gouverner par la ruse seulement !
Vrai faux régime présidentiel sénégalais
Après les événements douloureux de 1962, le Sénégal, pour casser toutes tendances bicéphales au sommet, opta par voix référendaire en 1963 pour une constitution instaurant de fait un régime dit présidentiel. Avec ce type de régime, le Président de la République concentre tous les pouvoirs de l’exécutif en ayant seul la possibilité de nommer et de révoquer les ministres. On était sorti de la constitution de type parlementaire de 1960. Les révisons successives de 1967, 1970, 1976, 1978 et 1981 ne touchèrent pas fondamentalement à l’âme du type de régime malgré entre-temps le retour du poste de premier ministre en 1970.
En 2001, après l’alternance, une nouvelle constitution est adoptée par voix référendaire à 94%. Cette nouvelle constitution n’a pas non plus réduit à première lecture les pouvoirs du Président de la République. Au contraire, elle les aurait même renforcés selon la perception que l’on s’en fait. Depuis 2001, la quintessence de cette constitution votée par le peuple est passée à la trappe des révisions en fonction du climat politique du moment. Le mandat présidentiel ramené de 7 à cinq ans par le peuple souverain de 2001 a été révisé par les parlementaires pour repasser à 7 ans sans effet rétroactif. Le nombre de députés ramenés de 140 à 120 lors du référendum de 2001 est repassé à 150 par la seule volonté des parlementaires obéissant à la volonté du Patron de l’exécutif. Le Sénat et le conseil économique et social supprimés de la constitution de 2001 sont revenus par la fenêtre des mêmes parlementaires suivant la volonté du maître. Grosso modo, la constitution adoptée par le peuple sénégalais en 2001 aura donc subi des révisions par voix parlementaire qui ont fini par en dénaturer le substrat. Beaucoup plus de pouvoirs y sont entre les mains de l’institution Président de la République qui, en réalité donne l’impression de coiffer le judiciaire et le sénat (nommé au trois quarts) tout en ayant aussi le pouvoir de dissolution de l’assemblée nationale unique institution issue d’un suffrage réellement universel. Une institution née du suffrage universel peut en rayer une autre issue du même suffrage.
Au plan judiciaire, aujourd’hui, la constitution donne au Président de la république le pouvoir de nommer les membres du conseil constitutionnel (article 89), et les magistrats après avis du conseil supérieur de la magistrature ou du conseil supérieur de la cour des comptes (article 90). N’en déplaise aux zélateurs haut-parleurs, l’exécutif tient par ce biais le judiciaire et le Sénégal gagnerai à une évolution de cette situation. Cette évolution ne devrait certes pas consacrer une sorte de République des juges mais devrait tendre vers plus d’équilibre et de marge de manœuvre du judiciaire vis-à-vis de l’exécutif par essence politique. Le Sénégal a assez vécu d’expériences pour pouvoir trouver enfin un équilibre consensuel à la seule condition que la réflexion dépasse les intérêts individuels. Nous devons rompre avec les lois faites pour les vainqueurs du moment et les juges doivent par la pratique marquer un peu plus le territoire de leurs institutions. Comprennent-ils leur mission historique dans ce Sénégal en mutation ?
Au niveau de l’exécutif, l’article 42 de la constitution actuelle donne au Président de la République le seul pouvoir de déterminer la politique de la nation. En l’état actuel de notre constitution, l’article 49 dispose aussi que le Président de la république nomme le Premier Ministre et les ministres et met fin à leurs fonctions. La même constitution dispose en son article 53 que le Premier Ministre est responsable à la fois devant le Président de la République et devant le parlement qui, a la possibilité de faire tomber tout gouvernement par vote d’une motion de censure selon les dispositions de l’article 86. A la lecture de tous ces articles équilibristes, on est tenté de se demander dans quelle institution se trouve le véritable siège du pouvoir exécutif. Jusque là, le soit disant régime présidentiel de 1963 renforcé en 2001 n’a pas connu le scénario d’une opposition majoritaire au parlement raison pour laquelle, nous vivons une sorte de stabilité avec un chef à la fois du parti, de l’Etat et, de tout l’exécutif. Demain, si une opposition gagne les législatives et impose de fait son Premier Ministre, qui devra légitimement déterminer la politique de la nation ? Le Président de la république ou le Premier Ministre ? Comment un Président élu pourra demain prétendre déterminer la politique de la nation et nommer et dégommer les ministres dans un contexte de cohabitation avec une opposition majoritaire au parlement ? Les chantres du type de régime actuel savent pertinemment que le semblant de stabilité institutionnelle dont ils parlent ne concerne que le scénario d’un Président dont le parti est majoritaire au parlement. Ce scénario peut changer.
Le régime sénégalais actuel tel que défini dans le texte constitutionnel résistera difficilement à la première cohabitation sauf si, en face, nous avons la chance d’avoir affaire à un Président dont la sagesse sera telle qu’il saura faire preuve de hauteur pour sauvegarder l’honneur et l’esprit de la République. Nous n’en sommes pas là mais, dans le cadre d’une cohabitation, l’article 87 de la constitution qui permet au Président de la République de dissoudre l’assemblée nationale après deux ans de législature ne pourra être utilisé indéfiniment et, un vice-président avec des pouvoirs donnés directement par le même Président ne pourra certainement pas contourner le Premier Ministre ad vitam æternam.
En réalité, le régime dit présidentiel sénégalais actuel n’en est pas un si l’on se réfère aux dispositions de la constitution. C’est une variante du parlementarisme maquillé par des pouvoirs exceptionnels donnés au Président de la République de nommer les deux tiers des sénateurs parlementaires (article 60), d’être chef de parti politique (article 38), de nommer les magistrats (articles 89 et 90), de choisir demain un Vice-président à qui il pourra donner une partie des pouvoirs que le référendum lui a conférés. Ceci n’est pas une norme qui répond aux standards démocratiques modernes. C’est une trouvaille sénégalaise que nous devons dépasser.
Nous sommes en face d’un type de régime parlementaire hybride, conjoncturel non classique qui ne répond plus aux exigences de la modernité et de l’irréversibilité de la démocratie participative. Nous devons tailler une constitution solide pour les générations futures et non pour les maîtres du moment.
C’est en cela que les axes de réflexion posés par la charte de gouvernance démocratique des assises nationale sont importants et méritent plus de respect et d’approfondissements. Il est indécent de rejeter en bloc avec une véhémence ubuesque la teneur de cette charte impersonnelle et patriotique en brandissant le spectre des événements de 1962. La charte n’est pas une panacée mais c’est déjà une piste de réflexion sérieuse. Le Sénégal a récemment permis aux hommes et femmes politiques mauritaniens de s’entendre sur un minimum pour la stabilité de leurs institutions. Il est temps pour nous de trouver un consensus sur une constitution qui dépasse les querelles et ambitions politiques si nous voulons renouer avec notre statut de modèle démocratique en Afrique et asseoir une stabilité à toute épreuve.
En définitive, le type de régime parlementaire est nécessaire pour servir de relais à la démocratie participative sine qua non pour notre développement. L’essentiel est de préciser les champs d’action des uns et des autres dans une constitution dont l’âme ne devrait plus être révisée en fonction de la volonté du maître. Les assises nationales ont déjà défriché le champ de la réflexion. A nous d’apporter la semence pour que vive la République. Républicains de tous les partis unissez-vous pour la République !
