Incohérences institutionnelles
Taph2000@hotmail.com; elhmounir@hotmail.com;
Le Soleil : Vendredi 5 Juin 2009
GÉOPOLITIQUE DE LA MONDIALISATION : L’AFRIQUE NE DOIT COMPTER QUE SUR ELLE-MEME, SELON 3A FORUM
Assurer à l’Afrique un leadership économique est l’ambition d’un réseau de professionnels et décideurs regroupés d’une structure dénommée 3 A forum qui a tenu ces assises ce week-end end à Dakar. D’importantes thématiques ont été traitées liées notamment à l’Afrique dans la nouvelle géopolitique mondiale, les nouveaux enjeux économiques, etc. Digne héritier de l’historien et scientifique, Cheikh Anta Diop, son fils Cheikh Mbacké Diop a refait le fil de l’histoire de l’Afrique pour mieux engager la réflexion sur la situation géopolitique de la mondialisation. Autour de l’approfondissement des importantes questions économiques, notamment les ressources énergétiques, minières, agricoles, culturelles, financières, etc. l’auditoire bien fourni a eu droit aux interventions d’Evelyne Tall, directrice régionale d’Ecobank, du maire d’Abidjan, Bendjo Noël Akossi, d’ Amadou Kane, directeur du groupe Bnp Paribas pour l’Afrique, de Paulo Gomes, ancien directeur pour l’Afrique à la Banque mondiale, etc. Tous se sont penchés sur les axes de ce que doit être la nouvelle manière de penser. Avec l’idée bien partagée que l’Afrique ne doit compter que sur elle-même pour asseoir son développement et son ancrage dans l’économie mondiale.
Auteur: A.MBODJ
WALF FADJRI :
Cherté de la téléphonie mobile au Sénégal : L’Artp interpellée
La libéralisation des télécommunications sénégalaises a été inexorablement amorcée depuis 1996 et il est mieux indiqué maintenant de réfléchir sur la manière d’en faire un choix acceptable. Puisque les carences managériales et financières de l’Etat ne peuvent être résolues que par l’appel aux capitaux privés, la polémique sur la pertinence de la privatisation de la Sonatel doit être dépassée. Sous l’angle économique, chaque choix de libéralisation doit être basé sur une évaluation préalable établissant sa pertinence, et le cas échéant, il est indispensable de mettre sur pied un mécanisme d’accompagnement qui puisse faire de la libéralisation un choix préférable au monopole public en termes d’avantages collectifs. Une telle vocation est réservée à l’encadrement institutionnel qui l’exerce au Sénégal, par le biais du code des télécommunications de 2001 et de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Art).
Il s’agit, d’une part, d’enrayer les quatre défaillances du monopole public que sont le manque de rigueur de gestion, les problèmes de qualité, les déséquilibres tarifaires et la carence des investissements. Et d’autre part, d’instaurer par le biais de la concurrence, une dynamique d’évolution du secteur qui favorise les baisses de prix, la création d’emplois et le progrès technique. Tels sont d’ailleurs les principaux objectifs de la libéralisation clairement spécifiés dans les missions de l’Artp.
Cependant, à part le progrès technique appréciable observé dans le secteur et les investissements qui y sont réalisés chaque année, les attentes des Sénégalais en termes tarifaires et de qualité sont apparemment déçues. Malgré la concurrence, les prix sont encore à un niveau inacceptable. Les bénéfices affichés par la Sonatel et Tigo sont anormalement élevés et la fréquence des promotions montre que des baisses tarifaires conséquentes sont encore possibles. Au niveau de l’interconnexion (entre Tigo, Orange Sn et Expresso), il faut moins de 10 minutes de communications intérieures pour consommer une carte de 1 000 F Cfa dans un contexte où la crise économique et l’inflation ont considérablement laminé le pouvoir d’achat des Snégalais. Cette surenchère tarifaire réside dans les conditions d’interconnexions entre opérateurs mobiles qui semblent coûter cher.
Le plus gênant est que l’opérateur historique Sonatel, appartenant à 28 % aux Sénégalais, applique généralement les tarifs les plus élevés dans les communications off net (interconnexion). Expresso applique pratiquement les mêmes tarifs qu’Orange Sn avec environ 30 F Cfa le Sms et 100 F Cfa la minute de communication. Mais pour le moment, l’interconnexion entre Tigo et Orange Sn revêt un plus grand intérêt puisqu’elle concerne l’écrasante majorité des usagers sénégalais. Tigo favorise les communications directes en les rendant plus incitatives (promotions sur options d’appels illimités) par rapport aux Sms qu’elle facture 50 F Cfa vers Orange Sn. Un Sms d’Orange Sn vers Tigo ne coûtant que 30 F Cfa depuis quelques semaines au lieu des 75 F Cfa habituels.
En plus de ces promotions bien appréciées par ses clients, Tigo applique un tarif de 100 F Cfa à chaque minute off net vers Orange Sn. Par contre chaque appel d’Orange Sn vers Tigo coûte 115 F Cfa la minute. Cependant, d’un point de vue global, ce niveau tarifaire semble supérieur à la norme dans cet univers concurrentiel et cela augure péremptoirement une défaillance réglementaire. Il s’agit d’une interconnexion symétrique car les opérateurs ont leurs propres réseaux et un accès direct à leurs clients ; et cette interconnexion doit être placée sous la supervision permanente de l’Artp.
