Le cirque continue…
Le cirque continue…
Le dialogue entre Wade et l’opposition continue de faire des vagues. En effet, dès l’annonce de cette nouvelle, Benno Siggil Sénégal s’est braqué pour dire que ce disque est rayé. Et que l’autre camp prépare un coup de force inacceptable. Le porte-parole de circonstance de Wade Mën Lëp, Mbaye Jacques Diop, en a pris pour son grade. Et sincèrement, un dialogue Wade /Opposition, après les locales, ne nous intéresse nullement. Les factures de la Sénélec continuent d’être très salées. Les denrées de première nécessité sont toujours très chères, malgré le tapage de Wade. Le cirque a vraiment assez duré.
( Mor Todjangué )
Pressafrik : Mardi 24 Fév 2009
France - spoliations, brimades, injustices...: les sans-papiers sonnent la révolte.
Les africains sans-papiers vivant en France n’en peuvent plus. «Ils sont victimes de spoliations sur les cotisations sociales à hauteurs de deux milliards d’euros par an alors qu’en retour ils ne bénéficient d'aucun droit». Dans une correspondance parvenue à Pressafrik.com, et signée par une vingtaine d’associations de sans-papiers, ils étalent de long en large toutes les tracasseries dont ils sont victimes. Pour protester contre tout cela, les sans-papiers africains de France vont manifester devant l’ambassade du Sénégal à Paris le mardi 3 mars prochain à 13h. Ils exigent l’arrêt des expulsions, la régularisation des travailleurs sans papiers et la récupération des droits pour tous.
En France, les sans-papiers des différents pays africains sont excédés. Ils ont décidé de refuser et de dire non aux brimades et surexploitations dont ils sont victimes. Ne pouvant plus quitter le territoire français sous peine de n’y pouvoir revenir, «les travailleurs et travailleuses africains sans-papiers se sont retrouvés piégés dans l’hexagone depuis 1974» ont indiqué des documents signés par les différentes associations de sans-papiers parvenus à la rédaction de Pressafrik.com. Ils ont précisé qu’ils vivent dans «la clandestinité, la peur et le harcèlement policier, travaillent dans la précarité, la pénibilité, la flexibilité, la surexploitation. Concernant leur statut, ils n’ont pas de cotisations sociales et sont des travailleurs taillables et corvéables à merci avec des CDI (Contrats à durée indéterminée), CDD (Contrats à durée déterminée) ou intérim renouvelés avec des papiers incomplets ou des faux papiers indique la correspondance». Ces africains de l’hexagone ont vivement dénoncé le fait qu’ils sont victimes d'une discrimination notoire et risquent d'être exclus à tout moment du territoire français même en cas de maladie grave.
En plus de ces difficiles conditions d’existence, ils sont imposés, pressés comme du citron. En effet, les sans-papiers sont 400 000 présents sur le territoire français selon les chiffres émis par le gouvernement. «En supposant qu’ils soient tous au SMIC (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance), leur versement mensuel en cotisations sociales représente environ 400€ par mois et par travailleur, soit 1,92 milliards d’euros par an pour l’ensemble d’entre eux», ont estimé leurs associations. Mais, ont-elles ajouté, «cette hypothèse, ne prend pas en compte les impôts et les salaires supérieurs au SMIC».
«Le Nord s’enrichit aux dépens du Sud»
Les prélèvements du gouvernement français sur les avoirs des sans-papiers handicapent quelque part le développement de leur pays d’origine. «Par leurs envois réguliers d’argent, les sans-papiers soutiennent financièrement leurs proches et/ou deviennent des acteurs de développement à travers la construction de puits, d’écoles, de dispensaires….», ont souligné les africaines de France. Et de faire remarquer : «aussi, ce racket de l’Etat français sur les cotisations pèse t-il sur l’économie des pays d’origine en réduisant les possibilités financières des immigrés et de leurs familles». Ils ont argumenté que «les envois dans les pays d’origine des travailleurs immigrés, avec ou sans papiers, représentent au niveau mondial environ 3 fois les sommes versées par les pays développés au titre de l’Aide Publique au Développement (APD)». Ce qui fait dire aux signataires des correspondances que grâce à ce racket le Nord s’enrichit aux dépens du Sud.
Les «injustices» de l’Etat français
Ces africains de l’hexagone ont, en outre, indiqué que «malgré tout, ils payent la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) même s'ils n'en bénéficient pas du tout. Et même en cas d’expulsion du territoire, ces cotisations ne sont pas payées». Et de préciser : «les années de cotisations antérieures à la régularisation ne sont jamais prises en compte pour ceux qui parviennent à obtenir la régularisation». Last but not least, «ces travailleurs sans-papiers vivant en France ne perçoivent même pas les indemnités auxquelles tous les travailleurs ont droit. Et parce que sans-papiers, ils ne peuvent ou n’osent malheureusement pas saisir l’inspection du travail. Le patronat bien au courant de tout cela ferme les yeux».
En revanche, ils ont décidé de tirer un trait sur tout cela. Les sans-papiers africains sortent de leur mutisme et sont décidés à croiser le fer avec le gouvernement français afin que toutes ces injustices cessent. Il est prévu un grand rassemblement au consulat du Sénégal à Paris le mardi 3 mars prochain. Tous les sans-papiers africains de toutes les nationalités sont invités à prendre part à cette manifestation. Cette action vise trois objectifs: "l’arrêt des expulsions, la régularisation des travailleurs sans papiers et la récupération des droits pour tous".
Parmi les signataires de ces documents, on peut noter : l’Association Malienne des Expulsés (AME), Collectif CGT sans-papiers Cannes, Mouvement des Quartiers pour la Justice Sociale (MQJS), Parti Communiste Français, Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Stop Précarité, Association des Tunisiens en France (ATF), Parti Communiste Français, Les Verts, entre autres.
Auteur: Awa DIEDHIOU
Démagogie ou insouciance
Amadou Gueye NGOM Lundi 23 Fév 2009
« Dès que quelque chose est créée de par le monde, elle appartient à tout le monde. » -Iba Ndiaye, artiste peintre-
Démagogie ou insouciance
Les valeurs fondamentales d’un peuple meurent-elles jamais?
Elles peuvent s’assoupir, tomber dans un profond coma ou être momentanément troquées. Elles se re-saisissent, lorsque dictées par la prise de conscience, l’instinct de survie ou la révolte.
Devenue indépendante, l’Afrique de tradition orale s’est évertuée au mimétisme plutôt que de se restituer à elle-même comme l’y conviait le professeur Cheikh Anta Diop. Evidemment, nul n’est jamais prophète chez soi…Une triste illustration de cette vérité fut que Senghor bouda Cheikh Anta qui prêchait, entre autres vertus, la « Nécessité et possibilité d’un enseignement dans la langue maternelle en Afrique ». Sédar avait pris le parti de célébrer, avec un joyeux paradoxe, les travaux de l’ethnologue français Marcel Griaule qui soutenait que les mathématiques et l’astronomie, inventions nègres sont encore présentes chez les Dogons auprès desquels des chercheurs occidentaux viennent s’abreuver. Tout comme leurs ancêtres au contact des Egyptiens, il y a trois mille ans.
« Il s’agit moins pour l’Afrique de se survivre que de se réinventer » disait feu Iba Ndiaye
Si, à l’instar des peuples qui mènent le monde, nous autres Sahéliens avions eu la volonté politique de systématiser l’enseignement de nos langues, véhicules du savoir ancestral, nos brevets d’invention rivaliseraient avec ceux des maîtres de l’univers.
Songez que grâce au trait (écriture, dessin) la notion du cercle s’est concrétisée par le cerceau de l’enfant, la roue des engins de trait, de la bicyclette et tant d’autres applications.
