerie. Tout cela pour dire que ce phénomène des filles «mal habillées » n’est pas spontané.
Qui n’a pas joué son rôle dans ces comportements ? La famille ? L’Etat ?
Tous les deux. D’abord l’Etat qui peut et doit agir mais qui ne le fait pas. Je pense que l’Etat doit peser de tout son poids pour emmener les filles à «être correctes». Comment ? En interdisant de façon stricte le port de certaines tenues indécentes. Sur le chemin de l’école, par exemple, on rencontre beaucoup de filles qui ont des comportements vestimentaires très osés, à la limite provocateurs. Donc oui, la responsabilité de l’Etat est engagée en ce sens qu’il peut interdire le port de certains vêtements inappropriés à l’école et sur certains lieux publics. On constate pour le regretter que l’école a perdu sa fonction éducative. Elle se limite aujourd’hui à la fonction instructive au détriment de la fonction éducative. Mais ce changement de comportement vestimentaire n’est pas seulement imputable à l’autorité étatique.
Il y a également que la cellule de base qu’est la famille ne joue plus son rôle. On se souvient encore du rôle et de la place centrale des « Badienes » (tantes paternelles) dans l’éducation des enfants en général et des filles en particulier.
Aujourd’hui, ces dernières, qui étaient respectées dans la société ne sont que l’ombre d’elles mêmes. Comme qui dirait que la conjoncture économique fait que les gens sont plus préoccupés par le pain quotidien que par l’ éducation de leurs enfants. Et là, c’est un danger qui guette réellement la société sénégalaise.
Et les religieux dans tout cela…
La position des chefs religieux est on ne peut plus claire sur la question. A maintes reprises, ils ont fustigé clairement certaines pratiques vestimentaires. Surtout du côté des filles. Mais tout le monde constate que ces déclarations sont sans effet réel sur la société. Voilà pourquoi je pense que c’est moins l’appel des chefs religieux que le fait que cela ait un écho au niveau de la société qui manque. Les chefs religieux ne peuvent que faire des prêches. Quant au suivi, il appartient aux populations de le faire. Récemment, un grand chef religieux est sorti de sa réserve pour condamner le caractère vestimentaire de certaines jeunes filles. Mais je doute que cela ait pu avoir l’effet attendu.
Quelles mesures prendre pour que ces comportements ne se généralisent ?
Il faut encore une fois que la famille puisse rejouer son rôle d’antan. Si la famille et l’Etat à travers l’école, jouent leur rôle mais aussi que les chefs religieux continuent leur travail de sensibilisation, je pense que nous arriverons à imposer un comportement vestimentaire décent aux filles. Mais il ne faut pas exclure des actions courageuses surtout de la part de l’Etat. Je suis d’avis qu’il faut mettre ici et maintenant un frein à ces dérives. C’est d’autant plus urgent que certains viols sont liés à ces comportements vestimentaires. Bien entendu, il faut reconnaître que l’agression culturelle dont nous sommes victimes, n’est pas pour faciliter les choses.
Auteur: recueillis par Abdoulaye Diallo
Seneweb.com : Lundi 17 Aoû 2009
CONTOURNER LES PIEGES DES STRATEGIES D’ALLIANCE DE 2000 ET 2007 POUR UNE ALLIANCE DE TRANSITION CONSTITUANTE en 2012
EXPOSE DES MOTIFS/CONSTAT
En 1999, l’opposition historique au régime socialiste a su surmonter ses divisions pour se ranger derrière la candidature du leader de l’opposition bénéficiant de la plus importante représentativité.
Lassés par quarante ans de régime socialiste, les opposants ont privilégiés l’unité et la bataille pour le contrôle du pouvoir sans définir de manière précise les mécanismes de partage et d’exercice du pouvoir. Adhérant à la stratégie du « tout sauf Diouf », ils n’ont pas imaginé que l’alternance pouvait accoucher d’un monstre, que l’alternative à Diouf pourrait, en moins de cinq ans, se révéler pire que 40 ans de gouvernance socialiste.