Pour les générations futures, il est temps de sortir du vrai faux régime présidentiel actuel qui n’est opérationnel que le temps d’une symbiose entre le Président de la République et la majorité parlementaire avec les dérives que l’on connait. Demain, les citoyens ne mettront pas forcément tous les œuf dans le même panier. Ils seront tentés de choisir un Président de la République tout en donnant l’assemblée à l’opposition. Ce sera une manière référendaire d’obliger à la limitation des pouvoirs. Avec ce scénario, aucun subterfuge politique même par voix constitutionnelle ne permettra à un Président de la République de tout régenter sauf à sortir des frontières démocratiques.
En allant tout de suite vers le parlementarisme véritable et sans masques nous anticiperons sur ce scénario. Un Président de la République doit être au dessus de la mêlée même s’il est venu au pouvoir par le biais de cette même mêlée. C’est au gouvernement de gérer la nation sous le contrôle d’un parlement stable et lucide. Le Président d’une République est une institution de stabilisation et de garde de la constitution. Ce n’est pas une institution qui gère le quotidien.
Le régime actuel devrait avoir la sagesse et la hauteur d’aller tout de suite vers cette voix irréversible d’un parlementarisme sain. Cela ne fera que nous faire gagner du temps vers cette issue irréversible.
Mamadou NDIONE
Mandione15@gmail.com
FERLOO.COM :
Apr : "Le Gouvernement que Wade a mis et continue de mettre en place, confirme..., sa volonté de persister dans sa logique de dévolution du pouvoir..."
"Sous le Présidence effective du leader national du Parti, une réunion de présentation et de définition des missions dévolues aux différents Commissaires Politiques nommés par le Président de l’APR, s’est tenue le 05 juin 2009 au siège du Parti", nous informe un communiqué parvenu à Ferloo. M. Macky Sall en a profité pour "tracer les lignes politiques de ce travail visant, non pas une structuration organisationnelle de l’Apr, mais plutôt la construction de solides fondations pour l’Apr, en vue d’en faire le premier parti du Sénégal".
"En effet, renseigne ce communiqué, par la Lettre - Circulaire 001/009/PR/, Monsieur Macky Sall, Président de l’Alliance Pour la République (APR), a défini les grandes tâches politiques présentes du parti, dans un contexte principalement dominé par les manœuvres du pouvoir, envasé dans une profonde crise et en quête de construction d’un schéma structurel garant de sa survie. Incapable de trouver des réponses aux grands maux qui étranglent les populations et n’ayant tiré aucune leçon positive des élections locales du 22 mars qui témoignent de son rejet par l’écrasante majorité de notre peuple, ceux qui nous gouvernent se signalent, une fois de plus, par l’amateurisme, l’arrogance, le pilotage à vue et une pratique profondément antidémocratique et anti-républicaine du pouvoir".
Toujours selon ce document : "Le Gouvernement que Wade a mis et continue de mettre en place, confirme, si besoin en était, sa volonté de persister dans sa logique de dévolution du pouvoir, autrement que par des voies démocratiques et dans une perspective héréditaire. Pire encore, au moment où les tensions sociales assaillent le pays, la vie de nos braves paysans hypothéquée par la mauvaise gestion de la campagne agricole et que les populations ploient sous les lourds fardeaux de la hausse des prix de certains produits, le pouvoir crée, avec la complicité des Institutions qu’il a vidées de leur sens, une Vice-Présidence inutile au pays, uniquement destinée à ses préoccupations et manœuvres politiciennes".
Et de poursuivre : "C’est dans un tel contexte gros de tous les dangers, qui appelle la mobilisation et la riposte de toutes les forces politiques, démocratiques et populaires, que le Président Macky Sall a dégagé les priorités urgentes du parti entre le mois de juin et décembre 2009. Il s’agit, principalement, d’organiser l’APR à la base sur l’ensemble du territoire national, par l’installation de comités, cellules structurelles composées de 100 militants, tous détenteurs de leurs cartes de membres. Cette vaste entreprise politique, est pilotée par le Directeur des Structures du Parti, M. Mbaye Ndiaye. Dans le même temps, ce travail permettra la rationalisation de la vente des cartes déjà entamée".
En conséquence, dit le communiqué, "le Président Macky Sall exhorte tous les militants et Responsables de l’APR, à s’impliquer fortement, avec un esprit de responsabilité, de respect des directives du Président de l’APR, et d’ouverture dans ce travail politique primordial, garant d’une APR solide, conquérante, prête à faire face aux agressions du pouvoir et apte à mener à bien les prochaines échéances électorales".
Alassane DIALLO
L’Alternance décapitée : L’enjeu de la perte de l’autorité du Chef de l’Etat
Les erreurs politiques se payent. Souvent, très cher. La formation du sixième gouvernement de l’alternance constitue assurément un exemple fort intéressant à étudier par la mouvance présidentielle. C’est un tournant historique de la page ouverte en mars 2000. Les cafouillages ont été nombreux à l’occasion de la constitution de l’équipe gouvernementale. Nous avons tout au bout de quelques semaines de remaniement sauf un orchestre et un chef, maître de la musique de son orchestre et de ses hommes. La nomination éphémère d’un ministre, le repêchage de ministres au dernier moment, l’absence de réflexion sérieuse sur des ministères nouvellement créés de manière artificielle et la répartition hasardeuse de fonctions entre des entités ministères taillées en fonction de la tête de celui devant occuper le fauteuil, ont fortement discrédité l’autorité du président de la République et ses hommes de confiance.
