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protestations interdites

POUR LE BIEN-ÊTRE DES CONSOMMATEURS L’UNCS incite l’état à arrêter la situation inflationniste 
 
Article Par MAKHALY NDIACK NDOYE (STAGIAIRE),  
Paru le Lundi 17 Mar 2008 
 
« L’état doit arrêter la situation inflationniste qui se ressent à tous les niveaux». C’est ce qu’à faire comprendre Jean Pierre Dieng, président de l’union nationale des consommateurs du Sénégal (UNCS), lors d’un point de presse organisé samedi dernier en marge de la célébration de la journée mondiale des consommateurs. Le thème de cette année, la qualité de l’alimentation des enfants, n’intéresse trop les Sénégalais qui sont confrontés à une cherté de la vie sans précédent.  
Le 15 mars de chaque année est célébré la journée mondiale des consommateurs. Le Sénégal, par le biais des associations des consommateurs, n’a pas dérogé à la règle. C’est ainsi que l’UNCS a fait face à la presse à son siége à la Sicap Amitié le jour de la célébration. Jean Pierre Dieng ne s’est pas attardé sur le thème de cette année car juge que « notre pays est confronté à des problèmes mille fois plus cuisants ». Ces problèmes sont, selon le patron de l’association consumériste, la hausse des prix de tous les biens de consommation. De ce fait il est urgent de sonner la mobilisation pour contraindre l’état à « arrêter la situation inflationniste qui se ressent à tous les niveaux: ceux des transports, de la santé, de l’éducation (…) » a mentionné M. Dieng. La population qui est la seule et unique victime de ces hausses doit se mobiliser pour soutenir les associations de consommateurs qui doivent être de l’avis de M. Dieng « des groupes de pressions qui s’opposent à l’état pour le bien des consommateurs ». L’état est lui aussi tenu de respecter ses engagements en diminuant le prix des denrées de consommation courante, comme promis par le chef de l’état Abdoulaye Wade. La lutte pour l’arrêt de la hausse des prix et leur réduction, pourquoi pas, ne doit pas seulement être l’affaire des associations consuméristes mais de tout un chacun. C’est en ce sens que Jean Pierre Dieng convie à ses concitoyens « à venir adhérer massivement à cette lutte ». Ainsi l’UNCS balaie toute idée de dialoguer avec le patronat, les syndicats ou les partis politiques. Le seul interlocuteur avec qui les camarades de Jean Pierre comptent traiter reste le pouvoir en place. L’état est donc convié à une table de négociation avec toutes les associations de consommateurs du pays et autres acteurs pour qu’enfin le problème de l’inflation du niveau de vie des consommateurs connaît une solution définitive. L’impératif de l’heure pour le pouvoir est de mettre fin à la souffrance des Sénégalais qui se bataillent dur pour survivre. M. Dieng de rappeler que « sur les 19 mesures prises pour l’état, seule celle allant dans le sens de régler la crise énergétique connaît des débuts de solution ». Les mesures concernant le commerce doivent à leur tour connaître une solution.  
POSITION - Cardinal Théodore A. Sarr, Archevêque de Dakar : «Il n’est pas question qu’on touche au cimetière Saint-Lazare» 
L’affaire des terres du cimetière Saint-Lazare de Béthanie préoccupe au plus haut point le chef de l’Eglise catholique du Sénégal. Le Cardinal Théodore Adrien Sarr a saisi hier, la tribune que lui offrait la célébration de la 23e édition de la Journée mondiale de la jeunesse pour revenir sur l’affaire du cimetière Saint Lazare de Béthanie et le terrain de l’Eglise catholique sis à Mbao, qui fait l’objet de convoitises de la part de certaines personnes. «Nous chrétiens et catholiques de Dakar, nous avons besoin du cimetière dans toute sa totalité. Parce qu’on a découvert qu’initialement, c’était une superficie de 62 ha qui était prévue et on l’a réduit jusqu’à 11 ha. Nous redisons qu’il n’est pas question qu’on y touche un mètre de ce cimetière. Nous espérons que nous avons été compris et qu’il ne sera pas touché», a-t-il lancé à l’endroit des milliers de jeunes fidèles venus assister à l’évènement.  
«Il y a aussi un terrain à Mbao appartenant à l’Eglise, depuis 1953 et qui fait aujourd’hui l’objet d’un litige», ajoute-t-il. Mais, de l’avis du cardinal, «au départ, c’était des droit litigieux qui ont été achetés par l’Archidiocèse de Dakar, qui a travaillé pour régulariser la situation, mais qui n’avait pas abouti jusqu’au moment où, en 1977, le gouvernement du Sénégal avait décidé d’exproprier tous les propriétaires de cette zone pour étendre la zone franche industrielle». «Et, en même temps que les autres, l’Archidiocèse (de Dakar) a été exproprié. Maintenant, depuis plusieurs années après que ce projet a été abandonné, l’Eglise a besoin de ce terrain que l’on n’avait jamais quitté. Parce qu’on attendait les bulldozers, qui ne sont jamais arrivés pour la démolition, nous avons besoin maintenant de ce terrain pour y construire une nouvelle paroisse», réclame le chef de l’Eglise sénégalaise.  
Par Assane DEME - Correspo 
DIOURBEL - Marche de l’opposition contre la cherté de la vie et le report des Locales : Le préfet oppose son arrêté 
La coalition And Siggil Senegaal de Diourbel, qui avait prévu de marcher pour dénoncer la cherté de la vie et le report des élections locales, a vu son élan arrêté par le préfet. En lieu et place, une Assemblée générale a été organisée pour informer les militants qui arboraient des brassards rouges, signe de leur mécontentement, de la conduite à tenir les prochains jours où contre vents et marées, clament-ils, le macadam sera battu.  
La marche pacifique programmée samedi passé par la coalition And Siggil Senegaal n’a pas eu lieu. Elle a été tout simplement interdite par le préfet de Diourbel. Mamadou Moustapha Dieng a évoqué l’insuffisance des forces de sécurité pour encadrer la marche, car la plupart des agents étaient en mission à Dakar dans le cadre du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci). Moussa Béye coordonnateur de la coalition déclare : «Nous nous sommes retenus d’organiser cette marche pour ne pas être en porte-faux avec la Loi et le règlement.» Si aujourd’hui ils ont été républicains et ont accepté de se plier à la décision de l’autorité administrative, la prochaine fois, avertit Abdourahmane Wone du Parti populaire sénégalais (Ppc), «nous n’avons pas renoncé puisque nous allons introduire une nouvelle lettre d’information de marche et, cette fois-ci, nous avons décidé que cela soit accepté ou non, de marcher puisque le problème est grave, car ils (les conseillers élus en 2002 : Ndlr) peuvent rester éternellement à la tête des collectivités locales sans organiser des élections ; or, nous sommes au deuxième report. Qu’elle soit autorisée ou pas cette marche, nous allons la faire.» Dès lors que la proposition est venue de Mme Aminata Tall, député-maire de Diourbel, les opposants pensent qu’ils ont un impératif devoir de relever un défi. Pape Sow, secrétaire général de la section communale du Parti socialiste (Ps) affirme : «C’est nous Diourbellois qui devons répondre à l’initiative de Aminata Tall pour montrer à la face du monde que l’édile de la capitale du Baol, depuis six ans qu’elle est à la tête de la municipalité n’a rien apporté à la ville. C’est parce qu’elle a été une maire incompétente, qu’elle a présenté ce projet de Loi. Ce problème n’est plus celui des partis politiques, mais des Diourbellois ; ils doivent se débarrasser de ce maire qui, depuis qu’il est là, n’a participé qu’à deux sessions municipales et n’a été d’aucun apport pour la collectivité locale.» Il a été rejoint par Khady Diop Bathily de la Ld/Mpt. Celle-ci, parlant au nom des femmes, a laissé entendre qu’elles seront aux avant-postes de ce combat pour «restaurer la dignité de la démocratie sénégalaise sapée par des personnes qui ne sont mues que par leurs intérêts».  
Il faut noter que la décision de ne pas battre le macadam n’a pas été facile à obtenir et il a fallu, vendredi dernier jusqu’à une heure tardive de la nuit (3 heures), de longues conciliabules pour convaincre les jeunes à accepter la décision préfectorale. Selon Abdoulaye Guèye du Pps, «pour nous, il fallait en découdre avec ce régime qui ne connaît que la force. Mais malheureusement, les vieux ont refusé». Sur l’éventualité d’une démission de leurs postes de conseillers régionaux, municipaux, et ruraux, avec le report des consultations électorales de mai prochain, Moussa Bèye, le coordonnateur de la coalition diourbellois note : «Cette question, nous n’en avons pas encore débattus, mais il faut noter que nous avons été élus sous la bannière du Cadre permanent de concertation (Ccp) de l’opposition ; donc, il va falloir qu’on se réunisse de nouveau pour décider de la conduite à adopter.» Il faut remarquer que la coalition And Siggil Senegaal de Diourbel a manqué de prendre rendez-vous avec l’histoire, car des sources bien informées avaient confié que la capitale du Baol allait être le point de ralliement de tous les mécontents du régime libéral. D’ailleurs, il se susurrait la présence de grands responsables, chefs de parti à cette marche, mais à la place, les opposants ont reculé, préférant arborer des brassards rouges et tenir une Assemblée générale d’information.  
