ABUS DANGEREUX DENONCE
socialismerepublique@gmail.com Wade, docteur ès DIVERSION
24hchrono : Samedi 14 Fév 2009
Puhimo à 18 milliards : De nouveaux chantiers pour Karim Wade après l’Anoci
Karim Wade, après l’Anoci, devrait hériter du tout nouveau programme de voiries initiées par l’Etat du Sénégal dont le Budget s’élève à 18 milliards de nos francs. Il s’agit du programme spécial de voiries urbaines à haute intensité de main-d’œuvre dénommé (PUHIMO). Les agglomérations que sont Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque, Bargny et Ziguinchor sont intéressées par ce programme.
Le Puhimo, c’est le nouveau programme qui a été mis sur pied par l’Etat du Sénégal. Il s’agit du Programme spécial de voiries urbaines à haute intensité de main-d’œuvre dont les travaux devraient être dirigés par le président de l’Anoci Karim Wade. Il est chargé de faire de Pikine et d’autres agglomérations comme Dakar avec sa corniche et ses différents autres axes routiers. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et des Transports aériens, Habib Sy, et le chef de la délégation de la Commission de l’Union européenne (UE) au Sénégal, Gilles Hervio, ont procédé, hier à Pikine, au lancement de ce (PUHIMO). ’’Ce programme de voiries en pavés que nous allons lancer pour une enveloppe de 18 milliards de FCfa, est réparti entre les agglomérations de Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque, Bargny et Ziguinchor. Et grâce à ces travaux, nous allons promouvoir un développement économique et social plus viable en réduisant d’une manière significative les coûts de transport et en améliorant de façon sensible la mobilité», a indiqué, a indiqué Habib Sy lors de cette cérémonie. «Au-delà des nombreux avantages qualitatifs que l’on prête aux voiries en pavé, le choix de cette technologie a été fondé sur l’intérêt qu’elle présente en matière de création d’emplois, qualifiés et non qualifiés, nécessaires à la pose des pavés, alors que la réalisation de routes bitumées aurait fait essentiellement appel à des engins mécaniques peu utilisateurs de main d’œuvre’’, a soutenu pour sa part Gilles Hervio. Ce programme devrait être piloté par Karim Wade afin de faire bénéficier certaines villes de voiries modernes comme à Dakar. Un bon programme également pour le fils du Président afin de mener sa politique les différents atouts, car devant mobiliser des moyens humains. En effet, ce projet prévoit, selon le ministre, ‘’la sélection, le recrutement et la formation à la pose de pavés d’un nombre considérable de jeunes, eux-mêmes issus des quartiers concernés par le projet pour environ 13.000 emplois directs ou indirects.
Auteur: Sambou BIAGUI
24hchrono : Samedi 14 Fév 2009
Détournement de plusieurs milliards destinés aux jeunes: L’Etat du Sénégal porte plainte contre des mutuelles
L’Etat du Sénégal a engagé des poursuites contre des mutuelles d’épargne et de crédit. Et ce pour un détournement de plusieurs milliards destinés à financer les jeunes. Cette procédure judiciaire a été engagée par le ministère de la jeunesse et de l’emploi des jeunes.