En effet, comme les opérateurs fixent les charges d’interconnexion eux-mêmes, celles-ci non seulement risquent d’être supérieures à la norme, mais elles peuvent également être l’assiette de stratégies de collusion entre les opérateurs. Les options réglementaires à ce niveau doivent témoigner de leur propension à maximiser l’utilité du consommateur dès lors que la tarification de l’interconnexion entre opérateurs influence totalement la détermination du tarif final. Or le réseau mobile sénégalais est encore loin de son point de saturation. Le secteur est encore porteur d’importantes économies d’échelles du fait du potentiel important de nouveaux consommateurs dans les milieux ruraux, mais aussi de l’incrustation du téléphone portable comme moyen de communication moderne, accessible et facile, auquel les Sénégalais s’habituent de plus en plus. Donc pour assurer son efficacité économique, l’action de l’Artp dans la détermination des charges d’interconnexion doit être basée sur la poursuite d’objectifs précis à court et moyen terme. Deux résultats fondamentaux doivent être recherchés :
1. La privatisation de la Sonatel continue toujours d’être considérée par les Sénégalais comme une arnaque sur un patrimoine public stratégique. Les Sénégalais s’estiment alors spoliés parce que l’entreprise fait actuellement de très bons résultats qui auraient pu être comptabilisés dans le budget de l’Etat si le monopole public était maintenu. Mais il faut éviter d’avoir le beurre et de réclamer l’argent ayant servi à son achat. La Sonatel est ce qu’il est aujourd’hui grâce à sa privatisation et la rémunération des capitaux privés en a été la condition. Mais à quel niveau s’arrête ce droit aux profits privés ? En tout état de cause, si tous les avantages collectifs escomptés dans la privatisation sont phagocytés dans les intérêts privés, on peut donner raison à ceux qui crient à la spoliation. Donc le rôle de l’Artp est de concilier les objectifs de rentabilité des capitaux privés avec les objectifs d’amélioration de la satisfaction des consommateurs. Dès lors, une juste profitabilité privée et un service de qualité à tarifs très abordables sont les deux éléments qui fondent la légitimité de la libéralisation.
2. L’efficacité globale du secteur ne proviendra point d’une concurrence sauvage non encadrée qui peut être la source d’une guerre commerciale ruineuse ou d’un rachat des faibles opérateurs par les opérateurs financièrement mieux lotis. La défaillance réglementaire peut également se traduire par une collusion entre les opérateurs. Une telle situation peut reconduire à la concentration du secteur, au retour des défaillances de marché et donc à un échec avéré de la libéralisation. Pour parer à cette éventualité, l’Artp doit d’abord se fixer une vision claire d’une bonne compétition adaptée au contexte du secteur et veiller à la réalisation progressive de cet idéal concurrentiel. Elle doit avoir une bonne idée du nombre optimal d’opérateurs assurant l’efficacité du secteur ainsi que du type d’encadrement tarifaire approprié. La question tarifaire est essentielle parce qu’elle joue un rôle primordial dans la diffusion du mobile dans le pays, notamment en milieu rural où le pouvoir d’achat est encore plus faible. Par le mécanisme des externalités de réseau et des économies d’échelle, les dynamiques tarifaires peuvent être inscrites dans une logique qui conduit aux baisses tarifaires escomptés. Plus la masse de clients est élevée, plus les baisses de tarifs sont possibles avec le maintien du même niveau de profitabilité pour chaque opérateur. L’encadrement tarifaire aura donc le double effet d’améliorer la satisfaction des clients et de favoriser l’accès marginal.
Dr Elhadji Mounirou NDIAYE Consultant Indépendant (elhmounir@hotmail.com)
Pour une rationalisation de la mesure d’audience Radio et Tv au Sénégal
Pour les chaînes Tv et radios, les enquêtes d’audience présentent un grand intérêt. Cela leur permet en théorie et dans une optique d’évaluation et d’amélioration de la programmation, de valider les grilles et les cibles de programmation ainsi que la pertinence des choix éditoriaux face à la concurrence. Pour le marché publicitaire, ces enquêtes permettent, au niveau des régies publicitaires, l’optimisation de la tarification des écrans et leur segmentation par cible marketing visée. Au niveau des annonceurs, les enquêtes d’audience permettent l’optimisation de l’allocation des budgets destinés à l’achat des espaces publicitaires selon les comportements et attitudes d’audience des différentes cibles ainsi mesurés. Au Sénégal, les budgets et investissements publicitaires tous supports agrégés représentent près de 60 milliards de francs Cfa générant près de 18 milliards de recettes pour les régies (publiques et privées).
L’Agence dakaroise d’études stratégiques et de recherches (Adesr) domine sans concurrent apparent la filière de la mesure d’audience. Elle publie chaque année ‘Etudes plurimedia’, non sans soulever un tollé et une vague de contestations de la part des professionnels du secteur.
Les mesures d’audience de la Radio et Télévision reposent sur les enquêtes par sondage. La maîtrise de l’ingénierie statistique et des comportements sociologiques en matière de relevé de l’information sur le terrain constitue les composantes nécessaires pour une mesure fiable. Dans le monde, trois étapes méthodologiques ont jalonné la mesure d’audience, commencée depuis les années 40 aux Etats-Unis avec Gallup. D’abord, il y a eu les enquêtes par interview. Elles consistent à questionner un échantillon d’individus sélectionnés sur la base de quotas raisonnés tendant à garantir la représentativité d’une population de référence avec des critères démographiques et socioéconomiques. Ces enquêtes se déroulent dans la rue en face-à-face et portant sur l’audience Radio et Tv de la veille. Ensuite, à partir des années 60, on est passé à la méthode des carnets d’audience. Il s’agit de placer dans des foyers choisis sur la base d’un échantillonnage précis un questionnaire auto-administré, où chaque jour, le panéliste note ses audiences audiovisuelles. Le panel offre l’intérêt de ne pas faire appel à la mémoire, et par conséquent, de limiter les risques d’erreurs et d’oublis. Il fournit, pour un coût relativement limité, un volume important d’informations et permet d’observer l’évolution des audiences en fonction du temps. Cette technique est encore utilisée aux Etats-Unis, en Europe de l’Ouest, au Maghreb et semble produire des résultats acceptables.