Aussi longtemps que nous céderons à la facilité de la consommation plutôt que d’exhumer et transcrire nos langues pour en faire des outils de production, long sera le tunnel de l’errance et de plus en plus subtils seront les arguments du génocide culturel.
Qu’il s’agisse d’agriculture, d’éducation, d’économie, de santé, tous nos modes d’existence et fonctionnement sont calqués sur ceux de l’Occident sans que cela nous émeuve outre mesure. Nul ne semble convaincu que le développement n’est pas une manne du ciel mais la perpétuation sans fin d’un long processus qui prend racine sur des acquis. On se laisse subjuguer par les inventions de l’autre au lieu d’être torturé par l’inquiétude questionneuse de la souveraineté. A cela s’ajoute la peur d’affronter l’inconnu. Dans notre propre environnement, les serpents dont le simple aperçu nous glace d’effroi sont saisis, étudiés par ceux qui reviendront nous en vendre le sérum anti venimeux. -« Ils n’ont pas faim, ces toubabs… Et puis ils ont le temps » réagit-on…Diable! Celui là même auquel on n’assimile le reptile.
Le plus grave est de se claquemurer dans des salons mondains puis, au nom d’un déterminisme claudicant, postuler un lien de causalité entre rigueur climatique et avancée technologique. Car il arrive que le froid encourage à se terrer et s’encenser
L’Enfer est intenable mais j’ai ouï dire que l’on s’y démène dans tous les sens pour en sortir. Les fourmis de l’Afrique du Sud s’en sauvent...
Esclavage, colonisation ne devraient plus servir d’excuses.
L’Ecriture sauve-t-elle du désespoir?
Les Japonais auraient pu ne jamais cesser de gémir sur Hiroshima, Nagasaki et céder à la fatalité de ne pas avoir de ces ressources minières dont l’Afrique est pleine à craquer. L’holocauste non plus n’a pas incinéré la pugnacité juive qui contrôle une bonne partie de l’économie mondiale.
Démagogie, ruse avec l’en soi conduisent également à ne pas se donner le temps de prendre le temps d’aller au-delà des facultés physiques et mentales. En sport comme en matière de gouvernance, 60% de travail suffisent. Le marabout « Yal na fi yàgg »- comblera le déficit. Inch’Allah! Les cours « serigneurales » servent de rampes de lancement aux candides et niches de rédemption aux damnés.
Nous autres Africains vivant Outre Mer enseignons aux petits blancs des lycées et universités l’héritage des leurs et même les nouvelles technologies qui feront d’eux les producteurs d’une civilisation que contempleront et consommeront les nôtres. Hélas!
Pendant que nous éreintons nos enfants à étudier maths, sciences, histoire, géographie et même les disciplines sportives en langue étrangère, les mômes des pays émancipés foncent avec les cornes et dents de leur naissance.
Une langue étrangère, outre qu’elle aliène, à un certain niveau, exige un long apprentissage. Le jeu en vaudrait peut -être la chandelle si nos langues nationales n’en faisaient pas les frais. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter nos bulletins d’informations en langues dites nationales, de jeter un coup d’œil sur l’orthographe anarchique des panneaux publicitaires, des titres d’émissions radiotélévisées. Autant d’insouciances qui s’incrustent dans la mémoire graphique et visuelle pour perpétuer le massacre de nos langues nationales, si l’on y prend garde. Le vocabulaire citadin s’étiole pour se réduire à de redondantes vulgarités du genre «defar bam baax », « moo ko yor », « tabax bam kowe » que je ne m’humilierai pas à traduire aux non sénégalais.
On se berce d’illusions tout en se laissant berner par les démagogues qui font croire que le pays se développe à coups de gadgets électroniques, de belles villas qui poussent partout, des voitures de luxe qui s’esquintent dans les nids de poules et sur les bosses de chameau que chaque quartier s’autorise à fomenter en ciment ,contre l’arrogante attitude des automobilistes.
On se développe? Bah oui…La preuve, le budget national de mille milliards sous Ndiol a presque tripllé avec Ndiombor.
De quoi pousser des pustules de rage-« Mer ba futt»
Amadou Gueye Ngom
Critique social
Le Matin : Mardi 24 Fév 2009
Défendre le Sénégalais où il se trouve, un devoir de l’Etat.
L’information sur Wade qui n’apprécie pas beaucoup Rama Yade la secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme, a été évoquée par la presse sans qu’aucune réaction n’ait été notée au niveau de la présidence de la République.
Un état de fait, qui, s’il est avéré, nous rappelle la sortie malheureuse du Président de la République contre le président en exercice de la Fao, Pape Diouf, ce qui lui a valu des déclarations de soutien et de sympathie venant de ressortissants d’autres pays et même d’autorités non sénégalaises. En droit (pénal notamment), il suffit de deux actes pour qu’on parle d’habitude. Mieux, le manquement au devoir de soutien ne serait-ce que moral de l’Etat à l’égard de ressortissants sénégalais ne saurait se limiter à ces deux exemples. Les ressortissants sénégalais en Chine ont grincé des dents sans être forcément entendus ; ceux qui avaient bravé la mer pour échoir en Espagne ont eu le sentiment qu’on a négocié leur retour forcé à coût de millions dont ils n’ont pas vu la couleur.
D’ailleurs ceux qui ont l’habitude de voyager savent que les Sénégalais ne bénéficient pas toujours d’une oreille attentive de la part des Ambassades et Consulats de leurs pays. Un manquement qui malgré l’audace remarquée de la diplomatie sénégalaise dont nous avons salué les qualités en d’autres occasions, aurait gagné à être corrigé pour mieux aider ces derniers à être davantage considérés dans leurs pays d’accueil ou d’adoption. Mais, ce qui nous préoccupe davantage aujourd’hui dans le cadre de cette réflexion, c’est plutôt le cas de ces Sénégalais qui occupent des fonctions importantes dans des pays amis. Que Rama Yade occupe d’aussi importantes fonctions en France n’en fait pas moins une sénégalaise (ne serait-ce que de souche) étant entendu que notre pays accepte la double nationalité.
A ce titre, le fait qu’elle vive en dehors du Sénégal ne doit pas fait qu’elle soit prise pour cible par les autorités de notre pays. Bien au contraire. Il en est de même de Jacques Diouf qui s’attend, à juste titre, en tout temps, de bénéficier du soutien du Sénégal au regard de l’importance des responsabilités qu’il assume au plan international. Une fierté pour le Sénégal. Ces vaillants fils de notre pays et bien d’autres ne méritent pas la malheureuse campagne de communication dont ils sont parfois l’objet de la part de leur pays d’origine. Ils sont nos « Ambassadeurs » quelles que soient les divergences d’opinion qui peuvent les opposer aux autorités de leur pays. Ils ont besoin de notre bénédiction, de notre soutien. En effet, « le Sénégal qui gagne », c’est aussi l’œuvre de ces dignes représentants de notre pays à l’étranger qui brillent dans différents secteurs d’activités.
Auteur: Assane SAMB
LE QUOTIDIEN :
Nous sommes tous responsables : La Gauche sénégalaise dans son ensemble est interpellée.
L’exclusion de «Decroix» comme celle de Yoonou Askan Wi (avec la bénédiction de «Decroix») au-delà de l’émotion qu’elle peut susciter et des prises de positions partisanes qui ne manqueront pas de se manifester dans les différentes fédérations d’Aj, interpelle toute la Gauche sénégalaise.
On parle de compagnonnage de «Decroix» et Landing mais, on oublie le cas de certains militants de Yoonou Askanwi et d’autres qui sont partis sans tambours ni trompettes.
On parle d’Aj mais on oublie les cas de Samba Diouldé Thiam pour le Pit et de Mbaye Diack pour la Ld, etc...
Tout ceci pour dire qu’il est temps que la Gauche sénégalaise fasse le point sur son parcours historique depuis l’Indépendance.