Par Boucar Aliou DIALLO - Correspondant  
POUR PROTESTER CONTRE LE REPORT DES ELECTIONS LOCALES 
L’opposition assiège l’administration territoriale 
Par Ibrahima Lissa FAYE | SUD QUOTIDIEN | lundi 17 mars 2008 
 
Le Front « Siggil » Sénégal appelle tous les comités électoraux créés lors de la préparation des élections locales à s’organiser, à mobiliser les populations pour aller remettre demain mardi 18 mars, aux autorités des différentes administrations territoriales du pays une déclaration. Il attend ainsi manifester contre le report des élections locales. Le Front « Siggil » Sénégal a, en outre dans une déclaration parvenue hier, dimanche 16 mars à notre rédaction, demandé à tout le peuple de s’opposer « énergiquement aux manipulations autoritaires et politiciennes » des règles du jeu électoral. 
Le Front « Siggil » Sénégal maintient sa décision d’assiéger demain, mardi 18 mars, les administrations territoriales du pays pour manifester contre le report des élections locales. Mot d’ordre a été donné à tous les comités électoraux de « And Siggil Sénégal » qui ont été mis en place dans les différentes collectivités locales à l’occasion de la préparation des élections de rester, non seulement, en place, mais d’organiser et de mobiliser les populations pour résister et riposter au « despotisme » du président de la République Abdoulaye Wade. « Le Front « siggil »Sénégal demande à tous les comités électoraux de And Siggil Senegaal de se mobiliser le 18 Mars au niveau des sous préfectures, préfectures et gouvernances pour remettre la présente déclaration aux autorités administratives qui devaient recevoir les listes de candidatures aux élections locales », a noté une déclaration de l’opposition reçue hier, dimanche 16 mars. 
Le Front « siggil » Sénégal a appelé tout le peuple sénégalais à s’opposer énergiquement aux « manipulations autoritaires et politiciennes des règles du jeu électoral (échéances, découpage administratif des circonscriptions, mode de scrutin, etc.), au truquage des élections, de même qu’au détournement de la volonté du peuple souverain, qui représentent autant de graves menaces pour la paix civile et la sécurité nationale ». 
Conformément à ses habitudes « despotiques », a indiqué l’opposition, « le chef du Parti–Etat Abdoulaye Wade persiste à se jouer des institutions de la République et à se moquer de ses concitoyens ». Selon elle, « ses manquements répétés à son serment de respecter et faire respecter la Constitution du pays qu’il a modifiée plus de 13 fois depuis 2000 relèvent de la forfaiture sinon de la haute trahison. Ce qui est intolérable et mérite sanction dans toute démocratie digne de ce nom ». 
C’est pourquoi la Conférence des Leaders a tenu à attirer l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur son rejet catégorique de toute modification autoritaire du calendrier électoral. Elle a, selon la déclaration, invité donc les patriotes et démocrates et l’ensemble de nos compatriotes à se joindre au Front « siggil » Sénégal pour mettre un terme aux « voies de faits inacceptables » du Président Wade, qui ne s’expliquent que par sa « peur panique » de la libre expression du suffrage universel. 
L’opposition a rappelé que la présente tentative de report vient s’ajouter à un premier renvoi des élections locales (de Mai 2007 à Mai 2008) qui, lui-même, faisait suite au report unilatéral des élections législatives de Mai 2006 à Juin 2007. « Ces manipulations partisanes du calendrier républicain, que la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena) a déplorées dans son rapport sur les élections de 2007, conjuguées au refus obstiné de tout dialogue politique avec l’opposition sur le système électoral. Et surtout l’accaparement scandaleux des médias du service public de l’information par le Parti – Etat, indiquent que le régime de Wade a décidé de supprimer les voies et moyens démocratiques grâce auxquels lui-même est parvenu à se hisser au sommet du pouvoir », a-t-elle souligné. 
Pour les chefs de partis membres du Front « Siggil » Sénégal, la dénonciation récente par la Cena des nombreuses irrégularités constatées par l’opposition, lors de la dernière révision exceptionnelle des listes électorales, montre bien que le « clan de Me Wade s’apprête à rééditer son coup de force informatique de l’élection présidentielle de Février 2007, en fondant encore une fois, une partie de sa stratégie de fraude sur le bourrage du fichier électoral ». 
La Conférence des Leaders a, par ailleurs, réaffirmé solennellement que la seule voie « raisonnable et praticable » pour sortir le pays de « l’impasse » actuelle, dont la « crise électorale » n’est qu’un aspect parmi tant d’autres, reste la convocation d’Assises Nationales rassemblant l’ensemble des forces vives du pays, pour un dialogue franc et sincère. 
Après la prorogation de leur mandat : Quelle sera l'attitude des élus locaux de l'opposition ? 
Quand l’Assemblée nationale avait prorogé le mandat des députés, l’opposition avait, dans un concert de condamnation rejeté la loi. Mieux, certains radicaux comme Moustapha Niasse, Bathily et Madior Diouf, avaient préféré claquer la porte de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui que l’Assemblée nationale reconduit la formule avec la prorogation du mandat des élus locaux, les conseillers de l’opposition vont-ils suivre l’exemple de Niasse et compagnie ?  
 
Il y a une question qu’on ne peut s’empêcher de se poser en regardant un peu dans le rétroviseur politique du Sénégal de 2007. Surtout ce Sénégal des prorogations de mandats et de reports d’élections. Avec bien sûr les révoltes et autres formes de protestations comme le refus de certains parlementaires de prolonger leur séjour à l’Assemblée nationale par la magie d’une mesure qu’ils jugeaient injustes. La question est de savoir si les élus locaux de l’opposition membres du front Siggil Sénégal vont claquer cette fois-ci la porte des collectivités locales en guise de protestation par rapport au report des élections locales. La question n’est pas absurde puisqu’il y a une véritable similitude entre la prorogation du mandat des députés et celui des élus locaux qui vient d’être avalisée par le Parlement avec la bénédiction du chef de l’Etat. La seule petite différence est que les premiers nommés avaient prorogé leur propre mandat, s’octroyant ainsi un plaisir et un droit de manière légale mais illégitime. Et pour protester, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily et Madior Diouf, alors députés, avaient déposé leur démission en bonne et due forme sur la table du président de l’Assemblée nationale. Tout en renonçant bien sûr aux privilèges afférents au statut de député comme le véhicule 4X4, le salaire (plus d’un million), le bureau et la dotation de carburant (pour Madior Diouf vice-président de groupe parlementaire Espoir).  
En effet, les raisons qui avaient poussé Niasse, Bathily et Madior Diouf à mener un bras de fer contre le président de l’Assemblée nationale pour persister sur leur démission, sont pratiquement aujourd’hui les mêmes qui mettent l’opposition radicale mal à l’aise. Aujourd’hui, la même opposition proteste et dénonce la prorogation du mandat des élus locaux et subséquemment le report des élections locales. Seulement, il n’y a encore aucun mot d’ordre venant des leaders ou de leurs bases respectives pour demander la démission des élus locaux membres de la coalition And Siggil Sénégaal. Du moins pas de manière collective puisqu’à Keur Massar, la coalition composée de l’Afp, de la Ld/ Mpt, du Ps, du Rnd, de l’ Udf- Mboolo Mi et du Pit a clairement invité les conseillers membres dans la Commune d’arrondissement de Keur Massar, à ‘démissionner de leur fonction’. Elle a demandé en outre ‘à toutes les collectivités locales du pays d’en faire autant’. Et ce n’est pas tout, car la Coalition a appelé même les militants des partis politiques (y compris de la mouvance présidentielle), la société civile, les mouvements associatifs, les jeunes et les femmes résidant dans l’espace de la Commune d’arrondissement de Keur Massar, à refuser la reconduction jusqu’en mai 2009 de l’actuelle équipe municipale.  
Cet exemple de la Coalition And Siggil Sénégal de Keur Massar va-t-il faire tâche d’huile dans les autres collectivités locales ? Rien n’est moins sûr puisque même avec l’Assemblée nationale, la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa-opposition) avait préféré laisser la question à l’appréciation de chaque parti politique en lieu et place d’un diktat imposé aux élus concernés. C’est ainsi qu’on avait vu des députés de l’opposition rester à l’Assemblée nationale malgré le départ de Niasse, Bathily et Madior Diouf. Il s’agissait de Ousmane Tanor Dieng, de Amatah Dansokho, de Madieyna Diouf et de Me Wagane Faye pour ne citer que ceux-là.  
Aujourd’hui encore, les mêmes causes produisant souvent les mêmes effets, le second renvoi des élections régionales, municipales et rurales, devrait amener les élus locaux de l’opposition à informer leur base puis à jeter l’éponge.  