Ce cas d’école est une illustration parfaite de la théorie des contrats : le pacte d’alliance de l’opposition en 2000 n’ayant pas spécifié entièrement les engagements du candidat vis-à-vis des partis alliés a laissé une totale liberté à ce dernier.
Héritant des prérogatives institutionnelles exorbitantes, le nouveau élu s’est appuyé sur son appareil politique ainsi que l’épreuve du temps pour éliminer ses alliés, absorber ses adversaires et se retailler une constitution sur mesure et ajustable à souhait.
Cette douloureuse expérience d’une alternance trahie a ravivé les défiances au sein des leaders de la nouvelle opposition et compromis les chances de réussite des différentes tentatives d’alliance politique entre 2006 et 2007.
Ainsi, l’union de l’opposition qui était réalisable en 2000 était quasiment impossible en 2007 : la théorie des jeux s’illustrant parfaitement, il n’était pas de l’intérêt des opposants de voir l’un d’eux arriver au pouvoir, qui fort de sa fleur d’âge et héritant de prérogatives institutionnelles extraordinaires s’installerait sur un trône d’or à perpétuité et pas forcément pour le meilleur.
Pourtant, en 2007, l’opposition n’a pas su faire face à ce dilemme du prisonnier condamné à choisir entre la réélection de Wade et une aventure incertaine dont l’expérience récente a montré que les dangers potentiels sont importants et les espoirs incertains.
Réunir les conditions de l’union de l’opposition en 2012 c’est donc définir les mécanismes permettant d’éviter les imperfections du pacte d’alliance de 2000 afin de surmonter rapidement le dilemme de 2007 et d’être près pour le rendez-vous de 2012.
Quatre principaux facteurs ont rendu possible l’efficacité de la trahison du pacte d’alliance de 2000 : l’imperfection (le manque de précision ou l’incomplétude) du pacte d’alliance, la durée non déterminée et donc longue de ce pacte, l’importance de l’appareil politique du candidat (celui provenant du plus puissant parti de l’opposition) et l’héritage de prérogatives institutionnelles exorbitantes.
Si l’opposition a peu de levier sur l’héritage institutionnel du futur élu, elle peut néanmoins jouer sur les trois autres facteurs afin de minimiser les risques du remake de 2000 et dépasser le dilemme de 2007.
L’opposition doit ainsi définir un contrat de mandature le plus précis possible concernant les actions à mener avec un champ d’action très restreint et l’inscrire dans un délai le plus bref possible avec un candidat sans appareil politique.
PROPOSITION N°1 – Un pacte de transition de trois mois et non un pacte de gouvernance
Nous proposons que les partis de l’opposition s’accordent sur un pacte de transition et non d’alliance gouvernementale. Ce pacte pourrait être nommé « Benno Teureul Ndiguel Askanwi » ou Pacte d’Alliance pour la Transition Constituante.
Par conséquent, le candidat choisi doit s’engager à ne pas user des prérogatives institutionnelles non prévues ou en contradiction avec le pacte d’union (signature de contrat engageant le Sénégal à long terme, modification des hiérarchies au sein de l’armée ou de l’administration, lancement de projet avec des budgets importants ou dont l’horizon de réalisation dépasse six mois etc.).
En particulier, le candidat doit s’engager solennellement devant les partis, les militants et les citoyens à n’exercer son mandat que pour une durée de maximum trois mois, le temps d’instaurer une nouvelle constitution applicable entièrement dès son adoption (et sa promulgation) et d’organiser les différentes élections permettant de désigner un nouveau Président de la République ainsi que les élus des autres institutions prévus par la nouvelle constitution.
Le candidat doit également s’engager à abandonner son mandat après les élections et ne pas participer à ces élections en tant que candidat. Pour ce faire, le candidat devra être d’un âge avancé, par exemple avoir au minimum 75 ans.
Au cours de la transition, le candidat doit s’engager et ne signer que des dossiers courants et à ne gérer que les affaires courantes en attendant la mise en place de nouvelles institutions.
