Sénégal Ndiaye, le tam-tam démocratique
AUFEM seulement !
A l’assaut du ciel !
Ainsi s’exclamait un des plus éminents révolutionnaires de la fin du XIXe, en rendant hommage à l’initiative historique des héros de la Commune de Paris (1870). Leur bravoure, leurs souffrances, leur détermination et surtout leur esprit de sacrifice symbolisaient une étape glorieuse de la révolution démocratique en France. Certes comparaison n’est pas raison mais à l’orée du second tour de l’élection présidentielle où le Sénégal, à nouveau, joue son destin, s’inspirer de telles valeurs, de tels actes est notre seul gage de succès.
La bête est blessée, elle en est devenue plus redoutable parce qu’atypique, imprévisible, déloyale. Il faut l’achever. B. Brecht, célèbre dramaturge, mettant en garde les peuples d’Europe, après l’écrasement du nazisme a écrit : «Le ventre est encore fécond d’où à surgi la bête immonde.» C’est dire que rien n’est encore joué, «qu’il ne faut pas vendre la peau de l’Ours avant de l’avoir tué», même si les prémices sont réconfortantes. Il est heureux de constater que les électeurs, en contraignant, M. Abdoulaye Wade à aller au second tour ont tranché le sempiternel et superfétatoire débat sur l’inconstitutionnalité de sa candidature. 66% des suffrages exprimés s’étant portés contre lui, le verdict du peuple est sans ambages le véritable «Conseil constitutionnel» a parlé : c’est la vox populi.
Pourtant l’homme, avec sa mé¬galomanie loufoque, enveloppant dans un souverain mépris ses treize adversaires déclarait pé¬remp¬toirement, qu’il n’avait pas besoin de battre campagne, qu’il se¬rait élu dès le 1er tour. Quelle cruelle désillusion ! Me Wade eût été un grand seigneur qu’il tirerait ipso facto les leçons de cet échec lamentable, de cette cinglante humiliation. Comme le Général De Gaulle, après son échec au référendum sur la régionalisation, il aurait dû solennellement annoncer son retrait de la compétition. Mais la Bruyère a dit: «Les postes éminents rendent les hommes grands encore plus grands et les hommes petits encore plus petits.»
Ce retrait, déjà coûteux en vies humaines, même tardif, lui aurait permis de sortir par la grande porte de l’Histoire. Il aurait surtout permis de clarifier le débat démocratique du second Tour sur les choix de société entre la social-démocratie et le libéralisme. C’est le lieu de regretter le gâchis historique du Bennoo Siggil Senegaal. Par ses divisions absurdes, il a brisé une dynamique populaire porteuse d’espoir : les conclusions de Assisses nationales. N’est-il pas passé à coté de son destin ?
D’aucuns susurrent que Wade et Macky c’est bonnet blanc et blanc bonnet, que voter Macky c’est tomber de Charybde à Scylla. Disons le clairement, primo Wade n’a jamais été candidat, n’en déplaise au Conseil constitutionnel ; secundo Macky, en signant la charte de bonne gouvernance et en acceptant peu ou prou les conclusions des Assisses nationales annonce des ruptures fondamentales avec la gouvernance de Wade. Ne pas prendre en compte cette évolution majeure, c’est faire preuve de cécité politique, c’est perpétuer un système prédateur et donc prolonger les souffrances du peuple.
Oui la bataille du second tour contre Wade sera rude, âpre, féroce voire abjecte (cf les propos de l’innommable Khalifa Niasse).
D’ores et déjà la manipulation, l’intoxication, la calomnie font rage. Des sommes faramineuses sont dilapidées avec indécence, aveuglément, inutilement, des ndiguël sont quémandés ostensiblement, frénétiquement, désespérément. Le Démiurge démystifié, démythifié se transforme en saltimbanque. Le Roi est nu. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Non, nous ne voterons jamais pour Wade parce que sa gouvernance est «nauséabonde, immonde» dixit M. Mody Niang, célèbre écrivain. Ou nous brandit :
- Les routes et les échangeurs – au demeurant les plus chers du monde ;
- Les collèges, les lycées, les CUR et les Universités, pourtant l’école sénégalaise est paralysée depuis quatre mois ;
- Les hôpitaux et autres unités de Santé, alors que le système de santé est moribond.
- Les augmentations de salaires, elles sont partisanes, iniques, injustes et anarchiques
- L’amélioration du transport de banlieue Tata et Kinglom, pour quel longévité ? les Tata sont déjà en lambeaux ?
