La plus cruelle des situations !
10 janvier 2009 |
C’est dans l’air du temps. Aujourd’hui, la majorité des présidents africains étant vieux ou vieillissants, leurs enfants sont sur le starting-block, non pas seulement pour « donner corps à leur vision en tant que chefs d’Etat », mais aussi et surtout « à poursuivre l’œuvre titanesque qu’ils ont entamé pour le bonheur de l’Afrique en général et de leurs pays en particulier ». Selon la « Lettre du Continent » (LC) : « A l’inverse de l’Europe, l’Afrique avance très vite vers son intégration politique. Dans moins de deux générations, l’Union africaine pourra être rebaptisée « l’Union des dynasties africaines ». La démocratie familiale régnera et la question des élections ne se posera plus. Un simple tour de table le dimanche en famille permettra de choisir l’heureux élu ! Enquête sur une prophétie ».
La danse des dauphins d’Afrique de l’Ouest
« Au Sénégal, pays qui n’a jamais connu de coup d’Etat, la surprise de l’été 2008 aura été le coming-out à l’Elysée du fils du président Karim Wade. L’héritier du « Gorgui » est déjà sur le podium avant la course ! Le jeune financier formé chez Warburg est aussi fasciné par les Emirats du Golfe que Nicolas Sarkozy lui-même, qui l’a écouté d’une oreille attentive. Au Niger, les recettes futures de l’uranium et du pétrole ont donné un coup de jeune au président Mamadou Tandja, qui entend passer la manne à son fils Ousmane dit « Gober », chouchou des Chinois. En Guinée, le président Lansana Conté arpente ses champs, malade, cigarette au bec, en rêvant que son fils, le capitaine Ousmane Conté, lui succède », écrit le journal de Maurice Botbol.
Le bois sacré dynastique des émirs du Golfe de Guinée.
Toujours selon le journal d 142, rue Montmartre à Paris : « En vacances au Maroc, le doyen Omar Bongo a, lui aussi, discrètement encouragé son fils Ali Bongo à aller se présenter… à l’Elysée. Au mois de juin, le président gabonais, a parlé de son « fiston » sous la tente, à Tripoli, au colonel Kadhafi qui prépare lui-même Seif el-islam à sa succession. Omar Bongo est aussi le « parrain » d’autres fils de chefs. Il a ainsi envoyé son conseiller Jean-Pierre Okias auprès du président togolais Faure Gnassingbé et son parent Martin Bongo auprès du chef de l’Etat congolais Joseph Kabila afin de les inciter à se rapprocher du roi Mohamed VI. Bienvenue au club ! A Brazzaville, chez Denis Sassou-Nguesso, Denis Christel – dit « Kiki » -, patron de Cotrade (pétrole), se pousse du col avec le soutien de sa grande sœur Claudia, conseillère très écoutée du « Papa ». Mais la messe n’est pas dite à la présidence de Mpila : les neveux ont tiré les couteaux… Au royaume des Fangs de Mongomo en Guinée équatoriale, le clan des Mangués prépare « Teodorin » Obiang à la succession de « Teodoro », sous le contrôle de la première dame Constancia Mange Nsue Okomo, reine mère des abeilles de Petroland. A Bangui, le président François Bozizé jongle entre son fils Jean-François, discret ministre de la Défense et son neveu très actif dans les affaires, le Colonel Sylvain Ndoutingaï, ministre des Mines. Dans son village de Mvomeka’a, le silencieux président Paul Biya, qui a mis sur orbite le low profile René Sadi, secrétaire général du Rdpc (parti au pouvoir) n’en écoute pas moins son fils, Franck Biya ». Il faut souligner aussi que LC a omis de parler d’un autre fils de président qui est également sur les pas de son père, car en Egypte, "Gamal Moubarak se prépare. Il est déjà à la tête de la commission politique du parti de la majorité (au cours de ce mois de septembre courant, il devrait, sauf imprévu, être promu secrétaire général du parti par le Raïs depuis son lit dans un hôpital allemand il y a quelques mois). Gamal Moubarak a réussi à placer un nombre important de ses hommes à la tête de ministères de souveraineté dans le nouveau gouvernement. Avec ces exemples sur le continent africain, qui ne sont pas exhaustifs, on voit aisément où mène une longévité exceptionnelle au pouvoir. Au fil du temps, bien des gens finissent par penser qu’il est inscrit dans leurs gènes de diriger les autres. Cela pourrait donner des idées à certains.
La fratrie élargie dans les palais sans héritier politique
« Dans les présidences africaines où les descendants directs ne sont pas en âge ou en situation de prendre le « témoin » politique, un autre membre de la famille est déjà sur les marches du palais. En Côte d’Ivoire, la première dame Simone Gbagbo – qui, il est vrai, est entrée en politique avant même de devenir l’épouse de « Laurent » - croit dur comme fer à sa destinée présidentielle ! Au Burkina Faso voisin, le président Blaise Compaoré favorise discrètement, depuis quelques années, son frère cadet François Compaoré. Ce dernier, président de l’association des « Amis de Blaise Compaoré » (ABC), a déjà eu la peau de Salif Diallo, très longtemps l’éminence grise du chef de l’Etat chargé des dossiers les plus sensibles, en particulier avec la Libye. « Salif » a été envoyé en pénitence comme Ambassadeur en Autriche ! Au Tchad, Idriss Deby a perdu son héritier putatif, Brahim assassiné à Paris dans des conditions pas encore éclaircies. C’est plutôt le propre frère du chef de l’Etat qui est en piste. En Afrique australe, là où des guerres de libération nationale ont amené des partis forts au pouvoir, comme en Afrique du Sud (ANC) ou en Angola (MPLA), c’est entre « camarades » que le combat politique pour l’accès au pouvoir est rude. Mais qui dit que demain Isabel Dos Santos, fille de « Zedu », ne va pas elle aussi prendre goût au pouvoir de « Papa » ? ». C’est aussi une révélation de la publication du groupe Indigo.
Ferloo avec LC
Le tailleur
On s’approche de l’échéance des locales, et les masques commencent à tomber. Des élections d’une importance capitale. Les Etats-majors politiques s’activent, mais le peuple reste zen. Toutes sortes de promesses, même les plus farfelues, sont débitées par les politiciens. L’intérêt supérieur de la nation doit être au-dessus de tout. Et le Ghana a donné l’exemple. Nous ne sommes plus la référence dans le domaine de la démocratie, surtout à cause de ce « tailleur » qui prend la Constitution pour un morceau de tissu. Il en fait ce qu’il veut ; tantôt un pantalon bouffant, tantôt une « ndokette », ou bien un « simbong ». Vraiment triste !
( Mor Todjangué )
L'OBSERVATEUR:
LE DIRECTEUR GENERAL DE LA SENELEC DESAMORCE LA BOMBE L’imam Youssouf Sarr et Cie payent leurs factures
Article Par Mamadou SECK,
Paru le Samedi 10 Jan 2009
La Sénélec peut se frotter les mains. Le collectif des résidents de Guédiawaye, coordonné par l’imam Youssouf Sarr vient de trouver un terrain d’entente avec les autorités de la société d’électricité. C’était, hier, au sortir d’une réunion présidée par le directeur commercial de la Sénélec à Guédiawaye. Les trois points réclamés par l’imam Youssouf Sarr ont été acceptés par le représentant du directeur général de la Sénélec.
Seydina Kane, le nouveau directeur général de la Sénélec, a désamorcé la bombe. Si l’on sait qu’il a réussi avec l’appui du ministre de l’Energie, Samuel Sarr, à faire revenir les populations de Guédiawaye à de meilleurs sentiments. Pour preuve, suite à une conversation téléphonique qu’il a eue, hier, avec l’imam Youssouf Sarr, coordonnateur du collectif des résidents de Guédiawaye, une réunion d’urgence a été convoquée dans les locaux de la Sénélec. Réunion à laquelle, le Directeur général, avait mandaté son directeur commercial pour qu’il le préside. Et au sortir de cette rencontre une entente a été trouvée avec les imams meneurs du mouvement. Ce que confirme l’imam Youssouf Sarr que nous avons joint au téléphone. «Je viens tout juste de sortir de la rencontre. Qui a été présidée par le directeur commercial de la Sénélec représentant le directeur général de la Sénélec. Nous avons discuté sur trois points, sur lesquels nous sommes tombés d’accord. Je peux vous dire que toutes nos conditions sont acceptées», explique Youssouf Sarr. Le premier débattu porte sur les factures contestées. «En fait, certaines personnes contestent leurs factures qu’elles jugent anormales. Pour cela, une commission a été mise en place. Et, s’il y a des erreurs, elles seront rectifiées. Il s’y ajoute que les agents de la Sénélec ne vont pas couper l’électricité aux usagers qui ont des factures au service contentieux», explique l’imam. Deuxièmement, poursuit Youssouf Sarr, «une procédure spéciale est ouverte pour les dommages et sinistres en vue des réclamations. Car, les coupures d’électricité avaient occasionné des dommages dans certaines maisons. Pour cette raison, un numéro de téléphone a été installé. Toutes les victimes peuvent appeler pour faire leurs réclamations. Et, après constat, la Sénélec va envoyer les cas de sinistres à l’assurance». Le dernier point concerne ceux qui n’avaient pas payé leurs factures depuis le lancement du mot d’ordre. «Plusieurs personnes avaient refusé de payer leurs factures pour se solidariser au mouvement. Pour ceux-là, nous avons trouvé un accord avec la Sénélec. Car, les autorités ont accepté de négocier leurs paiements», conclut le coordonnateur du collectif. «Nous sommes dans une dynamique d’apaisement dans cette affaire. Nous allons nous réunir tout suite (Ndlr : hier vers 21 heures) à l’école pour faire le compte-rendu final. Car, nous voulons qu’il y ait un suivi de la commission chargée du mode de tarification de la Sénélec. Nous voulons une protection des ménages et nous voulons nous assurer que les acquis sont respectés. J’ai parlé au téléphone, hier, avec le directeur général de la Sénélec. Et, nous avons débattu des points de notre réunion ».
