Allergie à la Transparence gouvernementale
Nettali : Samedi 4 Oct 2008 silatigi@yahoo.fr ;ashaboulyamine@sunumail.sn;
PREVISIONS BUDGETAIRES 2009 EN HAUSSE : L’économiste Moubarack Lô préfère
NETTALI - Les prévisions budgétaires pour la gestion 2008-2009 ont été révélées vendredi en Conseil des ministres par le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop. Arrêté en recettes et en dépenses à près de 1881 milliards de francs Cfa, le prochain budget du Sénégal enregistre quelque 1497 milliards de recettes internes, dont 1300 milliards de recettes fiscales. Selon Moubarack Lô, il faut "mieux dépenser" que d’accroître les recettes.
Le budget du Sénégal est en progression constante et avoisine désormais les deux mille milliards de francs Cfa. Pour 2008-2009, il est arrêté à 1880,830 milliards pour 1497,478 milliards de recettes internes dont 1300 milliards de recettes fiscales.
La pression fiscale est donc forte sur les revenus des populations, alors que les entreprises ont été quelque peu soulagées. Et, au vu des dérapages budgétaires enregistrés en 2008 voire bien avant, et qui ont coûté son poste au ministre chargé du Budget, Ibrahima Sar, reste à savoir combien vaut effectivement le budget 2009 en tenant compte des transferts de dépenses non réglées jusqu’à ce jour.
Par ailleurs, d’aucuns se demandent s’il n’y a pas mieux à faire que d’accentuer la pression fiscale sur des contribuables, durement saignés, pour une augmentation des recettes dont l’efficacité dans l’utilisation laisse à désirer. Au point d’installer le pays dans une situation trésorerie tendue.
S’exprimant dans l’émission "Objection" de Sud Fm, le professeur Moustapha Kassé, conseiller économique du président de la République rappelle que "si nous regardons l’histoire budgétaire du Sénégal, juillet, août et septembre constituent une période creuse où on arrive à une fin d’activité. Un budget se termine, un autre se met en place. C’est l’hivernage, une situation économique particulière durant laquelle il y a des tensions de trésorerie", explique M. Kassé. L’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar admet cependant que "cette fois, il y a eu ce qu’on a appelé les dépassements budgétaires, qui constituent une non-orthodoxie dans l’exécution budgétaire. Ces dépassements ont été importants, parce que se situant aux alentours de 109 milliards. C’est bien sûr une pratique très éloignée de l’orthodoxie budgétaire".
Pour l’économiste Moubarack Lô, invité de Walf Tv, des recettes fiscales importantes ne signifient pas forcément un meilleur service public. "Les recettes fiscales ont plus que doublé, mais je ne crois pas que cela veuille dire qu’il y a une meilleure qualité de service public. Ce qu’il faudrait, c’est un Etat qui dépense mieux, plutôt qu’un budget plus important", avise M. Lô.
A en croire l’économiste, "un effort devrait être fait pour atténuer la pression fiscale, avec une réduction de l’impôt sur le revenu (Igr)". Il indique avec insistance que l’effort fiscal doit être réduit au Sénégal, comparé aux autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). "Dans cette zone, le plafond fiscal est à 18% alors qu’au Sénégal on dépasse les 20%", relève M. Lô.
Auteur: Nettali
xibar.net : Samedi 4 Oct 2008
TOUBA - Les Chinois courent après plus de 10 milliards de créances : Hypothèque sur les grands travaux
Les travaux de modernisation de la ville de Touba arriveront-ils à bonne échéance ? La question est sur toutes les lèvres avec les ennuis de l’entreprise chinoise Henan Chine, chargée des travaux. Depuis plusieurs mois, la direction ne parvient plus à payer les salaires, ni à faire face à plusieurs autres charges, ce qui retarde d’autant le progrès du chantier, faisant courir le bruit d’un départ prochain de la société. Des négociations s’ouvrent dans les prochains jours pour décider si les ouvriers seront mis en chômage technique ou pas.
La situation calamiteuse des finances publiques nationales continue de faire des dégâts dans les entreprises privées. La dernière en date est la société des Travaux publics, Hénan Chine, engagée dans les travaux de modernisation de Touba. Cette dernière pourrait bientôt mettre une partie de son personnel en chômage technique, du fait des difficultés de trésorerie que lui crée l’Etat. Il est dit que la dette de l’Aatr à cette entreprise, pour les travaux de Touba, a atteint les 12 milliards de francs Cfa.
Les Chinois avaient été obligés, lundi dernier, de convoquer les délégués du personnel pour une discussion autour de l’éventualité d’un chômage technique. Si les Chinois sont arrivés à cette extrémité, c’est parce que, confient des sources dignes de foi, «l’Etat leur doit une douzaine de milliards de francs Cfa et, depuis lors, même pour le paiement des salaires des ouvriers, ils devaient mettre eux-mêmes la main à la poche, et l’Etat tardait toujours à les rembourser. Maintenant, ils ne peuvent plus continuer à payer des salaires et exécuter des travaux pour lesquels, ils ne sont pas payés».
Le directeur de la société a affirmé qu’il gardait l’espoir que la situation redevienne rapidement normale. Le directeur le confiait, d’ailleurs, hier, à l’inspecteur régional du travail que dès que les créances seront payées, les travaux vont reprendre. Pour lui, il est inconcevable que ce ne soit pas sa société qui achève les travaux d’embellissement de la ville mouride.
Sur le plan social, des négociations devraient s’ouvrir dans les prochains jours, en présence de l’inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale de Diourbel, parce que les travailleurs sont sur le point d’aller en grève. D’ailleurs, pour la fête de Korité, les Chinois, devant la menace des ouvriers de saccager les locaux qui abritent leur direction, avaient fait mardi, des avances sur salaires de 15 000 francs Cfa à chacun des ouvriers. Ces derniers n’ont accepté de prendre l’argent qu’à la suite de l’entrée en scène du commandant de la brigade de gendarmerie de Touba. L’Adjudant-major Diallo leur a fait savoir qu’il les tiendrait responsables de toutes les éventuelles casses qui pourraient se produire.
Sur ces chantiers de «Touba, ville du futur», on compte plus de 250 travailleurs, dont une centaine bénéficie de contrats. Les Chinois ont depuis l’ouverture de leur chantier à Touba, plusieurs fois attiré l’attention sur eux. D’abord, la manière dont ils ont décroché le contrat de ces travaux, a plusieurs fois suscité des commentaires pas toujours tendres. Il se dit même que certains de leurs concurrents des Btp n’ont jamais désespéré de leur prendre ce marché bien juteux. Même en leur créant des problèmes en douce. Une source bien informée de Touba annonce que l’un de ces concurrents n’a pas hésité à mettre du goudron sur plusieurs artères de la cité religieuse à titre gracieux, pour s’attirer les bonnes grâces des autorités religieuses et bénéficier sans doute d’un ndiguël du Khalife, pour reprendre le marché. Mais cela n’est pas officiellement confirmé.
Auteur: LeQuotidien
SudQuotidien : Samedi 4 Oct 2008
PROJECTION BUDGETAIRE POUR 2009 : Près de 2000 milliards de Fcfa en recettes et en dépenses
1880 milliards 830 millions de Fcfa pour des recettes internes estimées à 1497 milliards 478 millions dont 1302 milliards de recettes fiscales constituent la projection indicative budgétaire pour l’année prochaine. Le Conseil des ministres d’hier, vendredi 3 octobre, présidé par le chef de l’Etat en a été informé par le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des finances, apprenait-on du communiqué du Conseil.
Me Abdoulaye Wade, le chef de l’Etat a présidé hier, vendredi 3 octobre dans la salle des banquets du palais de la République le Conseil des ministres. Un Conseil des ministres réuni traditionnellement les jeudi, mais tenu « extraordinairement » hier, vendredi 3 octobre en raison de la participation du chef de l’Exécutif sénégalais aux cérémonies commémoratives du 50ème Anniversaire de l’accession de la République de Guinée « Conakry » à la souveraineté internationale.
Le Conseil des ministres d’hier, a été informé par le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des finances des mesures indicatives prises pour la loi des finances 2009 arrêtée, en dépenses, à la somme de 1880 milliards 830 millions de F CFA, pour des recettes internes estimées à 1497 milliards 478 millions dont 1302 milliards de recettes fiscales. Ainsi donc la projection budgétaire de l’Exécutif pour l’année prochaine avoisine les 2000 milliards de nos francs en attendant, il est vrai, que le Parlement avalise par le biais de ses deux chambres et par son congrès, amende ou rectifie les vœux financiers du gouvernement.
