La défiance politique est légitime
La défiance politique est légitime
Le M23 pose aujourd’hui devant l’opinion une question d’importance. Est-il légitime de défier le pouvoir politique ? Cette question est souvent répétée en redondance dans les déclarations des souteneurs du pouvoir actuel et dans certaines prédictions qui prêchent, en toute bonne foi, pour la paix. Cette question m’entraîne à me poser la question de savoir quelle est le rapport entre la déviance constitutionnelle et la défiance politique ? Est-ce que c’est la défiance qui menace la paix ? Qu’en est-il de la déviance qui a engendré cette défiance ?
La question de la défiance politique ne peut être analysée dans l’ignorance de la déviance constitutionnelle qui l’a engendrée. Car depuis toujours, la résistance civile, pour parler comme Jacques Semelin, (chercheur Ceri, Sciences po, Paris) a été une arme des élites et des populations devant les iniquités des pouvoirs politiques et la forfaiture. Les exemples peuvent être trouvés dans différents en¬droits du monde et à différentes époques : aux Etats-Unis avec Martin Luther King et le Mou¬ve¬ment pour les droits civiques, en Inde avec Ghandi, en Afrique du Sud avec Mandela, en Tunisie, en Egypte, tout récemment et en Syrie actuellement. Auparavant dans les années 90, le mouvement Solidar¬nosc dirigé par Lech Valessa et tout le printemps des pays de l’Est sont des illustrations.
L’observation de ces cas nous montre que ce sont des mouvements de défiance politique et de résistance civile qui résultent d’une tentative d’asservissement du citoyen par la manipulation de la Constitution, la mise sous ordre de l’appareil judiciaire et l’instrumentalisation du Législatif. A ce niveau, l’on remarque qu’il y a deux façons d’asservir les citoyens : un asservissement qui consiste à entretenir la peur par les armes et la violence policière, la torture, l’assassinat et la disparition d’une part ; et d’autre part, un asservissement civil par le vote de lois injustes et la subordination des institutions de la République. Ce second type est plus subtil et plus pernicieux, car il permet d’invoquer le respect des institutions et de paraître comme étant victime de conspiration d’opposants qui ne «veulent pas respecter l’injonction de la loi». Cependant aussi subtil soit-il, il n’en demeure pas moins être un asservissement qui justifie une résistance civile et pacifique, mais déterminée. Comme disait Martin Luther King, dans la lettre de Birmingham, à force d’attendre, on risque de ne jamais y arriver. Par conséquent, la désobéissance civile devient justifiée face à une loi injuste. Mieux, «chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes». Et Martin Luther King de poursuivre : «J‘abonderais dans le sens de Saint Augustin pour qui ‘’une loi injuste n’est pas une loi’’.»
Or, la défiance politique et la résistance civile posent problème aux déviants car ils n’ont pas de réponses appropriées. Une répression devant une résistance pacifique fait tomber le masque. Par conséquent, les tenants de la déviance, pour justifier leurs forfaitures et jeter le discrédit sur les «résistants» allèguent des risques de chaos, de menace de fitna, de préparatifs à «brûler» le pays. Ils s’empressent d’envahir les médias sous leur contrôle, et de manipuler les médiateurs potentiels et régulateurs que sont les chefs religieux et coutumiers. C’est que les déviants ne sont à l’aise que dans la répression, dans l’utilisation de la violence. Ils la provoquent, ils la créent pour nourrir leurs ambitions par l’installation d’un environnement de peur et d’angoisse.
Mais où est la mémoire des déviants ? On sait que dans les trente dernières années, des hommes politiques ont décliné, à la Place de l’Obélisque, un discours appelant à la résistance politique et à la riposte violente face aux Forces de l’ordre. Les mêmes personnes ont changé de posture, la seule différence c’est que les cito¬yens d’aujourd’hui ont une culture politique différente, une option ferme pour la non-violence, même s’ils restent déterminés dans la résistance civile.
Obéir n’a de sens que lorsque le commandement est juste
Lorsque les dirigeants d’un pays foulent aux pieds les règles les plus fondamentales du contrat social, il devient légitime de «protester» et de ne plus obéir à l’autorité. Car l’obéissance à l’autorité est tributaire du respect des termes du contrat. L’obéissance est différente de la soumission servile ; l’obéissance est le respect volontaire des normes qu’on s’est choisies et des commandements moraux y résultant. Lorsqu’on s’en éloigne, les actes deviennent illégitimes même s’ils sont enveloppés d’un formalisme accessoire.
Or en violant les termes de la Constitution par une candidature à un 3e mandat, le président de la République rompt unilatéralement les termes du contrat qui le liait au peuple. Son autorité, qui était légitime, devient de l’autoritarisme, ce qui est illégitime. Pour que le pouvoir soit légitimé par une autorité reconnue et respectée, il est nécessaire que ses bases soient celles d’un consensus. Ce qui signifie que tout changement dans les termes du contrat suit le même cheminement par lequel il avait été scellé. Sinon, la violation du contrat entraîne la perte de légitimité et de ce fait, la défiance politique est non pas seulement légitime, mais elle est nécessaire.
