Y a-t-il un pilote dans l'avion?
L'OBSERVATEUR:
DÉPASSEMENT BUDGÉTAIRE L'IGE SUR LA PISTE DES 109 MILLIARDS
Article Par Daouda Mine,
Paru le Samedi 29 Nov 2008
L'affaire des dépassements budgétaires qui avait été dénoncée au Sénégal, il y a quelques mois, est loin d'être enterrée. En effet, depuis le début de cette semaine, les agents de l'Inspection générale d'Etat (Ige) sont en train de fouiner dans la quasi-totalité des ministères sur cette question des dépassements budgétaires. Des ministères comme ceux de l'Intérieur et de l'Equipements sont principalement ciblés par ces descentes de l'Ige. On évalue ces dépassements budgétaires à 109 milliards sur une durée de quatre ans.
Des missions de l'Ige sont lancées depuis le début de cette semaine dans les différents ministères. Les agents de l'Ige sont en train de fouiner dans les différents ministères pour voir plus clair dans le scandale de dépassements budgétaires qui défraie la chronique depuis plusieurs semaines. Les investigations engagées s’intéressent aux Directions de l'administration générale de l'équipement (Dage) des ministères par où passent généralement les fonds publics. Pour le moment, on estime que les ministères de l'Intérieur et de l'Equipement sont les départements les plus ciblés par les missions actuelles de l'Ige.
Le dépassement budgétaire évalué à 109 milliards avait été dénoncé, il y a quelques semaines par les institutions financières internationales. D'aucuns avaient même annoncé que cette affaire avait fini d’écorner l'image de marque du Sénégal auprès des bailleurs de fonds décidés à la tirer au plus clair. On indiquait que le Sénégal risquait de perdre les fonds que doit mettre à sa disposition le Fonds monétaire international (Fmi) dans le cadre d'un accord sans décaissement intitulé Initiative de soutien à la politique économique (Ispe). Ainsi, tous les observateurs s'étaient accordés à voir derrière le limogeage du ministre chargé du Budget, M. Ibrahima Sarr lors du Conseil des ministres qui s'était tenu dans la journée du jeudi 7 août dernier, un signe du Président de la République à l'endroit des bailleurs de fonds. M. Ibrahima Sarr qui a été remplacé par M. Mamadou Abdoulaye Sow est désigné comme le principal coupable dans cette affaire de dépassements budgétaires opérés par plusieurs ministères et qui ont coûté à l'Etat du Sénégal la somme de 109 milliards de Fcfa. Mais ce seul limogeage du ministre Ibrahima Sarr n'avait pas été jugé suffisant par les bailleurs de fonds qui veulent que cette affaire soit tirée au clair afin que tous les responsables paient. Les dépassements budgétaires se seraient opérés sur une période de quatre ans. Certains estimant même qu'ils remonteraient du temps où l'actuel Premier ministre, M. Hadjibou Soumaré était ministre du Budget. Certains auraient évalué ces dépassements budgétaires à la somme de 450 milliards de Fcfa. On estime que les hôpitaux, les universités ainsi que 15 ministères seraient les principaux bénéficiaires de ces dépassements budgétaires qui n'ont pas été autorisés par l'Assemblée Nationale.
Cependant du côté de l’opposition, on avait qualifié ces dérapages budgétaires d’«arbre qui cache la forêt des violations de procédures, des détournements d’objectifs et des dilapidations des ressources publiques ». Le Parti socialiste qui avait émis ces griefs avait demandé «l’ouverture d’une enquête indépendante pour situer les responsabilités sur le dépassement budgétaire enregistré par le gouvernement». Le Président Wade a visiblement choisi une autre voie en confiant cette mission à l’Ige.
Après les investigations, les inspecteurs qui n’ont pas un pouvoir d’auto saisine doivent déposer leurs rapports sur la table du Président de la République qui a l'exclusivité des rapports de l'Ige, et qui décide de la suite à donner aux dossiers qui lui sont soumis. En vertu de ses pouvoirs discrétionnaires, le chef de l'Etat peut aussi interrompre s'il le juge utile les investigations menées par l'Ige dans des services de l'Etat. Comme cela a été le cas avec la mission de l'Ige au niveau du Pcrpe.