La situation politique de notre pays a fortement évolué ces vingt dernières années et beaucoup de repères sont brouillés. Le cours politique est tel qu’aujourd’hui si la Gauche ne fait pas son bilan, pour définir une politique cohérente d’ensemble, d’autres le feront à sa place avec des critères dévoyés. Mieux, la plupart des organisations, dites de Gauche, vont continuer à connaître des crises de positionnement entre deux ou quelques personnes et le reste ou une partie de l’organisation va s’articuler autour de pro Samba ou pro Demba sans aucun débat de fonds. On va appeler à l’organisation de congrès tout en sachant que l’élargissement actuel de beaucoup d’organisations a eu pour conséquence, la baisse du niveau théorique générale des militants. Et, tout congrès qui se tient risque de n’entériner que la position d’une personne avec ses idées. Or, pour une Gauche qui se respecte, il n’y a pas et il ne peut y avoir d’homme providentiel. Il faut un débat d’orientation profond, une ligne claire avant de parler de poste de Secrétaire général ou de remplacement de ce dernier.
Tout le monde était en droit, aujourd’hui, après l’échec de quarante ans de règne du Ps et huit ans de balbutiements du Pds, de s’attendre à voir le pôle de gauche se positionner comme alternative. Malheureusement, quelque soit la qualité de leurs cadres, les forces de gauche restent divisées et éparpillées. Certaines formations, les plus significatives sont à la remorque des partis électoralement plus puissants (Pds, Ps, Afp etc.) d’autres continuent à être des groupes de propagandes. Elles sont faiseurs de roi sans avoir la possibilité de peser sur la conduite du roi, peut être, parce que fondamentalement divisées.
Au regard des faits, on peut constater que la plupart des partis de gauche, pour obéir aux conditions d’un mouvement politique de masse capable de réaliser une conquête démocratique du pouvoir, sont entrain de connaître des mutations. La Ld/Mpt vient de changer de nom et au niveau de Aj, on peut se poser, rien qu’en voyant la liste des personnes de son Bureau permanent et les questions mises en avant, si nous ne sommes pas nostalgiques et que, l’Aj que nous avons connue, il ne reste aujourd’hui que le nom et quelques symboles représentés par des individus. Malheureusement, il n’y a pas de bilan pour accompagner et conduire ces mutations nécessaires.
Il est regrettable de constater que le débat mené, actuellement, au sein d’Aj tourne autour des personnes de «Decroix» et Landing, de remplacement ou non du Sg et qu’il est pratiquement orienté par les médias et des personnes qui n’ont pas une culture de gauche ou une expérience de la juste résolution des contradictions au sein du peuple. Il va en résulter le reflet d’une piètre image où des questions d’intérêt, de positionnement, d’argent sont mis en avant. L’esprit d’abnégation, de clairvoyance et de sacrifices consentis par toute une génération risque, ainsi, d’être passé sous le boisseau au lieu d’être transmis aux générations futures
Des personnes qui ont consenti des sacrifices énormes sur le plan moral, familial, financier, étude, travail, etc., au lieu d’être données en exemple aux jeunes générations, sont vouées aux gémonies et voient livrer aux chiens leurs honneurs sur la base de critères fallacieux.
Tenez par exemple, on ergote beaucoup sur le pourcentage de Aj aux élections de 2007 en mettant en cause son alliance avec Wade et quelques slogans sur trois semaines de campagne dans le discours de son Secrétaire général ou son charisme. On oublie l’essentiel, l’engagement et l’amour de cet homme pour son pays.
On oublie que s’il s’agissait seulement de problème de participation dans un gouvernement et de beaux discours, Wade ne serait jamais élu président, la Ld, le Pit, les défunts «grand Maodo» et Cheikh Anta Diop, notre ami El Hadj Samb du Rta/S et le bouillant Talla Sylla etc., auraient eu des pourcentages meilleurs et Idrissa Seck ne serait jamais arrivé second aux dernières élections.
Non, la question est ailleurs. Elle est dans la capacité des hommes de gauche à réorienter le rapport entre nos populations et la politique et, infléchir leur mode de choix des dirigeants du pays, un mode de choix abâtardi par 48 ans de règne Ps-Pds et où l’argent et les liens de sang, d’ethnie, de parenté, etc. prennent le pas sur les programmes et les orientations politiques
Elle est dans la capacité des hommes de gauche, tous confondus, dans et en dehors des partis, à se remettre en cause pour s’unir et, ensemble, investir les quartiers pour contribuer à la création d’un puissant mouvement politique de masse capable d’influer et de conduire de manière significative, les changements nécessaires.
Pour cela, un vaste mouvement de bilan critique et d’orientation est nécessaire au niveau individuel, à l’intérieur de tout mouvement de gauche et entre les différentes organisations de gauche. L’implication des cadres et la création des espaces d’échanges et de discussion seront nécessaires. Ce mouvement, en plus des questions d’orientation, doit aborder des questions d’organisation comme l’unité de la gauche et le problème des alliances.
Un débat, c’est aussi la confrontation d’idées contraires. Le respect des points de vue de l’autre est donc, un préalable pour tout débat constructif. Chaque protagoniste doit accorder à l’autre le bénéfice de l’honnêteté, la sincérité et le désir de bien faire
L’expérience doit servir de leçon. Les caractérisations, dénonciations et subjectivismes nés des débats menés au sein de la Gauche ont fortement marqué les relations entre les uns et les autres et font partie des principaux handicaps pour des retrouvailles de cette dernière. C’est pourquoi, même si la caractérisation de l’attitude politique est compréhensible, elle est inutile et inefficace si on veut aboutir à une unité supérieure.
Quant à l’avenir d’AJ, notre position se résume au fait que toutes les parties ont intérêt à se retrouver. Nous dirons que c’est la tâche centrale de cette organisation. Ces retrouvailles sont possibles au regard de l’idée que nous nous faisons des uns et des autres.
«Decroix» est certainement un homme d’action. Il a le sens pratique mais, c’est un homme rusé et «un joueur de dames». Il pose parfois des actes où, s’il peut s’en sortir, d’autres risquent d’y perdre leur âme. A notre avis, son analyse de l’alliance avec Wade ne semble pas tenir compte du fait non seulement qu’il n’y a pas de protocole visible mais mieux, cette alliance n’est pas fiable dans la durée parce qu’elle n’est pas assumée par son parti. Il semble également surestimer les capacités du prochain congrès d’Aj. La nature de son organisation, le niveau politique, fortement en baisse chez les militants, ne peut régler les problèmes théoriques soulevés. Ce sera un congrès à grands renforts de cars ndiaga-ndiaye et d’applaudissements pour mentor. Il peut se tromper comme au début des années 80, sa conférence sur la fascisation mais, il est sincère dans son engagement politique et il a le courage de ses idées.
Le Groupe de «Decroix», pour être conséquent avec lui-même, doit reconnaître son erreur d’avoir accepté l’exclusion des militants de Yonou Askan Wi par le bureau politique et donc, de se retrouver dans la situation de «l’arroseur arrosé». Il doit alors prendre acte et œuvrer pour que le congrès revienne sur la question de «Decroix» et de Yoonou Askan Wi. En attendant, les intermédiaires feront le reste.
Las animateurs de Yonou Askan Wi sont, certainement, sur le plan théorique, les gardiens de l’orthodoxie de la Gauche. Toutefois, ils doivent changer d’attitude en reconnaissant leur erreur d’avoir voulu prendre un raccourci en créant un courant organisé au sein d’Aj. Cela, au lieu de s’investir pour la formation d’un socle de cadres dirigeants capables d’œuvrer pour l’unité de la Gauche et, par des conférences publiques, investir les quartiers pour aider au changement des rapports entre les populations et la politique. Les déclarations de certains d’entre eux faites de caractérisations et d’injures relèvent, aussi, de ce que certains ont appelé «la maladie infantile» et les retombées de militants que Yonou Askan Wi peut recueillir sur «les décombres de Aj» ne permettront pas à ce dernier de dépasser le stade de groupe de propagande. Leur place est donc dans Aj même si le groupe a obtenu sa reconnaissance officielle.
