LE DIALOGUE NATIONAL EST LE SEUL ANTIDOTE
Notre contribution, aujourd’hui, sera une approche dont l’objet reste un appel à l’attention de tous les acteurs sociaux du SENEGAL. Contre pouvoir national et pouvoir politique en particulier. Il convient, devant l’intérêt de la réforme de la politique générale de l’Etat du SENEGAL, de susciter une réflexion ou un débat pour qualifier la raison et l’enjeu du dialogue national. D’autant qu’une idéologie nouvelle, le bluff s’entend, se développe après cinquante ans de construction d’un Etat Nation.
La réforme souhaitée vient de faits qui, en partie, seraient à la base de l’inflation de l’effervescence politique et du pessimisme social ambiant rendus chroniques. Un dialogue fécond permettrait de protéger la Nation contre la conflictualité dont la potentialisation aurait atteint un tempo et un top qui apostrophent toute la Nation.
Ce premier article, dans une série de six, cherche à contextualiser la problématique des bluffs et à suggérer une démarche pour souhaiter une rectification, sans prétention, pour que le SENEGAL puisse garantir un futur auréolé d’espoir à ses populations.
Démocratie et bluff seraient—ils des frère et sœur siamois ?
La démocratisation a, au cours des cinquante dernières années, réglé certains problèmes relatifs à l’émancipation institutionnelle. Cependant l’amélioration des taux d’accès aux services sociaux de base tarde à se réaliser. Cinquante années vont, en décembre 2009, marquer, peut être, la fin de la construction de l’Etat Nation. Et 2010 devraient, inévitablement, inaugurer la période confirmant la fin de la synthèse politique démarrée depuis 1957 avec l’avènement de la Loi Cadre en A.O.F et des idéologies en AFRIQUE
La réduction du poids des effets négatifs induits par la colonisation et la sortie, à moyen terme, de l’arriération dans laquelle l’exploitation de l’homme par l’homme avait enfermé l’AFRIQUE ont constitué, en somme, les deux principales lignes d’action visée par la décolonisation. Décolonisation engagée par le biais des luttes de libération et d’accès à l’autodétermination des peuples africains.
En évaluant l’impact de la gouvernance opérée de1958 à 2009 chaque SENGALAIS peut estimer le niveau des mutations depuis l’indépendance et admettre, peut être, qu’il est utile de s’arrêter avant de continuer la lutte pour consolider la démocratie participative. Dans la mesure où un nouveau culte, plus ravageur que le parti unique, se développe et risque de déboucher sur le bluff considéré comme une nouvelle idéologie.
Pourquoi après 49 ans de sacrifices et d’endurance le SENEGAL deviendrait il la proie du bluff ?
Non, les populations du SENEGAL ne sauraient ni admettre, ni tolérer que le bluff soit la nouvelle idéologie après le populisme vieillissant. Administrer devient la priorité. Et augmenter les richesses et les revenus constituent, au demeurant, les seules urgences qui soient.
Administrer, donc, le SENEGAL consiste, désormais, et sans être péremptoire, à n’œuvrer uniquement que pour son épanouissement. Et combattre, sans nuance, les prédateurs des ressources publiques. Car la corruption, la concussion et le blanchiment restent des procédés qui installent une nation dans un chaos social difficile à débrouiller. Comment, d’ailleurs, comprendre l’inflation de nouveaux rentiers au SENEGAL ?
Il est temps, devant l’accentuation continue du culte du bluff, que le pouvoir politique s’attaque à la racine du mal. Au lieu de ne s’atteler qu’à combattre le superflu au détriment de l’essentiel. Oui, l’essentiel, pour le SENEGAL, reste : • La réduction du chômage • La neutralisation des rentiers illicites • La réforme de l’ordonnancement institutionnel • La mise en action d’une décentralisation en corrélation avec les exigences de développement • La déstructuration de l’actuelle loi de finances pour une structuration en adéquation avec les besoins en croissance du SENEGAL • L’adaptation du système éducatif • L’administration de l’emploi.
Ce train de lignes d’action aide, une fois examiné par les acteurs sociaux et le pouvoir, à se prémunir contre l’invasion engagée par le diktat du bluff. Après ceux du parti unique et du populisme vieillissant. Quatre vingts pour cent, par exemple, de la population active chôme. L’âge du célibat des jeunes caracole, maintenant, vers 40, voire, 50ans. Les rentiers illicites gênent, comme les narco trafiquants, le développement et financent la stigmatisation.