PARTAGE DES RETOMBÉES DE L’ALTERNANCE Des calots bleus interpellent Wade et chargent Bro
Article Par Latir MANE ,
Paru le Samedi 29 Nov 2008
«Baye Moussé Bâ, notre responsable, ne se soucie que de sa personne sinon il aurait dit à Wade que nous ne sommes pas contents et nous voulons le voir pour qu’il nous dise ce qu’il peut faire pour nous et ce qu’il ne peut pas faire. Pour qu’on sache à quoi s’en tenir». C’est en résumé les propos du collectif des calots bleus qui jusqu’à hier n’ont pas bénéficié des retombées de l’alternance.
Encore un autre front qui s’ouvre pour le Pape du Sopi. Celui-là ne dit pas encore son nom. Mais il doit être pris au sérieux, même si ces «militaires de Wade» font comme si de rien n’était. Après les militants de premières heures du Parti démocratique sénégalais (Pds), c’est au tour des calots bleus de se manifester. Ce ne sont pas tous les calots bleus. Mais ceux-là, qui depuis 2000, attendent leur part du gâteau, «après avoir tout sacrifié pour Me Wade», disent-ils. Deux des membres de ce collectif ont fait un saut hier à la rédaction pour manifester leur mécontentement. Ils soutiennent qu’ils ont entendu que Me Wade leur a offert beaucoup de choses, par l’intermédiaire de Baye Moussé Bâ, leur responsable, mais jusqu’à présent ils n’ont rien reçu. Ni les maisons, ni les billets pour la Mecque. Pour dénoncer cela, ils ont tenté d’entrer en contact avec le Pape du Sopi, mais son entourage les bloque. Après plusieurs tentatives de se faire entendre, ils ont décidé de dérouler un plan d’actions. Car ils veulent être reçus par Me Wade en présence de tous les calots bleus pour disent-ils «laver le linge sale en famille».
Le collectif signale qu’il a déjà pris langue avec Baye Moussé Bâ, Pape Samba Mboup, Babacar Gaye, Abdoulaye Faye. Mais ils estiment que leur message n’est toujours pas passé. Ils expliquent qu’ils ne vont pas se suicider devant le palais, ils ne vont pas brûler des pneus, encore moins casser des bus. L’idée de déballages ne leur traverse même pas l’esprit. En «bons soldats», ils vont rester dignes jusqu’au bout. Mais ils tiennent à rappeler que si Me Wade est arrivé sain et sauf au palais, c’est en partie grâce à eux. Ils ne disent pas aussi que Wade n’a rien fait pour eux, loin de là. Mais ils estiment que ceux qui combattaient Wade dans l’opposition ne peuvent pas être plus nantis qu’eux à côté de Wade aujourd’hui. Alors qu’ils ont sacrifié leur vie pour lui. Leur souhait est que Me Wade les reçoive dans la paix. Mais au cas contraire, ils promettent de dérouler un plan d’actions. ils précisent aussi que ce n’est pas l’approche des fêtes qui les fait bouger mais les promesses non tenues par Me Wade.
LEQUOTIDIEN:
Gaspillage - Pour rentrer de Paris jeudi et vendredi : Wade loue un avion, Sangomar ramène Viviane
29-11-2008 Le Président Abdoulaye Wade et son épouse ne lésinent pas sur la dépense quand il s’agit de leur confort. Pour venir de France, le couple a pris deux avions spéciaux, à moins de 24 heures d’intervalle. Des observateurs informés se demandent ce qui a nécessité cela, d’autant plus que la situation a coûté au Trésor public plus de 300 millions de francs Cfa.
Par Mohamed GUEYE
Le président de la République est revenu avant-hier de Paris, après avoir fait un saut à Lyon, en France. Comme à son habitude, depuis l’incident qui l’avait obligé à faire un atterrissage forcé à Palma de Majorque en avril 2007 (voir Le Quotidien n°1287 du mardi 17 avril 2007), le président a préféré louer un avion privé, un gros porteur qui l’a conduit de Dakar à Lyon, en passant par Paris, et retour. Parti dimanche 23, le président est revenu jeudi dernier, 27 novembre, soit un séjour de quatre jours.
Sans doute que le chef de l’Etat a dû rencontrer, lors de son séjour français, son épouse, née Viviane Vert. Madame Wade s’est, également, rendue en France de son côté, en visite privée et pour des raisons personnelles. Même si leur agenda ne concordait pas, il est certain que les époux présidentiels ont dû se retrouver à Paris, puisque tous les deux ont pris leur départ de l’aéroport parisien du Bourget, où leurs avions étaient parqués. Car Mme Viviane Wade s’est, également, rendue en France en avion personnel.