Quant à Landing, ce que nous savons sur lui, c’est le fait d’être un homme de conviction, un pragmatiste et un homme de compromis. Il a la souplesse et les dispositions de rassembleurs.
Mieux, les questions soulevées sont toujours débattues dans les mouvements de gauche. Il me vient à l’esprit des termes comme «la lutte de lignes», «tout par le front uni est un mot d’ordre erroné», «responsable du parti engagé dans la voie C», «Gauchisme», «Que cent fleurs s’épanouissent et que cent écoles rivalisent» etc. Aujourd’hui, il va falloir accorder une importance particulière à la forme des discussions en tenant compte de la réalité politique.
Les retrouvailles sont donc bien possibles. Toutefois, elles doivent être facilitées par de bonnes volontés avant d’être actées par un congrès de retrouvailles, de dépassement et d’orientation.
Les différentes parties doivent aussi y mettre la volonté, la sincérité et se faire violence pour faciliter les démarches unitaires en se gardant de certaines formes de déclaration mettant en cause la probité des uns et des autres et éviter la bataille par presse interposée. Le fossé commence à se creuser et le subjectivisme avance à grands pas.
Plusieurs conférences de cadres devront se tenir pour aborder toutes les questions politiques, de ligne et d’orientation dans un esprit de franche camaraderie, d’éclosion de toutes les opinions, de tolérance et de respect mutuel. Ces conférences et rencontres devront inclure toutes les parties (y compris les exclus-suspendus)
La gauche ne peut disparaître, elle ne disparaîtra jamais, mais elle a besoin de se remettre en cause pour repartir sur de nouvelles bases
Badara FALL - Route de Front de Terre
Ci-gît Aj ou quand le Jiiroo tue le Jëf.
24-02-2009
Le combat à mort de petits gladiateurs que se mènent, au sommet de And Jëf, Landing Savané et Mamadou Diop «Decroix», est franchement affligeant. Ce parti politique avait toujours incarné le sens du refus responsable pendant le règne socialiste. Il nous fascinait, même si nous n’en étions pas membres par son opposition à toute forme de compromission avec les politiques antipopulaires de l’ancien régime. Combien de fois AJ a décliné d’offres alléchantes à participer à des gouvernements d’«union nationale» ou de «majorité présidentielle élargie» parce que non convaincu de la sincérité de la démarche ? Moult fois !
Que reste-il aujourd’hui de cette forte conviction ? Apparemment très peu de choses !
Les deux protagonistes ont reconnu, par procuration, que c’est bien une affaire de gros sous qui constitue la goutte d’eau qui a fait débordé le vase. Leurs seconds couteaux n’ont pas du tout nié, à travers la presse, les soubassements pécuniaires du conflit exacerbé par une lutte pour le contrôle du parti. Plus grave, chaque camp recrute des nervis et autres gros bras pour imposer ses vues. On est loin des moments où Aj/Pads était un creuset de cadres reconnus pour leur intelligence et leur engagement dans la défense de la Liberté et de la Démocratie. Ce spectacle tragique est regrettable pour le peuple sénégalais confronté à une crise multiforme et qui assiste, impuissant, à la faillite de ses élites mues par des intérêts bassement partisans.
Cette respectable formation politique a perdu de sa sérénité légendaire depuis l’avènement de l’Alternance par des contradictions internes et externes. Les prises de positions alambiquées de ce parti gouvernemental avant, pendant et après la campagne présidentielle de 2007 en étaient des preuves palpables. Quelques morceaux choisis de ce méli-mélo. «On peut être avec des voleurs sans être voleur», dixit Landing (sic). Les quelques postes de sinécures octroyés à Aj par le Président Wade l’ont transformé en parti «carriériste» pour ne pas dire «drogué du pouvoir» dont il ne peut plus se passer quitte à user de stratagèmes et contorsions idéologiques nauséeux. Le sommet de Aj est manifestement tourmenté et enivré par le pouvoir du décret de Wade.
A la place du Jëf (action citoyenne), on y a mis le «Jiiroo» (accaparement). Cette (im)posture (in)confortable a été, justement, la base du conflit interne qui a secoué l’ex-formation maoïste, aboutissant à l’exclusion d’une bonne partie de ses cadres.
Aujourd’hui, ces bannis savourent leur revanche et rient sous cape. «Il est à la fois lamentable et triste de voir un parti comme Aj dégénérer à ce point, pour se réduire jusqu’au plus haut sommet de sa hiérarchie à un espace d’affrontements d’intérêts individuels ou de clans», déclare Madièye Mbodj, porte-parole des exclus réunis au sein de Yoonou Askan-wi.
Cet épisode politique non isolé est malheureusement symptomatique de la conception utilitariste du pouvoir qu’ont la plupart de nos hommes et femmes politiques ? Les leviers de l’Etat sont considérés plus des canaux d’accession à la richesse et à la promotion sociale que des moyens d’amélioration des conditions de vie des citoyens. Le moyen se mue en finalité. Le pouvoir devient un vaste bassin de prévarication.
On allait l’oublier, depuis la chute du Mur de Berlin, la «lutte des places» s’est substituée à la «lutte des classes» et le «petit matin» des intérêts crypto personnels a remplacé le «Grand Soir» des attentes citoyennes. Mao, le «Grand Timonier», théoricien de la «Révolution culturelle» qui disait que «tous les réactionnaires sont des tigres en papier» est bien mort et enterré… Les idéaux de And Jëf également. Ci-gît, Aj ! On lui souhaite vivement la résurrection.
Samba Saër DIOP
Citoyen inquiet
sambasaerdiop@yahoo.fr
SUD QUOTIDIEN :
Me Wade : un président foncièrement injuste et froidement calculateur
par , mardi 24 février 2009
Au moins trois quotidiens de la place ont fait état d’une lettre du président de la République où il instruit – c’est le mot consacré (…)– le Garde des Sceaux Ministre de la Justice d’annoncer aux magistrats qu’il mettait à leur disposition 70 parcelles de terrain. Ce geste bien intentionné en faveur de nos magistrats ne surprend que ceux et celles d’entre nous qui ne suivent pas de près l’actualité. C’est la manifestation, une de plus, de la « générosité » déferlante et sélective que le président Wade déploie sans état d’âme depuis le 1er avril 2000. Dans au moins trois contributions antérieures, j’ai mis en garde contre les conséquences négatives auxquelles cette « générosité » politicienne pourrait donner lieu.
L’actualité me donne certainement raison puisque, depuis de longs mois, le front social chauffe et des secteurs aussi importants que la santé, l’éducation, la justice – pour ne citer que ceux-là – sont régulièrement secoués par des mouvements de grèves toutes, pratiquement, en réaction au parti-pris flagrant érigé en méthode de gouvernement par notre président politicien. Pour en avoir le cœur net, revenons un peu en arrière.
Dans une contribution à « Opinions et Débats » du journal Le Quotidien du mardi 15 février 2005, je mettais déjà en cause la responsabilité directe de notre président politicien dans le chienlit, le chaos qui sont le lot quotidien de notre pauvre pays. J’y faisais remarquer notamment ce qui suit :
« L’histoire retiendra sûrement de la présidence de Me Wade, sa propension à distribuer à tour de bras l’argent du contribuable, sa trop grande ″générosité″. Une ″générosité″ particulièrement sélective, profitant d’abord aux seuls Sénégalais qui, de leurs fonctions, sont susceptibles d’influer sur le vote de leurs compatriotes dans un sens ou dans un autre : magistrats, autorités administratives, chefs de collectivités locales, chefs religieux, grands notables, etc. » Et j’insistais avec force sur l’aspect nocif et pernicieux de cette « générosité », qui constitue un précédent dangereux pour la stabilité sociale et politique de notre pays, du fait de l’injustice manifeste et des frustrations qu’elle génère. C’est manifestement Me Wade qui allume les incendies et continue de jeter de l’huile au feu par ses choix politiciens et certaines de ses déclarations irréfléchies.