L’image du Sénégal en a pris un sacré coup médiatique au sein de l’opinion publique nationale, africaine et mondiale. C’est de l’amateurisme au sommet de l’Etat, Il est inacceptable moralement et politiquement au regard de l’expérience accumulée par le régime de l’alternance depuis bientôt dix ans. Elle a eu le temps d’apprendre l’exercice du pouvoir pour éviter de donner une image aussi négative de notre système qui n’a absolument rien à envier aux démocraties européennes en matière de management des hommes et des équipes chargées de gérer les biens publics. Evidemment, les adversaires du régime ont saisi naturellement cette conjugaison de maladresses pour agiter la fin de règne du pouvoir du président de la République, Me Abdoulaye Wade. C’est un pas franchi par des pans entiers des franges de l’opposition. Cette réaction d’adversaires est normale. C’est le jeu démocratique qui fonctionne ainsi dans tous les pays se réclamant de la démocratie. On ne fait pas de cadeau à son ennemi politique déclaré. Bien au contraire. Il faut exploiter toutes ces faiblesses sans état d’âme. Il faudra peut être aller plus loin que cette appréciation pour mieux comprendre ce qui se passe dans les rangs de la mouvance présidentielle en général et singulièrement au cœur du pouvoir de l’alternance. Tout laisse croire que le chef de l’état est entrain de subir une pression énorme dont les premiers effets visibles se mesurent aux cafouillages dans les actes posés depuis la fin des élections locales marquées par la défaite du régime dans les grandes villes de notre pays. Cette pression résulte de la défaite du Parti démocratique sénégalais au terme des résultats des élections locales et de l’incapacité du pouvoir à lire correctement l’évolution du cours politique, social et culturel. L’impression d’une alternance décapitée est lisible à plus d’un titre. Le Pds vit des moments extrêmement difficiles. Les alliés n’ont aucune existence politique La cap 21 est plus qu’en panne d’idées. Le gouvernement lui n’a pas réellement un chef libre de ses mouvements et de son action. Il cherchera longtemps ses marques dans une mission quasi impossible. Le temps presse. Les urgences se multiplient sur tous les fronts. Aucune politique cohérente de redressement du tissu économique n’est à l’ordre du jour. Il faut de l’argent et il faut aller le chercher partout à travers la planète vivant une des crises financières les plus dures à supporter par les investisseurs. Jamais le Pds n’a été aussi mécontent de son propre pouvoir et de son chef. Tous les responsables libéraux vaincus au soir du 22 mars 2009 ont refusé de subir la sanction au regard du traitement de faveur accordé au responsable moral de la Génération du concret, Karim Wade. Alors que la lecture politique la plus cohérente aurait consisté à sanctionner au premier chef ce dernier pour avoir été battu dans son propre bureau de vote, le Secrétaire général national du Pds a plutôt promu le Président de l’Anoci au rang de ministre d’état avec un porte feuille ministériel à la limite défiant les exigences d’une gouvernance à la hauteur d’une meilleure rationalisation des activités du gouvernement. Cette récompense illégitime dans l’entendement des militants du Pds a ainsi secrété une résistance ouverte de certains leaders libéraux refusant de subir une injustice notoire. Le résultat est là. Dans le sixième gouvernement cohabitent des ministres ne s’entendant sur rien. Sinon sur leur appartenance à une équipe bâtie sur un mal entendu extraordinaire. Ceux qui ont gagné les locales sont devenus les frustrés du Pds, du gouvernement et du président de la république. Le monde à l’envers. Les partisans de la génération du concret sont désormais décidés à prendre tout le pouvoir politique. Rien ne les arrête plus sur ce chemin tout ouvert d’autant que le Pds révèle chaque jour que Dieu fait sa plaie et ses faiblesses internes. Le refus de la Ministre Aida Mbodji d’occuper un ministère imaginaire traduit à bien des égards le sentiment de révolte contenu. Les ministres libéraux se sentant à l’étroit aussi bien dans le gouvernement et que dans la formation libérale décapitée depuis la suppression du poste de Secrétaire général national adjoint dorment d’un seuil œil. Ils peuvent à tout moment partir. Il sera alors impossible dans ces conditions
de trouver une unité de pensée et d’action au sein de ce gouvernement. La crise au sommet du gouvernement est alors dans le domaine des possibles. Les cafouillages ne sont en fait que les premiers signes de l’affaiblissement de l’autorité du président de la République par des camps se disputant le contrôle du pouvoir exécutif et la succession du président de la république. Ce qui se dessine à l’horizon, c’est simplement une autre crise de nature fort différente certainement aux crises nées sous le règnes des Premiers Ministres Idrissa Seck et Macky Sall. Elle débouchera sur la formation d’un autre gouvernement susceptible de donner tout le pouvoir à la génération du concret. Et,elle ne demande pas moins au chef de l’Etat.
Mamadou SY Albert
Seneweb.com : Dimanche 7 Juin 2009
Imprimeurs et libraires du Sénégal, le temps est venu de vous rebiffer ( par Mody Niang)
Lors du dernier pèlerinage marial de Popenguine, le Ministre d’Etat Cheikh Tidiane Sy, représentant le gouvernement, a profité de son adresse aux autorisés de l’église catholique pour vanter la démocratie sénégalaise. De la bouche de ce ministre, cela fait sourire. Quand on a été pendant de longues années le conseiller spécial du sanguinaire dictateur Mobutu Sese Seko, on ne devrait vraiment pas savoir ce que démocratie signifie. Et même si d’aventure on le savait, on y croirait pas du tout. Le Ministre Cheikh Tidiane Sy ne croit effectivement pas à la démocratie. Il est surtout bien placé pour savoir que la démocratie sénégalaise n’est pas un exemple à vanter. Elle est au mieux une démocratie formelle, une démocratie de façade, une démocratie tropicale. La démocratie sénégalaise est une démocratie du verbe, qui établit une discrimination inacceptable entre les citoyens. Les courtisans de la mouvance présidentielle jouissent sans limite de tous leurs droits humains, y compris du droit à l’expression. Ils ont accès sans limite à la radiodiffusion et à la télévision nationales. Ils écrivent des panégyriques, parfois franchement médiocres voire carrément nuls, qui se réduisent à des injures contre une catégorie de Sénégalais et à des tombereaux de louanges sur celui qui leur distribue « généreusement » des prébendes. D’autres, comme Abdou Latif Coulibaly, Abdou Aziz Diop et maints autres compatriotes qui refusent de se ravaler au rang de vulgaires laudateurs, et qui expriment, chaque fois que de besoin, leurs désaccords avec la nauséabonde gouvernance libérale, sont sevrés sans état d’âme de ces droits constitutionnels importants.
Il existe aujourd’hui plus d’une dizaine de titres de livres qui sont bannis des frontières nationales et n’ont aucune chance de franchir le cordon douanier de l’Aéroport international Léopold Sédar Senghor. Il s’agit notamment de :
1. Mamadou Seck, Les scandales politiques sous la présidence d’Abdoulaye Wade, L’harmattan 2005 ;
2. Issa Thioro Guèye, Les médias sous contrôle : Liberté et responsabilité des journalistes au Sénégal, 2006 ;
3. Abdou Latif Coulibaly, Sénégal, Affaire Me Seye : un meurtre sur commande, L’Harmattan, 2006 ;
4. Mody Niang, Qui est cet homme qui dirige le Sénégal ?, L’Harmattan, 2006 ;
5. Toumany Mendy, Politique et puissance de l’argent au Sénégal. Les désarrois d’un peuple innocent, L’Harmattan,décembre 2006 ;
6. Babacar Sall, Le stagiaire. Roman d’un président de la République, L’Harmattan, janvier 2007 ;
7. Pape Moussa Samba, Le président Wade ou le génie solitaire, Editions Cjfb, janvier 2007 ;
8. Souleymane Jules Diop, Wade, l’avocat et le diable, L’Harmattan, 2007.
Il y en a bien d’autres encore et aucun de ces livres n’est vendu à Dakar, ni dans aucune autre ville du pays. On ne les trouve en tout cas dans aucune des deux plus grandes librairies de la place. Pendant ce temps, les livres qui caressent Me Wade dans le sens du poil ou le portent carrément dans les nues, font l’objet de toutes les attentions et de traitements manifestement de faveur, notamment de cérémonies de dédicaces tapageuses, largement couvertes par la télévision « nationale ». Certaines d’entre elles déplacent tout Dakar et la librairie qui les abrite refuse du monde. A l’occasion, des exemplaires du livre à dédicacer s’arrachent comme de petits pains, par centaines. Pendant ce temps, mes livres, comme ceux d’Abdou Latif Coulibaly et de nombreux autres compatriotes qui commettent le sacrilège de ne pas être d’accord avec l’immonde gouvernance de Me Wade, sont carrément bannis de ces librairies, espaces de diffusion du savoir. Même notre présence physique, qui manifestement inquiète et gêne, n’y est pas souvent souhaitée. Comme si nous étions des pestiférés ! Nous le sommes effectivement aux yeux de certains de nos compatriotes.