La défiance du M23 entre dans ce cadre de manifestation d’indignation devant le non respect des institutions et la violation de la Constitution. Cette défiance politique est une réponse pacifique, organisée et déterminée à préserver le Sénégal des lendemains qu’ont connus toutes les déviances politiques. Car à force de laisser faire, de se résigner, à force de préférer l’ordre à la justice, on est arrivé, ailleurs à des situations explosives et la défiance est devenue une révolte, voire une révolution. C’est donc salutaire qu’au Sénégal, les populations aient eu très tôt cette capacité d’indignation et cette volonté farouche de faire face à la déviance politique par une défiance tout aussi politique, avant que la déviance ne devienne tyrannie et n’engendre la révolte ou la révolution sans autre âme que la destruction des symboles du pouvoir.
Ceux et celles qui ne comprennent pas ce mouvement dans son essence, dans ses objectifs et ses stratégies, sont abusés par la désinformation des «déviants» qui traduisent toute défiance par la «fitna» et le «chaos». Je crois que c’est plutôt un comportement préventif contre la «fitna» qu’il faut saluer, soutenir afin que la déviance soit corrigée et que les choses reviennent à leurs justes normes : le respect de la Constitution que le peuple s’est librement choisie. Je partage la conviction de Martin Luther King quand il disait, toujours au fond de sa geôle de Birmingham : «Il est immoral de de-mander à un individu qu’il renonce à s’efforcer d’obtenir ses droits constitutionnels fondamentaux sous prétexte que sa quête précipite la violence.»
La résistance civile est une réponse conforme aux enseignements de nos religions
La mobilisation du M23 démontre que dans la dialectique de l’ordre et de la loi, il y a des moments où c’est la vertu de la loi qui détermine l’obéissance ou la dénonciation. Quelle que soit l’incantation «force restera à la loi», la qualité morale de la loi est facteur d’appréciation pour «respecter» la loi ou la «défier» dans le but de sa réforme.
Si les «autorités», ainsi dénommées à cause de l’autorité que leur confère le peuple, en arrivent à être autoritaires, inutile de convoquer la «force de la loi». Car l’autorité que confère la légitimité prime sur la force de la loi inique. Que nous enseigne le Printemps arabe ? Que nous enseigne cette défiance politique, avec des moyens pacifiques, devant la «force de la loi» qui ne jouissait plus de l’autorité que confère la légitimité ? Ce que cela nous enseigne, c’est que la légitimité est dans le respect de la justice et de l’équité, pas forcément dans le respect de la loi. S’il en était autrement, Hitler et sa doctrine seraient légitimes, Peter Botha et son idéologie raciste le seraient aussi. Je rappelle que tous les Prophètes ont défié, avec leurs peuples respectifs, les gouvernants injustes. Ils ont désobéi à des lois injustes et ont bravé la «force» de ces lois, avec des moyens de persuasion et de mobilisation pacifiques, à force de foi et d’amour, pour parler comme A. Ndiaga Sylla.
Le M23, dans sa mobilisation contre des démarches monarchiques et contre la violation des termes de notre contrat social, a prouvé que ce que le Prophète a enseigné, pour réformer les dé¬viances génératrices de mal, a été bien compris. «Que celui qui, parmi vous est témoin d’un mal le réforme par l’action. S‘il en est incapable, qu’il le réforme par la parole ; sinon par l’indignation intime, et cela est le plus faible degré de foi», a-t-il dit. Qui alors pourrait réfuter le droit, le devoir j’allais dire, pour les Sénégalais et les Sénégalaises, conscients des dangers encourus par notre pays, dans la candidature anticonstitutionnelle du président de la Ré¬publique ? Qui pourrait, raisonnablement, lui ôter cette responsabilité d’avertir, afin que nul n’en ignore, sur le danger qui consiste à violer le contrat social et à installer une dynastie en République, à s’indigner et à se mobiliser ?
Devant la déviance par rapport à la justice et à la vérité, la défiance est une obéissance à l’ordre d’Allah. C’est le Coran qui dit : «Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des té¬moins (véridiques) comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allah a priorité sur eux deux. Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, (sachez qu’)Allah est Parfaitement Con¬nais¬seur de ce que vous faites.» - sourate les Femmes, verset 135.
En 2000, un immense espoir avait fédéré les énergies autour de promesses de bonne gouvernance, de principes de gouvernement démocratiques et vertueux. Les ci¬toyens, dans la bonne foi, y avaient cru. Ils ne se doutaient pas qu’un jour celui sur qui les espoirs s’étaient cristallisés allait apprendre aux uns et aux autres que les «promesses n’engagent que ceux qui y croient». Et voilà qu’en 2012, après avoir déclaré urbi et orbi l’impossibilité, en droit, d’être à nouveau candidat, celui-là vient encore se dédire et violer la Cons¬titution pour simplement imposer, à 86 ans, une dévolution monarchique du pouvoir qu’on lui a confié. Dans une situation pareille, les citoyens ont raison de choisir la justice et d’adopter une attitude résolue de défiance politique et de résistance civile. Les principes de droits humains l’autorisent, la raison le dicte et la religion y invite.
«Que la paix soit avec quiconque suit la droiture» - Sourate Taha, verset 47.
