à la Génération du Concret
Maître Abdoulaye Wade s’imagine un parcours pour lui et sa postérité et chacun de sesactes doit être analysé dans le cadre d’un schéma global de transmission patriarcale de la destinée nationale.
CONTRIBUTION Parler trop de successeurs va tuer la succession de maître Abdoulaye Wade
Article Par Ngomo Chaîcken, étudiant à l’I.A.M, Tél : 6148378,
Paru le Mercredi 27 Juin 2007
Qui va succéder à Maître Abdoulaye Wade à la tête du Sénégal ? Voilà la question à laquelle nous vous invitons à répondre. On comprend qu’il est trop tôt de dire avec exactitude celui qui va prendre le destin du Sénégal après Wade. Si le destin de cette préoccupation est entre les mains de Dieu, le tout Puissant, pourquoi nous nous tuons aujourd’hui ?
Maître Abdoulaye Wade est-il souffrant sur un lit d’hôpital pour que le chapitre de sa succession soit ouvert ? On ne saurait dire pourquoi la bataille des titans s’est installée entre certains pour une question dénuée de tout sens. Le président Abdoulaye Wade vient de sortir fraîchement d’une réélection au lieu de l’encourager, de soutenir ses efforts dans la création des emplois donc à la réduction du chômage et à freiner la montée des prix des denrées de première nécessité ; on est en train d’engouffrer, de circonscrire et de réduire consciemment son quinquennat à sa succession. L’heure de la succession de Wade à la tête du Sénégal pointera sûrement un jour à l’horizon mais en attendant cette épreuve inévitable, encourageons-nous au travail pour notre bien personnel et celui du développement du Sénégal. D’ailleurs en tant que panafricaniste convaincu, je réprime la notion de succession. Pourquoi ? Pour la bonne et simple raison que cette notion de succession ne s’accorde pas avec celle de la république où seules les valeurs démocratiques comptent comme au pays de la Teranga. La succession est le vocabulaire, la cheville ouvrière des monarchies, des dictatures, des tyrannies voire des rebellions. Le Sénégal qui est la vitrine de la démocratie en Afrique ne peut plus se payer le luxe ou conjuguer son avenir avec des expressions abaissantes comme celle de succession utilisée dans des vieux empires du monde tels que celui de Rome. En explorant cette voie le Sénégal tombe trop bas et salit la réputation de sa démocratie tout en l’entraînant vers le péril. Tous ceux qui sont techniciens de la succession de Wade seront à la longue les « assassins de la démocratie » sénégalaise. Je soutiens, au point de m’entêter, que dans un grand pays comme le Sénégal ou les efforts en matière de démocratie ont été déjà consentis, il est bon de parler d’alternance politique en lieu et place de la succession. Aussi, interrogeons-nous de savoir si l’arrivée au pouvoir de Maître Abdoulaye Wade en mars 2000 était une succession ou une alternance politique
C’est même à cause de cette alternance politique de mars 2000 que le Sénégal a été hissé au rang prestigieux des nations démocratiques du monde et non lors de la succession de Senghor par Abdou Diouf. Dès lors, on peut dire, sans hésitation, qu’il aura un seul et unique candidat qui va assurer l’alternance au régime de Wade et non à sa succession. Et ce candidat, tout le monde le connaît, mais refuse pourtant de l’admettre : le Verdict des urnes au sortir d’une élection démocratique et transparente. Arrêtons donc de pousser Maître Abdoulaye Wade dans la « tombe » et de le faire « mourir » politiquement alors qu’il est encore bien vivant à la tête du pays. Tous ceux qui ont formé des cercles politiques, des clans politiques, des tribus politiques, des communautés politiques, des ethnies politiques, des villages politiques et des équipes politiques pour se dresser les uns contre les autres doivent savoir qu’ils ont tous un seul et adversaire. Lequel adversaire n’est rien d’autre que la démocratie. La peine ne vaut de s’adonner au match de cash politique car le verdict des urnes tranchera et la démocratie l’emportera toujours. Par ailleurs, même s’il faudrait, dans une certaine mesure, parler de succession de Wade. Il est aberrant que tout le clivage politique sénégalais veuille succéder Wade au poste de président de la République. Le pouvoir est un fauteuil et non un banc. Un fauteuil parce qu’il n’admet qu’un seul chef d’Etat. Le pouvoir n’est pas un banc parce que tout le monde ne peut pas diriger à la fois ou être Président au même moment. Cette tendance qui promet tout le monde à la succession de Wade intoxique et empoisonne l’atmosphère politique du pays. Si on ne met pas fin à ces aspirations et convictions de l’après-Wade, on risque de se retrouver au « village de si on savait » : Parler trop de successeurs va tuer la succession de Maître Abdoulaye Wade.