PROPOSITION N°2 – Rédaction et approbation de la nouvelle constitution par l’alliance avant le choix du candidat
Nous recommandons la rédaction complète et l’approbation de la nouvelle constitution par l’alliance avant le choix du candidat ainsi qu’un engagement solennel du candidat à soumettre cette constitution au peuple sans aucune modification et ceci dans le mois suivant son élection.
Nous recommandons l’association de la population dans la rédaction de la constitution, dans la continuité du mouvement des assises nationale.
PROPOSITION N°3 – Choix du candidat unique de l’opposition aux présidentielles pour la gestion de la transition constituante
Nous recommandons que les leaders de l’opposition et leurs partis s’accordent sur le choix d’un sage en tant que candidat unique de l’opposition aux élections présidentielles et ceci pour la gestion de la transition constituante.
PROPOSITION N°4 – Désistement solennel des autres candidats de l’opposition
Nous recommandons que les leaders de l’opposition et leurs partis s’engagent solennellement de manière individuelle et collective auprès des partis, des militants et des citoyens à ne pas se présenter aux élections présidentielles de 2012 et à soutenir le candidat unique de l’opposition aux présidentielles pour la gestion de la transition constituante. Nous recommandons que la rédaction de la constitution, le choix du candidat et le désistement des différents leaders de partis soient achevés avant juin 2010 afin de permettre une meilleure préparation de la campagne électorale de 2012.
PROPOSITION N°5 – Mécanisme de pression en cas de tentative de violation du pacte d’alliance
Nous recommandons que le candidat choisi pour la gestion de la transition constituante reconnaisse solennellement et par écrit l’ensemble des engagements pris vis-à-vis de l’alliance ainsi que la légitimité de toute insurrection civile en cas de non respect des engagements pris vis-à-vis de l’alliance, notamment les clauses portant sur la démission du candidat élu au bout de trois mois, et sa renonciation à toute candidature lors des élections organisées dans le cadre de la transition.
Abdoulaye Dia
abdoulayedia26@hotmail.com
CONTES ET MECOMPTES DE L'ANOCI Abdou Latif Coulibaly «audite» Karim Wade
Article Par Latir MANE ,
Paru le Vendredi 14 Aoû 2009
Le nouveau livre du journaliste-écrivain doit se retrouver sur le marché à partir d’aujourd’hui. Nous n’avons pas pu obtenir un exemplaire du dument, mais nous avons eu vent de son contenu, suite aux révélations faites par le directeur général de la maison d’édition qui a publié l’ouvrage.
Encore un «brûlot» du directeur de l’Issic. Comme il sait si bien le faire, Latif Coulibaly revient au cœur de ce que le Pr Abdoulaye Bathily et ses camarades de la Ligue démocratique (Ld) ont appelé «le scandale du siècle». Et c’est le directeur de publication des éditions l’Harmattan qui fait un commentaire sur ce livre de 200 pages. M. Babacar Sall explique que le livre «révèle toute la face cachée d’un dossier qui incrimine au plus haut niveau le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, et son fils qui, malgré les contre-performances constatées, vient d’être propulsé à la plus haute responsabilité ministérielle». M. Sall explique que M. Coulibaly est revenu sur «les pratiques peu orthodoxes de Karim Wade auprès des partenaires arabes qui ont exigé plus de garantie officielle. Ces exigences l’ont mis plusieurs fois en difficulté avec les souverainetés du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de celles du ministre de l’Economie et des Finances».
Marchés de gré à gré
M. Coulibaly est aussi revenu sur «les conditions d’attribution des marchés, l’entente illicite passée entre les entrepreneurs du Btp, les raisons de la liquidation de l’entrepreneur Bara Tall et les différences d’appréciation entre le ministre de l’Economie et des Finances et Karim Wade sur la gestion des fonds alloués au Sommet».
