La CENA veille sur les élections
Le Matin : Vendredi 20 Fév 2009
BANALISATION DES INSTITUTIONS, CRISES DE TOUTE SORTE, CATASTROPHES, NEPOTISME, SUCCESSION ... Serions-nous mieux sous Diouf ?
L’alternance a neuf ans. Elle avait suscité beaucoup d’espoirs à la mesure des attentes des populations exaspérées par bien des difficultés. Le 19 mars était considéré donc comme « un grand soir » incarné par un homme qui s’est donné pendant 26 ans : Abdoulaye Wade. Certains donnaient même au chantre du « Sopi » cette volonté et cette détermination de « soulever les montagnes ». Aujourd’hui, beaucoup de faits montrent que le changement attendu n’a pas apporté ses fruits. Et la déception est grande. Le désenchantement tellement profond que la comparaison avec l’ancien régime s’impose. Comparaison n’est pas raison ? Serions-nous mieux sous Diouf ? L’interrogation vaut son pesant d’or, si l'on sait que les éléments d’appréciation sont légion.
Abdoulaye Wade et Abdou Diouf. Deux hommes aux styles foncièrement opposés. L'ex-président avait la manie de qualifier son plus farouche opposant de "marchand d'illusions". Aurait-il vraiment raison ? Sous Diouf, par exemple, la famille présidentielle était moins visible. Du moins, elle n'occupait pas les premiers rôles à l'image de Karim Wade dont on prête même aujourd'hui des ambitions présidentielles. Sa station actuelle dans l'Etat et le parti au pouvoir conforte ceux qui croient réellement à ce cas de figure. L'intéressé ne s'est pas encore prononcé même s'il pose des actes allant dans ce sens.
Sous Diouf, on n'avait jamais imaginé qu'un de ses fils lui succéderait. Même si les fils de Diouf comme ceux de Wade d'ailleurs, sont des citoyens à part entière, capables de briguer la Magistrature sénégalaise. Mais le tintamarre orchestré et bien pensé pour une succession éventuelle de Wade par Wade-fils, donne une piètre image du pays. Personne n'avait imaginé au soir du 19 mars 2000 que le Sénégal pourrait "franchir" ses grands pas en arrière. Toutefois les nombreux soubresauts au Parti démocratique sénégalais, les "affaires" tantôt comiques, tantôt tragiques qui ont émaillé cette formation depuis les premières heures de l'alternance, sont quasi inédites.
Sous Diouf, il y avait des querelles violentes politiciennes mais jamais, elles n'avaient pris cette tournure "familiale". Jamais elles n'ont été aussi médiatisées au point de nécessiter l'intervention de confréries religieuses. C'est Abdou Aziz Sy Al Ibn qui avait réconcilié Wade avec Idy après une brouille qui a valu au deuxième un séjour de plus de 6 mois à Rebeuss. Réconciliation qui est vite tombée à l'eau à cause d'intérêts divergents des deux parties. Divergences qui ont échappé au "réconciliateur" qui agissait apparemment de bonne foi. C'est Serigne Bara Mbacké, fraîchement désigné khalife général des Mourides, qui avait rapproché Macky Sall et Wade. Les deux hommes ont eu à observer une longue période de "guerre froide" à la suite de la convocation de Karim Wade devant l'Assemblée nationale, pour "y voir plus clair" sur les comptes de l'Anoci qu'il dirige. Après l'intervention du khalife, Wade a accepté les excuses de Macky. On connaît la suite.
C'est dire que sous Wade, on a connu une célébration et une utilisation à outrance de la religion, et par ricochet des confréries. Sous Diouf, le phénomène existait, mais jamais la "République n'a osé se mettre à genoux" devant une autorité confrérique. Le pouvoir de commandement s'est déplacé vers les familles religieuses particulièrement à Touba. Pour des intérêts souvent purement politiciens. Tout est devenu politique. Le privé et le public s'entre-choquent au détriment des intérêts communs à tous. Sous Diouf, c'était le même phénomène par endroits. Sous Wade, ça s'est empiré. Plan d'urgence contre dépassements
L'économique a été chancelant sous Diouf. Les temps étaient durs. On a connu en 1993 un plan d'urgence pour redresser la banqueroute et faire face à la misère qui allait crescendo. Sous Wade, les Sénégalais ont connu des termes aussi savants que les dépassements budgétaires ou les dépenses hors budget. Il paraît que c'est dû à la gestion peu cathodique des ministères et des nombreuses agences. En tout cas, l'on souffre le martyr. Et de nombreux Sénégalais font beaucoup de peines pour subvenir à des besoins élémentaires. Au village, la pluie est abondante, les récoltes aussi mais la commercialisation fait défaut. La Grande offensive agricole pour l'abondance et la nourriture (Goana), une des trouvailles du Président, semble ne pas intégrer cette donne cruciale.
C'est vrai que sous Diouf, les idées n'étaient pas aussi florissantes. Wade réfléchit. Plan Reva, Tgv, Omega, projet "Yakalma" entre autres sont ses inventions. Seul hic, la réalisation suit rarement. Sous Diouf, on avait connu des problèmes graves d'électricité. L'on se rappelle la grève retentissante du Syndicat unique des travailleurs de l'électricité dirigé par Mademba Sock en 1997. Diouf avait mal réagi en emprisonnant les grévistes sans pour autant prendre le mal par les racines. La situation peu reluisante a perduré. Wade est venu en 2000 et a voulu apparemment avec beaucoup de volontarisme, régler le problème. Hélas, la reprise de la Senelec des mains de Elio-Hydro Québec, n'a pas pour autant empêché les coupures intempestives. Aujourd'hui, neuf ans après, c'est la case-départ. Malgré les sommes faramineuses déboursées pour cette "nationalisation". Pire, un fait inédit : c'est sous Wade, que des Imams se sont levés et ont marché pour contester une double facturation. Allant même jusqu'à prôner la désobéissance civile. Il y a aussi les autres pénuries de toute sorte. Comme le gaz et le carburant. C'est lié à la conjoncture internationale diraient certains.
Pires catastrophes
Malchance ou négligence, c'est sous Wade que les pires catastrophes se sont produites au Sénégal. Le ferry "Le Joola", a fait un naufrage un jour noir de septembre 2002. Selon le décompte officiel, 1863 personnes y ont laissé leurs vies. Jusqu'à présent, l'affaire est classée sans suite. Personne n'est responsable. Même les agissements d'un "petit juge" d'Evry en France n'ont pas secoué les autorités. "Le Joola" était en marche sous Diouf. Il y avait à l'époque beaucoup de népotisme et de laisser-aller dans sa gestion quotidienne. Mais sous Wade, point de rupture jusqu'au drame inoubliable. Un autre bateau assure la liaison Dakar-Ziguinchor. Cette fois-ci, il y a plus de sérieux et de discipline. Médecins après plus d'un millier de morts. Le conflit qui avait poussé les voyageurs à emprunter les voies maritimes perdure. Il y a quelques avancées et un calme relatif. Wade avait promis de le régler en 100 jours.
Décidément, les eaux ont connu des périodes fastes sous Wade. L'émigration clandestine, avec des pirogues de fortunes, a été fatale pour de nombreux jeunes à la recherche d'un mieux-être dans "l'Eldorado européen". On n'a jamais fait le décompte macabre. Mais le nombre est colossal. Ce n'est pas du fait de Wade si ces jeunes risquent leurs vies en haute mer. Toutefois, l'espoir qu'ils avaient porté sur le Pape du Sopi s'est vite estompé. L'avenir pour eux est l'ailleurs même si c'est incertain. Les pluies hors saison ont eu aussi raison du bétail des régions nord en 2001.
