CONSTITUTION CAMELEON
Seneweb.com : Samedi 16 Mai 2009
La vérité sur Wade et ses records ( par Marvel )
Ca y'est ! Une nouvelle fois. Les députés de Wade qui avaient enterré l'affaire de l'assassinat de Maître Babacar Seye, dont le commanditaire est connu de tous les sénégalais, par le vote d'une loi unique au monde, viennent de fêter le 16ème anniversaire de la mort du magistrat par le vote d'une nouvelle loi, elle aussi unique au monde, instituant un vice président à côté d'un président, d'un premier ministre, de dizaines et de dizaines de ministres, de conseillers à la pelle, d'une Assemblée pléthorique, d'un Sénat fantasmagorique. En voilà une nouvelle stupidité institutionnelle après un Sénat ayant déclaré dans son entièreté allégeance totale à celui qui les a bien sûr nommés, jusqu'au président de ce Sénat.
Sans exagération aucune, et sans risque de se faire contredire par un quelconque citoyen alimentairement indépendant, on peux affirmer haut et fort que depuis l'avènement de la méthode Wade, le Sénégal était non seulement entré de plein pied dans le lot des dernières républiques bananières, mais qu'au fils du temps et de l'avancée de l'âge de Wade, ne le rendant non pas plus sage mais plus dangereux, le Sénégal fait des échappées fantastiques au point de pouvoir arracher, les doigts dans le nez, la palme de la république la plus bananière au monde. Il sera aisé de le démontrer au cours du texte
Abdoulaye Wade aura été la plus grande supercherie du siècle. Il se dit bardé de diplômes et de compétences, mais est incapable depuis 10 ans de prouver en pratique ou en résultats la moindre de ces qualifications dont il se vante ou s'invente. La seule aptitude qu'il a et qui a fait ses preuves, ce sont ses talents de grand comédien, et c'est ainsi qu'il a réussi à rouler les jeunes sénégalais, qui ont imposé sa candidature parmi les opposants contraints de se ranger derrière lui, et ont (ces jeunes) voté pour lui en 2000 alors que leurs ainés, parents ou grands parents, qui savaient pourquoi ils avaient reclus Wade un quart de siècle durant dans l'opposition, mettaient en garde ces jeunes sur l'imposture de ce vieil homme qui est certes expert pour organiser des troubles face à un pouvoir, mais à qui il ne faut jamais confier une boite d'allumettes.
Arrivé au pouvoir, il ne lui a fallu qu'un demi mandat pour faire regretter amèrement à ces jeunes leur acte de 2000, et c'est conscient de cela que Abdoulaye Wade s'est alors mis à préparer l'organisation des prochaines élections à sa façon, en faisant sauter toutes les garanties de transparence et en amassant chaque jour plus de milliards pour acheter encore plus de consciences, sans oublier celles de cette catégorie de charlatans qui fait la particularité du Sénégal, les marabouts et pseudo guides religieux qui foisonnent un peu partout, et encore plus attachés à la chose matérielle, à l'argent quelque soit sa provenance, aux belles voitures, aux minettes, aux honneurs, …, que ne le sont leurs talibés.
Inutile de me lancer dans de longues démonstrations du rejet quasi général du système kleptocratique de Wade bien avant la fin de son 1er mandat.
- Le silence général de mort au soir des élections tripatouillées du 25 Février 2007
- Le boycott à plus de 80 % des élections législatives qui s'en sont suivies, boycott débuté par les militaires
- Le boycott et l'indifférence totale des sénégalais lors de l'élection de l'infime partie des sénateurs non nommés par des décrets devenus nauséeux
- Le laminage de Wade, de son fils à qui tout père sensé aurait fait passer un test de paternité plutôt que d'en être fier, de son épouse, et de leurs larbins respectifs dans tous les bureaux de vote des grandes villes où les brigades antifraudes étaient présentes ainsi que des listes de l'opposition
- Le refus constant de soumettre une quelconque modification de la constitution au referendum, voire même au vote à bulletin secret au sein d'une assemblée pourtant partisane à plus de 95 % et vomie par les sénégalais
Wade, quelque soit la longueur de son cv, dans lequel il y'a beaucoup de bizarreries d'ailleurs, est nul ou a un savoir négativement affecté. Il est médiocre car il faut l'être pour, arrivé comme il l'a été en 2000, être lamentablement obligé de trafiquer les élections suivantes. Il est nul car personne n'aurait autant besoin de raturer une constitution réécrite entièrement en 2001. Il est nul car il est incapable de poser des actes politiques sans violer grossièrement les lois ou les règles du jeu. Il est nul car son fils le tient forcément de lui. Il est nul car il est tous les jours obligé de s'acheter des courtisans pour lui chanter le contraire. Il est nul car il dirige par l'argument de la force plutôt que par la force de l'argument. De nombreuses preuves permettent de confirmer la nullité et la médiocrité de Wade, et c'est pour ne pas voir ni entendre qu'il refuse le dialogue, qu'il rejette la presse indépendante, qu'il interdit toute voix contradictoire dans les médias ou espaces publics qu'il peut contrôler.
N'importe qui d'un minimum instruit peut démonter Wade dans un débat, ou une interview sans complaisance. Les seules interviews qu'il accorde sont celles faites avec des étrangers ou avec sa presse domestiquée qui lui passe de la pommade à longueur d'édition. Les journalistes indépendants sénégalais qui arrivent à lui poser furtivement des questions sont soit insultés ou menacés en retour, ou se voient arracher la parole pour ne pas rebondir sur l'hérésie que vient de leur répondre Wade. Voyez le dégoût avec lequel le journaliste américain Roland Martin a vite constaté qu'il avait affaire à un imposteur qui répond avec violence ou avec les biceps lorsqu'il est interpellé sans complaisance ou ménagement.