De la refondation du PDS Point de vue d’un Militant authentique.
Article Par Ousseynou GOUMBALA, Secrétaire Général de la,
Paru le Vendredi 29 Juin 2007
Au lendemain du 25 février et du 03 juin 2007 notre pays est caractérisé par un contexte politique marqué par un rejet-recul de l’opposition à l’Alternance (PS, AFP, LD/MPT, …), l’émergence d’une faible opposition parlementaire (Waar_wi, PSA, Defaraat Senegal, ….) mais surtout par l’hégémonie et la suprématie d’un immense bloc libéral qui se traduit par un pouvoir fort et démocratique, incarné par Me Wade et les Institutions de la République. Ce bloc libéral est un noyau dur, constitué par le PDS autour duquel gravitent tels des satellites les partis de la CAP 21 et les mouvements de soutien.
Pour qu’une telle situation dure et perdure (le PDS doit rester au Pouvoir pendant cinquante ans !) il est vital que le Parti procède à une Refondation. Il s’agit de la mise en place d’une formation politique exigeante, moderne, en phase avec les périodes de mutation à tous les niveaux que nous vivons : un Parti conservant ses acquis anciens, mais ouvert et unifié. Cela nécessite de revisiter ses structures, son règlement, ses statuts, ses organes et son fonctionnement, à travers des renouvellements de la base au sommet. Aussi, le PDS va-t-il, dans les tout prochains mois s’engager résolument dans ce processus, en conservant son sigle (heureusement !) mais avec la suffixation d’un ensemble terminologique qui préfigure l’arrivée et l’intégration de beaucoup de forces politiques et sociales nouvelles qui risquent d’entraîner l’exclusion ou la mise en rade, si l’on n’y veille pas, des forces historiques du Parti On commence, nous dit-on, par la vente des cartes de membres et ensuite les renouvellements. Or donc, les renouvellements sont une compétition, c’est-à-dire une lutte _ à mort politiquement parlant_ entre les Responsables ou Militants ayant la prétention de diriger les structures et les instances du Parti. Ces Renouvellements doivent être démocratiques, ce qui ne sera pas le cas. En effet tous les candidats à diriger ceci ou cela sont libres mais ne sont pas égaux (en moyens). Le Parti, par le truchement de l’Etat a déjà mis certains dans des positions et stations telles qu’au départ, ils ont un net avantage sur les autres. En politique, on est loin des principes de la Déclaration des Droits de l’Homme ! Il y a donc une fracture nette qui est elle, plutôt militante, que les renouvellements risquent de creuser profondément et d’exacerber vivement. Il y a d’abord les forces anciennes constituant une armée de militants et de responsables, bigarrés, dont le militantisme libéral remonte aux années anté-alternance. Ils sont peu nantis mais ont fait tous les sacrifices qu’exigeait leur engagement politique. Ils ont subi toutes les injustices, les humiliations et parfois les brimades de l’ancien régime. Mais ils ont leur foi et leur fierté d’avoir porté leur leader au Pouvoir en 2000, et leur « coofeele » au Secrétaire Général National. Ces anciens qui sont des « borom xaftans yu ndood ya furi, di doff i Ablaye waad », à la survenue de l’alternance, occupent des postes souvent secondaires, s’ils ne sont pas tout simplement oubliés. Ces Responsables originels, dans des renouvellements d’avance injustes et antidémocratiques, seront forcément relégués au second plan car n’ayant pas les moyens d’obtenir une clientèle politique. Tant il est vrai qu’au Sénégal, on n’adhère pas à un Parti mais à un Leader. Face à ces forces anciennes se dressent les forces nouvelles qui sont des militants et responsables venant d’autres formations politiques. Nous ne les appelons pas des « Transhumants » . Sous prétexte qu’ils occupaient de hautes fonctions dans l’ancien régime, ils sont aujourd’hui dans des positions et stations stratégiques qui leur confèrent un riche patrimoine leur permettant