Autre domaine, celui de l'éducation. Sous Diouf, on a connu beaucoup de moments difficiles. Il y a eu l'année blanche de 1988. Celle invalide pour le supérieur de 1993. Wade n'a pas encore connu d'année blanche mais les problèmes ne sont pas réglés ou ils le sont de manière parcellaire. Sinon, comment comprendre la décision d'accorder à certains enseignants une indemnité de recherche documentaire (Ird), en laissant en rade d'autres ou en leur faisant des promesses jamais tenues. Les étudiants se font toujours entendre à tout bout de champs. Résultats : le système éducatif marche sur la tête. Certes, il y a des Centres universitaires régionaux (Cur), mais cette noble initiative règle-t-elle pour autant toute la crise ? Comme le note d'ailleurs le Syndicat autonome des Enseignants du Supérieur (Saes). La valse de ministres dans ce secteur ne facilite pas l'appréhension à leur juste valeur des réalités.
Sous Wade, on a vu des ministres prêter serment. S'engageant ainsi de "garder les secrets" du conseil des ministres et de servir loyalement la nation. La scénarisation était impeccable, mais ont-il respecté leur serment avec les dépassements bugétaires avoués ? Les remaniements ont été nombreux. Même Pacotille est ministre, titrait "Le Quotidien" à la suite de certaines nominations inattendues.
Des Ministres et des ministres
Les ministres de Diouf n'étaient pas exempts de reproches. Avec l'alternance, on a vu un ministre accusé d'avoir commandité des saccages de locaux de journaux. Heureusement, le Président a pris la juste mesure de la faute en le limogeant même si l'Assemblée nationale hésite jusqu'ici à voter l'acte d'accusation. Sous Diouf, la presse avait des relations heurtées avec les gouvernants. Sous Wade, des forces de l'ordre ont tabassé violemment des journalistes. L'un d'eux est resté à l'hôpital des semaines durant. Le chef suprême des armées est monté au créneau pour blanchir les policiers et accuser les journalistes d'avoir agressé. Sous Wade, il y a eu des avancées réelles depuis 2000. Comme les bourses des étudiants qui ont connu une hausse considérable. Il y a eu des recrutements à la fonction publique qui se sont multipliés même si ces dernières années, l'on ne l'a pas beaucoup senti. Sous Wade, il y a surtout les salaires et autres indemnités des administrateurs et autres Magistrats qui ont connu des hausses considérables. Mais là aussi, il y a eu deux poids deux mesures. Les problèmes actuels au niveau de la justice en sont des illustrations éloquentes. Le Syndicat des travailleurs de la justice est en mouvement pour réclamer de meilleures conditions de travail. D'autres "privilégiés de l'Etat" trinquent avec bien des faveurs.
Ironie du sort, c'est sous Wade, que la Magistrature a montré aux Sénégalais sa face la plus hideuse. Avec l'affaire de la corruption dans la justice largement relayée dans la presse. Il y a eu une certaine volonté de clarté de la part de l'Etat. Et des sanctions ont été prononcées. Sous Wade, il y a eu l'audace de sortir des sentiers battus. Surtout en ce qui concerne la diplomatie, l'audace a été de mise. Les chemins classiques empruntés sous Diouf, ont été déviés. L'axe Dakar/Paris est toujours d'actualité mais d'autres pays comme les Arabes ont eu une bonne part dans les investissements qui surgissent. Les infrastructures surtout routières sont visibles partout dans la capitale. A l'intérieur du pays, ce n'est malheureusement pas le cas.
Les chantiers de Thiès qui devaient être le début d'une modernisation des villes de l'intérieur, ont englouti beaucoup d'argent. Sans suite remarquable. La Chine est revenue avec force. Wade a au moins le courage de répéter la fameuse phrase de De Gaulle : "Les Etats n'ont pas d'amis, ils ont des intérêts...". Sous Diouf, sous Wade...
Ferloo.com : Vendredi 20 Fév 2009
Les bizarreries du nouveau découpage territorial et du nouveau fichier électoral.
Avant les élections présidentielles, nous avions démontré et dénombré un certain nombre de bizarreries dans le fichier électoral concocté par le Ministère de l’Intérieur à la veille des élections présidentielles de 2007. Nous avions à l’époque repris le fichier arrêté par le MINT et publié sur le site elections.sn pour constater un certain nombre de faits troublants (voir : http://www.socialisme-republiquesn.org/old/spip.php ?article351). Une rapide analyse du JO publiant les textes du découpage territorial et du "nouveau" fichier électoral publié sur le dit site pour les élections locales à venir nous emmène à faire un certain nombre de constats dont la conclusion saute aux yeux : la réforme des collectivités locales sénégalaises a des motivations bassement électoralistes.
Constats tenant au nouveau découpage territorial
En effet, fin 2008, le pouvoir a pris un certain nombre de décrets charcutant le territoire national et créant 3 nouvelles régions. A la lecture de l’exposé des motifs des différents textes, on a pu et on peut se poser la question des motivations réelles de ce nouveau redécoupage. Dans tous les états civilisés, la création de nouvelles régions obéit le plus souvent à des soucis d’économie, ou tient compte de l’accroissement de la population et de son intérêt. En France par exemple un groupe de travail a été mis sur pieds pour la réforme des collectivités locales dont l’objectif sera de proposer une simplification de l’organisation du territoire et de la rendre notamment moins coûteuse. Tout le contraire de la réforme effectué par le régime libéral. Au Sénégal, point de loi, ni de groupe de travail associant les populations. Il a suffit de quelques textes réglementaires. Il apparaît dans le cas de figure sénégalais que les populations n’ont même pas été consultées.
Absence de concertation avec les populations
Les manifestations de populations reprises dans la presse ont démontré dans certaines régions qu’elles n’ont pas été consultées ou associés à ce nouveau découpage. Des aberrations ont été notées par les populations elles mêmes. Ainsi par exemple à Kédougou "à partir du village de Dar Salam devenu chef-lieu de préfecture, on aperçoit le collège de Salémata, chef lieu de département. Dans le secteur de Saraya, les populations du Dentila devront dévorer de nombreux kilomètres pour répondre à la sous-préfecture de la petite bourgade de Bembo, non sans avoir traversé Saraya. Khossanto, chef-lieu de la communauté rurale du même nom, ancienne capitale du Bélédougou, est aussi laissé sur le carreau au profit de Sabodala. Mieux, il est amputé de treize villages", souligne-t-on sur le site tambacounda.info.
Le problème du coût des infrastructures, des équipements et des services
On ne crée pas de nouvelles régions sans se poser la question des infrastructures. Après avoir gaspillé et concentré des centaines de milliards sur Dakar pour un sommet de l’OCI qui a duré à peine 2 jours, où l’Etat va-t-il trouver de l’argent pour équiper comme il se doit les nouveaux bâtiments administratifs qu’il va falloir construire ou louer et permettre l’exercice des pouvoirs régaliens dans les nouvelles régions.
La multiplication des régions et départements ne peut se faire sans les moyens financiers adéquats. Non seulement il faut de l’argent pour faire fonctionner les nouveaux départements, mais il faut également payer les nouveaux agents. Quand on sait que les cadres de l’administration territoriale ne sont pas payés avec des lances pierres, ces nouvelles charges financières ne vont pas dans le sens d’une politique d’austérité prônée par tous les observateurs avertis. Si c’est pour payer des préfets du genre de ceux de Ndoulo ou de Ndindy, nous disons merci. Toutes ces dépenses ont-elles d’ailleurs été prévues dans le budget 2009 ?
Il est quasi certain que les nouvelles préfectures n’ont pas pu être installées et fonctionnelles à temps pour s’occuper du processus électoral, des nouvelles inscriptions sur le fichier en passant par l’établissement des listes de candidats et l’organisation des opérations de vote. Ce désordre organisé entraînera de facto l’exclusion de milliers de sénégalais des opérations de vote parce que ces derniers n’ont pas pu savoir où s’inscrire ou ne sauront pas dans quelle localité voter.