Abdoul Aziz KEBE - Enseignant-chercheur - Chef du Département d’Arabe - Flsh - Ucad
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Le Conseil constitutionnel et nous
Si le débat autour de la candidature du Président de la République arrive à ouvrir une
réflexion sur la place du Conseil constitutionnel dans notre démocratie, il aura sans doute été
bienfaisant. Ce débat est important, bien sûr, mais l’opportunité doit en être saisie pour
repenser l’arbitrage juridictionnel de la politique dans notre pays. Depuis des mois, beaucoup
de choses ont été dites, en rapport avec ce débat. En soi, cette vivacité de la controverse
publique est une chose stimulante, et il faut s’en féliciter. Il ya du reste fort à parier qu’après
avoir été sous les feux de la rampe, puis dans l’oeil du cyclone, notre justice constitutionnelle
sortira de l’épreuve quelque peu transfigurée, non parce qu’elle serait dorénavant sensible aux
conditionnements de la conjoncture politique, mais parce qu’à l’occasion d’un débat il est vrai
tendu, elle aura compris l’espérance désormais investie en elle et l’assumera en toute
clairvoyance. C’est déjà un acquis : il y aura, sans doute, un avant et un après 2012.
Mais les périodes d’effervescence sont aussi, souvent, des moments de confusion, dans
lesquels les impulsions passionnelles et les inclinaisons partisanes prennent volontiers le pas
sur un minimum de sérénité sans lequel le débat public n’est ni sain ni fécond. Que le
raidissement du débat public soit le fait d’acteurs politiques n’est que normal, c’est même,
ajouteront d’autres, le sel de la démocratie. Mais il est tout aussi légitime de chercher, au
milieu de cette houle, à rappeler un certain de choses qui ont pu, il faut bien le dire, être
oubliées ou occultées –on n’ose dire volontairement – dans cette controverse. Des choses qui
ont pu être dites ou insinuées, certaines doivent être relativisées, alors d’autres méritent
incontestablement d’être appuyées, confortées. Les faux procès ne doivent pas faire oublier
les vrais défis.
Deux faux procès
Dans la fureur du débat, c’est d’abord la « clarté » et la « simplicité » qui ont été érigées en
règle. La question de la candidature du Président de la République n’est certainement pas une
question insoluble au regard des dispositions de la Constitution, elle y trouve sans aucun
doute sa solution – nous y reviendrons -. Mais donner à penser que les normes sur lesquelles
travaille le juge constitutionnel sont d’une clarté cristalline, que l’acte de juridiction
constitutionnelle est un acte purement « technique », réalisable au terme d’une démarche
mécanique n’est pas très sérieux. Il faut accepter la complexité intrinsèque de la justice
constitutionnelle, la tenir pour irrévocablement acquise et, dans le cadre de cette contrainte
originelle, travailler à faire prévaloir ses propres thèses. Dans leurs avatars extrêmes, certains
points de vue entendus ont résonné à la manière d’un « Circulez, ya rien à interpréter »,
puisqu’il était entendu que « tout est clair ». Lorsque l’on se mêle de parler de la question en
termes « scientifiques », il faut évidemment éviter de tomber dans le piège des raisonnements
sommaires et des alternatives simplistes. Notre démocratie, jeune et impatiente, succombe
souvent à la tentation des bipolarisations et aime à mettre en scène les oppositions
spectaculaires, fracassantes, qu’il s’agisse de politique, ou qu’il soit question de
l’interprétation des règles qui la régissent. Nul n’est, bien entendu, obligé de sombrer dans
cette tentation. Il serait très préjudiciable que la vivacité de nos controverses emportât tout sur
son passage, et que la véhémence des positions finît par déboucher sur un affaissement de
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toute instance critique dans notre démocratie. « Critique », c’est-à-dire, dans la mesure du
possible, distante. Le seul apport d’un regard d’ « expert » sur un débat politique est de
rendre fidèlement compte de ses tenants et de ses aboutissants. C’est là une exigence
minimale de l’ « honnêteté intellectuelle », le débat scientifique n’est pas obligé d’être à la
remorque du débat politique.
Il faut donc récuser, dans son principe même et abstraction faite des péripéties de notre vie
politique, l’idée que le juge doit appliquer des « règles claires ». Au contraire, la norme qui se
rapporte à la Constitution est souvent affectée de complexité, et ce pour deux raisons. La
première tient à son laconisme, à la brièveté de son énoncé. Contrairement à d’autres de ses
homologues juges, il n’a pas de matériau normatif abondant, et doit donc suppléer cette
carence, qui est d’abord un facteur de complexité dans l’accomplissement de sa mission. La
seconde raison est que la Constitution est un lieu d’oppositions, aussi paradoxal que cela
puisse être. Il n’est pas rare, que dans un même texte, on trouve une chose et une autre qui
tend à la relativiser. Cela ne veut pas dire que toutes les vérités se valent – car il y en a
toujours une qui présente un degré de pertinence supérieur aux autres, mais il faut intégrer
cette dimension-là du travail du juge de la Constitution. Il ne sert à rien de nier cette évidence,
il faut en prendre acte : il n ya pas de police du sens dans cette matière-là.