Paiement des dépenses extrabudgétaires au secteur privé (SUITE ET FIN) Le Fmi pose et ses conditions
Article Par JEAN-PIERRE MANE,
Paru le Samedi 10 Jan 2009
L’on est loin d’en finir avec l’épisode des dépenses extrabudgétaires qui avaient emporté l’ancien ministre délégué chargé du Budget, Ibrahima Sarr. Le paiement des 74 milliards aux entreprises contractantes est soumis à des conditions. Lesquelles sont posées par les services du Fonds monétaire international (Fmi). Aussi, des sanctions guettent aussi bien les agents fautifs que les entreprises concernées.
Lors de son adresse à la Nation le 31 décembre dernier, le Chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade avait le Gouvernement à payer la totalité de la dette intérieure due au secteur privé au plus tard le 31 janvier 2009. Mais, les entreprises qui avaient offert leurs services dont les lignes de crédits n’étaient pas disponibles dans les budgets risquent de ne pas rentrer dans leurs fonds de sitôt. En effet, c’est l’une des recommandations formulées par le Fonds monétaire international (Fmi) dans le rapport de ses services sur la deuxième revue du programme soutenu par l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe) publié le 5 décembre dernier. «Aucune dépense extrabudgétaire ne sera payée au secteur privé avant que l’audit de l’Inspection générale des finances (Igf) ne détermine la nature de la créance et définisse de façon précise l’existence des services rendus et leur coût unitaire», décrète le rapport.
Cette recommandation formulée au chapitre 26 du document semble laisser des doutes au sein de la mission du Fmi quant à l’effectivité des services effectués par les entreprises contractantes. D’un montant global de 74 milliards de francs Cfa, ces dépenses extrabudgétaires concernent des ministères sectoriels pour un montant de 11 milliards, des agences pour 31,3 milliards de francs, des établissements publics de santé d’un montant de 12,1 milliards et des universités pour 19,1 milliards de francs Cfa.
Une batterie de sanctions annoncée
Loin de se limiter à la seule vérification des services rendus avant tout paiement, le rapport ajoute que le gouvernement appliquera «des sanctions aux agents fautifs, et des décotes seront appliqués aux créances des entreprises du secteur privé qui ont accepté de fournir des biens ou services dans ces conditions irrégulières». De même, il est annoncé que toute nouvelle créance reconnue par l’Etat sur la base de l’audit de l’Igf ne pourra être payée qu’après autorisation par une loi de finances qui signalera en même temps les réductions de crédits ouverts sur d’autres postes des dépenses. A cet effet, deux lois de finances rectificatives seront introduites à mi-exercice et fin exercice 2009. Cela devrait permettre de régulariser les mouvements de crédits et les dépenses extrabudgétaires que le gouvernement a décidé d’accepter sur la base des audits techniques. Ainsi, l’accélération du travail de préparation des comptes de gestion de l’Etat et des lois et règlements est préconisée. En effet, le gouvernement s’est engagé devant la mission du Fmi à transmettre à la Cour des Comptes les comptes de gestion de l’exercice 2006 d’ici la fin du mois de janvier 2009 et ceux de 2007 au plus tard en fin mars 2009.
Vers la révision trimestrielle du prix de l’électricité
La question de l’énergie figure en bonne place dans le travail des services du Fmi. En effet, le document explique que la réforme de ce secteur est cruciale pour améliorer l’approvisionnement en énergie de l’économie et contenir les risques budgétaires. C’est ainsi que le gouvernement s’est engagé devant le Fmi à «modifier la structure des prix de l’électricité tous les trois mois et adapter le processus institutionnel de fixation des prix». Cette exigence devrait permettre d’ajuster le prix de l’électricité en fonction de l’évolution du prix du pétrole et poussera le gouvernement à appliquer la vérité des prix et de mettre en œuvre des mesures d’économie et d’efficacité énergétique. Autre engagement pris par le gouvernement du Sénégal, c’est de terminer la recapitalisation de la Senelec d’ici mi 2009 avec des ressources budgétaires de 9 milliards qui seront apportées à cet effet.
FATICK La Mairie de Macky Sall sous délégation spéciale
Article Par LA REDACTION,
Paru le Samedi 10 Jan 2009
Délégation spéciale
En attendant, la «démackysation» se poursuit. La preuve, le Conseil des ministres, réuni hier au Palais, sous la présidence de Gorgui, a été sanctionné par une information qui devait faire trembler les gars d’Apr/Yaakaar, surtout les conseillers municipaux qui roulaient pour l’ex-maire Macky Sall. Au cours de ce «ndaje» gouvernemental, un projet de décret portant dissolution du Conseil municipal de Fatick est tombé. En termes clairs, Gorgui a décidé de couper l’herbe sous les pieds des partisans de Macky Sall. Mais, comme ce dernier connaît les méthodes «bleues», il avait vite fait de se «déshabiller». Niaw !!!
Kambel & Kara
Revoilà le Comité pour la protection et la défense des journalistes (Cdpj). Réuni, hier, dans les locaux du groupe «Futurs Médias», pour plancher encore sur l’agression contre Kambel Dieng/ Karamokho Thioune et le saccage des journaux As et 24 H Chrono, le Comité a déploré la lenteur avec laquelle ce dossier est traité. Aussi, le Cdpj interpelle, solennellement, le Doyen des juges pour que lumière soit rapidement portée sur l’agression de nos confrères. Le Cdpj prévoit de mettre un nouveau plan d’actions pour protester contre la politiquement d’endormissement orchestrée par le pouvoir.
As/24 H Chrono
S’agissant de l’affaire relative au saccage de L’As et 24 H Chrono, le Cdpj interpelle directement le ministre de la Justice et le Président de l’Assemblée nationale sur le sort du principal commanditaire, Farba Senghor, qui semble bénéficier d’une certaine protection. Enfin, le Cdpj a apporté des modifications sur le contenu du bandeau publié à la Une des journaux, radios et sites web. Désormais, le contenu est : «Agressions : Kara/Kambel ; L’As et 24 H Chrono : Bourreaux et Commanditaire toujours impunis». Vous avez dit impunité ?
PELERINAGE À LA MECQUE J’ai survécu à ZamZam
Article Par FADEL DIA,
Paru le Samedi 10 Jan 2009
Si le premier devoir d’un gouvernement est de préserver la vie et d’assurer la sécurité des biens des populations sur lesquelles il exerce son autorité, alors les premiers responsables de ce pays ont failli à l’une de leurs missions essentielles en octroyant à la fantomatique société ZamZam le monopole -juteux- de l’acheminement des pèlerins sénégalais aux Lieux Saints de l’Islam.
D’abord ZamZam existe-t-elle même ? En tout cas elle est invisible à l’aéroport des pèlerins de Jiddah. Il n’y a aucun comptoir à son nom, aucune enseigne publicitaire pour vanter ses performances. Aucun de ses représentants n’est venu s’enquérir de nos malheurs après des heures d’attente et d’errance dans l’aéroport ni offrir ses services ou une compensation.
Si ZamZam existe alors ce n’est sûrement pas une compagnie aérienne : on n’a vu à Jiddah aucune flotte portant sa marque, aucun uniforme de pilote ou de steward à son enseigne et le traitement des passagers est sous-traité à d’autres sociétés .Le DC10, l’unique avion qu’elle a surexploité tout au long du pèlerinage ,ne porte aucune griffe, il est anonyme pour ne pas dire banalisé, brouillé, maquillé, pour cacher ses rides comme une vieille maquerelle. Il semble avoir été précipitamment sorti d’un hangar de remise ,d’un purgatoire d’avions ,et avoir été aménagé à la va-vite pour une ultime mission. A l’intérieur de l’aéronef il n’y a non plus nulle mention de ZamZam et la pochette située à l’arrière des sièges ne porte qu’un seul document, la fiche technique réglementaire…établie au nom d’une autre société, Nasrair . On n’est pas très sûr qu’il y ait bien un gilet de sauvetage sous les sièges mais on est vite convaincu qu’il ne faut guère compter sur ces petites commodités qui font le charme des avions de ligne, oreillers et autres couvertures… Mais le pire est à venir. A bord du DC10 de ZamZam on vous sert comme petit déjeuner, à 6h du matin… du riz à la viande, le même, à peu de choses près, qu’on vous avait servi à diner, quelques heures plus tôt. Mépris culturel pour le Sénégalais friand de « Tangana » ? Non : simple défaillance technique ! En effet à bord du DC10, il n’y a pas d’eau chaude. « «La machine est en panne » nous avait-on expliqué le 15 novembre lors du premier vol : elle était toujours en panne 40 jours plus tard, lors de notre vol retour. Ce n’est donc pas une panne, c’est l’installation même qui fait défaut, comme si l’avion avait été reconverti à un autre usage que le transport de passagers. Le résultat c’est qu’à bord du DC10 de ZamZam aucun passager n’a jamais eu droit à une tasse de café ou de thé.
Autre paradoxe : dans cet avion affrété pour le transport exclusif de pèlerins sénégalais musulmans, aucun membre de l’équipage, du commandant de bord aux hôtesses, ne peut s’exprimer en français ou à fortiori, dans nos langues nationales, aucun du reste n’est musulman. L’équipage est, nous dit-on, « international », en réalité presque exclusivement sud-africain et toutes les informations données à bord, sur les dispositions sécuritaires comme sur le plan de vol, sont distribuées en anglais, exclusivement, et donc incomprises de la quasi-totalité des passagers. Personne ne saurait quelles dispositions il faut prendre en cas d’accident !