Ce déni de liberté d’expression – c’en est vraiment un – laisse pourtant indifférent. Il n’est relevé pratiquement par personne : ni par l’opposition qui en pâtit, ni par les organisations de la société civile, ni par la presse. En tout cas, pas à ma connaissance. L’Association des Ecrivains sénégalais se signale en particulier par son silence assourdissant. Il est vrai que nombre de ses responsables sont devenus des affidés de Me Wade. Nous ne serions pas d’ailleurs, à leurs yeux, des écrivains. Tout le monde semble donc accepter finalement ce déni de liberté d’expression, comme un fait accompli : seuls les flagorneurs de Me Wade ont droit à la parole et à la plume. C’est proprement scandaleux dans un pays qui se dit démocratique.
J’en suis réduit à faire moi-même la promotion et la distribution de mes livres, puisque les principales librairies n’en veulent pas. Ce n’est pas là d’ailleurs la seule difficulté à laquelle je suis confronté. Même pour les imprimer, c’est une véritable gageure, une véritable course du combattant. La première imprimerie à m’avoir opposé une fin de non recevoir est l’imprimerie Saint-Paul. Le directeur m’avait sans fard avoué, après avoir gardé le tapuscrit pendant trois jours, qu’il ne pouvait pas courir le risque d’imprimer « Un vieux président face à lui-même ». Et comme réserves, il me renvoyait à certains mots, à certaines expressions qui posaient problème, à ses yeux (dès lors, on était en plein dans la monstrueuse censure). Il en avait souligné quelques-uns dans le texte. Pourtant, ce qu’il considérait comme des mots ou expressions à risques, rendaient compte d’une stricte réalité. Il a souligné par exemple : « Me Wade raconte souvent des contrevérités ». Comment peut-on me reprocher de faire une telle affirmation ? Même les oiseaux chantonnent à longueur de journée que Me Wade raconte des contrevérités ! Je peux en donner mille exemples.
Les imprimeurs qui se risquent à imprimer mes livres refusent de les signer. Ainsi, vous ne verrez le nom d’une imprimerie dans aucune de mes livres édités au Sénégal. On s’empresse tellement à me les livrer d’ailleurs et à se débarrasser de ma présence gênante qu’ils comportent parfois des lacunes techniques. Ainsi, dans mon dernier livre (« Amadou Lamine Faye : ″Comprendre l’alternative wadienne (…)″. Un livre qui établit une nullité prétentieuse »), il y a quelques problèmes au niveau des notes de bas de page, dont certains numéros ne correspondent pas parfois aux textes explicités. Tout cela est inacceptable et nous ne devrions pas nous en accommoder. Ce pays n’appartient pas à Me Wade, ni à sa famille, ni à sa mouvance. Il y a été précédé par les présidents Senghor et Diouf. Un jour ou l’autre, il devra, lui aussi, débarrasser le plancher politique. Et le plus vite sera le mieux.
J’ai mis en cause la responsabilité de l’opposition, de la société civile et de la presse, pour leur passivité par rapport à cette situation. Je me permets davantage de pointer le doigt sur la responsabilité de l’église catholique et de la Douane. Je peux comprendre que, par exemple, les responsables de la librairie Aux-Quatre-Vents prennent peur. Il ne pourrait en être de même de l’église. Du moins, c’est ce que je crois. En imprimant ou en vendant un livre, les imprimeurs et les libraires gagnent leur vie, eux et les travailleurs qui les entourent. Personne ne devrait les en empêcher, tant qu’ils sont en phase avec la loi. Or, aucun texte officiel n’interdit la distribution des livres bannis au Sénégal. Aucun autre n’interdit aux imprimeurs d’imprimer un certain nombre de livres ciblés. Je comprends donc difficilement la passivité de l’église dans cette affaire. Celle-ci a été notre refuge pendant les moments difficiles, surtout pendant les longues années de braise de la lutte contre le régime de Senghor. C’est souvent au Centre Daniel Brothier que nous nous repliions pour organiser nos conférences. Je me souviens, comme si c’était hier, de l’une d’entre elles, retentissante : « La négritude au Festival d’Alger », alors introduite par notre compatriote Diagne en 1969.
L’église catholique s’est toujours signalée, aussi bien du temps de Monseigneur Thiandoum, comme de son successeur, par des positions responsables et courageuses sur des questions d’intérêt national. Dans le chapitre IV (pp. 133-138)) de mon livre banni des frontières nationales « Qui est cet homme qui dirige le Sénégal ? », L’Harmattan, mai 2006, j’ai rendu un vibrant hommage à ces positions responsables. J’en ai fait autant dans plusieurs contributions dont, pour ne donner que cet exemple, « Trop sélective, la colère de Me Wade contre l’église », Walfadjri du 9 janvier 2004. Je devrais pouvoir me permettre donc, quand je ne suis pas tout à fait d’accord avec elle sur une question, l’exprimer librement. Je fais donc ici état de mon incompréhension, quand la librairie Saint-Paul tremble devant certains manuscrits ou que la librairie Clairafrique fait le tri entre les « bons » et les « mauvais » livres. Par exemple, le livre d’Amadou Lamine Faye qui est d’une nullité extrême, y est en très bonne place, alors que le mien qui en fait la critique n’a aucune chance d’y être vendu. C’est cela qui est inacceptable et que je comprends difficilement de notre église catholique. On essayera évidemment de me convaincre que l’imprimerie Saint-Paul et la librairie Clairafrique sont une chose, l’église en est une autre. Ce sera vraiment peine perdue.
Une autre structure engage sa responsabilité, prend une part coupable ans l’iniquité qui nous est faite : ce sont les services de la Douane qui acceptent docilement d’exécuter une très sale besogne. Les douaniers de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor s’empressent de confisquer tous les titres bannis qui leur tombent sous la main. Or, jusqu’à preuve du contraire, ils font excès de zèle : ils n’ont aucun droit de confisquer un livre qui n’est pas officiellement interdit par un arrêté du Ministère de l’Intérieur. Il semble que ce soit sur la base d’une note interne du Ministère de l’Economie et des Finances qui leur indique un certain nombre de titres à bloquer qu’ils font ce travail peu valorisant. Si c’est vraiment le cas, le Ministère de l’Economie et les services de la douane ont bien d’autres chats à fouetter que de se livrer à cette sale besogne pour le plaisir du prince. Le Ministre de l’Economie et des Finances était attendu sur bien d’autres d’intérêts, notamment sur cette importante dette intérieure qui plombe les entreprises sénégalaises ainsi que sur les recettes fiscales et douanières constamment en baisse. Sa responsabilité est en particulier lourdement engagée dans les nombreux et lourds silences qui entachent gravement la nauséabonde gouvernance libérale. En particulier, il devrait nous édifier sans mensonge sur ces six milliards de francs Cfa qui avaient migré de la Sonacos vers une destination inconnue. Quelle était cette destination ? Ces milliards ont-ils été retournés à la Sonacos ? Les fameux cinq milliards de Sénégal Pêche ont-ils été effectivement encaissés par le Trésor public ? Qu’en est-il des fameux 7,5 milliards de fonds taïwanais ? Et de ces six autres milliards que le président Wade avait « donnés » gracieusement au gouvernement, et que l’ancien Premier Ministre Macky Sall s’était empressé de distribuer, comme s’il était un comptable public ? Un seul franc de ces hypothétiques milliards est-il vraiment rentré au pays ? Si c’est le cas, quels projets sociaux a-t-on réalisés avec ? D’autres questions restées jusqu’ici sans réponses pouvaient lui être posées, à lui, à ses ministres délégués successifs et à ses nombreux collègues (inspecteurs du Trésor) qui gravitent autour de lui. Le silence particulièrement lourd qu’ils gardent sur ces questions n’est guère rassurant. Il devrait donc avoir d’autres préoccupations que de faire confisquer illégalement des livres, si bien sûr, la note interne existe.
