Pour une école de qualité
DE LA RESPONSABILITE DE L’ETAT, DE L’ENSEIGNANT ET DES PARENTS D’ELEVES Pour une école de qualité
Article Par Amsatou Lô, Directeur de l’école primaire Cheikh Demba ,
Paru le Vendredi 27 Nov 2009
Mes chers compatriotes
Je reviens encore sous le manteau de l’éducateur vous entretenir d’un cas qui concerne la vie de tout un peuple, pour ne pas dire l’humanité. Il s’agit de l’école surtout sénégalaise.
D’abord que signifie l’école ? Selon le dictionnaire universel, c’est un établissement où l’on dispense un enseignement collectif de connaissance générale ou de connaissance particulière nécessaire à l’exercice d’un métier, d’une profession ou à la pratique d’un art. Donc l’école est un lieu de savoir et du savoir faire qui dispense cet enseignement ? Les enseignants sur qui s’applique cet enseignement ? Les écoliers, élèves.
D’où viennent-ils ? De chez leurs parents. Qui organise et définit cet enseignement ? L’Etat par le truchement d’un ministère de l’enseignement préscolaire, de l’enseignement élémentaire et moyen secondaire. Par l’affirmatif, nous répondons avec force que pour développer une école de qualité les responsabilités suivantes sont impliquées : l’Etat, les enseignants, les parents d’élèves et les élèves.
N’oublions pas que la crise mondiale affecte tous les tissus sociaux. Et comme le disait Pierre RABHI dans sa préface de juin 97 (dans le livre de Pierre GEVAERT) «ce qui caractérise les crises profondes, c’est en même temps que nous les traversons, elles nous traversent. C'est-à-dire qu’elles affectent l’intimité de notre être et nous obligent à aller au-delà du questionnement facile sur le pourquoi et le comment, pour nous interroger sur le sens de la vie dans sa totalité. L’intelligence et le cœur peuvent encore s’allier pour ouvrir de nouvelles voies.
De la part de l’Etat
L’Etat définit les principes de finalité de l’éducation. Il doit développer mettre en œuvre toute sorte de stratégies pour faire atteindre les objectifs généraux et spécifiques. L’Etat a le devoir de protéger toutes les composantes de l’école – enseignant – élèves.
Il doit développer un environnement sain naturellement afin de placer l’enseignant dans les conditions normales de réussite. L’enseignant doit être à l’abri des besoins. On ne peut pas transmettre le savoir selon l’art et la dextérité quand on est confronté à un problème de sac riz finissant une facture non payée, d’un enfant malade.
L’Etat injecte 40% du budget au niveau de l’éducation. Mais ce qu’il perd du sommet à la base est énorme. Une enquête s’avère nécessaire pour retrouver les dividendes perdus et qu’on devrait sentir dans le sac de l’écolier. L’Etat doit former des enseignants de qualité (le Ministre Kalidou dans le sillage nous l’encourageons). Les grandes vacances doivent servir de remparts pour compléter la formation des enseignants (directeur y compris). Le mois de Septembre suffirait.
Le PEDEF est-il compris ? A-t-il été bien assimilé dans ses phases déjà exécutées (accès, qualité) ? Par endroit oui ? Cependant, pourquoi le taux d’échec est toujours alarmant.
L’Etat doit éviter à ce que certaines réformes ne profitent qu’à certains groupes très organisés, au détriment de la majorité des enseignants qui sont les vrais bâtisseurs d’une école de qualité
L’Etat doit armer, appuyer, renforcer un type de directeurs dont le rôle est de fournir toutes les informations nécessaires à l’enseignant tous les plans. Il doit devenir le vrai maillon de l’éducation.
L’Etat doit accompagner les syndicats dans leurs missions revendicatives sans faire souffrir la cité. Les syndicats, herbes rampantes sur le corps de l’Etat, doivent accompagner celui-ci dans sa politique éducative par le biais d’un dialogue conscient, d’une négociation recherchée, approfondie et sincère en commençant par le respect des accords signés (nous saluons l’esprit d’ouverture du gouvernement qui a entamé l’application de certains accords. L’Etat doit agir d’une manière permanente pour des années scolaires calmes, sereines sans turbulences.