Sur les lignes ZamZam les heures de départ et d’arrivée, le plan de vol, restent un mystère. Convoqués pour un vol à 12h locales à Jiddah nous avons été réveillés à la Mecque à 3h du matin et convoyés sur l’aéroport sans avoir déjeuné. Après bien des péripéties nous sommes quand même parvenus à la salle d’embarquement avant midi…pour constater qu’il n’y avait ni avion ni même interlocuteur pour nous informer ou nous prendre en charge. Après plusieurs heures d’attente nous avons été sommés de libérer la salle d’embarquement et acheminés vers un avion. C’était bien l’inusable DC10 , mais il n’était pas prêt à décoller et n’était en fait qu’une salle d’attente de substitution dans laquelle nous allions rester enfermés pendant 4 heures dans des conditions insupportables : la climatisation est arrêtée et le verre d’eau distribué avec parcimonie. Le prolongement de l’attente, l’absence des opérateurs en titre, le silence du personnel navigant, le va et vient autour de l’avion…font bientôt naître l’inquiétude puis la panique au sein des passagers qui subodorent des difficultés « d’ordre technique et mécanique ». Certains, paniqués, quittent l’aéronef, d’autres alertent leurs familles, voire la presse pour les préparer à une catastrophe.
Après le brouhaha, les conciliabules, les crises d’hystérie, les litanies fatalistes, les sermons à la sénégalaise et 4 heures de souffrance, nous décollons enfin de Jiddah. Au total, entre le moment ou nous avons été embarqués dans le DC10 et l’arrivée à Dakar ,après une longue escale à Tripoli, il s’écoulera 17 heures!
Mais au moins, nous sommes arrivés saints et saufs .Car la préoccupation des passagers des vols ZamZam n’était plus depuis longtemps la ponctualité ou le confort, mais tout simplement la survie, l’espoir de sortir vivants d’un périple devenu cauchemardesque.
Et ils demandent des comptes.
Comment un pays qui, comme le Sénégal, a vécu le drame du Joola, qui a payé aussi chèrement le prix de son imprévoyance et de son irresponsabilité, peut-il encore jouer avec la vie de ses enfants? En confiant leur sort à un aéronef dont la traçabilité est douteuse, dont le modèle n’est plus fabriqué depuis 20 ans et ne figure plus dans le parc des compagnies aériennes les plus performantes ? Comment un gouvernement soucieux des intérêts de ses citoyens peut-il retirer à sa compagnie nationale un marché dans lequel elle s’était investi et avait accumulé une expérience certaine et qui pouvait constituer pour elle une occasion de se refaire une santé, pour le refiler à une société étrangère qui est, au mieux, une officine de voyage, peut-être une entreprise informelle et improvisée, une sorte de Dakar-Dem-Dikk de l’air, aussi floue qu’elle est vulnérable?
Comment un Ministre investi de la sécurité des transports, un Chef d’État qui détient tous les pouvoirs, peuvent-ils avec autant d’arrogance et de mauvaise foi, nier l’évidence et laisser se poursuivre une opération qui, dès ses premiers jours, a frôlé la catastrophe ?
Dans cette aventure qu’a constitué le pèlerinage 2008 notre gouvernement a perdu toute crédibilité quant à son engagement à défendre les intérêts supérieurs des sénégalais.
Mais il aura perdu ce qui est, peut-être, à ses yeux, le plus important : l’occasion de faire de petits profits, de spéculer au dépens des citoyens. Cette fois-ci il a joué et perdu puisqu’il lui a fallu non seulement louer deux avions pour compenser les défaillances de ZamZam, mais aussi appeler au secours AIR-SENEGAL-INTERNATIONAL que l’on avait écarté sans ménagement.
C’est ce qu’on appelle « Niakk diis,niakk lestek » .
Les catastrophes de l’Ecole Sénégalaise
Quand va-t-on enfin ouvrir les yeux, dire la vérité, protester, hurler, manifester et exiger le fantastique coup de balai qui s’impose ? Le système éducatif fait n’importe quoi, n’importe comment et personne ne dit rien. Aucun dirigeant de ce pays, aucun responsable politique (même ceux de l’opposition) n’a eu le courage de taper sur la table et de dire que cela suffisait comme cela. Mais chacun fait dans l’imposture, la démagogie et le dilatoire.
Le fait que le niveau culturel réel des sénégalais s’affaiblit d’année en année est un truisme sur lequel tout le monde s’accorde. Nul n’ignore que le taux de chômage croît de façon exponentielle, que la violence envahit chaque jour nos villes, nos quartiers et même l’université, que la pauvreté, la précarité, et l’exclusion gagne de plus en plus du terrain. Tous ces malheurs ont une seule et même cause : un système éducatif extraordinairement nul qui mérite d’être chamboulé de fond en comble car étant comme une gigantesque machine qui détruit chaque année des centaines de milliers de jeunes sénégalais.
Ces maux de l’école sénégalaise ont pour noms entre autres : des politiques inefficaces, des programmes caducs, des enseignants sans formation adéquate donc souvent nuls et/ou non motivé, prompt à la revendication, des effectifs pléthoriques, des parents d’élèves démissionnaires devant « la scolarité inutile » de leurs enfants.
Pour ce qui est de l’Etat, il dit avoir consacré 40 % du budget à l’éducation. Chiffres officiels donc mensongers. Il suffit simplement de jeter un coup d’œil sur les conditions de travail dans nos écoles, lycées et universités. L’Etat veut atteindre la scolarisation universelle à l’horizon 2010 alors qu’il peine à prendre correctement en charge les 83% ( chiffre officiel) qui y sont et éprouve davantage de difficultés à donner un emploi à ceux qui en sortent malgré les efforts qu’il dit avoir consenti en matière d’allocations budgétaires en faveur de l’éducation. La massification rime-t-elle avec qualité ? Nous en doutons.
A cela s’ajoute des programmes d’enseignements désuets qui font que l’école rate sa vocation de développement pour devenir « une machine à créer des chômeurs et des illettrés ». Le système est en effet hérité de la colonisation et n’a jamais été l’objet de réformes en profondeur alors que l’école coloniale avait des objectifs non pas de développement mais plutôt d’assimilation. Le Général Merlin disait déjà : « l’enseignement se propose avant tout de répandre dans la masse des indigènes la langue française afin de fixer la nationalité. Il doit tendre ensuite à doter l’indigène d’un minimum de connaissances générales mais indispensables, afin de lui assurer des conditions matérielles d’existence meilleure, d’ouverture d’esprit à la culture française et à la civilisation occidentale ». Les « écoles et classes pilotes » qui devaient corriger cette anomalie restent éternellement « expérimentales ». Nous devons aller dans le sens d’une adéquation réel entre ce que l’on enseigne et les besoins socio-économiques et culturels de notre pays. Concernant les enseignants, l’Etat recrute n’importe qui : des professeurs de français qui n’ont jamais lu Molière, qui à l’université ont échoué alors qu’ils faisaient non pas Lettres mais droit ou histoire, des étudiants en pharmacie profs de maths et même des déficients mentaux sont recrutés. Le cas de celui qui enseignait les mathématiques à Pire alors qu’il n’avait même pas le BFEM est révélateur du laxisme et du manque de sérieux dans le recrutement des professeurs.
L’Ecole élémentaire est encore plus malade avec le recrutement des volontaires de la liste sécuritaire qui n’a aucun caractère méritocratique mais qui sert, plutôt, à satisfaire une clientèle politique. En 1995, en effet, l’Etat a constaté une baisse du TBS…. qui passe de 58% en 1990 à 54,6% en 1994 et a fait de la réduction du coût du maitre un impératif économique pour juguler le déficit en enseignant. Il recourut ainsi aux volontaires en leur octroyant une bourse (et non pas un salaire). Il est vrai qu’avec le chômage endémique, il y a eu des volontaires qui ont un niveau académique très élevé (Maitrise, DEA) mais ceux-ci manquent souvent de motivation car ils sont volontaires malgré eux. Une enquête que nous avons menée en 2004 a révélé que 75% des volontaires ne comptent pas rester dans l’enseignement, 55% considèrent leur métier comme « une simple issue de secours » et moins de 10% seulement affirment être entrés dans l’enseignement par amour du métier. Nous pouvons donc dire que les volontaires ne débarquent dans l’enseignement que par la nécessité de trouver un emploi stable.
Quand le recrutement d’enseignants se base sur des critères subjectifs
Le recrutement de « gré à gré » est aussi un des problèmes du volontariat de l’éducation surtout avec la « liste sécuritaire ». Nous avons rencontré des volontaires qui ont arrêté les études depuis plus de dix ans et qui ont été recrutés parce qu’ayant un parent quelque part au ministère ou parce que « connaissant les codes gagnant du marché de l’emploi au Sénégal ». C’est pour dire que, s’il existe de très bons enseignants qui maîtrisent leur art, qui font aimer la littérature, l’histoire ou les mathématiques et qui donnent goût aux études, il n’en existe pas moins des maîtres et professeurs qui sont chahutés par les élèves, ennuyeux à outrance, au savoir limite et au sens pédagogique inexistant. Le malheur c’est que ce type d’enseignant devient de plus en plus nombreux avec les recrutements massifs, fondés non plus sur le mérite mais plutôt sur le népotisme et la corruption. Pourtant, l’Etat pense régler le problème du manque de formation des enseignants en érigeant l’Ecole Normale Supérieure en Faculté. Mais, il est inquiétant de constater que la formation ne l’est que de nom. Les formateurs balancent des CD de plus de 500 pages, racontent leur vie et font valoir leur volonté de puissance devant les enseignants. Le taux de réussite à la FASTEF ne dépend pas du mérite des enseignants, mais de la santé financière de l’Etat et de ses possibilités à réintégrer dans la fonction publique.