Car, de son côté, la Première Dame et sa suite ont quitté le pays dans l’avion de commandement, La Pointe de Sangomar, que le Président Wade boude de manière systématique. Des personnes travaillant à l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Yoff et qui ont vu les deux époux partir dans deux aéronefs différents vers le même pays, se sont scandalisées de la manière dont les deniers publics sont dépensés. Elles font remarquer que la location d’un avion gros porteur, du genre de celui qu’affectionne le Président Wade, ne revient généralement pas à moins de 300 millions de francs Cfa. A ces montants, il faut ajouter les frais de kérosène et de stationnement, aussi bien sur l’aéroport du Bourget qu’à celui de Lyon.
De même, quand l’avion de commandement décolle pour plusieurs jours, le Trésor public prend en charge les frais inhérents au kérosène, à l’atterrissage et au parking, entre autres. Les observateurs avertis considèrent que le président de la République et sa famille auraient pu, en cette période de vaches maigres, épargner toutes ces charges à l’Etat. Il leur aurait suffi à tous deux de prendre un seul avion, au lieu de rentrer à Dakar chacun de son côté, en moins de 24 heures.
Ainsi, le Président Wade a débarqué jeudi dernier à 20h 53mn, tandis que l’avion transportant la Première Dame et sa suite, a atterri le lendemain vendredi à 16h 10mn. Tous les deux en provenance de Paris Le Bourget. Les observateurs considèrent qu’il y avait là, une belle opportunité pour les dirigeants de ce pays, de donner un bel exemple d’économie des deniers publics en prenant un seul avion. Ils jugent que la Première Dame aurait pu établir son emploi de temps de manière à voyager dans le même appareil que son époux de président. Cela aurait toujours été une importante économie, vu que leur progéniture, en l’occurrence Karim Wade, ne pratique pas non plus des vertus d’économie.
Le président de la bientôt défunte Agence pour l’Organisation de la Conférence islamique (Anoci) est, également, revenu de voyage, mardi 18 novembre dernier. En digne fils de son père, M. Wade fils ne voyage également plus qu’en jet privé. Or, ce personnage n’a plus d’autres fonctions connues que celles de conseiller du président de la République. Au prix d’un avion privé affrété, même s’il n’est pas de dimensions d’un gros porteur, cela fait à chaque fois une très importante somme. Plusieurs personnes se demandent qui prend en charge les dépenses de voyage de Karim Wade. Elles se demandent surtout ce qui empêche ce dernier, ainsi que sa mère à prendre un vol commercial régulier. «Ils pourraient, s’ils le désiraient, payer tous les sièges du vol Air France pour Paris, cela reviendrait toujours à meilleur prix que de louer un avion privé», assurent des connaisseurs.
Le Quotidien a vainement tenté d’avoir des explications de la part du service de communication de la Présidence. Le téléphone du ministre porte-parole du chef de l’Etat, Me El Hadji Amadou Sall, sonnait sans qu’il ne décroche. Renseignement pris par ailleurs, Me Sall était occupé à s’entretenir avec son patron, le Président Wade. Et il n’a pas jugé utile de rappeler Le Quotidien.
mgueye@lequotidien.sn
NETTALI:
SENEGAL-ECONOMIE-COMMERCIALISATION-ARACHIDE
L’Etat ne subventionne pas cette année le prix au producteur, selon le CNIA
samedi 29 novembre 2008
L’Etat ne subventionnera pas cette année le prix de l’arachide au producteur, a indiqué le Comité national interprofessionnel de l’arachide (CNIA), samedi, lors d’un point de presse.
D’après le CNIA, le prix du kilogramme d’arachide au producteur a été fixé à 165 francs CFA, pour la campagne de commercialisation 2008/2009 qui démarre le 8 décembre.
‘’L’Etat a accepté la proposition qui consiste à fixer le prix de l’arachide au producteur cette année à 165 francs, avec la précision qu’il n’y aurait pas de subvention’’, a déclaré le vice-président du CNIA, Amadou Moustapha Djigo.
Expliquant les raisons qui ont guidé le choix de la date du 8 décembre pour le démarrage de la campagne de commercialisation, M. Djigo a dit qu’elle a été retenue de façon à ‘’permettre aux huiliers d’avoir la possibilité de drainer le maximum de financement, et aux opérateurs qui sont chargés de la collecte, de mobiliser de l’argent auprès des banques’’.