Dans le cadre de son programme emploi jeune, l’Etat du Sénégal avait mobilisé entre 2001 et 2004 prés de dix milliards (10 000 000 000 Fcfa) pour le financement d’un certains nombres de jeunes porteurs de projet. Le Fond de promotion de la jeunesse (FNPJ) était ainsi chargé de piloter ce projet. Cette agence avait ainsi pris l’engagement de travailler avec certaines mutuelles qui étaient une sorte de banque pour les bénéficiaires de financement. Mais cet argent, de l’avis de l’Etat du Sénégal, a été détourné par ces mutuelles, car les jeunes n’ont pas effectivement bénéficié de ces financements qui ont été viré dans le compte de ses «banques». Il s’agit ici du Toup petit Crédit qui avait été instauré pour atteindre une masse importante de jeunes dans les programmes du FNPJ. Et pour ôter les barrières conventionnelles d’accès aux crédits pour les jeunes en activité dans le secteur informel, l’Etat du Sénégal a voulu travailler avec ces mutuelles avec des crédits qui variaient entre 50 000 et 500 000 Fcfa. C’était aussi une manière d’assurer une meilleure répartition des projets financés entre les régions et a l’intérieur des régions. Ce qui a été confirmé par le Ministre de la jeunesse et de l’emploi des jeunes dans une interview exclusive qu’il nous a accordé et qui sera publiée mardi prochain. «Quand je suis venu, j’ai demandé que l’on fasse l’Etat des lieux en ce qui concerne le Fnpj. Nous avons commis un cabinet privé dont la crédibilité est reconnue et qui a fournit un rapport sans complaisance pour dire ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. Ce rapport a été remis au Président de la République au Premier Ministre et aux députés. J’ai systématiquement demandé leur mise en œuvre. Et parmi ces recommandations, il y a des fonds destinés au financement des jeunes que des mutuelles ont gardé par devers elles depuis des années et qui continuent à travailler avec ses fonds» a souligné le ministre Mamadou Lamine Keita. Selon le ministre, il s’agit ici d’un délit grave de détournement de fonds et par de scandale. «Je dis que c’est scandaleux, ce que ces mutuelles ont fait, car c’est des fonds qui étaient destinés aux jeunes. Il était même interdit qu’une mutuelle détienne des fonds au-delà de quinze jours. Et si je constate que des mutuelles ont gardé pendant plus d’un an des fonds et qui se font des affaires avec ces montants et que ni les jeunes encore moins le Fnpj n’en bénéficient, je dis que c’est du délit». C’est ainsi indique M. Keita «j’ai instruit à l’administrateur principal du Fnpj à prendre pour que ces mutuelles remettent ces fonds aux jeunes bénéficiaires où au Fnpj à défaut de les poursuivre devant les juridictions». Selon lui le processus a démarré et certains responsables de ces mutuelles ont clairement dit à ces jeunes que votre ministre nous combat, nous allons le combattre». Ces tous petits crédits qui vont de 50.000 à 500.000 Fcfa devraient, selon nos informations, se payer en six mois et ces fonds revolving devraient permettre de toucher d'autres jeunes. Beaucoup de mutuelles, au niveau national, sont concernées par ces poursuites judiciaires. Parmi elles Fatick, Dakar, Gossas, Tivaouane, Mbour, Bambey, Oussouye, Bignona, Vélingara, Mbacké, Louga, Tambacounda, Kédougou, Bakel et Nioro où 331 promoteurs devraient bénéficier de fonds.
Auteur: Sambou BIAGUI
Nettali : Vendredi 13 Fév 2009
AFFAIRE DE BLANCHIMENT D’ARGENT QUI IMPLIQUERAIT MACKY SALL ET ABDOULAYE SALLY SALL : L’Ordre des avocats du Sénégal dénonce la démarche du ministère de l’Intérieur
NETTALI.NET - Le communiqué de presse du ministère de l’Intérieur qui avait été largement diffusé et qui faisait état d’un réseau de blanchiment d’argent mouillant l’ancien président de l’Assemblée nationale, M. Macky Sall ainsi que le représentant de son parti, l’Apr, au Gabon, M. Abdoulaye Sally Sall, n’est pas du goût de l’Ordre des avocats du Sénégal. Dans un communiqué signé par Me Mame Adama Guèye, le bâtonnier, l’Ordre des avocats du Sénégal crie son indignation.
L’Ordre des avocats du Sénégal se dit vivement préoccupé par l’attitude du ministère de l’Intérieur qui le 26 janvier dernier a sorti un communiqué de presse largement diffusé par les rédactions de la place faisant état d’un réseau de blanchiment d’argent et impliquant l’ancien Premier ministre, Macky Sall et Abdoulaye Sally Sall avec la complicité d’un chef d’Etat étranger. Pour l’Ordre des avocats du Sénégal, il s’agit là d’un dérapage de la part du ministre d’Etat, ministre de l’intérieur, M. Cheikh Tidine Sy.
L’Ordre des avocats du Sénégal estime qu’il s’agit d’une « démarche incongrue qui viole la présomption d’innocence » que doivent bénéficier les personnes mises en cause dans cette affaire, à savoir MM Macky Sall et Abdoulaye Sally Sall.
