Déficit en professeurs de mathématiques : il
Lettre ouverte au président de la République
Déficit en professeurs de mathématiques : il faut agir à la mesure de votre investissement
Dans un monde qui évolue très rapidement, la maîtrise et l’approfondissement des mathématiques apparaissent comme une condition indispensable au développement des nations ; plongées qu’elles sont dans l’ère des hautes technologies et de la mondialisation des marchés. Nous exprimons notre gratitude et notre sincère reconnaissance pour les efforts incommensurables que vous avez faits dans le secteur de l’éducation : augmentation substantielle de salaire ; constructions de salles de classes ; ouverture de lycées et collèges de proximités ; allocation des 40 % du budget à l’éducation pour ne citer que ceux là . Excellence ; il faut être un homme convaincu du devenir de sa nation pour faire un tel investissement. Nous nous indignons aussi par la même occasion des mauvais résultats scolaires. Nous estimons qu’il urge de trouver des solutions adéquates et durables afin que les futures générations goûtent à votre générosité à travers les fruits de votre investissement. Oui vous avez eu une très bonne vision malgré votre âge avancé en misant sur les générations futures grâce à l’appui consistant fait pour l’éducation gage de la prospérité.
Au-delà de l’importance indiscutable de la santé et de la sécurité, il faut être convaincu que l’éducation est le socle ; la pièce maîtresse ; le véhicule qui garantit à l’homme la tranquillité ; l’ouverture ; le développement intégré gage de santé et de sécurité.
En tant qu’acteurs du secteur de l’éducation profondément imbus des valeurs de l’école, nous ne pouvons que voguer dans la même direction que votre excellence pour une qualité des enseignements apprentissages.
Le ministre de l’éducation Kalidou Diallo ; en direct sur une chaîne de télévision en prélude à l’ouverture des classes, lançait un cri de détresse à cause du déficit criard noté dans les rangs des professeurs de mathématique dans les lycées et collèges. Cet appel nous a terrifié d’autant plus que nous savons que rares sont les étudiants en licence et en maîtrise de maths qui iront vers le chemin de l’école. Même la Fastef peine à recruter des maîtrisards pour le Caes de maths. Devant une telle situation, nous ne pouvons que porter une réflexion et la faire partager avec la haute autorité du pays bien que nous sommes loin d’être les voix les plus autorisées à poser des problèmes et apporter des solutions. Néanmoins comme dans la pédagogie des fous, toutes les idées sont bonnes. Il suffit de les corriger et de se les approprier.
Excellence, la réalité est que beaucoup parmi les professeurs de maths ont déserté les classes pour des ‘paradis meilleurs’. Certains, à la recherche de meilleurs profits, se sont lancés dans d’autres secteurs : banques, administrations centrales, migrations, etc. Et ceux qui se cramponnent encore dans les salles de classes excellent dans les cours à domicile, la vente de fascicules et autres prestations dans le privé au point d’être moins productifs dans les lycées et collèges. Tous vont à la recherche de plus d’argent, il faut le souligner. Alors, Excellence, ne faudrait-il pas une mesure d’urgence visant à augmenter leur productivité dans le secteur public en accordant une indemnité spéciale aux professeurs de maths. Et pour résorber le déficit en Pes de maths, créer, grâce à la Fastef et l’Irempt, des passerelles qui permettront à tout Pc ou Pem en trois ans pour la première catégorie et en un an pour la deuxième d’obtenir leur Caes en mathématiques. Excellence, comme vous le soutenez toujours, il faut revaloriser la fonction enseignante en général et celle des enseignants de mathématiques, en particulier.Tentons la politique du bâton et de la carotte ; offrons le maximum aux professeurs de mathématiques et exigeons d’eux plus de productivité pour l’école publique. Pour ce qui concerne les corps émergents, leur offrir un plan de carrière qui aboutira à l’obtention du diplôme professionnel. Mais, à l’issue de tous les efforts du contribuable sénégalais, certains persistent dans la médiocrité et le laxisme pour appliquer la loi dans toute sa rigueur car il est imprudent de laisser dans les classes un enseignant qui n’a pas le souci de la qualité. Le ministre de l’Education proposait, à travers la même émission, le recrutement de retraités en maths pour résorber le déficit. Ne faudrait-il pas ramener l’âge de la retraite à 65 ans pour les enseignants ?
Convaincu, Excellence, M. le président de la République, de votre dévotion pour la qualité des enseignements comme l’attestent les différentes sorties du ministre de l’Education, Kalidou Diallo, nous ne doutons à aucun instant de votre capacité à arrêter l’hémorragie dans l’enseignement des mathématiques et que vous allez réagir pour soigner cette plaie béante : le déficit en professeurs de mathématiques.Comme l’avait fait feu Houphouët Boigny en Cote d’Ivoire.
Amadou BOLY, Professeur de maths au CEM Abdoulaye Mathurin DIOP Bolyam2000@hotmail.fr