A quand remonte le dernier débat public de Wade ? C'était en 2001, et c'était de surcroit le seul et unique débat auquel Wade s'est prêté au jeu des questions libres. Il a fallu d'une question, celle de Babacar Justin Ndiaye sur la Casamance lors de ce débat / explications sur, justement, sa réforme constitutionnelle à soumettre en référendum à l'époque, pour montrer les limites du pseudo démocrate d'un Wade colérique et vite dépassé. Depuis lors, les sénégalais n'auront plus droit qu'à des monologues à vomir. Si Wade n'était pas nul, il affronterait les questions ou avis des sénégalais libres et indépendants autrement que par DIC interposée ou avec des lacrymogènes et des matraques électriques.
Je disais que le Sénégal était devenu un cas unique au monde.
1° Dans aucun pays au monde n'existe une stupidité institutionnelle comme celle que les députés viennent de voter pour le chef de leur gang
2° Dans aucun pays au monde, une loi aussi inique que la loi Ezzan amnistiant d'office des criminels confirmés ou recherchés n'a été votée
3° Dans aucune république au monde un Sénat quasi entièrement nommé n'existe
4° Dans aucun pays au monde une toute nouvelle constitution n'a été autant torchonnisée en si peu de temps
5° Dans aucun pays au monde il n'y a eu autant de remaniements, réaménagements, ministériels en si peu de temps
6° Dans aucun pays au monde un remaniement n'a duré plus de 10 jours
7° Dans aucun pays au monde on peut voir un méga portefeuille ministériel aussi ridicule que celui taillé par Wade à son fils si médiocre
8° Dans aucun pays au monde vous ne croiserez un ministre des marigots ou un ministre de la transformation alimentaire ou un ministre de la case des tous petits ou similaire
9° Dans aucun pays au monde vous ne croiserez un président né +ou- 88 ans auparavant, et tripatouillant la constitution pour rempiler
10° Dans aucun pays au monde de tels articles n'auraient pu prêter à discussions ou confusion => L'Article 27 sur la durée du mandat du président – L'article L143 sur la répartition des députés selon des critères démographiques - et d'autres encore
11° Wade est le seul président au monde capable de déclarer publiquement et sans honte : Un ami m'a offert 7 milliards (des milliards détournés en fait) - On jouait une partie d'échec à distance (parlant d'un prisonnier avec qui ils négociait argent et libération) – Da ma lène nakh (agitant un faux document et parlant de négociations sur de l'argent volé) – Si je laissais faire la justice, vous seriez tous en prison - Je peux acheter des journalistes car j'ai de l'argent - J'ai été un franc-maçon, mais….. -
10° On peut continuer au chapitre des tristes records mondiaux. Par exemple => plus grand coefficient de ministres simples et conseillers au monde - Durée de préparation d'un sommet la plus longue et la plus couteuse au monde (5 ans, 376 milliards de cfa et 300 milliards de foncier) - Plus grand coefficient de transhumans au monde - Le Km de route le plus cher au monde (5 milliards le Km de réfection) - Le plus grand nombre de reports d'élections entre deux mandats - Le président qui voyage le plus au monde, et inutilement - et vous savez tous qu'on peut continuer ainsi sur des pages et des pages, et tout cela sur seulement un mandat
Oui et encore oui Wade est nul. Ce n'est pas exagéré de le dire parce qu'il aurait quand même réussi à devenir président de la république. Le vrai talent aurait été de faire ses preuves et de s'y maintenir légalement ou encore de quitter par la grande porte et sous les acclamations. Georges W Bush n'est-il pas devenu l'homme le plus puissant au monde, avant d'apparaitre comme un président simplet, et de repartir comme le président le plus médiocre, le plus impopulaire et le plus détesté dans et hors des Etats-Unis, au point d'avoir fait perdre Cain par son ombre le candidat Mc ? Combien d'imposteurs voit-on parvenir à leurs fins grâce à leur unique vrai talent de comédien ou d'usurpateur ? Combien d'employés ou de dirigeants arrivent à se faire recruter à d'importantes fonctions, par de faux cv ou des pistons, avant que leurs carences n'apparaissent au grand jour ?
Oui Wade est nul. Il le sait si bien qu'il se sent vite gêné par un numéro deux ou par des collaborateurs qui brilleraient ou se feraient remarquer plus que lui. Alors il veille scrupuleusement à ne s'entourer que par des bouffons, des mange-mils, des larbins, des femmes objets, des transhumans, des opportunistes, bref tous ceux qui acceptent de s'extasier devant ses fanfaronnades, devant ses aberrations, devant ses extravagances, devant ses sénilités. Wade est nul car il a réussi à faire du Sénégal un modèle tristement unique en son genre, et à le faire reculer dans quasiment tous les domaines alors que le contexte de 2000 ne laissait aucune chance à l'échec.
Et avec cela il veut livrer ce pays à son perdant de fils qui n'a jamais rien fait d'utile de ses propres dix doigts, et qui semble n'avoir été éduqué que pour dérober, détruire, et se réfugier derrière les autres. On aura compris pourquoi il se réfugie après qu'il ait essayé dernièrement d'affronter les sénégalais sur le terrain. Il est vite retourné se cacher derrière les jambes fatiguées de papa. Tel père, tel fils me direz-vous !!! Mais il est plus que temps de s'en débarrasser, car chaque jour supplémentaire pèsera lourdement sur les pauvres générations à venir. Le 22 Mars 2009 a démontré que les sénégalais qui ne soutiennent pas la vermine sont bien plus nombreux, alors il suffit que chaque famille envoie un de ses membres sur le terrain chaque fois qu'ils y sont invités par les évènements ou par des organisateurs, qu'ils soient de l'opposition, des syndicats, de la société civile indépendante. Il faudrait aussi que nos imams, les vrais imams, comme ceux de Guediawaye, convainquent leurs fidèles encore égarés que Dieu n'a pas délégué son pouvoir à des marabouts, et surement pas à ceux qui se déplacent en limousine, Hummer, ou Mercedes dernier cri.