d’entretenir une nombreuse clientèle politique constituant un vivier pourvoyant à la mise en place de très nombreux secteurs, sections, … Au total, ces deux types de Responsables et militants, pour ne pas dire forces, qui militent et partagent le même Parti (PDS) aujourd’hui, étaient dans un passé encore récent en opposition dans un contexte où le premier type était brimé, humilié par le second. Il ne faudrait donc pas que les renouvellements qui s’annoncent, sous le management de notre frère Abdou Fall et son équipe, consacrent encore et définitivement la domination, le mépris, la suprématie, l’hégémonie des Nouveaux Convertis au Libéralisme, déjà riches et bien repus sous les lambris de l’ancien Régime, sur ceux qui naguère avaient renoncé aux nombreux avantages et prébendes que leur miroitait le Défunt Régime. Les Militants originels qui ont porté, fructifié le PDS contre vents et marées, dans leur chair, ne veulent pas d’une Refondation à la manière du Parti Socialiste Sénégalais qui a débouché sur un éclatement, mais d’une Refondation à la manière UMP française qui est un large Rassemblement où tout le monde, anciens et nouveaux, trouveront leur place. L’histoire ancienne, nous enseigne que Rome a vaincu militairement la Grèce mais celle-ci a pris sa revanche sur celle-là ! Le PDS-Nouveau devra préserver ses premiers enfants, j’allais dire militants de telles humiliations et frustrations.
GENERATION DU CONCRET / LEGITIMATION - Le vice et l’argent dans l’instrumentalisation des comportements : Les leviers utilisés par Wade ne sont pas transférables vers son fils Karim
Dans notre dossier paru hier et consacré à la «Génération du concret», Mohamadou Mbodj, président du Forum avait posé les véritables termes du débat relatif au processus de légitimation de ce mouvement et les obstacles qui se dressent sur le chemin de la validation de son Offre politique d’achat (Opa) sur le Sénégal. Dans ce texte, le président du Forum civil revient sur les leviers sur lesquels le Président Wade compte s’appuyer. Parmi ces leviers, le vice et l’argent.
Les réformes politiques et sociales ne se décrètent pas au sommet. C’est là un enseignement de l’histoire que relève Mohamadou Mbodj. Même s’il ajoute que notre pays connaît deux problèmes que sont le vice et l’argent qui a une «prééminence dans l’instrumentalisation des comportements». Sous ce rapport, «les gens peuvent penser qu’avec ces deux leviers, on peut faire porter un projet», mais avertit M. Mbodj, «les fondements de la légitimité du pouvoir de Wade ne sont pas transférables sur un autre projet». Il débusque «la sève qui nourrit essentiellement le pouvoir de Wade dans la combinaison de plusieurs éléments. D’abord, «Wade a peuplé l’imaginaire du bas peuple en utilisant la symbolique des réalisations». Il suffit de regarder l’autoroute qui n’est pas réalisée depuis deux ans, mais dans la tête des gens, c’est quelque chose qui est en train se faire. «Ça, c’est du concret aussi», ironise le président du Forum civil, qui fait remarquer qu’à part les travaux de l’Anoci, peut-être la Vdn, «le niveau de pauvreté est le même». A part ce levier, sorte d’imaginaire, «il y a le sentiment d’appartenance chez beaucoup de jeunes qui croient en Cheikh Amadou Bamba et leur marabout, et qui voient la proximité symbolique» entre ces derniers et Wade qu’on utilise de manière très médiatique. «Nous avons le même marabout, même si Wade a des difficultés à régler nos problèmes, prenons les pirogues pour les régler, nous-mêmes. A cause du Cheikh, on est avec lui.» C’est dans cette posture immatérielle qu’ils se sont installés. Autre levier ; ce que Mohamadou Mbodj appelle l’«inclusivité sélective» de Wade qui met en parenthèse la classe moyenne, très mécontente contre lui en général. «Cette classe moyenne n’est pas la cible de Wade, mais le peuple de base qui n’a pas les mêmes