Auparavant, dans sa communication au Conseil, le président de la République est revenu sur sa participation à New York à la 63ème session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Au cours de cette session, il a notamment pris part à une réunion de haut niveau portant sur les besoins de développement de l’Afrique, indique le communiqué. Le chef de l’Etat a également informé de sa participation, le 2 octobre 2008, aux cérémonies commémoratives du 50ème Anniversaire de l’accession de la République de Guinée à la souveraineté internationale. Il en a profité pour renouveler ses remerciements et ses félicitations au Président Lansana CONTE, et au peuple de Guinée pour l’accueil qu’ils lui ont réservé et la parfaite réussite de l’organisation de cette fête. Il a demandé au Premier ministre et au gouvernement de s’organiser avec leurs collègues de Guinée pour le renforcement de la coopération et la consolidation des liaisons routières, ferroviaires etc.
En outre, le président de la République a fait connaître qu’il a accepté la proposition des Associations paysannes de venir, le lundi 27 octobre 2008, « en compagnie des producteurs agricoles, lui exprimer toute leur satisfaction pour les belles prévisions de récolte de cette présente campagne hivernale de la GOANA ». A ce propos, il a rappelé, ajoute le communiqué, ses instructions relatives à la protection et à la préservation des récoltes, à la garantie pour les paysans de revenus conséquents, mais aussi et surtout à leur protection contre les spéculateurs.
Dans sa communication au Conseil, le Premier ministre est revenu sur la célébration de la fête de la Korité qui a marqué la fin du mois béni du Ramadan. Il a relevé que l’essentiel des sermons des Imams a porté sur « l’invite aux Sénégalais à se retrouver autour de l’essentiel pour relever ensemble les défis qui se posent au Sénégal, comme ne cesse de le prôner le Président de la République ».
Revenant sur les activités gouvernementales, le Premier ministre a informé avoir présidé les réunions hebdomadaires de la Commission nationale de prévention, de supervision, de suivi et de lutte contre les inondations qui ont permis de faire le point sur l’exécution du Plan ORSEC qui se déroule correctement aussi bien à Dakar que dans les régions concernées. Au cours de la réunion du 30 septembre de cette Commission, la question de la contamination au plomb du quartier Ngagne Diaw a été examinée. A cet effet, des dispositions ont été prises pour circonscrire les risques liés au plomb, pour le traitement correct des questions sanitaires et pour étudier, en rapport avec les populations, les questions liées à leur relogement.
Le Premier Ministre a informé avoir présidé la réunion interministérielle sur la situation de l’approvisionnement des marchés en denrées de première nécessité pour noter que le niveau actuel d’approvisionnement, notamment en riz, est plus que satisfaisant, et qu’une baisse notoire des spéculations sur le marché a été constatée. Toutefois, le dispositif de veille et de surveillance des pratiques illicites reste toujours actif pour consolider les acquis.
A la suite du Premier ministre, le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, complété par le Ministre des Transports Aériens, est revenu sur les préparatifs de l’organisation du prochain Pèlerinage à la Mecque. Leurs collègues de l’Enseignement Secondaire, des CUR et des Universités, de l’Education préscolaire, Elémentaire et Moyen ont informé sur les préparatifs de la rentrée universitaire et scolaire. Tandis que Mme le Ministre de la Fonction publique a renseigné sur l’Accord général portant Pacte social dans le secteur du pétrole et du gaz et a fait le point sur les résultats de la réunion d’évaluation des discussions entre le gouvernement et la Fédération nationale des syndicats de la Santé et de l’Action sociale.
Le Conseil a examiné et adopté un projet de loi portant Code de la construction (partie législative) et un projet de décret portant Code de la construction (partie réglementaire). Et il a pris la mesure individuelle suivante : Mme Ramatoulaye Ndiaye née DIENG, Administrateur Civil, matricule de solde n° 608.865/G, précédemment en service à la Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés, est nommée Inspecteur des Affaires Administratives et Financières du Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature, des Bassins de Rétention et des Lacs Artificiels.
Auteur: Madior FALL
Sunu gaal gii !
Le samedi 22 novembre 1997, à 15h, Maître WADE, en ouvrant le Forum National pour l’Alternance disait : « Pour changer le pays, il faut changer de politique. Pour changer de politique, il faut changer les hommes. » Il citait François MITTERRAND. L’Alternance, survenue le 19 mars 2000, a réglé cette question.
Aujourd’hui le Sénégal, l’Afrique et (d’une manière globale) les pays pauvres (appauvris devrions-nous dire) sont à la croisée des chemins et font face aux multiples crises qui ont ébranlé moult certitudes. Il convient, dés lors, d’analyser objectivement la situation et d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Cela va, peut-être, nous aider à sortir de l’impasse car les défis sont multiples. Et on se doit, de les relever tous. « Ainsi les Sénégalais sont, aujourd’hui, comme ces soldats qui ont déjà quitté les campements et se trouvent au front, l’arme au pied. Prêts à affronter l’adversaire, avec la ferme volonté de triompher. La question ne se pose plus de savoir pourquoi ils sont là, mais quelle stratégie ils doivent adopter pour s’assurer la victoire. » Ces propos sont tirés du même discours que Maître WADE a prononcé le 22 novembre 1997 à l’E.N.D.S.S. Leur actualité traverse les deux siècles. Et l’adversaire reste toujours le même : pauvreté, sous développement.
Au début des années 60 SENGHOR disait, dans un de ses discours, que l’indépendance réelle était une lutte perpétuelle. Et que pour mener le pays au développement il fallait un type de SENEGALAIS NOUVEAU. Il ne l’a pas trouvé. Peut-être que SENGHOR, tel un albatros, volait trop haut pour ses concitoyens. Les SENEGALAIS d’alors, grisés par cette nouvelle souveraineté dont ils ne savaient pas (pour la plupart) quoi faire, ne percevaient pas, contrairement à SENGHOR, les mutations profondes qui étaient en train de s’opérer sur notre continent et sur notre planète. Maître WADE lui emboîta le pas presque 40 après, en disant que face à tous les problèmes qui nous interpellent, il nous faut des SENEGALAIS techniquement compétents et politiquement conscients. Des gens qui, non seulement, maîtrisent parfaitement leur domaine de compétence mais aussi pensent et agissent en mettant avant l’intérêt supérieur du pays. Pour le même objectif. Parce que, lui aussi cherche à sortir son pays de ce traumatisme dans lequel veulent nous maintenir ces forces de l’ombre qui ne veulent pas, qui n’ont jamais voulu, d’une AFRIQUE DEBOUT.
Le SENEGAL est ce pays dont nous avons hérité de nos ascendants. Et nous devons, à partir des acquis qu’ils ont élaborés, le propulser vers de meilleurs horizons. Pour nos descendants. L’éducation, la formation sont les moteurs du développement d’un pays. La jeunesse leur cible. Cette jeunesse a besoin d’être accompagnée dans ses premiers pas. Par des adultes qui leur serviront de modèles (c’est notre devoir, notre mission), qui leur inculqueront les valeurs de notre culture et leur ouvriront les yeux sur le monde extérieur. Ce monde extérieur qui n’est ni meilleur, ni pire mais qui, peut-être, met en exergue des valeurs que nous ne connaissons pas ou reléguons au second plan. L’environnement (au sens large du terme) dans lequel elle vivra doit être sain. Pour que cette jeunesse qui aura bénéficié d’une bonne éducation et /ou d’une bonne formation soit la base d’une nouvelle citoyenneté responsable et patriotique. La voie du salut. Par voie de conséquence, nous ne pourrons plus continuer à cheminer comme on le fait depuis en ne se préoccupant que de soi-même alors qu’on vit dans un ensemble très bien équilibré. Equilibre que nos lubies, nos fantasmes, nos ambitions personnelles, nos vies limitées dans le temps et dans l’espace ne doivent point fragiliser.
La jeunesse a besoin de modèles, de repères pour ne pas se perdre dans les méandres d’un univers, d’un monde, d’un village planétaire en prise à pas mal de tribulations. Et le visage qu’offre le SENEGAL d’aujourd’hui est alarmant à plus d’un titre : on cherche le citoyen !
Nous sommes dans un pays où les cultures et les cultes sont complémentaires et interactifs. Ce qui est magnifique. Cependant c’est dans ce même pays que les gens « ignorent » totalement la notion de bien public et tous ces autres idéaux qui fondent une nation, un pays ou même une société. Et personne ne fait rien pour que cela s’arrête. Si nous nous soucions de l’avenir de nos enfants et de l’environnement dans lequel ils seraient susceptibles de vivre, nous agirons. Parce que les sacrifices de nos ascendants ainsi que le travail que nous avons entamé ne doivent pas être annihilés par des intérêts individuels. Si on n’y prend garde, le peu d’infrastructures qui commencent déjà à transformer l’image, la physionomie de notre pays risquent de ne pas bénéficier aux populations qui en ont tant besoin. A cause de nos comportements et par notre incivisme !