Georges Nesta DIOP  
 
Dans ce pays, la langue de bois ne doit vraiment plus être de mise 
Les Libéraux et leurs alliés viennent de nous administrer la preuve, une fois encore, que ce sont des hypocrites et des menteurs. Point n’est besoin de nous attarder sur les nombreuses déclarations du ministre de l’Intérieur, du Président Wade lui-même, de son porte-parole et de nombreux autres, pour nous donner l’assurance que les élections locales se tiendraient à date échue. En réalité, ils ne faisaient que nous endormir : ils étaient en train de mûrir leur proposition de loi scélérate, qui devait reporter les élections locales. On trouvera difficilement une seule Sénégalaise, un seul Sénégalais qui croie au prétexte fallacieux qu’ils ont avancé, pour justifier le report des élections pour encore un an. De même, Madame Aminata «Ezzane» Tall ne convainc personne, quand elle déclare que la fameuse proposition de loi «est (sa) propre initiative». Comme Izidore Ezzan avant elle, elle a accepté de prendre en charge la sale besogne.  
En vérité, ces gens-là ne sont pas des gens de parole. Les engagements qu’ils donnent n’ont pour eux, aucune valeur. Ils s’en dégagent avec une facilité déconcertante, dès que leurs intérêts immédiats sont menacés. Et, en cela, ils ont bien assimilé la leçon de leur maître. Ils sont prêts à tout sacrifier sur l’autel de la conservation de leurs énormes privilèges. A tout sacrifier, jusqu’au sens de l’honneur et de la dignité. Me Wade, le Pds et leurs alliés n’ont reporté les élections locales que parce qu’ils sont sûrs de les perdre, si elles sont organisées à la date prévue. Tout militait en faveur de leurs défaites probables : la vie chère, la crise profonde du monde rural, leurs interminables querelles intestines, l’unité et la détermination que la Coalition And Siggil Senegaal (Fss) commençait à afficher, leurs très maigres bilans au niveau des collectivités locales. La dame que l’on appelait jusqu’ici l’égérie du Pds et qu’elle n’est certainement plus, était donc toute désignée pour jouer ce rôle peu honorable d’un second «Ezzan». Son bilan à Diourbel est, en effet, des plus catastrophiques. Pendant six ans, elle n’a, à son compte, aucun investissement social significatif. Diourbel fait partie des villes les plus déshéritées du Sénégal. En outre, elle est vivement et vigoureusement contestée par ses sœurs et frères libéraux de la ville. Sans compter l’hostilité affichée des commerçants qu’elle a provoquées par ses nombreuses maladresses. Elle était donc bien partie pour perdre la commune et elle le sait parfaitement. C’est pourquoi, elle a sauté sans tarder sur la perche qui lui a été tendue.  
Le report des élections locales est donc, proprement, une forfaiture et la loi qui le consacre, d’inspiration bassement politicienne. Cette loi ne revêt aucun caractère républicain : elle protège manifestement des intérêts personnels, individuels et va permettre aux différents chefs de collectivités locales de continuer impunément leur gestion catastrophique. Nous avons la fâcheuse habitude au Sénégal, chaque fois que les Libéraux nous mettent devant le fait accompli, d’interpeller l’opposition. Cette fois-ci, tout le monde est concerné au même degré : le peuple d’abord dans son entièreté, qui est prêt, jusqu’ici, à avaler toutes sortes de couleuvres, la société civile, dont certaines composantes se cachent trop facilement derrière une neutralité coupable, les intellectuels, les forces de sécurité (l’Armée, la Gendarmerie, la Police) en leur qualité de citoyens, la Justice en particulier, jusqu’ici fortement décriée et qui devrait, pour une fois au moins, se rebiffer, prendre son courage à deux mains et dire fermement : «Cette fois, ça suffit !»  
Il est vrai que, de ce côté-là, les gens ne se font pas beaucoup d’illusions. L’inique Loi Aminata «Ezzane» Tall n’est qu’une de plus, venant s’ajouter aux nombreuses autres qui caractérisent l’hideuse gouvernance libérale. Il y a surtout que, depuis huit ans, Me Wade viole allègrement la Constitution et les autres lois. Le dernier exemple, du moins que je considère comme tel en tant que profane, c’est son refus manifeste de faire sa déclaration de patrimoine. La Constitution est claire à cet égard, peut-être même sans équivoque, en tout cas du point de vue du profane que je suis. Le quotidien L’AS du 21 février 2008 rappelle que le dernier alinéa de l’article 37 de la Constitution du 7 janvier 2001 stipule que «le président de la République, nouvellement élu, fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique». En 2000, Me Wade s’était empressé de faire cette déclaration, alors qu’il n’y était pas, le moins du monde, obligé. Il est vrai qu’à l’époque, il n’avait pas beaucoup de «choses» à cacher.  
Je vais prendre mon courage à deux mains et afficher mon désaccord avec certains constitutionnalistes, qui affirment que le président de la République n’est pas enfermé dans un délai. Je ne suis pas tout à fait d’accord, quand c’est bien la Loi fondamentale qui stipule que «le président de la République nouvellement élu fait une déclaration de patrimoine (…)». Dans mon entendement de profane, le Président Wade n’est plus le président nouvellement élu : il est le président élu tout court. Jusqu’à six mois, un an ou un peu plus, on peut peut-être encore avancer que c’est un président nouvellement élu, et le délai peut encore courir pendant cette période. Au-delà, il ne l’est plus : il est simplement le président de la République du Sénégal. Si la Constitution stipulait seulement que «le président élu fait une déclaration de patrimoine (…)», ce dernier ne serait peut-être pas tenu dans des délais. Encore que, même dans ce cas-là, la morale devrait l’y contraindre. Il est vrai qu’avec celui-là, la morale ne compte pas pour un sou.  
L’adverbe «nouvellement» a donc son importance : il contraint, normalement, le président de la République à faire sa déclaration de patrimoine dans un délai raisonnable, qui ne devrait pas dépasser six mois, un an au plus. C’est ma conviction, même celle-ci va paraître ridicule et saugrenue, devant nos éminents constitutionnalistes.  
En tout cas, le président est conforté, encouragé dans son choix par ses mille courtisans. Son porte-parole, dont la parole ne vaut plus un rotin, a osé faire cette surprenante déclaration : «C’est une question dépassée, parce que le président a déjà fait une déclaration de patrimoine, lors de son premier mandat. Par conséquent, il n’a plus besoin d’en refaire.» Comme quoi, le patrimoine est statique, il n’évolue pas. Dans la même logique bizarre de cet avocat du diable, l’élection présidentielle pouvait ne pas être organisée le 25 février 2007 : Me Wade est déjà élu depuis le 19 mars 2000.  
On nous présente pourtant ce porte-parole comme un juriste ! Les délices du pouvoir peuvent vraiment avoir raison de certaines bonnes âmes. C’est notamment le cas pour un autre membre de la Cap 21, Tidiane Ly, pour le nommer, qui a, lui aussi, affirmé tout de go que «Wade n’est pas obligé de faire cette déclaration». M. Ly demandera aussitôt après, précise le quotidien L’AS, qu’on le rappelle dans deux jours, le temps pour lui de “vérifier à la bonne source”. C’est terrible ! C’est énorme ! Se laisser aller à une telle affirmation, et demander seulement après, le temps d’aller «vérifier à la bonne source» !  
On aura tout vu et tout entendu avec les mille courtisans de Me Wade. Ils se laissent parfois, souvent d’ailleurs, aller à des déclarations pour le moins incroyables, surtout de la part d’hommes et de femmes qui ont quand même un certain background. Pour certain(e)s d’entre eux (elles) tout au moins. Pour en terminer avec ces gens-là, je vais évoquer un autre exemple de leurs bizarreries. Le quotidien L’AS du 5 mars 2008 (encore lui) rapporte quelques-uns de leurs propos, non sans les avoir cloués au pilori au passage. Ces messieurs et dames ont déclaré, à propos des chantiers de l’Anoci, qu’ils «ont radicalement modifié la physionomie de la ville de Dakar». C’est faux ! C’est faux, si ce sont réellement les propos qu’ils ont avancés ! D’ailleurs, pour appeler un chat un chat, ils ont menti.  
Nous donnons quand même aux mots français un sens. «Radicalement» signifie entièrement, complètement, absolument. C’est donc un sacré mensonge que d’affirmer que la physionomie de Dakar a été radicalement modifiée par les chantiers de l’Anoci. Dakar a effectivement changé -je le leur concède- mais dans un territoire très localisé. Ces gens-là ont-ils le courage d’aller dire, les yeux dans les yeux, aux populations des quartiers déshérités comme Rebeuss, Niayes Thioker, Médine, Gueule-Tapée, Fass, Colobane, Grand-Yoff, Grand-Médine, pour ne citer que ceux-là, que la physionomie de Dakar a été radicalement modifiée ?  
Ces messieurs et dames ajoutent, dans leur délire, que Dakar va être promue au rang de métropole ouest-africaine et, «peut-être même, africaine, d’une modernité incomparable». Cette fois, c’est le futur qui est employé. Peut-être que Dakar va devenir cette métropole rêvée. Il lui reste, cependant, beaucoup de chemin à faire encore. Que mes ami(e)s de l’autre côté de la barrière promènent leurs hôtes de l’Oci du côté des Parcelles Assainies, envahies par des eaux usées nauséabondes, des ordures et de plus en plus par des branchages et des gravats déversés partout ! D’énormes quantités de gravats, qui deviennent une plaie béante et puante pour la capitale nationale !  