outils intellectuels, d’analyse que cette classe moyenne.» Le peuple de base adhère à ces trois leviers : la symbolique de proximité avec le marabout Serigne Saliou, le fait de peupler l’imaginaire par des réalisations qui n’arrivent pas se concrétiser sur le terrain et à se finaliser comme la route à péage, l’Université du futur, la Senbus qui devait changer complètement le parc, l’aéroport de Ndiass. «Donc, c’est la culture des maquettes qui peuplent l’imaginaire du peuple de base.» En ce qui concerne l’inclusivité sélective, «Wade redistribue les cartes, parce que l’alternance postule la redistribution des cartes». Or dans ce jeu-là, «il est possible que le processus touche des gens qui ne prévoyaient pas dans leurs rêves les plus fous d’avoir cette possibilité d’être dans le gouvernement, dans le pouvoir ou dans ses allées». Toujours, sur ce registre, M Mbodj explique : «Les régions les plus éloignées rêvent que ce qui a été fait à Thiès peut se faire à Kolda. Wade dit : «Vous pouvez être là-dans, si vous êtes avec moi.» Cela pour dire que «Wade déplace les frontières de la fracture politique et sociale et il y a une possibilité de mobilité pour les acteurs. Ce qui entretient aussi le rêve». Toutefois, précise Mohamadou Mbodj, «ces leviers ne sont pas transférables vers le fils. La proximité avec la confrérie mouride n’est pas évidente. Sur la faisabilité du projet, il y a de gros obstacles, au-delà de l’écume qu’on sent aujourd’hui dans une énorme campagne médiatique, les réformes sociales de profondeur ne se décrètent jamais d’en haut. Les révolutions ne se sont jamais faites d’en haut. Les grande réformes n’ont jamais surgi d’en haut, mais toujours par le bas. C’est une leçon de l’histoire, on ne peut pas y changer grand-chose».
Pour lui, il y a un autre élément qui ferait soulever le sursaut des Sénégalais : Wade a mis la barre tellement haut, en parlant de son successeur, qu’il n’en voit pas dans son parti, dans l’opposition. «S’il le fait retomber sur son fils, les gens le recevraient comme une insulte, une véritable gifle», avise notre interlocuteur, car, «cela va aussi plaider contre le fils». Et qui plus est, si on tient compte du «niveau de maturation politique du peuple sénégalais». Pour M. Mbodj, nous sommes à l’ère des petits-fils, avec entre autres conséquences, une complexification de la hiérarchie, une diversification des pôles. «Donc, avoir un Ndiguël, un pôle unique transférable ne marchera pas.» Idem chez les chefs traditionnels et dans un pays où «les syndicalistes, la société civile, les partis politiques forment une démocratie d’intermédiaires et constituent un obstacle à ce type de projet» que veut porter la «Génération du concret».
Soro DIOP -
COUPURES INTEMPESTIVES DE L’ÉLECTRICITÉ, DÉFICITS À RÉPÉTITION…
Le Sénégal peut-il gagner la bataille énergétique ?
Par Mame Aly KONTE | SUD QUOTIDIEN | vendredi 29 juin 2007
Discours vertueux, courageux et téméraire n’y ont rien fait. Malgré la volonté manifeste de l’Etat sénégalais de rompre avec les coupures, l’électricité ne viendra de sitôt alimenter régulièrement, les usines, foyers et sociétés de services au Sénégal. Echec. Le mot n’est pas trop fort pour caractériser un symbole noir du régime de Wade qui a du mal à vaincre un autre mal africain : les coupures d’électricité.
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DOSSIERS
ENERGIE
Avant-hier encore mercredi 25 juin, un nouveau Conseil des ministres s’est tenu à Dakar sur la question énergétique, sous l’égide de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) et sous la présidence de Habib Sy, Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures, de l’Hydraulique urbaine et de l’Assainissement, Président du Conseil des ministres de l’institution sous-régionale qui rassemble depuis 1972, autour d’un même dessein, le Sénégal, le Mali, la Mauritanie et la Guinée.