Pour ceux qui seraient plus patients pour attendre les prochaines joutes électorales, Wade ne voudra jamais que vous touchiez à son fichier, alors c'est dès à présent qu'il faut réfléchir aux prochaines brigades antifraude, et surtout dans tous les coins et recoins du pays où vous êtes, ou bien où vous avez des parents. La principale raison qui justifie les dérives sans cesse croissante d'un dirigeant tel que Wade, c'est lorsqu'il sait pouvoir truquer les élections à son profit comme il le conseille si bien à ses homologues africains, ou alors lorsqu'il se sait amnistier d'avance comme il le plaide pour les dirigeants africains qui s'accrochent au pouvoir. Charité bien ordonnée n'est-ce pas ? Mais "dou fi amé" Monsieur Wade. Vous avez fait trop de mal au Sénégal pour pouvoir partir aussi librement
MARVEL
marvel@hotmai.fr
Seneweb.com : Samedi 16 Mai 2009
Jusqu'à quand?
De tous temps et en tous lieux, les fins de règne des adeptes de la mauvaise gouvernance ont revêtu les mêmes caractéristiques: orgueil, entêtement, irréflexion, arrogance.L'orgueil, un des sept péchés capitaux, a pour frère jumeau l'entêtement. Dans le film de Cecil B De Mille,"Les Dix Commandements", Séthi, père de Ramsès, le pharaon qui périt sous les flots selon la version hollywoodienne, lança à ce dernier, alors dans l'antichambre de la succession, ces paroles révélatrices :"Nul doute que tu puisses triompher de tout, sauf de ton orgueil".La suite des événements allait confirmer cette assertion. L'orgueil et l'entêtement de Pharaon à maintenir les Hébreux en esclavage malgré tous les signes envoyés par Dieu furent la cause de sa perte. L'atmosphère de fin de règne au Sénégal de l'alternance n'échappe pas à la règle. On comprend que dans ce pays, le projet obstiné de transformer la république en monarchie s'explique par le besoin de couvrir des arrières après un règne calamiteux. Déjà, le transfert du pouvoir dans certaines localités après les élections du 22 mars 2007 commence à livrer ses secrets, et le pire est sans doute à venir. Des observateurs politiques ont parlé de plan B du projet de succession qui consiste à tailler un super ministère au dauphin après l'échec du plan A connu de tous; il y aura sans doute un plan C, qui consistera à enjôler les probables futurs vainqueurs(les prémices sont déjà lancées),mais pour une victoire future,il faudrait que la dynamique unitaire dans l'opposition prévale et que celle-ci évite de tomber dans le piège de "l'appel au dialogue"; ainsi ,toutes les lettres de l'alphabet pourraient y passer pour qualifier ce plan machiavélique…En attendant, nos institutions sont bafouées, la fonction de ministre est galvaudée, on en nomme partout et tout le temps, sans égards pour les citoyens ; on entend d'ici les rires moqueurs de nos voisins que nous traitions naguère d'apprentis démocrates.
Jusqu'à quand notre bon peuple devra-t-il supporter ces lubies dignes du roi Lear, du nom de ce célèbre personnage de Shakespeare qui, à la fin de sa vie et de son règne, sombra dans la sénilité? Devrons-nous attendre 2012 ? Il sera peut-être trop tard.
Yatma DIEYE, professeur d'anglais, Rufisque
yatmadieye@orange.sn
L’OBSERVATEUR ;
VOTE DU PROJET DE LOI SUR LA VICE-PRÉSIDENCE : RÉACTIONS Me Elhadj Diouf : «C’est la mort dans l’âme…»
Article Par Mathieu BACALY,
Paru le Samedi 16 Mai 2009
«Le vote de cette loi sur la Vice-présidence est illégal. Dans les régimes de démocratie avancée, on ne peut pas avoir et un Premier ministre et un Vice-président derrière un chef de l’Etat. Cela fait désordre. Ce poste n’a pas de sens et il est inopportun. Si nous sommes là toujours pour dire oui à l’Assemblée nationale, c’est la mort dans l’âme. On ne dit pas la vérité à Wade, c’est ce qui explique qu’il est en train de perdre du terrain. Il est temps de l’aider en étant honnête avec lui.»
Cheick Bamba Dièye : «Cette loi pérennise un précédent dangereux»
«L’acte qui est posé avec ce poste de Vice-président prouve nettement qu’on est entré dans une dynamique de succession du président de la République. Cette loi qui vient d’être votée à l’Assemble pérennise un précédent extrêmement dangereux. Je ne suis pas convaincu de sa pertinence, puisqu’elle n’est pas d’actualité. Les priorités sont ailleurs. Cette loi décrédibilise la démocratie sénégalaise. On est toujours dans le cycle de régression démocratique. Ce qu’on aurait souhaité est que les gens aient le souci des populations. Et que les lois votées à l’Assemblée nationale recoupent avec les besoins exprimés par les Sénégalais. Ce qui nous a été offert avec cette loi sur la Vice-présidence, comme par le passé, est une utilisation abusive de la loi pour tailler sur mesure les préoccupations politiques et des intérêts périmés. Les populations ont lancé, lors des dernières Locales, un message aux gouvernants. Il aurait été intéressant qu’ils retiennent la leçon. Cela, en calant leurs activités et les lois votées à l’Assemblée dans le sens des intérêts exprimés par les populations.»