L’Etat recrute parfois des étudiants médiocres (pas tous), indiscutablement sans avenir dans le secteur privé (plus exigent) et attirés par la stabilité de l’emploi et les vacances prolongées. Sans leur donner le minimum de formation pédagogique, il leur confie des classes sachant bien qu’ils vont détruire et ainsi sacrifier des milliers de jeunes sénégalais qui n’ont eu que le ‘’tort’’ de chercher le savoir. C’est cela qu’on appelle le PDEF (Programme Décennal de l’Education et la Formation) ? Je dirai plutôt Programme de Dégradation de l’Education et de la Formation par des séminaires aussi onéreux qu’inutiles qui sont, en réalité, des prétextes pour les cadres du système de se remplir les poches.
Pour ce qui est des effectifs, il n’est pas rare de voir une classe dont l’effectif dépasse cent élèves ; ce qui ne manque pas d’affecter la qualité des enseignements d’autant plus qu’il faut une pédagogie spéciale pour gérer les grands groupes. Une des conséquences de ces grands effectifs est le recours aux classes à double flux qui rendent impossible la bonne gestion du quantum horaire déjà mise à rude épreuve par les grèves répétitives. Ces grèves sont dues, d’une part, au fait que la plupart des responsables de syndicats sont corrompus et souvent mus par des intérêts plutôt individuels et d’autre part par des dirigeants peu soucieux des intérêts de l’école sénégalaise qui, en réalité, est l’école des pauvres et des défavorisés. Comment en serait-il autrement d’autant que la plupart d’entre « ces élites » ont leurs enfants dans de bonnes écoles étrangères. La théorie de la reproduction de Pierre Bourdieu explique bien cette situation. Les « héritiers » des élites auront ainsi le monopole des lumières de la connaissance et donc du pouvoir alors que la grande masse sera éternellement condamnée à être dans les ténèbres de l’ignorance, de l’exclusion, de la pauvreté incurable et de la soumission. On lui ouvre hypocritement les portes d’une école nulle qui lui donne quelques rudiments lui permettant, ultérieurement, d’exécuter de façon docile les ordres des « dignes héritiers ».
Les parents, de leur côté, trouvent l’école inutile, la scolarité de leurs enfants ne valant pas la peine de se déplacer pour aller récupérer les bulletins de notes, le maitre ou le professeur croisé dans la rue ne méritant pas d’être saluer. L’enseignant est même parfois vu comme un vulgaire dépravé qu’il faut surveiller pour qu’il n’abuse pas des enfants.
Il y a enfin un paradoxe qui me taraude l’esprit : ce sont les années qui ont connu le plus de perturbations qui enregistrent les plus forts taux de réussite au CFEE. Les années 2008 et 2006 sont là pour en témoigner. Ce n’est pas en la couvrant que l’odeur fétide d’une immondice disparaît. Ne masquons donc pas la réalité mais essayons plutôt de lui trouver des solutions justes, honnêtes et durables.
Article Par Mamadou Ngom Sociologue, (ngomm27@yahoo.fr),
WALF FADJRI:
Gestion des événements de Kédougou : Eviter les méthodes ‘verticalistes’
Le 10 octobre 2006, en réponse aux multiples griefs des communautés sur l’exploitation des ressources minières de Kédougou, l’ancien ministre des Mines et de l’Industrie, Me Madické Niang, avait convoqué une réunion à Dakar pour présenter les ambitions de développement de la région de Tambacounda par le gouvernement du Sénégal à travers le Programme social minier. L’objectif était plus que clair : rassurer les populations en leur redonnant confiance. Mais la démarche n’était pas bonne, ce que j’ai eu à exprimer lors de cette rencontre en ces termes : ‘Cette opération de communication est une bonne chose et c’est à quoi nous appelons depuis trois ans, mais à mon avis, cette réunion aurait été plus pertinente à Kédougou… sur le théâtre des opérations’.
A mon humble avis, je ne pouvais pas comprendre que l’on puisse convoquer un groupe de citoyens venant de plus 700 km de Dakar au 4e étage du Building administratif pour régler des questions aux enjeux aussi importants ! Je pensais avoir été bien compris, puisque séance tenante, Me Niang avait donné son accord pour venir en personne à Kédougou présider une réunion de cette nature et, cela a été fait.
Mais voilà encore que le 5 janvier 2009, deux ans après, le président de la République convoque à nouveau les représentants de Kédougou à Dakar après les émeutes sanglantes du 23 décembre 2008. Alors qu’il n’en a même pas fait allusion lors de son message à la Nation du 31 décembre, soit par omission soit par maladresse.
Au sortir de cette rencontre, il semblerait qu’il ait promis de venir lui-même présider un Forum social à Kédougou pour trouver des solutions aux problèmes des populations. Ce qui du reste est à saluer. Mais est-ce que le président n’aurait dû pas commencer par se rendre sur le terrain et rencontrer directement les populations meurtries par les événements de décembre ? A dire vrai, c’est ce que les populations attentaient. Quand les deux ministres ont été dépêchés sur les lieux des affrontements, tout le monde avait souhaité qu’ils rencontrent les représentants de la région. Malheureusement, ils ont déçu les attentes en se limitant à un simple tour de ville pour constater les dégâts.
C’est vraiment regrettable qu’au Sénégal, nos dirigeants restent toujours cramponnés à un centralisme révolu et à des méthodes de gestion verticales. Hier, c’était le Building administratif, aujourd’hui le Palais !
Ce forum dont parlerait le président est une urgence qu’il ne faudrait pas négliger. Kédougou vit une frustration séculaire que seules la proximité, l’écoute et la pose d’actes concrets en termes de développement d’opportunités économiques pour les jeunes surtout peuvent apaiser durablement.
Aly SAGNE Ong La lumière
LEQUOTIDIEN:
Pèlerinage 2008 : Irresponsabilité, faillite et mensonge d’Etat sur toute la ligne
10-01-2009
Quarante jours passés en Arabie saoudite, au lieu des vingt deux ou vingt trois jours normalement prévus, et dans des conditions parfois exécrables ! Le pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam édition 2008 aura été un fiasco de bout en bout1.
Quarante jours passés en Arabie saoudite, au lieu des vingt deux ou vingt trois jours normalement prévus, et dans des conditions parfois exécrables ! Le pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam édition 2008 aura été un fiasco de bout en bout1. Il restera sûrement gravé comme sur du granite, et pour très longtemps encore, dans la mémoire des sénégalais en général, et de leurs compatriotes qui l’ont effectué.
Le calvaire a commencé à Dakar, avec les départs plusieurs fois différés, les incertitudes et les sueurs froides qui ont entouré le premier vol. J’ai eu à voyager plusieurs fois dans ma vie, cependant j’ai eu la chair de poule quand j’ai mis les pieds dans ce fameux Boeing que les autorités sénégalaises ont osé affréter pour convoyer des milliers de leurs compatriotes à la Mecque. Des sièges étroits et sûrement depuis longtemps hors d’usage y ont été aménagés. Nous étions serrés comme des sardines et sommes arrivés à Médine tout ankylosés. Des trois toilettes de l’avion-Ndiaga NDiaye, seules celles de derrière fonctionnaient, et sans eau. Des membres de l’équipage nous expliqueront que c’était pour éviter que l’eau ne coule et ne mouille le «sol» de l’avion. Un peu avant l’escale de Tripoli, un petit «déjeuner», qui frappait par sa frugalité, nous fut servi. Il comprenait tout juste un demi-verre d’eau, un quart de jus de fruit, et du pain-thon. Oui, du pain-thon, comme on en vend devant les établissements scolaires. Point de café, point de thé. On nous expliqua que les machines qui devaient servir à bouillir l’eau étaient en panne. Ce fut presque la catastrophe pour de nombreux pèlerins dont le verre de café ou de thé matinal est presque une drogue. Des têtes allaient éclater et certains n’ont pas pu s’empêcher de vomir. Entre Tripoli et Médine, un déjeuner réduit à sa plus simple expression, et composé pour l’essentiel d’un riz à la viande qui n’a pas du être préparé par un cordon bleu, nous a été servi.
Nous arrivons à Médine la Sainte le mercredi 26 novembre 2008, aux environs de 20 heures (heures locales). On nous hébergea par quatre dans des chambres normalement prévues pour une personne, avec une seule toilette. L’immeuble, particulièrement étroit par rapport à celui où j’étais logé en 2002, n’offrait que deux petits ascenseurs que nos femmes (nos hommes aussi) ont vite fait de détraquer à force de se les disputer avec véhémence. A peine trois jours passés dans la ville du Prophète (Psl), cap sur la Mecque, au grand dam de nombre de pèlerins qui auraient souhaité y séjourner un peu plus longtemps. Nos conditions d’existence n’y sont guère meilleures : nous sommes logés par six dans des chambres à deux, avec une seule toilette. Nous n’avions même pas de place pour poser nos bagages. Nous y sommes restés pendant plus de trois semaines, avec les mêmes draps. L’immeuble, jamais nettoyé, dégageait parfois, de bien mauvaises odeurs. Nous étions obligés, avec des personnes du troisième âge parmi nous, de nous transformer en femmes de ménage. Je passerai sous silence l’inexistence de certaines commodités comme le réfrigérateur ou la cuisinière, dont nous étions pourtant bien dotés en 2002. On n’avait finalement comme l’impression que les autorités de la Commission étaient plutôt préoccupées de limiter au strict minimum les dépenses. A quelle fin ? La question mérite d’être posée car le Commissaire général a révélé à Arafat que le président de la République avait fait passer le budget de 450 millions en 2007, à un milliard en 2008. Le nombre de pèlerins étant passé de 10 000 à environ 6 500, leurs conditions d’existence ne devaient-elles pas s’améliorer notablement ? Ce ne fut guère le cas et des pèlerins ne manqueront certainement pas de se poser de nombreuses questions à propos de ce budget passé du simple au double mais sans impact sur l’amélioration de leurs conditions d’existence aux Lieux Saints2.