A supposer même que la physionomie de Dakar ait été radicalement modifiée ! Dakar est-elle le Sénégal ? Des villes comme Matam, Podor, Saint-Louis, Louga, Diourbel, Tambacounda, Vélingara, Ziguinchor, pour ne donner que ces exemples, attendent les premières pioches de la modernité, pendant que la seule Corniche Ouest de Wade père et Wade fils engloutit 30 milliards de francs Cfa (22 plus 8)1.  
Je faisais remarquer plus haut que L’AS du 5 mars écorchait au passage les gens de la Cap 21. Il appelle, d’ailleurs, la Cap 21 «Captif 21». Les captifs, s’ils existent encore, supporteront-ils qu’on les compare à certains individus ? Je ne le crois pas du tout, car eux n’ont pas choisi leur destin, leur statut : il leur a été imposé ; on les a réduits à leur situation. Quant aux autres, ils ont choisi en toute liberté et en toute connaissance de cause leur statut peu honorable, pour bénéficier largement des millions et des honneurs que leur prince distribue sans compter.  
L’AS du 5 mars flétrit aussi, à juste titre, leur inconstance et leur incohérence. En effet, ils ont toujours crié haut et fort leur hostilité à une rencontre entre le Président Wade et les partis membres du Front Siggil Senegaal (Fss). En tout cas, tant que ces derniers n’auraient pas reconnu la victoire de leur prince. A ma connaissance, cette condition n’a pas été remplie et aujourd’hui, ils applaudissent à tout rompre et se «réjouissent de la volonté du président de la République de recevoir le Fss et de dialoguer avec lui».  
Ces gens-là nous ont habitués à toutes sortes de voltes-faces et font l’unanimité au moins sur un point : ils n’ont plus d’idée, d’opinion, d’identité, de personnalité propres. Ils vivent collés à celles de leur généreux donateur, comme des mouches à des excréments. C’est pourquoi aucune déclaration, aucune attitude de leur part ne m’étonne, ni ne m’indigne plus, mais ne me laissera, cependant, jamais indifférent. Tant que j’en aurai la force physique, intellectuelle et morale, je dénoncerai avec la plus grande vigueur les forfaits du gouvernement libéral. Sans langue de bois, car celle-ci n’est plus de mise, avec la situation de plus en plus grave que nous imposent Me Wade, le Pds et tous leurs alliés, qui se recrutent aussi hors des minuscules partis satellites.  
1Le tronçon Mbirkilane-Tambacounda, long de 273 km et fortement dégradé, a attendu longtemps avant que la première pierre de sa réhabilitation ne soit posée, pour un coût de 24 milliards. Pourtant, la route Tambacounda-Kidira qui englobe ce tronçon est un de nos poumons économiques. C’est le cordon ombilical qui lie notre pays au Mali. Plus de 200 gros porteurs l’empruntent chaque jour, malgré son état de dégradation assez avancé. Jeune Afrique n° 2460 du 2 au 8 mars 2 008 estime le coût des investissements de l’Anoci à 350 milliards de francs Cfa. Pour quels résultats ?  
Mody NIANG / modyniang@arc.sn  
Lettre ouverte à Maître Wade, président de l’Oci 
A défaut de pouvoir vous poser ces deux questions que je considère pertinentes et opportunes lors de votre conférence de presse pour la clôture du 11e sommet de l’Oci, je suis obligé d’utiliser cette voie de communication.  
1ère question : Après la révision de la Charte de l’Oci à Dakar, désormais tout autre pays qui voudra y adhérer devra avoir une population musulmane majoritaire. L’Inde a une très forte population musulmane (le nombre de musulmans en Inde dépasse les millions de musulmans sénégalais, guinéens, maliens, mauritaniens réunis). L’Islam est la deuxième religion en Inde derrière le bouddhisme. Il se positionne encore comme deuxième religion de par sa population en Chine, toujours derrière le bouddhisme. Mais malgré leur écrasant nombre en Inde, ils sont minoritaires. Quel sort sera réservé aux musulmans de l’Inde et de la Chine par l’Oci ?  
2e question : Lors de son dernier sommet en Malaisie, l’Oci avait rédigé une résolution pour condamner les Ong laïques et occidentales qui mènent une campagne pour l’abolition de la charia dans les pays musulmans. D’ailleurs, on se rend compte que seuls l’Arabie Saoudite et l’Iran appliquent la charia. Aucun autre pays de l’Oci n’applique dans ses Cours et Tribunaux, le Droit musulman. A la lumière de ce verset coranique suivant : «Quiconque ne juge pas d’après le Coran, eh bien voilà les mécréants, les pervers, les injustes.» Comment analysez-vous cette situation paradoxale ? Et l’Oci devra-t-elle continuer à rester toujours sur la défensive ?  
Cheikh Oumar TALL - Journal Le Jour Al Yawmou / lejouralyawmou@yahoo.fr  
 
 
Prix international de l’innovation : Karim et Baldé primés 
Nous avons reçu ce communiqué de la Bid Europe : Suite aux nombreuses réalisations de l’Anoci, l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique, pour avoir innover Dakar, capitale du Sénégal et porte de l’Afrique, Bid (Business Initiative Directions) Europe vient de décerner le Prix international de l’innovation dans la catégorie Diamant à M. Karim Wade, président de l’Anoci et dans la catégorie Or à M. Abdoulaye Baldé, directeur Exécutif.  
Nettali: Dimanche 16 Mar 2008 
TRADUCTION D’UN MAGISTRAT DEVANT LE CONSEIL DE DISCIPLINE : Cheikh Tidiane Sy provoque la colère des magistrats TRADUCTION D’UN MAGISTRAT DEVANT LE CONSEIL DE DISCIPLINE : Cheikh Tidiane Sy provoque la colère des magistrats. 
NETTALI - Véritable déclaration de guerre de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) contre le Garde des Sceaux, ministre de la Justice Cheikh Tidiane Sy. L’organisation de défense des droits des magistrats vient de se fendre d’un communiqué. Le prétexte de cette sortie musclée de l’Ums, la décision du Garde des Sceaux du Sénégal de traduire en Conseil de discipline un magistrat du ministère de la Justice. Motif : on lui reproche d’avoir livré des informations à la presse relatives à la prochaine réunion du Conseil supérieur de magistrature (Csm). 
En effet, indique le Bureau exécutif de l’Ums, que « le Garde des Sceaux vient de traduire, devant le Conseil de Discipline, un magistrat à qui est imputé la responsabilité des « fuites » révélées par la presse et concernant la préparation d’une réunion du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) marquant ainsi tout le flou qui entoure la gestion de la carrière des magistrats ». 
Une décision qui engendre une mise en garde des magistrats qui mettent en garde les autorités politiques et judiciaires « quant aux conséquences néfastes que pareils dérapages peuvent engendrer ». L’Ums estime ainsi « la décision est inacceptable », qui refuse dans la même veine « qu’un magistrat soit le bouc émissaire d’un système vide, laxiste et injuste ». 
Le communiqué ne précise pas l’identité du magistrat frappé par la mesure, mais selon nos sources, il s’agit d’un magistrat officiant au ministère de la Justice. 
L’Ums estime que là n’est pas le vrai débat et indexe précisément « la non tenue des réunions du CSM depuis plus de deux ans, l’instrumentalisation du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et sa transformation en organe de règlement de comptes et de placement d’une clientèle acquise à la cause du pouvoir politique ». 
Selon les termes du communiqué, l’organe exécutive de l’Ums met aussi en garde le pouvoir contre « les projets d’affectation qui ne reflètent que la volonté démesurée de certaines autorités de récompenser la docilité de quelques magistrats irrespectueux de leur serment et des devoirs d’indépendance qui en découlent » et « les projets d’affectation visant à sanctionner des magistrats intègres ayant fait de leur indépendance l’essence de leur existence ». 
C’est pourquoi l’Ums « réclame une réforme du Conseil supérieur de la Magistrature afin que les membres élus par leurs pairs y soient majoritaires ; une totale transparence des activités du CSM ; une publication des postes à pourvoir pour une compétition juste et équitable. 
On ne meurt jamais de foi  
Souleymane Jules Diop Jeudi 13 Mar 2008  
« La vanité est pour les imbéciles  
une puissante source de satisfaction.  