Me Ndèye Fatou Touré: «Une régression du système démocratique»
«Ce vote est une honte, une régression pour notre système démocratique. La majorité parlementaire a fait preuve d’anti-démocratie. Au lieu de réfléchir sur des mécanismes de résoudre les crises que traversent aujourd’hui le pays, on nous a présenté une loi scélérate mettant en place une personne qui va avoir, dans l’ordre protocolaire, une prééminence par rapport aux Institutions définies dans l’article 6 de la Constitution. C’est la énième modification unilatérale de la Constitution, inconsidérée de la volonté populaire. Mais, le peuple n’a pas encore dit son dernier mot. Il a simplement marqué sa désapprobation à travers les élections locales et il va poursuivre sa marche. Nous avons, aujourd’hui, un pays qui marche la tête en bas avec comme pied, le peuple qui lui, est souverain et visionnaire. Nous espérons que la vérité va finir par triompher dans le sens des intérêts du pays.»
Doudou Wade: «Le président répond aux aspirations des populations»
«Le président a eu sa lecture du vote des citoyens sénégalais et a commencé à prendre une direction dans le cadre de l’aspiration des populations. Le Vice-président va assister le président de la République. Nous ne sommes pas dans une situation d’aller vers un changement de régime ou de passer à un intérim comme l’article 35 qui avait conféré au Premier ministre d’alors de remplacer et de continuer le mandat du président de la République. Aujourd’hui, la suppléance du président, en cas d’empêchement, est assurée par le président du Sénat.»
Me Madické Niang: «Ça participe à l’œuvre colossale du développement»
«Ce que nous avons fait à travers le vote de cette loi de Vice-président va participer de l’œuvre colossale de développer le pays et de conduire le Sénégal vers l’émergence. Le Président Wade a voulu qu’un vice-président soit nommé pour être plus présent auprès des populations et être à leur écoute. Ce qui va lui permettre de traduire les préoccupations des Sénégalais en actes concrets. Certains ont entretenu l’idée selon laquelle, que par ce biais, on cherche une dévolution successorale. Ce qui est faux. Comment pouvons-nous penser qu’une personne nommée peut remplacer une institution ? Une fois de plus, on se leurre. Ce poste de vice-président permet simplement au chef de l’Etat d’exercer les pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution.»
DÉPASSEMENT BUDGÉTAIRE L'IGE a bouclé le dossier
Article Par LA REDACTION,
Paru le Samedi 16 Mai 2009
Investigations
L’audit sur le fameux dépassement budgétaire a été bouclé cette semaine. Nos satellites nous rapportent que les Inspecteurs généraux d’Etat, qui ont fouillé une bonne douzaine de ministères, ont totalement fini le travail depuis le début de cette semaine. Les nombreux rapports qui retracent le circuit des 109 milliards incriminés, sans compter les autres machins bien louches, ont d’ailleurs fini d’être confectionnés et déposés sur la table de Gorgui Wade. Il s’agit d’une douzaine de départements dont les plus en vue sont les ministères de l’Intérieur, de l’Economie et des Finances, de la Justice, des Forces Armées, des Infrastructures, des Transports aériens, des Affaires étrangères, de la Santé, de l’Education nationale etc. Engagées depuis début octobre, ces enquêtes vont-elles servir à quelque chose ? That is the question.
Investigations (Bis)
Pour rappel, le dépassement budgétaire, évalué à 109 milliards de nos francs, avait été dénoncé par les institutions financières internationales. On indiquait que le Sénégal risquait de perdre les fonds que doit mettre à sa disposition le Fonds monétaire international (Fmi) dans le cadre d'un accord sans décaissement intitulé ‘Initiative de soutien à la politique économique’ (Ispe). Ainsi, tous les observateurs s'étaient accordés à voir derrière le limogeage du ministre chargé du Budget, M. Ibrahima Sar, lors du Conseil des ministres qui s'était tenu dans la journée du jeudi 7 août dernier, un signe du président de la République à l'endroit des bailleurs de fonds. M. Ibrahima Sar, qui a été remplacé par M. Mamadou Abdoulaye Sow, a été désigné comme le principal coupable dans cette affaire. Mais son seul limogeage n'avait pas été jugé suffisant par les bailleurs de fonds qui veulent que cette affaire soit tirée au clair afin que tous les responsables paient. Wait and see !
SUD QUOTIDIEN:
CONFERENCE SUR LES OMD-SANTE A LA PRESIDENCE La presse privée et indépendante indésirable chez Wade
par Bemba Ibn Younoussou SIBY | SUD QUOTIDIEN , samedi 16 mai 2009
Venus assister à la conférence de presse sur les Omd -santé donné hier, 15 mai 2009, par le Chef de l’Etat Abdoulaye Wade, les journalistes de la presse privés se sont vus refuser l’accès à la rencontre sur le Omd-Santé qui s’est tenue à la Présidence.
Seule la Rts le média de service public était autorisée à prendre part à cette rencontre.
Les journalistes de la presse privée ont attendu en vain dans une salle, à l’entrée de la porte du secrétariat général de la présidence . Les journalistes sont restés sans voix.
Surtout que certains d’entre eux se sont pointés sur les lieux depuis seize-heures pour retourner tout bonnement avec les mains vides.
Oubli ou désintérêt de la présidence ?
(Stagiaire)
Vice-présidence de la République : Et Wade créa la femme comme testament politique
Freiné dans son ardeur féministe ou utopiste par le Conseil constitutionnel en 2007 et ses frères et sœurs en 2009, Me Wade revient par un amendement qui institue la vice-présidence, au sens féminin du terme asexué qui lui permet de nommer qui il veut. Et tant pis pour les vices, surtout quand il s'agit du genre et du nombre, quand il s'agit de finir en beauté.
