via une Assemblée monocolore
+ Rubrique Contributions
Une assemblée nationale monocolore pour propulser Karim Wade à la magistrature suprême
Lors des élections présidentielles, Idy, avec son tout jeune parti, a engrangé plus de 15 % des suffrages soit environ 510 000 voix. Cela a fait vibrer d’inquiétude certains de ses détracteurs qui pensaient qu’il n’aurait pas 1 % des suffrages. Wade avec le Pds ne l’a jamais eu avant l’arrivée d'Idrissa Seck comme directeur de campagne et idéologue du parti libéral.
Dès lors, la consolidation des acquis devait être le second plan d’action de Rewmi par une participation effective aux élections législatives pour une confirmation de l’adhésion des Sénégalais à la révolution orange. Rewmi aurait pu gagner au moins 20 sièges à l’Assemblée nationale. C’est possible puisque la feuille de route qu'Idy aurait pu donner à ses militants, était de leur demander que chacun convainc deux Sénégalais à voter pour lui aux élections législatives. Il aurait capitalisé 510 000 voix fois trois, soit 1 530 000 voix. Ce travail fait, la porte du palais lui serait mathématiquement ouverte en 2012.
A quoi le document ‘A l’écoute des Sénégalais’ produit par certains cabinets de consultance a servi au maire de Thiès ? Si Idy avait bien lu et exploité le parchemin, il aurait compris que les Sénégalais l’attendaient à l’Assemblée nationale pour la prise en charge de leurs préoccupations et de leurs revendications. Les populations attendront-elles encore cinq ans ?
La politique a horreur du vide et Idy laisse le terrain à ses adversaires en boycottant les législatives et en s’exilant en Europe. Le combat se passe au Sénégal et nulle part ailleurs. Le boycott actif est déjà un combat perdu d’avance. Et la participation de 2 000 000 d’électeurs annoncée par Macky Sall sera largement dépassée, car disposant de tous les outils leur permettant de frauder à grande échelle. Wade s’est entouré des anciens vautours du Ps, spécialistes en fraude électorale (...)
L’emprise que le maire de Thiès avait sur sa base, très essoufflée, se desserre inexorablement! Les trois sièges parlementaires de la commune vont tomber dans le panier du Pds. Les quelques conseillers de la République, les futurs sénateurs, ministres et directeurs de sociétés, en appoint, auront toute la latitude d’acheter les consciences. Une majorité bleue écrasante est inévitable, car les moyens de compétition pour la conquête du parlement sont disproportionnés. Le Pds a le pouvoir, l’argent, plus de 10 000 véhicules alors que ses adversaires n’ont ni moyens de transport, ni argent et encore moins les moyens d’Etat.
La relève de Wade se fera alors sans heurt si Karim est pressenti pour le ‘dauphinat’. Une Assemblée nationale monocorde et monocolore sera l’instrument politique et institutionnel pour modifier la Constitution et faire passer des projets de loi qui vont préparer la relève. Le travail peut être facile et l’opposition minoritaire et insignifiante n'y verra que du feu puisqu'éloignée de l’hémicycle et n’ayant aucune arme de contrôle sur le travail des parlementaires pour une durée de cinq ans. La société civile et les organisations non gouvernementales crieront au scandale, mais leurs récriminations trouveront un écho imperceptible dans le néant.
En présentant son fils comme quelqu’un qui a les mains propres, Wade le plébiscite à la magistrature suprême. Le slogan ‘la génération du concret’ est un ballon de sonde qui vise à polir, astiquer, à écurer et à tailler sur mesure les futures responsabilités présidentielles de Rimka. Le schéma de présidents à la retraite remplacés par leurs fils est devenu une récurrence en Afrique. Et le Sénégal semble se mouvoir dans cette dynamique de monarchie machiavélique et despotique. Alors, Wade aura donné raison au fils d’emprunt qui, dit-il, ‘a des fixations sur Karim’. Qui veut noyer son chien l’accuse de rage et le vrai fils a atteint la maturation (...) Et au niveau international, le putsch institutionnel passera comme une lettre à la poste. En effet, Wade est soutenu par les grands bandits de ce monde (...) Pour dire que le Front Siggil Sénégal, opposition significative morte, perd son temps en parcourant les ambassades, toujours KO après l’upercut que Wade leur a administré lors des élections présidentielles. Seul un travail de terrain proposé par la responsable des femmes Mme Aminata Ndiaye peut aider à la sensibilisation des populations sur le choix du boycott, par le porte à porte, l’investissement des marchés, des gares et des zones de concentration de populations et non faire le pied de grue de midi à quatorze heures devant les stations radios pour d’interminables communiqués et déclarations.
Aminata Ndiaye interpelle le directoire de Rewmi de couper court aux déclarations de Modou Diagne Fada, tête de liste de Waar Wi qui est en train de faire une politique de charme à l’attention des militants de Rewmi. Fada ne peut pas faire du nom d'Idrissa Seck un fonds de commerce puisqu’il est avec Abdoulaye Wade et a reçu la bagatelle somme de 50 millions durant les élections présidentielles. Les militants de Rewmi sont priés de ne pas se laisser divertir par Modou Diagne Fada parce que la consigne du maire de Thiès est le boycott actif.
Ousseynou Massèrigne GUEYE Rewmi/Thiès