Mais cette relativité fondamentale a une conséquence que nous devons assumer : c’est que les
décisions du juge constitutionnel ne sont pas des vérités révélées, qu’on peut et qu’on doit
même toujours les discuter, les soumettre à la « critique » au sens premier du terme – c’est –àdire
les « juger ». La tentation est en effet grande de dire qu’une fois que le Conseil s’est
prononcé, il faut se taire. Ce point de vue se nourrit, dans notre pays, d’un facteur
institutionnel et d’un facteur conjoncturel : puisque les décisions du Conseil s’imposent à tout
le monde, il ne faut pas les discuter, pourrait-on être tenté de dire ; et puisque le débat sur la
validité de la candidature présidentielle nous a tant occupé, il est temps de le clore, ajoutera-ton,
dans la même veine. Une telle opinion est une tentative de mise au pas de la réflexion
critique, elle n’est pas acceptable.
L’autre faux débat sur le Conseil constitutionnel porte sur la nécessité de n’y avoir que des
« spécialistes ». Là également, on aura entendu des choses que ne corroborent ni des données
scientifiques, ni l’expérience pratique de nombre de juridictions constitutionnelles dans le
monde. Dans un élan qui a pu confiner au sectarisme, des juristes se sont même parfois vu
exclus du débat, sous prétexte qu’ils ne seraient pas des « spécialistes ». Or, l’interprétation de
la Constitution pose des problèmes transversaux qui concernent tous les praticiens du droit,
quelle que soit leur « spécialité ». La réflexion sur nos institutions souffre de deux maux, le
juridisme et l’académisme : penser qu’une démocratie se bâtit à coups de textes, considérer
que le débat sur les institutions est un apanage. Or, rendre la justice constitutionnelle n’est pas
un exercice d’ésotérisme. Sait-on qu’il existe des pays dans lesquels, pour être juge
constitutionnel, on n’a même pas besoin d’être juriste de formation, mais, par exemple, ancien
député ? Sait-on qu’au Sénégal même, les universitaires présents au Conseil n’ont jamais été,
depuis 1992, des « spécialistes de la Constitution », et que nul n’a trouvé à redire à la manière
dont ils faisaient leur travail ?Oublie-t-on que maintes juridictions intègrent en leur sein des
avocats, des magistrats et autres personnes ne se prévalant pas nécessairement d’une
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connaissance théorique pointue des questions constitutionnelles ? Faut-il même rappeler que
c’est d’hommes de ce type que l’on attend une effectivité des normes constitutionnelles ? Ce
sont les avocats, les praticiens des droits de l’homme, les gens de justice qui sont les mieux
placés pour promouvoir la Constitution, parce que ce sont eux qui, dans leur pratique
contentieuse, en invoquent les dispositions, en diffusent les normes dans le corps social, en
demandent et imposent le respect. Ce qui fait qu’une juridiction constitutionnelle fonctionne
bien, c’est l’alchimie bienfaisante qui naît du brassage des spécialités, c’est le croisement des
points de vue, c’est la diversité des trajectoires : le spécialiste de la Constitution, qui apporte
sa connaissance théorique et sa capacité à conceptualiser les questions posées; l’homme de
justice, qui en connaît les enjeux contentieux ; l’ex législateur, qui sait saisir les ressorts des
compromis rédactionnels ; l’ « activiste » des droits de l’homme, qu’habite le souci de la
bonne insertion des droits humains dans la réalité… Le débat constitutionnel est donc loin
d’être une affaire de caste, toute « circonscription » de celui-ci est l’indice d’une pathologie,
la pathologie de l’ineffectivité. Au demeurant, la question brûlante dans notre pays, celle de la
candidature du Président – occurrence qui a donné lieu au « procès en spécialisation » - ne
requérait certainement pas une compétence « constitutionnelle » extrêmement aigüe pour
recevoir sa réponse.
Précisons tout de même un point. L’ouverture du débat constitutionnel a une exigence
minimale : c’est que ceux qui s’y expriment, à commencer par les juges constitutionnels euxmêmes,
s’intéressent à la Constitution. Les habitudes de nomination, sous nos latitudes,
omettent tellement cette condition minimale que l’on en arrive, parfois, à cette absurdité
consistant à nommer des gens presque contre leur gré, parce que les choses constitutionnelles
ne les intéressent pas (ce qui est bien sûr leur droit). Rien ne s’oppose à ce que l’on
« entende » les personnes avant de les nommer. Ni simplification outrancière de son rôle, ni
procès en spécialisation donc. Mais notre juridiction constitutionnelle a certainement un vrai
défi à relever.
Un vrai défi
Ce que nous sommes en droit d’attendre en retour du Conseil constitutionnel, c’est qu’il soit
une institution de son temps. Dans la trajectoire des juridictions, il se produit des moments
décisifs, des périodes cathartiques, où la manière de rendre la justice change, non sous le
poids de la pression d’acteurs, mais sous l’aiguillon d’un nouveau contexte social ou
politique. Par excellence et par vocation pourrait-on dire, c’est le juge constitutionnel, d’entre
tous, qui est préposé à ce travail pionnier.