Le séjour à Muna fut aussi un calvaire. Nous étions confinés dans la zone réservée aux «pèlerins africains non arabes». C’était déjà un véritable ghetto qui rappelle Soweto des années 70 et certains autres quartiers déshérités de villes du monde sous-développé. Nous y étions les plus mal lotis. Nombre de pèlerins sénégalais ne trouvaient pas de tentes et allaient squatter celles déjà occupées par des Ghanéens et des Nigérians. C’était une gageure que d’accéder aux toilettes.
Les carences de la Commission éclateront au grand jour avec la préparation du retour des pèlerins au Sénégal. C’est à partir de ce moment que ceux qui doutaient encore de l’incompétence notoire du Commissaire général et de ses collaborateurs immédiats en ont eu le cœur net. Ce fut la débandade, la confusion générale, surtout après le départ des cinq vols privés3. Ces vols ont été programmés pour la période qui va du samedi 20 décembre au samedi 27 décembre 2008. Le premier vol de la mission nationale quitta Djeddah avec une pléiade de chefs religieux, de membres du Pds et d’autres notables de la mouvance présidentielle. Il en restait encore et il fut agité l’idée d’un vol spécial qui souleva un tollé général. On parla de vol 2 bis pour tempérer les ardeurs. Le vol 3 connut les déboires que l’on sait : le pire a été frôlé et un crash a été évité de justesse.
La tension était à son comble et, entre-temps, le Commissaire général a été copieusement hué par des pèlerins survoltés. Le mercredi 24 décembre 2008, il réveilla les pèlerins des différents immeubles pour leur annoncer une excellente nouvelle, plutôt un mensonge : le Président Wade a trouvé deux avions et a donné des instructions fermes pour que tous les pèlerins rentrent à Dakar avant le 31 décembre. L’espoir qui renaît est de courte durée. En réalité, Me Wade n’avait que promis de trouver rapidement deux avions et on sait ce que deviennent en général les promesses de cet homme. En fait, le gouvernement n’était qu’en négociation avec Air Sénégal International qui exigeait d’être payé cash avant de déployer ses avions4. L’Etat sénégalais fut incapable, semble-t-il, de trouver le milliard qu’il fallait. Quelle honte ! Il a fallu la caution du Roi Mouhamed 6 pour que Air Sénégal International se résolût à mettre en place des avions, plusieurs jours après l’annonce tonitruante de la «bonne nouvelle». Le premier avion de la compagnie ne décolla de Djeddah que le samedi 3 janvier 2009. Ah ! Si on avait commencé par là ! Que de déboires auraient été évités ! Le gouvernement ne l’a pas fait et s’est lancé de façon incompréhensible dans une aventure qui pouvait nous coûter un second Joola.
Me Wade et son gouvernement sont doublement responsables de l’odyssée des pèlerins sénégalais de 2008. Deux très mauvaises décisions, mauvaises et irresponsables, auront été à la base du chaos et de la faillite qui ont été de bout en bout les traits caractéristiques du pèlerinage 2008 : le limogeage de Moustapha Guèye et son remplacement, trois mois environ avant le début du pèlerinage 2008, par son adjoint immédiat, le nommé Thierno Diakhaté, et l’incompréhensible signature de ce contrat scandaleux avec l’obscure agence de voyage Zam-Zam. Dès le lendemain de leur nomination, M. Diakhaté et son adjoint, tous deux arabisants, ont été présentés par une bonne partie de la presse privée, comme des hommes de Tivaouane et de Touba. Voilà le début du mal qui a gangrené le pèlerinage 2008. Il ne suffit pas d’être arabisants, encore moins hommes de Touba, de Tivaouane ou de toute autre cité dite religieuse, pour faire un bon commissaire au pèlerinage. Il faut que nous essayions de nous départir de cette mentalité archaïque qui fait toujours la part belle aux «poulains» de ces cités-là. Le pèlerinage est trop sérieux pour être confié à n’importe qui. Il s’agit de gérer, de manager des hommes, des milliers d’hommes et de femmes. Le Commissaire général et son adjoint n’ont manifestement pas le profil de l’emploi : ils ont été très vite dépassés par les événements. Leur nomination, à trois mois du pèlerinage, a été une erreur monumentale. S’y est ajoutée une autre erreur, plus catastrophique et plus incompréhensible encore celle-là : la signature d’un contrat avec Zam-Zam.
Le Commissaire général communiquait mal, communiquait d’ailleurs très rarement, chaque fois qu’il se rendait compte qu’il ne pouvait pas faire autrement, et cela se terminait en catastrophe : il ne supporte pas, apparemment, qu’on lui pose certaines questions. Il était d’ailleurs presque toujours retranché dans ses appartements. Les rares communiqués qu’il faisait publier étaient placardés partout, jusque sur les miroirs des ascenseurs ; ce qui est bien sénégalais. Ces communiqués ne concernaient pas la principale préoccupation des pèlerins. Ils étaient plutôt relatifs aux compagnies aériennes et maritimes qui étaient agréées pour affréter les surplus de bagages des pèlerins. Ce travail était si consciencieusement fait par les collaborateurs du Commissaire, qu’on avait le sentiment qu’il y avait bien un intérêt.
Le contrat avec Zam-Zam, quant à lui, révélera tôt ou tard ses secrets. Quelle logique a poussé nos autorités à s’engager dans l’aventure avec une agence de voyage anonyme qui allait louer un véritable avion Ndiaga Ndiaye ? On serait tenté de comprendre si le coût du pèlerinage sénégalais était abordable. Ce n’était point le cas : au contraire, nous avons payé bien plus cher que les Guinéens, les Maliens, Gambiens, etc. Qu’est-ce qui ont donc poussé nos autorités à mettre en péril des milliers de vies de leurs compatriotes ? On se rappelle que Me Wade a mis une trentaine de milliards pour transformer l’avion de commandement en palais volant. Il a fallu qu’un des hublots de l’avion se fissure pour qu’il ne l’emprunte plus. Comment peut-il alors risquer la vie de nombre de ses compatriotes dans un avion qui est à mille lieues de la Pointe de Sangomar, du point de vue de la sécurité ? Je croirais difficilement que ce soit pour des pots-de-vin.
Le ministre des Infrastructures et des Transports (Habib Sy), ainsi que le directeur de l’Aviation civile nous ont aussi publiquement menti en nous donnant l’assurance que le fameux DC 10 affrété par Zam-Zam réunissait toutes les conditions de sécurité. Quelle était leur véritable motivation ? Nous avons besoin de connaître l’exacte vérité. Ce contrat avec Zam-Zam sent bien le roussi et ne devrait pas être rangé au placard, à l’instar de tous les gros scandales qui jalonnent la gouvernance libérale. Nous serions peut-être moins indignés -il faut le répéter sans cesse- si nous n’avions pas payé si cher : 2 300 000 francs Cfa, presque le double du coût du pèlerinage dans les pays environnants pour se rendre aux Lieux Saints. Les Wade, le ministre des Transports, celui des Affaires étrangères et tous ceux qui ont eu à jouer quelque rôle que ce soit dans la signature de ce scandaleux contrat avec Zam-Zam nous doivent des explications. Ce serait en tout cas rapidement fait si nous étions dans un pays démocratique, avec des dirigeants vertueux : le contrat serait rapidement passé au crible et livrerait tous ses secrets. Un jour, après le départ du pouvoir des Wade, nous en aurons sûrement le cœur net. En attendant, pour en terminer avec les graves lacunes du pèlerinage 2008, nous évoquerons rapidement un autre scandale : les centaines de «missionnaires» envoyés à la Mecque aux frais du contribuable (billets gratuits et pécules de 800 000 à 1 000 000 de francs Cfa). Nombre d’entre eux sont des «lambargaïne» qui ne se souviennent même pas de leur dîner de la veille. Analphabètes partiels ou totaux, ils n’ont jamais quitté pour l’essentiel Dakar. D’autres ont été convoyés directement de l’intérieur du pays. Quel encadrement de tels «missionnaires» peuvent-ils apporter aux pèlerins en difficulté ? Leurs préoccupations est ailleurs : militants du Pds ou protégés de chefs religieux ou d’autres notables de la mouvance présidentielle, ils infiltraient les pèlerins dans les ascenseurs, dans les restaurants, dans les mosquées, etc. Produits de différents quotas (de la présidence de la République, du Gouvernement, de l’Assemblée nationale, du Sénat, de la «Génération du Concret», etc.), on les reconnaissait facilement dans les arguments insipides et maladroits qu’ils déployaient pour défendre l’indéfendable. Les milliards dépensés pour entretenir ces parasites pourraient l’être bien plus utilement ailleurs. Pour prendre par exemple en location des avions qui assureraient rapidement le retour de tous les pèlerins sénégalais et dans les délais.