Rappelons quand même – puisque nous oublions vite et le politicien Wade le sait parfaitement et en profite largement – que c’est au beau milieu du péril acridien qui menaçait gravement les récoltes de l’hivernage de 2004, que le Président de la République a annoncé sans état d’âme, de la Somone, entouré et applaudi à tout rompre par ses courtisans chauffés à blanc, sa décision de porter le salaire de ses nombreux ministres à 2 000 000 de francs.. Dans la même période, il décida de régulariser les « dessous de table » confortables accordés mensuellement aux autorités administratives et qui étaient de 500 000 francs pour les gouverneurs, 300 000 pour les préfets, 200 000 pour les sous-préfets. Il y était contraint puisque les différents adjoints, qui n’en bénéficiaient curieusement pas, avaient vendu la mèche. L’indemnité leur était alors étendue et ils empochaient, eux aussi, respectivement 300 000, 200 000 et 100 000 francs. Un tollé s’en suivit évidemment et, pour se donner bonne conscience, notre politicien national décida d’augmenter le salaire des fonctionnaires de l’Etat.
Quelques mois auparavant il avait, au détour d’une audience accordée à l’Association des Magistrats du Sénégal (Ams), porté l’indemnité dite de judicature de 150 000 à 300 000 francs. L’appétit venant en mangeant et le président ayant ouvert imprudemment la boîte de pandore, les magistrats revinrent à la charge et exigèrent 500 000 francs. Contre toute attente, et à la grande surprise des magistrats eux-mêmes, Me Wade leur accorda 800 000 francs. Ils se montreront plus exigeants encore – pourquoi pas – en demandant que cette indemnité substantielle ne soit pas frappée d’impôts . Un premier lot de parcelles de terrains leur fut également octroyé, auxquels viennent s’ajouter les tout derniers 70 parcelles. C’est donc un secret de polichinelle : Me Wade se montre particulièrement ″généreux″ avec les magistrats . Le politicien Wade étendra sa « générosité » sélective à ses députés dont le salaire passera de 650 000 à 1300000 francs pour le député simple, 1 800 000 pour le président de commission, 2 000 000 pour le député membre du bureau de l’Assemblée nationale. Sans compter le véhicule de fonction, la dotation de carburant (jusqu’à 1000 litres par mois), des facilités pour le téléphone, etc . Les chefs de collectivité ne seront pas en reste : notre politicien national les arrosera copieusement. Les présidents de conseils régionaux et les maires des communes chefs-lieux de région étrennent une indemnité mensuelle de 900 000 francs.
Leurs collègues des chefs-lieux de département et des mairies d’arrondissement et des communes rurales se retrouvent respectivement avec 500 000 et 300 000 francs. Sans compter leurs nombreux adjoints et les présidents de conseils ruraux et leurs adjoints, qui ne sont pas laissés en rade. Pour illustrer jusqu’à quel point les choix de Me Wade peuvent être irréfléchis, le maire de Matam – pour ne donner que cet exemple – voit tout d’un coup son indemnité mensuelle passer de moins de 40 000 à 900 000 francs. Nous aurions compris ce choix du président politicien si les chefs de collectivités locales géraient mieux. C’est vraiment loin d’être le cas : la gestion de nombre d’entre eux est des plus catastrophiques. Les citoyens sont mieux placés pour en juger, et en jugeront peut-être le 22 mars 2009, à l’occasion des élections locales.
En août 2006, donc à quelques mois de l’élection présidentielle de février 2007, Me Wade signe un décret la veille de son départ pour un voyage en suisse. Ce décret relève très notablement les indemnités de logement des personnels de l’Armée et de la Gendarmerie nationales. Celles des officiers généraux passent du simple au double : de 250 000 à 500 000 francs. Comme la plupart des officiers supérieurs et généraux sont logés, un article de ce décret – dont j’ai cherché en vain à me procurer un exemplaire – préciserait que ces derniers cumulent l’indemnité avec le logement occupé. Il y a moins d’une semaine, une loi votée par l’Assemblée nationale a donné leurs parts du gâteau aux Forces de police .
Signalons aussi le cas des 100 sénateurs bleus (j’y comprends le seul sénateur de Aj) dont nombre d’entre eux éprouveraient toutes les peines du monde à conjuguer correctement un verbe du premier groupe au présent de l’indicatif, et qui sont payés substantiellement à ne rien faire, sinon qu’à chanter les louanges de leurs bienfaiteurs ! Ils ont les mêmes salaires et autres avantages que les députés. Je passerai sous silence les 50, 100 millions et les véhicules rutilants que notre politicien national met gracieusement et au grand jour, à la disposition des chefs religieux et autres grands notables dits porteurs de voix.
Cette « générosité » sélective et indécente a soulevé la colère de nombre d’autres agents de l’Etat, et particulièrement des différentes hiérarchies A. Les professeurs de l’Enseignement supérieur, les administrateurs civils, les docteurs en médecine, les docteurs vétérinaires, les différents ingénieurs, les professeurs de l’enseignement moyen et secondaire tapèrent eux aussi sur la table et réclamèrent légitiment leurs parts du gâteau. Devant les antécédents dangereux qu’il a créés, notre calculateur national est obligé d’ouvrir encore les cordons de la bourse : il ne pouvait raisonnablement octroyer une indemnité de 800 000 au jeune magistrat sorti fraîchement du Centre de Formation judiciaire (Cfj) et refuser de donner satisfaction aux professeurs du supérieur qui ont formé ce dernier aussi bien à l’Université qu’au CFJ. Pour donner un autre exemple qui illustre l’instabilité et les risques dont les choix de Me Wade sont gros, les professeurs d’enseignement secondaire, se fondant sur les indemnités substantielles accordées aux forces de la gendarmerie, de l’armée nationale et de la police, exigèrent une indemnité de logement de 60 000 francs.
Qui pouvait vraiment le leur reprocher ? Ils sont quand même recrutés sur la base du baccalauréat plus six ans ! Ils ont même été très raisonnables si on considère que, dans l’armée, dans la gendarmerie comme dans la police nationale, des gens qui sont loin, très loin d’avoir leur cursus, se retrouvent avec 100 à 150000 francs d’indemnités de logement. Ne pouvant rester sourd à cette exigence face à la détermination du Cusems (c’est le syndicat des enseignants du Moyen et du Secondaire), et craignant d’accorder une indemnité de logement de 60 000 qui serait réclamée immédiatement par tous les enseignants, le gouvernement l’enroba sous le nom d’« indemnité de recherche documentaire (Ird) ». Ce fut le tollé général chez les enseignants de l’Elémentaire, qui objectèrent que tous les enseignants font de la recherche et de la documentation. Le bras de fer qui oppose aujourd’hui les différents syndicats de cet ordre d’enseignement trouve son fondement dans ce malentendu. Surtout que, entre temps, la décision a été prise d’accorder une indemnité d’encadrement de 150 000 francs aux inspecteurs de l’Education nationale qui étaient entrés, eux aussi, dans la danse .