Cela nous emmène à parler des bizarreries du fichier électoral.
Constats tenants au fichier électoral
Comparativement au fichier de 2007 publié sur le site gouvernemental "elections.sn", il faut d’abord noter que le nouveau fichier électoral publié sur le même site connait un accroissement net de 142 136 nouvelles inscriptions (comparaison faite sur une base ne tenant pas compte des sénégalais de l’extérieur qui ne votent pas aux locales).
Les sénégalais de la région de Dakar (Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque) ont été apparemment moins mis en mesure de s’inscrire ou de régulariser leur situation que ceux de l’intérieur. En effet, seuls 5 435 nouvelles inscriptions ont été notées en net alors que des régions beaucoup moins peuplées que Dakar ont vu leur nombre d’inscrits augmenter en net de 22 000 pour Diourbel, 16 420 pour Thiès (la "réconciliation" est sans doute passée par là) ou Matam avec 7 131 nouvelles inscriptions et Saint Louis qui compte 8 598 nouvelles inscriptions. A-t-on voulu neutraliser une banlieue qui s’est révoltée sous la conduite des Imams en évitant aux jeunes ayant atteint l’âge de le faire de s’inscrire sur les listes ?
Kédougou, érigée en nouvelle région (comprenant Kédougou, Salemata et Saraya) compte moins de 40 000 inscrits sur une population dont on ne connait pas encore la taille. Faut-il rappeler que Kédougou est la ville de Amath Dansokho et où une manifestation populaire a été récemment violemment réprimée dans le sang ? L’érection de Kédougou en région ne se justifie pas à notre sens ne serait ce que du point de vue du nombre d’habitants. Cette situation a créée plus de problèmes qu’il n’en résout (voir plus haut). La présence de richesses minières y est certainement pour quelque chose…
Que dire de Fatick ? Voilà une région qui à périmètre constant, soit avec le même nombre de départements qu’avant la réforme, se retrouve amputée de 20 000 électeurs (soit 10 % des inscrits de 2007). A-t-on voulu réduire la force de frappe du fief de Macky SALL que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Ce procédé nous rappelle étrangement celui utilisé pour la région de Thiès qui comptait en 2007 moins d’inscrits que des villes moins peuplées (Lire notre article : http://www.socialisme-republiquesn.org/old/spip.php ?article351)
Une dernière remarque quand même qui peut faire sourire. Nous avions fait état sur notre site du cas de fraude manifeste matérialisé par ce Bissau guinéen qui avait et son passeport et ses cartes d’électeurs et d’identité sénégalaises (http://www.socialisme-republiquesn.org/la-grande-fraude/la-preuve-par-lexemple-les-etrangers-du-fichier-electoral-senegalais.html). Des documents qui l’avaient fait naître à deux endroits différents le même jour… Eh bien, il a disparu du fichier publié sur le site elections.sn !. "On" l’a enlevé ! C’était trop flagrant pardi et le cas avait fait le tour du monde. Mais gageons que c’était l’arbre qui cachait la forêt de fraude du régime qui a "libéralisé" la fraude informatique.
Ibrahima NDIAYE Socialisme et République http://www.socialisme-republiquesn.org
Pressafrik : Jeudi 19 Fév 2009
Mouvement Tekki: « Sopi s’enrichit en appauvrissant les populations »
Le mouvement Tekki dénonce la politique économique du parti au pouvoir. Il estime que le Sopi a pour «objectif unique la création d'une oligarchie rentière qui se crée et se renforce à travers les dépenses de l'Etat». Tekki qui affirme que le déficit de la balance commerciale dépasse 15% du PIB alors que la croissance économique est restée, en moyenne, en dessous de 4,5%, soutient qu’il est plus que jamais urgent d’arrêter le Sopi par une mobilisation citoyenne.
Les Sénégalais paient environ deux fois plus d'impôts depuis 2000 pour renforcer le PDS (Parti Démocratique Sénégalais). Selon le mouvement Tekki qui fait cette assertion, «les recettes fiscales sont passées de 530 milliards en 2000 à 1280 milliards en 2008 et cette masse d'argent a servi à consolider le pouvoir politique du PDS et de ses affidés». Convaincu que le Sopi appauvrit les sénégalais pour créer «une nouvelle oligarchie», ce mouvement dirigé par Mamadou Lamine Diallo appelle à la mobilisation citoyenne pour battre le Sopi et ses affidés.
Il évoque plusieurs facteurs pour expliquer cet appauvrissement de la population par le parti au pouvoir. L'information est contenue dans un communiqué signé par le bureau national du parti et parvenu à Pressafrik.com ce 19 février 2009. En effet, soutient-il, «la masse salariale est passée de 175 à 330 milliards surtout à cause de la création anarchique des agences douteuses pour contourner les règles de gestion financière de l'administration. C'est cela qui explique les soi-disant dépenses extra-budgétaires». Il y a aussi les dépenses de fonctionnement. «Ils ont augmenté de 97 à 240 milliards. Achats de voitures luxueuses, voyages intempestifs, maintien des avantages et privilèges d'anciens ministres, Sénat inutile, largesses et autres gaspillages caractérisent ces dépenses» note Tekki. Il poursuit : «les dépenses en capital sur ressources internes ont été multipliées par quatre, de 106 à 430 milliards. Et pourtant, la croissance reste faible par rapport à l'augmentation de la population. Au lieu d'assurer un transport sécurisé vers Touba, à l'occasion du Magal, le SOPI préfère engloutir des milliards dans une Corniche à Dakar».
Mamadou Lamine Diallo et ses camarades estiment que la politique économique du Sopi consiste à «créer une oligarchie rentière qui se crée et se renforce à travers les dépenses de l'Etat, (dépenses de fonctionnement, d'investissement soi-disant en capital dans les infrastructures de l'ANOCI, subventions….) et la spéculation foncière organisée par l'Etat (le Stade Assane Diouf de Dakar cédé à des conditions nébuleuses)». Tout cela explique clairement, d’après Tekki, pourquoi "la croissance économique est restée, en moyenne, en dessous de 4,5%, tandis que les prix augmentent et le déficit de la balance commerciale dépasse 15% du PIB".
Il est injuste dans ces conditions, estime ce mouvement de l’opposition, que "les bailleurs de fonds veuillent faire supporter le poids de l'ajustement structurel aux populations sachant qu'il y a manifestement une fuite dans le système des recettes et des dépenses de l'Etat d'au moins 150 milliards par an".
Auteur: Awa DIEDHIOU
L’OBSERVATEUR :
Crise financière Mondiale Réveillons-nous !
Article Par WALY NDIAYE, réseau des syndicalistes Africains cherche,
Paru le Vendredi 20 Fév 2009
Aucun continent, aucun pays développé ou émergent n’a été épargné par les conséquences dramatiques que charrie la crise économique et financière. La plupart des gouvernements des pays développés, Etats-Unis, Royaume-Uni, Japon, France, Allemagne, Russie etc…ont entrepris des initiatives pour venir au secours, qui à des Banques, qui à des Entreprises stratégiques, qui pour des Investissements Publics à fin de relancer la production , l’Emploi (FORD , Madoff , aux EU…), limiter les dégâts et éviter le crash. Hélas les perspectives en termes de croissance, de seuils de pauvreté, de volume des échanges, d’accessibilité et de disponibilité des produits de base, d’ Emploi, annoncées dans tous les rapports annuels des institutions internationales, BM, FMI, ONU, FAO, OIT,OMC, sont toutes alarmantes.