Enfin dans les années 80 est apparue l’audiométrie qui est une technique qui permet de recueillir les informations sur l’audience des médias par l’intermédiaire d’un appareil appelé audimètre relié d’une part à un téléviseur et d’autre part à une ligne téléphonique qui transmet les informations recueillies à un ordinateur qui les traite. Les audimètres sont installés dans des foyers-échantillons dont on veut mesurer la consommation télévisuelle.
La méthode utilisée par l’Adesr ne peut être rigoureusement classée dans aucune de ces méthodologies décrites ci-dessus. Peut-être que c’est une méthode propre et singulière, éprouvée et testée par l’agence de mesure de conseil. A mon avis, l’agence n’a pas répondu de manière satisfaisante à certains interrogations d’ordre méthodologique, notamment sur la durée (une semaine), l’enquête et représentativité de l’échantillon (1 306 auditeurs), la spécifications des supports et canaux (radio, Tv, magazine, journal ).
Comme ce fut le cas avant le début des années 70 en France et le cas aujourd’hui dans les pays du Maghreb, il y a urgence pour le Conseil national de régulation de l’audiovisuel, après consultation avec tous les professionnels du secteur, de réglementer la mesure d’audience avec des normes juridiques et techniques claires et applicables. Les annonceurs doivent encourager cette démarche en incitant, comme c’est le cas dans beaucoup de pays, à allouer une portion des recettes publicitaires au financement et paiement des mesures d’audience avec une périodicité préétablie.
Dans notre pays, nous pouvons déjà capitaliser sur les enquêtes effectuées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie qui pourra inclure, dans ses questionnaires destinés aux consommateurs, des rubriques sur les habitudes d’écoute des ménages ou consommateurs. L’enrichissement de l’offre audiovisuelle et la maturité du marché publicitaire exigent des instruments de mesure audiométriques adossés à des normes, règles ou standards consensuels qui doivent être l’objet de consensus entre professionnels, consommateurs, annonceurs, sous l’égide du Cnra.
Moustapha DIAKHATE Master of Arts, Co – fondateur Restic Taph2000@hotmail.com
Fesman : Doit-on occulter la dimension arabe de la culture noire ?
Dès sa première édition, le festival n’a été qu’une succession de nuits folkloriques où régnaient les tambourins. Et des pas de danse plus ou moins bizarres, voire diambiques. Ces grands du monde noir n’y ont jamais pris part. S’ils n’ont pas été écartés ! Je pense à des sommités comme Pelé, Cassius Clay (Muhamed Aly, Ray Charles, Martin Luther King, Malcom X, Sidney Poitiers, Harry Belafonte, Abert Luthili, Desmond Tutu, Mandela, Camara Laye, Kwame Nkrumah, Julius Nyerere et même - tenez-vous bien - Cheikh Anta Diop.
L’organisation n’a jamais tenu compte de la première critique du Prix Nobel de Littérature Wole Soyinka. Une expression simple, mais combien profonde : ’Le tigre ne crie pas sa tigritude, il griffe.’ En d’autres termes, il ne faut pas se contenter de paroles superficielles (même bien distillées.) C’est l’action en profondeur dont nous avons besoin.
Ayant été aux côtés du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade au siège des Nations Unies à New York pour le lancement du Fesman, je me demande aujourd’hui si l’objectif était de faire adhérer la diaspora vivant aux Amériques. Si tel est l’objectif, le résultat sera nul. Car rien n’est fait à cet effet. En outre, si l’objectif était de conscientiser le continent, la chose paraît, aujourd’hui, bien sénégalo-sénégalaise.
Pour en venir à la dimension arabe de la chose africaine, il y a lieu de rappeler que le Yémen (berceau des Arabes), le sud de l’Arabie et l’actuel sultanat d’Oman ont presque toujours fait partie de l’Abyssinie. D’ailleurs, c’est du Yémen que régnait la Reine de Saba. C’est le lieu où fut érigé le premier barrage permettant la rétention des eaux de la rivière Aarym pour les cultures de contre-saison. Sur les vestiges de ce barrage, l’on trouve des inscriptions en Ghez, langue d’Abyssinie, probablement ancêtre des langues sémites que sont l’arabe, l’hébreu et même l’araméen parlé par Jésus. Cette langue africaine était écrite avec des idéogrammes dont l’alphabet a fortement inspiré les écritures arabes, grecques et même latines. La Mecque, en tant que centre spirituel, a vu les prêtresses éthiopiennes dominer ce sanctuaire durant les périodes qui ont précédé l’Islam. La montagne qui jouxte la Ka’aba s’appelle le Mont des Abyssins. La Ka’aba, elle-même, doit être toujours habillée d’une étoffe noire. Couleur sacrée. La pierre angulaire du sanctuaire s’appelle Pierre Noire ou Pierre du Noir.