Nos priorités, en interpellant ceux qui gouvernent et ceux qui aspirent à diriger, ne sont plus dans le suffragisme, l’électoralisme et dans le bluff. Mais, d’abord, dans la sélection des priorités et ensuite dans la mise en œuvre d’une politique qui soit en phase avec l’attente des populations.
L’après 22 mars 2009 aura enseigné à l’élite que l’essentiel est ailleurs et que la prise en charge du superflu n’est plus au gout du jour. L’utilisation des ressources et son rapport aux attentes des bénéficiaires citoyens continuent à ne pas être pris en compte, d’autant que la communalisation et la régionalisation en cours sont tombées dans l’obsolescence.
Certains Etats, ailleurs, sont en train d’engager des réformes pour, en matière de décentralisation, déployer la régionalisation à la place de la départementalisation et de la communalisation. Réglant, ainsi, les problèmes liés à l’inflation suffragiste et au cumul de mandats, son corollaire. L’entreprise, entre 2010 et 2012, d’une politique générale de réformes aiderait le système à éviter, certainement, l’implosion débouchant sur une désintégration organique de l’institutionnel au SENEGAL.
La réforme de l’ordonnancement institutionnel nous aiderait à concevoir, aussi, un ordonnancement spécifique au lieu de traiter par analogie. Une décentralisation idoine contribuerait, à terme, à la réduction de la conflictualité, au désenclavement, à la banalisation des effets réels et latents de l’irrédentisme. Une restructuration de l’actuelle loi de finances permettrait, peut être, d’indiquer une priorité dans l’emploi des ressources. De privilégier le financement des politiques génératrices de richesses nationales, de revenus et d’emplois induits et d’auto emplois.
Réadapter le système éducatif en fonction des options placées dans le développement du SENEGAL. Certains pays avaient conformé, par exemple, leur système éducatif aux impératifs du Plan Marshall, après la IIème Guerre Mondiale.
Ne faudrait il pas recadrer le Code du Travail par le biais d’une recodification en parfaite adéquation avec la politique de l’emploi ? Par exemple, la pratique des heures supplémentaires devrait elle être maintenue dans un Etat où le chômage reste, à la fois, massif et sélectif ?
Dépasser l’électoralisme et dialoguer sur la réforme à entreprendre, du fait des exigences nées de l’urgente nécessité de se consacrer à l’essentiel, sont, désormais, les deux clauses déterminantes de la lettre de mission que l’opinion aura définie pour que l’impasse soit évacuée.
L’Etat du SENEGAL n’est ni en faillite, ni en panne. Mais sa mission essentielle consiste, aujourd’hui et demain, à la réalisation d’un futur auréolée d’espoir qui soit en mesure de réduire les écarts sociaux négatifs. Et d’évacuer l’impasse accentuée par un effet arrogant de démonstration de richesses illicites, un pessimisme social persistant du fait de l’absence de minimum vital et une effervescence politique entretenue par un anarcho syndicalisme désuet. Il est temps, en cette période où la construction nationale demeure une priorité, de bien dépasser les distorsions en pratique politique. Des exemples très éloquents, à travers le monde, confirment la fin des idéologies : la crise financière, la socialisation amorcée aux Etats-Unis d’Amérique et le résultat des élections dans certains pays européens aident à admettre la fin des diktats.
Devons nous, nous SENEGALAIS, continuer à nous ancrer dans une politique pouvoiriste ou suffragiste ? Au lieu de réformer, après plus d’un demi-siècle de vie politicienne, notre substrat en démocratie participative et l’adapter, au fur et à mesure, aux rigueurs de la croissance et du développement ? Peut être, et sans dupliquer les Assises, le dialogue aiderait, cette fois ci, à réduire à leur plus simple expression, certaines distorsions en pratique politique qui ne favorisent que le culte de la stigmatisation et le diktat de l’inertie et de l’immobilisme.
WAGANE FAYE
PROFESSEUR D’ANGLAIS
COORDONNATEUR DES CADRES DU FAP
VICE PRESIDENT DE LA COMMISSION DES CADRES ET EXPERTS DE LA CAP 21