Cette réflexion est valable aussi pour la Douane : notre pays devient de plus en plus une plaque tournante pour la drogue et l’argent sale. De ce côté-là, il y a suffisamment de travail (utile) à faire. Excès de zèle pour excès de zèle, que les douaniers jettent de temps en temps, ne serait-ce que furtivement, un coup d’œil sur ce fameux salon d’honneur. Le Sénégal est un petit village ou tout ou presque se sait. Cette sale besogne que les autorités de la Douane acceptent de jouer de façon pitoyable ne les grandit pas du tout, n’est pas du tout revalorisant pour leur corps, qui a davantage intérêt à faire la lumière sur ce scandale présumé, dont l’hebdomadaire La Gazette a fait état dans deux éditions successives.
Le Sénégal n’est pas la propriété exclusive de Me Wade. C’est notre pays à nous tous. Nous devons cesser de nous laisser terroriser et dicter sa loi par cet homme. Les imprimeurs et les libraires en particulier doivent se rebiffer et refuser le fait accompli qu’on leur impose, et qui ne repose sur rien de légal. Tous les Sénégalais ne peuvent pas accepter de se ravaler au rang de vulgaires troubadours de cet homme qui nous dirige et qui devient de plus en plus gâteux et grabataire. Travailler pour gagner honnêteté sa vie est sacré. Personne, fût-il un monarque qui se prend pour le nombril du monde ne devrait nous en empêcher, surtout sur la base de simples artifices. Cela, nos imprimeurs et nos libraires ne devraient jamais le perdre de vue.
MODY NIANG, e-mail : modyniang@arc.sn
SUD QUOTIDIEN:
Macky dénonce le mal gouvernance de Wade
par Aïssatou Diop NDIAYE | SUD QUOTIDIEN , mardi 9 juin 2009
L’apr a tenu une réunion de présentation et de définition des missions dévolues aux différents commissaires politiques nommés par le président du parti, Maky Sall le 05 juin, à Dakar. Cette réunion à pour but de bien garantir la construction de solides fondations pour l’Apr. Maky Sall en a profité pour critiquer une fois de plus le parti au pouvoir.
En effet, monsieur Macky Sall, président de l’Alliance pour la république (Apr) a défini les grandes tâches politiques présentes du parti, dans un contexte politique principalement dominé par les manœuvres du pouvoir envasé dans une profonde crise et en quête de construction d’un schéma structurel garant de sa survie.
Selon, le président du parti Macky Sall : « Incapable de trouver des réponses aux grands maux qui étranglent les populations et n’ayant tiré aucune leçon positive des élections locales du 22 mars qui témoignent de son rejet par l’écrasante majorité de notre peuple ceux qui nous gouvernent se signalent, une fois de plus, par l’amateurisme, l’arrogance, le pilotage à vue est une pratique profondément antidémocratique et antirépublicaine du pouvoir ».
Le patron de l’Apr d’ajouter : « Le gouvernement que Wade a mis et continue de mettre en place, confirme, si besoin en était, sa volonté de persister dans une perspective héréditaire. Pires encore au moment où les tensions sociales assaillent le pays, ou les populations ploient sous les lourds fardeaux de la hausse des prix de certains produits, les populations s’inquiètent de la gestion de la campagne agricole et renouent avec les délestages, le pouvoir crée, avec la complicité des institutions qu’il a vidé de leur sens, un vice -présidence inutile au pays uniquement destinée à ses préoccupations et manœuvres politiciennes. »
C’est dans un tel contexte gros de tous les dangers et qui appelle à la mobilisation et à la riposte de toutes les forces politiques, démocratiques et populaires, que le président Maky Sall a dégagé les priorités urgentes du parti entre le mois de juin et décembre 2009. Il s’agit, principalement, d’organiser l’ Apr à la base sur l’ensemble du territoire national, par l’installation de comités, cellules structurelles composées de 100 militants tous détenteurs de leur carte de membres.
Cette vaste entreprise politique, est pilotée par le directeur des structures du parti, Monsieur Mbaye Ndiaye, dans le même temps, ce travail permettra la rationalisation de la vente des cartes déjà entamée. En conséquence, le président Macky Sall exhorte tous les militants et responsable de l’Apr, à s’impliquer fortement, avec un esprit de responsabilité, de respect des directives du solide, conquérante prête à faire face aux agressions du pouvoir et apte à mener à bien les prochaines échéances électorales.
LE QUOTIDIEN :
Revirement dans l’appréciation des Assises nationales.
Il y a de cela un an, les Assises nationales avaient fait l’objet de critiques acerbes, le plus souvent provenant de la mouvance présidentielle. Certains alliés de Wade, à sa suite, avaient usé de tous les mots pour fusiller les Assises nationales et leurs initiateurs. Iba Der Thiam, Djibo Kâ, Souleymane Ndéné Ndiaye, Oumar Sarr, Doudou Wade, Mamour Cissé, Farba Senghor, Idrissa Seck… La liste n’est pas exhaustive. L’initiative de Karim Wade hier, rapportée des confrères de L’As et du Populaire, de rencontrer le président Amadou Makhtar Mbow et Moustapha Niasse, le Secrétaire général de l’Afp (partie prenante de ces Assises), même si elle n’est pas exempte de calculs politiques, est un autre pied de nez aux contempteurs des Assises nationales.
Les va-t-en en guerre d’hier battent en retraite
Par Mamadou DIALLO
Les Assises nationales ont été lancées un dimanche 1er juin 2008. Presque un an après, elles livrent leur verdict. Les conclusions des travaux ont été rendues publiques le 24 mai dernier. Des conclusions qui ont été diversement appréciées. Mais, retardons-nous un peu sur le lancement de ces Assises qui avaient suscité une énorme polémique au sein de la classe politique sénégalaise. Des critiques acerbes sur l’idée et l’organisation de ces Assises par «une opposition qui ne reconnaissait pas la légitimité du Président Wade» ont été faites par certains responsables libéraux et des membres de la mouvance présidentielle. Ils avaient fortement récriminé sur ces Assises nationales et les hommes qui les animaient. Mais depuis lors, beaucoup d’eaux ont coulé sous les ponts. Comme s’ils s’étaient rectifiés, certains d’entre eux ont adouci leur moulin à critiques, contre des Assises qu’ils assimilaient à une conférence nationale ou à un complot d’opposants. Cela, après que le président des Assises nationales, Amadou Makhtar Mbow et son équipe, ont rendu public les conclusions tirées des consultations citoyennes et des réflexions des élites politiques et de la société civile.