’’Une campagne, c’est d’abord l’argent, ce sont des préalables’’.
Pour la précédente campagne, l’Etat du Sénégal avait subventionné le prix au producteur à raison de 15 francs le kilogramme. Aucune explication officielle n’a encore été donnée à la décision de l’Etat de ne pas reconduire sa subvention dans l’achat de l’arachide. Mais certains acteurs estiment qu’elle serait dues à l’augmentation significative cette année de la production.
Selon M. Djigo, la fixation du prix de l’arachide est intervenue après plusieurs rencontres entre les acteurs de la filière. Outre ‘’plusieurs réunions’’, un séminaire s’est tenu à Saly, a-t-il rappelé, ajoutant qu’à la suite de ces rencontres, ils ont approché l’Etat pour l’informer des décisions qui sont prises au niveau du CNIA, relativement à la fixation du prix de l’arachide au producteur.
Il a indiqué que les discussions n’ont pas été faciles en raison du fait qu’il s’agissait d’un cadre de concertation. ‘’Nous ne sommes pas un parti politique (…). Cadre de concertation veut dire décisions consensuelles’’, a-t-il rappelé.
’’S’il arrive qu’une minorité se dégage par rapport surtout à la fixation du prix de l’arachide, les discussions sont reprises et c’est cela qui explique que le conseil d’administration s’est réunie quatre fois et a fini par solliciter l’arbitrage de l’Etat pour la fixation du prix de l’arachide’’, a-t-il expliqué.
Par la voix de son directeur général adjoint, El Hadji Mbaye, la SUNEOR a indiqué qu’elle prévoit d’acheter entre 170.000 et 200.000 tonnes, contre70.000 tonnes pour la NOVASEN et 30.000 tonnes pour le complexe agro-industriel de Touba.
Source Aps
SUD QUOTIDIEN:
CHEIKH TIDIANE SY, MINISTRE D’ETAT, MINISTRE DE L’INTERIEUR « Ils sont libres de tenir leurs Assises »
par Madior FALL | SUD QUOTIDIEN , samedi 29 novembre 200
Cheikh Tidiane Sy, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur a rétorqué hier, vendredi 28 novembre à certains sénateurs qui l’ont invité à l’occasion de l’examen par leur chambre du budget 2009 de son département, à faire cesser, par ses services compétents, « la tenue des Assises nationales », qu’il ne le ferait pas. Ni lui, ni ses services d’ailleurs, rappelant au passage que cette concertation est conforme à la Constitution. Selon lui, « ils sont libres de tenir leurs Assises ». Rappelant ainsi les Sénateurs à l’ordre…constitutionnel.
Faut-il se louer de la répartie « démocratique » à première vue du premier policier du pays hier, vendredi 28 novembre à l’occasion de l’examen par la chambre (haute ?) du Parlement du projet de budget 2009 de son département ? Ou se plaindre de la « bêtise » de certains de ces représentants,- au juste de qui ?,- qui demandaient tout bonnement la cessation par la force certainement, des Assises nationales organisées depuis juillet 2007 par plusieurs partis de l’opposition, des organisations patronales et des pans importants de la société civile ?
Il est heureux en tous les cas d’apprendre de la bouche du premier responsable que le ministère de l’Intérieur ne fera rien contre les Assises nationales. Cheikh Tidiane Sy, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur a répondu courtoisement mais tout aussi fermement ainsi hier à l’interpellation de certains sénateurs certainement égarés dans les méandres politiciens, qu’il n’était pas question que lui et ses services compétents s’occupent à casser des Assises nationales. Il a rappelé au passage que la concertation organisée sous l’égide d’une partie de l’opposition était conforme aux dispositions de la Constitution.
« C’est la liberté d’expression qui est consacrée dans notre Constitution. Le président de la République l’a défendue lors de son arrivée au pouvoir, en voulant faire de sorte que le jeu politique soit ouvert. Il l’a consacrée dans la Constitution », a-t-il indiqué en guise de réponse aux sénateurs qui lui demandaient de faire cesser, par les services compétents de son département, la tenue des Assises nationales que pilote Amadou Mactar Mbow, ancien Directeur général de l’Unesco et ancien ministre de l’Education nationale sous Senghor et où l’on retrouve plusieurs personnalités du monde politique, économique, « civile » et anciennement militaire.