Le SENEGALAIS est, en général réfractaire à l’ordre, à la discipline. Même si c’est salutaire et pour lui, individu, et pour le groupe ou la société. Parce que, souvent il est séduit par les « exploits » de ses compatriotes aux antipodes des normes et des valeurs qui « réussissent brillamment » des « coups ». Même si cela ne mène pas loin.
Nous avons assisté l’année dernière à la situation la plus surréaliste qui puisse arriver à un pays. Parce que tout simplement on a demandé à des marchands de se plier aux normes, aux règles, à la loi, ces derniers ont mis tout Dakar en sac. Brûlant tout sur leur passage. Au vu et au su de tout le monde. Sans aucune autre suite que le retour des autorités sur leur décision ! Et le résultat est là. Aujourd’hui il est impossible de se mouvoir dans la capitale dont les trottoirs et certaines rues sont pris en otage par ces mêmes marchands. Avec tout les risques y afférents. Sandaga est devenu une poudrière en plein milieu de Dakar. Pourquoi devrait-on attendre que tout explose pour commencer à trouver des solutions à des problèmes qui existent depuis prés de 30 ans ?
Depuis 2005 une partie de la banlieue est sous les eaux. Parce l’hivernage revient après une longue période de sécheresse. Période pendant laquelle (avec le laxisme ou la complicité des autorités d’alors) des familles ont érigé de manière spontanée leurs habitations dans des bas-fonds et des zones où la nappe affleure. « Waxxi naan » n’est pas une vue de l’esprit ! La situation de ces familles (qui se sont massifiées au point de constituer des bastions électoraux) est, aujourd’hui, plus qu’alarmante. Et malgré l’indiscipline qui a conduit à l’occupation de ces espaces devenus inhabitables l’Etat doit faire face et trouver des solutions. « Jaxaay » a déjà soulagé des familles et continue à déployer son plan. Mais il faut que les familles (pour des raisons de sécurité et de salubrité) quittent ces zones pour être relogées ailleurs.
Nous nous limitons volontairement à ces exemples qui ne sont ni les seuls, ni les plus importants, car dans un pays rien ne doit être laissé au hasard. Mais le SENEGAL est notre pays et nous seuls en ferons ce qu’il sera demain.
Wagane Faye Professeur d’Anglais Coordonnateur des Cadres du FAP Vice Président de la Commission des Cadres et Experts de la CAP21 E-mails : jdlfontaine@yahoo.fr waganecoumbasandiane@gmail.com
SUD QUOTIDIEN:
« RETARD’’ DES SALAIRES Le Mouvement Tekki interpelle le gouvernement
par APS , vendredi 3 octobre 2008
Le Mouvement Tekki interpelle le gouvernement sur le ‘’retard’’ des salaires alors que ‘’chaque mois’’, l’Etat reçoit environ 90 milliards de francs CFA et que les ‘’dépenses de personnels’’ et ‘’intérêts de la dette’’ ne dépassent pas 35 milliards. ’’Comment se fait-il que les salaires des braves fonctionnaires soient payés difficilement et avec retard ?’’, ‘’Où passe l’argent du contribuable sénégalais ?’’, ‘’pourquoi les entreprises du secteur privé n’arrivent pas à recouvrer leur créances vis-à-vis de l’Etat ?’’, s’interroge Tekki dans un communiqué transmis jeudi à l’APS.
’Les citoyens ont le devoir d’exiger du gouvernement des réponses précises et sans délai à ces questions’’, soutient Tekki qui estime que ‘’les populations ont suffisamment souffert de vingt cinq années d’ajustement structurel pour pouvoir continuer à endurer les affres d’une telle politique’’.
En conséquence, la ‘’saine gestion’’ des finances publiques doit être ‘’un principe élémentaire’’ pour tout gouvernement d’un pays qui aspire à l’émergence économique, souligne le communiqué.
S’agissant des inondations, le Mouvement Tekki exprime sa ‘’solidarité’’ aux victimes et considère que la ‘’solution’’ réside dans la mise en œuvre d’un ‘’programme national d’Assainissement des villes et des campagnes dont le coût est inférieur à 300 milliards de Francs Cfa’’.
Tout en exprimant sa ‘’solidarité’’ aux familles dans l’affaire du ‘’Joola’’, le Mouvement Tekki souligne que ‘’l’indépendance de la justice au Sénégal est une exigence qui aurait permis de situer les responsabilités dans cette affaire’’.
Concernant l’agriculture, Tekki appelle ‘’les agriculteurs à faire preuve de vigilance dans le cadre de la commercialisation de l’arachide et à exiger du gouvernement, la mise en place de moyens leur permettant de commercialiser toute leur production agricole’’.
Aps
DE VOUS A MOI Une Révolution pour le futur
par Charles M. Ndiaye | SUD QUOTIDIEN , samedi 4 octobre 2008
On ne peut pas nier l’évidence. Aujourd’hui, ce qu’il y a de sûre, de constant et d’évident, c’est l’option irrévocablement prise par les autorités sénégalaises de semer le désordre. Toutes ces exactions sanglantes, toutes ces attaques répétées contre la presse et contre tous ceux qui appellent au respect des principes démocratiques, des règles élémentaires de la bonne gouvernance et du savoir-vivre visent, en fait, un objectif : le maintien de la peur dans les consciences.
Ce qui est attendu des citoyens, c’est qu’ils intègrent le principe de ce que Robert Antelme appelle « la veine du corps » : lorsqu’elles torturent et emprisonnent, « nos » autorités espèrent que ceux qui regardent vont éprouver une satisfaction, une sorte de jouissance qui supposerait un plaisir à ne pas être à la place des victimes. Et qu’ils s’en protègeraient dès lors que l’ « événement » leur vaudra comme le plaisir d’une douleur évitée. En d’autres termes : il faut torturer et emprisonner en guise d’avertissement adressée à l’autre, pour le dissuader.
Parce que le problème du Sénégal, aujourd’hui, c’est ce que nos apprentis politiciens à la tête de l’Etat n’apportent pas comme réponse. Ils ont perdu le lien avec la base ; ils ont perdu le lien avec les dynamiques sociales. Et pour ne pas montrer leur déficience à comprendre ils usent de l’argument de l’intimidation (menaces et emprisonnement tous azimuts), de la violence, de la diabolisation et de l’écrasement des journalistes avec mise à sac des rédactions. C’est cela la réalité du Sénégal sous Abdoulaye Wade.
Ce « chef d’Etat », semble-t-il, a marché en sens inverse d’un Mobutu : celui-ci a torturé et coupé des têtes pour accéder aux commandes ; celui-là s’est « dissimulé » pour y arriver, avec cette tendance à vouloir procéder comme l’autre pour se maintenir. Que l’on se rappelle le mot de Farba Senghor, le faire-valoir par excellence de la politique de Wade : « nous resterons 50 ans au pouvoir… » Le sous-entendu : par tous les moyens possibles.
Avec Abdoulaye Wade, le Sénégalais n’est pas une entéléchie. L’alternance du 19 mars 2000 étant assurément synonyme de désolation et de misère sociale. Mais aussi et surtout, d’extermination de ceux qui refusent le monologue interactif à la terminologie officialisée par cet « opposant au pouvoir » qui veut que l’autre pense et dise exactement ce qu’il a envie d’entendre.
La solution n’est plus, à mon avis, dans la dénonciation en des termes qui jettent l’opprobre sur les dictateurs au pouvoir parce que toutes les tentatives pour leur faire honte avec l’intention de les ramener à la communauté des hommes, et les connecter avec l’intelligence, ont fait long feu. Les remèdes pour les guérir de l’ignorance et les aider à faire le deuil de leur universalité se sont révélés inefficaces ; toutes les stratégies pour les amener à se décentrer de leur propre logique (ils se pensent en effet comme le nombril du Sénégal !) ont été de nul effet. Il reste peut-être la solution suivante : renvoyer à ces messieurs leurs propres arguments. Et s’il fallait tout détruire pour reconstruire sur de nouvelles bases, pourquoi pas ?
SERMON KORITE 1429
par , samedi 4 octobre 2008
Au Nom de Dieu, Le Clément, Le Miséricordieux.