Ce qui indigne le plus l’Ordre des avocats du Sénégal, c’est que le communiqué a été largement diffusé alors que l’ancien Premier ministre, M. Macky Sall n’avait même pas reçu de convocation à la police à propos de cette affaire. Me Mame Adama Guèye et compagnie soutiennent qu’en tout état de cause, l’autorité administrative doit s’abstenir par respect pour la procédure, ce genre de démarche.
L’Ordre des avocats rappelle que la prévalence de la loi doit être respectée en toutes circonstances.
Auteur: Mayaram
SUD QUOTIDIEN :
AFFAIRE MACKY SALL Le Conseil de l’ordre des avocats dénonce une violation flagrante du principe de la présomption d’innocence
par Ibrahima DIALLO | SUD QUOTIDIEN , samedi 14 février 2009
L’affaire Macky Sall (ancien président de l’Assemblée nationale) ne finit pas encore de faire parler d’elle. La dernière réaction vient du Conseil de l’ordre des avocats du Sénégal. Dans un communiqué daté du 12 février, le Conseil de l’ordre des avocats « exprime sa vive préoccupation face à l’initiative du ministre de l’Intérieur et déplore les actes et déclarations de cette autorité caractéristiques de velléités autoritarismes et d’un mépris flagrant des principes qui garantissent la protection des droits des citoyens ».
Le Conseil « désapprouve cette démarche » qualifiée d’ « incongrue qui constitue une violation flagrante du principe de la présomption d’innocence qui s’impose à tous ». Pis, pour l’ordre des avocats, « cette violation est d’autant plus grave qu’au moment où l’autorité administrative proférait ses accusations largement diffusées par voie de presse, le principal accusé n’avait même pas encore reçu de convocation » dénonce cette source.
Selon ce Conseil, « quelle que soit la gravité des faits pour lesquels un citoyen peut être poursuivi, le respect de la loi et de la dignité humaine doivent rester de rigueur car il y va de l’intérêt de tous et de chacun » lit-on dans ce document. C’est pourquoi les robes noires invitent l’autorité à « s’abstenir de toute actions intempestives et ostentatoires au moins par respect des prérogatives des droits des citoyens » précise le document.
Le 26 janvier, un communiqué su ministre de l’Intérieur accusait Macky Sall et Abdoulaye Sall, représentant de l’Apr/yakar au Gabon, « d’implication dans un réseau de blanchiment d’argent en lien avec une opération qualifiée d’illicite réalisée de connivence avec un chef d’Etat africain » rappelle le texte.
WALF FAJDRI :
Discrimination et civilités
“Le français est une langue de gentillesse et d’honnêteté”, disait Senghor. Dur d’y croire… Cette langue que nous pratiquons avec toutes sortes de fortunes peut s’avérer fort discriminatoire. Jugez-en !
Le mot chaumière désigne, en France, la demeure en toit de chaume alors que chez nous, le même type d’habitat prenait le nom de case, emprunt déformé de la casa espagnole qui signifie maison. Pourquoi agriculteur là-bas, cultivateur sous nos cieux ? N’exercent-ils pas fondamentalement les mêmes activités ? Ces questions m’agacent lorsque je songe au tirailleur sénégalais faisandé à la place du soldat français. C’est miracle que ‘cultivailleur’ n’ait pas été forgé pour nous.
Autre exemple discriminatoire : de l’inconnu ou du coquin lynché à mort, le vocabulaire l’appelle ‘cadavre’. Même terme méprisant pour designer le chien écrasé par un ‘car rapide’ effréné. S’agit-il de l’épicier voisin, du commis des Ptt ou d’un instituteur qui vient de trépasser ? Il sera derechef un ‘corps’ dont la levée est annoncée, par voie de presse, aux parents et amis. Montons en grade… Général De Gaulle s’en est allé, suivi par Houphouët Boigny. En raison sans doute de leur rang, les voilà, ipso facto, ‘dépouille mortelle’. L’une gisant à Yamoussoukro la Basilique, l’autre à Colombey-les deux Eglises. Qui a déjà entendu parler de la dépouille mortelle d’un vagabond ?
La langue anglaise ne fait pas tant de chichis. Tout mort devient ‘body’. Qu’il s’agisse de Lincoln ou du voyou des bas quartiers.