Le Sénégal a bien changé depuis 1992, date à laquelle notre juridiction a été mise en place.
Malheureusement on a le sentiment que l’instance arbitrale de notre démocratie n’a pas suivi
ce mouvement, a eu tendance à concevoir sa mission de manière quelque peu statique et
étriquée et, il faut bien le dire, finalement frustrante pour certains. Or, rien n’est plus nocif
que ce sentiment de défiance. Le carcan des textes et la logique des compétences d’attribution
ne justifient pas tout. Sur trois sujets de discussion qui ont eu lieu il ya quelque temps, le
Conseil aurait pu délivrer son oracle sans nécessairement que les textes qui le régissent soient
modifiés. Il en a été ainsi, aux premiers temps de l’application de la nouvelle Constitution,
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lorsqu’il s’est agi de choisir la procédure par laquelle le changement constitutionnel devait
avoir lieu. De même, lorsqu’il a été saisi sur les lois de révision de la Conseil, le Conseil
aurait pu statuer, ne serait-ce que sur la procédure utilisée, sans être entravé par une certaine
conception de ses compétences. Enfin, sur la candidature présidentielle elle-même, on peut
trouver à redire sur un certain nombre de choses. On en citera seulement deux.
La première a été l’évitement du débat dans la première décision intervenue. Le Conseil a,
bien entendu, parfaitement le droit de considérer qu’il n ya pas lieu à débat parce qu’il n’a pas
été spécifiquement saisi sur ce point. Mais alors, les articles controversés n’avaient sans doute
pas leur place dans la décision rendue. Les évoquer, c’est nécessairement devoir aborder le
débat noué autour d’eux, à propos de la candidature du Président. Si le Conseil a, à ce stade,
une conception notariale de sa fonction, s’il estime – et rien ne l’en empêche – qu’il doit se
contenter d’enregistrer seulement des candidatures, c’est encore son droit. Mais il ne peut, à
notre sens, esquiver le débat sur des points que, d’une certaine manière, lui-même soulève. Si
le juge s’était abstenu de se référer à ces textes, on aurait brocardé son silence, mais sa
position aurait eu sa rationalité. Tel n’a pas été le cas à notre sens.
La seconde décision pose un véritable problème dans la mesure où elle subordonne la
normativité de la déclaration présidentielle de 2007 à sa mise en forme « législative », ou tout
au moins écrite. L’interprétation du Président n’aurait de portée s’il avait revêtu la forme d’un
acte juridique écrit, semble dire le Conseil. Ce serait une curieuse manière de voir, qui
poserait elle-même un double problème. De désignation d’abord, car une interprétation
individuelle transformée en norme perd son caractère « individuel ». Si ce qu’exige le Conseil
était fait, nous ne serions plus en présence d’un acteur interprète, mais d’une « loi »
interprétative. Ensuite, ce point de vue fait question parce que derrière lui, on croit deviner le
préjugé, que rien ne justifie évidemment, qu’il n ya de droit qu’écrit et que, d’une certaine
manière, « les paroles s’envolent ». Or, dans des systèmes juridiques encore plus formalistes
que celui dans lequel on se trouve, une portée est donnée aux « paroles » d’un homme qui
occupe des fonctions importantes. Dans les relations internationales par exemple, plus d’une
fois, un Etat s’est vu engagé par une expression orale d’un de ses représentants. On ne voit
pas au nom de quoi les paroles prononcées par une autorité seraient juridiquement inefficaces.
Le Conseil peut, dans la quête du sens du texte, « reléguer » la déclaration présidentielle, lui
préférer d’autres preuves ou indices, mais il ne peut pas, pensons-nous, lui dénier toute portée
sous prétexte qu’elle ne serait pas en quelque sorte suffisamment solennelle. Oui, les acteurs
de la Constitution en sont des interprètes ! Non, pour faire droit, un comportement ou une
déclaration n’a pas besoin, sauf exception, d’être formulée par écrit ! L’interprétation
présidentielle est une interprétation normative, on ne peut pas lui substituer une norme
interprétative.
Alioune SALL
Pr Agrégé de droit public et science politique
Chef du Département de droit public à l’UCAD
Avocat
sallaliounes@yahoo.fr
31.01.2012
L’union fait la force et le M23 est une bonne base pour rassembler les patriotes.
Au vu du bilan du M23 depuis le 23 Juin 2011 soit au bout de 8 mois, on peut noter qu’il est satisfaisant et donne de réels espoirs de croire à ses capacités de réunir tous les patriotes engagés sans exception, de venir à bout du régime libéral. Sa capacité de mobilisation des populations s’accroit progressivement au fur et à mesure que nous avançons dans le temps. Il a réussi l’exploit de fédérer dans une large mesure et en un laps de temps, l’opposition patriotique, des personnalités indépendantes, des mouvements de la société civile, des artistes de tous ordres et de simples patriotes autour de la défense de la constitution et contre la candidature de Wade pour un 3e mandat inconstitutionnel.