Le Ramadan :
Une Sensibilisation à l’Assistance au Frère en Dieu.
Par
Mourchid Souleymane SY
Guide Spirituel de l’Association
Ashaboul Yamine
E-mail : ashaboulyamine@sunumail.sn
Sermon N°11
Louange à Allah, le Seigneur qui a Tout entre les Mains et fait profiter de cette richesse qui Il veut. Toutes les créatures dépendent de Lui et sollicitent Sa Grâce. Pourtant personne n’est privé de celle-ci. Seulement, le privilège fait la différence des parts.
Que la bénédiction soit davantage sur celui à qui Allah a cédé une parcelle de Sa Générosité, le prophète Mohammed (PSL) et sur tous les Gens de la Droite.
Allah Akbar ! Chers frères et sœurs musulmans ! Une des principales raisons du jeûne et de la Zakat Al Fitr qui sont les points forts du Ramadan, est la sensibilisation à l’Assistance au frère en Dieu. Le déshérité qui est quotidiennement confronté à la survie n’est pas interpellé par le but de l’abstention qu’exige le jeûne. Certes, il le fait dans une intention dictée par une obligation, mais il subit la même situation de privation durant toute l’année. Certains parmi cette couche sont dans un engouement durant le Ramadan, parce qu’ils bénéficient de la générosité circonstancielle des nantis sensibilisés par le rappel de Dieu via la faim.
Donc les exigences du Ramadan touchent plus ceux qui paraissent être à l’abri des besoins matériels et se gavent avec frénésie. Le mois de Ramadan véhicule un rappel à l’abstention qui est une porte donnant à la générosité islamique au profit des nécessiteux, pour les soumis ayant saisi les messages des textes sacrés édificateurs dans ce sens.
En effet, le Ramadan revient sur un devoir d’assister son frère en Dieu, et non sur un mois de charité qui boucle la bienfaisance à sa fin. Dans beaucoup de pays musulmans, cette réalité fait la tradition. Tel est le cas en Arabie Saoudite même. Cet univers des pachas fait du Ramadan un mois de la Zakat, de l’aumône et des restaurants par terre d’offrande. Cette générosité s’arrête le jour de la fête d’Al Fitr.
Cependant, les onze autres mois de l’année sont avares en solidarité musulmane. Ainsi, une incompréhension de l’Islam se révèle. Celui-ci donne une leçon appliquée et ouvre une initiative de reprise du modèle. Le Pourvoyeur responsabilise le croyant sous forme d’épreuve.
Le Sénégal par une pléthore de mosquées qui n’ont pas de raison d’exister pour leur fréquentation quasi absente d’une communauté consistante et constante de prieurs, doit revenir sur un pragmatisme et transformer la moitié en des orphelinats, des daaras internat, des postes de santé et des structures qui s’ouvrent dans le social. Il ne faut pas agir avec une passion ou par un intérêt aveugle. L’Islam évolue suivant une logique. Pour ne pas mettre la charrue avant les bœufs, le côté négatif du fanatisme et le danger de la rivalité mal intentionnée, doivent être levés. Par exemple : avant d’aménager des lieux de cultes, il faut d’abord passer par la formation de ses locataires afin d’avoir de bons pratiquants. C’est là où va l’enseignement prophétique. Malheureusement, tel n’est pas le cas dans les pays musulmans et particulièrement en Afrique noire. Le Sénégal bat le record d’une incohérence entre son système éducatif et ses structures cultuelles. Ceci dit : les adeptes du savoir traînent dans la rue main tendue et dorment le soir dans des taudis. Cependant, encore une fois, les lieux de culte foisonnent dans l’inutilité.
L’éradication de ce mal interpelle toute la communauté musulmane et dit halte au Sant et au Ziahara qui font leurs comptes dans le gaspillage et l’intérêt crypto personnel. La prodigalité est le fléau de la générosité. A travers le monde, les musulmans pêchent par leur devoir social. Le souci du frère en Dieu ne touche pas les cœurs des autres. L’indifférence est affichée par des références à un fatalisme capitulard.
Il faut une culture du social. C’est-à-dire : initier la communauté au secret d’assistance qui consiste en une épargne auprès de Dieu. La meilleure institution est le Seigneur. On n’a pas besoin de témoins car ce Dernier est déjà le socle de la Garantie, d’où se connectent les références fiables et les actes pérennes.
D’après une étude sommaire des propos du St Coran parlant du social, on a pu relever : 26 versets qui exhortent le croyant à être charitable, 47 versets qui l’obligent à la générosité des actes par une aumône et 24 versets qui le mettent en garde contre les servitudes de la cupidité. Donc, on a environ une centaine de messages divins véhiculant, sans nuance, le programme du social islamique. Autant de rappels reviennent sur l’importance de celui-ci et retiennent le croyant par une obligation.
Pendant que le monde des principes arrête l’acte de donner en devoir universel, l’Islam en fait une obligation de taille. Allah dit : « Que le fortuné donne de sa richesse ; et le moins opulent donne selon ce qu’Allah lui a légué. Allah n’impose à personne que selon ce qu’Il lui a donné, et Allah fera succéder l’aisance à la gêne » (Sourate 65 verset 07).
A travers ce message, Allah livre les enseignements suivants : Premièrement, la richesse est à Dieu. Celui qui a le privilège et l’épreuve d’en être saisi, a le devoir de la redistribution. Deuxièmement, l’Homme, quel que soit son avoir, a l’obligation d’en céder au profit des nécessiteux. Troisièmement, Allah dicte sa loi à chaque serviteur selon ce qu’Il lui a confié. Ceci va vers une harmonie sociale. Et quatrièmement, la pauvreté n’est pas une condamnation à perpétuité. Elle peut être un objet d’épreuve suivie d’une grâce.
Dieu dit : « Mohammed (PSL) est le messager d’Allah. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers les infidèles, miséricordieux entre eux… » (Sourate 48 verset 29).
Parmi les hommes, il y’a le peuple de Dieu. C’est celui-ci qu’Il met devant Lui pour se réjouir de la créature humaine. Ce sont les personnes qu’Il aime et en contre partie ces dernières L’adorent et s’aiment entre elles, sous des aspects extérieurs de la modestie, autrement dit aucune d’entre elles n’écrase l’autre. En plus l’assistance mutuelle n’est jamais en reste. Par ailleurs, ce camp dit de la Droite s’affirme dur et fier face à celui de la Gauche. Ainsi, Dieu dit : « O vous qui avez cru ! celui d’entre vous qui reniera sa foi, Dieu fera venir des Gens qu’Il aime et qui L’aiment, humbles et doux envers les croyants, fiers et puissants envers les mécréants… » (Sourate 05 verset 54).
La priorité de l’assistance au frère est au réveil divin sonnant fort. La sourate 90 en est un écho et un résumé. Dieu débute ce message par un cri révolutionnaire. Dieu dira : « Non ! » ensuite Il jure par une communauté qui sera identifiée dans le verset 18, sous les couleurs des Gens de la Droite.
Ceux qui traduisent Al Balad par la cité (de la Mecque) à cause de l’influence du deuxième verset insinuant le prophète (PSL), sont passés à côté. Le fond de la sourate est une explication édifiante qui montre qu’Allah jure au nom du camp de la Droite. Allah présente l’Homme dans ses potentialités et dans ses devoirs, face aux choix du Bien ou du Mal. Respectivement, le premier est la voie difficile et le second celle facile.
Allah engage les Gens de la Droite sous l’étoffe d’assistants sociaux dans les autres versets qui suivent. Il dit : « C’est la libération d’un homme qui a les contraintes de liberté (l’esclave) ou un prisonnier de Guerre ou un endetté, ou donner à manger dans un jour de famine à un proche parent orphelin, ou à un miséreux couchant à même la terre. Et être ensuite de ceux qui ont cru et qui se sont recommandés la patience et qui se sont recommandés la miséricorde mutuelle. Ce sont ceux là les Gens de la Droite » (Sourate 90 versets 13 à 19).
Le prophète Mohammed (PSL) dit : « Attachez vous aux pauvres car ils posséderont d’énormes richesses le Jour des Comptes. » - « Aime pour les autres ce que tu aimes pour toi-même » - « Questionnez les érudits, conversez avec les sages et fréquentez les déshérités » ces hadiths parmi d’autres non moins éloquents suffisent à tout musulman affranchi de la pauvreté par le désir divin, d’être un assistant au service des frères nécessiteux. Le Seigneur, généralement, arrête des obligations à suivre pour Ses serviteurs, et en même temps se plait de voir ces derniers dans l’initiative et la compréhension de se donner volontiers par des actes surérogatoires. Un tel comportement est une acceptation sincère de la volonté divine et une reconnaissance aux privilèges légués.