Même par rapport aux mesures prises par –ci et par là, celles-ci ne semblent pas satisfaire et tous tirent ensemble sur la sonnette d’alarme, craignant un éventuel retour au protectionnisme. Pourtant, le remède est partout le même, c’est l’interventionnisme d’Etat naguère prohibé, ils se recroquevillent sur eux-mêmes et protégent les secteurs stratégiques de leur économie. Qui cherche à tromper qui ? Pour l’histoire, quel est le pays Développé au Monde ou devenu émergent qui n’ait eu à protéger d’abord son industrie, sa production pour consommer et exporter ?
Pire encore, les défenseurs du Libéralisme, refusant de reconnaître l’échec patent de ce modèle de Développement, continuent à faire croire au reste du Monde, les bienfaits du libre échange, malgré le désastre provoqué par l’iniquité dans ces rapports commerciaux, et ils pressent les Etats Africains de signer les APE alors que nombre d’entre eux traînent les pieds à finaliser le cycle de DOHA. Faut- il le rappeler ces négociations ont échoué en Juillet dernier par l’intransigeance de ces pays développés vis à vis des pays du SUD pour ce qui concerne les mécanismes spéciaux de sauvegarde devant permettre à ces derniers de se prémunir contre d’éventuelles distorsions commerciales.
En vérité avec cette crise gravissime, conséquence d’une libéralisation excessive des Marchés, c’est tout le cargo libéral qui traverse une zone de turbulence avec un message codé de l’équipage qui s’emploie à un jeu de dupes peu rassurant.
Malheureusement dans nos pays en Développement, particulièrement en Afrique l’on ne semble pas prendre conscience de la complexité et de la gravité de la situation. Pourtant il urge de prendre en compte toute la dimension structurelle de cette crise financière, de mesurer l’impact économique et social et de voir comment y faire face. Mais nous attendons toujours des solutions des Autres. Dans le cas d’espèce, l’argument le plus commode qui est servi est que cela se passe chez les Autres, que nos banques ne sont pas concernées par les causes directes de cette crise. L’on oublie ainsi que celles les plus significatives, comme d’ailleurs beaucoup de sociétés (sociétés pétrolières) sont de simples succursales de multinationales étrangères. L’on ne mesure pas les risques imminents de ralentissement des investissements étrangers, de réduction de l’Aide Publique au Développement, de l’apport précieux des émigrés, d’un éventuel décrochage de la parité de la monnaie arrimée à l’Euro, de la baisse de l’épargne bancaire, de la réduction de la consommation, de la chute des exportations en direction du Nord et par voie de conséquence du renforcement du déséquilibre de la balance commerciale et de la balance de paiement. Notre part de la récession économique en cours risque d’être aussi brutale qu’inattendue avec toutes ses conséquences sur des économies déjà déstructurées, sur l’Emploi déjà précaire et le social..
Les préoccupations semblent être ailleurs et l’attitude la mieux partagée, aussi bien par les pouvoirs que la société civile est l’expectative, sinon une attitude défaitiste. La preuve la plus patente reste la faible audience et le peu d’intérêt suscité par un événement aussi important et opportun que le Forum Social Mondial qui vient de se tenir à BELEM au BRESIL. Le mérite de cet événement dont il faut saluer la pertinence des analyses qui y ont cours, la justesse des prises de position mais surtout la sagacité et la perspicacité dans l’engagement de ces animateurs, réside dans le fait mémorable qu’il a constamment alerté sur les dérives de la Mondialisation Néo-libérale. Un tel événement devait servir de prétexte cette année, bénéficier d’une attention particulière des Dirigeants et peuples des pays exploités et revêtir un cachet exceptionnel tant au point de vue participation, mobilisation, médiatisation. En effet l’histoire vient de donner raison aux Alter mondialistes contre leur gré. Les Ultra de l’idéologie Néo-libérale par leur turpitude viennent d’apporter de l’eau aux moulins de leurs détracteurs, en plongeant l’économie Mondiale dans l’abysse, par cette crise sans précédente dans l’histoire.
D’ailleurs l’on est tenté de penser que c’est pour ces raisons que BELEM a été vécu, en pleine crise financière, économique, commerciale, alimentaire, énergétique, donc dans un contexte d’échec de civilisation pourrait –on dire, dans l’indifférence quasi totale sinon dans une torpeur assourdissante. Cependant au même moment on jouait les casseroles à DAVOS avec le Forum Economique des Maîtres de ce Monde. Les Presse nationale comme Internationale, n’ont pas fait focus sur ce forum social qui posait pourtant les véritables problèmes : son Agenda, en sus de la crise, a posé d’autres problèmes cruciaux liés au travail décent, au Développement Durable, au changement climatique avec les Emplois verts, la protection des forêts, de la biodiversité, mais aussi les droits Humains et particulièrement ceux des minorités (populations indigènes) ; l’attention a porté plutôt sur le Forum économique de DAVOS qui cherchait de fausses solutions aux problèmes du Monde.
Le paradoxe dans ce black out réside surtout dans le fait que le Forum social de BELEM s’est tenu à un moment crucial du devenir de l’Humanité qui est aujourd’hui à la croisée des chemins :l a mort du socialisme a été décrétée après la chute du Mur de BERLIN mais l’autopsie de la mort subite et naturelle du Capitalisme financier ou capitalisme de Casino vient également d’être faite à NEWYORK et dans les capitales occidentales.
C’est pourquoi, à la lumière de cette crise et pour un nouveau départ et une alternative à la gouvernance Mondiale, le Forum social Mondial qui s’est mobilisée jusques-là contre la Mondialisation, ses conséquences néfastes avec une déréglementation économique, financière et sociale ayant conduit à la situation actuelle, devrait être érigée en tribune des peuples et des Chefs d’Etat des pays en Développement..
L’objectif ultime serait de construire un grand pôle alternatif, un contrepoids à la boulimie de l’oligarchie capitaliste et aux instruments internationaux qu’ils ont mis en place pour pérenniser leur mainmise sur toutes les économies. Moment ne saurait être plus favorable pour créer la synergie des Pauvres, des Opprimés et des Exploités de la Planète , pour faire entendre leur voix à l’heure où ces pays Développés organisés en cartels, refusent de se rendre à l‘évidence de l’échec de leur idéologie et cherchent à tous prix à maintenir le cap. Les rencontres discriminatoires sur les stratégies de sortie de crise du G20 à Washington en Novembre dernier et prochainement à Londres en Avril, le récent Forum de DAVOS, la rencontre restreinte du 5 FEVRIER de Berlin entre un groupe de pays riches et les Institutions internationales convoquée par MERKEL, celle convoquée du G20 Européen et de l’OCDE toujours à BERLIN, s’inscrivent dans cette dynamique non inclusive de repositionnement, qui laisse en rade les économies faibles.
Aussi l’heure n’est pas pour les pays en Développement de revendiquer une place d’observateur dans ces rencontres (G8, G20, DAVOS) sans la possibilité de se faire entendre et de pouvoir infléchir le cours des choses. La place des Gouvernants de ces pays est de plus en plus à côté du mouvement social mondial comme l’ont fait cinq Chefs d’Etat Latino Américains à BELEM (LULA, CHAVEZ, MORALES, CORREA, LUGO), pour un plaidoyer universel conséquent, capable de provoquer un changement d’attitude pour la construction d’une autre Mondialisation, plus juste, plus humaine.
IL se fait tard et la nouvelle trame de l’économie mondiale se tisse, la symphonie mondiale se compose sans que l’Afrique y soit associée pour apporter soit son fil soit sa note. Les organisations de la société civile, les syndicats mais plus particulièrement les affiliés de la CSI sont interpellés et doivent se montrer plus perspicaces dans l’analyse des enjeux, plus mordants dans leur position pour une meilleure balise du chemin du progrès et un meilleur éclairage de l’action des pouvoirs Publics. Réveillons nous ! C’est le sursaut attendu pour un nouveau départ, face à la crise financière pour des initiatives nationales de sortie de crise, mais aussi, face aux défis des APE, pour des accords nettement avantageux avant toute signature et enfin, face à la question du financement du Développement, pour une Réforme de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International et pour une meilleure gouvernance distributive des richesses de ce Monde.