Elle leur permet de substituer  
aux qualités qu’ils n’acquerront jamais  
la conviction de les avoir toujours possédées » 
Gustave LE BON 
 
Abdoulaye Wade porte la poisse comme un boulet. Mais au rythme où vont les choses, on va finir par croire ce que son écuyer Pape Samba Mboup lui a toujours dit pour le consoler : il est victime d’un complot des chefs d’Etat jaloux. Imaginez tous les érudits qui ont prié, récité le Coran nuit et jour pour la venue du roi d’Arabie et la réussite du sommet de l’Oci. Peut-être que Dieu les a entendus. Ce sont les sultans, les princes et le roi d’Arabie qui ont refusé de les entendre. Quand le président de la République est revenu de son périple asiatique, ses propos ne souffraient d’aucune ambigüité : « j’ai rencontré le roi, il m’a dit qu’il sera là », avait-il affirmé, sans ménagement. Eh bien, à la place du roi d’Arabie, nous avons accueilli Nino Vieira. Nino Vieira, un musulman ? Non. La Guinée Bissau, un pays islamique ? Non. C’est qu’au moment du décompte final, on ne fera aucune distinction entre un petit président chrétien et un roi musulman. L’avion de commandement a fait la ronde, toute la journée d’hier, pour récupérer les petits chefs d’Etat désœuvrés dans leurs palais. Cette politique de l’autostop ne masquera pas la sous représentation de la Turquie, de la Malaisie, du Qatar, et de l’Arabie Saoudite. Depuis une semaine que l’échec de ce sommet ne faisait plus aucun doute, le président de la République a eu cette idée de génie de parrainer un accord entre le Tchad et le Soudan « en ouverture ». C’eut été son coup médiatique du siècle. Toutes les chancelleries du monde avaient été bombardées d’une lettre annonçant un accord définitif entre le Soudan et le Tchad pour le mercredi 12 mars, en présence de Ban Ki Moon et du roi d’Arabie Saoudite ! Au moment de signer cet accord, Wade s’est retrouvé désespérément seul, avec Idriss Deby Itno dans les bras. Argument du président de la République, infatigable, « Omar El Bechir est fatigué de ses nombreux voyages ». Il a fait tout ce tapage, déplacé le secrétaire général de l’Onu, annoncé la présence du roi d’Arabie Saoudite pour aboutir à cet argument d’une légèreté inouïe. Il fera au président soudanais toutes les promesses possibles, pour l’obliger à signer quelque chose ce jeudi. Que ces accords soient respectés ou pas l’intéresse peu. C’est le coup d’éclat médiatique qui l’intéresse, jusqu’à une autre rencontre, un autre échec diplomatique à son actif. 
Je suis d’accord avec ceux qui pensent que ce n’est pas une marque d’impolitesse à l’égard de Wade, mais de tout le peuple Sénégalais. Mais si nous voulons nous éviter de telles déconvenues, nous devons apprendre à raisonner notre président de la République. Si notre diplomatie s’est effondrée, c’est qu’un homme, un seul, a voulu la réinventer. Ce sont huit années d’activisme qui ont été sanctionnées. Nous avons été sur tous les fronts diplomatiques : le Nepad, la Côte d’Ivoire, le Soudan, le Zimbabwe, le Kenya, le G8. Abdoulaye Wade s’est même essayé au Proche Orient et plus récemment en Colombie, en déclarant à tous les coups « on m’a sollicité ». Des initiatives hasardeuses, toutes sanctionnées par des échecs cuisants. Ce n’est pas la faute à Cheikh Tidiane Gadio, il faut préciser. Il n’a jamais été un homme de profondeur, mais il a excellé là où Wade voulait qu’il excelle, l’activisme diplomatique et le gargarisme médiatique. Si Wade le sacrifie comme il entend le faire après le sommet de l’Oci, il aura tué un bon soldat qui a su s’aplatir pour laisser passer le fantassin Karim Wade. 
 
Ce qui étonne chez ce président, c’est l’illogisme avec lequel il initie toutes ses manœuvres diplomatiques. Quand Tabo Mbecki s’est intéressé au dossier ivoirien, il l’a vigoureusement attaqué, au nom du principe selon lequel les questions sous-régionales devaient être réglées dans le cadre des institutions sous-régionales. « Mbecki habite trop loin, il ne connaît pas la Côte d’Ivoire », avait-il fulminé. Ca ne l’a pas empêché de se mêler des affaires du Kenya, du Zimbabwe, et aujourd’hui du conflit entre le Soudan et le Tchad. Sa mégalomanie lui fait penser qu’il peut réussir là où les européens, les américains et dernièrement le roi d’Arabie Saoudite ont échoué. Nous sommes en train de payer très cher ce manque de jugement. 
L’échec de ce sommet est d’autant plus douloureux, qu’il lui a été infligé par son propre fils. Il n’est plus possible de faire porter la responsabilité à Moustapha Niasse, à Idrissa Seck ou à Macky Sall. On ne pourra plus les accuser d’avoir « ralenti les travaux » pour empêcher « la réalisation des ambitions du président de la République ». Depuis que Wade a senti cet effondrement inéluctable, il a exfiltré son fils, pour exposer son nouveau mouton noir, le ministre des Affaires étrangères. Ce n’est pas un ministre des Affaires étrangères qui a échoué, c’est la diplomatie de la borne-fontaine initiée par Abdoulaye Wade depuis huit ans qui a échoué. Nous avons tout donné aux persans et aux arabes ces dernières années, renoncé à tout, jusqu’aux centaines de milliards gracieusement offerts par les Etats-Unis, pour leur faire plaisir. Mais la mendicité compulsive du président Wade les a irrités. Une dette intérieure de 300 milliards est le prix que nous allons payer à ces années d’errance diplomatique. Comme si cela ne suffisait pas, le président de la République a eu le toupet de décréter un jour de congé forcé qui va coûter au moins dix milliards à l’économie nationale. Il faut ajouter à ce gâchis le malheur que nous avons eu de payer des voyages gratuits en jet privé qui ont plus servi à des parties de jambes en l’air qu’à l’efficacité diplomatique. 
Je pense que l’opposition s’est trompée encore une fois pour deux raisons. On ne peut pas dénoncer le manque de démocratie d’un homme parmi des monarques et des dictateurs, et c’est ce que notre opposition s’apprête à faire. Parmi les chefs d’Etat présents à Dakar, rares sont ceux qui savent ce qu’est une démocratie. La deuxième raison est que celui qui pose à ce pays un défi démocratique, ce n’est plus le chef de l’Etat, c’est son fils. Quoiqu’il arrive, Abdoulaye Wade appartient déjà au passé. Son fils l’a déjà rangé dans les placards. Karim Wade ne fait que commencer, et il vit avec la conviction qu’il est né pour jouir de ce pays comme il l’entend.  
Après le sommet de l’Oci, le prochain chantier majeur sera de lui barrer la route. S’il n’avait pas essayé de forcer le cours de l’histoire, ce pays aurait peut-être pris une trajectoire différente, et cette fin de règne aurait été moins tragique. Il a déclaré la semaine dernière qu’il y avait dans le pays un parti de l’action et un parti de la parole. Mais la parole, c’est ce qui a toujours manqué à son père et à son régime. Il a toujours dit une chose, et fait le contraire. Le fils est né à Paris et c’est à quarante ans qu’il se découvre banlieusard de Guédiawaye. Il n’a livré jusqu’ici qu’un tunnel qui prend de l’eau partout, et il se prend pour le chef du parti de l’action. C’est cette insolence caractérisée que les sénégalais ne pourront pas lui pardonner. 
Afrik.com: Dimanche 16 Mar 2008 
Islam et politique au Sénégal : le pouvoir et les marabouts - Entretien avec le professeur Ibrahima Thioub 
De l’ère coloniale jusqu’aux années d’indépendance, le pouvoir au Sénégal, où s’est tenu cette semaine le 11ème Sommet de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a toujours entretenu des liens privilégiés avec le pouvoir maraboutique, sous les régimes des présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf. Depuis l’accession au pouvoir d’Abdoulaye Wade, les rapports ont changé. Ibrahima Thioub, directeur du département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop et spécialiste d’histoire moderne et contemporaine, livre une analyse sur les rapports entre pouvoir et force maraboutique dans le dernier numéro du magazine Matalana, en kioske actuellement. 
Pour retracer l’histoire des relations entre pouvoir politique et pouvoir maraboutique, il faut remonter loin dans l’histoire de la Sénégambie. L’islamisation de cet espace, qui constitue aujourd’hui le Sénégal, ne s’est pas principalement faite militairement. Mais à travers le commerce et l’installation de marabouts dans les cours royales, qui exercent une influence par l’éducation des jeunes princes parfois. A cet effet, tous les voyageurs européens des XVIe et XVIIe siècles parlent de Serigne, de marabouts dans les cours des rois du Cayor, en particulier auprès du Damel ou Brak du Walo au point que l’islam va progressivement s’installer dans toutes ces contrées, mais ne devient pas hégémonique du point de vue de la constitution du pouvoir. Le pouvoir continue à fonctionner selon des règles traditionnelles, des règles liées à des lignages qui contrôlent le pouvoir et qui ont des gangoor, c’est-à-dire des partisans qui participent à la compétition du pouvoir. 
Progressivement avec l’islamisation de certaines régions comme le Ndiambour, l’islam commence à avoir un poids très important dans le Cayor au point que certains Damels, Teignes ou Braks, cooptent des marabouts pour donner une légitimité, c’est-à-dire pour élargir l’espace de leur pouvoir aux communautés musulmanes qui existent sur leur territoire. Ces marabouts sont même parfois représentés dans le conseil des électeurs. On a même dans le système qui se met en place deux types de marabouts : ceux que l’on appelle les « Serigne Lamb » et les « Serigne Faktal ». Les premiers, les plus intégrés au pouvoir, se voient remettre un symbole du pouvoir, sorte de tam-tam qui est le lamb. Les seconds s’occupent d’enseignement et permettent le développement de réseaux propédeutiques dans l’ensemble de la Sénégambie. Des foyers islamiques se développent du Fouta Djalon jusque dans l’actuelle Mauritanie. Et les étudiants circulent à travers ces régions, ce qui donne un poids très important à l’islam. Ainsi, tous les pouvoirs sont obligés de compter avec cette religion, mais sans que celleci ne devienne hégémonique. Dans le Cayor, toutes les révoltes sont écrasées. Il n’y a jamais eu de révolution islamique victorieuse dans le Cayor contrairement au Fouta, où s’est constitué un Etat théocratique, celui des Almamy. Donc, cette intégration progressive de l’islam dans le contrôle et dans les bases du pouvoir qui l’élargit n’empêche pas le développement de dissidences contre le pouvoir par des réformateurs musulmans, surtout pendant les périodes de crise. Ainsi, au XVIIe siècle, ce qu’on a appelé la Guerre des marabouts renverse la plupart des pouvoirs politiques et installe le régime des Buur Julit [rois musulmans, NDLR], qui venaient de Mauritanie, mais qui ont mis en place des rois autochtones de la Sénégambie. 