Allah Akbar !
Allah ! cède nous davantage de Ta richesse inexhaustible une partie qui fera de la Ummah une communauté affranchie de la pauvreté sévère.
Allah ! épargne nous des fardeaux de l’égoïsme et du désir de thésauriser les biens de ce monde périssable.
Allah ! ouvre nous les riches trésors de l’altruisme pour la garantie d’une fraternité pure et caritative.
Gloire à Allah, le Seigneur, le Généreux à la fortune intarissable. Que Ta Grâce soit davantage sur le modèle qui jette dans le cœur du croyant la générosité constante, le prophète Mohammed (PSL) et sur tous les Gens de la Droite.
Louange à Allah, le Seigneur qui a tout entre les mains et en prive qui Il veut. La pauvreté ne saurait quitter la terre dans toutes ses formes, parce qu’elle est une épreuve autant que la richesse. Allah se glorifie d’être sollicité par les nécessiteux tout comme Il se glorifie d’être remercié par les nantis.
Que sa générosité se verse sur celui qui a tout donné à son créateur et tout fait pour ses frères et sœurs en Dieu, le prophète Mohammed (PSL), sur sa noble famille et sur les Gens de la Droite.
Allah Akbar ! Chers frères et sœurs musulmans !
L’assistance au frère musulman est une obligation. C’est pourquoi Allah énumère cet acte parmi les conditions de sortie de bilan positif à l’heure des comptes. Le Seigneur dit à la fin de la sourate Wal Asr ceci : « …et s’enjoignent mutuellement l’assistance ».
Cette partie de ce verset touche à notre matière. Ici, l’assistance au frère par le conseil de la patience est vaste. Cela ne se limite pas à un discours. Le message est profond et cherche ses racines dans une indulgence complète allant dans le sens des vertus suivantes : la compassion, le partage et la philanthropie.
Dieu invite le croyant à l’esprit communautaire pour faire l’harmonie des espèces de la création. La paix qui est l’un des objectifs principaux de la religion est remise en cause. Dieu parle dans l’intérêt des créatures et non dans les Siens, parce qu’Il est au-dessus des besoins.
Avec les moyens dits modernes, le musulman doit aider son prochain à s’affranchir du geste de la main tendue. Cela ne l’honore pas. Un degré de la pauvreté appelle à la responsabilité de la communauté partout où ce constat est fait. Ceci veut dire : qu’au-delà du partage divin, les uns se sont accaparés de celui des autres ou ont failli à leur devoir de redistributeurs.
Le vrai musulman émarge parmi ceux ayant opté pour le partage et non parmi ceux qui se satisfont de livrer la Zakat et l’aumône formelle pour répondre à la générosité islamique. Encore une fois, le devoir exigé par les textes sacrés est un minimum.
C’est la fraternité musulmane qui exige un comportement de secours. L’assistance à un frère est une obligation conséquente assurant à tout élément de la Ummah la paix qui est l’aspiration de la Religion.
Avec l’application des textes, chacun doit porter la Solidarité en une obligation. Comme on se remet tantôt dans une dimension ésotérique, pour rappeler que le Saint Coran ne se traduit pas par une approche littérale, mais par la pénétration du point relaté dans son concept. C’est-à-dire on revient sur les faits intéressés dans le réceptacle d’un cœur illuminé ou dans un esprit méditatif profond étayé par un Zikr ; afin de saisir le message sacré dégagé.
Le Seigneur parle à l’Homme dans un langage limité. Autrement dit, la parole divine n’est pas dans une récapitulation en arabe. Loin de cette vision terre à terre des réalités célestes, Dieu revient sur celles-ci suivant l’entendement humain à travers un discours courant.
Ce principe d’assistance est retenu et compris par tout musulman. Au-delà de cette priorité, toutes les poches de la communauté aspirent à cette préoccupation avec ferveur. Cependant, le problème de l’exécution de cette obligation reste récurrent. Le point de l’organisation est toujours posé, sans une initiative probante.
Le champ de l’assistance islamique est vide. Les quelques efforts aménagés sont insuffisants par rapport aux exigences. Un diagnostic à vue montre que les jalons posés sont loin de satisfaire les besoins auxquels la Ummah est confrontée chaque jour. La demande sociale des musulmans est étalée quotidiennement dans la rue.
Ce problème ne se règle pas par des actes individuels. Il faut un système organisationnel qui réunit les données suivant leurs sources et pose des solutions adéquates et durables. Tout à fait, le début d’un dénouement interpelle la réflexion, d’où sortiront des structures élargies qui couvriront la totalité des points de sollicitation des déshérités.
La multiplication de quelques expériences telles que les bureaux de collecte et de distribution de la Zakat et des dons, les restaurants d’humanité peuvent être des repères de base. L’Islam est au dessus du racolage. Il ambitionne le règlement en entier des problèmes de la Ummah d’une manière viable. L’Islam a les moyens avec les références précises des textes sacrés. Rien ne s’y oppose, sinon la mauvaise volonté des acteurs dirigeants et la capitulation de la base concernée qui a le devoir de choisir des chefs compétents et soucieux d’apporter des résultats aux problèmes posés.
Le diagnostic des faits n’a pas de mérite, dans le temps, si la solution des priorités qui doit l’accompagner tarde. Présentement, le remède du mal dont souffrent les musulmans défavorisés, est une urgence. Le monde islamique détient les moyens de régler tous les besoins matériels de sa population dans toute sa diversité. Cependant, plus de la moitié de celle-ci vit dans une précarité qui compromet sa ferveur religieuse. Cela dit, il y a des musulmans plus préoccupés par la recherche quotidienne du pain ou des soins ou de l’abris que par les exigences de la foi en Dieu. Certes ils sont responsables et seront retenus par cette légèreté, mais les nantis et les Oulémas ont une part de responsabilité dans une telle situation. Nous devons sans perdre de temps mettre sur la table, par devoir, l’assistance au frère. Si la conscience et le remord ne sont pas à la rescousse de cette obligation, les textes sacrés demeurent à nos chevets en rappel du devoir communautaire à chaque instant.
Chers frères et sœurs, au lieu de laisser le problème devant nous en obstacle sur le chemin de la foi pure et de la morale responsable, nous avons intérêt à solutionner cette patate chaude qui n’a d’autres urgences devant elle. Cette priorité est au premier rang des problèmes de la Ummah à côté de l’unification et de l’édification des masses.
Allah Akbar !
Allah ! donne nous le courage d’assumer nos responsabilités.
Allah ! privilégie nous d’une constance de vider nos devoirs vis-à-vis de Toi et des frères en Dieu.
Allah ! guide nos mains dans une générosité qui répondra à nos obligations envers les frères déshérités.
Allah ! consolide la Vérité de l’Islam par la conscience des musulmans de l’intérêt de la Solidarité.
Allah ! fixe la pérennité de la foi musulmane par l’esprit d’ensemble de toute la Ummah islamique.
Allah ! ressource les cœurs des musulmans dans le partage, la compassion et l’amour.
Allah ! fais de l’assistance au frère en Dieu une préoccupation des musulmans.
Gloire à Allah, le Seigneur, le Pourvoyeur de dons. Que Ta grâce soit davantage sur l’assistant modèle, le prophète Mohammed (PSL) et sur tous les Gens de la Droite.
Pourquoi la ‘loi Sada Ndiaye’ est un danger pour la République
Avec la désormais tristement célèbre ‘proposition de loi Sada Ndiaye’, destinée à débarquer Macky Sall de la présidence de l’Assemblée nationale, le Sénégal vit sans aucun doute sa crise institutionnelle la plus grave depuis les événements de 1962. Et n’ayons pas peur des mots : ce qui se trame actuellement, concocté dans les officines du Pds, n’est rien d’autre qu’une tentative de putsch parlementaire. L’attitude la plus irresponsable serait de croire que c’est une affaire entre libéraux et qu’il faut les laisser s’étriper entre eux. En effet, l’adoption d’une loi expressément rétroactive pour abroger les dispositions de l’article 62 qui dispose que le président de l’Assemblée nationale est élu pour une durée de cinq ans, constitue une violation grave de la charte fondamentale du pays comme du reste l’a souligné avec beaucoup de force le professeur Babacar Guèye, juriste émérite et respecté. C’est une redondance que de le dire : une loi sauf, dans de rares cas en matière pénale pour sanctionner des faits aussi graves que les crimes contre l’humanité ou génocide, ne peut avoir d’effet rétroactif.