De la part de l’enseignant
L’enseignant est avant tout un patriote qui est investi d’une noble mission. Il a choisi ce métier par conviction. Il doit être conscient du rôle qu’il joue dans la société, c'est-à-dire transmettre le savoir, transformer positivement les comportements au bénéfice d’une société en pleine mutation. Répétons-le : la ponctualité, l’assiduité, la régularité déterminent la vie professionnelle ; d’ailleurs, il doit être le plus ponctuel des fonctionnaires. L’enseignant doit toujours s’élever et aller à la recherche du savoir et en se dotant d’une forte bibliothèque personnelle, il doit être en phase avec les innovations pédagogiques.
La maîtrise de l’outil informatique est primordiale. L’enseignant a le devoir de naviguer sur le Net en quête d’informations complémentaires utiles. L’enseignant est celui qui cultive chez l’enfant certaines valeurs comme l’éducation à la citoyenneté, les valeurs démocratiques et religieuses, le sens du patriotisme etc. Il est le point de mire de l’enfant, un modèle, une référence.P> L’éducation agit perpétuellement pour vaincre certains fléaux que représentent le viol et la pédophilie en milieu scolaire et dont les élèves sont victimes. J’en profite pour parler de la suppléance dans les écoles. Le suppléant supplée ; c’est-à-dire remplacer un absent (conformément aux textes en vigueur). Il s’agit en lieu et place du maître libéré jusqu'à son retour. Cela signifie que les programmes et les horaires doivent être respectés et appliqués.
Le suppléant participe à la vie de l’école. La suppléance n’est pas un cadre de repos où l’on entretient les composantes les plus nocives du laxisme et de la paresse.
Le ministre Kalidou Diallo avec son équipe est entrain de mettre sur pied un type de formation pouvant améliorer la qualité de la nouvelle génération d’enseignants. Chaque école doit établir une boîte à suggestion que les inspections Départementales de l’Education nationales exploitent avec les syndicats avant de faire remonter ces différentes idées vers le ministre. Il ne faut jamais oublier les CODEN (Collectif des Directeurs). Le théâtre participe à l’éclosion du génie créateur de l’enfant et consolide sa personnalité, donc chaque école peut créer une troupe théâtrale. En résumé, l’enseignant est un relais important de la société à bâtir. Réhabilitez-le.
De la part du parent d’élèves
L’enfant reçoit une éducation de base dans sa famille dont les premiers éléments sont le père et la mère. Mettre l’accent sur la différence entre l’enfant Africain et celui Européen. J’ose affirmer avec force que le parent a une grande responsabilité dans l’Education de l’enfant. Il a choisi librement le chemin de l’école pour parfaire et parachever l’éducation de l’enfant. Cependant, le parent n’assure plus le suivi de l’enfant à la maison. Aujourd’hui, le parent a démissionné vis-à-vis de ses engagements. Certains élèves pratiquent quotidiennement l’école buissonnière sans être inquiété. Le port vestimentaire des jeunes filles n’est plus revisité. Elle s’habille selon une mode importée, aliénante poussant les violeurs et les pédophiles à mieux programmer leurs méfaits avec aisance. Les enfants naviguent habilement dans le Net à la recherche d’images pornographiques ou autres. Les parents et leurs enfants suivent en même temps les films jugés nocifs et nuisibles. A la fin, on repose l’échec de l’enfant sur le dos de l’enseignant. En résumé, l’Etat a déjà fait des avancées en matière d’éducation – mieux que beaucoup de pays. Seulement, les dividendes ont été mal partagés. Ceux qui sont chargés de faire la répartition, d’une manière équitable, ont confisqué la part du lion ……au détriment des autres……
Depuis l’alternance 2000, le Président de la République a négocié beaucoup de milliards. A l’heure qu’il fait, on devait être à l’abri de beaucoup de besoins. A coté de villas somptueuses, je préfère des écoles réhabilitées ou nouvellement construites. Face à un train de vie exorbitant, mieux vaut installer la gratuité des fournitures scolaires pour les élèves. Devant des voitures luxuriantes, je choisis une visite médicale régulière des élèves et des enseignants (comme dans les années 1960- 65 - 1966….)
Aux temps coloniaux, l’enseignant était très respecté. Utilisons le rétroviseur de l’histoire pour bâtir une école de qualité.