CONTRIBUTION La seule voix de salut
Article Par Alassane Oumar BA, Talibé de Thierno Mohamadou Samassa,
Paru le Vendredi 20 Fév 2009
En très haut lieu, il a été décidé de la construction d’un centre commercial en lieu et place du stade Assane Diouf qui était une propriété de la Commune de Dakar avant d’être reversé, par une délibération souveraine du Conseil municipal, dans le domaine public de l’Etat.
Les populations (particulièrement les jeunes) des zones polarisées par ledit stade se sont levées pour s’opposer à ce projet. Les raisons avancées font béton (passé glorieux du stade, unique structure sportive pour plusieurs milliers de jeunes de la Médina, de Reubess, de Gorée, etc.). Des voix beaucoup plus autorisées que la mienne (celle de Monsieur Lamine Diack qui est un enfant de Reubess en particulier) se sont déjà clairement exprimées. J’ose espérer que les autorités de l’Etat prendront en compte les récriminations des populations qu’elles sont sensées servir.
Après la conférence publique organisée par ceux qui veulent sauver le stade et certains propos qui y ont été tenus à juste raison par mon marabout Thierno Habibou Mountaga Tall et rapportés par la presse, j’ai eu peur pour mon pays et mon peuple. Cette peur s’explique par le fait que quelle que part, on ne sait pas que les équilibres au sein de la nation sénégalaise sont encore très précaires. Nous n’avons pas encore une nation forte, une nation soudée même si ses illustres bâtisseurs (Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor) lui ont donné un hymne, un sceau et un drapeau. Après 50 ans d’indépendance, nous continuons toujours à être des musulmans et des chrétiens ; des tidianes, des mourides, des khadres et des layènes, etc. ; des wolofs, des toucouleurs, des sérères, des diolas, des soninkés, etc. ; des ‘geers’ et des ‘gnégnos’. C’est tellement vrai qu’après chaque formation d’un gouvernement, on entend des voix s’élever par ci par là pour se plaindre de la non considération de telle religion, de telle confrérie, de telle ethnie ou de telle classe sociale. Jusqu’en 2000, ceux qui avaient en charge la gestion de l’Etat ont toujours tenu compte des équilibres si nécessaires à l’édification de la Nation. Depuis un certain temps, tous les efforts consentis pendant 50 ans sont en train de fondre comme beurre au soleil. N’a-t-on pas vu deux honorables députés se crêper les chignons, chacune disant que son sang était plus riche en hémoglobine royale ? N’a-t-on pas entendu un autre honorable député parler de journalistes pular, sérère, bassari, koniaki et autres ? Dans le pays du pular Mamadou Dia, du sérère Senghor et du wolof Lamine Guèye, c’est tout simplement terrifiant ! Lorsque mon marabout Thierno Habibou Mountaga Tall déclare que ‘Personne n’oserait faire à Touba ou Tivavouane ce qu’on veut faire à côté du mausolée de Thierno Seydou Nourou ; c’est peut-être parce que les toucouleurs ne sont pas nombreux à Dakar’, j’ai applaudi des deux mains même si la deuxième partie de la phrase m’a donné la chair de poule. J’ai applaudi car Thierno Seydou Nourou Tall, petit fils de Oumar Foutiyou Tall qui a introduit la tarikha tidiane au Sénégal et dans toute l’Afrique de l’ouest, Thierno Seydi Nourou Tall qui, à côté de Dia et Senghor, a négocié avec De Gaulle l’indépendance du Sénégal dans la paix et la concorde des cœurs, Thierno Seydou Nourou Tall qui, au moment de l’éclatement de la fédération du Mali, s’était farouchement opposé à ses parents maliens au profit de Senghor et du Sénégal, ce serviteur de Dieu et de la Oumah islamique ne mérite pas de reposer à côté d’un centre commercial porta-t-il le nom de ‘Kawsara’ c’est-à-dire l’abondance. A quelle que religion, tarikha, ethnie ou classe sociale qu’il appartienne, tout guide religieux, tout citoyen sénégalais devraient condamner fermement le projet de souillure du mausolée de Thierno Seydou Nourou Tall. Qu’une statue d’obédience franc-maçonnique surplombe ledit mausolée est déjà suffisamment grave et choquant ; qu’un centre commercial le jouxte est tout simplement inadmissible.
La deuxième partie de la déclaration de mon marabout Thierno Habibou Tall (‘…. c’est parce que les toucouleurs ne sont pas nombreux à Dakar’) m’a donné la chair de poule car elle m’a replongé dans les propos malheureux de ce député irresponsable qui a classé les journalistes sénégalais en pular, sérère, koniaki, wolof, etc. Thierno a certes raison. Toutefois son humble talibé que je suis souhaiterait le voir parler du Sénégal et du peuple sénégalais comme le faisaient ses illustres grands parents et parents. C’est notre seule voix de salut. D’autre, point.
CAMBRIOLAGE DU GREFFE DE PIKINE La mémoire des entreprise se volatilise
Article Par LA REDACTION,
Paru le Vendredi 20 Fév 2009
Cambriolage
Décidément, c’est le temps des cambriolages. Après Ségura du Fmi, dont le domicile a été visité par des cambrioleurs professionnels (sans doute pour lui envoyer un signal), c’est le Greffe de Pikine qui reçoit ces visiteurs indésirables. Les cambrioleurs qui, selon la Police, ne sont pas de simples brigands, se sont invités dans les locaux du Greffe de Pikine, dans la nuit du mercredi au jeudi, pour ramasser tous les ordinateurs qui s’y trouvaient.
Cambriolage (bis)
Ce cambriolage qui peut paraître anodin, est pourtant lourd de conséquences. En effet, c’est dans ces ordinateurs que sont stockés tous les registres de déclarations de sociétés. En clair, c’est toute la mémoire de l’état –civil qui se volatilise. Alors que sa reconstitution est un travail titanesque qui forcément, va nécessiter au moins un an de travail avec des moyens humains et financiers colossaux. C’est dire que la Dic qui gère cette affaire, a une grosse épine dans le pied.
Audience en vue
Une autre audience entre le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy et Karim Wade est en vue. Nos satellites qui nous ont signalé la présence du fils de Gorgui à Paris, nous soufflent en même temps que les tractations sont en train d’être menées pour faire se rencontrer les deux hommes. Nos satellites sont même formels : Karim et Sarzo font tailler bavette.
Audience en vue (bis)
Il faut dire que depuis quelque temps, Karim a réussi à mailler l’Elysée.On ne sait d’ailleurs par quel micmac puisqu’il n y a guère longtemps, Sarkozy rechignait à voir le fils de Wade en peinture. Visiblement la donne a changé. Nos satellites nous disent d’ailleurs que les relations entre Karim et Sarko sont aujourd’hui bien meilleures que celles qui existent entre Gorgui et le chef de l’Etat français. Allez maintenant savoir pourquoi !
LE QUOTIDIEN :
Pour la relance de l’unité de la Gauche.
Certains parmi ceux qui haïssent Idrissa Seck devraient voir en lui leur mauvaise conscience. Toujours au service de sa famille politique, se servant des autres familles pour mieux diviser et divertir le peuple, pour mieux consolider et perpétuer le règne de sa famille politique. Toujours conseillant les uns et travaillant aux retrouvailles de la famille libérale écartelée. La prison, la déchéance, les brimades, les susceptibilités, la disgrâce, …rien ne vient à bout de ce saumon libéral qui revient toujours dans les eaux douces de la famille libérale. Traître pour les autres familles politiques mais jamais traître à sa famille.