C’est partant de ce raisonnement que la modification visant à faire passer le mandat du président de la République du quinquennat au septennat n’a pas eu d’effet rétroactif et ne peut donc pas s’appliquer au mandat en cours. Pis, la forfaiture mise en branle à la place Soweto par des apprentis sorciers nous installe tous dans une insécurité juridique aux conséquences incalculables. Et pour cause : une loi expressément rétroactive peut envoyer demain n’importe quel citoyen, journaliste, syndicaliste ou opposant en prison pour crime de lèse-majesté en consacrant, par exemple, que la personne du président de la République est ‘inviolable et sacrée’ et donc que tous ceux qui ont été coupables de persiflage à son encontre sont passibles de poursuite. De surcroît, la récente réforme ré-instaurant la Cour suprême vise, entre autres, à renforcer le pouvoir et l’autorité des juges de cette haute juridiction. Les membres du Conseil constitutionnel exciperont-ils une nouvelle fois de leur incompétence, en passe de devenir légendaire sous l’alternance, s’il prenait l’envie à un autre plaisantin de déposer demain une proposition de loi visant à ramener leur mandat à un an, avec effet rétroactif ? Pourquoi ce qui serait valable pour le président de la République (pouvoir exécutif), les juges (pouvoir judiciaire) ne serait pas valable pour le président de l’Assemblée nationale (pouvoir législatif) ? On voudrait faire passer la sacro-sainte règle de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs pour de la roupie de sansonnet qu’on ne s’y prendrait pas autrement ! On peut multiplier les exemples à l’envi qui nous mettront tous demain en danger selon le bon vouloir de l’honorable Sada Ndiaye et de ses semblables. La Constitution, c’est l’esprit mais également la lettre et c’est pourquoi le législateur, en fixant la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale à cinq ans par l’article 62, tenait justement à le soustraire de toute volonté de vassalisation ou de domestication de la part du pouvoir exécutif.
De plus, selon une jurisprudence constante, le Conseil constitutionnel français, la Cour de cassation ou la Cour européenne des droits de l’homme, au nom de la ‘sécurité juridique’, encadrent strictement les lois expressément rétroactives qui, dans les rares cas où elles sont prévues, doivent impérativement obéir à un ‘motif d’intérêt général suffisant’ ou à des ‘impérieux motifs d’intérêt général’.
Or, peut-on invoquer, sans encourir le ridicule, un ‘intérêt général’ pour le pays dans cette lamentable initiative de Sada Ndiaye ? Le promoteur de cette loi dangereuse, en invitant le président de l’Assemblée nationale à s’inspirer des exemples de Daouda Sow, Habib Thiam et Youssou Diagne, tous contraints à la démission à la suite de cabales politiques, s’est trahi et a dévoilé sa véritable stratégie : brandir sa proposition de loi comme un épouvantail dans le but évident de pousser Macky Sall à démissionner. C’est du chantage à la petite semaine. Il n’y a aucun doute que si l’actuel président de l’Assemblée nationale acceptait de démissionner, la proposition de loi serait immédiatement retirée et le fécond député libéral, toute honte bue, viendrait encore nous assommer avec des arguties pour expliquer sa reculade.
De plus, la proposition de loi Sada Ndiaye est une monstruosité juridique qui ferait honte à un étudiant de première année de droit tant elle suinte de bêtise. En effet, en proposant de faire passer le mandat du président de l’Assemblée nationale de cinq à un an, M. Ndiaye et ses commanditaires n’ont manifestement pas bien réfléchi : comment pareille disposition pourrait-elle s’appliquer quand on sait que Macky Sall a déjà fait plus d’un an à la tête du Perchoir ?
De toutes les façons, avec tous les coups de canif qu’elle a subis, la Constitution du Sénégal est devenue une sorte de peau de chagrin, réduite à sa plus simple expression après les coups de boutoirs assénés par des libéraux que l’histoire jugera sévèrement. Ainsi, il y a quelques mois, les mêmes singuliers représentants du peuple, toujours forts de leur majorité mécanique, choisissaient une nouvelle fois le passage en force pour faire passer le prochain mandat du président de la République du quinquennat au septennat, contre l’avis de tous les spécialistes du droit constitutionnel qui soutiennent qu’une pareille modification devait passer obligatoirement par le référendum. De ce point de vue, la responsabilité des juges du Conseil constitutionnel est engagée.
Est-il compréhensible que les augustes ‘sages’ se réfugient régulièrement derrière leur incompétence supposée quand des atteintes aussi graves à la Constitution font du Sénégal la risée de la sous-région et mettent dangereusement en péril les lois de la République ? Notre pays, autrefois donné en exemple en matière d’avancées démocratiques, comme fatigué de mener la course en tête, se complait depuis quelque temps dans l’art du rétropédalage, à force de tripatouillages et de micmacs constitutionnels dignes des républiques bananières.
Devant ces embardées que subit le Sénégal, pays donneur de leçons s’il en est, par la faute d’une camarilla de comploteurs au petit pied, on rit jaune à Banjul et on se dilate la rate à Abidjan. Voilà pourquoi le Conseil constitutionnel, dernier rempart de la République, devra impérativement rejeter la sinistre ‘loi Sada Ndiaye’ si jamais la proposition était votée. Autrement, les ‘sages’ auront pris une lourde responsabilité devant l’histoire et les hommes : celle d’avoir avalisé sans broncher un coup d’Etat parlementaire.
Barka BA Chroniqueur et chercheur en sciences politiques à l’Ucad silatigi@yahoo.fr
Pour le baroud de l’intelligence
‘Six ans après le naufrage du Joola, qu’en est-il des comportements ? Qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce qui reste à changer ? Comment faire ? ’
Á ces questions, l’envie m’emplit de rapporter ces refrains populaires : ‘Ça ne va vraiment pas !..’ ‘Da gnou dameu, dagnou dê !’…
Ces slogans, les Sénégalais les scandent depuis 48 ans pour brocarder les systèmes et régimes qui ont géré et gèrent encore leur quotidien.
De Senghor à Me Abdoulaye Wade, en passant par le moins charismatique des trois leaders, cela a été le cas. Trop de fureurs et de bruits, autant de rancœurs et de rages ont empli nos journées et nos nuits, installé le pays et ceux qui le meublent dans la sinistrose et des réflexes des tout et même des petits riens de la vie. Avec Senghor on ne se rongeait pas trop publiquement les sangs parce que la Démocratie n’était encore qu’embryonnaire, étouffée, du reste, dans l’œuf sinon dans la coulée frénétique, somptueuse et somptuaire, des cours magistraux que le sublime Poète-Président avait le génie de susciter et d’organiser au Sénégal – Juste pour son plaisir, avant tout ! Avec Abdou Diouf, nonobstant un multipartisme décrété et réel qui alors vit naître et s’activer des partis politiques même ‘familiaux’ ou qui ne remplissaient pas même adéquatement les 12 m2 nécessaires d’un télé-centre concevable, la Démocratie était astucieusement gouvernée. C’est avec Maître Abdoulaye Wade, Magistrat Suprême du Sénégal depuis le 19 mars 2000, que la Démocratie vit sa pleine réalité. Et dans une plénitude qui, trop souvent d’ailleurs, frise l’anarchie.
Ceux-là qui nient l’existence de la Démocratie maintenant, au Sénégal, désireraient seulement ou se faire voir et entendre ou, tout bonnement, par la contestation, prouver, en symboles et en signes, que la Démocratie a bien cessé d’être virtuelle et serait même trop gouvernante ! Ce n’est pas gratuitement que des gens qu’on ne peut soupçonner d’accointance avec le pouvoir actuel se sont indignés et (se) demandent encore pourquoi tant de libertés dans la voix et la plume de journalistes, par exemple ? Comme si nous avions le devoir et le droit de tout écrire et de tout dire ? Comme si l’acte de libertés démocratiques le plus élémentaire ne consistait pas seulement à écrire ou à clamer, haut et fort, ‘le roi est nu’ mais, surtout, à calomnier et à diffamer autrui ; avec l’assurance de n’être ni inquiété ni interpellé… Sinon, c’est la Démocratie qui en serait atteinte et les droits de l’individu ankylosés ?.