Nombre d’autres maux expliquent la faillite du pèlerinage 2008. Il serait trop long de les passer tous en revue ici. Peut-être, y reviendrons-nous pour rendre compte aussi du comportement du pèlerin sénégalais dans les Lieux Saints. Ce comportement écorne terriblement l’image de notre pays. Le pèlerinage sénégalais pose en tout cas réellement problème et son organisation à besoin d’être profondément repensée. En particulier, les nominations d’essence politicienne, religieuse, confrérique, ethnique ou régionale expliquent pour l’essentiel les graves lacunes qui l’entachent tous les ans. Elles devraient rapidement céder la place à d’autres critères plus objectifs, plus républicains. Ce vœu restera malheureusement un vœu pieux, tant que les Wade seront au pouvoir au Sénégal car, ils sont incapables de se libérer de la politique politicienne.
Mody NIANG / modyniang@arc.sn
1 D’ores et déjà, l’honnêteté commande de reconnaître que la Commission de la Santé a répondu à toutes les attentes qui étaient placées en elle. Nous lui rendons ici un vibrant hommage.
2 Je sais que le pèlerinage à la Mecque n’est pas une partie de plaisir ou une promenade de santé. Cependant, les pèlerins ont droit à un minimum de commodités. Surtout quand on prétend que des moyens substantiels ont été dégagés dans ce sens.
3 Habituellement, les commissions privées volaient de leurs propres ailes et n’avaient pratiquement aucun rapport avec la Commission officielle. Que s’est-il passé en 2008 pour que celle-ci les prenne prioritairement en charge, au moins pour ce qui concerne le transport ? Ce deal mériterait un jour d’être clairement expliqué.
4 La compagnie aérienne ne pouvait rater cette occasion rêvée de se venger du gouvernement de lui avoir préféré un obscur Zam-Zam, et surtout des injures de Farba Senghor contre son directeur général.
FANN- POINTE- AMITIE- Le Mouvement Yewwi sunu gox sera candidat aux élections locales
10-01-2009
Une concurrence pour Karim Wade ?
Karim Wade a des concurrents pour accéder à la tête de la Commune d’arrondissement Fann-Point E-Amitié, si toutefois sa candidature est confirmée. Le Mouvement Yewwi sunu gox a décidé de se présenter aux prochaines élections de mars 2009 afin de sauver leur localité qui, selon ses membres, est laissée en rade par des autorités municipales qui ne sont préoccupées que par leurs intérêts personnels.
Par Astou Winnie BEYE
«Face aux problèmes et autres errements, insuffisances et dangers relevés dans la gestion de notre commune d’arrondissement Fann-Point E-Amitié par l’actuelle équipe dirigeante qui n’a pas su mettre en place une vision politique cohérente et développante pour apporter des solutions aux multiples problèmes de la commune», le Mouvement Yewwi sunu gox a pris la décision de participer, sous la bannière d’un mouvement citoyen et apolitique, aux élections municipales et régionales. En tant que mouvement, les membres ne pourront pas se présenter seuls pour les élections. C’est la raison pour laquelle ils s’allieront avec un parti politique de l’opposition. En plus, pour ce qui est de leur stratégie, ils s’adonneront au porte-à-porte pour discuter avec les habitants de Fann- Point E- Amitié.
Le mouvement qui existe depuis une dizaine d’années s’est rendu compte que, depuis 1950, en dehors de la Piscine olympique et du Centre de santé Gaspard Camara, il n’y a rien de neuf dans leur commune d’arrondissement. Le porte-parole, Moussa Sow, considère que «ce manque de vision anticipatrice et de compétence notoire qui a pratiquement été, du reste, la chose la mieux partagée par toutes les équipes dirigeante de notre commune depuis 1950, a fait le lit de la déperdition, pour ne pas dire du dépérissement croissant des infrastructures de la commune, en termes de délabrement de ses édifices publics et voiries par défaut de renouvellement et/ou d’entretien ; d’insalubrité permanente par défaut d’une prise en charge correcte de la gestion des ordures ménagères et d’évacuation des eaux usées ; d’insécurité croissante par défaut d’éclairage public suffisant ; de problème de santé publique du fait des insuffisances ci-dessus relevées ; d’un système éducatif défaillant par manque de logistique et d’encadrement de qualité et enfin du laxisme des autorités municipales plus préoccupées par leurs intérêts personnels et les coups d’éclats que par une vision positive du développement local par l’action durable à moyen et long terme». Cette énumération qui, selon M. Sow, n’est pas exhaustive, «est assez suffisante pour stigmatiser les maux dont souffre notre commune et, en même temps, justifier notre engagement à mettre un terme à ce désordre». Si, comme certaines indiscrétions, Karim Wade serait intéressé par une candidature dans cette commune, pour aller à l’assaut de la mairie de Dakar, voilà une entité qui risque de lui donner du fil à tordre.
Stagiaire
Les boulangers décrètent une grève illimitée : Du pain sur la planche dans les foyers
10-01-2009 Pour protester contre la baisse de 25 francs Cfa décidée par le gouvernement sur le prix de la baguette de pain 210 g, la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs) qui tenait une conférence de presse hier, décrète, à partir de ce samedi, une grève illimitée. Par Dialigué FAYE
Arrêt de la production du pain dans toutes les boulangeries du Sénégal à compter de ce samedi 10 janvier 2009, jusqu’à nouvel ordre. C’est le mot d’ordre décrété hier, par la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs) qui faisait face à la presse, au siège de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes). En effet, expliquent Aliou Thiam, vice-président de la Fnbs et ses camarades, «le gouvernement a pris une mesure inadaptée pour l’exploitation d’une boulangerie. La mesure consiste à baisser le prix du pain de 25 francs Cfa, uniquement sur la base de la baisse du prix du diesel-oil. Alors que le pain a toujours été indexé sur le prix de la farine». Pour les membres de la Fnbs, «le prix de la farine devrait baisser depuis novembre. Car le prix du blé a baissé, compte tenu de la baisse des cours mondiaux». «Lorsque nous avons fait nos calculs sur la base des cours mondiaux, le sac de farine peut coûter jusqu’à 12 000 francs Cfa contre 18 930 francs Cfa pratiqué actuellement. Mais, nous pensons que l’Etat n’a pas agi sur les meuniers pour qu’ils baissent le prix de la farine», fustige le vice-président de la Fnbs.
Pour se conformer à la mesure gouvernementale, les boulangers exigent une baisse de 4 500 francs Cfa sur le prix du sac de farine. «Si le prix de la farine baisse, nous pourrons vendre la baguette de pain de 210 g à 150 francs Cfa pour le bonheur de tous les Sénégalais. Au cas contraire, nous allons subir une perte mensuelle de plus d’un million de francs Cfa, malgré la baisse du carburant», indique M. Thiam. Avant de rappeler que «la loi 94-63, en son article 30, interdit la revente de tout produit à un prix inférieur à son prix de revient».
La Fnbs accuse ainsi, le ministre du Commerce, Mamadou Diop Decroix d’avoir «semé la confusion en violant la loi, parce qu’appliquant une décision unilatérale». C’est pourquoi, l’organisation exhorte tous les boulangers du Sénégal à la vigilance, à ne pas céder face à la provocation. «Nous leur demandons de rester plus que jamais unis auprès de la fédération pour défendre notre profession contre des décisions portant atteinte aux droits de l’Homme», lance le vice-président de la Fnbs.
Dans la foulée, la fédération condamne avec la dernière énergie l’arrestation «arbitraire» de ses membres qui, dans la matinée d’hier vendredi, date d’entrée en vigueur des baisses, continuaient à vendre la baguette à 175 francs Cfa. Les boulangers s’insurgent aussi contre les saisies de pain opérées par les agents des services du Commerce qu’ils jugent «sans fondement juridique» et les convocations «abusives».
Inscrivant son action dans une dynamique de rassemblement, la Fnbs lance un appel à l’ensemble des professionnels du secteur pour une plus forte mobilisation et les invite à faire preuve de détermination «sans faille».
Invité à la conférence de presse, le secrétaire général de l’Organisation nationale des droits de l’Homme (Ondh), M. Badiane, invite l’Etat à ouvrir le dialogue.
dialigue@lequotidien.sn
NOUVEAU PARTI - Conscient du danger dans lequel vit le pays
10-01-2009
Le Front pour l’émergence et la prospérité au secours des Sénégalais
Encore un nouveau parti. Le Front pour l’émergence et la prospérité (Fep) est né et signale déjà n’appartenir à aucun pôle, car il a été créé «de façon bénévole pour le développement du peuple».
Par A W. BEYE
Le 145e parti politique est né ! Il s’agit du Front pour l’émergence et la prospérité (Fep). N’appartenant ni au pôle de l’opposition ni à celui du pouvoir, le Fep se veut un parti «bénévole pour le développement du peuple», selon ses fondateurs qui ont tenu leur tout premier point de presse, au Cices.
En tout cas, le Fep est assez particulier, car il dit faire dans le bénévolat qui y règne ? C’est le président lui-même, Lat Diop, qui l’a affirmé : «Nous avons créé le parti de façon bénévole pour le développement du peuple, aider les Sénégalais dans tous les secteurs» : économie, santé, éducation, entre autres. D’après M. Diop, «ce parti a été créé à partir du constat qu’il nous fallait nécessairement que certains cadres et jeunes de ce pays émergent pour essayer de trouver des solutions concrètes et pragmatiques aux problèmes de ce peuple». Alors, poursuit-il, «c’est la raison essentielle qui nous a guidés dans la création de ce parti et sachant que le peuple saura faire le bon choix en ce qui concerne ceux qui devront présider aux destinées du Sénégal». Lat Diop soutient, dans son discours, que «devant l’effervescence du front social et les risques imminents d’un effondrement du socle de la République, nous estimons que la grandeur commande l’action et que tout silence équivaudrait, pour les redevables du Sénégal que nous sommes, à une forfaiture». Avant d’ajouter : «C’est pour cette raison que le Fep a été mis sur pied par des Sénégalais et Sénégalaises, chômeurs, agriculteurs, pasteurs, cadres, hauts fonctionnaires, etc., malades du misérabilisme du peuple anonyme et fondamentalement ancré dans les valeurs républicaines qui pérennisent et consolident l’Etat de droit.»