- Le Grand Théâtre, le Monu¬ment de la Renaissance Africaine, symbole de l’escroquerie du siècle ?
D’une part ce bilan dans sa forme paraît élogieux, prodigieux mais dans le fond il reste mitigé ; d’autre part l’histoire nous révèle que les Tyrans ont souvent été de grands bâtisseurs plus pour entrer dans la postérité, satisfaire leur ego surdimensionné que pour réaliser le bonheur de leurs peuples.
Non, nous ne voterons jamais pour Wade parce que les turpitudes et les forfaitures ont jalonné ses douze années de pouvoir :
- Qui a tripatouillé et violé la Constitution ? (le Wax waxeet)
- Qui a avili «l’homo senegalensis» en le transformant en une catégorie marchande ?
- Qui a instauré un gouvernement mammouth (plus de 40 ministres), une Assemblée nationale aux ordres, un Sénat où les deux tiers ont été nommés par lui ?
- Qui a trompé le peuple avec la rocambolesque rénovation de la l’avion de commandement.
- Qui a supprimé sans état d’âme les subventions sur les denrées de première nécessité renchérissant, quadruplant leurs prix ?
- Qui a … ? La liste serait longue.
Oui le 25 Mars, mus par la même détermination, la même vigilance, le même esprit de sacrifice dont avaient fait preuve les révolutionnaires de la Commune de Paris, allons à l’assaut du ciel pour mettre définitivement un terme à l’Etat-parti, fondé sur l’accaparement, l’arrogance, l’impunité et l’injustice ! L’achat inique des consciences, les ndiguël commandités, les trahisons marchandées n’y pourront rien.
Tous contre le boursicoteur, le boulanger. Pour le triomphe du Président Macky Sall et du Bennoo Bokk Yakaar.
Quelle belle revanche alors de la clairvoyance du peuple des Assis¬ses sur le philistinisme du César des tropiques.
El Hadji Alioune CISSE - Responsable de l’AFP Militant du Bennoo bok yakaar Rufisque
Abdoulaye Wade ou l’honneur perdu du Sénégal
Je n’ai pas été arrêté à Saint-Louis : j’ai été piégé à Saint-Louis. On m’a arrêté parce que je venais réclamer la libération de mes camarades emprisonnés pour port d’armes. Le commissaire à qui je faisais face m’expliqua qu’Ous¬mane Ngom, notre «cher» ministre de l’In¬térieur, se chargeait personnellement du dos¬sier. A l’instruction, le procureur de la République à Saint-Louis, Samba Faye, ancien conseiller de Cheikh Tidiane Sy, notre «cher» Garde des Sceaux, avait tenu à se déplacer personnellement pour s’opposer à la li¬berté provisoire que venait de m’accorder le juge. La justice sous le magistère de Wade porte les couleurs du ministère. Les intrigues minables de deux ministres d’Etat, pour se débarrasser d’un opposant gênant, comme les voyous envoyés par le Pds pour assassiner Barthélemy Dias, sont des pratiques indignes et dé¬gra¬dantes, à nos yeux et aux yeux d’un monde qui nous observe en riant.
Le pouvoir n’est pas un costume que l’on porte à la veille des élections et que l’on range soigneusement les lendemains de victoires dans le placard des promesses et de la parole donnée avant de la reprendre. Le pouvoir est un serment sur l’honneur qu’un homme fait à son peuple, et cet honneur Abdoulaye Wade l’a perdu. Il ne peut plus nous gouverner. Il a échoué, et nous n’avons pas les moyens de supporter davantage ses incohérences et turpitudes ! Le libéralisme qu’il prône n’a évidemment pas apporté la révolution sociale qu’il promettait, et ce pays, avec ses routes éventrées, ses quartiers inondés, son absence presque permanente d’électricité, sa jeunesse livrée à elle-même, dont les seules perspectives sont dans la fuite vers une Europe et des Etats-Unis inhospitaliers, ce pays est le visage de son échec.
Les 48% d’abstention correspondent aux 650 milliards de FCfa que les Sénégalais de l’extérieur nous ont envoyé en 2011. Il y a encore des hommes et des femmes au Sénégal qui pensent que cette manne est un dû et que ceux qui nous l’envoient n’ont rien à demander en retour. Ils pensent pouvoir se permettre un soir d’élection, à un moment si crucial de notre histoire, de rester chez eux. Qu’ils se détrompent ! Les expatriés qui sont nos pères, nos frères, nos mères, et nos sœurs ne demandent qu’une seule chose en retour, qu’en leur absence, on prenne soin du pays, que l’on veille à ce qu’il se développe car nul ne souhaite investir dans une maison qui brûle !
