bien sénégalaise.
Grand-père et ses actes politiques de trop
Depuis un certain temps, des informations concordantes font état de la volonté de Maître WADE de présenter sa candidature en 2012 et de procéder à la suppression, jusque là en vigueur, du 2nd tour de l’élection présidentielle. Ces intentions prêtées à Maitre Wade, si elles se confirment et on a de bonnes raisons de croire qu’elles le seront, constitueront deux actes politiques de trop d’un homme au crépuscule de fin de règne résolument décidé à sonner le glas de la démocratie avant son départ.
C’est pourquoi, ces actes politiques de trop, au delà des doutes qu’ils font planer sur le respect et la crédibilité de nos institutions, sont porteurs de menaces potentielles quant à la paix sociale et la fiabilité de notre système démocratique. Et les démocrates sénégalais, acculés jusque dans leurs derniers retranchements du fait des multiples agressions constitutionnelles du régime de Wade , sont plus que jamais déterminés à faire échec à ces actes politiques de trop, qui du reste n’honorent pas ses auteurs.
D’abord, il apparaît de plus en plus que l’idée d’une candidature de Maitre Wade, agitée en apparence par des électrons libres du PDS, est en réalité théorisée dans les hautes sphères de l’Etat comme un plan B au bérézina de Karim Wade lors des locales de 2008.C’est pourquoi ,cette candidature portée par les ‘’hommes du président‘’ doit être pris au sérieux en ce sens que Maitre Wade nous a habitué à lancer des ballons de sonde pour tâter le pouls des Sénégalais avant de s’engager. Mais là n’est pas le problème.
La difficulté majeure pour l’acceptation d’une telle initiative réside dans les nombreuses inquiétudes que soulève, à juste titre, cette candidature de trop pour les démocrates Sénégalais. S‘il est vrai que juridiquement rien ne s’oppose à ce que Maitre Wade ne sollicite à nouveau le suffrage des sénégalais, force est de reconnaître que le contexte, le bon sens et les objectifs supposés de cette candidature sont aux antipodes de l’esprit démocratique et de la décence républicaine.
D’abord, l’âge, les rumeurs inquiétantes sur l’état de santé du président et sur sa capacité à gouverner font peser de lourds périls sur la démocratie et sur la nation toute entière .Et j’avoue qu’une brève rétrospective sur la fin tragique d’un Bourgu iba qui s’accrochait vaille que vaille au pouvoir me fait une sueur froide au dos. Ensuite, les objectifs supposés d’une victoire à tout prix en 2012, y compris par des moyens frauduleux, du père pour le fils et au nom du fils, pour la réalisation d’une dévolution familiale ne passeront pas. Cette ultime manœuvre destinée à remettre le pouvoir à Wade fils par des artifices et combines largement sanctionnés par le peuple en mars 2009 est une menace même pour la forme républicaine de l’Etat.
Le second acte politique de trop que pourrait poser Maitre Wade et non moins dangereux que celui de sa supposée candidature constitue la suppression du 2nd tour de l’élection présidentielle. En effet, des informations concordantes attribuent à Maitre Wade la paternité de cette idée de plus en plus agitée par ses éclaireurs à la solde du pouvoir en place. Or, c’est justement l’existence d’un 2nd tour qui lui a permis d’être président de la république en 2000.
Aujourd’hui, Maitre Wade est conscient du fait qu’au fur et à mesure qu’on s’approche de 2012, son régime ne cesse de pulvériser ses propres records d’impopularité. Des lors, l’existence d’un 2nd tour rend plus que jamais incertaine la réélection même par défaut en 2012 de Wade père pour le compte du fils. C’est pour éviter que ses desseins de dévolutions familiales du pouvoir ne se noient dans les eaux troubles de 2012 que ce dernier semble se décider à opérer encore au tripatouillage constitutionnel. Ce qui est inadmissible.
A la lumière de ce qui précède, les deux actes politiques que pourrait poser Maître Wade dans un futur proche constitueront sans nul doute des actes de trop. C’est peut être l’ultime étape dans ses desseins de dévolution familiale du pouvoir. Et face à ses actes de trop, les démocrates et l’ensemble des forces vives de la nation, doivent impérativement constituer un bouclier en vue de mettre fin à la monarchisation galopante de l’Etat pour restaurer la dignité républicaine .Empêcher à Maître Wade de franchir le Rubicon est la mère des batailles pour alterner l’alternance au profit du peuple sénégalais.
Moustapha DIEME
Secrétaire Permanent de And- jef /PADS