Malgré les récriminations du chœur des lamantins (Aliou Tine de la Raddho, partis politiques, toutes obédiences confondues, jusques et y compris au sein du Pds), le président de la République a persisté et signé dans sa volonté d'instituer le poste de vice-président de la République et, conséquemment, dans une 42e modification de la Constitution de janvier 2001. Le 15 mai, l'Assemblée nationale a voté le projet de loi 14/2009 instituant le poste de vice-président de la République et modifié conséquemment les articles pertinents de la Constitution. La levée de boucliers autour du genre a été adroitement évitée par un ange asexué qui laisse le chef de l'Etat libre de nommer qui il veut, dans une durée quand même limitée à sa propre survie.
Le record socialiste de quelque 20 visites en 40 ans ou presque (1) est ainsi battu en huit années d'alternance quand, à défaut d'avoir consolidé le pouvoir qu’il a aidé à fragiliser, au sens masculin singulier, Me Wade se lance dans un combat éperdu pour la femme, sous le signe d'une parité qui tendrait à respecter une majorité sociale. Sarkozy tropicalisé, il voudrait voir dans notre loi fondamentale le reflet de la même réalité sociologique d'une société devenue moins virile, devant la démission forcée des hommes restructurés et ajustés depuis les années 80, dégraissés d'une fonction publique parasitaire, retraités de naissance qui ont perdu leur puissance tout court, morale, spirituelle, physique et financière surtout.
Certaines explications administratives fournies pour le ‘léger déséquilibre en faveur de l'effectif total des femmes’, surtout entre 20 et 40 ans, oublient les indices ci-dessus et reposent sur ‘l'importance de la migration des travailleurs à l'étranger (site officiel de la République du Sénégal, par Moussa Soumah, actualisation par Pape Sakho, Atlas du Sénégal, édition Jeune Afrique, 2000). D'autres sources donnent à peu près le même résultat (2) quand une enquête sur les ménages démontre que quelque 700 000 chefs de famille renferment un pourcentage appréciable de femmes ; plus exactement, sur une population majoritairement féminine (4 123 759 contre 3 760 498 hommes), les 777 931 chefs de ménage comprennent désormais 20 % de femmes (Esam I et II).
Si l'ardeur féministe du président de la République a connu une douche froide à la veille des consultations électorales de juin 2007 avec cette parité imposée aux formations politiques que seul le Parti démocratique sénégalais (Pds) finira par respecter, son penchant anarcho-utopiste reste entier, au point de poser problème lorsque, pour la seconde fois après la loi n° 23/2007 modifiant l’article L 146 du Code électoral censurée par le Conseil Constitutionnel, dans sa décision n° 97/2007, Me Wade revient à la charge avec le projet sur la création du poste de vice-président et demandant expressément que le poste soit réservé au sexe dit faible. Les récriminations des uns et les menaces des autres n'iront pas au-delà d'une révision de circonstance, le phénomène restant entier, constitutionnellement, pour l'homme légalement détenteur du pouvoir de nommer aux fonctions civiles et militaires.
Hurler avec les loups sur l'aspect légal ou pas consisterait à oublier que le président de la République n'en est pas à une première entorse à la loi qui, comme l'eau, se boit inodore, incolore et sans saveur : il y a en effet exactement un an, presque jour pour jour, le vendredi 9 mai 2008, naissait le projet de loi constitutionnelle modifiant l’article 27 alinéa 1 de la Constitution, faisant passer la durée du mandat du président de la République de 5 à 7 ans, renouvelable une fois. La suite, au-delà de son aspect légal qui pose problème, est une incongruité qui dit que la présente loi ne s'applique pas au mandat en cours. La conséquence logique est que, une fois Wade devenu sans objet parce que parti, le même parallélisme administratif et juridique devrait être respecté pour modifier encore une fois cette loi. C.Q.F.D !
Féministe ou futuriste ?
Une source au moins situe le penchant féministe du président de la République à la Constitution de janvier 2001 avec la promotion expresse des droits de la femme. Le chef de l’Etat le démontrera avec Mme Mame Madior Boye comme Premier ministre, pour faire comme personne, sauf Mitterrand, en France, avec Edith Cresson. La parenthèse sera rapidement fermée avec le douloureux événement du naufrage du ‘Diola’ qui emportera dans ses eaux la vaillante dame déjà affaiblie par d'autres ondées, celles des pluies d'hiver de janvier 2002 qui décimeront le nord du Sénégal, de Louga à Podor. Il n'empêche : le désir de l'appliquer dès les législatives de 2007 sera freiné par la décision 97-2007 du Conseil constitutionnel dont l'arrêt n° 97/2007censurera la loi n° 23/2007 modifiant l’article L 146 du Code électoral qui voulait instituer la parité dans la liste des candidats au scrutin de représentation proportionnelle pour les élections législatives ; têtu, le président le fera appliquer par son parti, le Pds.
’Cette censure, violemment critiquée par les défenseurs de la cause des femmes, a paru neutraliser le Préambule de la Constitution qui incorpore la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes du 18 décembre 1979. Même si la portée de la convention a pu être discutée par les constitutionnalistes de l’ancienne métropole, le Conseil constitutionnel sénégalais n’aurait-il pas, à tort, calqué sa position sur celle prise par son homologue de France dans ses décisions n° 82-146 DC du 18 novembre 1982 et n° 98-407 DC du 14 janvier 1999 ?’ Bolle se pose la question en renvoyant à un certain empirisme des gouvernants français qui a abouti à la Loi constitutionnelle n° 99-569 du 8 juillet 1999 relative à l’égalité entre les femmes et les hommes. ‘Valait-il mieux que le président de la République n’honore pas la promesse faite aux Sénégalaises, qui auraient été alors exclues de l’entreprise de modernisation de la Constitution sociale, à l’instar de leurs consœurs camerounaises ? Le projet de ‘féminiser’ la Constitution procède-t-il d’un pur caprice ou constitue-t-il la juste réponse à une demande sociale ?’, conclue-t-il.