Confusion entre stratégie et tactique
Il n’y a rien de plus frustrant que de constater que l’histoire de notre famille politique, la Gauche, est une histoire de scissions, d’exclusions, de désunions. Les seules unités réalisées sont des unités au service des libéraux hier, des socialistes aujourd’hui. La Gauche, surtout depuis le «multipartisme intégral» des années 80, s’est empêtrée dans un soutien aux libéraux pour les porter et les consolider au pouvoir, puis aujourd’hui se fourvoie dans le soutien aux sociaux démocrates pour les faire revenir au pouvoir. Son slogan est : «Vous voulez prendre le pouvoir ? Venez on va vous y aider.» Ainsi Djibo et l’Urd ont eu leur gauche, Niasse également, le Ps l’a eu au pouvoir comme dans l’opposition. A qui le tour ? Macky ou Idy ? Faiseur de régime mais jamais régime soi-même, telle est la tragédie de la gauche sénégalaise
Le point culminant de cet échec est qu’aujourd’hui, sous prétexte de lutter contre la dévolution monarchique et dynastique du pouvoir, la gauche risque d’être écartelée entre Macky, le Fss (Tanor et le Ps, Niasse et l’Afp) et peut être même Idy, etc.
Sans rejeter la nécessité d’un front démocratique et populaire le plus large possible pour stopper le délire d’hérédité autocratique du président actuel, faut-il oublier que toutes les différences que les uns et les autres trouveront du point de vue des formes de pouvoir entre les libéraux et les sociaux libéraux ne gommeront pas l’essentiel, c’est-à-dire le contenu semi colonial identique de leur pouvoir. L’ancien et l’actuel pouvoir ont un seul et unique programme : appliquer les diktats libéraux du Fmi et de la Bm.
Ce qui était présenté comme une divergence tactique bénigne et passagère s’est révélée être une divergence stratégique. Soutenir pendant plus d’une décennie le Pds avant de le porter au pouvoir ne relevait pas de la tactique. Après une telle expérience, revenir soutenir ensuite les socialistes pendant une décennie (d’ici 2012) ne relèvera toujours pas de la tactique. Certains d’entre nous, au soir de leur vie constateront que la plus grande partie de leur vie a été donnée aux libéraux et sociaux libéraux.
Il est vrai que la gauche sénégalaise a connu des périodes qui, comparativement à celles maigres d’aujourd’hui peuvent être qualifiées de fastes ou de grasses. Il est vrai que les militants de la Gauche ont, par leurs luttes et leurs sacrifices, été à l’origine de toutes les conquêtes démocratiques et sociales dans ce pays. Malgré cette période, pour laquelle nous serions prêts à tout donner pour la revoir, le bilan de la gauche sénégalaise est celui d’un échec objectif dont les illustrations électorales sont d’avoir porté Wade au pouvoir en lieu et place d’un candidat de gauche, d’être arrivée cinquième aux dernières élections présidentielles de 2007, de disserter sur les formes (tel est meilleur que l’autre) des pouvoirs de Idy, Macky, Wade pour ceux d’entre nous qui se sont entichés des libéraux et de palabrer sur les formes (tel est pire que l’autre) des pouvoirs de Tanor et de Niasse pour ceux d’entre nous qui se sont amourachés des socialistes.
Sommes-nous franchement impotents, incompétents et incapables au point de confondre tactique et stratégie, front démocratique tactique le plus large possible contre les atteintes liberticides du pouvoir et unité d’action stratégique pour unifier dans un seul parti national toutes les forces et éléments de Gauche du pays ?
La gauche a perdu par abandon du domicile familial, par apatridie politique
Le Pai préférait soutenir le Ps plutôt que de se retrouver avec les organisations issues de son flanc. Aj préfère se faire harakiri au pouvoir. Le Pit et la Ld reprennent pour les Socialistes ce qu’ils ont expérimenté avec les Libéraux en jurant qu’on ne les y reprendra plus jamais.
En effet, les armées défaites sont à bonne école. Mais la question est de savoir de quelle école avons-nous assimilé les enseignements ? De l’école des «tactiques-stratégies» qui font de la Gauche une force d’appoint au service des autres familles politiques comme centre de gravité ou de celle des ‘tactiques-stratégies’ centrées sur la construction de notre famille politique sans sectarisme vis à vis de nos devoirs démocratiques ? Etre à bonne école de l’échec du soutien des libéraux n’édifiera pas à la construction et à l’hégémonie de notre famille politique. A moins qu’elle permette de comprendre que l’hégémonie acceptée des libéraux par la Gauche nous a fragilisés, éparpillés, désunis. Et avec nous, le peuple s’est retrouvé sans défense.
Méditer individuellement, mais surtout collectivement, la débâcle-faillite de notre famille politique depuis cinquante ans (âge du Manifeste du Pai) afin de frayer la voie à la construction d’une force hégémonique de gauche nous semble fondamental et prioritaire. Quelques soient les calculs qui sont à la base de la grande erreur de la majorité de la gauche sénégalaise à la fin du 20e siècle, les libéraux socialistes ne sont pas dupes, calculent et manœuvrent aussi comme l’ont fait hier les libéraux. De plus, les Socialistes aussi ont été à la bonne école de la perte du pouvoir.
Pour savoir laquelle parmi leurs différentes fractions dirigera, les classes possédantes et les partis qui expriment leurs intérêts ont, malgré leurs querelles intestines et violentes (Wade, Idy, Macky…) et leurs rivalités (Tanor, Niasse…), une stratégie unifiée contre les masses ouvrières, paysannes et populaires et contre les partis qui expriment les intérêts de ces dernières : le bipolarisme politique.
C’est pourquoi, le choc des ambitions personnelles et/ou sectaires est un non-débat dans la gauche. Pourquoi les libéraux seraient plus intelligents que nous ? Il n’est pas interdit à un homme de gauche d’avoir des ambitions. Mais quand celles-ci doivent être l’autel sur lequel valeurs et unité de la gauche sont sacrifiées, elles deviennent malsaines. Qui peut le plus, peut en principe le moins. Qui peut accepter d’être ministre, Pca … avec Wade comme président pouvait accepter la même chose quand Aj était électoralement la plus forte hier ou avec la Ld aujourd’hui. Surtout, si le moins se conjugue avec unité de la gauche au service des populations et préservation de l’indépendance stratégique de la Gauche.
Quelle est la stratégie unifiée de la gauche contre les impérialistes et les classes et partis qui expriment leurs intérêts ? Serait-ce la Ca 2000, le Fal, la Cap 21, le Front Siggil Sénégaal, Bennoo, la stratégie unifiée de la gauche sénégalaise au service du peuple ? Pour ne citer que les dernières mésalliances de la gauche.
On se souvient, sur la base de nos 15 ans de militantisme dans notre courant anti impérialiste, après une tradition de boycott en 83 et en 88, d’avoir soutenu en 1993, lors des présidentielles, le candidat Aj sans illusion ; en 1998, lors des législatives, d’avoir cherché sans succès une alliance avec l’Udf ; en 2000, lors des présidentielles, d’avoir soutenu la candidature de Mademba Sock à l’époque dirigeant syndical combatif contre la privatisation de la Senelec ; en 2007, lors des présidentielles, d’avoir Bathily comme candidat ; la même année, lors des législatives, d’avoir raté une alliance avec le Rta-S ; en 2008 d’avoir assisté, avec un grand regret, à un report, à l’occasion des municipales, de l’opportunité de marquer électoralement par une alliance (Udf, Yaw, Mpc, Ferñent) la nième volonté, que nous espérons la bonne, de l’unité de la gauche. C’est dire donc que notre courant politique, qui a déclaré fondamentalement à sa naissance vouloir participer à frayer la voie à l’Alternative Populaire indépendante des libéraux et des sociaux démocrates, est stratégiquement ancré dans l’objectif de l’édification de l’unité de la gauche.
