A T T E N T I O N
Changer ou périr
Les élections locales de 2009 sont loin derrière nous. Le peuple sénégalais, dans sa grandeur légendaire, s’est exprimé en prouvant à l’opinion nationale et internationale, s’il en était encore besoin, que notre pays est une grande démocratie. Malgré les difficultés d’ordre économique et social auxquelles notre pays est confronté, depuis quelques années, nous devons demeurer fiers d’appartenir à ce peuple des combattants pour la liberté et la dignité, des grands érudits de l’Islam et également des grands leaders politiques qui ont fait don de leur personne pour notre indépendance et notre développement Cependant, tout système démocratique peut, par inadvertance, produire des monstres politiques comme ceux sortis par erreur des laboratoires de manipulation génétique. Ainsi notre démocratie a également produit des personnages horribles qui, ces derniers temps, semblent avoir bien réussi à rebuter une partie de notre peuple. Du fait de leur médiocrité et leur arrogance, certains ont fini par placer le Pds et même certains des projets pertinents du chef de l’Etat dans une situation politique visiblement inconfortable.
De sorte que le rêve du Pds de rester 50 ans au pouvoir pour réaliser notre projet libéral social et lui imprimer une extension panafricaine, risque bien d’être compromis au grand dam de cette jeunesse révolutionnaire des années 80/90 qui a fondé tant d’espoirs sur l’homme providentiel du 19 mars. Et l’on se demande, aujourd’hui, comment notre pays, avec ce qu’il regorge de grands intellectuels, en est-il arrivé à s’empêtrer dans des débats politiciens aussi stériles, compromettant même certains projets de développement de cet homme et de ce parti que nous nous sommes librement choisis en mars 2000 ? Pourquoi devons-nous être condamnés par la sentence de certains politiciens prétendus ‘libéraux’ qui, au lieu d’œuvrer à la mise en œuvre de ce lumineux projet de libéralisme social forgé pendant 25 ans d’opposition, qui a fini le 19 mars 2000, de convaincre et de mobiliser l’ensemble du peuple sénégalais, n’ont trouvé rien d’autre à faire que de se tirer dans les pattes et d’exhiber leur nouvelle aisance sociale qui heurte et irrite de plus en plus nos concitoyens ?
Au moment où le président Wade lui, ambitionne de construire des routes, des écoles, des hôpitaux, des logements sociaux, certains prétendus libéraux eux, veulent se construire des châteaux, rouler en hummer et autres bolides, au lieu de se soucier de rembourser aux contribuables tant de sacrifices consentis depuis des décennies pour leur éducation et leur santé. C’est ainsi qu’ils ont dans une certaine mesure, au courant de ces dernières années, dissipé peu à peu l’espoir du peuple sénégalais, et ‘arracher Me Wade à l’affection de beaucoup de citoyens’ de nos grandes villes (Dakar, Thiès, Diourbel, Louga, Mbour, Kaolack, Saint-Louis, Guédiawaye, Pikine, Rufisque, Fatick, Podor, etc.). C’était cela le message citoyen du 22 mars 2009.
Malgré tout, ils continuent de dire au président Wade, avec un grand rire jaune : ‘Monsieur le Président, vous avez gagné !’, Monsieur le Président, ‘nous sommes derrière vous’, alors qu’ils sont plutôt devant lui pour le mener en bateaux vers un abîme politique sans précédent si cette comédie se prolongeait jusqu en 2012. Ah ! ces prétendus libéraux et néolibéraux, qu’ils ont été habiles à dégoûter beaucoup d’honnêtes citoyens de la politique, au point que près de 70 % des citoyens inscrits sur les listes électorales, répugnent aujourd’hui à se déplacer pour aller accomplir leur devoir civique !
Osons regarder droit dans la glace si nous voulons rectifier avant 2012 et sauver les meubles et, même mieux, toute la forteresse libérale !