POSITIONS MITIGEES
N’est-ce pas le professeur Iba Der Thiam, qui s’est noyé depuis fort longtemps dans les eaux libérales, qui dénigrait ces Assises, les qualifiant même d’insensées ? Dans un entretien accordé à un quotidien de la place, il disait : «Les Assises nationales, qui se tiendront sans la majorité, n’ont aucun sens. Les Assises nationales sont des formes de conférences nationales qui ne disent pas leurs noms. C’est une sorte de contournement du processus démocratique pour emprunter des voies que l’état de notre démocratie a dépassées depuis fort longtemps.» Peut-être qu’il s’était trompé ou bien qu’il ne comprenait pas la démarche des organisateurs de ces Assises. C’est le moins que l’on puisse dire. M. Thiam a changé aujourd’hui de discours. Il adopte maintenant une position moins tranchée, plus nuancée en tout cas, après la restitution des conclusions. Même s’il a eu à émettre quelques observations toujours critiques sur certains points de ces conclusions, Iba Der Thiam semble se racheter. Il s’est servi de l’émission dominicale Grand jury de la Rfm comme tribune pour rectifier le tir. «S’il y a une fraction du peuple qui se réunit, réfléchit et propose des solutions, il faut se donner la peine de les écouter. Cela me paraît être une attitude de bonne gouvernance qui, au demeurant, est vigoureusement conforme à l’éthique et à la démarche du chef de l’État», dit-il. En procédant de la sorte, l’historien a bien mis du bémol dans son appréciation des assises, même s’il récuse le qualificatif «nationales» qui leur a été collé. Mieux, semble-t-il, il prône l’application de ces Assises par le pouvoir en place.
Autre membre de la mouvance présidentielle à faire des Assises ses choux gras pour critiquer ses organisateurs, c’est le ministre de l’Environnement Djibo Leïty Kâ, le leader de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd). M. Kâ n’avait pas digéré que ces Assises aient eu lieu, allant même jusqu’à les qualifier «d’agression directe contre la démocratie». Djibo Leïty Kâ qui défendait la position de son patron Wade, réfractaire à ces Assises, disait à l’époque par le biais de son parti : «Les Assises dites nationales ou Assises nax sa bopp sont inacceptables puisqu’elles sont manifestement une agression directe contre la démocratie, contre tout bon sens politique et contre la volonté librement exprimée par les Sénégalais qui, par une majorité écrasante, ont renouvelé leur confiance au chef de l’Etat. Ces assises frisent l’irresponsabilité. L’opposition poursuit un objectif malsain en imposant par voie détournée la négociation au pouvoir, dans le but de réunir les conditions d’une situation insurrectionnelle.» Hier, c’était le passé. Un passé très récent même. Aujourd’hui, le rénovateur en chef n’a plus le même discours incendiaire. Sa position a aujourd’hui varié et épouse un contour moins virulent et moins arrogant envers les organisateurs des Assises nationales. Que s’est-il passé ? Pourquoi ce retournement de situation ? Mystère et… bâton du petit berger Peulh. Mais en attendant, visez sa réaction après la restitution des conclusions issues des travaux des Assises nationales. Une réaction qui n’a rien à voir avec la première, et qui frise même l’hilarité. «L’idée des Assises nationales était géniale, car elle a permis à l’opposition d’occuper l’espace médiatique. Ils ont eu une bonne stratégie en se mettant en retrait et en laissant la société civile mener ces Assises», disait-il, lors d’une émission télévisée. Mais Djibo Kâ ne s’est pas limité là. Plus loin, il poursuit, cette fois-ci lors d’une rencontre du Bureau national des jeunes de son parti à Mbour : «J’espère que les conclusions issues des Assises nationales vont être communiquées aux partis politiques. En tous les cas, de ce que j’en ai lu dans la presse, après plusieurs réflexions, si c’est objectif, dépouillé de toutes les considérations partisanes, c’est une bonne chose.»
Même le député Mamour Cissé avait contribué à la moule du gâteau… des dénigrements des Assises nationales. Le leader du Psd/Jant bi manifestait à l’époque son opposition catégorique aux Assises. «Ils (les initiateurs des Assises) n’ont pas à se prévaloir de leur propre turpitude pour se croire obligés de convoquer des Assises nationales qui n’ont du reste aucune légitimité du point de vue de la Nation parce qu’elles n’émanent d’aucune autorité incarnant la République. Cette situation qui leur est défavorable et qui est peu agréable, pour eux, ne devrait pas pour autant les pousser à vouloir prendre le pays en otage. Accepter les Assises nationales, ce serait saper nos institutions. Et, je pense que l’Etat du Sénégal saura prendre ses responsabilités.» Voilà ce qu’expliquait M. Cissé, lors d’une conférence de presse qu’il avait organisée à cette occasion. Tout récemment encore, à la faveur d’un projet de fusion entre son parti et celui de Me El Hadj Diouf, Mamour Cissé envisage même de se rapprocher des Assises.
LA RAGE DES LIBERAUX PURE SOUCHE
Les initiateurs des Assises nationales ont essuyé critiques, mais aussi menaces qui hurlaient de rage après que Wade a flétri les Assises et ceux qui y participaient. L’actuel Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, à l’époque ministre de l’Economie maritime, avait livré un jugement sans appel sur les Assises nationales. M. Ndiaye les qualifiait de réunions qui se tiennent dans des salons et qui sont organisées par des gens qui ont fait leur vie. «Ces Assises n’ont rien de nationales. Ce sont les assises de l’opposition. Quelques semaines après leur défaite, ils se sont retrouvés avec de pseudos intellectuels pour réfléchir à la place de ceux qui ont été légitimement élus. Il n’y a pas un seul membre de cette opposition ou de cette société civile qui puisse brandir une preuve de fraudes des élections présidentielles de 2007. Je ne sais pas ce qui leur permet de nous prendre pour des nullards et de réfléchir à notre place. Nous ne nous laisserons pas faire. Ils ne sont pas d’accord avec nous ; c’est tant pis pour eux. Ils ont la liberté de consulter qui ils veulent. Nous avons des conseillers qui ont une expertise avérée. Nous n’avons pas besoin de leurs conclusions. C’est au Président de consulter des experts ; ce n’est pas aux experts de le convoquer pour lui donner des solutions», soutenait-il avec un brin irrité. C’est donc presque tous les libéraux qui s’en étaient vertement pris aux Assises nationales et à leurs organisateurs. Le ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat y va aussi de «ses vérités» en dénonçant la démarche de l’opposition qui a initié les Assises nationales. «L’opposition, assommée depuis lors essaie de se réveiller par des Assises nationales et des déclarations catastrophistes. Nous les connaissons. C’est facile d’utiliser la presse de Dakar et de faire croire qu’on a de la force. Le Pds existe partout. Maintenant, dans l’animation quotidienne, il y a des couacs constatés par-ci, par-là. Nous les rectifierons et aux élections locales à venir, nous gagnerons comme jamais on a gagné auparavant. L’opposition, quasi-inexistante, s’est réfugiée à Dakar, dans la presse, mais n’est pas présente sur le terrain social. Elle le constatera à ses dépens et parlera encore de trucages électoraux», disait Omar Sarr.