Nous savons que la littérature arabe antéislamique était dominée par les sept plus grands poètes arabes de tous les temps. L’un des plus célèbres parmi eux, le prince noir Antar, chantait déjà sa couleur dont il était fier : ‘Par ma couleur, comme la nuit, à mes ennemis, je fais peur. Par mon immensité, je les absorbe. Et, ainsi, en moi, je sens leur torpeur.’ D’ailleurs, l’arabe est la seule langue où le mot noir et Seigneur découlent de la même racine linguistique : saada, yaa suudu ; si yaadatan( seigneurie) ,sa waadan(noirceur)
Le premier khalifat noir
Combien savent qu’au IXe siècle, un khalifat noir fut fondé autour de l’actuelle ville de Bassorah ? Qu’il s’étendait jusqu’à l’actuel royaume de Bahreïn et jusqu’à la région iranienne du Khûzistân ? Le Roi Ali, surnommé Shirzanj - le Lion Noir - y avait bâti monnaie et organisé une armée régulière qui avait résisté à trois khalifes abbassides de Bagdad. L’un après l’autre, ils finirent par reconnaître, de facto, sa souveraineté sur cette zone. Durant une période qui s’étala sur 20 ans, le roi Ali avait même renversé la pyramide généalogique. Au point que seul un Noir pouvait être Chérif et se réclamer du Prophète (L’Homme au Turban et à l’Etendard noirs). L’influence de ce khalifat traversa la Mer Caspienne pour voir ses plénipotentiaires atteindre la cour de Russie.
Un Fesman où des pans de la géographie, de la religion, de la culture sont occultés, est-il celui que nous devons célébrer ? Une influence qui a fait que le Prophète de l’Islam ait choisi la couleur noire pour son étendard et son turban, pour se distinguer (Lui et Sa Descendance) des autres, ne doit pas être occultée. A moins qu’il ne s’agisse de profiter d’une occasion pour faire la promotion d’un certain paganisme auquel l’on aura voulu donner une couleur obscure.
Ahmed Khalifa NIASSE Président du Présidium du Fap (Cap21)
+ L'info en continu
Constat de l'inspection d'académie de Kolda : Les abris provisoires plombent les résultats scolaires de la région
(Correspondance) - L’Inspecteur d’académie de Kolda, Mamadou Hanne, n’a pas attendu un nouveau conflit avec les jeunes lycéens de Vélingara du fait de l’arrêt des travaux de construction du nouveau lycée, pour s’enquérir de l’état de ses infrastructures. En tournée dans le département de Vélingara, dimanche dernier, après une visite de ce chantier en construction, Mamadou Hanne a soutenu : ‘Le ministre de l’Education m’a instruit de faire l’évaluation de ce qui reste à faire dans ce lycée afin qu’il puisse être réceptionné à la prochaine rentrée des classes 2009/2010’. L’on se rappelle qu’à plusieurs reprises, les élèves ont paralysé le lycée, les collèges et autres établissements pour exiger la finition des travaux de construction du nouveau lycée. Et les jeunes de Vélingara avaient même barré la route nationale 6, brûlé des troncs d’arbres et des pneus, puisque étant convaincus que ‘c’est une nébuleuse qui entoure ce dossier’.
Dimanche dernier, au cours de son face-à-face avec la presse, l’Inspecteur Mamadou Hanne a expliqué que ‘c’est pour qu’il y ait zéro perturbation que nous sommes en train de préparer dès maintenant la prochaine rentrée des classes en associant tout le monde dans la gestion du système’. Il a ensuite étalé les difficultés auxquelles fait face l’académie de Kolda à cause du grand nombre d’abris provisoires qui plombent les résultats scolaires. ‘Il y a trop d’abris provisoires dans la région de Kolda. Ensuite, le déficit de manuels et d’équipements représente un véritable goulot d’étranglement pour le système’, fait remarquer l’Inspecteur d’académie qui ajoute : ‘Il n’y a pas un seul collège qui dispose de mur de clôture dans la région, encore moins de cantine scolaire dans une localité qui fait face à d’énormes difficultés. Nous sommes en train de faire l’état des lieux et de proposer des solutions au cas par cas’.
Le principal objectif de l’académie de Kolda repose, cette année, sur le relèvement du taux des admissions au Cfee, Bfem ou au Bac. En ce qui concerne les perturbations favorisées par le non-paiement des indemnités de déplacements, liés aux examens scolaires, l’Inspecteur d’académie de Kolda, Mamadou Hanne, souligne qu’il privilégie la concertation avec tous les partenaires pour trouver une solution juste et durable afin qu’il n’y ait plus de perturbations dans le système éducatif.
Cheikh DIENG
Atteinte des objectifs de l'éducation pour tous : L’Etat du Sénégal invité à aller au-delà de simples déclarations
Les rideaux sont tombés depuis hier sur le forum national sur les innovations éducatives. La rencontre qui a réuni trois jours durant les acteurs du milieu scolaire, de la société civile, des Ong et des collectivités locales, a servi de cadre aux participants qui demandent à l’Etat du Sénégal d’aller au-delà des déclarations sur le budget alloué à l’Education.
A l’unanimité, les participants ont demandé hier avec insistance au gouvernement du Sénégal d’aller au-delà des déclarations sur le budget national de plus de 40 % alloué à l’éducation. A leur avis, ceci reste à prouver dans la mesure où ce budget ne correspond pas à la réalité sur le terrain. Ils demandent au gouvernement d'œuvrer pour que l'investissement de ce budget soit palpable sur le terrain. Ce qui fait dire au président du comité scientifique du forum, Kassa Diagne, que même s’il y a de fortes chances pour que l’Afrique subsaharienne n’atteigne pas les objectifs de l’Ept d'ici à 2015, au Sénégal, il y a des possibilités pour que ces objectifs soient atteints. Mais, encore faudrait-il, à ses yeux, que l’Etat du Sénégal, en collaboration avec tous les acteurs du secteur, mette l’accent sur trois dimensions essentielles. Il s’agit notamment de l’accès à l’éducation pour tous, de la qualité de l’enseignement et du choix de la langue d’apprentissage. Lesquelles, si elles ne sont pas prises en compte, favorisent l’exclusion et donc, l'échec du pari de l'Ept en 2015.