Au fond, on pourrait, reprocher au président Wade d’avoir trop libéré les libertés ! Résultat du fait : le Sénégal connaît une crise plurielle de dépression et, même si les circonstances historiques ont changé, elle est à peu près de même nature qu’il y a 20, voire 48 ans. Car, au vrai, la légende d’un Sénégal meilleur sous Senghor et Abdou Diouf est une renversante blague. Sous Senghor tout comme sous Diouf, on ressassait, comme aujourd’hui – hélas – les thèmes increvables de la crise de civilisation, et de la perte des valeurs. Max Plank, le père de la théorie des quanta, avait raison et pensait comme moi : c’est quand on meurt ou prend ses distances par rapport avec la gestion d’Etat qu’on convainc tous ses détracteurs. Aujourd’hui, Senghor est installé en posture de mythe et Diouf s’assemblerait à un ange de beauté. Demain, c’est-à-dire à partir de 2013, Maître Abdoulaye Wade, en nos imaginaires, pavoisera et va parader de façon messianique.
C’est vrai, le Sénégal actuel trop souvent, ressemble à une auberge espagnole ou à un vestibule ample où des chiffonniers se font face et s’entre-déchirent, politiquement s’entend ! Et nos compatriotes, je suis peiné de l’affirmer, quand on les observe dans les rues, les boulevards et avenues, dans les transports en commun – qui sont les hauts lieux de l’ethnologie moderne – paraissent sortis d’un autre âge : inciviques assumant, et avec fierté quasiment, leur état. Et la faute n’est ni imputable à Maître Wade, ni à Abdou Diouf ; encore moins à Senghor. C’est que nous sommes insupportables et viscéralement contre l’ordre ; quand – de surcroît – il est établi. C’est que, au propre comme au figuré, nous sommes sales et nous complaisons quasiment dans les saletés – en accusant, systématiquement, l’Etat de tous les maux, malheurs et dommages qui nous touchent. Ce n’est pas le Sénégal qui aurait atteint ses limites, ce sont les Sénégalais qui ont découvert qu’ils ne sont que trop limités : mentalement et moralement s’entend !
Senghor a voulu échapper à la logique du communisme en inventant des ‘voies africaines pour le socialisme’, il n’a pas réussi. Abdou Diouf a prétendu que, par un décret, il pouvait ré-installer, en nous, la conscience professionnelle et civique, il a échoué. Maître Abdoulaye Wade, tous les jours que Dieu fait, dans la solitude de son bureau, se désole de constater que les citoyens, lentement et sûrement, sombrent dans la neurasthénie. Alors que le Sopi, entre autres fonctions, devait faire rêver les Sénégalais et les persuader que par ce concept on pouvait et doit pouvoir changer d’espoir et changer la société sénégalaise. Parce que le Sopi est, au vrai, et selon son initiateur, une justification de la politique, la vraie, considérée non comme une simple gestion des affaires publiques, mais comme une inaliénable marche en avant.
De beaux esprits déplorent, assez souvent, que la politique ne soit plus que du cirque. Ils se trompent. Car, au cirque, il y a les odeurs et les bruits des chevaux qui éternuent derrière les rideaux, la poussière et des chaises qui blessent les fesses. Le cirque ne passe pas à la télévision. Sociologues, politologues et penseurs – plus – que pressés nous mitonnent, d’une inondation à l’autre, d’un remaniement à l’autre, d’un rapport de la Banque mondiale à l’autre, des diagnostics tous plus pessimistes les uns que les autres : en pleine crise morale, valeurs en écharpe, le Sénégal serait menacé par l’activisme compréhensible des oppositions politiques et la montée vertigineuse du train de vie de l’Etat.
Ma conviction intime est et demeure encore que le Sénégal est tout simplement submergée par les raz-de-marée inciviques des populations, par leurs égoïsmes et autres faiblesses d’hommes. Et, pourtant, nous dit-on, les Sénégalais veulent du concret, des fins de mois heureuses, du ‘pour eux seuls’. Résultat des courses : les politiciens jouent dans un théâtre d’ombres que traversent, par à coup, des lumières. Il n’y a plus de soleil, mais il y en a des millions : 11 millions plus exactement ! Il n’y a pas 39 ministres mais 11 millions. Le Sénégal, tous comptes faits, est un espace où vont et viennent 11 millions de ‘coachs’. Et l’on pourrait, à l’infini, en dire de toutes les corporations. Tout tourne en rond et nous, tous, avec !
L’océan, absurde et rempli de mystères, comme toujours, devient une destination prisée et une voie de passage, tacitement systématisée, pour des milliers de jeunes autochtones. C’est à croire que James Joyce est bien d’actualité dans la République et dans la Nation. Aujourd’hui, tout ce qui faisait contrat, même tacite, entre l’individu et la société, entre les citoyens et le pouvoir s’est étiolé ou a tendance à l’être. Et il ne s’agit pas de pratiquer l’anathème contre le vis-à-vis mais de s’interroger sur les raisons de tels états de fait et, aussi, de tenter de résoudre du mieux ces équations.
Qu’est-ce qui ne va pas ? Comment faire aller ce qui ne va ?
Aux travers de ces questionnements, il y a – sûrement – les germes de renouvellement, de dépoussiérage, des appareils rhumatisants. Qu’on ne se trompe donc pas sur l’antienne qui court les salons et grand’places à propos de la ‘crise des valeurs’. Les Sénégalais ne sont sans doute pas plus prêts à se jeter au cou d’un tribun de bistrot qu’à se prosterner devant un chef charismatique seulement. Ce sont les politiques qui perdent la boule dans cet ‘univers impitoyable’, sévère et critique. Le ciel des idéologies est tombé sur la tête de beaucoup d’entre eux et ils ne s’en remettent pas et ne s’en remettront plus jamais.
Il est temps de réfléchir sérieusement et de mettre sincèrement en place un système cohérent de valeurs et d’idées politiques qui puisse (nous) aider à déchiffrer les signes obscurs que nous renvoient, en continu, les événements du monde. Appellera-t-on cela une nouvelle culture, une nouvelle éthique, une nouvelle déontologie, une idéologie nouvelle ? (ce que l’Emad et Enda font est bien parce qu’il permet de maintenir intacts et crédibles les derniers bastions où la lucidité, le devoir de résistance et le civisme peuvent être maintenus en destin !..).
Il faut appeler, plus encore, les intellectuels à la rescousse pour aider les politiciens à tenir ferme leur cap au milieu du chaos et des modes. En urgence, il faudrait du prêt-à-penser pour nos ministres et autres hauts gérants de sceaux dans la République ! Ce n’est certes pas de tout repos mais cela pourrait être le commencement de la fin de nos errements et rages patriotiques et citoyennes. Ce serait, surtout, le début du premier défi qui donne du sens à notre existence : le baroud de l’intelligence !
Elie-Charles MOREAU Ecrivain / Editeur
COMMENTAIRE - PAR MAMADOU OUMAR NDIAYE
Le triomphe des brigands…
vendredi 3 octobre 2008
LE TEMOIN - Pendant que les populations des banlieues pataugent dans les eaux et vivent dans les excréments refoulés par des fosses septiques trop pleines, tandis qu’ils sont la proie des moustiques et des maladies diarrhéiques, tandis que les ordures envahissent les rues de Dakar, que notre capitale connaît les pires délestages de son histoire, que le Trésor public est en quasi-banqueroute, que les Sénégalais ne savent plus où donner de la tête devant les hausses des prix des denrées etc., savez-vous quelles réponses les libéraux au pouvoir apportent à tous ces maux ?
Eh bien, ils en sont à se bagarrer entre eux, à offrir le spectacle affligeant de leurs querelles intestines, de la lutte pour la succession du président de la République ! Pour le président et les faucons qui l’entourent, pour les pontes du Parti démocratique sénégalais (Pds), l’ennemi, ce ne sont pas les problèmes des Sénégalais, ceux-là mêmes qu’ils sont élus pour résoudre — ces problèmes, ils s’en tapent l’œil —, leur ennemi public numéro un, aujourd’hui, c’est… M. Macky Sall, le président de l’Assemblée nationale qu’il s’agit aujourd’hui de défénestrer. Par tous les moyens.
Déjà, les couteaux sont sortis. Ou, plutôt, les bazookas pour tuer une mouche, que dis-je, une colombe dont le seul tort c’est d’avoir accepté de se rendre à une invitation d’amis sénateurs qui voulaient fêter sa Légion d’honneur sur les bords de Seine. Complot contre la République, défiance inacceptable contre les institutions, notamment la première d’entre elles, discrédit du Sénégal à l’étranger, fractionnisme, installation d’une dualité à la tête du Parti démocratique sénégalais (Pds) et de l’Etat tout à la fois… La liste des « crimes » commis par M. Macky Sall est longue comme une litanie, et comme un jour sans pain. Exactement comme ces journées de Ramadan terriblement longues et éprouvantes du fait de la canicule. Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage, c’est bien connu, et les maux dont est subitement atteint le président de l’Assemblée nationale aux yeux de ses « frères », innombrables. C’est donc l’hallali, c’est-à-dire, selon le dictionnaire, « le cri de chasse qui annonce que la bête poursuivie est aux abois » ou, mieux encore, « le dernier temps de la chasse, où la bête est mise à mort ». La curée est sonnée, et c’est le moment d’achever la bête Macky Sall.