Les secteurs de la Justice et de la santé sont aussi secoués par d’interminables grèves. Les greffiers en chef en particulier exigent d’être versés dans la hiérarchie A1 en même temps que l’indemnité de judicature de 800 000 francs. J’ai entendu le responsable de leur syndicat expliquer que leur exigence se justifie, si on considère que certains fonctionnaires appartenant à la hiérarchie B3 ont été versés dans la hiérarchie A. Le Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (Sutsas) devient de plus en plus offensif et perturbe terriblement le fonctionnement des hôpitaux et autres structures de santé qui sont déjà très mal en point.
Finalement, tous les agents de la Fonction publique et des collectivités locales demandent toujours plus. Qui peut le leur reprocher ? C’est Me Wade qui a donné le ton en commençant d’inonder imprudemment et sans retenue d’avantages exorbitants les seules autorités qui sont susceptibles, par leur influence, de lui donner le coup de pouce nécessaire à la réalisation de son principal objectif : rester le plus longtemps au pouvoir et se faire remplacer par son fil, le moment venu. Sans compter le train particulièrement dispendieux de l’Etat qui crèvent les yeux de goor goor lu. Le vaste mouvement de revendications est donc parti pour durer très longtemps et menace très gravement aussi bien le trésor public que la stabilité politique et sociale du pays.
Le président Senghor, au contraire de Me Wade, avait constamment les yeux rivés sur les écarts entre les salaires. Il veillait à ce qu’ils ne fussent jamais trop grands. Sous sa présidence comme sous celle de son successeur, les salaires et les différentes indemnités étaient calculés en fonction de critères objectifs : diplômes plus nombre d’années d’études notamment. Arrivé au pouvoir, Me Wade détraque tout ce système de calcul et accorde les divers avantages en fonction de ses humeurs du moment et de ses seuls intérêts politiciens. L’une des conséquences de ce choix hasardeux, politicien et irresponsable, c’est que désormais, nous assistons à toutes sortes de revendications, y compris des plus fantaisistes et des plus irréalistes. Au rythme où elles se développent, les finances publiques risquent d’être terriblement obérées au profit des seuls agents de l’Etat.
Or, ces derniers ne font pas plus de 100 000, sur une population d’environ 12 millions de Sénégalaises et de Sénégalais. Le budget ne devrait donc pas servir pour l’essentiel à satisfaire des revendications salariales. Il convient aussi de penser au grand nombre, aux millions d’agriculteurs, de pêcheurs, de jeunes sans emplois, etc. Il faut construire des écoles, des routes, des forages, des centres de santé, des brigades de gendarmeries, des commissariats de police, des camps militaires, surtout dans les régions périphériques en proie à l’insécurité grandissante, etc.
Sans l’injustice flagrante de Me Wade, je ne serais certainement pas d’accord avec tous ces mouvements de grèves qui se développent, même pas avec l’intransigeance de mes collègues de l’Enseignement élémentaire par rapport à l’Ird. Je ne partage pas, pas du tout alors, cette autre revendication de « supprimer la partie théorique du certificat d’aptitude pédagogique (Cap) ». L’enseignement marche sur deux pieds : la théorie et la pratique. C’est la première qui éclaire la seconde. Je ne suis pas non plus d’accord avec la demande d’éteindre – c’est le terme consacré – le corps des instituteurs adjoints, pour les verser purement et simplement dans celui des instituteurs (titulaires du Cap). Tout cela est trop facile.
Aucun pays ne s’est jamais développé dans la facilité et dans paresse de ses habitants. Travaillons plutôt à mettre les enseignants dans les conditions de préparer les différents examens et concours, pour accéder aux hiérarchies supérieures. J’ai des problèmes aussi avec le Sutsas qui se soucierait davantage de primes de motivation que du fonctionnement normal des hôpitaux et autres centres de santé. L’essentiel des maigres ressources de ces structures serait englouti dans des primes et autres avantages matériels, pendant qu’elles croupissent sous de lourdes dettes et de graves pénuries.
Après le départ des Wade du pouvoir – ils partiront bien un jour –, il conviendra d’envisager sérieusement de revenir sur les injustices flagrantes de leur nauséabonde gouvernance. Il faudra en particulier auditer profondément la Fonction publique, et principalement les salaires et indemnités diverses, ainsi que les milliers de contrats spéciaux de complaisance, qui empestent et polluent l’administration sénégalaise. Il n’est pas concevable qu’entre deux agents de l’Etat qui ont fait le même nombre d’années d’études après le bac par exemple, l’un perçoive, sur la base du simple ya ma neex, un salaire et des indemnités quatre à cinq fois supérieurs à ceux de l’autre. On pourrait me rétorquer l’irréversibilité des avantages acquis. Un avantage acquis dans l’illégalité ne saurait être irréversible dans aucune démocratie qui se respecte.
En tous les cas, en attendant, l’opposition devrait resserrer ses rangs, se montrer plus offensive et ne rien attendre (de bon) de la Justice, des autorités administratives, des forces de sécurité, ni même de la Cena qui, malgré sa bonne volonté, n’a vraiment pas les moyens de sa politique, devant un président politicien comme Me Wade.
• Mody Niang,
• modyniang@arc.sn
WALF FADJRI :
Monsieur Salvy, nous ne comprenons pas !
Les banlieues de Dakar constituent, sur le plan de la fourniture en main-d’œuvre, le poumon économique de notre capitale. Nous pouvons même les assimiler au socle le plus essentiel sur lequel notre économie dépend. Mais dans le cadre de cette réflexion, nous nous intéresserons à la société de transport Dakar Dem Dikk (Ddd).
Monsieur le Directeur, nous sommes abonnés et usagers de votre société, notre société allions-nous dire, mais un certain nombre de questions se posent sans réponse claire à notre niveau. Nous ne comprenons pas pourquoi, à chaque fois que nous devons prendre les bus, nous devons nous bousculer. Nous ne comprenons pas pourquoi les terminus ne sont pas bien organisés pour alléger notre fardeau et permettre aux premiers arrivés de s’installer confortablement.
Les bus de Ddd demeurent jusqu’ici le moyen de transport le plus approprié et est en cohérence avec le budget de transport de la majorité des travailleurs qui, chaque matin, rallient le centre-ville de Dakar Plateau en provenance des banlieues. Nous ne comprenons pas pourquoi l’interface clientèle n’est pas si bien gérée. Est-ce que le contrat se limite à la mise à disposition des bus dont la capacité est presque illimitée ? Nous ne comprenons pas pourquoi il y a de plus en plus de pannes de bus. Ne pensez-vous pas qu’en faisant plus d’attention aux questions, aux complaintes des usagers, nous gagnerons tous à améliorer le service de la société. Quelle est la stratégie de l’entreprise pour un meilleur contact de ses employés avec ses clients ?
Dakar Dem Dik est presque seul dans son segment, nous ne comprenons pas quelle est la mission que chacun de vos employés doit jouer. Pourquoi vos collaborateurs ne sont pas assez outillés pour anticiper et gérer les incompréhensions dans les bus et terminus ? Pourquoi les receveurs n’ont pas le temps à consacrer aux clients ? Pourquoi les chauffeurs sont parfois pressés ?
Toutes ces questions sont légitimes quand on sait que, dans les pays développés et autres pays émergents, le transport de masse est un élément déterminant dans la gestion et la régulation de la mobilité urbaine. Nous n’avons pas une idée de la vision de Ddd, mais nous espérons qu’elle devrait permettre à la longue à tous ceux qui disposent de véhicules particuliers de préférer le transport de masse dans des circulations urbaines de plus en plus caractérisées par des multiples embouteillages. Mais cela doit se justifier par les avantages concurrentiels liés aux coûts et au confort. Nous ne voyons pas les efforts d’innovations apportées par vos services.
Toutefois, même si des efforts ont été fournis pour améliorer le service client, nous ne comprenons pas pourquoi il n’y a pas de communications. En réalité, à qui s’adresse la communication par voix d’affichage sur les bus ? Avons-nous une idée claire des clients de Ddd ?