L’islam va jouer un rôle très important de protection des populations et de combat contre la traite des esclaves, en particulier la mise en esclavage des musulmans. Ce qui le rend attractif, obligeant les pouvoirs à en tenir compte, ne serait-ce que pour élargir la base sociale sur laquelle ils exercent leur pouvoir. Mais à côté des régimes théocratiques qui s’instaurent dans le Boundou, le Fouta, des tentatives avortées en pays wolofs, on a également des réformateurs musulmans qui lancent des djihads de contestation des pouvoirs établis, mais qui également, au XIXe siècle, s’opposent au pouvoir colonial, tels Elhadji Omar Tall, Mamadou Lamine Dramé, Maba Diakhou Bâ. La défaite qui va s’en suit amène une nouvelle négociation partant de toute cette expérience accumulée pendant des siècles de rapports conflictuels et de dépendances, de soutien et de contestation du pouvoir. Toute cette mémoire accumulée permet de négocier de nouveaux rapports avec le pouvoir colonial qui s’installe. C’est à ce moment que se développent les confréries religieuses : la Qadrya d’abord, la Tidianya ensuite, puis la Mouridya et enfin la Layénya. Ces confréries vont avoir des itinéraires intéressants du point de vue de leur rapport avec le pouvoir parce qu’on le décrit sous la forme de trajectoire qui part d’une genèse jusqu’à une institutionnalisation. Quand on regarde les confréries, on constate qu’elles ont les mêmes types de développement. Quand le pouvoir colonial s’est installé sur la côte très fortement et a contrôlé le territoire qui s’appelle le Sénégal, les populations ont été confrontées à une nouvelle définition de leur positionnement dans l’espace économique, politique et social. Du point de vue politique tous les régimes ont été écrasés et le pouvoir colonial a exercé une violence très forte sur les populations. La réponse des réformateurs musulmans a été le recours à la mystique des soufis. Et ce mouvement a développé une logique de dissidence spatiale. 
A la violence du pouvoir colonial, les musulmans ont répondu par le recours à la mystique soufie 
C’est cela qui explique pourquoi Ahmadou Bamba [fondateur de la Tariqa Mouridya] quitte l’espace central de la colonie et va s’installer à Darou Salam, premier village qu’il a fondé, puis à Touba. Par une critique de la violence, il nomme bien son village Darou Salam, qui signifie le territoire de la paix. Il va d’ailleurs être très critique à l’endroit de son père, Mame Mor Anta Sali, et de son maître, Madiakhaté Kala, qui sont proches du pouvoir. On voit renaître la logique du « Serigne Faktal ». « Le savant qui va à la cour du roi, c’est une mouche sur des excréments et le meilleur des rois, c’est le roi qui rend visite au savant », dira-t-il à son père Cadi et à son maître qui est proche du roi. Lui, il va faire un faktal très loin de l’espace colonial et de l’espace Ceedo. Malick Sy va faire la même chose en s’installant à Ndiarndé, après une expérience saint-louisienne assez difficile. On va ainsi retrouver le même modèle d’isolement. On le retrouve jusqu’à aujourd’hui avec Médina-Gounass qui est une sorte de dissidence dans l’espace. Un pouvoir qui s’installe ne veut pas de ce type de dissidence, d’autant que dans l’expérience coloniale, tous les mouvements djihadistes qui ont posé des problèmes ont démarré ainsi. C’est-àdire dans l’isolement comme l’a fait Elhadji Omar, en constituant une armée et en lançant la guerre sainte. Tout de suite, le pouvoir colonial central va faire une double interprétation. Il va très peu s’intéresser à ces mouvements maraboutiques en les fichant et en essayant de les contrôler, mais pas excessivement. Mais c’est le pouvoir local des chefs de canton, par exemple dans le cadre du mouridisme, qui ne supporte pas l’influence des marabouts qui sont dispersés un peu partout, ces « Serigne Faktal » d’une nouvelle forme. Lesquels sachant qu’il n’est plus possible de former les gens dans la logique de l’enseignement des règles formelles de l’islam cherchent à former un homme nouveau dans le cadre de la mystique islamique soufie pour les préparer à reconquérir le monde. Ainsi, ils ont tout de suite des difficultés avec le pouvoir, avec l’Administration et la sanction afférente est souvent l’exil. Cette période de confrontation est plus ou moins longue, mais elle existe dans toutes les confréries qui vont se constituer dans l’espace wolof en particulier. Avec le mouridisme, la confrontation entre marabout et pouvoir va durer de 1895 à 1912. L’administration coloniale apprend le système d’évolution des confréries, et réciproquement celles-ci le mode de fonctionnement de cette administration coloniale. En particulier pendant l’exil d’Ahmadou Bamba, ses disciples et lieutenants à savoir les cheikhs Ibra Fall, Ibra Faty Mbacké, etc. investissement l’administration coloniale et cherchent à faire revenir leur guide spirituel. Les citoyens musulmans des quatre communes, employés dans l’Administration leur donnent des renseignements. C’est cela qui pousse Malick Sy à quitter Ndiarndé pour venir s’installer à Tivaouane. On lui a dit que s’il reste là-bas, l’Administration allait le suspecter de vouloir fomenter quelque chose et que par conséquent il devait se mettre dans la zone du rail. Le même affrontement a lieu avec Limamou Laye [fondateur de la Tariqa layène] avant d’être envoyé en prison à Gorée. 
Ainsi, après la première phase de rétraction, de dissidence dans l’espace des marabouts, la deuxième phase qui est celle de l’affrontement et de l’apprentissage des uns et des autres, la troisième phase est celle de l’accommodation, laquelle est économiquement intéressante pour le pouvoir colonial parce que les cheikhs de ces confréries arrivent à former des talibés disciplinés. Et il suffit de leur donner des ordres qui, s’ils coïncident avec les intérêts du pouvoir colonial, permettent de construire une entente entre pouvoir colonial et confréries religieuses, d’autant qu’on se rend compte qu’elles ne sont pas porteuses d’un projet djihadiste. Toutefois, la suspicion reste de mise puisqu’on surveille, on contrôle. Il y a un bureau spécial de la colonie chargé de contrôler les adeptes du Prophète, c’est le bureau des affaires musulmanes. Cette phase d’accommodation va jusqu’à permettre à l’administration coloniale d’offrir à Ahmadou Bamba la Légion d’honneur car ses disciples ont apporté une contribution importante de 500 000 francs, lorsque le franc était en difficulté en 1926. Par conséquent, les marabouts répondent au besoin économique du pouvoir colonial et en retour, ce dernier offre des avantages tels que la construction de routes, des équipements hydrauliques, la reconnaissance sociale sous forme de décorations. Ainsi, on rehausse le pouvoir social, le pouvoir d’influence de certains marabouts dans le cadre de cette logique d’accommodation et de gentlemen’s agreements qui s’installe. Le pouvoir colonial a donc intérêt à appuyer les marabouts et à consolider les confréries. Ce qui ne l’empêche pas d’influencer, autant qu’il le peut, les successions au sein de ces dernières pour que celles-ci leur soient toujours favorables. En même temps, la confrérie sait ce qu’elle peut tirer de l’appui du pouvoir colonial, à savoir les autorisations pour aller à La Mecque, les soutiens lors des cérémonies religieuses… Tout cela se met en place ainsi que les hommes qui animent l’espace politique. Au Sénégal, très tôt, des partis politiques qui se forment se lancent dans la compétition politique. Et ces partis, à côté de l’accommodation qui se déroule avec le pouvoir colonial, ont besoin des voix des électeurs, lesquels sont soumis aux marabouts. Ils vont donc s’inscrire dans la même logique que l’administration coloniale, de rapprochement avec les marabouts pour résoudre leurs problèmes, de faire avancer leurs revendications, d’assister à leurs cérémonies et, en retour, ils reçoivent un appui fort pendant les périodes d’élection. C’est sur cette longue durée, qu’on comprend que les marabouts et les politiques se sont appris les uns les autres. Parfois même, certains marabouts, pour être mieux servis, s’engagent directement en politique. Cet aspect est le dernier développement de cette longue histoire des rapports entre le marabout et le prince au Sénégal. 
SudQuotidien: Lundi 17 Mar 2008 
Chronique - Commentaire du Jour : L’autre sommet !  
Contrairement à Tapha Guèye, le « Tigre de Fass », qui même terrassé, reste le vainqueur pour les fans : « qui mo daanu méle ni mo daan », Me Wade et son fils, Karim le bien nommé éprouvent quelques difficultés à faire admettre par l’opinion que leur sommet fut une réussite totale. Pourtant la Ummah a été bien présente au Sénégal des 8 au 14 mars derniers. Une charte nouvelle adoptée à l’unanimité. Des propositions déclamées.  