3 chantiers terminés sur 9 prévus
Les dépassements budgétaires n’ont pas été oubliés, de même que le fait que «seuls 3 chantiers sur les 9 prévus sont réalisés dans des conditions approximatives». Il s’agit «du projet d’élargissement et d’aménagement de la corniche Ouest, du Bloc des Madeleines à la Place Bienvenue à Dakar y compris la construction d’un Tunnel à Soumbédioune et 3 trémies à Stèle Mermoz, Loé Frobénuius, place du Millénaire. Il y a aussi la construction de la route place Bienvenue-Mosquée de la divinité-Pharmacie des Mamelles, y compris des ouvrages d’art et 5 giratoire. Et enfin la réhabilitation et l’extension de la Vdn y compris la construction de 3 intersections dénivelées aux carrefours».
Dépenses et chiffres en main
«L’auteur n’a pas manqué de passer en revue, chiffres en main, tous les chantiers fictifs ou réels engagés par l’Anoci et dresse un bilan dont les résultats sont comparables à un crime financier et économique de grande envergure qui affecta le Sénégal pour longtemps», ajoute M. Sall. Non sans rappeler que le «Président Wade a également signé un décret de virement de crédits en 2007 qui a permis à son fils de dépenser sans compter les deniers publics, creusant ainsi l’endettement du pays à un niveau inédit», toujours selon M. Sall.
Lobservateur : Lundi 17 Aoû 2009
ENQUETE SUR LE BILAN DE L'ANOCI : LATIF ACCABLE KARIM ET BALDE
Un peu plus d’un mois après le bilan présenté par les responsables de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), Karim Wade et Abdoulaye Baldé, le journaliste d’investigation sort un contre-bilan accablant. Basé sur les documents officiels de l’Agence elle-même, Abdou Latif Coulibaly sort un «document d’enquêtes» où il note que beaucoup plus d’argent a été dépensé sur fond de «gaspillage et d’extravagances».
«Un faux bilan». Voilà ce que les dirigeants de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci) ont présenté à l’opinion nationale et internationale le 16 juin 2009 lors de la dernière session du Conseil de surveillance de la structure. Ce constat accablant a été fait par le journaliste d’investigation Abdoul Latif Coulibaly qui en fait l’économie dans un ouvrage d’environ 215 pages au titre ironique et assez provocateur : «Contes et mécomptes de l’Anoci» (Editions Sentinelles). L’auteur a présenté son travail ce dimanche au cours d’une conférence de presse en présence de nombreuses personnes issues de la société civile, du milieu politique, etc. Les conclusions de son «document d’enquêtes» et «brûlot ou pamphlet», précise M. Coulibaly, sont exposés dès l’entame en des termes tranchants, sans ambiguïtés possibles. Contrairement à ce qu’ont annoncé le président et le directeur exécutif de l’Agence, respectivement Karim Wade et Abdoulaye Baldé, «l’Anoci a dépensé pour l’organisation de la conférence islamique (Ndlr : tenue les 13 et 14 mars 2008, à Dakar) une somme totale de 205 milliards 211 millions FCfa». Or, MM. Wade et Baldé ont dit avoir dépensé 72 milliards FCfa pour les travaux réalisés dans Dakar, rappelle le journaliste. De même, les responsables de l’Anoci se sont réjouis d’avoir pu mobiliser 432 milliards FCfa, M. Coulibaly relève : «Le décompte que nous avons pu établir à partir de leurs documents (ceux des dirigeants de l’Anoci) indique qu’une somme globale de 172 milliards FCfa a été effectivement mobilisée (emprunt divers, dons et autres)». Et encore, «les montants annoncés ont été en fait mobilisés par le biais de la coopération financière internationale qui, sous l’impulsion du ministère de l’Economie et des Finances, a utilisé les réseaux classiques et traditionnels de la coopération mise en route depuis l’aube des indépendances».