« On ne peut pas vouloir une chose et son contraire », a souligné aux sénateurs, Cheikh Tidiane Sy, même s’il s’est empressé d’ajouter glissant sur le terrain partisan ou ne pouvant pas s’empêcher de le faire qu’il « y a des limites à ne pas franchir. Les Assises, il faut les laisser continuer leur cours. C’est maintenant le seul mode d’expression de ceux qui les organisent ». Selon lui en effet, « les Assises, c’est quelque chose de politique et rien d’autre. Laissons-les, le peuple sénégalais appréciera », a-t-il déclaré, ajoutant, sur un ton de raillerie, que ceux qui s’en occupent, n’ont pas d’autres choix, ni d’autres cadres d’expression.
PERCEPTION 2008 DE LA CORRUPTION Une alternance pour rien au Sénégal
par Madior FALL | SUD QUOTIDIEN , samedi 29 novembre 2008
Le Sénégal reste scotché à la 85éme place du classement proposé par l’indice de perception de la corruption (Ipc). Un score de 2008 qui correspond exactement à celui d’il y a dix ans, de 1999 donc. À y regarder de près, notent certains observateurs, on y a réalisé une alternance politique pour rien.
Les 25 mesures des deux Abdoulaye du ministère de l’Economie et des finances pour se sortir du déséquilibre actuel de nos finances publiques, mesures que le Parti socialiste (Ps) juge même insuffisantes et inopérationnelles, prévoient la cession d’actions et/ou de biens mobiliers de l’Etat. Les deux argentiers se démènent pour trouver de l’argent quitte à être des épiciers, comptant piécette par piécette. C’est ainsi qu’ensuite de la vente d’actions flottantes ici et là, de l’Etat, on prévoit de « céder » à plus offrant le Méridien Président et d’autres actions qui tendent tous à renflouer les caisses du pays si vide à force de dépenses immodérées et inconsidérées.
Cependant, invitent des observateurs avertis du droit international, « pourquoi ne pas tirer utilement profit de l’initiative de rapatriement de l’argent volé que permet désormais l’Onu-Dc et la Banque mondiale ? » Une disposition du droit international contre la corruption et la concussion que notre pays a ratifiée depuis 2005. La ratification par le Sénégal des conventions de l’Union Africaine (Ua) et de l’Organisation des Nations Unies (Onu) de lutte contre la corruption avait été bien saluée à l’époque.
Pour l’heure et pour ces mêmes observateurs, « c’est aujourd’hui le crépuscule des salopards dans le monde avec les nouvelles dispositions qui consentent au rapatriement de tout l’argent volé dans un pays et planqué ailleurs. C’est ce qui explique tous ces procès intentés aujourd’hui en Europe contre des dirigeants africains à la moralité et à la respectabilité plus que douteuses. En ce qui concerne notre pays, si en 1999, l’unité de compte était encore le million de Fcfa, il se chiffre actuellement en milliard de Fcfa. Il suffirait donc de rapatrier quelques milliards de responsables qui, seulement en 2000, éprouvaient toutes les peines du monde à satisfaire une dépense quotidienne de 2000 Fcfa et qui aujourd’hui, exhibent fièrement des relevés de compte de plus d’un milliard de Fcfa, planqués dans des paradis fiscaux »
En attendant de telles mesures hardies pour soulager les pauvres gardiens des sous-nationaux, réconforter la trésorerie nationale et assainir en même temps les mœurs politiques et la pratique sociale du pays, on constate au regard de l’indice de perception de la corruption (Ipc), que l’on piétine au Sénégal depuis dix ans. Le score de 2008 correspond exactement à celui de 1999. Le Sénégal continue à se vautrer quelque que soit le régime considéré dans la zone rouge des pays les plus corrompus au monde.
Obstacle majeur
Pourtant, le phénomène de la corruption agit comme un obstacle majeur à la réalisation des stratégies de développement du Sénégal, notait récemment le responsable du Forum civil, Mamadou Bodj. Pis, a-t-on suffisamment quantifié ses impacts financiers et sociaux ? Quelle est la part de la corruption dans les morts du « mbek-mi » ?Ces désespérés jusqu’au suicide qui, faute d’avenir, bouché par des corrompus sans vergogne ont préféré offrir leur vie et leurs affamées carcasses à la mer ? Dans ceux du Joola ? Il n’y a pas encore des études qui en permettent la perception, mais l’on peut avancer sans grand risque de se tromper à la suite de Mamadou Bodj, « qu’en générant un surenchérissement du coût des infrastructures qui se trouve alourdi par les charges des transactions liées à la corruption, à des taux usuels compris entre 10 et 20% ; en accroissant de manière factice le poids de l’endettement dans un pays ; en entraînant la dépréciation des qualités techniques des ouvrages réalisés dans un pays et en hypothéquant leur durabilité ;en accroissant la pauvreté dans un pays ; en modifiant le système des valeurs dans un pays par la promotion de contre-modéles,en tuant le goût de l’effort chez les jeunes citoyens qui y voient un mode d’enrichissement rapide sans cause », on déstructure une nation, spolie un Etat et hypothèque le futur des générations nouvelles.