Les participants reconnaissent que chaque pays ne pourra gérer cette situation que par rapport à ses moyens. Cependant, ils demeurent convaincus qu’il faut au-delà, avec une volonté très ferme qui dépasse les déclarations du budget investi dans l’éducation. Les acteurs croient savoir qu’il faut élargir l’accès à l’éducation, en y incluant les adultes qui ont eux aussi droit à l’éducation. ‘Les analphabètes sont des gens exclus de la gestion des affaires de leurs localités et de leur pays. Or, ce sont des gens qui doivent participer au développement de la santé, de l’environnement, de l’élevage, de la pêche, etc. Ce n’est pas un président, un ministre ou un député qui va développer à leur place leur localité’, explique M. Diagne. A son avis, si le rapport mondial de suivi sur l’Ept est sceptique sur l’atteinte des objectifs en Afrique subsaharienne, c’est parce que le rythme d’avancement de l’éducation dans nos pays est lent.
Par ailleurs l'assistance s'est mise d'accord que la qualité est le point nodal où le Sénégal a des difficultés. ‘Essayons de voir les taux internes en matière de rendement. Si on positionne le taux d’achèvement en quelque 50 %, nous pouvons nous dire que nous sommes dans un système pas très performant’, tranche le président du comité scientifique du forum. Selon Kassa Diagne, ‘il faut, au-delà de ces questions, essayer de lire nos résultats aux examens, de voir les abandons, les redoublements, de voir les enfants en difficulté liée à la pauvreté, autant de questions qui concernent l’environnement interne et externe de nos efforts’.
De même, les participants jugent anormal qu’un décret ou arrêté institue une langue d’apprentissage. Pour Yao Ydo de l’Unesco-Breda, ‘l’Etat du Sénégal nous a dit qu’il fallait attendre, que c’était difficile de le faire. Mais, cela fait trente ans qu’on attend’, se désole-t-il, estimant que chaque enfant a le droit d’apprendre dans sa langue. Dans la même veine, M. Ydo ébauche la question de la finalité dans l’apprentissage non-formel, en demandant à l’Etat du Sénégal d’encourager la mise sur pied d’institutions qui reconnaissent les acquis en éducation informelle. A son avis, avec le cadre national de certification, ‘cela est faisable’.
Le président du collectif national de l’éducation alternative et populaire (Cneap), Moussa Mbaye, invite, pour sa part, le directeur de cabinet du ministre de l’Education chargé du préscolaire, de l’élémentaire et du secondaire, Alioune Badara Wagué, de faire des conclusions du présent forum une exploitation judicieuse pour être au rendez-vous de 2015. Et si cela ne tenait qu'à lui, le modèle de gestion et le système de management du système scolaire sénégalais devraient être améliorés.
Abdoulaye SIDY
Reflet
Le paradoxe Wade
Depuis son accession à la tête de tête du pays, le président Wade s’est imposé en médiateur infatigable dans la résolution de conflits qui secouent certains pays africains. Il a ainsi beaucoup aidé à la résolution de conflits en Côte d’ivoire, à Madagascar, en Guinée-Bissau, au Tchad et au Soudan, en République de Guinée et tout récemment en Mauritanie. Ce qui lui a valu une certaine reconnaissance et un grand respect de la part de ses pairs. Il ne manquerait que le prix Nobel de la paix pour couronner les œuvres de ce missionnaire de la paix.
Cependant, force est de constater que derrière ce médiateur hors pair se cache un président qui snobe son opposition, refusant tout dialogue avec elle malgré l’aura que le peuple lui a conférée lors des dernières élections législatives de mars dernier. Dans un tel cas de figure, la sagesse commanderait à Wade de balayer devant sa porte avant de régler les problèmes sous d’autres cieux. Depuis l’année 2005, l’opposition significative réclame un dialogue politique dans le pays pour discuter des questions essentielles. En vain ! Tout se passe comme si Wade était allergique à ces leaders politiques dont il tisse, à l’occasion, des lauriers à certains comme lors du décès de sa belle-fille. Ce qui ne l’a pas dispensé d’inviter dans son palais des capitaines putschistes, parce que seulement ils le reconnaissent comme leur ‘papa’, ou comme un sage. Pourtant, ce ne sont pas les dossiers qui lui manquent. La Casamance où des fils du pays viennent de se faire tirer dessus, le coût insupportable de la vie, les inondations, la crise scolaire et universitaire, l’insalubrité de la capitale, les coupures d’électricité, la faillite des fleurons industriels, la mal gouvernance, la corruption, les hôpitaux malades… La liste des urgences est loin d’être exhaustive pour le soldat Wade. Qui avouait pourtant avoir saisi le message des électeurs du 22 mars dernier, mais qui n’y a apporté aucune ébauche de réponse. Exporter son savoir-faire en matière de médiation et de gouvernance, c’est bien. Attaquer frontalement les problèmes des Sénégalais, c’est encore mieux. Parce que, c’est ce pour quoi Me Wade a été élu en 2000 et réélu en 2007.
Seyni DIOP
SUD QUOTIDIEN:
De la dégradation des mœurs à la recrudescence des meurtres.