Langue de gentillesse et d’honnêteté ? Le Français, mauvais caractère qui naguère jetait le potage à la figure de son convive, s’initie désormais aux bonnes manières en adoucissant les mots qui, pendant longtemps, désignaient les paumés et laissés pour compte de plus en plus nombreux sur notre bonne vieille Terre. Le sourd est devenu tout juste ‘mal entendant’ dont on n’a fini de s’amuser avec des gestes entendus. De même, plus de grimaces et pieds de nez à l’aveugle, aujourd’hui, ‘déficient visuel’. Etes-vous manchot, bancal ou cul-de-jatte, vous redevenez un être entier sauf que de ‘mobilité réduite’. Les nains ‘short people’ que d’incultes enfoirés égorgent, puis enterrent en guise de sacrifices aux démons Célébrité et Richesse sont redimensionnés à ‘personnes de petite taille’.
Par contre, la bonne vieille chaud-de pisse, la syphilis et autres blenno que les adolescents de l’époque Jerk ou Cha Cha Cha s’avouaient d’un air gaillard, ne sont plus que de stupides ‘maladies sexuellement transmissibles’ aussi passagères que le rhume des foins ou la rougeole de n’importe quel puceau. On en arrive aux ‘handicapés sociaux’ communément appelés les fous, tocards, barjots et autres cinglés de la ‘farbatesque senghorâne’ qu’aucun vocable ne pourrait supplanter. Pour la simple raison que crétin et imbécile résistent à toute évolution.
Amadou Gueye NGOM Critique social
L’Afrique face à la crise économique et financière mondiale
Réunis la semaine dernière à Addis-Abeba, les dirigeants des pays africains ont convenu de la nécessité de développer et d’améliorer leurs infrastructures. Qu’il soit question d’eau, de transport ou d’électricité, de meilleures infrastructures peuvent se traduire en Afrique par un relèvement de la croissance de plus de 2 %, un surcroît de productivité de 40 %, et des créations d’emplois pour une population jeune en constante augmentation. Mais ce sommet a aussi été l’occasion pour ces dirigeants de discuter de leurs préoccupations croissantes quant à l’impact sur leurs populations de l’effondrement de la situation financière mondiale, venant si peu de temps après la crise des prix alimentaires et énergétiques.
Il y a un an seulement, les perspectives de l’Afrique subsaharienne semblaient des plus prometteuses. Pour la première fois depuis 20 ans, cette région affichait un taux de croissance identique à celui du reste des pays en développement, abstraction faite de la Chine et de l’Inde. Elle commençait enfin à récolter les dividendes, y compris sous forme de revenus croissants, des difficiles choix opérés depuis des années, que ce soit pour mobiliser plus de ressources au plan intérieur, réorienter des dépenses mal-avisées, investir dans l’éducation et la santé de base, réformer les services publics, réduire les politiques protectionnistes, assouplir les régimes de taux d’intérêt et de change, ou encourager la concurrence. Elle bénéficiait d’apports de capitaux privés de près de 55 milliards de dollars. Son Pib avait progressé de 5,7 % en 2006 et de 6,1 % en 2007. Et elle faisait l’objet d’une aide extérieure croissante, sous forme de nouveaux capitaux et de remises de dette.
C’est alors qu’est survenue la crise financière, et que l’économie mondiale est tombée en chute libre. Il n’a pas fallu longtemps pour que les pressions se fassent sentir en Afrique. Celle-ci a vu ses revenus du tourisme fléchir, de même que les envois de fonds reçus de l’étranger et ses recettes d’exportation. Les investissements étrangers ont vite commencé à se tarir. Les bourses africaines, comme celle de l’Ouganda, ont reculé de plus de 40 %. Le Ghana et le Kenya ont dû reporter pour plus de 800 millions de dollars d’émissions d’obligations souveraines, retardant la mise en œuvre de projets de routes à péages et de gazoducs. Pour les pays exportateurs de pétrole, la baisse des prix pétroliers a soulevé le spectre d’une perte de Pib de 15 % en 2009.
Ces évolutions majeures sont lourdes de conséquences sur le plan humain. Du fait de l’aggravation des résultats économiques, la mortalité infantile et juvénile est destinée à augmenter, et les taux d’achèvement scolaire dans le primaire à baisser. Dans leur majorité, les pays africains étaient déjà en passe de ne pas pouvoir atteindre les objectifs de développement pour le millénaire, notamment celui consistant à réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015. La crise actuelle ne va rendre que plus difficile la réalisation des Odm. Mais les pays plus avancés du continent souffrent eux aussi : en Afrique du Sud, ce sont environ 64 000 emplois qui, selon les estimations, viennent d’être perdus en quelques mois seulement dans le secteur minier.