L'obstination de Me Wade, couronnée sous d'autres formes par le vote du 15 mai 2009, semble découler de sa volonté de clore définitivement ses activités politiques pas un testament en faveur des femmes. Est-ce là le signe d'un certain féminisme ou d'un anarcho-utopisme qui veut tout bouleverser avant de s'en aller, dans une société encore machiste ? N’est-ce pas, plus simplement, un certain modernisme avec le pouvoir qui tend de plus en plus le bras aux femmes africaines (Cf. le Liberia, par exemple) ? Ne serait-ce pas, finalement, volonté de rétablir la balance de la pauvreté, de la maladie et autres calamités qui se féminisent de plus en plus ?
Le président de la République a eu le tort, dans son combat politique, de fragiliser les hommes et les institutions durant toute la période de son oppositionnisme au pouvoir en face ; auto-proclamé président de la rue publique par dérision, il a eu un comportement à la limite de la légalité dans sa recherche effrénée du pouvoir : les appels itératifs à la désobéissance civile, les menaces de transformation du Pds en mouvement de libération, de formation d'un gouvernement en exil, le durcissement de la forme de lutte, surtout à partir de 1988 et ses conséquences politiques et sociales ont été interprétés ailleurs comme le signe d'une libération des énergies et des rêves des Sénégalais quand, en 2000, l’opposant est enfin arrivé au pouvoir ; depuis, par ses multiples visites à une Constitution de consensus, il n’arrête de déstructurer les institutions de la République par leur instabilité gouvernementale et constitutionnelle.
Ismaïla Madior Fall évoque la psychologie dans ce record des révisions constitutionnelles. Le 11 mai 2008, à la suite de la révision de l'article 27 sur la durée du mandat présidentiel et réagissant sur les ondes de la radion ‘Futurs médias’, il avançait que cette ‘pathologie du révisionnisme constitutionnel’ en Afrique (s'explique) par ‘l’absence d’une appropriation populaire de la charte fondamentale qui doit constituer la clé de voûte des institutions d’un pays. L’idée de constitution n’est pas sociabilisée’, affirme-t-il.
Dans la réalité, il n'y a pas que cela, même si les Constitutions sont souvent soumises à référendum, comme pour justifier une adhésion populaire à un charabia juridique auquel l’électeur principal, le concepteur, ne comprend rien à une mondialisation constitutionnelle ; le plus souvent en effet, un El Hadji Mbodje ne fait en fait que copier une Loi fondamentale antérieure, française, pour l’appliquer hic et nunc à tous les autres pays, moyennant quelques variances qui se veulent couleur locale : ces opérations intempestives dénotent au fond une volonté de fragilisation des institutions afin de s'absoudre soi-même, dans une recherche de quiétude morale propre : en effet, les valses-hésitations sur le Sénat, le Conseil économique et social et ses dérivés de la République pour les affaires économiques et sociales, la durée du mandat sont autant d'artifices qui traduisent un profond déchirement personnel par rapport à un personnel politique à disgracier ou à honorer avant un départ. Comment comprendre autrement les différentes amnisties et lois spéciales (Ezzan) pour absoudre des faits pour lesquels le président Wade a certes été inquiété, politiquement, sans jamais avoir été formellement inculpé dans un cas ou dans l'autre ?
Le 15 mai dernier, il est parvenu à un ultime pied de nez aux hommes politiques sénégalais en leur imposant l’idée institutionnelle et constitutionnelle qu’une femme peut aussi bien faire l’affaire que les mâles.
Pathé MBODJE Journaliste, sociologue
NOTES
1 - Par Stéphane BOLLE, Maître de conférences Hdr en droit public, Université Paul Valéry Montpellier III, ‘Sénégal : Une Constitution-caméléon’-site : Ferloo.com : Lundi 15 décembre 2008 ; le journal Le Quotidie parle lui de 14 modifications dans son édition n° 1897 des 9 et 10 mai 2009, page 5.
2 - Population : 10 589 571 (est. Juillet 2002). Pyramide des âges : 0-14 ans : 43.5% (garçons 2 321 789 ; filles 2 290 105), 15-64 ans : 53.4% (hommes 2 710 178 ; femmes 2 943 554), 65 ans et plus : 3.1% (hommes 159 445 ; femmes 164 500) (est. 2002) (source : World Fact Book 2002 (Oct. 2002)
Un reliquat de monarchie
L’actualité politique récente qui a infligé au pouvoir en place une sévère raclée et donné un signal fort ne semble pas avoir été comprise, contrairement au discours qui nous été servi à la veille de notre fête de l’indépendance.
Les développements qui ont suivi avec la formation continue des deux gouvernements que nous avons toujours eus dans les faits, et le vote de la loi sur la vice-présidence, confortent davantage les observateurs avertis de la scène politique, que le régime de l’alternance, comme ils disent, ne transmettra pas le pouvoir dans la paix, dans la démocratie et l’élégance comme il l’a obtenu. Les démocrates ont suivi récemment comment le pouvoir au Ghana a été transmis au docteur John Atta Mills par le président sortant John Kuffor devant notre président de la République. Chez nous, nous risquons une ‘présidence à mort’.