Nos implications dans le combat électoral sont aussi au service de notre cause de tous les jours : l’unification de notre famille politique. Quelques soient les difficultés nous tiendrons bon. Les tentatives de discrédit et les moqueries (parti cabine téléphonique, marches et sit-in squelettiques, candidature de Sock en 2000), les faibles scores électoraux (dernier en 2000, en 2002 et en 2007) que nous obtenons seuls quand notre famille de Gauche est préoccupée ailleurs, nos solitudes imposées par nos frères et sœurs, les multiples échecs -chaque fois on se dit que c’est la bonne- des multiples initiatives dans ce sens, les comportements de nos sœurs et frères politiques qui frisent parfois la condescendance, préférant être aux petits soins avec les libéraux ou les sociaux démocrates plutôt qu’avec les membres de leur propre famille politique, etc. -attitudes venant de membres de notre famille- n’y feront rien.
Alors les libéraux et les sociaux démocrates peuvent continuer à ricaner. Leurs quolibets ne nous empêcheront pas de travailler à l’essentiel : les retrouvailles des membres de notre famille politique, la Gauche anti-impérialiste. Même si pour cela nous serons affublés de l’étiquette de Sisyphe de la gauche, nous serons toujours à l’ouvrage. L’impossible unité de fait -pour le moment- de ceux qui se réclament de la gauche en une entité qui refuse la domination des autres familles politiques n’a jamais été, pour nous, un prétexte à se jeter dans les bras des autres. Et ne le sera jamais. Notre optimisme révolutionnaire nous dit qu’un jour, avec d’autres Sisyphe, nous réussirons à briser la malédiction.
Après la phase d’effondrement par émiettement, travaillons à la refondation de la Gauche par regroupement
Il nous faudra échanger sur les causes et leçons de l’effondrement par émiettement de la gauche sénégalaise. Il nous faudra apprécier l’impact des révisionnismes, réformismes locaux liés aux révisionnismes, aux réformismes internationaux, de l’affairisme, du carriérisme, de l’absence de formation, de la faiblesse idéologique, des infiltrations, de la subjectivité, des manipulations, des illusions, de la non prise en compte des rapports de force et de la répression sur notre famille politique : la Gauche révolutionnaire éparpillée issue du Pai.
En attendant ce travail nécessaire, la relance de l’unité de la gauche passe par la lutte contre deux extrêmes. Le premier est la «sectification» ou l’agoraphobie politique, séquelle que certains d’entre nous traînent depuis les périodes de clandestinité. En effet, travaillons pour la mise sur pied d’un cadre ouvert, large, mais que la claustrophobie politique ne devienne pas également un prétexte à ranger l’étendard de la gauche sous le boisseau. Le deuxième est l’idée répandue notamment chez beaucoup de nos aînés politiques qu’ils n’ont pas le temps de reprendre quelque chose avec de petites organisations. Quand une initiative naît, tout le monde envoie des émissaires. Quand c’est «petit», on fait acte de présence, et on repart vite en courant en se disant qu’on n’a ni les forces ni le temps pour «ça !». La situation du pays est telle qu’aujourd’hui, aucune initiative ne doit être sous-estimée. Et quand on voit le nombre de belles occasions que nous n’avons pas transformées, nous risquons de finir comme le Héron de la fable. Puissent les masses ouvrières et populaires ne pas avoir à en payer le prix autrement plus cher que ce qu’elles ont déjà enduré !
C’est peut être l’une des raisons de l’attirance pour des cadres beaucoup plus grand comme le Fss. L’idée selon laquelle on y va même minoritaire pour défendre les valeurs de gauche avec le Ps et l’Afp, comme on l’avait fait dans la Ca 2000 avec les libéraux, sans tenir compte du rapport des forces, relève de l’aventurisme. Le Pai en son temps avait soutenu le régime de Diouf, sans tenir compte du rapport des forces qu’il pouvait imposer au régime dans le gouvernement comme dans la rue, avec la promesse, faite par le Ps, de respecter 12 points. La Ca 2000 avait son programme. On sait ce que Diouf, le Ps et Wade, le Pds en ont fait. Sommes-nous condamnés à expérimenter éternellement sans alternative ce que Niasse, Tanor, Macky ou Idy feront d’autres exigences puérilement posées par des partis de gauche comme base de leur mésalliance ?
C’est pourquoi, encore une fois, nous soutenons, de toutes nos forces, l’initiative pour la Relance de l’unité de la gauche comme axe stratégique fondamental.
Puissions-nous, nous jeunes générations de militants révolutionnaires, être témoins d’un sursaut d’orgueil et d’honneur de nos aînés, particulièrement de nos doyens qui ont été et sont toujours au Pai, à Aj, au Pit, à la Ld, au Rta-S, à Yoonu Askan Wi, au Mpc, à l’Udf, à l’Ordc, ainsi qu’à Ferñent, ou qui sont inorganisés et qui éprouvent toujours un pincement au cœur en voyant ce qu’il est advenu de la gauche et veulent toujours servir la cause de la Gauche ouvrière anti-impérialiste.
Puissions-nous, nous jeunes générations de militants révolutionnaires, trouver en nous-mêmes et en nos aînés la force de retourner vers le futur pour notre peuple, le Sénégal, l’Afrique et le monde. Puisse 2009 frayer la voie à une unité de la gauche révolutionnaire anti-impérialiste au service des masses ouvrières et populaires.
Guy Marius SAGNA - Membre du Secrétariat politique de Ferñent / M.T.P-S /guymarius_sagna@yahoo.fr
SUD QUOTIDIEN :
LA CENA ET L’OPPOSTION S’ENGAGENT A GARANTIR LA SINCERITE DES ELECTIONS Alliance sacrée contre la fraude
par Bacary Domingo MANE | SUD QUOTIDIEN , vendredi 20 février 2009
Alliance sacrée contre la fraude ! La Commission électorale nationale autonome (Cena) et la Coalition Benno Siggil Senegaal vont travailler ensemble pour garantir la sincérité des élections locales. La Cena va plus loin en décidant de mettre en place des points de contacts « qui peuvent être actionnés par l’ensemble des formations politiques chaque fois que de besoin pour agir avec célérité dans le sens de contenir toute velléité de viol de la loi électorale ». Le barrage anti-fraude se renforce, gare aux fraudeurs !
La Commission électorale nationale autonome (Cena) et la Coalition Benno Siggil Senegaal ont décidé, à l’issue de leur rencontre de mercredi 18 février, « d’œuvrer à garantir la sincérité des élections régionales, municipales et rurales du 22 mars 2009 par une application stricte de la loi électorale », renseigne un communiqué de l’instance de contrôle et de supervision des élections. Elle s’est engagée à mettre en place « des points de contact qui peuvent être actionnés par l’ensemble des formations politiques chaque fois que de besoin pour agir avec célérité dans le sens de contenir toute velléité de viol de la loi électorale ».
En effet, au cours de cette rencontre qui s’est tenue au siège de la Cena et qui « s’inscrivait dans le cadre des consultations régulières entre la CENA et les partis politiques tel que prévu par l’article L.18 du Code électoral », l’instance de contrôle et de supervision des élections a expliqué dans ses grandes lignes en quoi consiste son travail et fait observer que leur institution communiquait régulièrement sur ses activités. Les membres de la CENA ont ainsi réaffirmé leur ferme volonté de toujours « faire respecter la loi électorale de manière à assurer la régularité, la transparence, la sincérité des scrutins en garantissant aux électeurs, ainsi qu’aux candidats en présence, le libre exercice de leurs droits ». Un riche débat empreint de franchise et de respect mutuel s’est instauré, renseigne le communiqué, au cours duquel les membres du front Bennoo Siggil Senegaal ont fait un certain nombre d’observations sur les prérogatives de la CENA, sa communication et sa réactivité.