La crise économique mondiale porte en elle le risque de devenir une crise politique et sociale pure et simple. On en est à un moment où il appartient aux Etats africains d’ouvrir le dialogue avec leurs citoyens sur les défis à venir et les choix difficiles à opérer pour y faire face. Les citoyens feront partie de la solution, quelle qu’elle soit. Maintenant, que peut-on et que doit-on faire ?
Une gestion avisée des finances publiques sera déterminante pour qu’il y ait un redressement plus rapide au sortir de la crise. Les dirigeants africains doivent éviter les options à caractère populiste qui ne feraient que rendre leurs populations encore plus vulnérables à longue échéance. Il faut que les subventions et filets de protection sociale visent en priorité les catégories de population vulnérables qui en ont le plus besoin. En faire bénéficier ceux qui auraient les moyens de se procurer les services correspondants ne fera qu’aggraver la situation des finances publiques, rendant l’Etat moins à même d’investir dans les domaines d’une importance capitale pour les pauvres.
Dans le même temps, des programmes de relance budgétaire bien gérés, et financés au moyen de ressources extérieures, permettraient d’éviter une forte baisse de croissance dans les pays africains. Un investissement dans les filets de sécurité et des dépenses dans le domaine des infrastructures (en matière d’entretien, notamment) permettront d’amortir la chute et de mettre ces pays en position de tirer parti du rebond de l’économie mondiale, lorsqu’il se produira. C’est sur cette idée que repose la proposition avancée récemment par le président du Groupe de la Banque mondiale, M. Zoellick, pour que chaque pays développé s’engage à consacrer 0,7 % du montant de son plan de relance à un fonds d’aide aux pays vulnérables, en vue d’aider les pays en développement à surmonter la crise.
Les principes de l’économie de marché ont permis à 64 % des Africains de bénéficier d’un niveau de croissance économique de l’ordre de 5,9 à 8,1 % par an durant la période de 1997 à 2007. La révolution que beaucoup de pays de la région ont connue dans leur secteur des télécommunications, n’est qu’un exemple de la façon dont ces principes ont changé pour le mieux l’existence de leurs habitants. Il ne faut pas qu’ils reviennent sur les changements opérés sur la base de ces principes de marché, car il ne saurait y avoir de réduction durable de la pauvreté sans croissance. Mais il faut que les pays s’y prennent mieux pour réglementer de manière effective ces marchés, établir des règles du jeu égales pour tous les acteurs économiques, se tenir au fait des approches financières novatrices et de leurs risques inhérents, et puiser dans l’immense réservoir d’ingéniosité et de créativité que représentent leurs propres habitants. Cela ne pourra se faire qu’au prix d’un gros effort de renforcement des capacités de leurs institutions.
S’agissant des investisseurs étrangers, ils reviendront, une fois calmée la crise. Mais ils se montreront prudents, et recommenceront d’abord à investir dans les pays qui auront maintenu le cap des réformes engagées, en se montrant prêts à renforcer la gouvernance, à affirmer le principe de primauté du droit, et à moderniser leurs marchés des capitaux.
Pour ce qui est des pays richement dotés en ressources minérales, la crise a valeur de rappel à l’ordre pour qu’ils redoublent d’efforts en vue d’établir des systèmes propres à assurer une gestion transparente de ces ressources, et à faire en sorte qu’elles génèrent des gains tangibles pour les segments pauvres de leur population.
En dépit des incertitudes, les pays africains se doivent de maintenir l’élan dans le sens d’une mutation qui porte en elle la promesse d’une amélioration de l’existence quotidienne de leurs citoyens.
Obiageli EZEKWESILI Vice-présidente de la Banque mondiale pour la Région Afrique
Pour lutter contre l'émigration clandestine : Les mères de famille s’investissent par la sensibilisation
Malgré toutes les dispositions qui ont été prises par le gouvernement, l’émigration clandestine continue à faire des victimes. Pour mettre un terme à ce genre d’aventures suicidaires, les femmes des zones les plus touchés par le phénomène ont créé un collectif. L’idée étant de sensibiliser leurs progénitures sur le danger permanent qui les guette.
