- L’âge-- La santé -- Le Pds -- Bennoo
Candidature agitée à la présidentielle de 2012 : Wade et ses 4 oppositions
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Faute de trouver un candidat pour leur formation politique, les militants du Parti démocratique sénégalais (Pds) se sont rabattus encore sur Me Wade pour presque le supplier de briguer un troisième mandat. Une candidature qui rallumera inéluctablement la problématique de la limitation de l’âge du président de la République au Sénégal, mais aussi de sa santé.
Par Daouda GBAYA
Alors qu’ils n’ont même pas fini de cogiter sur la question de la refondation du Parti démocratique Sénégalais (Pds), voilà que les libéraux en agitent une autre : la candidature de Me Wade à l’élection présidentielle de 2012. Soucieux de l’avenir de leur parti qu’ils souhaiteraient maintenir au pouvoir «pendant 50 ans», plusieurs responsables du Pds invitent leur Secrétaire général national, Me Wade, à briguer à nouveau le suffrage des Sénégalais. Cette invite (sic !), si elle est acceptée, ne manquera pas de susciter des débats sur la constitutionalité d’une telle candidature, mais surtout par rapport à l’âge du président de la République. S’il est «juridiquement» admis que le chef de l’Etat peut se représenter aux joutes présidentielles de 2012, puisque «la Constitution a été modifiée pour instaurer un mandat de 5 ans (devenu 7 ans maintenant) et renouvelable une fois», les professionnelles du Droit, estiment qu’«il est indécent de parler candidature» dans le contexte actuel. «On peut attendre que tout soit réglé -le problème des inondations, des délestages-, qu’on soit à une meilleure posture pour procéder à ces spéculations», laisse entendre un constitutionnaliste ayant préféré garder l’anonymat. Un point de vue largement partagé par son collègue Ahmet Ndiaye, professeur en droit constitutionnel à l’Université Cheikh Anta Diop Dakar (Ucad). A son avis, le pouvoir fera mieux, ne serait ce que «par respect au Sénégalais», de s’occuper des «urgences sociales», tels que «les inondations, les problèmes d’électricité, d’embouteillages», plutôt que «d’agiter la suppression du deuxième tour ou s’aventurer dans des hypothétiques candidatures du président de la République» qui ne sont, à ses yeux, que des «épiphénomènes» visant à divertir.
obstacles majeurs
D’ailleurs, à propos de la candidature de Me Wade, le Pr. Ndiaye se veut catégorique : «Le président de la République ne sera pas candidat (à l’élection présidentielle) de 2012». La raison ? «Aujourd’hui, il m’est permis d’avancer, eu égard à un faisceau d’indices, que le président a quasiment tourné le dos à la gestion des affaires», avance le constitutionnaliste. Il en veut pour preuve l’aveu de Modou Diagne Fada sur les ondes de la radio en ligne Yolélé. Ce dernier y soutenait clairement que les libéraux n’ont plus de parti. A cela s’ajoutent la sortie au vitriol de Aminata Tall, et le départ de Macky Sall du Pds. Mais, aussi et surtout, il y a «les nominations, les (re)-nominations, les permutations, les changements sans effet, l’impréparation qui tourne autour du poste de vice-président de la République». Tout un faisceau d’indices qui montre que le Sénégal, «à défaut d’être un Etat brasseur de grand vent, est devenu un Etat brasseur de petit vent», tournant ainsi définitivement «une page de l’histoire».
Or, «si d’aventure, on ne règle pas le problème de l’âge du président de la République, le problème de sa santé, prévient le Pr, Ndiaye, nous allons vers des lendemains obscurs, lugubres, très sombres qui ne promeuvent pas une situation rassérénée dans le pays».
Invité en 2007 à l’émission Talk show animée par notre confrère de France 24, Ulysse Gosset, le président de la République, Me Wade, répondant à la question de l’administrateur du Groupe Avenir communication, (Gac), Madiambal Diagne, s’était pourtant engagé à publier son bulletin de santé. «Mais je peux le faire. Je peux le publier. Je peux même demander à ce qu’on fasse le choix du médecin, mais ensuite il ne faut pas contester», avait-il déclaré. «Je suis prêt avec ce monsieur-là (il s’agit de Madiambal Diagne : ndlr), qui est à la tête de l’opposition la plus hostile au président de la République, qui m’entend, on choisit, ou il choisit son médecin ou son hôpital, j’irai là-bas me faire examiner, mais alors après, qu’on ne me parle plus de ça pendant 10 ans ou pendant 15 ans», avait-il ajouté.
le quotidien