Cerise sur le gâteau : le Tchad de Deby et le Soudan d’El Béchir se réconcilient pour la…sixième fois à Dakar après s’être donnés l’accolade à la Kaaba il y a peu. Quel que soit par ailleurs le degré et/ou l’échelle de représentativité, les 55 pays membres de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) ainsi que les cinq pays ayant statut d’observateurs ont répondu présents à l’invitation sénégalaise. Seuls les « indiscutables immobiles », même s’ils sont les plus nantis, les plus « arrosés » par les pétrodollars, mais qui ne sont porteurs le plus souvent d’aucun projet de réforme pour la communauté allant dans le sens d’une modernité certaine, n’ont pas daigné se faire représenter par leurs têtes couronnées et/ou chefs d’Etat. Ils ont mandé ministres ou autres représentants. Ils sont libres. Tout comme l’inamovible guide libyen, Momar Khadafi est comptable de ses caprices. Que dire de l’Egyptien, Hosni Moubarak ou du Tunisien, Ben Ali ? Sinon que l’Afrique et le monde musulman sont obligés d’aller chercher au fond de leurs souvenirs leurs dernières propositions susceptibles de retenir l’intérêt de la communauté et/ou des Africains. Si tant est qu’elles ont existé ces propositions, elles datent à se perdre dans le temps. 
Les autres : le sympathique Iranien, Mahmoud Ahmadinenejad, Sa Majesté Mohammed VI le roi qui se veut démocrate du Maroc, Mahmout Abbas président de l’Autorité palestinienne, le président algérien, Abdoul Aziz Boutéflika pour ne citer que ceux-là du monde arabo perse. Oh crime de lèse majesté ! Peut-on oublier l’Emir de Dubaï ? Que non ! Depuis que tous les chemins mènent à Dubaï pour le Sénégal. Les « musulmans » d’Afrique noire, du Centre, de l’Est et au Sud du Sahara. Tous les autres étaient bien présents à Dakar. Ils sont venus, ils ont participé au sommet, ils ont proposé et adopté la nouvelle charte de l’Oci, qui avec ses 39 articles se veut un instrument novateur, un outil qui fournira à toute la communauté moyen adéquat pour mieux commercer dans le cadre bien compris de ses intérêts avec le reste du monde. Attendons de voir comment elle s’en servira. Il lui revient en tout cas d’inventer et de s’octroyer procédés susceptibles de défendre les rapports de ses membres avec le reste de la planète. En ce qui concerne le pays organisateur de ce onzième sommet de l’Oci, le Sénégal ; une fois de plus, sa diplomatie a été à la hauteur. Elle a montré qu’elle est et demeure chevillée à son sacerdoce : servir l’Etat quels que soient les animateurs du moment de ses institutions. Travailler à son rayonnement, ne se soucier que des intérêts supérieurs de la nation. C’est tant mieux pour la République. Pouvait-il en être autrement ? Que non. Moustapha Niasse, le « diplomate chevronné », Secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès (Afp), avait bien averti : « les sommets de l’Oci ne peuvent échouer ». Le onzième de Dakar n’a pas dérogé à la règle, même s’il n’y a pas de quoi pavoiser outre mesure. Car il reste un simple sommet d’une communauté qui court le plus souvent prendre ses « ordres » à Washington ou dans les capitales occidentales qu’elle ne pense par et pour elle même. N’empêche le sommet de Dakar a vécu et s’est déroulé dans l’ensemble sans anicroche. Cheikh Tidiane Gadio, ses collaborateurs, les diplomates ont perpétué la tradition. 
Mais alors qu’est-ce qui fait que l’on a le sentiment que quelque chose à foirer ? La surenchère des Wade simplement. Wade père et Wade fils ont donné l’impression que le monde musulman organisait pour la première fois un sommet alors qu’il en était en ce qui concerne cette conférence à l’onzième épisode depuis 1972. Il s’y ajoute le sentiment que le sommet de l’Oci de Dakar « semblait en cacher » comme les trains, un autre ; celui-là qui devait servir à l’intronisation du fils. Au finish, on a même eu quelques difficultés à prononcer son nom du haut des tribunes devant rois, émirs, présidents et autres chefs de gouvernement présents pour leur onction. L’on peut penser comme notre confrère Félix Nzalé dans notre édition du Week-end que si le père et le fils nourrissaient quelque secret sentiment de dévolution monarchique du pouvoir, ils récoltent ainsi là le prix d’une sorte d’imposture, de menterie plutôt et d’un manque notoire de réalisme. « En route vers le sommet » avait en effet, par-delà le slogan tout trouvé, laissé l’impression dans l’imagerie populaire que les jeux étaient faits. Le béton, le « concret » des chantiers servant de socle à la dynastie. Ce projet-là n’a pas prospéré cette fois-ci. On aura beau décrier les journalistes et se lamenter de leur nullité, se plaindre de leur cécité ; rien n’y fait. Il s’agira certainement de lui retrouver nouvelle justification et terreau fertile. En attendant, l’autre sommet n’aura pas eu lieu ! 
‘Génération du concret’ : Une philosophie politique au cœur des enjeux de succession de Me Wade 
 
 
Signe de maturité démocratique ou réalisme des temps modernes, les Sénégalais exigent de plus en plus des acteurs politiques des actions concrètes en lieu et place des sempiternels discours, souvent à haute voltige idéologique, voire démagogique. Cette tendance irréversible est pourtant l’aboutissement de tout un processus de prise de conscience des populations qui ont fini de comprendre que l’art de gouverner la cité ne peut avoir de sens que s’il les libère de l’étau de la pauvreté.  
Au regard de cette vision assez largement partagée depuis l’avènement de l’alternance en 2000, la philosophie politique de la ‘Génération du concret’ fondée sur l’action, selon ses défenseurs, devrait bien être en phase avec une tendance lourde de l’électorat sénégalais. La dimension politique de ce mouvement structuré autour de Karim Wade, alimente cependant déjà un vif débat sur les véritables ambitions de ce dernier, objet des polémiques entre les tenants d’une succession écartant de fait le fils du président Wade, et ceux favorables à une compétition électorale démocratique, loyale et sans fixation subjective. Sous d’autres cieux, ce qui semble être, aux yeux de certains, un véritable imbroglio politique, serait pourtant tout simplement une expérience démocratique enrichissante à vivre et dont les enjeux ne dépasseraient guère le verdict ordinaire d’un scrutin à la suite d’élections libres et transparentes. Sans remettre en cause les ressorts de notre démocratie, nous pensons que les préoccupations des uns et des autres trouvent leur fondement dans les données complexes de la toile d’araignée du champ politique sénégalais.  
A la lumière de la nature des idées qui commencent à être agitées au sujet de la succession de l’actuel président de la République du Sénégal, il n’y a pas de doute qu’un débat de fond risque de s’engager prématurément à plusieurs niveaux, en attendant les ambitions concrètes d’occupation du terrain politique par les différents camps en compétition. Alors que l’opposition se prépare pour remporter le dernier round qu’elle va livrer avec le président Wade sur la scène politique, les intellectuels eux s’activent pour contrôler, à distance, la trajectoire d’une cité qui leur est toujours passée entre les mains. Au sein de la famille libérale, les données du problème sont beaucoup plus compliquées.  
En effet, après le micmac dans la pénombre des intrigues et des hésitations, des positions claires devront forcément s’afficher, non sans révéler le dilemme entre l’aventure hors de la famille menacée d’éclatement et l’idée d’un transfert d’allégeance du père au fils que tout semble séparer : le grand âge de l’un, sa carrure intellectuelle imposante et son parcours politique exceptionnel, contre la jeunesse de l’autre, formé aux compétences les plus sollicitées dans les hautes sphères de l’économie moderne, mais ayant pratiquement fait irruption dans un palais déjà aménagé, après la longue marche vers le pouvoir.  
Le comportement de l’électorat sénégalais est en train d’introduire une nouvelle donne dans les batailles politiques pour l’accès au pouvoir. Après la disparition des fiefs électoraux liée à la multiplicité des partis politiques et l’éveil des populations devenues plus exigeantes pour la satisfaction de leurs besoins, le pouvoir de l’argent est aussi en train de montrer ses limites dans la conquête et le contrôle des suffrages jusque dans le secret de l’isoloir. Les courants d’idéologie politique ne pouvant suivre la floraison des partis reconnus, on assiste également à la crise du discours militant construit et persuasif auquel se substituent des promesses de campagne électorale souvent vagues et incertaines. Longtemps victime de leur ignorance des pratiques des politiciens qui ne les sollicitent généralement que pour se faire élire avant de leur tourner le dos ensuite, les populations ont maintenant compris l’importance de la redoutable arme qu’elles ont entre leurs mains, à savoir la carte d’électeur.  
Contrairement aux partis au pouvoir disposant d’une large liberté de manœuvre dans l’arbitrage du budget de l’Etat en fonction des ordres de priorité qu’ils définissent eux-mêmes pour satisfaire les attentes des populations, ceux de l’opposition se retrouvent, eux, dans une position particulièrement inconfortable. Leur absence de l’hémicycle pour toute une législature conforte par ailleurs les gouvernants normalement plus proches des citoyens qui ont besoin de repères tangibles pour fonder leur opinion et se déterminer.  