Dans mon article : ‘Macky clone de Idy’ paru dans votre journal le 10 décembre 2007, je conseillais à Macky de commencer à compter ses amis et de ne pas dormir sur ses lauriers car ce qu’ils lui prévoient, c’est de l’égorger jusqu’à ce que le couteau touche les carreaux. La suite m’a donné raison. Un seul mot français de 2 syllabes résume son caractère : in-grat. Ici le rêve est de voir et on y travaille depuis lors, devant les chefs d’Etat de la région avec à leur tête peut être Khadafi, ‘transmettre le pouvoir à son fils’ par tous les moyens. Le scénario suivant ayant échoué à savoir président : Abdoulaye Wade, maire de Dakar : Karim (en attendant) et président de l’Assemblée nationale, Doudou Wade (ne pas l’exclure car l’histoire récente montre toute sa puissance tirée de tonton Wade le ‘Tout puissant’), on est en train de mettre en forme un autre plan pour faire encore du ‘sur le plat’. Dans une contribution au mois de mai 2008, je disais que le président de la République avait une double préoccupation et qu’après l’installation du Sénat, il ne fallait rien exclure dans le processus politique en vue. Maintenant, c'est clair et ce sera une bataille à mort de générations.
C’est à la limite pathologique, mais on veut que le parti libéral tire son essence de ‘sommets’, car c'est lors d'un sommet que le parti de contribution fut porté sur les fonts baptismaux après le coup de pouce de Senghor qui avait tenu à faire participer Wade en 1972 (il était agrégé récent de 1970) au comité des experts de la Bad qui devait rédiger la charte pour la coopération, l'indépendance et le reste est connu des gens de ma génération. Ils n’ont pas compté avec cette justice immanente et ne se rendaient pas compte que le moral des Sénégalais était au plus bas pendant qu’ils gaspillaient de l’argent rien que pour assouvir des ambitions folles à la limite. Je plains beaucoup Karim dans cette aventure, car difficile sera le chemin, car lui n’a pas les ressources humaines aptes à mener ce combat, mise à part quelques individualités assez lucides que je connais dans son entourage immédiat. Oui, on peut hériter de tout sauf de la réussite qui se juge au chemin parcouru (….)
La seule alternative qui reste est de combattre et dès à présent ce régime de prédateurs à cols blancs qui ont déjà mis le pays à genoux et tentent de l’achever en bradant tout ce qui restait de notre fierté nationale. L’ancien président de la Banque mondiale Wolfenson avait qualifié notre président à son avènement de ‘spécial’, mais franchement, il avait vu juste. Nous croyions en notre for intérieur, nous qui l’avons porté au pouvoir, que c’était le président qu’il nous fallait, mais à la pratique, il s’est révélé être, depuis, ‘un sujet de discussion’.
Ce gouvernement qui vient de naître, conjugué au tâtonnement qui a suivi, montre à suffisance qu’il ne fera pas notre bonheur et ne fera que nous enfoncer davantage dans la misère et la précarité, s'il ne clochardisera pas davantage les masses qui souffrent déjà de la mal gouvernance de ce système qu’il faut détruire nécessairement à l'image de toutes les institutions qui ont montré leurs limites, tant elles sont inféodées.
Osons poser le débat. Le vrai problème du pays vient de cette Constitution que je me glorifie de n’avoir pas votée.
Demain, c’est l’empire et souvenez-vous, quand on a demandé à Wade, au début de son pouvoir, s’il choisissait de vivre sur une île, quels livres il voudrait bien avoir, il n’a pas choisi ni le Coran, ni les khassaïdes de Serigne Touba, mais bien les 2 tomes d’un recueil de poèmes et une biographie de l’empereur Julien.
Salif NDIAYE Sicap dieppeul 2 salifn@hotmail.com
Afrique-mère !
Afrique au visage de madone, aux héros chevaleresques
Afrique au climat salubre, aux paysages féeriques
Afrique aux sols et sous-sols dorés sur tranche
Afrique aux hommes de derrière les fagots
Afrique-Mère, coin tant rêvé !
Afrique-Mère !
Continent né coiffé mais très tôt étouffé
Mère canulée !
Tu es la source du monde, son nerf vivant
Tu es la vigie du monde, sa planche de salut
Afrique-Mère, tu as bien mérité du monde !
Afrique-Mère,
Tes fils au sang bleu exempt de toute souillure,
N’ont jamais froid aux yeux
Défendent telles des sentinelles pour briser les chaînes
Refuser d’être les traînards, la queue du monde
Pour ne brûler ce qu’ils aiment, l’Afrique
Mains épouvantablement liées,
Ne lâchent pied sur le champ de l’honneur
Ollé ! Ollé ! Ollé !
Afrique-Mère, Reine des Martyrs
Ta gloire ne périra jamais !
Ibrahima NGOM Damel Journaliste-Ecrivain Tel : 76 580 68 10/70 100 01 87 Email : yboupenda@yahoo.fr
La loi sur la vice-présidence votée hier : Les pouvoirs réels du futur dauphin
Si ce n’est pas une coquille vide, cela lui ressemble étrangement. D’après le contenu qui en a été donné par Me Madické Niang, le vice-président n’aura pas de pouvoirs réels.
Le futur vice-président ne déterminera pas la politique de la nation, ne présidera pas le Conseil des ministres, n’accréditera pas les ambassadeurs et ces derniers ne seront pas accrédités auprès de lui. Tout comme, il n’aura pas le droit de faire grâce, n’adressera pas de message à la nation, ne nommera pas le Premier ministre, ni ne mettra fin à ses fonctions. Selon Me Madické Niang qui a défendu le projet de loi portant création du poste de vice-président, d’abord devant la commission technique puis, en plénière à l’Assemblée nationale, le vice-président ne soumettra pas de projet de loi constitutionnelle au référendum. Il ne disposera pas de pouvoirs exceptionnels, ne pourra procéder à une révision constitutionnelle, dissoudre le Parlement, ne promulguera pas les lois et ne nommera pas les membres de la Cour suprême. Quels seront alors les pouvoirs du futur vice-président ? A cette question, le ministre d’Etat, répond : ‘ Il n’y a pas de pouvoir plus important que de représenter un président de la République.’