L’omerta de la classe politique
S’il fallait noter que des actes ont été posés ces dernières années par les autorités de ce pays pour infléchir la tendance ; notamment avec la création de la commission nationale de lutte contre la corruption depuis 2003, force est de reconnaître que ces actes sont de portée limitée face à l’ampleur du phénomène. Il s’y ajoute que cette commission tarde à apporter la preuve de son efficacité relativement à sa mission malgré quelques modifications intervenues dans la loi créant cette institution.
Les conventions internationales ratifiées par le Sénégal attendent en outre toujours, dans certaines de leurs dispositions à être harmonisées avec les textes précédents pour pouvoir produire tous leurs effets escomptés dans le droit interne. Ces faibles avancées dans la lutte contre la corruption interviennent dans un contexte global d’impunité dans le pays et qui a eu comme point de départ, les audits post-alternance, en 2000. Ces audits ont connu tous un traitement politicien dans le but de copter au pouvoir un segment significatif de l’opposition défaite. Cette expérience a révélé le manque de volonté de l’autorité politique d’utiliser l’institution judiciaire comme un levier efficace dans la lutte contre la corruption, souligne Mamadou Bodj.
A sa suite, on peut également noter que le phénomène jouit au sein de la classe politique d’une omerta « coupable ». Très peu de partis politiques et de dirigeants dénoncent publiquement la corruption et la concussion qui gangrènent le pays. Au fait de quoi et comment vivent nos formations politiques qui croissent comme des champignons ? En stagnant voire en reculant dans un classement qui le place parmi les pays les plus corrompus du monde, le Sénégal aurait pu s’épargner une alternance politique et ainsi faire l’économie des « loufoqueries » de ces neuf dernières années.
WALFADJRI:
Intellectuels de mon pays, gardons-nous de toute vanité
Décidément, certains universitaires, certains intellectuels ne cesseront jamais de croire que, sans eux, le monde est en danger, le monde est en perdition comme l’illustre la dernière réflexion d’Abdou Latif Coulibaly livrée ce 26-11-08 par certains journaux de la place. Sous le compte de Gutemberg, ces intellectuels croient encore que n’est vrai que ce qui est écrit et que seuls ceux qui savent lire maîtrisent la connaissance et partant le monde. En tous cas, la réussite sociale des Modou-Modou exclus par l’école, la validation incontournable de toute théorie féconde par une pratique intelligente, les différentes crises mondiales que traverse notre monde contemporain devaient inciter à plus de modestie à ce moment ci où toutes les grandes théories philosophiques, économiques, financières, éducatives.... ont montré leurs limites après avoir fait de notre planète une jungle.
La connaissance gît dans des situations de vie exprimées dans une langue. Qu’elle soit écrite ou parlée, la langue, si elle n’est pas elle-même objet d’enseignement, ne peut alors être que médium. La résolution de situations de vie répétées installe des compétences de vie courante qui facilitent la maîtrise du milieu. Que l’on soit dans une civilisation de l’oral ou dans une civilisation de l’écrit, cette éducabilité de l’homme a été jusqu’ici le moteur de son évolution. Mais restons au Sénégal longtemps caractérisé par une civilisation de l’oralité pour rappeler à Abdou Latif Coulibaly :
- D’abord que l’Assemblée nationale est, par essence, la représentation de la nation, c’est-à-dire qu’elle doit être la photocopie de notre nation dans ses diversités géographique, éthique confessionnelle, culturelle, professionnelle. De façon plus détaillée, elle doit être composée d’hommes et de femmes de toutes les couches sociales : chômeurs, travailleurs, professions libérales, agents de l’Etat, paysans, pasteurs, pêcheurs, femmes au foyer, femmes de ménage, marabouts, prêtres, croyants, non croyants, handicapés de toutes les régions du pays qui ont leur mot à dire dans la gestion du pays et que personne ne peut dire mieux qu’eux mêmes !