Il faut le reconnaitre, M23 renferme des lacunes réelles d’organisation, qui sont certes naturelles et compréhensibles parce que, inhérentes à la nature de cette forme d’organisation, qui accueille en son sein, des membres venant d’horizons divers, d’expériences diverses, d’hommes et de femmes politiques et non politiques. Alors, le défi de l’organisation doit être relevé dans les plus brefs délais, s’il veut bien contenir les foules de cette envergure, qui augmentent chaque jour davantage et accomplir avec succès sa mission historique. Il lui faudra divorcer alors avec l’informel et l’anarchie qui se manifestent parfois dans ses rangs, pour épouser des méthodes d’organisation modernes qui s’appuient essentiellement sur une discipline rigoureuse de groupe.
Il faut également malgré tout, reconnaitre qu’il a pu obtenir des victoires décisives sur le plan de la défense des libertés, telle que l’organisation des manifestations du M23 dans l’étendue du territoire. Sans oublier, l’échec cuisant du coup de force de Me Wade, qui voulait instituer une loi relative à un ticket président vice-président avec 25% seulement des voix exprimées. Ainsi au lieu d’un quart bloquant, il allait être celui qui débloquerait le verrou. Mais ces succès-là, bien que réels -ne doivent pas occulter aussi les faiblesses du mouvement-, n’ont pas été suffisants pour nous permettre d’atteindre un de nos objectifs prioritaires à savoir, empêcher la candidature de Me Wade à l’élection présidentielle du 26 Février 2012. Dès lors, nous ne devrions pas faire fi de la réalité, qui nous impose de parfaire et de perfectionner l’organisation du M23. J’entends par là, un appareil de direction homogène, suffisamment doté de tout ce qu’il faut, pour prendre en charge et faire face à toutes les questions organisationnelles.
L’engagement patriotique constant et les nombreux sacrifices consentis depuis lors par les membres du M23 pour leur pays, méritent absolument d’être couronnés de succès. Voilà pourquoi, il ne faut pas s’arrêter à mi-chemin, pour renforcer davantage l’unité et la cohésion dans ses rangs, pour le triomphe de la noble cause du M23, par-delà, du peuple sénégalais sur Abdoulaye Wade et tous ces souteneurs honteux. Le jugement rendu par le Conseil Constitutionnel était prévisible pour beaucoup d’entre nous et c’est d’ailleurs le contraire qui aurait dû nous étonner. En se fondant sur les énormes avantages et privilèges indécents qui leur ont été attribués, à la veille de l’examen de la validité de la candidature de Me Wade et le simple fait qu’ils les aient acceptés sans état d’âme, scellait du coup un contrat tacite entre les cinq et Me Wade. Il est bien établi que les cinq qui étaient déjà couchés sur un matelas offert de 5 millions d’augmentation de salaire plus une voiture de luxe et d’autres avantages en nature, avaient pieds et poings liés. Si on se rappelle bien des propos de Me Wade sur les magistrats, les cinq « sages » font sûrement partie de ces magistrats qu’il traitait d’esclaves, il n’y a guère longtemps. Selon lui, ils sont si attachés aux privilèges économiques, qu’ils préfèrent demeurer esclaves plutôt que des hommes libres. Par conséquent, au lieu que ce verdict nous démoralise ou déstabilise, il doit être plutôt un motif réel pour renforcer la détermination et l’engagement pour cette noble cause, consistant à défendre nos institutions et au-delà notre peuple tout entier sans exclusive.
Ce qui commande de facto, que si toutefois, des divergences crypto-personnelles existaient entre les membres, elles devraient être enterrées aussitôt, au profit de l’intérêt général, pour faire face à l’unique et seul adversaire, Abdoulaye Wade. Le M23 et tous les patriotes de notre pays, n’ont en aucun cas, le droit d’être abasourdis par le verdict des cinq « sages » du Conseil constitutionnel. Verdict qui est en fait un ordre ou plutôt une injonction de Me Wade, qu’ils devaient sans broncher, exécuter, tels des robots.
Me Wade fidèle à sa devise : diviser pour mieux régner, a tout entrepris pour casser le M23, en passant par les intimidations, les accusations fallacieuses, les interdictions, la non reconnaissance, la corruption, la provocation et enfin les arrestations pour couper la tête du mouvement. C’est de bonne guerre, mais insuffisant pour saper la détermination à poursuivre le combat jusqu’à la victoire finale, c’est à dire dégager Wade. Me Wade disposant de l’appareil d’Etat, de toutes les forces de répression et également de l’argent du contribuable pour corrompre des vermines, utilisera tous ces moyens et mêmes d’autres invisibles contre le M23. Les émeutes du 27 au 31 janvier qui ont fait plusieurs blessés et des morts l’attestent parfaitement. Une riposte efficace résiderait dans une bonne organisation, dans la discipline, le respect mutuel entre membres, la cohérence et la précision dans les objectifs visés, l’unité et la solidarité dans les actions bien muries à entreprendre. Il en est de même que les mots d’ordres doivent être clairs et consensuels pour éviter les dérapages, la cacophonie et les contre-ordres distillaient par des infiltrés et irresponsables. Tout cela, pour dire que la vigilance doit être de rigueur au sein du mouvement, afin de déceler éventuellement, les agents du pouvoir qui ont infiltré le M23. La mission du M23 étant très sérieuse et historique, ne peut tolérer ou s’accommoder de décisions prises au hasard ou après des atermoiements.
