50 ans sous les ténèbres !
Le Monument de la Renaissance africaine, c’est l’Afrique qui sort de l’obscurantisme et qui entre dans la lumière.
La jupe de la dame ne devrait pas à notre avis être rallongée, et le sein nu de la femme n’existe pas en réalité.
En effet, si on rallongeait la jupe, on serait en contradiction avec le symbolisme:
Le couple sortant d’un cratère, ne saurait porter des habits ajustés, et étant en mouvement et fuyant l’obscurantisme, le type d’habit, ou la beauté de l’accoutrement des personnages du Monument de la Renaissance africaine à cette étape du voyage, n’a aucune espèce d’importance.
On ne demande pas à quelqu’un qui vient de s’échapper des ténèbres pourquoi il est mal habillé, on remercie d’abord Dieu de l’avoir sauvé.
Le 3 avril 2010 dernier, l’Afrique était sur les collines des Mamelles avec l’Europe et l’Amérique, mais au pas de course, et appelant au rassemblement de ses troupes; au moment du prochain bilan d’étape, on pourra faire un autre monument ailleurs si on veut, et à ce moment-là, discutailler sur des formes.
Concernant l’esthétique, il est aussi important ici de comprendre que le gigantisme de la statue, est tout simplement à la dimension des ambitions que doit avoir l’Afrique c'est-à-dire: pas de limite, et il ne sert à rien de vouloir prolonger inutilement le débat sur ces questions.
Imaginons donc une Afrique avec des comportements motivés, une Afrique véritablement libre, qui s’est définitivement approprié la connaissance, et qui dispose du plus riche sous sol au monde, c’est tout simplement toute la géopolitique mondiale déjà en voie de recomposition, qui sera bouleversée ; ce sont là les véritables enjeux du Monument de la Renaissance africaine;
Mais avec quatre siècles d’esclavage, deux cents ans de colonisation et des décennies de régimes postcoloniaux souvent inféodés à l’ancien colonisateur, les traumatismes psychologiques encore visibles chez beaucoup d’Africains, font que certains parmi eux ne comprennent pas encore l’importance de la Renaissance africaine; mais le temps fera le nécessaire.
Impacts culturels
Les aménagements faits à l’intérieur et sur le parvis du Monument de la Renaissance africaine permettent d’organiser des expositions, des spectacles et des événements culturels en tous genres, cela devrait accroître la production culturelle, à condition que les organisations qui la portent se réorganisent, pour pouvoir exploiter au maximum les opportunités qu’offrent des infrastructures culturelles modernes.
La question religieuse
L’islam sénégalais est un islam confrérique, et chaque musulman sénégalais dans sa chapelle et sans aucun préjugé sur l’autre confrérie religieuse, pense suivre le meilleur chemin pour aller vers Dieu.
Personne au Sénégal n’oserait s’engager dans une comparaison de la qualité de l’islam des différentes confréries; l’islam comporte des écoles théologiques aux positions souvent irréconciliables; Il en est de même des positions religieuses sur le Monument de la Renaissance africaine.
Les enjeux économiques du Monument de la Renaissance africaine.
Le Monument de la Renaissance africaine ne saurait être réduit à sa seule dimension culturelle, c’est un projet de développement qui va attirer des investissements privés dans toute la zone de Yoff à Malika, et aider par sa touche culturelle, le tourisme balnéaire Sénégalais agonisant.
Il serait dangereux de vouloir confiner les couches défavorisées de la capitale et particulièrement les populations de la banlieue de Dakar, dans une sorte de misérabilisme pour leur faire croire qu’elles n’ont pas besoin de parcs, de places, ou de jardins publics, alors qu’il n’y a rien de mieux lorsqu’elles étouffent à plus de 40 degrés dans des maisons surpeuplées, que d’aller avec un N’diaga Ndiaye par exemple vers les Mamelles, se refaire les poumons; cela coute à coup sûr moins cher qu’une ordonnance contre des maladies pulmonaires qui font légion dans de nombreux quartiers inondés du département de Pikine et Guédiawaye, quartiers nés d’une gestion irresponsable et criminelle, des réserves foncières de la capitale.
Le monument de la renaissance africaine, c’est le ressort qui doit propulser le Sénégal et l’Afrique sur l’orbite des pays émergents, première étape pour occuper une place de choix dans la sphère de la mondialisation.
Mais pour que la statue devienne un véritable Monument dédié à l’Afrique, il faut une vaste campagne d’information et de sensibilisation afin que les populations se l’approprient; mais peut on « débattre sans s’insulter, débattre sans se désunir », et je rajoute, peut on débattre sans tomber dans l’inertie ?
L’Afrique n’a pas le temps d’un débat philosophique sans fin; on peut toujours continuer le débat, mais sans rater les opportunités de pouvoir réaliser tout de suite le projet car, ne l’oublions pas, « le temps ne suspend pas son vol ».
Si aussi, chaque fois qu’on veut débattre on se met à épier le pourvoyeur de l’idée pour l’affaiblir, ou le blâmer, ou encore on cherche à concocter des idées pour faire peur aux populations, ce n’est pas demain qu’on fera dans l’action.
C’est unis que nous avons eu l’indépendance, c’est unis que nous développerons l’Afrique.
Le Sénégal n’est pas malade de ses gouvernés, il n’est pas malade de ses gouvernants, le Sénégal est malade de ses élites.
Si la citoyenneté est un statut et si notre statut nous confère des droits, la citoyenneté est avant tout action et c’est dans l’action positive qu’on reconnait les vrais citoyens.
UNITE, UNITE, ACTION, ACTION ‘YES WE CAN’
Auteur: Samba Soumare