M. Diop, qui ne dénigre ni les opposants ni le régime en place, précise que son parti est purement d’obédience citoyenne et n’est, ni de près ni de loin, sous-tendue par une quelconque idéologie raciale, ethnique, religieuse ou confrérique qui serait contraire aux dispositions de la constitution de notre pays. Pour lui, le plus important, c’est de relever le défi de sous-développement, avant d’aviser : «Nous allons peser lourdement sur la balance et si vous doutez, vous verrez lors des prochaines locales.» En parlant de ces élections, les partis (opposition comme pouvoir) devront laisser une place à un nouveau concurrent, car le Fep compte bien y participer à sa manière et se met à la disposition de tous les Sénégalais qui veulent y aller.
Cependant, interpellé sur une éventuelle candidature pour les élections présidentielles de 2012, Lat Diop reconnaît que, pour le moment, leur ambition ne se situe pas à ce niveau, mais plutôt sortir le pays du gouffre.
Stagiaire
SUD QUOTIDIEN:
Assises nationales- Restitution de la Commission institutions Etat chahuté, République violée et démocratie en souffrance
par Denise D. ZAROUR , samedi 10 janvier 2009
Echec dans la gestion des pouvoirs, des institutions fragilisées et décrédibilisées, la démocratie en chute libre et l’Etat s’effrite Voilà en quelques mots, le tableau dressé par les Assises nationales à travers sa Commission institutions, libertés et citoyennetés. Cette dernière qui a restitué hier, aux Martyrs de L’Ouganda, les résultats de ses travaux au cours d’une plénière ouverte au public, n’a pas manqué de faire le constat suivant : tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains du président de la République. Pendant ce temps, le citoyen a du mal à exprimer sa citoyenneté, faute de modèles. Puisque ceux qui sont en haut ne montrent pas le bon exemple. Résultat des courses, le pays traverse des crises dont la rue se fait souvent l’écho.
Selon la commission, la non séparation des pouvoirs conduit aux dérapage et confusion. Les Assises nationales prônent le retour à l’orthodoxie institutionnelle et demandent aux populations de s’approprier la Constitution et de se sentir citoyen.
« Nous notons un échec total au niveau de la gestion des pouvoirs. Les institutions sont fragilisées et décrédibilisées par le parti au pouvoir. La démocratie a vraiment régressé au Sénégal et la notion d’Etat a perdu sa valeur ». Maimouna Kane Touré, présidente de la commission institutions, libertés et citoyennetés, livrait ainsi la quintessence des résultats de leurs travaux. Au cours de la restitution qui a eu lieu au Martyrs de L’Ouganda, la patronne de la commission citée soutient que « le Sénégal ne sait plus quelle Constitution adopter. Preuve, le parti au pouvoir supprime des institutions comme le Sénat, pour les installer à nouveau ». Quant à l’assistance, elle a déploré la monopolisation des pouvoirs qui se concentrent chez une personne à savoir le président de la République et de fustiger le comportement des députés qui travaillent pour le chef d’Etat et non pour le peuple qui les a élus.
La justice n’a pas non plus échappé aux critiques. « Ce pouvoir qui devrait être un régulateur de la société est à la merci du pouvoir exécutif », ont lancé des intervenants et qui estiment que « l’école de magistrature doit être supprimée et la profession revisitée ». Pour une sortie de crise, Moustapha Niasse, le leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp) a préconisé une nouvelle constitution inscrite dans la séparation des pouvoirs mais équilibrée et applicable à tous. « Il est aujourd’hui urgent de proposer des mécanismes pour récupérer l’Etat. Lui faire échapper de la République parce qu’il est patrimonial. » Dans les propositions de la commission, il a été noté à l’endroit du chef de l’Etat qu’il faut encadrer le président de la République pour éviter que les institutions ne soient monarchisées. Et pour sa succession le Commission des Assises nationales propose qu’« à la fin du mandat du président de République, un membre de sa famille biologique ne puisse lui succéder directement ce qui pourrait être une manière de détournée de proroger un mandat. »
Notion de citoyenneté et de Liberté
La notion de citoyenneté et de liberté a fait l’objet d’études par la commission qui déclare que le Sénégalais ne se soucie pas trop de sa citoyenneté. Et cette situation découlerait, de l’avis des intervenants, de la crise multiforme qui sévit dans le pays« Les populations sont très déçues du régime en place. Des droits sont violés ou les populations bénéficient d’une protection insuffisante. L’atteinte aux droits civils et politiques : liberté de manifestation, d’expression, de réunion. Violences et tortures, intimidation, toutes ces tensions ne font qu’éloigner le peuple de son devoir de citoyen ». Selon Maïmouna Kane Touré : « il revient à la population Sénégalaise de s’approprier la Constitution et de se sentir citoyen. Pour ce faire, il faut maîtriser les textes afin de se défendre et de mettre des gardes de fous ». Et la patronne de la commission d’ajouter « il faut renforcer les structures chargées de garantir l’effectivité des droits humains. Permettre au comité sénégalais des Droits de l’Homme de s’acquitter de sa mission mais aussi mettre fin aux actes d’intimidation et de harcèlement ».
REACTION:
L’Etat, la République sont des catégories de pensée abstraites, et, sans une éducation adéquate par l’école, les partis politiques et les organisations de la société civile leur appropriation par un peuple majoritairement analphabète continuera de faire problème.
En revanche, la démocratie ayant un contenu rendu plus familier et plus concret par l’expression du suffrage universel, l’alternance au pouvoir et l’exercice même imparfait des droits de l’homme ne pose de problème qu’au niveau de la mise en oeuvre par les acteurs politiques.
Pour que la situation au Sénégal connaisse des avancées dans ces domaines, il faut conjuguer la pédagogie et l’action. Ces options me paraissent plus viables à long terme pour l’émergence d’une démocratie majeure que le fixation faite actuellement sur la Constitution. Les tenants du régime au pouvoir sont toujours tentés de la réécrire à leur convenance quel que soit le bord auquel ils appartiennent. Mais un peuple rendu matûre politiquement grâce à la formation appropriée est moins facilement manipulable individuellement ou en tant qu’individu collectif.
Dans le compte rendu ci-dessus, il est fait mention de résultat des courses. Si je devais parier, je ferais le choix de l’éducation sur ces notions essentielles dans l’évolution politique d’une société, mais insuffisamment pensées par les élités et explicitées au plus grand nombre.
ÉRECTION D’UN SUPER MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT RURAL Les assises nationales font le plaidoyer
par APS , samedi 10 janvier 2009
Aps – La commission « Monde rural » des Assises nationales déplore le « saucissonnage » et l’éclatement du secteur primaire en plusieurs départements ministériels et recommande la mise en place d’un super ministère chargé de gérer tous ce qui touche à son développement au Sénégal. « La gestion du secteur agricole est saucissonnée au niveau de plusieurs départements ministériels. Il faut qu’on revienne à la mise en place d’un super ministère qui coiffe tout ce qui concerne le développement rural », a notamment proposé vendredi à Dakar Abdou Guèye, rapporteur de ladite commission au cours d’une cérémonie de restitution.
« On ne peut pas faire du développement en saucissonnant la gestion du secteur primaire en différents ministères. Un super ministère du Développement pourra coiffer tous les services », a-t-il affirmé au cinquième jour du phase de restitution des travaux des commissions des assises nationales.
Les partis de l’opposition dite significative regroupée au sein du Front Siggil Senegal et certaines organisations de la société civile ont initié en juin dernier des consultations devant aboutir à des propositions de solutions de sortie de crise. « Il faut également poser le débat sur l’agriculture biologique. L’utilisation des organismes génétiquement modifiés (Ogm) doit être étendue pour permettre d’augmenter les productions », a-t-il ajouté.
Selon M. Guèye, « il faut travailler également à l’amélioration de la plus-value des espèces provenant du monde rural. Il faut ainsi penser à une politique de détaxation du matériel agricole import ». La commission « monde rural et secteur primaire » des Assises nationales propose en outre de « faire en sorte qu’à travers une politique de parfait ciblage les subventions parviennent aux véritables acteurs, tout en augmentant les subventions et en assurant la formation aux métiers agricoles des acteurs ».
M. Guèye a également plaidé pour « la mise sur pied d’un observatoire agricole chargé de centraliser toutes les informations relatives au secteur pour permettre aux décideurs de toujours mieux prendre les bonnes décisions ». La même commission a en outre au cours de ses travaux, diagnostiqué les potentialités du pays dans le secteur agricole. « Le Sénégal dispose de grandes potentialités. Mais moins de 40 pour cent des superficies cultivables sont seulement mises en valeur. On a toujours privilégié le bassin arachidier, la zone ouest au détriment d’autres zones », a relevé le rapporteur par ailleur expert au Conseil national de conceratation et de coopération des ruraux (Cncr). « Parmi les contraintes du secteur, on note la dégradation des terres cultivables, l’accroissement démographique, alors que le Sénégal dispose d’un ratio de 0,4 hectares par actif », a ainsi relevé le rapporteur.
« Il existe également dans le secteur de l’élevage des contraintes sanitaires liées à la transhumance des bêtes. Dans la pêche, on note une surexploitation susceptible d’engendrer une raréfaction des ressources », a-t-il souligné.