En analysant un peu la situation, on se rend compte que la ‘Génération du concret’ est en train d’occuper le vide laissé par l’opposition significative sans jouer son rôle évidemment. Elle apparaît plutôt, aux yeux des adversaires des libéraux, comme une force politique de contribution au profit de l’équipe gouvernementale et du Parti démocratique sénégalais (Pds) en particulier. Une telle situation n’est pas sans effet sur cette opposition qui risque de réagir, révélant ses intentions et même ses armes d’attaque contre le Pds qui a l’avantage d’être à l’arrière plan, en position d’observateur.  
Les controverses enregistrées à propos des travaux confiés à L’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci) trouvent moins leur explication dans l’envergure du projet que dans la position particulière de son principal responsable, à savoir Karim Wade, fils du président de la République. Le temps d’une préparation pour l’organisation du sommet, ce qui n’était au départ qu’une agence d’exécution chargée de la réalisation de grands ouvrages de construction routière et hôtelière, est en passe de devenir un mouvement porté par une véritable philosophie politique qui tente de marquer son territoire.  
En vérité, l’importance de la dimension familiale des Wade au niveau de la sphère de l’exécutif ne date pas d’aujourd’hui. On a vu venir Karim dans un contexte où le pouvoir exécutif, encore à la recherche de ses marques, avait failli sombrer tant les batailles de positionnement faisaient rage entre anciens et fidèles libéraux, ceux ayant quitté le Pds mais revenus au bercail pour reconquérir l’estime de Me Wade et les nombreux cadres issus de l’ancien régime socialiste, les plus grands virtuoses de la symphonie de la transhumance politique. Le fils du chef de l’Etat qui passait aperçu dans les allées du palais des grandes rencontres organisées ou fortuites, ne laissait naturellement pas indifférents ceux qui, à des niveaux différents, aspiraient à rester le plus longtemps possible dans les grâces du président. L’option courageuse et responsable de ce dernier de céder aux offres de services les plus déconcertantes a eu le mérite de lui éviter de s’inscrire dans une logique d’exclusion de citoyens qui ont bravé la froideur de l’accueil des libéraux pour se faire accepter. A l’extérieur du palais, la question de l’entourage du président avait soulevé des réactions, mais elles ont été vite contenues dans des prises de positions du genre : le chef de l’Etat a le droit de mettre à contribution qui il veut dans la gestion du pays, pourvu seulement que cela profite aux citoyens sénégalais. A l’intérieur de la nouvelle famille libérale élargie par contre, les oppositions, souvent personnelles, s’étaient poursuivies avec la suite que nous connaissons.  
Quelle que soit la position que l’on occupe et les éléments d’appréciation de la situation dont on dispose, la problématique de la succession de Me Wade nous préoccupe tous parce qu’elle met en jeu la poursuite du processus de construction du pays et la sauvegarde des acquis de notre jeune démocratie.  
Les composantes de notre société potentiellement porteuses d’opinion sur la question sont en gros : la classe politique formée par l’ensemble des partis gouvernants autour du Pds et l’opposition qui cherche à reprendre le pouvoir, les chefs religieux discrets mais non moins influents quand la République tremble, la majorité des intellectuels généralement peu intéressée par la chose politique mais qui, apparemment cette fois, risque de prendre une part active dans les débats, et enfin l’énorme masse de populations aspirant seulement à des conditions de vie meilleures. La station stratégique qu’occupe le président de la République est en elle-même un niveau d’implication décisif, déterminant un peu les réactions en provenance des sources d’opinions susmentionnées.  
Dans notre article publié sous le titre : ‘Les enjeux d’une succession pour la postérité’, nous avions conclu, après analyse, que Me Wade sera sans doute l’un des chefs d’Etat du Sénégal qui aura le plus à s’intéresser à sa succession. Cette thèse tient à quelques raisons bien simples : son accession à la magistrature suprême à un âge avancé lui faisant manquer du temps pour parachever les grands projets qu’il souhaiterait réaliser, son court passage à la tête du Sénégal, par rapport à ses prédécesseurs, qui lui évitera, on l’espère bien, l’usure du pouvoir et la sanction du peuple comme ce fut le cas avec Abdou Diouf, et enfin la particularité d’avoir un fils travaillant déjà à ses côtés et qui, s’il le désire, peut afficher ses ambitions présidentielles au même titre que nombre de candidats potentiels de sa génération en 2012.  
Tout bien considéré, les deux bornes supérieures du champ de réflexion, de réaction et même d’action de ceux qui auront à s’impliquer, d’une manière ou d’une autre, dans la bataille de succession sont donc à notre avis : la certitude que Me Wade s’intéressera logiquement à sa postérité politique et la crainte chez certains citoyens, l’opposition notamment, sans oublier la grande nébuleuse que constitue le parti libéral lui-même, d’une tentative du secrétaire général du Pds de chercher à réunir les conditions pour porter son fils au pouvoir.  
A propos du débat intellectuel sur la vie politique sénégalaise, notamment sur les enjeux de l’élection présidentielle de 2012, on note un vif intérêt dans l’expression des points de vue sur la question. La raison principale de cet engagement s’explique, en partie, par le fait que le président sortant laisse un fils qui pourrait solliciter les suffrages des citoyens pour accéder au sommet de l’Etat. Dans les cas de figures précédents où il n’y avait pas de filiation particulière entre le chef de l’Etat en fin de mandat et les candidats à la succession, la compétition ouverte pour le pouvoir était considérée par une frange des intellectuels comme une affaire à laisser aux politiciens. Beaucoup se gardaient de s’impliquer directement, se contentant à la limite de fustiger certaines pratiques en cours dans le champ politique. A force de prendre leur distance par rapport à la vie politique qui, de toutes façons, les entraîne d’une manière irrésistible dans un sens ou dans un autre, les intellectuels ont fini par éprouver un sentiment d’impuissance du fait de ne pouvoir reprendre l’initiative pour mettre en place un projet de société où l’art de gouverner la cité serait conforme à leur vision.  
Contrairement aux élections présidentielles précédentes, surtout en 2000, où les Sénégalais n’avaient pas beaucoup senti la nécessité d’une grande théorisation sur le bilan largement négatif des socialistes pour fonder leur opinion et se déterminer, celles de 2012 semblent parties pour battre le record des spéculations, notamment sur le cas Karim Wade. En effet, certaines réactions le concernant visent en clair à frapper d’incongruité l’éventualité de sa participation à la course pour la succession de l’actuel président de la République. Cette prise de position qui n’est évidemment pas le fait de cercles intellectuels spécifiques, révèle tout de même l’opiniâtreté de la bataille d’opinion qui va s’engager à différents niveaux de la société.  
La réflexion libre sur des questions de fond est un signe de vitalité démocratique, surtout lorsqu’elle dépasse l’espace politique des acteurs en situation. Toutefois, les idées visant à disqualifier Karim Wade de la compétition électorale seulement parce que son père est actuellement le chef de l’Etat, ne nous paraissent pas défendre une position intellectuelle pertinente et constructive. L’aspiration à la magistrature suprême relève d’une dimension individuelle intrinsèque non réductible à une quelconque particularité de la position d’un ascendant qui priverait à un descendant, même direct, son éligibilité, fut-il président de la République.  
Au niveau de la famille libérale et de ses alliés, les positions qui s’afficheront clairement au fur et à mesure que l’on se rapprochera de la retraite politique de Me Wade traduiront à leur manière l’ampleur des contradictions internes. Au devoir d’allégeance à la ‘constante’ qui était jusque-là la règle d’or de la solidarité d’intérêt acceptée par tous, se substituera sans doute la nécessité d’un choix inévitable qui n’exclura pas pour certains la fin du compagnonnage avec le patriarche. Ce sera alors probablement le début d’une contestation ouverte de la ‘continuité’ qui aura tout à perdre en misant sur un discours piégé d’avance.  
A travers leur comportement de manière générale, les politiciens aux côtés de Me Wade ont donné à ce dernier des raisons évidentes de croire en son fils et nous ne pensons pas qu’ils disposent actuellement d’une marge de manœuvre suffisante pour l’amener à s’effacer complètement au profit de ses anciens dévoués. Du côté de l’opposition qui se cherche encore difficilement, les données du problème sont loin d’être plus simples. Sa dernière confrontation, à distance, avec le chef de file des libéraux aura peut-être lieu, mais si et seulement si la ‘Génération du concret’ décline clairement ses ambitions.  
Face à la toile d’araignée du champ politique sénégalais tissée à l’extrême par ses propres acteurs, les intellectuels, à la recherche de leur piédestal dans la vie de la cité, ont un grand rôle à jouer. Celui de l’appel à l’ensemble des citoyens à davantage de sérénité pour l’apaisement des consciences, la défense du principe de la participation démocratique à la compétition électorale pour tous les candidats et le refus de tomber dans les travers des discours enrobés aux allures de revanche politique entre protagonistes.  
Ousmane NGUEME Ide de Bakel E-mail : goumel-cene@hotmail.com  
 
 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 17.03.2008
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