A la suite de la réunion de la Commission des experts qui s’est fixée comme pari de mieux organiser « La gestion de l’équilibre Offre-demande en énergie électrique de l’espace Omvs sur la période 2007-2010 », les Etats ont voulu faire un état des lieux avec à la clé un ensemble de choix dits stratégiques et programmatiques pour une large politique concertée.
Aah cette Afrique-là. Depuis le temps qu’on a fini de construire le barrage d’Inga dans l’immense Zaïre, au cours des années 1970, ce pays court encore derrière la couverture de 30% de ses besoins énergétiques. Un mal qui fait encore des ravages dans un pays où l’insécurité est devenue la règle alors que le même barrage dispose d’une capacité de plus de 100.000 mégawatts qui pourrait lui permettre de fournir de l’électricité à toute l’Afrique centrale.
Dans la sous-région ouest-africaine où le Sénégal (avec Diama), le Mali (avec Sansanding et Manantali), le Ghana où se trouve le barrage de Kariba, on a encore du mal à trouver la lumière qui pourrait impulser le développement. C’est donc dans ce contexte difficile marqué au Sénégal, par d’énormes et successifs déficits énergétiques, aussi par une distribution très faible de l’énergie électrique que l’Omvs a décidé de dire son mot aux Etats. Surtout ces derniers l’accusent pour certains, d’avoir été jusqu’ici incapable de fournir une bonne énergie électrique dans la sous-région.
Les 25 et 26 juin s’est tenue à Dakar et dans ce cadre, la 47 ème session extraordinaire du Conseil des Ministres de l’Omvs. L’ambition, (une fois encore) ayant été de réaffirmer la volonté des Etats de trouver des solutions, pour la gestion de l’équilibre Offre-demande en énergie électrique dans l’espace Omvs pour la période transitoire 2007-2010. Dans le cadre d’un forum qui s’était tenu du 29 au 31 octobre dernier, on avait fixé pour le court-terme fixé un certain nombre d’objectifs parmi lesquels : l’installation au Sénégal ou en Mauritanie d’une centrale de 120 MW sur barge fonctionnel ou fioul lourd. S’y ajoute la location de la centrale Aggreko basée au Cap des Biches (ou Aggreko-Dakar) dont le contrat arrivait à terme avec la Senelec.
Manantali ne comblera pas tous les manques
Rappelons que pour le Projet Aggreko Dakar qui intéresse plus le Sénégal, la mise en service a eu lieu le 27 mars de cette année. Même si la commission des experts a constaté que la mise en service de ce projet a contribué à réduire les déficits de production électrique ainsi que la diminution des demandes exceptionnelles sur l’énergie de Manantali, elle n’a pas réussi à combler ce déficit.
Certaines difficultés ont été rencontrées dans l’exécution de projet. Il s‘agit entre autres, selon la commission, « du retard dans le planning de mise en service (mars 2007 au lieu de janvier), de la prime fixe qui a été financée par un report du paiement des redevances au lieu d’une subvention telle que demandée par le conseil des ministres etc. » Les problèmes s’aggravent avec la crise au Moyen Orient (en Irak et en Iran surtout). Situation qui aboutit très rapidement à un certain nombre de disfonctionnements qui ont noms : non respect de certaines clauses contractuelles de fourniture du combustible par la Société africaine de raffinage (Sar) et risque d’arrêt de la production, suite à la rupture à l’amiable du contrat de fourniture de combustible avec la Sar à partir du 30 juin 2007 si des mesures palliatives ne sont pas prises pour assurer l’approvisionnement de la centrale à partir de cette date.
Si on y ajoute le fait que qu’un gap financier d’environ 174 millions de Fcfa sur le mois de mai a été constaté lié au paiement des « droits de porte » sur le combustible, on est loin du compte.