Et puis il y a ceux qui pensent que le vote est lié au Ndiguël, qu’il s’agit de voter en fonction de son appartenance ethnique, religieuse ou confrérique. C’est une idée que Wade dans son machiavélisme a entretenu pour nous divi¬ser. Or l’unité nationale, le bien-être du peuple sénégalais et la paix sociale priment sur tous les Ndiguël. Que se passera-t-il lorsque des Ndiguël contradictoires sont données par différentes confréries religieuses ? Ceci pourrait entraîner des conflits armés entre factions rivales ? Nous ne souhaitons pas la «So¬ma¬lisation» du Sénégal ! C’est pour cela que voter pour celui qui vous a acheté est une trahison suprême. Car enfin comment peut-on accorder sa confiance à celui qui souhaite gagner en vous faisant complice d’une forfaiture ! Votez selon vos consciences, vos responsabilités, vos craintes et vos espoirs. Fermez les yeux et pensez au Sénégal !
Je me suis toujours prononcé pour le départ de Wade. Je n’ai jamais souhaité que le combat pour le Sénégal, pour le progrès social, pour l’amélioration de nos conditions d’existence et pour que ceux qui se sont expatriés dans de terribles conditions puissent un jour revenir chez eux, ne se résume à un combat contre Wade exclusivement. Mais Wade est devenu synonyme de tensions, d’instabilité, de népotisme et d’incompétence. Mon opposition à «l’Alternance» n’a rien de personnel, je ne peux tout simplement plus supporter que l’échec qui s’explique et que l’on excuse, ainsi que les promesses sans lendemain qui reposent sur les amnésies populaires, deviennent notre seul modèle de gouvernement. Les hommes politiques que nous élisons et qui ont la prétention de pouvoir améliorer nos vies et assurer le futur de nos enfants n’ont que deux alternatives : réussir ou partir.
Wade a échoué. Les mauvaises routes qu’il se targue d’avoir construites, les ponts et les aéroports inachevés, et cette stupide statue qui regarde la mer ne nous feront ni oublier la police qui tire sur la foule, ni les 49% de chômeurs ou les 72% d’illettrés que compte le Sénégal d’aujourd’hui. Mais son plus grand crime restera d’avoir méprisé nos institutions et de s’être servi de notre Constitution comme d’une loterie nationale, à des fins strictement personnelles. De fait Wade partira, et si ce n’est pas par une décision populaire, le grand âge l’y obligera et ce sont les années qui suivront sa chute qui seront le plus à craindre. Il a introduit la violence dans la vie politique sénégalaise. Pas seulement en envoyant des voyous attaquer la mairie de Barthélemy Dias ou intimider les éventuels opposants politiques. Aujourd’hui dos au mur, il n’hésite pas à envoyer son porte-parole acheter la jeunesse à coups de ballons et d’ordinateurs ! «Un ballon et une promesse contre votre avenir» : l’ignominie !
Donc aujourd’hui, mes chers compatriotes, il me semble que, dans l’intérêt du Sénégal, bien entendu, l’urgence, c’est faire partir Wade. Pour des raisons «atmosphériques», ai-je coutume de dire ! Avec lui, il y a trop d’électricité dans l’air. Et pas assez dans nos foyers. Il faut faire partir Wade, car nous avons besoin de paix. Nous ne voulons plus de la violence de son système, de la brutalité de sa police et de son agitation frénétique. Nous ne redoutons pas la mort, nous. Nous voulons changer nos vies.
Il faut faire partir Wade, pour y voir plus clair au Sénégal. Mais je n’oublie pas qu’en 2000, jeune sopiste, je votais Wade. Je suis donc bien placé pour comprendre la déception de ceux qui ont placé en lui ce qui leur restait d’espoir.
Il faut faire partir Wade, sinon ce sont les meilleurs cerveaux du Sénégal qui vont partir. Il faut faire partir Wade, sinon c’est le meilleur de chacun d’entre nous qui risque d’y rester. Il faut faire partir Wade, car de lui-même il ne saura pas se retirer. Il faut faire partir Wade, car nous va¬lons mieux que lui. Il faut faire partir Wade, parce qu’il ne nous mérite pas.
Wade, va-t-en !