«3 projets réalisés sur 9 chantiers identifiés»
Pour comprendre ces écarts entre les déclarations du duo à la tête de l’Anoci, le journaliste d’investigation est allé dans le diable des détails. Il les a débusqués dans des documents officiels de l’Anoci dont il a obtenu copie, à savoir le rapport de contrôle de gestion de l’agence et celui donné par son directeur exécutif lors de la clôture de l’exercice 2006, le budget de l’exercice 2008 tel qu’adopté par le conseil de surveillance en octobre 2007, ainsi que le rapport 2006 du commissaire aux comptes de l’agence (Cagec Suarl) présenté en décembre 2006. Dans son enquête menée sur une durée de 7 mois à un an, Abdou Latif Coulibaly retient que seulement trois (3) projets ont été réalisés sur neuf chantiers identifiés au départ, soit 1/3 de ce qui avait été arrêté. Ces réalisations effectives sont : la corniche ouest, la route de la Mosquée de la Divinité, Vdn. Signe particulier relevé par le journaliste, ces trois travaux ont tous connu des dépassements budgétaires (par le truchement de dépenses additionnelles). La corniche ouest est à ce titre emblématique. «Au départ, le marché de la corniche ouest, qui était fixé à l’origine à 22 milliards FCfa, a été réalisé pour un coût global de 40 milliards de FCfa», soit un surplus de plus de 95%. Pour M. Coulibaly, «le laxisme et le laisser-faire de l’autorité de régulation des marchés publics dans ce cas d’espèce et dans le cas de tous les autres marché de l’Anoci, ont certainement permis une spoliation à grande échelle du Trésor public».
Extravagances et gaspillages
Le signataire du document d’enquête «Contes et mécomptes de l’Anoci» souligne ainsi que «les auteurs de cette spoliation ont revêtu toutes les apparences de légalités». Dans un point intitulé «Au pays de Cocagne ou Neverland tropical», l’auteur de «Contes et mécomptes de l’Anoci» scrute les différents documents de l’Agence qui détaillent ses dépenses et ses investissements. «On en sort complètement sidéré, sur leur opportunité et sur leur cohérence d’ensemble», commente-t-il. Selon M. Coulibaly, «sans mépris aucun, ni dédain, on peut croire et dire que ce fut comme à la kermesse où l’enfant, accompagné d’un papa-gâteau généreux et magnanime, accorde tout à son fiston et paie, à tous les coups, les demandes de son rejeton ébloui par l’achalandage des stands de jeu». Il indique que le rapport présenté à la fin de l’exercice 2006 par le directeur exécutif de l’Anoci, Abdoulaye Baldé, est illustratif à cet égard. Le journaliste met en épingle plusieurs exemples, dont une lampe (luminaire) facturé à…8 millions FCfa installés dans le bureau de Karim Wade. Il se demande aussi quels sont les appareils de photo qui ont coûté 8 et 9 millions FCfa à l’Anoci. Le journaliste nous apprend également que l’habillement des hôtesses et des autres personnels d’appui a coûté au total…400 millions FCfa.
«Marchés éclatés, virements de crédit…»
Cependant, écrit Abdoul Latif Coulibaly, «le plus choquant de toutes ces dépenses, aura sans conteste été les 750 millions de FCfa consacrés à l’aménagement et l’ameublement des locaux du siège de l’Anoci, les 1er, 2ème et 10ème étages de l’immeuble Tamaro dans le centre-ville de Dakar. L’inventaire des dépenses «extravagantes» est loin d’être exhaustif. Ainsi, note le journaliste : «Sans pouvoir établir la preuve d’un enrichissement personnel, au bénéfice d’un seul responsable de ce gaspillage d’argent public sans précédent dans notre pays, force est de reconnaître aujourd’hui que les auteurs de ce gaspillage organisé sont tout sauf de bons gestionnaires, soucieux avant tout d’utiliser de façon rationnelle les deniers de la nation confiés à leur garde». Cette dilapidation a pu s’effectuer en utilisant, à en croire Abdou Latif Coulibaly, plusieurs techniques de dépenses dont «les marchés éclatés», les virements de crédit, etc. ; le tout en toute illégalité au regard des textes régissant la bonne gouvernance. Selon le journaliste d’investigation, les travaux de l’Anoci ont été, contrairement à ce qui a été déclaré par les tenants du pouvoir, financés «pour l’essentiel» avec les deniers du contribuable (Trésor public, emprunts, etc.), «ce qui n’était pas le cas pour le sommet de l’Oci de 1991». Il ajoute : «vous verrez dans les semaines à venir qu’on a dépensé beaucoup plus que ce qui est révélé dans ce livre».