Selon le représentant de l’Organisation internationale pour la migration (Oim), Madani Hann, plus de 25 000 migrants ont débarqué cette année sur les côtes des Canaries et beaucoup ont péri en mer ou sont morts de faim et de fatigue. Le gros du lot vit à Yarakh, village de pêcheurs du Sénégal, le plus touché par cette fièvre de l’émigration. Pêcheurs pour l’essentiel, des dizaines de jeunes de cette commune n’ont pas réfléchi très longtemps lorsqu’ils ont réalisé qu’il était possible d’atteindre l’Europe à bord d’une pirogue. Pour ce faire, ils ont vendu leur matériel de pêche pour s’acquitter des frais de la traversée. Beaucoup ont tenté l’aventure avec le soutien de leurs mères. Mais, après qu’une dame a confié publiquement avoir perdu deux de ses enfants, l’appui maternel se faisait de moins en moins sentir. D’où la création du collectif des femmes pour lutter contre le phénomène de l’émigration clandestine. Ces dernières cherchent, à travers cette initiative, à dissuader les nouveaux candidats qui seraient tentés par le ‘Barça ou Barzak’. Mais, elles ne seront pas les seules à mener le combat. Les femmes ont trouvé comme alliée la coopérative belge pour le développement de l’Afrique, qui est très engagée sur la question de la lutte contre l’émigration. Et face aux rumeurs persistantes qui circulent à propos de la réussite des immigrés clandestins en Europe et qui ne relatent jamais les nombreux cas d’échecs qui demeurent les plus fréquents, renseigne la présidente du collectif Yayou Bayam Diouf, les femmes ont déjà mis en branle une campagne de sensibilisation nationale destinée à montrer au public intéressé la dure réalité de la vie d’un immigré clandestin en Europe.
Dans le cadre de cette campagne, le collectif envisage de faire appel aux femmes des différents points de départ en l’occurrence, Thiaroye Sur-Mer, Yoff, Yarakh, aux lutteurs traditionnels connus du grand public et à des joueurs de football. Il prévoit également de déployer des équipes dans les régions voisines afin de sensibiliser les populations aux dangers que représente un voyage jusqu’à l’archipel des Canaries. Les jeunes sont certes de plus en plus nombreux à avoir conscience des risques qu’ils prennent lorsqu’ils embarquent à bord des pirogues, mais la plupart d’entre eux partent avec de fausses idées en tête et ne savent pas ce qui les attend en Europe, a souligné Yayou Bayam Diouf. ‘Certains récits sont tout simplement invraisemblables.
Ils pensent qu’ils vont être logés dans un bel hôtel, nourris gracieusement et obtenir un emploi légal. Nous ne cherchons pas à convaincre ces gens de ne pas partir. Nous leur indiquons même la marche à suivre pour faire une demande de visa. Mais nous tenons aussi à leur dire la vérité’, a-t-elle précisé. La vie pour ceux qui ont été rapatriés ou qui ne sont pas parvenus à atteindre les côtes des Canaries est encore plus dure qu’avant, car ils ont vendu tout ce qu’ils possédaient ou ont dépensé toutes leurs économies pour pouvoir payer le prix de la traversée. Une place à bord d’une grande pirogue peut se négocier jusqu’à 400 000 francs CFA. ‘Beaucoup de ces jeunes sont de véritables fardeaux pour leurs familles car il ne leur reste plus rien. Ils sont tellement déprimés que leur seule préoccupation est de repartir’, a indiqué Mme Diouf. A Yarakh, la plupart des personnes rapatriées passent la journée à broyer du noir, à chercher des moyens de gagner de l’argent. ‘Ils passent leurs journées à la maison, à ne rien faire. Nous craignons même qu’ils commettent des délits’, a reconnu une des membres du collectif, Fatou Mbengue. Cependant, comme la plupart des Sénégalais, les mères de familles de Yarakh ont des avis partagés sur la question de l’émigration clandestine. En effet, tout en ayant conscience des dangers, elles considèrent l’émigration clandestine comme l’unique solution pour sortir de la pauvreté.
Paule Kadja TRAORE