L’affaire du viol, suivi de meurtre, en octobre dernier, de la jeune Ndèye Selbé Diouf, au quartier Darou Salam 2, à Guédiawaye Sahm Notaire, avait suscité de légitimes réactions d’exaspération dans toutes les couches de la société sénégalaise. Abdou Lahat Wade, le meurtrier, était certes porteurs de quelques anomalies psychiques, mais son état clinique ne disculpe en rien la responsabilité collective constitutive de l’acte monstrueux dont il s’est rendu coupable, en violant lâchement et en décapitant cruellement l’innocente Ndéye Selba Diouf, une gamine de 11 ans, à peine sortie des limbes.
Et, depuis lors, comme si une malédiction s’était abattue sur le pays, combien de victimes sont passées de vie à trépas, dans des conditions quasi-similaires ? De Khalifa Ndiaye (ce haut fonctionnaire du Pnud, lâchement assassiné sur la Corniche), au « charcutage » de la dame Fama Niane (retrouvée également sur la Corniche, découpée en sept morceaux), en passant par les affaires, non encore élucidées, de Souleymane Mané (poignardé par un toxicomane, aux Hlm), de Awa Samb Laye (retrouvée sans vie au seuil de son domicile à Yoff), ces affaires auront eu un douloureux trait commun : les victimes sont toutes de jeunes gens, trucidées à la fleurs de l’âge. En définitive, par moins de quarante meurtres ignobles, enregistrés par les services officiels au cours de ces six derniers mois.
Deux autres tristes constats, relativement à cette série noire, dont la liste est loin d’être exhaustive : la plupart des auteurs de ces méfaits étaient soit impérieusement mus par une incoercible libido, s’ils n’étaient pas sous l’effet de quelque substance psychotrope. Aussi, JAMRA, qui n’a eu de cesse d’établir une étroite corrélation entre la dégradation des mœurs et la recrudescence des meurtres, se voit, malheureusement, confirmée dans ses appréhensions, chaque jour que Dieu fait.
Autant les victimes de l’industrie de la drogue ne se comptent plus chez nous ; autant également les victimes de l’industrie pornographique foisonnent de nos jours, surtout chez la frange juvénile des quartiers populaires. Insidieusement, des hommes sans foi ni loi y fabriquent à la chaîne de véritables pervers sexuels, dont la libido débridée, les porte de plus en plus à chercher pour exutoire des sujets socialement plus fragiles et physiquement plus faibles : à savoir les enfants mineurs.
Tant que les sanctions pénales ne seront pas réellement dissuasives, tant que de véritables actions de prévention – par le biais notamment de cours d’instruction civique – ne seront pas officiellement mis en œuvre dans les écoles, notre société assistera toujours, quasi-impuissante, à la prolifération sous nos cieux de pédophiles et de toxicomanes, toujours plus dangereux, car constituant une menace permanente pour la stabilité sociale.
Le plus inquiétant est que les populations, exaspérées, se sentant délaissées, sont souvent tentées de vouloir se faire justice elles-mêmes, comme ce le fut cas pour le meurtrier de la jeune Ndéye Selbé, de Guédiawaye, qui a été promptement bastonné à mort par des populations en furie.
Les pouvoirs publics, en attendant d’inscrire la problématique de la dégradation des mœurs, en corrélation avec la montée en flèche de la criminalité, dans des programmes gouvernementaux essentiellement préventives, pourraient commencer par s’inscrire résolument dans la voie récemment indiquée par le Khalife Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké, qui a déclaré, sur tout le périmètre de la Ville Sainte de Touba, la guerre aux industriels du sexe et de la drogue. Lesquels, sans vergogne, ne se fixent plus de frontières ni de limites dans leur quête effrénée du gain amoral et facile.
Mais, par-dessus tout, le Saint Coran, qui, après avoir été, depuis quatorze siècles, la première institution à avoir statué sur les Droits de l’Homme (« Nous avons conféré la dignité aux fils d’Adam » - sourate XVII, Al Isra, v. 70), a toujours considéré l’atteinte à la vie comme le plus grave des crimes. Aussi, les sanctions prônées par l’Islam contre le meurtre sont à la dimension de l’importance que l’Islam confère à la vie humaine. Allant même jusqu’à considérer le meurtre d’une seule personne comme le meurtre de toutes les vies. Et la préservation d’une vie comme la conservation de toutes les autres vies.
Ce fondant sur ce principe fondamentale d’équité, c’est la « Kisa’s » (Loi du Talion) qui est préconisée par l’Islam comme remède à toutes formes de meurtres, dés lors que ceux-ci sont commis avec préméditation, doublée d’une intention manifeste de mettre fin à la vie d’autrui. En effet, l’Islam considère le meurtrier comme une personne qui a injustement arraché la vie à son prochain, rendu des enfants orphelins, des femmes veuves et causé la perte d’un élément utile à la Ummah (Communauté). L’auteur de tout homicide volontaire aura donc défié la Ummah, en se plaçant, de son propre gré, en dehors des lois qui régissent la Communauté.
La « Kisa’s » constitue sans nulle doute une preuve de la Miséricorde d’Allah. Elle préserve la vie et joue un rôle dissuasif à l’égard des tueurs potentiels. Elle leur fait prendre conscience, en amont, qu’en commettant leur forfait, ils se condamnent de facto eux-mêmes, tout en les soustrayant à toute possibilité de récidive.
Le Seigneur en a ainsi statué, depuis la nuit des temps : « Ô vous qui croyez ! La Loi du Talion vous est prescrite en cas de meurtre (…) » ; Car « c’est dans le Talion que vous aurez la préservation de la vie » (sourate II, Al Bakhara, v. 178, 179).