« Il faut, a-t-il proposé, actualiser les informations sur les ressources forestières, car on note une certaine méconnaissance qui, à terme, peut créer une perte de diversité ». Il a en outre déploré « le manque de ressources humaines et l’absence de continuité des politiques qui ne vont pas jusqu’au bout à cause parfois des injonctions des partenaires ».
LE RBG-AMO ET LES ENJEUX DES ELECTIONS LOCALES : une autre approche de la demande sociale
par , samedi 10 janvier 2009
Les prochaines élections locales de mars 2009 se dérouleront dans un contexte caractérisé par le climat social délétère qui prévaut dans le pays. La satisfaction de la demande locale, la représentativité des partis et des candidats, l’expression démocratique du suffrage constituent les principaux enjeux de ces joutes électorales. Les problèmes liés à la santé, à l’éducation, à l’emploi des jeunes et des femmes, à la carence et à l’insuffisance des routes, des pistes et des infrastructures d’assainissement, à la fiabilité du code électoral et au bon déroulement des opérations électorales, à la protection de l’environnement, à la mobilité rurale et urbaine, à la sécurité des personnes relative à la police et à l’éclairage urbain, au manque d’eau potable, à la politique pour l’émergence et la promotion de talents et d’acteurs culturels (en vue du prochain festival des arts nègres), à l’inefficacité des politiques de lutte contre la pauvreté à travers la gestion du micro crédit et des petits projets, à la distribution du matériel agricole et des semences dans le monde rural, à la commercialisation des produits de la pêche, de l’élevage et de l’agriculture, sont autant d’enjeux qui ne manqueront pas d’interpeller les candidats aux postes de maire, de présidents de conseils régionaux et de communautés rurales. Ils seront surtout appelés à donner des solutions, des stratégies et des perspectives pour répondre à l’enjeu capital qui correspond à la demande locale essentiellement marquée par la détérioration des conditions sociales des populations. Cette demande locale refléte sans nul doute les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et du document de stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSRP) qui sont entièrement pris en charge par le projet de revenu de base généralisé associé à une assurance maladie obligatoire (RBG-AMO). Ce projet est un programme qui propose à l’Etat d’octroyer à chaque citoyen sénégalais un revenu minimum d’un montant de 20.000 F CFA par mois, défini comme un seuil de pauvreté.
Une cotisation de 3000 F CFA par mois sera versée par chaque citoyen dans une société d’assurance pour financer une assurance maladie généralisée et obligatoire. Ces contributions solidaires (d’un montant de 432 milliards) effectuées par les 12 millions de sénégalais serviront à leur couverture sanitaire allant des frais de consultation à l’hospitalisation en passant par le traitement et par l’accès aux soins et aux médicaments presque gratuitement. Le RBG-AMO repose sur des fondements économiques, sociaux, juridiques, philosophiques et éthiques. Enraciné dans les principes constitutionnels sénégalais et du droit universel, il contribue à la croissance économique et prévient les risques sociaux tels que la maladie, l’ignorance, l’analphabétisme, la mortalité infantile et maternelle, la détérioration de l’environnement, la dépendance économique du citoyen, la pauvreté, la faim, la vieillesse, le chômage etc…
Les partis politiques au Sénégal sont des instruments de conquête du pouvoir au lieu d’être des partis de développement et de changement. Ainsi l’existence d’instances et de projets tels que les Assises Nationales et le RBG-AMO peut combler les déficits et les lacunes des partis et de la classe politique en termes de propositions de solutions. En proposant le RBG-AMO comme une solution alternative aux maux des sénégalais, TGL (voir Tôt, voir Grand, voir Loin) veut apporter une nouvelle approche de la demande sociale et un nouveau ton dans le débat et la démarche politiques. La valeur des idées ne dépend que de leur pénétration dans l’opinion et de leur appropriation par les populations. Notre rôle et notre devoir est donc de convaincre les sénégalais de la justesse et du réalisme du concept pour que notre projet ait la chance de se mesurer à la réalité en brisant les barrières érigées par la dépendance intellectuelle et psychologique des intellectuels, des politiciens et des économistes par rapport à l’esprit de système. Il s’agit également de déclencher une dynamique sociale pour créer un rapport d’influence qui puisse orienter la volonté des partis politiques et surtout des autorités gouvernementales à prendre en charge la mise en oeuvre du projet.
* Dr. Abdoulaye Taye
* Enseignant à l’Université de Bambey
* Président National de TGL
* Initiateur du Projet RBG-AMO
* Email : layetaye@yahoo.fr
LE SENEGAL VERS LA SYNTHESE ECONOMIQUE APRES LA SYNTHESE INSTITUTIONNELLE
par , samedi 10 janvier 2009
Démocratisation et développement restent les deux concepts qui, au SENEGAL, sont en train de bien se combiner. Ce qui ne cesse de démontrer, sans populisme et sans démagogie, le niveau de la conscientisation citoyenne de notre pays. D’ailleurs, mesurer l’impact de la pratique politique nationale aide, sans triomphalisme aucun, à questionner la structure de l’expression ou la pensée patriotique des populations. Populations sénégalaises qui achèvent, avec détermination, une synthèse institutionnelle très rare en Afrique.
La synthèse institutionnelle entreprise en 1957 a été consacrée, sans aucun doute, au cours de l’alternance opérée en 2000. Alternance qui aura marqué, de façon patente, la fin de la culture de parti unique. En substance :
*Le parti socialiste du SENEGAL opéra, sans nuance, sa mue. *L’essence du contre pouvoir épousa, systématiquement, des contours qui déroutèrent l’opposition du type AFP, PIT, LD *Les mouvements des forces syndicales, n’appartenant pas à la Participation Responsable, émergèrent par le biais de l’inter syndicalisme. *Même les forces confrériques ne furent pas épargnées par la synthèse opérée entre 2000 et 2008. La communication des puissances religieuses s’affirma avec une connotation citoyenne à transcendance laïque très distante de tout confessionnalisme. *Les obédiences philosophiques devenaient, aussi, plus lisibles et très visibles en sortant de leur ésotérisme ambiant. *L’effet genre amorça, à son tour, la négociation du virage politique sans risque et sans brutalité. *Des organisations traditionnelles et des mouvements se réclamant de l’irrédentisme éthniciste acceptèrent la mutation pour, finalement, intégrer l’ordre républicain nouveau.
Il est intéressant de faire observer, en cette période, que le SENEGAL négocie le virage pour entrer dans la croissance. Ce qui devrait, à terme, contribuer à la réalisation d’une symétrie entre l’économique et le social. Les facteurs institutionnels et la maîtrise des fondamentaux indispensables au développement sont, désormais, effectifs pour 2012. L’échéance qui sanctionnera, positivement, la fin du cycle de la transition 1960---2OOO. Et l’ère du cycle de l’émergence, échéance 2017.
Peut-être que 2017 marquera la fin du bouillonnement politique et le démarrage d’une gouvernance à essence exclusivement économique. Le diktat des formations politiques, en définitive, atteindrait ses limites. Et la création de richesses nationales restera, certainement, l’unique axe de préoccupation des acteurs ayant en charge l’encadrement des politiques de développement. La synthèse économique pourrait, en ce moment, l’emporter sur l’action politique partisane. Il est temps de se rendre compte du fait que la médiatisation aura réussi à démythifier le culte de la personnalité. A neutraliser, en partie, le pouvoir issu du dirigisme ou du centralisme démocratique mal assimilé. D’autant que le leadership bâti sur le moi ou l’argent illicite n’est plus viable, encore moins fiable.
Le combat politique à entreprendre vise, principalement, la neutralisation de la demande sociale et de la pauvreté. Pour, enfin, éradiquer l’indigence et l’obscurantisme considérés, avec juste raison, comme les causes essentielles de la précarité et des inégalités sociales. Ne sommes—nous pas en droit d’estimer que la synthèse économique pourrait, désormais, s’amorcer après une pratique politique qui aura duré plus d’un siècle ?
Le recours à l’épreuve physique et à la volonté manifeste de généraliser son déroulement démontre que la gestion statique de l’ordre civil serait dépassée. Et que le nouveau style de management devrait intégrer, essentiellement, toutes les fonctions déterminantes dans la mise en œuvre d’une synthèse économique.
Des paramètres politiques tendent à devenir, depuis 2005, très visibles. Et leur persistance pourrait expliquer, peut—être, quelques tendances fortes dans la pré figuration du combat politique. Certains acteurs du contre pouvoir national ont choisi un déroulement tournant de l’épreuve physique. D’autres, un recours incessant aux média pour perpétuer la désinformation et le délitement de l’autorité pour précipiter la situation de non—Etat au SENEGAL.
Ce nouveau paramétrage est démontré par la récurrence des marches, la stabilisation de la progression du recours à la violence et à l’usage, sans mesure, d’expédients propres à la subversion. Il importe d’opposer à cette nouvelle forme de lutte une administration assise sur une base typiquement économique. Grâce à une offre politique assurant, à son terme, une garantie pour un futur visible. Cela éviterait à la Nation les risques de la décroissance, du désordre et une accentuation de la tactique de la peur. Situation qui ne prospère, malheureusement, que dans une effervescence politique dont l’aboutissement évident reste la désagrégation organique du pouvoir en place. Il est intéressant, en cette période où toutes les ruptures sont en pleine maturation ou en totale maturité, d’aller vers une synthèse économique. Afin de parvenir à l’émergence pour une modernisation économique et sociale. D’autant que la synthèse institutionnelle devenue quasi parachevée s’émancipe et se socle solidement.
* Wagane FAYE
* Professeur d’Anglais
* Coordonnateur des Cadres du FAP
* Vice—Président de la Commission des Cadres et Experts de la CAP21
* E-mail : jdlfontaine@yahoo.fr , waganecoumbasandiane@gmail.com