Pour montrer que l’on ne plaisante pas, le coup fatal, celui qui décapitera le pauvre ex-numéro deux du Pds comme ces malheureux militaires mauritaniens qui ont eu la tête coupée par les militants d’Al Qaïda, c’est celui-là même qui disait partout, urbi et orbi, être l’oncle de Macky Sall, du temps de la splendeur de ce dernier. C’est à cet oncle, donc, que reviendra la tache de couper la tête de son neveu. M. Sada Ndiaye, député transhumant qui se présentait jadis, c’est-à-dire avant l’Alternance, comme le frère de sang de M. Ousmane Tanor Dieng, l’alors tout-puissant Premier secrétaire du Parti socialiste, a donc déposé une proposition de loi destinée à modifier le règlement intérieur de l’Assemblée nationale dans le sens de ramener la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale de cinq ans à un an. En même temps, l’article 2 de son amendement rendra cette mesure applicable immédiatement. Une nouvelle fois, les libéraux montrent le peu de cas qu’ils se font de la Constitution, laquelle n’est à leurs yeux qu’un chiffon de papier. Et le mépris qu’ils ont pour les institutions.
Pour ce qui est de l’exécution du titulaire du perchoir, dans la culture sénégalaise, dans certaines ethnies en tout cas, on estime le lien entre l’oncle et son neveu à ce point sacré que c’est au premier que revient le soin de garder l’héritage du second tant qu’il est mineur car on estime que, de toute la famille, l’oncle est la seule personne qui ne soit pas susceptible de trahir son neveu. Sada Ndiaye Judas est assurément l’exception qui confirme la règle !
Le tribunal de l’Inquisition a été convoqué pour ce mercredi et l’hérétique Macky Sall, comme les sorcières du Moyen-Age, sera brûlé sur le bûcher. Comme la Révolution, le « Sopi » dévore ses enfants… De feu Fara Ndiaye à Serigne Diop, de Boubacar Sall à Ousmane Ngom, d’Idrissa Seck à Macky Sall, la liste des victimes est longue mais n’est pas encore complète. Le nom du sénateur-maire de Dakar, M. Pape Diop, devrait être le prochain à l’enrichir.
Le plus drôle, le plus cruel et le plus injuste, c’est que ce sont « les brigands qui triomphent » pour paraphraser un des héros de la Révolution française au moment de monter sur l’échafaud. Cette phrase, Macky Sall pourra la reprendre à son compte lorsqu’il voit les personnages qui se livrent à la danse du scalp autour de lui. Rien que des transhumants, des « frères » revenus à la Maison du Père après être allés brouter, du temps des vaches maigres, dans les vertes prairies socialistes. Et ce alors que lui, à part un court passage chez les maoïstes d’And-Jëf, n’a jamais connu autre chose que le Parti démocratique sénégalais (Pds). Lui qui, jeune ingénieur, a risqué sa carrière en militant ouvertement dans l’opposition du temps des socialistes alors qu’il travaillait dans une société nationale. Lui qui, derniers états de services en date — mais non les moindres — a conduit victorieusement, en tant que directeur, la dernière campagne présidentielle lorsque tout le monde voyait le candidat Wade au second tour. Lui qui a conduit la liste socialiste aux dernières législatives. Sa récompense a été la descente aux enfers…
Le Sénégal présente l’aspect d’un volcan en apparence endormi sur lequel les libéraux qui nous gouvernement règlent en toute insouciance leurs comptes sans se douter que ce volcan peut entrer en éruption à tout moment. Ils nous rappellent, ces libéraux, les plaisanciers qui dansaient joyeusement sur le pont et dans les nombreux salons du Titanic sans se rendre compte que ce paquebot de luxe coulait. En fait, seul le ministre chef de cabinet du président de la République, le très politique, fidèle et loyal Pape Samba Mboup, a vu que le navire risquait de se fracasser sur les rochers. Il a eu le mérite de prévenir le capitaine, d’attirer son attention sur tous ces comploteurs qui coulaient le navire Sénégal. Car, a-t-il dit au Président, avec une remarquable justesse et une lucidité qui l’honore, « les priorités de l’heure son ailleurs, notamment à la résolution des problèmes des Sénégalais. Ces querelles internes doivent être différées et attendre un moment plus opportun » a-t-il fait valoir tout en insistant sur le fait qu’il ne défendait pas Macky Sall car son combat transcende les personnes. Pape Samba Mboup, on l’aime ou on le déteste, mais force est de reconnaître que c’est le seul, dans l’entourage du Président, qui ne lui ment pas. Le seul qui serait capable de mourir pour lui. Le seul qui essaye de lui ouvrir les yeux. Le seul qui ose contredire le Président — dans son intérêt à lui, Wade. Le seul à avoir compris, comme le professait le président François Mitterrand, que la politique, c’est l’art de l’inclusion. Le seul qui passe son temps à dénouer des crises plutôt que de chercher des ennemis imaginaires au Président. Bref, le genre de collaborateur qu’il faut à Wade. Sa dispute de vendredi dernier avec le directeur de cabinet politique du Président a, encore une fois, eu le mérite d’ouvrir les yeux au Président même si, s’agissant de Macky, la machine s’était déjà emballée.
Le terrible rouleau compresseur est parti pour le broyer non pas parce qu’il a tort mais parce que la raison du plus fort est toujours la meilleure chez les « sopistes ». Lesquels vont s’entretuer jusqu’au dernier. Et, qui sait ? Macky pourra peut-être un jour se féliciter d’avoir été balancé par-dessus bord ce navire en folie qui finira par s’échouer quelque part après une terrible bataille des membres de l’équipage pour prendre le contrôle de la barre…
Mamadou Oumar NDIAYE
LE TEMOIN
nettali.net:
SENEGAL - POLITIQUE - PROPOSITION DE GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE
Omar Khassimou Dia invite le Président Wade à travailler avec l’opposition
dimanche 5 octobre 2008
NETTALI - Omar Khassimou Dia, Président du groupe parlementaire démocratie et progrès, proche du pouvoir est d’avis que Me Abdoulaye Wade devrait travailler avec les "compétences" de l’opposition pour mettre sur pied un gouvernement d’union nationale. Il était l’invité de l’émission "Grand Jury" de la Rfm.
Analysant en effet la situation politique nationale, Omar Khassimou Dia est d’avis que "la complémentarité des compétences est devenue nécessaire". Et "c’est cela qui va sauver le pays". A son avis, les chefs de parti (opposition comme pouvoir) doivent se ressaisir en s’émancipant de l’influence de ceux qu’il assimile sans les nommer à des laudateurs" et "flatteurs". Ces derniers, dit-il, sont en train "de détourner" le Président de la République des "vrais enjeux" de l’heure. En effet, poursuit ce numéro deux du Rassemblement du Peuple (Rp) en charge de l’administration et du fonctionnement du Parti (mais qui a gelé ses activités depuis quelques mois au sein de cette formation politique), Moustapha Niasse, Tanor Dieng Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho sont des cadres" qui peuvent servir le Sénégal aux côtés du Président Wade. Car si ce dernier s’est révélé être un chasseur de voix, il a en face de lui "une opposition qui sait gérer l’Etat mais qui ne sait pas gérer les partis d’opposition", soutient M.Dia.
Omar Khassimou Dia a par ailleurs désapprouvé la volonté de ses collègues de la majorité de voter une loi visant à réduire le mandat du président de l’Assemblée nationale de cinq à un an. Invitant à une séparation des pouvoirs entre législatif et l’Exécutif, il soutient que la proposition de loi ne sera pas votée par le groupe parlementaire démocratie et progès qu’il préside. Car, ajoute-il, cette escalade décrédibilise non seulement le Président Wade qu’on est en train "de détourner de la réalité", mais aussi dévalue la Constitution, qui est la charte fondamentale du pays. Citant l’exemple d’Habib Thiam, de Daouda Sow et de Youssou Diagne qui ont été contraints de démissionner à la tête de l’Assemblée nationale, il souligne que les libéraux ont mille moyens de faire partir Macky Sall sans toucher à la Constitution. Il fait remarquer dans le même sens que Senghor et Diouf observaient des limites par rapport à la Constitution. Tout le contraire de Wade où les révisions de la Constitution ne se comptent plus.