Le M23 coiffe effectivement tous les membres du mouvement quels qu’ils soient, par conséquent, l’esprit qui devrait prévaloir au centre de ce combat, c’est de fraterniser au lieu de rivaliser pour telle ou telle raison. A cet effet, les leaders de partis, de mouvements ou de coalitions doivent insister fortement auprès de leurs militants pour qu’ils observent cette attitude de confraternité, de solidarité, de discipline et de respect des consignes donnés par les organisateurs, pour le triomphe d’une juste cause qui nous est commune à tous. L’observation et le respect des recommandations citées plus haut, par tous les membres, renforcerait de manière qualitative, la tenue des manifestations du M23, par voie de conséquence leur succès.
Le respect à la différence doit être un code de conduite des membres du M23, compte tenu de sa nature d’organisation cosmopolite. Le M23 qui est né spontanément, dans le feu de l’action est une union de la diversité, qui a pu rassembler en son sein des organisations qui se regardaient hier en chiens de faïence et où la suspicion était la chose la mieux partagée. Il a permis cependant de vérifier que, quand les citoyens patriotes s’accordent sur l’essentiel pour une juste cause, ils peuvent cheminer ensemble, indépendamment de quelques divergences inévitables que les uns et les autres, doivent accepter et tolérer, afin de pouvoir ensemble faire le chemin nécessaire pour atteindre le but commun. En cela, le M23 est original et rappelle à quelques égards, les Assises nationales. C’est pourquoi, tous ses membres devraient s’accorder et tout faire, pour le renforcer, comme une force sociale dynamique. Sa croissance ascendante de jour en jour, fait qu’il deviendra sous peu de temps, avec une bonne organisation, un interlocuteur incontournable dans la recherche de solution à la crise. Voilà pourquoi, il faut parfaire la qualité de son organisation, le maintenir dans sa forme populaire actuelle avec une structure de direction souple, pour sauvegarder ses acquis.
Par nature, les personnes, quelles qu’elles soient, renferment naturellement en leur sein et à la fois, des vertus et des vices, autrement dit, des valeurs morales et des contre-valeurs morales. Et dans une approche dialectique relative à la lutte des contraires, selon que les vertus ou valeurs morales dominent et l’emportent sur les vices ou contre-valeurs morales, la personne incarne alors une somme de qualités morales et sociales avérées, qui lui imposent une bonne conduite morale en société et, dans le sens contraire, où les vices et contre-valeurs morales possèdent l’individu, c’est la porte ouverte à une conduite qui s’accommode sans état d’âme, de tous les interdits les plus abjectes de la société.
Cela veut dire que, les valeurs ou contre-valeurs chez l’homme, précèdent l’activité sociale qui interviendra plus tard dans sa vie. Ces vices et vertus préétablis, déteignent sur l’individu et dans son comportement social et sur toutes les activités qu’il aura à mener dans la vie. Comme on le dit si justement, il n’y a pas de sot métier, mais le sot entache forcément son métier par ses sottises. Par conséquent, nous devons nous référer dans nos jugements, sur des valeurs objectives, telles que celles intrinsèques de la personne, preuves à l’appui, et non, sur les réceptacles qui les accueillent, comme par exemple, les institutions, les professions, les activités, les fonctions, etc…qui sont à priori condamnées d’avance comme malpropres. Autrement exprimé, je trouve que certains font parfois un mauvais procès ou un procès d’intention injustice à la politique. Si nous admettons tous que, la politique, c’est cet art ou cette manière de diriger la cité, ce n’est pas par conséquent, l’art lui-même qui est en cause, mais c’est plutôt l’artiste qui n’est pas apte et à la hauteur des exigences qu’appelle l’exercice de cet art-là. Dans la mesure où aucun pays ne peut exister en dehors de la politique, cela voudrait dire, qu’elle est incontournable dans les sociétés humaines. Il est certes vrai, que la conception de la politique peut-être bonne ou mauvaise. Et si toutefois, ceux qui sont chargés de son exécution, ne sont pas au service des populations pour satisfaire leurs besoins, n’ont pas l’éthique nécessaire pour conduire dans la droiture les charges qui leur sont confiées, évidemment, dans ces conditions-là, le résultat est désastreux comme c’est le cas avec Me Wade et le peuple sénégalais. C’est là la vraie question ! Par conséquent et au regard de ce qui précèdent, on peut bien affirmer que ce sont les valeurs incarnées par les hommes qui déterminent leur comportement et rejaillissent sur leur attitude dans la vie sociale.
Comme dit plus haut, le mal ou le bien réside en l’homme, bien en avant qu’il n’embrasse une activité sociale quelconque, sur laquelle se déteignent les valeurs positives ou négatives de l’individu. Et je n’en veux pour preuve que l’exemple assez illustratif du Conseil constitutionnel, avec ses cinq magistrats, déclarés sages. Comme on dit, le ver était déjà dans le fruit. Il est évident pour beaucoup de Sénégalais que ces magistrats-là avaient déjà un faible sur le plan éthique et un penchant très fort pour l’argent, avant qu’ils n’intègrent leurs fonctions dans cette institution.