Neuf autres milliards dans la balance
Et cela n’a pas du tout tardé. Car les mêmes sources qui ont informé Abdou Latif Coulibaly sont revenues à la charge avec de nouveaux éléments d’informations. Neuf (9) nouveaux milliards viennent s’ajouter, selon le journaliste, à la cascade de liasses. Aussi, informe le journaliste, ces 9 milliards auraient servi à l’extension de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, précisément grâce à la construction d’une aérogare. Le journaliste, qui s’étonne des sommes décaissées à l’aéroport de Dakar, affiche tout son scepticisme quant à la réalité des dépenses annoncées. 400 millions ont été prévus pour l’achat de tentes pour l’accueil des hôtes du Sommet. Un pactole jugé énorme, relativement au coût de ces matériels. Les 9 milliards ont pu être mobilisés, grâce à…un prêt engagé par l’Asecna, dans une banque de la place. Et se poursuivrait le «festival des milliards»…
Auteur: Mamadou Lamine BADJI
Seneweb.com : Samedi 15 Aoû 2009
Papa president le medecin solutionnaire des senegalais comme le temps (Par Gassama Toronto)
Les gens parlent souvent de la pluie, du beau temps,
C’est un sujet courant, depuis déjà longtemps,
Pour échanger et faire passer le temps.
Mais beaucoup de ces gens,
Sont rarement content de ce temps dont ils conversent tant.
le temps est comme notre cher papa president
Oui, ils sont fort mécontents,
Tous ces bilieux,
Tous ces grincheux,
Qui déversent sur lui, à deux ou à plusieurs,
Et à longueur de temps,
Fiel et mauvaise humeur,
Soucis et mauvais sang,
Comme si le temps était la cause de leurs malheurs.
Ils sont très remontés,
Tous ces ratés,
Tous ces manqués,
Qui déchargent sur lui à longueur de journée,
En toute partialité,
Leur animosité, leur agressivité,
Comme si le temps était cause de leur médiocrité.
Eh oui, pour tous ces gens,
C’est pratique le temps,
Jamais absent, jamais très loin,
Ils l’ont toujours sous la main
Pour excréter leur venin,
Pour exprimer leur chagrin,
Leurs quatre vérités,
Leurs quatre calamités,
Contre la vie, le destin,
Et puis le genre humain.
Avec lui, c’est facile, il ne dit jamais rien.
Ils en disposent complètement,
Matin et soir, soir et matin.
Ce temps toujours présent,
Toujours à leurs côtés,
Est leur souffre-douleur prêt à tout supporter,
Leurs quatre volontés, leurs quatre vanités.
Avec lui on est fort, on se fait respecter,
On n’est pas dégonflé,
Les avis sont tranchés,
On est vraiment quelqu’un.
Avec lui, c’est facile,
Il ne répond jamais.
Alors ils en profitent, ils en abusent même,
Et jamais à leurs yeux le temps ne trouve grâce.
Ils le critiquent, l’insultent et le malmènent,
Disant impunément :
- Ah ! Quel temps !...
- Quel sale temps !...
- Quel fichu temps !...
- Quel mauvais temps !...
- Saloperie de temps !...
- Vous avez vu ce temps !...
Et quel que soit le temps, ils trouvent un élément
Qui leur sert de support au mécontentement
Qu’ils portent en leur dedans :
Si le temps est très beau,
Ça ne peut pas durer,
Ou bien il fait trop chaud.
Et si le temps est froid,
Cela va persister,
Ou bien il est trop froid, ou trop sec ou encore pas assez.