Les entreprises modernes se distinguent par leur capacité à décrypter les demandes, même les plus latentes, mais nous, de la profonde banlieue, ne comprenons pas pourquoi les demandes de nouvelles lignes sont restées sans suite favorable. Nous comprenons aussi le rôle primordial que doivent jouer les usagers dans la recherche d’un service de qualité. A ce niveau, plus de tolérance, plus de compréhension et de soutien mutuel faciliteront le service. Mais au-delà de ces questionnements, le problème du transport urbain demeure une priorité à laquelle l’Etat doit apporter et en toute urgence une stratégie appropriée. Cela est une nécessité au regard de l’ambitieux programme d’infrastructures qui vise à améliorer la mobilité urbaine.
Enfin si l’être humain est, par essence, l’élément central sur lequel nos stratégies doivent être orientées, nous devons lutter contre le stress des travailleurs. J’ai eu beaucoup de compassion pour ce fonctionnaire habitant à Leur Massar qui m’indiquait qu’il arriverait à 22 h chez lui alors qu’on s’est rencontré à 17 h 30 dans le bus de la ligne 11. Il poursuivait en me faisant remarquer qu’il quittait son domicile chaque jour à 5 h du matin et que cela était quotidien.
Nous sommes fatigués avant de venir au lieu de travail le matin et le soir, nous arrivons lessivés et désespérés. Nous ne comprenons pas.
Le Banlieusard baks.diouf@gmail.com
Calamités naturelles : Le Sénégal a connu onze catastrophes en vingt ans
Des mesures hardies doivent être prises pour faire face aux catastrophes naturelles au Sénégal. Telle est la conviction de la Plate-forme des initiatives du Nord (Pinord) qui, en partenariat avec les Néerlandais de Terrafina et la Mec Delta de Ronkh, invite les agriculteurs à s'assurer de toutes les garanties dans la planification de leurs activités champêtres. La mise sur pied d'une assurance agricole a ainsi été brandie à l'occasion du colloque international sur la protection contre les calamités naturelles et les risques liés aux principales activités agricoles dans la vallée du fleuve Sénégal organisé à Saint-Louis.
‘Nous avons jugé opportun d'organiser ce colloque international pour réfléchir, ensemble, sur la question de l'assurance agricole. Nous avons observé une recrudescence des calamités naturelles qui grèvent sérieusement le budget des agriculteurs, mais également la qualité du portefeuille des institutions financières. Nous avons pensé susciter la réflexion, suivant les études que nous avons faites, relatives à l'identification des risques au niveau de la vallée du fleuve Sénégal’, expliquera Djibril Diao, président du comité de pilotage de la Pinord. Si l'on prend l'année 2006, poursuit-il, ‘avec l'invasion aviaire, ce sont pratiquement 4 milliards qui sont partis en fumée. Et en 20 ans, nous avons connu onze catastrophes naturelles au Sénégal. C'est donc une donnée qui devient constante. Aussi faut-il l'intégrer dans tout processus de réflexion allant dans le sens du développement des filières agricoles. Surtout que la vallée du fleuve Sénégal présente beaucoup d'enjeux et de programmes d'espoir pour toute la nation sénégalaise en terme de production agricole’.
Ainsi, les institutions d'assurance, les organisations de producteurs, les partenaires nationaux et étrangers se sont donné rendez-vous, pendant trois jours, dans la capitale du Nord. L'objectif visé est d'avoir des éléments précis sur les mécanismes à prendre en compte dans la mise en place du dispositif d'assurance agricole. Les agriculteurs devraient pouvoir, désormais, intégrer cette notion d'assurance dans leurs activités, dans leur planification en vue de prévenir toute mauvaise surprise.
Gabriel BARBIER
FERLOO :
Elections locales : Bennoo Siggil Senegaal prêt à faire partir "ce régime totalitaire".
Pour l’opposition au sein du Benno Sggil Senegaal qui s’est engagée dans la course pour les élections locales, ces joutes apparaissent comme un référendum. Elle l’a dit et répété. Mais, c’est à une semaine de l’ouverture de la campagne électorale que Bennoo Siggil Senegaal s’adresse aux Sénégalais en ces termes : « Votre pays peut continuer à évoluer ainsi ? Voulez-vous continuer avec un régime qui est en train de brader votre pays, vos terres et qui détruit votre système éducatif, sanitaire, agricole… ».
« Nous voulons que les Sénégalais donnent une réponse claire à ce régime et sur ces questions en votant contre la liste de la coalition sopi », a dit Ali Haïdar ? Très remonté contre les policiers qui l’ont violenté, il a montré aux journalistes ses contusions à la suite de la balle en caoutchouc qu’il a reçue lors de la manifestation contre la spoliation du stade Assane Diouf. A l’occasion, Bss a renvoyé le sit-in qu’elle devrait organiser mardi, au niveau des gouvernances, préfectures et sous-préfectures…, pour se consacrer à faire libérer la dizaine de manifestants de samedi dernier détenus par la justice. (NDLR : Aux dernières nouvelles, ces manifestants sont libérés).
Malgré cette libération, Bennoo Siggil Senegaal ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et à de simples condamnations de ce que les leaders de cette coalition appellent « la barbarie policière ». Selon M. Haïdar, elle compte « mener une action en justice contre l’Etat ». De plus, ajoute-t-il, « elle va faire de voyages d’informations des pays voisins, de la Cedeao, de la communauté européenne… ».
Par ailleurs, la conférence hebdomadaire des leaders de Benno Siggil Senegaal a procédé à la synthèse des déclarations de ses candidats à Dakar, Pikine et de Guédiawaye, engagés dans la course pou les Locales pour « aider Bennoo Siggil Senegaal (BSS) à renverser ce régime totalitaire », déclare Ali Haïdar, porte-parole du jour.
Abdou TIMERA
La surenchère politicienne décourage le vote citoyen
Nous sommes à quelques semaines des élections locales. Les citoyens Sénégalais désigneront les élus locaux. Le contexte devrait être un moment de mise en perspective des profils des futurs responsables devant prendre en charge la gestion des destinées des pouvoirs à l’échelle de la base pour ne pas dire des populations. Ce moment de choix des hommes et des femmes, acteurs et gestionnaires de la gouvernance locale est important à plus d’un titre. Le pouvoir local est fortement interpellé par la demande sociale.