Des Sénégalais fatigués et sans illusions
Nous sommes au mois de juin, les coupures ont donc repris de plus belle dans le cadre noir de la distribution de l’énergie électrique dans le pays. Et l’on ne sait autant à Dakar que dans le reste du Sénégal, au vu de l’instabilité institutionnelle qui caractérise la vie du gouvernement, comment l’Etat devrait gérer la situation ? La balle est dans le camp du nouveau Premier ministre, qui a eu le legs difficile d’une question épineuse autour de laquelle, tous ses prédécesseurs depuis l’arrivée de Wade au pouvoir, ont montré leurs limites s’ils n’ont pas simplement échoué.
Dans l’attente de son discours de politique générale, les populations souffrent en silence et n’osent plus se ravitailler en légumes frais à conserver dans les frigos. Au moment où la misère des foyers ne cesse de se creuser chaque jour, en dépit des salaires qui ont connu une certaine hausse, le Sénégal vit une grave pauvreté. Là aussi, malgré les apparences, les projets et autres chantiers dans la ville de Dakar.
Au niveau des petites et moyennes entreprises, l’on a fini de se tourner vers les petits groupes électrogènes. Aujourd’hui, chez les boulangers, les tailleurs et toutes les sociétés de services, sans ces outils de travail essentiels, on risque de rester les bras croisés.
Ombres, lueurs, espoirs…
Les fausses promesses ?
Face à un tel contexte où il a existé jusqu’ici très peu d’espoirs, il fallait trouver une nouvelle alchimie. Mais, qui devrait le faire ? Les Etats membres et l’Omvs sans doute ? Mais comment ?
Face à la durée de vie limitée des opérations thermiques Aggreko de Dakar et de Nouakchott respectivement entre 30 et 52 semaines. La réactualisation de l’état des lieux fait en rapport avec la situation d’octobre 2006, s’imposait dans ce contexte. Surtout dans un environnement où la production en 2007 du barrage de Manantali ne devrait pas dépasser les 600 Gwh.
Pour le Sénégal où les prévisions de la demande ont été faites en considération du taux de croissance annuel moyen de 7,1% en énergie et 7,8% en puissance de pointe sur la période 2006-2015, les experts de l’Omvs ont affirmé que la point du réseau interconnecté devrait croître au même rythme avec un taux de 7,8% sur la même période.
Si nous prenons la consommation en pointe en mégawatts sur la période allant de 2007 à 2010, on notera que la puissance installée nécessaire en période de pointe devrait passer de 481,9 à 615,3. Comparée à la puissance installée nécessaire en période de pointe, la puissance installée devrait passer elle de 456 à 513 mégawatts. Ces chiffres nous préparent ainsi à une série déficits de consommation notés allant de –25,89 à –101,80 mégawatts. Rien que sur la période 2007-2008, les experts ont fini de noter que le système électrique sénégalais devrait enregistrer des déficits de 26 et 37 MW.
Pour y faire face, il est prévu de remettre en service la Tag3 (20 MW) et de profiter de la location de Aggreko 1 et 2. Dans le même ordre d’idées, la capacité exploitable du parc de production du réseau interconnecté devrait atteindre 456 MW en 2007 avec la mise en service de l’IPP Kounoune I d’une capacité de 67,5 MW. Dans la même perspective, l’Etat espère qu’avec la réalisation de la centrale Kahone II pour une capacité de 64 MW, celle d’IPP Diesel au fuel lourd de 130 MW à Tobène en 2009-2010, il devrait être à même d’améliorer la situation. Toutes ces actions devant être complétées à partir de 2011, par les projets hydroélectriques de l’Omvs et de l’Omvg.
En définitive, on peut retenir que cette réunion du conseil des ministres de l’Omvs qui s’est achevée hier dans la matinée, a encore tiré un certain nombre de conclusions, qui devraient permettre d’enregistrer quelques avancées de plus sur le long chemin de la recherche de solutions destinées à combler des énormes déficits énergétiques connus dans les Etats d’Afrique de l’ouest. Pour le Sénégal, en dépit des discours et de la volonté des autorités de faire face à une situation presque perdue, il semble que le calvaire des ménages et des usines pourrait se prolonger au-delà des délais fixés. Surtout si toutes ces pistes indiquées par les experts ne sont pas suivies d’effets.