- L’Assemblée nationale est un lieu de réflexion, d’échanges, de prises de décisions, de délibérations, d’actions pour une gestion collective et concertée de la vie de la nation.
- C’est vrai qu’il y en a qui oublie que le bon sens est la chose la mieux partagée au monde.
- Ensuite que les intellectuels ne sont qu’une catégorie de notre société et que cette situation de privilégiés qui leur enfle la tête, leur a été offerte par la nation toute entière qui mérite ainsi leur reconnaissance et non leur mépris parce que simplement beaucoup d’entre nous, sommes analphabètes !
Le diplôme universitaire n’est pas un critère d’éligibilité du député. Il est souvent impossible d’objectiver le choix des électeurs. La compétence, la renommée, la richesse sont des qualités nécessaires, mais pas suffisantes. Ainsi la légitimité (la représentativité : nombre de voix obtenues) et la légalité (élection régulière et transparente) sont les critères les plus communément admis pour la qualité d’une Assemblée nationale. Aucune catégorie sociale ne saurait s’ériger en seuls et dignes représentants d’une Nation sans verser dans le ridicule ou dans l’oppression !
Enfin qu’un Cv même de 20 pages n’a jamais été un indicateur pertinent pour le choix d’un bon représentant de la nation. Etre à l’écoute de l’autre, disponible, savoir partager, avoir le sens des responsabilités, du devoir bien accompli et surtout celui de l’histoire sont des comportements, des attitudes et des aptitudes qui ne découlent toujours pas des connaissances acquises. Le meilleur député n’est pas celui qui a le diplôme universitaire le plus élevé. Intellectuels de mon pays évitons de croire que sans nous rien ne peut se faire ! Une nation est plurielle et c’est là toute sa force et sa richesse dans une solidarité dynamique. Je persiste à croire que tous ceux qui sont concernés doivent se concerter sans exclusive !
El Hadj Malick DIOP Député-maire de Tivaouane
FERLOO:
COMPRENDRE LA POLITIQUE
Un soir, devant la télé, un enfant demande à son papa : ’Papa, explique-moi ce qu’est la politique’.
Réponse du papa : C’est très simple, mon fils. Je vais te donner un exemple. Prenons le cas de notre famille :
Ta maman gère cet argent ; elle est donc le GOUVERNEMENT.
La jeune fille que tu vois travailler dans la maison est notre bonne ; elle, constitue la CLASSE OUVRIERE.
Ton petit-frère encore qui dort tranquillement dans le berceau, nous dirons qu’il est l’AVENIR. L’enfant a très bien écouté ! La nuit tombe, chacun s’en va au lit. L’enfant dans son sommeil, entend son petit-frère pleurer dans le berceau. Il décide de se lever, et d’aller voir. En fait, le petit-frère a sali sa couche ! Que faire ? se demande-t-il. Il va dans la chambre de ses parents pour les réveiller, et s’aperçoit que sa maman est seule au lit, et dort profondément. Très inquiet, et ne voulant pas la réveiller, l’enfant va dans la chambre de la bonne, et curieusement, il trouve son papa en plein repos du guerrier, dans le lit de la jeune fille. Bouleversé, l’enfant va voir le grand-père dans sa chambre, lequel se contente aisément de regarder par la fenêtre, la scène de la jeune fille et du papa. Apeuré et déçu en même temps, l’enfant va se recoucher et s’endort, laissant le petit-frère pleurer. Le lendemain, le papa demande fièrement à l’enfant : ’Alors mon fils, as-tu réfléchi et compris ce qu’est la politique ?’ L’enfant répond : « Oui papa, ta définition était trop claire : le Capitalisme profite de la Classe ouvrière pendant que le Gouvernement dort, et le Parlement regarde sans rien dire. On s’en fout de ce que pense le Peuple, et l’Avenir est dans la merde »
Quel sage enfant !
L'OFFICE:
Promesses mirobolantes
Secret de polichinelle. Dans ce pays, ceux qui nous dirigent nous prennent pour des demeurés. Hier, on a entendu le ministre des Mines…, Ousmane Ngom, débiter des énormités du genre : «Sous peu, nous allons construire de petits avions » ! Défense de rire. Et, n’écarquillez pas les yeux. Alors qu’ils ne peuvent même pas assurer une distribution correcte de l’électricité, ils nous pompent l’air avec des chimères. Le prix du baril du pétrole a drastiquement baissé – de 150 dollars à moins de 50 - et ils nous maintiennent toujours dans la diète. Après les promesses farfelues de Ngom Dem-Dikk, il faut s’attendre, bientôt, à ce que son patron nous parle des secrets du paradis. Comme quoi, ils sont toujours sur leurs nuages. Ça, c’est pas du concret. N’est-ce pas Karim ?