Si certains s’en prenaient aux Assises nationales elles-mêmes, d’autres tiraient sur les membres de la société civile qui ont accepté de prendre part à ces Assises. C’est le cas du président du groupe parlementaire libéral Doudou Wade. Le député libéral s’en est pris vertement à l’ancien chef d’Etat major de l’Armée, le général Mamadou Mansour Seck, qu’il accusait d’avoir tenté de liquider Abdoulaye Wade du temps du régime du Parti socialiste. «Il a fait des propositions au régime socialiste contre le Président Wade. Le Général Seck et les autres parties prenantes aux Assises nationales lancées dimanche dernier sont en train de participer à un complot contre la démocratie. Ils appellent au soulèvement. Le Général Seck était là du temps du Ps et il a déjà eu à prendre position contre Abdoulaye Wade. Ils complotent contre l’Etat, mais le Pds fera face», soutenait Doudou Wade. Et puis, le parti au pouvoir ne s’est pas seulement limité à critiquer les Assises nationales. Certains sont allés même jusqu’à menacer les participants à ces Assises. On se rappelle de Farba Senghor qui, dans une déclaration belliciste devant la presse, avait usé d’une témérité incongrue, une arrogance étonnante pour mettre en garde les participants aux Assises. «Ceux qui décideront de participer aux Assises auront choisi sur eux la lourde responsabilité de faire face au pouvoir. Ces rencontres constituent une bataille purement politique entre le camp du pouvoir et celui de l’opposition qui refuse l’évidence. Le démarrage des Assises, le 1er juin, constitue un moment pour compter les partisans du régime au pouvoir et ceux de l’opposition. Je demande aux chefs religieux et aux organisations politiques et de la société civile à se déterminer. Le terme Assises nationales est inapproprié. Il s’agit d’une farce de mauvais goût, une tentative supplémentaire de diversion organisée par des désespérés et des rancuniers et appelée pompeusement Assises nationales», lançait Farba Senghor.
RETICENCE DE IDRISSA SECK
Le leader de Rewmi, qui était invité lui aussi, à participer aux Assises nationales, a tenu, à travers une lettre adressée au président du Comité de pilotage, Amadou Makhtar Mbow, à émettre son avis. Des Assises auxquelles il n’a pas voulu participer pour des raisons qui lui sont propres. «Je participerai aux Assises lorsqu’elles deviendront nationales, c’est-à-dire inclusives de la majorité, de l’opposition et de la société civile. Le succès et l’éclat de ces Assises ne seront garantis qu’avec la présence de tous. Elles rempliront alors pleinement leur fonction, car aujourd’hui plus que jamais, tous les fils de ce pays, sans exclusive, ont besoin de se parler.» Ainsi se justifiait Idrissa Seck.
Mais, aujourd’hui, à quoi ressemblent donc tous ces pourfendeurs, lorsqu’ils voient Karim, le fils de leur mentor, le Président Wade, tailler bavette avec le président des Assises et certaines parties prenantes. Et il est fort probable que cette initiative ait reçu la bénédiction du locataire du palais Léopold Sédar Senghor.
madiallo@lequotidien.sn
Les Assises nationales, une chance pour les Sénégalais.
Heureux qui, comme les assoiffés, parcourant le Sahara à la recherche d’un point d’eau,
Voient soudain autour d’eux s’abattre une pluie diluvienne,
Ou comme ceux qui, cherchant ombrage, voient leur tomber l’aurore,
Ou encore comme ceux-là qui, souhaitant désespéramment marcher au milieu d’un halo,
Sont heureusement surpris par le soleil tout entier, doux et resplendissant.
Qui sont-ceux-là ?
C’est celui qui, trop de pouvoirs embrassant, a mal étreint
Et a fermé l’horizon de tous bords à sa patrie,
Faisant tomber une nuit noire dans tous les coins et recoins de son pays,
Lâchant toute sa meute, contre vents et marées, sur le peuple qui l’avait élu,
Et ce sont ceux qui se débattent depuis le 19 mars dans une impasse sans précédent.
C’est lui qui a démythifié la République, agressant ainsi les libertés et la citoyenneté,
Bafouant toute discipline budgétaire et ignorant toute politique économique et des affaires,
Mettant à genoux tout un secteur primaire et brisant tous les espoirs fondés sur la terre,
Ignorant royalement les valeurs et les droits économiques et sociaux de ses concitoyens,
Faisant que l’homo-senegalensis a honte aujourd’hui de proclamer haut sa «sénégalité»,
Et ce sont eux qui mangent à midi et ne peuvent le faire le soir.
C’est lui qui a transformé la dignité de ses gouvernés en pacotille,
C’est lui qui a confié l’environnement du pays et son territoire à une jungle de prédateurs,
Pour que ces derniers hypothèquent le développement durable du Sénégal.
C’est lui qui, par sa faute, a poussé à l’aventure des milliers de jeunes trompés et désespérés,
Qui, par ses humeurs et ses actes, a fait que cher Sunugaal est mal regardé et vu du dehors.
Et ce sont eux qui souffrent ailleurs de la stigmatisation.
Heureux donc eux tous qui, ne sachant plus où aller, ne pouvant plus retourner sur leurs pas
Et se résolvant, l’un à remettre à des mains plus inexpertes l’outil arraché aux plus valeureux,
Et les autres à s’opposer impuissamment à des manœuvres suicidaires pour le pays,
Se voient proposer le grand bain national qui va purifier le Sénégal.
Les Assises nationales sont donc une chance pour tous les désespérés d’en haut et d’en bas.
Alors, que vivent les Assises pour que triomphent le Peuple, la République et la Nation.
Daouda DIEDHIOU - Secrétaire administratif du Mouvement des jeunes du Rassemblement
pour le socialisme et la démocratie / Takku Defaraat Senegaal
On ne peut pas tirer le lait du hérisson en fignolant simplement.
Le régime libéral commence à atteindre ses limites. La constante est de plus en plus contestée. Des voix s’élèvent au fur et à mesure que les uns et les autres se rendent compte que «tapalé ratoul sougnel». En d’autres termes, «ce ne sont pas des fignolages qui traient le hérisson», selon un proverbe local. Le minimum de bon sens devrait permettre à n’importe qui, qui prend en charge la gouvernance d’un pays, de se rendre à l’évidence que l’argent, à lui seul, pour corrompre les affamés et les nécessiteux ne peut guère sous-tendre une politique à long terme ; même dans un système répressif. Mais le vrai problème de Wade, c’est de ne pas connaître l’Etat et d’ignorer son mode de fonctionnement.
La base essentielle de son échec retentissant sera, à coup sûr, fondée sur ces deux aspects en plus de sa personnalité.