• Imam Massamba Diop
• Président Exécutif de JAMRA
GOUVERNANCE ET TRANSPARENCE FINANCIÈRE Le privé aussi cachottier que le public
par Bakary DABO | SUD QUOTIDIEN , vendredi 5 juin 2009
« Gouvernance privée et Transparence financière ». C’était le thème autour duquel s’est tenue, le mercredi 03 juin 2009, la 3ème édition des AfterWork Business que REUSSIR, a organisé en partenariat avec le Bureau régional de la Banque Mondiale à Dakar.
La question de la bonne gouvernance est devenu le socle des relations entre l’État et ses partenaires financiers mais également pour le secteur privé qui est en quête de compétitivité et d’attractivité. L’environnement juridique en vigueur exige plus de rigueur et de transparence pour pouvoir gagner la moindre place sur le marché local, sous-régional et international.
Comme l’a exposé le professeur, Abdoulaye Sakho : « la diffusion de l’information des entreprises est obligatoire… » Sur la même lancée, Mamour Fall de l’Ordre nationale des experts comptables et comptables agréés du Sénégal (Onecas) a rappelé que « c’est une obligation légale à toute entreprise qui se crée de publier ses comptes annuels au Greffe du tribunal ».
Un état des lieux sur la question révèle tout autre notamment avec l’accessibilité difficile voir impossible de l’information sur le résultat des entreprises. Mansour Cama, Président de la Confédération nationale des entreprises du Sénégal (Cnes) a révélé que : « même au niveau des organisations patronales ont à toute la peine du monde à réunir l’information de nos membres ». M. Cama pense ainsi qu’avec la présence considérable des Petites et moyennes entreprises (Pme), il faut essayer de voir si l’ensemble des normes est respecté pour mieux appréhender la question de la gouvernance.
Un consultant ayant pris part à cette rencontre a fait savoir que : « au niveau de plusieurs entreprises, on voit trois bilans dont l’un est pour les banques, le deuxième pour le fisc et le dernier pour l’entreprise elle-même ». Une remarque qui a fait bondir M. Cama qui lance : « il faut faire la part des choses entre gagner de l’argent et tricher ». A son avis, « Au Sénégal, il y a trop de suspicion sur le gain des entreprises. Dire que les entreprises ont trois bilans, c’est même manqué de respect envers les comptables et autres vérificateurs ».
Devant ce constat, le diagnostic a poussé à rechercher ce qui est réellement derrière cette attitude peu enviable des entreprises. Selon Seydina Tandian, le directeur général de l’Agence régional d’évaluation et de Notation des entreprises, il y a la question de la légitimité des enquêteurs qui se pose de même l’intérêt pour une entreprise à communiquer. M. Tandian estime que cette question est réglée pour le cas des entreprises cotées en bourse ou qui prétendent lever des fonds sur le marché financier.
A son avis, certaines entreprises ont intérêt à communiquer pour mieux se donner une visibilité auprès des partenaires et investisseurs. Pour Mamour Fall de l’Onecas, « si les entreprises ne communiquent pas, c’est peut-être lié à un problème d’environnement. A son avis, « lorsque les comptes sont rendus publics, cela veut dire que les préoccupations de toutes les entités qui constituent l’entreprise sont prises en compte ».
Faisant un zoom sur la transparence financière, M. Fall a avancé que : « plus on publie les comptes, plus on s’approche de la transparence de la gouvernance interne ». Pour Me Massokhna Kane de Sos Consommateur, la pression fiscale incite les entreprises à frauder pour s’en sortir. « Avec le développement des Pme, a-t-il constaté, « personnes n’a plus envi d’être formel à cause de la pression fiscale ». A son avis, « l’État doit mettre en place des mécanismes qui obligent les chefs d’entreprises à être plus transparents pour mieux protéger les populations ».
Pour une résolution du problème de la gouvernance privée, le Pr Abdoulaye Sakho renvoie les acteurs aux idées développées par l’Institut Sénégalais des Administrateurs (Isa) qui, selon lui, lui donne plus de visibilité et de transparence. Libasse Niang de la Cnes pense que : « on a intérêt à faire de la culture d’entreprise une orthodoxie ». Ce qui amène Ibou Diouf, un citoyen travaillant dans une institution financière, à plaider pour une charte de la bonne gouvernance qui, selon lui, va tenir compte des points de vue du secteur privé et du public. M. Diouf pense que du côté du secteur privé, il faut aussi travailler à une charte de la bonne gouvernance pour le citoyen lambda. Un outil qui, à son avis, donnera au public la possibilité de mieux interpeller l’État sur certaines questions.
LE QUOTIDIEN :
Incohérences institutionnelles pour un projet politique.
La situation de néo patrimonialisation, de privatisation de l’Etat à laquelle le Sénégal est en train de faire face n’est que l’aboutissement d’un long processus enclenché depuis l’avènement de l’Alternance. Des scandales se sont succédés sans que Dame justice ne soit sollicitée objectivement. Une quinzaine de tripatouillages constitutionnels depuis le vote par référendum de notre Charte fondamentale il y a neuf ans de cela, nous renseignant à chaque occasion l’état de déliquescence dans laquelle est plongée la plupart de nos institutions (Conseil Constitutionnel, Cour d’appel, Cour de Cassation, Conseil d’Etat, etc.). Le Sénégal peut être aujourd’hui qualifié à un «laboratoire de recherche» grandeur nature pour tous ceux qui s’intéressent aux pratiques de mauvaise gouvernance sous nos tropiques. Rappelons que jusqu’à récemment, des Etats comme le Zaïre (devenu aujourd’hui République démocratique du Congo), l’Ouganda, la République Centrafricaine respectivement sous les présidences de Mobutu Sese Seko, Idi Amin Dada et Jean Bedel Bokassa servaient généralement d’exemple pour étayer les thèses des plus pessimistes quant aux allures monarchiques que prenaient les régimes africains. Le Sénégal peut légitimement aujourd’hui leur disputer ce qualificatif.