Écrit par Par Malick Noël SECK - malicknoelseck@gmail.com
Sénégal Ndiaye, le tam-tam démocratique
Tamsir Ndiaye Jupiter n’avait pas tort de dire que : «Le Fesman est un tanebeer officiel.»
La démocratie sénégalaise peut être valablement comparée à un gigantesque tam-tam au clair de lune. La foule est bigarrée et bavarde, au beau milieu du cercle, le Conseil constitutionnel joue au virtuose du tama. Les applaudissements sont frénétiques, mais ici l’ambiance est électrique. Car le tama du Conseil constitutionnel de quelque bord qu’on le joue donne un seul et unique son : «Arbitre doumako nangou, bilahi doumako nangou.»
L’ambiance est garantie car la diversité est extraordinaire : de «Baye-gorgui ana li ngafi diguéwone» à «Allahou wahidoune» sans parler de «Gorgui dolli gnou». C’est sûr que notre You national épaulé par Mbaye Dièye Faye ne sera pas dépaysé.
Y aura-t-il du «doukat» sans le «Ndiguël» ou du «Ndiguël» sans le «doukat» ? En tout cas, la valse des mallettes éblouira tout un monde ébaubi. Où va le Sénégal ? C’est la question qui passe en boucle sur les chaînes de télé. Que le milieu politique est instable ! De Laye «wakhsi bala dîg», «Laye watial bala dîg», qui l’aurait cru !
Et tandis que cette grande séance de tam-tam tire à sa fin, et que les lumières de la ville pâlissent devant l’aube, un danseur diabolique au crâne luisant, à la tunique bleue et jaune s’approcha subrepticement et chipa le tam-tam. E «Woûp» monumental qui s’en suivit étouffa même le chant du muezzin. N’est-il pas facile de voler un tam-tam ? Mais où le jouer ?
Demba Silèye MBODJ - Escale Diourbel
Wade ministre des Infrastructures
Le Président Wade a renoncé à un mandat plein. A présent, il sollicite (quémande ?) un bail de trois ans pour mener à terme ses grands chantiers. S’il y tient tant c’est par¬ce qu’à ses yeux, aucun autre par¬mi les 14 millions de Sénégalais n’est capable de les terminer. Et surtout pas Macky Sall, cet ap-pren¬ti qui n’a pas suffisamment appris auprès de l’éclairé Maître (l’Africain le plus diplômé du Caire au Cap selon ses laudateurs) qui en a successivement fait Directeur de Petrosen, ministre de l’Energie, mi¬nistre de l’Intérieur, Premier mi¬¬nistre et président de l’As¬semblée nationale (excusez du peu) avant de s’en débarrasser parce qu’il lorgnerait de bien trop près un fauteuil dévolu à qui on sait.
Puisque le Président Abdoulaye Wade tient tant à mener à terme lui-même ses grands travaux, je suggère à Macky Sall de le nommer ministre d’Etat, ministre des Infrastructures quand il sera porté à la Magistrature suprême. Le tout puissant Maître (mo bari doole, aiment chanter ses affidés) aura ainsi tout le loisir de s’attaquer à ses grands travaux et terminer sa sacro-sainte mission. Il devrait accepter le portefeuille des Infrastructures, lui qui a été ministre d’Etat sans portefeuille du président Abdou Diouf.
Ibrahima MBENGUE - Bargny - mbengmbor@yahoo.fr
Podor va mal répond au Président sortant : «Wade ne porte pas Podor et Matam dans son cœur»
Le mouvement citoyen Podor va mal n’a pas apprécié la sortie d’avant hier de Wade à Tivaouane Peulh, lors d’un meeting de sa coalition. Le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) a menacé de délocaliser les projets entamés à Matam et à Podor sous d’autres cieux si toutefois les populations du Fouta ne votent pas pour lui au second tour de l’élection présidentielle du 25 mars. Selon les membres dudit mouvement une telle déclaration traduit «un certain mépris» du «Pape du Sopi» à l’égard de ces deux localités précitées. «Suite à la déclaration malheureuse du candidat des Fal2012 à l’endroit des populations du département de Podor et de Matam, Me Wade démontre encore une fois qu’il ne porte pas les deux villes dans son cœur», se rend compte Lamine Bâ, porte-parole dudit mouvement dans un communiqué transmis hier au journal Le Quo¬ti¬dien. Ainsi, la structure qui lutte pour le développement de sa localité «de¬mande à tous les cadres du département de prendre leurs responsabilités et appelle, par la même occasion, toutes les populations de Podor à voter massivement pour Macky Sall le 25 mars».
amadoumbodji@lequotidien.sn