Mandiaye Gaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com
N E R O N
Tous les jeunes élèves assez assidus à l’histoire de la Rome antique, comme tous les latinistes de salon, connaissent plus ou moins bien l’histoire de Néron, qui avait mis le feu à la ville, afin de trouver l’inspiration pour un cantique qu’il voulait composer. Les siècles ont passé mais les comportements des humains sont toujours d’une égale bestialité.
Les Néron du 21e siècle ne mettent pas le feu de leurs mains, ils laissent leurs milices s’en charger. De même, nos modernes Caligula ne font pas de leurs chevaux des sénateurs, ils transforment plutôt leurs sénateurs et députés en ânes. Ce qui, on le reconnaîtra, est beaucoup plus admirable.
Mais les tragédies romaines finissent toutes de la même manière : le héros, nourrit de bonnes intentions, voit ses œuvres contrecarrées par le destin. Sa quête à satisfaire les bas instincts des hommes ne le préserve pas d’une fin violente. Dans ces temps passés, quand le dirigeant ne parvenait pas à garantir à sa population du pain et des jeux, il était assassiné et remplacé. En notre temps, quand il n’amuse plus son peuple, mais qu’au contraire, il se met à le massacrer, le dirigeant a de bonnes chances de se retrouver à la Haye, dans les geôles de la Cpi.
Mauvaise gestion du personnel du commandement territorial: Ousmane NGOM fait nommer des enseignants wadistes.
Depuis le jeudi 26 janvier 2012, Monsieur le Ministre de l'Intérieur a proposé à la signature du Président les décrets n°2012-177, n°2012-178, n°2012-180 et n°2012-181 portant nomination d'autorités administratives (Adjoints gouverneurs, Préfets, Adjoints préfets, Sous préfets, Adjoints sous préfets).
Beaucoup de sénégalais ne sont pas au courant de ce mouvement parce que les conditions de publication n'ont pas été respectées. Depuis 2008, aucun décret de nomination de personnel du commandement ne passe plus à la télé. C'est parce que Ousmane Ngom n'a nommé que des enseignants wadistes aux postes de sous préfet et d'adjoints au sous préfet et cela à quelques jours de l'élection présidentielle 2012 alors que les secrétaires d'administration formés à la bonne école (ENA: Ecole Nationale d'Administration) attendent encore à la DAGAT.
A quoi sert l'ancienneté dans un corps lorsque les novices sont toujours promus à la place des anciens? Quels sont les critères de promotion dans le commandement territorial? Pourquoi dans le décret n° 2012-180 du 26 janvier 2012, à l'article 2, une secrétaire d'administration sortie de l'ENA en 2007 a été promu sous préfet alors que des secrétaires d'administration sorti de l'ENA en 2003 sous toujours adjoints au préfet, c'est pas du sérieux. Je n'ai rien contre personne mais je défends des principes. Sachez qu'une bonne gestion du personnel renforce toujours la qualité du service et que tous les Hommes naisent libres et égaux.
Mais pourquoi attendre à un mois de l'élection présidentionnelle pour opérer un mouvement de personnels alors qu'il avait six (06) mois pour le faire? Cette situation va créer des perturbations aussi bien dans nos familles que dans le processus électoral. Nous sommes en pleine année scolaire et nos enfants déjà inscrits devront changer d'environnement et s'adapter à d'autres réalités.
Les collègues concernés par ces permutations n'auront même pas le temps de s'installer (surtout quand ils héritent d'une vaste circonscription comme la mienne) et il devront s'atteler à la gestion du processus électoral avec tous les aléas qui s'imposent (la méconnaissance du terrain d'affectation, la non maîtrise de la carte électorale et des acteurs, entres autres difficultés).
Un peu de respect pour les autorités adminitratives, nous faisons la chose électorale certes, mais nous ne sommes pas des objets électoraux qu'on ventile juste à la veille de l'élection. Nous sommes des républicains qui méritent beucoup plus que ça et ayez, Monsieur le Ministre, une pensée pour nos familles et surtout nos enfants que nous avons toujours sacrifiés pour la cause nationale.
Notre mission est de servir l'Etat en tout lieu et en tout moment. Nous devons alors être protéger contre certaines attaques et contre toute précarité. Combien de préfets et de sous préfets ont été relevés de leur fonction sans motif sous le magistère de Ousmane Ngom. Ces cadres de l'Administration territoriale arpentent tous les jours les couloirs des ministères sans activité aucune. Quel gachis!
En tout cas, lors de son séjour au Ministère de l'Intérieur, Monsieur le Ministre d'Etat Cheikh Tidiane Sy s'est toujours attelé à la consolidation de l'autorité des Gouverneurs, Préfets, Sous préfets et de leurs adjoints, ne nous faites pas perdre nos acquis.
Nous, autorités administratives, nous resterons toujours des républicains loyaux tout en préservant notre dignité. Certains mode de gestion agacent. Encore une fois nous ne sommes pas des wadistes mais plutôt des républicains et rien que des républicains.
Sam, Préfet non wadiste mais républicain.