Il me semble toutefois important de relever quelques actes d’une incohérence notoire posés par le régime libéral. Pape Diop, alors président de l’Assemblée nationale fut également maire de Dakar. La seconde personnalité de l’Etat dépend en même temps du ministre des Collectivités locales ou de l’Intérieur. Une recherche effrénée du pouvoir ou des ressources de l’Etat, quelle qu’elle soit ne peut justifier une telle incohérence institutionnelle sauf si c’est fait à dessein.
Le régime dit de l’Alternance nous servira en même temps un Secrétaire général de la Présidence, Abdoulaye Baldé ayant sous ses ordres tous les Conseillers du Président dont Karim Wade, ce dernier étant en même temps le Président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique qui a pour directeur exécutif le premier. Bref, un sac de nœuds frisant le cocasse.
Last but not least, dernièrement, avec la crise traversée par la Sonatel, Thierno Ousmane Sy est monté au créneau pour éclairer la lanterne des citoyens, en tant que Conseiller du président de la République chargé des Tic. Rappelons qu’il représente l’Etat du Sénégal au sein du Conseil d’administration de la Sonatel. En même temps, il a son avis sur tout ce qui se passe chez les concurrents de la Sonatel. Une situation qui peut poser un problème de conflit d’intérêts, voire dans une certaine mesure de délit d’initié dans la mesure où il est censé détenir des informations stratégiques en la matière. Sa position, dans un Etat dit «normal» aurait commandé qu’il adoptât une posture de neutralité afin que les décisions qui seront prises à l’endroit d’opérateurs de téléphonie autres que la Sonatel ne soient perçues comme une volonté de nuire ou de discriminer.
La question qui revient est de savoir si tous ces actes ne sont pas posés à dessein ? L’étude scientifique du scandale nous apprend que dans certains contextes, le scandale permet au détenteur du pouvoir de se maintenir au pouvoir car surfant sur ces pratiques aux antipodes de la bonne gouvernance afin de mieux contrôler certains, de décourager d’autres et surtout d’alimenter une opacité, une nébuleuse certaine dans le mode de gouvernance pour se maintenir au pouvoir. Tout ceci explique la manière indécente dont le projet de succession est en train d’être mis en œuvre.
Mamadou SECK - Doctorant Science Politique - Sorbonne – France
TRIBUNAL RÉGIONAL DE DAKAR : La grève des greffiers empêche la tenue des audiences
Les greffiers du tribunal régional de Dakar ont déclenché, hier, un mouvement de grève de 48 heures, empêchant la tenue des audiences du jour, a constaté un reporter de l’Agence de presse sénégalaise. Le mouvement de grève des greffiers du tribunal régional est destiné à protester contre la non affectation de bureaux aux greffiers dans les nouveaux locaux du Palais de Justice, a expliqué Me Assane Ndiaye, secrétaire général adjoint du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjus). Me Ndiaye a ajouté que « cela est incompréhensible, du moment qu’un cabinet a été saisi pour l’affectation des bureaux du nouveau Palais à toutes les juridictions et selon le besoin présenté par chacune des juridictions ». A l’arrivée, dit-il, « le constat est amère et les greffiers du tribunal régional et certains travailleurs de la justice se trouvent laissés en rade en ce qui concerne la distribution des bureaux ». Le syndicaliste a interpellé le ministre de la Justice afin que les travailleurs de la justice soient rétablis dans leur droit par l’octroi de bureaux dans le nouveau Palais de Justice.
Pour le secrétaire général adjoint du Sytjus, les travailleurs de la justice sont aujourd’hui confrontés à « un problème crucial, car tous leurs dossiers sont entassés dans les couloirs du nouveau Palais de justice ». Ce qui, selon lui, offre « un spectacle désolant, dans un méli-mélo total ». Il a indiqué que si rien n’est fait dans les 48 heures, le Sytjus va « radicaliser le mouvement, en inscrivant ce point dans sa plate-forme revendicative ». Me Ndiaye a annoncé que son syndicat va rencontrer le gouvernement jeudi, dans le cadre du suivi de l’application du protocole d’accord signé entre l’Etat et le Sytjus.
APS
LE SOLEIL :
GESTION DE L’ÉMIGRATION PROFESSIONNELLE : TROIS ACTIONS DU PLAN D’ACTION SÉNÉGALAIS RETENUES
Le projet « Partenariat Union européenne pour la gestion des migrations professionnelles » a organisé un séminaire, du 11 au 14 mai 2009, à Cotonou. Plusieurs thématiques ont été développées lors de cette rencontre. Quant au Sénégal, il a présenté son plan d’action. Lequel est articulé autour de 6 points. Notamment la définition d’une offre de services spécifiques à l’égard des candidats à l’émigration professionnelle et à l’intermédiation internationale, appui aux structures comme l’Anej, le service de la Main-d’œuvre ; l’organisation du comité de d’orientation qui sert d’instance de suivi du projet et de concertation technique ; l’information et la sensibilisation des candidats à la migration ; l’appui à la mise en place de dispositifs de reconnaissance et de certificat de compétences mais aussi d’un système adapté de nomenclature des emplois et métiers commune aux pays bénéficiaires pour faciliter l’intermédiation et le rapprochement offre/demande aux plans national, régional et international. Trois (3) actions prioritaires ont été retenues dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan : séminaire sur le Rome en juin 2009, l’uniformisation des bases de données dans les Spe (Anej et Smo), mise en place d’un comité d’orientation et de suivi du projet. La délégation sénégalaise a été conduite par le directeur du Travail,