Paradoxalement, la température électorale ne va pas dans le sens de renforcer la quiétude citoyenne pour aller voter librement. Bien au contraire. Le vent des locales va dans la même direction que celui des élections présidentielles et législatives que nous connaissons depuis quelques décennies. Rien de nouveau sous le ciel Dakarois. Les élections locales de 2009 ne seront point une exception à la règle. Les indices de tensions sociales et politiques ne trompent sont là et bien là. C’est la surenchère sur tous les fronts. L’accueil de l’annonce de la reprise du fil du dialogue entre le président de la République et les forces de l’opposition traduit l’état d’esprit de la classe politique. Les responsables de la mouvance de l’opposition évoluant dans le cadre du Front Siggil Sénégal ne croient guère à la sincérité d’un éventuel rendez vous avec le chef de l’Etat. Elle préfère maintenir la pression sur les épaules du Secrétaire général national du Pds à la veille d’une élection dont l’avant goût laisse penser à une radicalisation de ces partis désormais convaincus que le pouvoir de l’alternance va perdre nécessairement à l’occasion des prochaines élections. Le message de la présidentielle de 2007 sera reconduit. Les Sénégalais ne cessent de se plaindre de leurs conditions de vie. La vie devient insupportable. Les syndicats sont en ordre de bataille dans tous les secteurs. Les finances publiques sont dans un état défiant toute logique de sortie de crise. De ce point de vue, dans l’entendement de ces acteurs qui croient dur comme fer que le pire est à venir sous le règne de Abdoulaye Wade, le manque de crédibilité d’un dialogue politique réside dans une volonté inavouée de tromper la vigilance des adversaires décidés à prendre le pouvoir local par tous les moyens à leur portée. Entre les lignes de ce refus anticipé de dialogue, on peut lire tout un plan de lutte de cette opposition. Les marches devant les autorités administratives locales en faveur d’un scrutin régulier et transparent se préparent. La pression sur le déroulement du scrutin notamment le contrôle des élections de bout en bout et les dénonciations du fichier électoral peu fiable malgré les assurances du ministère de l’intérieur annoncent des lendemains de tensions. Evidemment, on ne sait pas encore ce que la Coalition du Sopi nous réserve. La réaction ne sera point différente au regard des constances de notre paysage politique. Elle va brandir naturellement la loi et la force de la loi. L’essentiel pour les acteurs de la mouvance présidentielle est de rafler la mise sur le territoire national sans état d’âme. C’est seulement à l’issue de l’épreuve que cette mouvance se mobilisera pour démontrer à la fois la fiabilité des résultats des élections et sa représentativité à l’échelle des régions, des départements et des villages les plus reculés. Les libéraux ont au moins appris à gérer des élections depuis qu’ils contrôlent la machine électorale. Les locales devraient être une répétition sans faille de ce qui se passe depuis l’arrivée du Pds et de ses alliés au pouvoir. Gagner, toujours gagner. Peu importe la réaction de l’adversaire. Il faut l’endormir. Nous sommes ainsi bien loin d’une élection locale de confrontation des profils des candidats, des équipes, des programmes et des démarches de prise en charge des questions de développement endogène. Tout porte encore sur la peur de lendemains économiques et sociaux et des contentieux post électoraux. Dans ces conditions de généralisation du malaise où même le dialogue politique est remis en cause dans son principe, on ne voit pas pourquoi les citoyens se casseraient la tête pour des résultats connus à l’avance. Les uns organisent des élections pour les gagner. Les autres participent pour engueuler le pouvoir et le maître du jeu. Les forces de l’opposition ont tout à perdre en actionnant exclusivement les logiques de la surenchère politicienne à la veille d’une élection locale. Cette dernière est déterminante dans la prise de conscience des citoyens de leurs responsabilités dans le choix des élus locaux. Plus, ces acteurs adversaires du pouvoir se confineront au jeu traditionnel rythmé par l’alimentation de la peur, de la violence, de la fraude généralisée et des contentieux imaginaires ou et réels, plus ils auront du mal à convaincre. Certains électeurs capables de faire basculer une élection dans un quartier ou dans une commune ne se déplaceront pas simplement. Par contre, à chaquefois que les électeurs constatent un climat propice à un vote serein et ouvert car garantissant les possibilités de choix citoyens, ils ont voté en âme et conscience en fonction de leurs convictions les plus intimes. Mars 2000 en est une preuve grandeur nature. On ne vote pas dans la peur et les surenchères. Depuis l’avènement de l’alternance, les citoyens prennent progressivement goût au vote libre et démocratique. Ils ne réclament que des conditions électorales respectueuses de leurs choix et de leur quiétude.
Mamadou Sy Albert
La sagesse des forts
Un exercice fort risqué est de croire aux courbettes au point d’oublier que certains, gagnés par la modestie, se contentent de vivre leur petite vie tout en évitant d’empiéter sur le territoire d’autrui, tout en se gardant, bien sûr, de se laisser marcher sur les pieds par le premier venu. Regardez ce qui arriva un jour à Gaïndé-le-lion, auto proclamé roi de la brousse. Voulant sans doute tester la peur qu’il exerçait sur ses sujets, il rencontra bouki-l’hyène à qui il s’adressa en des termes sans équivoques.
Hé toi, c’est qui le roi ? - Oh Sire, qui d’autre que vous pourrait s’attribuer ce titre ( ?), alors qu’il était déjà à bonne distance. Ragaillardi, le lion continua son chemin et, au détour d’un bosquet, vit Njamala-la-girafe qui s’attaquait aux hautes branches d’un arbre.
Hé toi, c’est qui le boss de la forêt ? Oh Sire, bien sûr que c’est vous, répondit Njamala dont les jambes flageolaient de peur. Ne se sentant plus, bombant le torse, le lion fit un détour par la mare où se prélassait Niey-l’éléphant.
Hé toi le gros, c’est qui le roi de la forêt ? Surpris par tant d’audace, le pachyderme, avec sa trompe, saisit Gaïndé par la queue et il le fit tournoyer cinquante fois à quinze mètres du sol avant de le balancer dans un champ de cactus. Et le pseudo « roi de la brousse » de se relever en maugréant : « Han, dans quelle démocratie sommes nous ? On n’a même plus le droit de poser une question ! » Moralité : connais-toi toi-même avant que les autres ne te le disent.
NETTALI :
POUR LA TRANSPARENCE DES ELECTIONS
Me Assane Dioma Ndiaye souhaite le remplacement de la Cena par la Ceni
NETTALI.NET - « La décision de la Cour d’appel de débouter l’opposition dans l’affaire de Ndindy et Ndoulo est un désaveu vis-à-vis de la Commission électorale nationale autonome (Cena) ». C’est pourquoi, Me Assane Dioma Ndiaye, qui était l’invité de l’émission « Dianobi » sur la radio privée Sud fm souhaite la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à la place de l’actuel organe de supervision du processus électoral.
« Il est temps qu’on mette en place une Ceni) ». Ainsi, de l’avis du président de la Commission électorale départementale autonome de Diourbel (Ceda), l’administration doit être exclue de l’organisation des élections pour plus de transparence. Si Me Assane Dioma Ndiaye souhaite la suppression de l’actuelle Cena, c’est à cause de l’affaire de Ndindy et Ndoulo. Deux localités où la coalition Sopi2009 a déposé ses listes après avoir été déclarées forcloses. Et malgré les constations de la Ceda qui a demandé l’invalidation de ces listes, la Cour d’appel a débouté l’opposition qui avait introduit un recours au niveau de cette juridiction.
Toutefois, contrairement aux allégations du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur qui a soutenu que le débat est clos, l’invité de Sud Fm a laissé entendre que cette affaire est loin de l’être, car, la Cour de cassation a été saisie.
Par ailleurs, Me Assane Dioma Ndiaye a fait un diagnostic de la situation des droits de l’homme au Sénégal. Pour le président de l’Organisation nationale des droits de l’homme, notre pays a régressé dans ce sens, avec notamment, l’interdiction récurrente des marches, les cas de tortures au niveau des commissariats de police et brigades de gendarmerie. D’ailleurs renseigne-t-il, lors de la convention sur les droits de l’homme qui s’est déroulée récemment à Genève, notre pays a été au centre des interventions. Mieux, soutient-il, il a failli créer un incident diplomatique, car, la France avait proposé la suppression des articles 80 et 319 du code pénal. Allusion faite à l’arrestation de journalistes et à l’affaire des homosexuels de Mbao.
En effet, l’article 80 communément "article fourre tout" par excellence, est un texte, qui punit de trois à cinq ans de prison les auteurs de manœuvres ou d’actes qui compromettent la sécurité publique, discréditent les institutions ou enfreignent les lois du Sénégal, est peu précis et peut être aisément invoqué contre tout journaliste critique à l’égard du gouvernement. Il prévoit notamment que "sur réquisition écrite du procureur de la république, le juge d’instruction est tenu de délivrer un mandat de dépot".
L’article 319 est relatif à l’homosexualité. Même si le délit d’homosexualité n’existe pas, l’article 319 interdit les actes impudiques et actes contre nature.
Concernant les cas de tortures, l’’idée d’envoyer dans notre pays des inspecteurs spéciaux de l’Onu avait été émise.
- Par ZAHRA -