Nommé par décret du président de la République, le futur vice-président du Sénégal assistera dans sa tâche le chef de l’Etat.Et permettra à ce dernier une plus grande représentation auprès des populations les plus reculées du Sénégal, a fait savoir le ministre de la Justice.Ainsi, confie Me Niang, ‘le chef de l’Etat renforcera le plus efficacement possible son action et la rendra beaucoup plus proche des masses’. A en croire le Garde des Sceaux, le poste de vice-président suscitera une meilleure ‘fluidité’ dans le fonctionnement des organes administratifs relevant de l’autorité du président de la République.
Aux pourfendeurs de la vice-présidence qui voient derrière ce poste un projet de succession du chef de l’Etat, Me Niang renvoie à la partie du texte relative à la nomination du vice-président : ‘le président de la République nomme le vice-président pour une durée ne pouvant excéder celle de son mandat et peut mettre fin à ses fonctions dans les deux cas après consultation du président du Sénat et de l’Assemblée nationale et qu’il exerce les pouvoirs qui lui sont délégués par le chef de l’Etat’. Suffisant selon lui pour convaincre qu’il n’y a pas possibilité pour le vice-président de succéder au chef de l’Etat quand il ne sera plus au pouvoir. Car, précise-t-il, en se référant au texte précédent, ‘le président de la République nomme le vice-président pour une durée ne pouvant excéder celle de son mandat… ’. Autre argumentaire du ministre, en créant le poste de vice-président, le chef de l’Etat a décidé de ‘s’ouvrir, de partager ses idées. Il est toujours prompt à revenir, à reculer, à accepter les autres et c’est dans cette veine qu’il aime être généreux aussi bien en idées qu’en pouvoir’.
Selon lui, Abdoulaye Wade est parti sur l’idée selon laquelle des pays comme les Etats-Unis et la France peuvent s’offrir le luxe de n’avoir que des gouvernements. Lesquels viennent ‘améliorer, gérer, consolider’ les acquis. Mais le Sénégal est dans une situation où ‘tout est à créer, à construire, il s’agit de bâtir un développement ’.
Aux députés qui pensent que c’est encore une institution de trop, ’ inutile et sans apport réel’ sur le vécu du Sénégalais lambda, Madické Niang précise qu’il ne s’agit ici nullement d’une nouvelle institution de la République. Car explique-t-il ‘c’est la Constitution, en son article 6 qui détermine de manière limitative les institutions de la République’.Et que c’est l’article 26 qui parle de l’institution qu’est le président de la République qui est visé. Donc, fait entendre le ministre, c’est ‘dans l’espace présidentiel, sur les dérivés du pouvoir du président de la République que le poste de vice-président est créé au vu de la situation du Sénégal, de ce qu’il a réalisé, et de ce qui peut être encore réalisé’.
Yakhya MASSALY
Reflet
Un vice chez le président
Cette loi qui cause l’insomnie à la République met à nu la conception qu’ont dû pouvoir ses tenants actuels. Pour satisfaire sa clientèle politique, tout est bon. Y compris s’asseoir sur la démocratie, le respect des institutions et transformer la Constitution en pâte de boulange. Le fallacieux argument ‘genre’ a, paraît-il, fait long feu. C’est un moindre mal. Autrement, ce serait faire peu cas de l’intelligence des Sénégalais. Car, il fallait aussi leur conter par quelle magie politicienne, la nomination de l’une d’entre elles à la vice-présidence de la République peut changer le sort de millions de Sénégalaises.
Le problème de Wade c’est qu’il veut à la fois nous gouverner et nous divertir. Il faudra choisir. Que ne lui est-il pas encore venu l’idée de s’occuper du pouvoir d’achat de ses compatriotes, lui qui est si fertile en trouvailles ? Les Sénégalais ont pourtant clairement indiqué, le 22 mars, qu’ils aimeraient être gouvernés autrement. Wade s’entête dans un déni du suffrage des Sénégalais. Pour un homme qui a travaillé si dur pour arriver au pouvoir, il montre de curieuses façons de se conduire, une fois arrivé au sommet. Qui aurait pu soupçonner, chez cet homme cultivé, une inaptitude aussi grande à la gestion des deniers de l’Etat, un tel acharnement dans le mépris de l’opinion publique ?
A y regarder de près, ce projet de loi révèle une obsession, pour ne pas dire un vice, chez le président : le luxe institutionnel qui consiste à créer des entités de gouvernance pour faire tapisserie. Le Trésor public du Sénégal doit être d’une infinie élasticité pour que son président enterre et déterre, comme la dépouille d’un pauvre homosexuel, les institutions de la République. Le Conseil économique va donc renaître. Ainsi, un petit pays sahélien comme le nôtre peut-il garantir solde et privilèges à un gouvernement pléthorique et ses duplicata (des agences de ceci et de cela), à une Assemblée nationale, son doublon (le Sénat), et sa doublure (un Conseil économique et social), à un président de la République et son adjoint (le vice-président), en plus de leur cabinet et de leurs conseillers qu’il faut multiplier par deux. Qu’on dise alors sur quelles inépuisables ressources compter pour autoriser ce formidable gaspillage. L’or de Sabodola ? Le pétrole, on