Dès après l’Alternance, les Sénégalais ont découvert un homme qu’ils n’ont jamais vu, ni connu. Un profil diamétralement opposé à celui de l’homme qui a bravé au nom du peuple toutes les péripéties de la bataille contre les socialistes, entouré d’une gamme de personnalités fortes et compétentes. Or, cet homme qui venait de naître, portait en lui le germe d’un complexe existentiel grave. Il était devenu le centre de la terre ; l’Homme supérieur ; une petite divinité transcendant la morale établie par tous, pour tous et les croyances des uns et des autres. C’est ainsi qu’il a décrété que «personne ne pouvait le remplacer à la tête de ce pays» oubliant au même moment qu’il y a remplacé un simple humain, qui a été lui-même précédé par un simple humain.
En s’imaginant les choses ainsi, notre nouveau messie pensait qu’il allait réinventer l’histoire, l’histoire de la République du Sénégal. Sans prendre la précaution de voir ce qu’il y avait déjà en place, il s’est mis à détruire tout ce que ses prédécesseurs se sont évertués à construire pendant 40 ans ; parfois dans la douleur au prix de grands sacrifices et avec sans aucun doute des fautes et des fautes graves, que le peuple n’a pas pu pardonner ce fameux 19 mars 2000. Après cette étape, il s’est mis à raser tout ce qu’il y avait comme ressources humaines à côté de lui et qui l’a accompagné pour l’accession au pouvoir, pour ensuite s’entourer de gens cupides simplement guidés par leurs intérêts propres.
Comment Djibo Kâ a-t-il intégré le camp Wade ? Qui ne se souvient pas de la fameuse bataille de Rufisque entre Mbaye Jacques Diop et son nouveau mentor ? Qu’est-ce que Iba Der Thiam n’a pas dit contre Wade ? Abdourahim Agne qui a porté la parole du Ps pendant plus de dix ans peut-il, une seule fois, se regarder dans la glace et dire «c’est toi Agne ?»
La grande surprise pour les observateurs attentifs, c’est le sabordage de l’entité And Jëf, qui, après avoir goûté aux délices du pouvoir, s’est enivrée et a perdu tous ses repères ; du nord au sud, d’est à ouest, de bas en haut et latéralement. Ce ne sont pas seulement les hommes politiques qui ont été la cible du système ; l’administration a aussi subi sa purge. Les hauts fonctionnaires et les cadres dans tous les secteurs ont été domestiqués par la loi de la carotte ou celle du bâton perdant ainsi la neutralité, la sève nourricière de tout régime démocratique.
Du même coup, on a recruté des bébés aux grands diplômes et sans aucune expérience étatique tant au niveau des administrations qu’à la tête des ministères et bonjour les dégâts et autres cafouillages. Commence alors la chute des grandes entreprises et des grandes politiques amorcées : l’éducation et la formation, l’agriculture, la santé, l’économie, la Senelec, les Ics, etc.
Concernant l’éducation et la santé, rien ne va plus à cause du fait que le président de la République s’est levé un bon matin pour allouer des indemnités sans commune mesure dans les annales des Républiques modernes à des corps de fonctionnaires, en laissant ce personnel en rade et bien d’autres qui n’ont pas pu ou osé se battre. Bien entendu, ce qui devait arriver arriva : des grèves à n’en plus finir à l’école et dans les formations sanitaires.
Pour l’agriculture, si avec le Ps le paysan faisait la galère, aujourd’hui, il est devenu un forçat, un bagnard. L’économie, quant à elle, chancelle ; l’Etat est souvent pris de court par les factures intempestives par rapport à ses capacités de paiement. Les dettes intérieure et extérieure reviennent au grand galop.
Mais malgré les échecs accumulés, le régime reste sourd, et muet. L’opposition est faible et ne tape pas sur la table. Le rapport de force est inégal car seules les couches éclairées sont à l’affût, mais ne parviennent pas à drainer les foules. Signes encourageants pour un régime dont le fondement idéologique patent est que la fin justifie les moyens. Au contraire des socialistes qui les ont précédés, on ne recule devant aucun obstacle pour atteindre ses objectifs, quitte à faire éclater en mille morceaux la Nation. Voilà l’état des lieux aujourd’hui en 2009.
Neuf années après sa prise du pouvoir, Abdoulaye Wade se rend enfin compte certainement que l’argent aura été pour lui un mauvais conseiller pour tenir en laisse une population de plus en plus acculée, meurtrie par ses politiques de misère et de désagrégation du tissu social et économique. Les Locales du 22 mars aidant, il a voulu relancer sa popularité en chute libre en s’investissant au mépris de la loi et de la morale éthique dont il n’a que faire, dans la campagne électorale.
A cet égard, il a suffisamment vu du rouge et a même été caillassé. Mais c’est aussi, à ses yeux, des signaux forts. Il me semble que Wade est redevenu un simple humain dans sa tête, mais plus que cela, j’ai le sentiment qu’il a commencé à comprendre que la fin est proche. Et tel qu’il a géré ce pays, il doit se faire beaucoup de soucis pour sa retraite. Son problème, c’est qu’il s’est emprisonné dans son système au point de ne plus trouver autour de lui des personnes capables de lui garantir cette retraite.
Idrissa Seck, sur qui il pouvait compter, lui fait tellement peur maintenant que malgré la volonté constante de se rapprocher de lui, il a du mal à franchir le rubicond. Il est pétrifié en pensant aux méthodes sanglantes, violentes et assassines qu’il n’a jamais soupçonnées être dans l’agenda de ce dernier. Macky Sall semble être perdu à jamais.
A l’intérieur du système, il sait que tout le reste n’existe que par lui et que plus que Diouf, dès la fin de son règne, il n’aura plus qu’à recenser la longue liste des personnes qui savent dissimuler leur capacité à retourner leur veste. Il n’y a plus que son fils sur qui compter ; mais est-il capable de relever un si grand défi ?
L’équation à plusieurs inconnues à mon avis pour lui, c’est cela ! Nommer son fils ministre, en faire un personnage central dans les sphères de l’Etat, c’est quelque chose, je crois que seul Wade aurait osé imaginer au Sénégal avant son élection en 2000. Aucun Sénégalais n’a jamais connu la figure d’un fils de Senghor ou Diouf sans aller chercher très, très loin. La preuve par quatre que le népotisme ne fait pas partie de notre vocabulaire républicain.
Ce poste de vice-président qu’il crée sans dire pourquoi doit rentrer dans ce schéma. Et puisque rien n’a été dit, les interrogations fusent de partout. Les armoires du régime étant remplies de cadavres dont certainement celui de Me Sèye qui n’a pas encore livré ses derniers secrets doivent conduire des gens à prendre toutes les précautions imaginables. Sans parler des sous mal gérés, détournés et volés.
Encore une fois, à tous ceux qui aspirent diriger à partir d’un mandat électif, faites vôtre le conseil de Condorcet : «Mandataire du peuple, je ferais ce qui me semble conforme à ses intérêts.» J’ajoute en ne pensant guère au mandat qui suit, car gouverner par la ruse est un argument de faiblesse et d’incompétence notoire.
El Hadji D. SARR