( Mor Todjangué )
LE MATIN:
WADE AURAIT-IL RENONCÉ À SE FAIRE SUCCÉDER PAR SON FILS ?
Le président Wade nous a encore gratifié d’une de ses surprises consécutives à ses nombreux revirements, lesquels échappent à toute analyse approfondie, du moins à court terme. A ce propos, les historiens seront plus chanceux que les journalistes, eux qui ont le recul nécessaire pour cerner des évènements dont les apparences sont pour la plupart trompeuses. En fait, de quoi, s’agit-il ?
Au moment où tout indiquait qu’il allait laisser mourir son parti au profit d’un obscur mouvement du nom de « Génération du concret » dirigé par son fils, le Pape du Sopi a fait faire au Comité directeur de son parti, avant-hier, une déclaration, dans laquelle, il apparaît évident, qu’il entend en amorcer la restructuration en profondeur. Tous les indices dans ce sens sont réunis : D’abord la reconnaissance de problèmes d’organisation, fait rarissime au Pds où tout semblait beau depuis 2000, la date de leur arrivée au pouvoir ; ensuite, la mise en place d’un Comité de réflexion et surtout la nomination de certaines personnes de la trempe de Moustapha Diakhaté dont tout le monde connaît l’esprit critique et les divergences avec Karim, le fils de Wade, ce qui lui a valu son départ de la Présidence.
Dans le cahier de charge du Comité de réflexion, il est question de faire des propositions allant dans le sens de revoir et l’organisation et le fonctionnement du parti. Alors, à moins d’assister à une séance de « Ndiomboleries » (ruses et manœuvres) de Wade, il apparaît clairement que la mise à mort du parti au pouvoir est un processus qui pourrait connaître un coup d’arrêt immédiat. Car, à côté de Moustapha Diakhaté qui a dû démissionner de son douillet poste de Conseiller du président de la République pour des questions de principe (chose rare de nos jours), va siéger Modou Diagne Fada qui sort d’une longue période de disgrâce, ce qui ne l’avait jamais poussé à renoncer à ses convictions ; il a en effet toujours assumé son amitié avec Idrissa Seck aux durs moments de la liquidation politique de ce dernier.
C’est dire que ces fortes personnalités n’auraient pas accepté de s’engager dans un projet à seule valeur propagandiste. On peut alors donner crédit à cette démarche qui a toutes les allures d’une refondation. Toutefois, il échoit dès lors d’en tirer certaines conséquences au plan politique. Car, il ne fait pas de doute que la mort programmée du Pds aurait bénéficié à la Génération du concret dirigée par le fils de Wade, Karim. Mais, à moins d’un autre revirement de Wade, tout indique que ce dernier a renoncé au projet de se faire succéder par son fils si tant est que ce projet a jamais existé. Du moins, dans l’immédiat. Wade se serait-il rendu compte que ce serait une bourde politique majeure et que son fils serait balayé par le premier ouragan qui ne manquera pas d’oblitérer son magistère ?
N’est-ce pas là une façon de reculer pour mieux sauter car, certaines indiscrétions annoncent que Wade-fils pourrait être proposé non pas dans l’immédiat à la présidence de la République, mais d’abord à la mairie de Dakar, pour mieux forger son avenir politique et bien le préparer pour les futures échéances. Vérité ou intoxication ? Dans tous les cas, ce mouvement parle à ses « militants » et se dit fin prêt pour les échéances électorales futures. Lesquelles ? C’est là la question. A juste titre d’ailleurs, car, Wade n’a pas dégagé autant d’énergie pour écarter Idrissa Seck et Macky Sall pour rien. L’ambition politique du père à l’égard du fils, même si la mise sous orbite politique de ce dernier a du mal à se concrétiser du fait des obstacles ô combien nombreux, est une évidence de plus en plus criarde. C’est dire que Wade n’a pas forcément renoncé à son projet de succession mais qu’il le repoussera tant qu’il ne jugera pas le moment propice.
Assane SAMB