l’âpre espoir d’un sournois cand
Si je devais m’engager en politique, je le ferais ici au Sénégal. Vous savez pourquoi ? Parce qu’il me semble que les Sénégalais sont trop tolérants et oublient vite. Pour ces raisons je serais bien un partant pour réclamer toujours et encore les suffrages de ce beau peuple même si je reste un vulgaire voleur et un ancien thuriféraire zélé d’un roi en fin de règne. N’est-ce pas Macky Sall ?
A la veille de l’élection présidentielle de 2007, le Premier ministre Macky Sall chantait les louanges de son bienfaiteur Abdoulaye Wade en ces termes : ‘Vous êtes pour le Sénégal et l’Afrique, ce que Napoléon fut pour la France. A chaque fois que l’on eut besoin d’un homme et d’un seul, tous les esprits se sont tournés vers vous, Maître … Comme Roosevelt qui, en 1919, tira l’Amérique de la grande récession par la politique des grands travaux, vous avez mis le Sénégal sur orbite pour en faire un pays émergent, grâce à vos vastes chantiers qui ont fini de redonner aux éléphants leurs couleurs naturelles’.
Trois ans après, Macky Sall, après avoir été chassé d’une façon humiliante de l’Assemblée nationale, veut nous faire croire que son ancien bienfaiteur, Abdoulaye Wade, est un danger pour le Sénégal. Macky, s’il te plaît nous ne sommes pas des écervelés et des amnésiques. Nous sommes dotés d’une raison pour discerner la bonne graine de l’ivraie.
Ton saut brutal, opportuniste, gauche et veule dans l’opposition sénégalaise ne t’offre guère une virginité sur le plan politique. Tes actes posés entre 2000 et 2009 sont là encore très présents dans le commun des mortels sénégalais. J’étais tétanisé lorsque tu répondais à l’ancien président du Conseil, Mamadou Dia (aujourd’hui décédé, paix à son âme), pour ses critiques sur la politique agricole de ton cher président Wade. Tu disais à Maodo (Mamadou Dia) : ‘Votre démarche heurte nos mœurs sociales et notre culture de respect. Bien entendu, nous sommes d’accord que, dans une société démocratique, le citoyen a le droit de prendre position dans le débat politique, mais notre civilité sénégalaise nous interdit certains écarts. Parce que nous ne voulons pas réveiller l’histoire, au risque de blesser, nous ne polémiquerons pas’. Aujourd’hui, nous allons réveiller l’histoire pour ne pas polémiquer mais appeler les Sénégalais à prendre conscience de vous, de votre tortuosité et de votre prétendue innocence candide.
A l’endroit toujours de Mamadou Dia, Macky Sall, le souteneur zélé et le défenseur aveugle et impertinent du président Wade disait encore : ‘Dans votre tentative de discréditer la politique agricole du président Wade et de son gouvernement, vos propos ne reflètent aucunement la réalité’. Macky ne me dit pas que ce sont tes propos d’hier qui reflètent la réalité aujourd’hui. Tes propos d’aujourd’hui ne refléteront certainement pas la réalité de demain. Tu nous as habitués à nous distiller des propos qui ne reflètent aucunement la réalité. Et tu étais toujours prêt à faire croire à Wade que tu étais un fidèle parmi les fidèles, tu lui a même montré que tu étais capable de traiter de ‘menteur’ un nonagénaire. Macky Sall, votre insulte ‘ne heurte pas nos mœurs sociales et notre culture de respect’.
Et en guise de conclusion, toujours dans sa réplique à Mamadou Dia, Macky Sall dira : ‘La politique agricole du président Wade n’est assurément pas celle que vous meniez. Monsieur l’ancien Président du Conseil des Ministres, Il est troublant de vous entendre parler de l’éventualité d’un ‘coup de force’ au Sénégal. Le Sénégal de 2006 n’est pas celui de 1962.’ Tu as bien raison, ‘le Sénégal de 2006 n’est pas celui de 1962’ parce que le Sénégal de Mamadou Dia était composé d’hommes de valeurs, de vertus et de compétence. Pas de thuriféraires et de laudateurs. Il faut avoir la valeur d’un homme comme Dia qui a refusé d’être gracié, par Senghor, à condition qu’il renonce à toute forme d’activités politiques. Dia refusa catégoriquement et lança aux émissaires envoyés par Senghor dans son trou de Kédougou : ‘Je préfère être libre en prison que d’être prisonnier dans la liberté.’ Le Sénégal a besoin des hommes de vertus comme Dia.
Ce qui est plus choquant c’est le jour du décès de Mamadou Dia. Macky Sall avait une mine triste et a même témoigné toute honte bue : ‘Moi, je n’ai pas eu la chance de connaître sa gestion de l’Etat, puisque à l’époque où il était président du Conseil, j’étais tout petit simplement. Mais je crois qu’il a marqué le Sénégal par son volontarisme et son engagement militant de son époque’.
Macky Sall entre 2000 et 2009 obéissait Wade du doigt à l’œil. L’interdiction de l’appellation Rewmi pour le parti de Idrissa Seck, le cautionnement de la loi Ezzan, le partage du ‘butin taïwanais’ (7,5 milliards de Fcfa), etc. sans oublier son rôle naïf qu’il a joué dans l’affaire préfabriquée et surmontée de mensonges dite des chantiers de Thiès.
C’est cet homme-là qui vient se présenter devant le peuple sénégalais pour solliciter ses suffrages. ? Non je rêve ou quoi !!! Au lieu de répondre à l’interpellation de Idrissa Seck sur la gestion des milliards de Taïwan, Macky Sall préfère s’emmurer dans un silence troublant et envoie ses pseudo militants insulter le maire de Thiès. On t’interpelle sur un point bien précis : ‘La gestion des 7 milliards de Taïwan et la finalité’. Pourquoi alors déplacer le débat ? Cette attitude montre encore une fois que tu n’es pas l’homme qu’il faut pour ce pays gangrené par la corruption, la non-transparence, la concussion, le népotisme, la mal gouvernance. Et je ne pense pas que c’est avec ton parti ethnique que tu comptes briguer le suffrage des Sénégalais. Un âpre espoir !
Moustapha NDIAYE, ndiayemoustaf@yahoo.fr Consultant