La Coalition Benno Siggil Senegaal a préparé un document où elle a listé les différentes préoccupations des partis membres, « allant des missions et prérogatives de la CENA au dépôt des listes de candidats en vue des élections locales en passant par les mesures préconisées pour améliorer le système électoral, l’utilisation du spray à la place de l’encre indélébile, la gestion des contentieux électoraux, etc ».
Les membres de la CENA pour leur part, ont apporté les réponses appropriées à certaines questions ou observations précises formulées par leurs interlocuteurs. « Concernant les autres points contenus dans la note présentée, la CENA s’est engagée à les examiner en profondeur au cours d’une prochaine Assemblée générale afin d’y répondre par écrit et avec la plus grande célérité », indique la même source.
Précisons que la délégation de la CENA était conduite par son Président, M. Moustapha Touré, tandis que celle du BSS, forte de 26 membres et dirigée M. Abdoulaye Bathily, Secrétaire général de la Ligue démocratique, comprenait plusieurs leaders de parti ainsi que des membres du Comité électoral national de cette structure.
La rencontre s’est tenue de 10h45 à 13h45
WALF FADJRI :
Pharmacie nationale d'approvisionnement - Structures de santé : Les ‘mauvaises molécules’ qui minent les relations
Ruptures de stock, péremption des médicaments et créances non payées constituent les ‘mauvaises molécules’ qui minent le bouquet des relations entre la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) et les établissements publics de santé. C’est le constat fait hier lors de la Journée de formation organisée par la Pna en collaboration avec les laboratoires Dimenter et Eticon sur les fils de suture.
Face à la Pharmacie nationale d’approvisionnement, les établissements de santé publics agitent les questions portant sur les ruptures de stock et la péremption des médicaments. Mais le volet ‘créances’ dues et non payées n’est jamais abordé. Pourquoi ? Parce que les structures sanitaires doivent ‘beaucoup’ d’argent à la Pna. Combien ? Les responsables de la Pharmacie nationale d’approvisionnement restent avares en chiffres. ‘Je n’ai pas en tête le montant de la dette que les établissements publics de santé doivent à la Pna’, lance Mamadou Diouf Guèye, responsable de la Division commerciale, marketing et communication de la Pna. Et d’ajouter : ‘Au niveau de la Pna, nous disposons d’organigramme qui soutient l’activité avec deux entités que sont le service administratif et financier et l’agence comptable qui gère le volet créance-clients. Ce dernier est mieux habilité à avancer des chiffres sur les créances de la Pna’.
Malgré cette fuite en avant de Mamadou Guèye Diouf, une chose est claire : ‘Les hôpitaux doivent beaucoup d’argent à la Pna.’ Pour autant, celle-ci réaffirme sa volonté de collaborer avec les hôpitaux. Le médicament étant au début et la fin du système de santé, la Pna occupe un maillon essentiel de la pyramide sanitaire. ‘Même si les hôpitaux nous doivent de l’argent, l’important est de réfléchir sur les différents types de vente permettant à toutes les parties d’en tirer profit’, avance le responsable de la Division marketing et commercial. Pour cela, elle propose une batterie de conventions avec les structures de santé, allant dans le sens de mieux gérer les créances. Parmi ces conventions, on peut citer une ‘mixte’ qui consiste à faire en sorte qu’au niveau des structures sanitaires, une séparation des comptes soit réalisée. D’une part, un compte pour les médicaments destinés à la vente et d’autre part, un compte des molécules destinées à la consommation en interne. Selon les responsables de la Pna, ce concept est en train d’être expérimenté dans certaines régions.
Une autre convention se propose de réfléchir sur ce qui permettrait aux structures de santé de disposer de lignes de crédit. A chaque fois qu’elles épuisent cette ligne de crédit, elles payent pour disposer d’une autre. A ce jeu, les établissements de santé publics pourront disposer de médicaments en permanence.
Une ‘convention hivernage’ est également mise en place. Pendant cette période où une forte demande de molécules est constatée, les structures pourront, avec cette convention, disposer de lignes de crédit uniquement pour cette période et payer après utilisation de ces lignes de crédit. Mais, invitent les responsables de la Pna, les hôpitaux doivent respecter les termes de ces conventions signées pour avoir un système de santé efficace.
La Pna compte également apporter des palliatifs à d’autres inquiétudes soulevées par les établissements publics de santé lors de cette rencontre. Il s’agit des péremptions et des ruptures de médicaments. ‘Quand on gère des stocks, il faut juguler afin de faire l’équilibre entre les ruptures et les péremptions’, relève Mamadou Diouf Guèye, soulignant la volonté de la Pna à minimiser les péremptions.
Pour le Docteur Ndèye Fatou Ndiaye Diaw, chef du service commercial et marketing de la Pna, ces rencontres périodiques entre la Pna et les établissements publics de santé constituent des moments privilégiés d’échanges.Il s’agit pour la Pna de s’aligner sur les besoins des hôpitaux au grand bénéfice des patients.
Issa NIANG
Organisations des locales : La Cena s’engage à faire respecter la loi électorale
Les élections locales de mars prochain pourraient se tenir dans le calme et la transparence. Si l’on se fie au communiqué du Cena, les récriminations de l’opposition semblent être prises en compte par l’organe de supervision des élections.
Les critiques de l’opposition, regroupée au sein de la coalition Bennoo Siggil Senegaal, semblent avoir eu un écho favorable au niveau de la Cena. Suite à leur rencontre d’hier avec l’opposition, la structure de contrôle des élections a sorti un communiqué dans lequel elle s’est engagée à faire respecter la loi électorale en perspective des locales prévues pour le 22 mars prochain. ‘Après avoir décrit leur travail dans ses grandes lignes et fait observer que leur institution communiquait régulièrement sur ses activités, les membres de la Cena ont réaffirmé leur ferme volonté de toujours faire respecter la loi électorale de manière à assurer la régularité, la transparence, la sincérité des scrutins en garantissant aux électeurs, ainsi qu’aux candidats en présence, le libre exercice de leurs droits’, indique le communiqué de l’organe de supervision des élections, qui ajoute que cette rencontre riche en débats a été empreinte de franchise et de respect mutuel. ‘En conclusion, ajoutent les membres de la Cena, les deux parties sont convenues d’œuvrer à garantir la sincérité des élections régionales, municipales et rurales du 22 mars 2009 par une application stricte de la loi électorale’. Pour ce faire, l’organe dirigé par Moustapha Touré s'est engagée à mettre en place des points de contact qui peuvent être actionnés par l'ensemble des formations politiques chaque fois que de besoin pour ‘agir avec célérité’ dans le sens de contenir toute velléité de viol de la loi électorale.
Ainsi, concernant les questions soulevées par la délégation des membres du front Bennoo Siggil Senegaal conduite par Abdoulaye Bathily, secrétaire général de la Ld, par exemple sur les prérogatives de la Cena, sa communication et sa réactivité, ses missions et prérogatives, le dépôt des listes de candidats en vue des élections locales en passant par les mesures préconisées pour améliorer le système électoral, l’utilisation du spray à la place de l’encre indélébile, la gestion des contentieux électoraux, etc les membres de la Cena ont apporté les ‘réponses appropriées’ à certaines questions ou observations précises formulées par leurs interlocuteurs. Et s’agissant des autres points contenus dans la note présentée, la Cena, note le document, s’est engagée à les examiner en profondeur au cours d’une prochaine assemblée générale afin d’y répondre par écrit et avec la plus grande célérité. Si tous les partis politiques respectent les textes qui régissent le code électoral, les élections locales pourront se dérouler dans le calme, conclut l’organe de supervision.
Charles Gaiky DIENE