Et puis quand il fait chaud,
Le fond de l’air est frais ou bien par trop humide.
Et s’il fait un peu frais, la réciproque est vraie,
Le fond de l’air est chaud, mais jamais comme il faut.
Et puis la pluie qui ne vient pas et qui devrait venir,
La pluie qui vient trop tôt et qui fait tout pourrir.
Ce vent bien trop violent, véritable blizzard,
Ou très insuffisant, ou encore desséchant.
Et puis la brume et le brouillard,
Et le gel verglaçant…
Et le temps a beau changer,
Ce qu’il fait constamment,
Jamais il satisfait le moindre de ces gens.
Reconnaissez qu’il lui faut être bien patient,
Car beaucoup d’entre nous auraient, depuis longtemps,
Envoyé promener la plupart de ces gens,
Promener voir ailleurs et dans un autre temps
Chercher le temps parfait qu’ils ne trouvent jamais.
Mais le temps est gentil, tout empli de patience,
Et il arrange tout, et il supporte tout, lui qui n’y est pour rien,
Et puisqu’il peut aider tous ces insatisfaits,
Sans jamais dire un mot, il leur tend son bon dos
Pour qu’ils puissent s’y purger et puis s’y soulager.
Oui, le temps
Médecin de toute l’humanité !.. comme papa president le medecin solutionnaire des senegalais comme le temps
Bien naturellement vôtre. GASSAMA TORONTO
L'état de la Nation! (par Amath DIOUF)
« Le pays va mal »
Tiken Jah FAKOLY
Après les assises étatiques tenues par les tenants du pouvoir qui se sont accordé à piller les biens publics, se sont réalisées les assises nationales dont les lieutenants, à bon droit, sont foncièrement patriotiques. Pourquoi ont eu lieu les assises nationales ? Parce que le Sénégal va mal. Et le plus inquiétant, c'est qu'il va de mal en pis. Nous savons tous que l'avenir de notre chère patrie semblait hypothéqué ; il faut tâcher de remédier au mal. Seulement, pour pouvoir guérir un malade, il faut, au préalable, faire le diagnostic, lequel est aussi nécessaire en vue de saisir ce dont souffre le Sénégal? Quels sont les signes du mal être de notre pays ? A cette question, nous tentons de répondre tout le temps ; mais nos réponses, quelle qu’en soit leur nature, demeurent partielles. Tantôt nous pointons du doigt les mauvais résultats de l'école, tantôt l'agonie de nos hôpitaux, la faillite des grandes entreprises nationales et des PME, l'incompétence de la justice, la dégradation des mœurs, etc. Sachons, dans le même ordre d’idées, que tous ces maux ne sont que le résultat d’un long processus relatif au dysfonctionnement constaté au plus haut sommet de l'Etat. Et, comme vous pouvez l'imaginer, les conséquences sont désastreuses. Pour connaître le véritable mal qui gangrène notre nation, je vous invite à écouter ce diagnostic sans complaisance qu'a fait Abdou latif Coulibaly lors d'une conférence qu’il a faite en France sur les assises nationales. Et, je vous inviterai, chers concitoyens, à écouter cet élément sonore autant que vous pourriez et d'en faire une large distribution afin que les sénégalais sachent ce qui ne va pas chez eux et peut-être ils pendront leurs responsabilités ainsi que leur destin en main. Le terrain a été déjà déblayé avec les consultations des assises nationales. Il nous reste maintenant à agir concrètement avant qu'il ne soit trop tard. Comme le font les américains chaque année avec le message du président sur “ The State of the Union”, nous voilà pour la première fois de notre histoire, devant l'un des plus grands journalistes que le Sénégal ait connue, assister à une véritable mise au point sur “ L'ETAT DE LA NATION SENEGALAISE”. Même si les propos ont été tenus le 23 novembre 2008, ils restent plus que d'actualité.
Bonne écoute.
Sénégalaisement vôtre!
Amath Diouf