En réalité, cette situation pourrait constituer une menace pour l’essence même de la démocratie, car il ne peut y avoir de société véritable, que politique ; or la sève, qui nourrit la politique, c’est bien la participation citoyenne. Si l’on définit la ‘démocratie, comme la compétition des réponses aux questions que se posent les citoyens’, alors, il y a danger si les citoyens, particulièrement les jeunes, ne s’intéressent plus à la politique ou préfèrent monnayer leur voix contre un billet de 2 000 ou 5 000 F, car considérant les politiciens comme des comédiens que l’on expose sur les plateaux de télévision pour rivaliser d’ardeur avec les talentueux Koutia, Lamarana, Sandiogou, Amdy Mignon et autres. Quel avenir pour un pays quand la conscience citoyenne est ainsi jetée dans les caniveaux ?
Que c’est affligeant de constater ce ravalement de la politique à son niveau le plus bas, le plus vulgaire depuis l’indépendance. Le mot ‘politicien’ est même devenu un sobriquet péjoratif dans la conception qu’en ont la majorité de nos compatriotes. Il urge de trouver une solution à cette situation en restaurant l’image des hommes politiques, en changeant.
Changer, c’est recentrer le débat politique, en orientant la réflexion vers le développement et l’intérêt général. Pour que notre pays se ressaisisse et se retrouve autour d’hommes politiques et d’hommes d’Etat crédibles, justes, honnêtes, compétents et respectés, qui servent de repère à notre jeunesse qui se cherche encore à travers la musique, la danse, l’engagement religieux, Vaidehi, etc. Aujourd’hui, le président Abdoulaye Wade a certes voulu reprendre le flambeau, mais avouons qu’il y a encore difficulté à trouver le collectif idyllique pour animer les chantiers de son Destin pour l’Afrique, étouffé qu’il est par un certain entourage, composé essentiellement de nouveaux amis, de parvenus, polluant et éclipsant la pertinence de certains de ses projets.
Pourtant, le Sénégal de l’alternance mérite bien des hommes politiques et hauts cadres engagés qui puissent élever le pays à l’idée que Senghor et Cheikh Anta Diop s’en étaient faite et que Me Wade s’évertue de concrétiser depuis 2000. Mais pour réussir ce pari, il faudra impérativement s’appuyer sur les valeurs cardinales du libéralisme social : Travail, dignité, justice, tolérance, responsabilité et transparence.
Naturellement, beaucoup des dignes fils et filles du Sénégal s’offusquent aujourd’hui de la façon dont notre pays est malmené par certains monstres politiques, ces zéros qui sont parvenus à se hisser sur le podium des héros, en érigeant les vices en vertus et vice versa. Aujourd’hui, notre peuple a plus que jamais besoin d’hommes politiques vertueux, d’hommes d’Etat patriotiques pour continuer de se relever et se libérer des griffes de certains prédateurs et autres braconniers. Mais si l’oligarchie du pays laisse le champ politique aux médiocres et aux comploteurs, alors, ces derniers seront élus et nul ne peut épargner notre cher Sénégal du règne de la médiocrité.
Et c’est vraiment dommage que certains néo-disciples ‘wadistes par effraction’ et ‘libéraux autoproclamés’ n’arrivent jusqu’à présent pas à cerner les véritables enjeux du développement de notre pays et de l’Afrique ; s’il est vrai que le président Wade a pu construire en si peu de temps autant d’infrastructures (routes, autoroutes, écoles, infrastructures sanitaires) qui sont les fondements d’un Sénégal émergent et moderne, qu’il a pu tripler le budget de notre pays en cinq ans seulement, ainsi que les salaires des fonctionnaires, il est aussi vrai que dans le domaine social, il reste encore beaucoup à faire. C’est justement ce reste à faire que le peuple sénégalais a voulu rappeler au président Wade lors des élections du 22 mars 2009. Et c’est pour cette raison qu’il urge de changer.
Au président Wade, il semble avoir manqué ce relais si indispensable aux grands hommes d’Etat : un appareil politique performant, c’est-à-dire un parti soudé, avec des hommes de conviction, intègres pour l’administrer et l’animer. Ce ne sont certainement pas des conquistadores pressés de s’enrichir comme si l’Alternance devait se terminer à la fin du second mandat du président, qui réaliseront ce noble destin pour le Sénégal.
Le Parti démocratique sénégalais a fini de donner l’impression d’une grande armée avec un grand Général et sa troupe (les militants de base) mais sans officiers supérieurs. Depuis 2000, le jeu favori des hommes dits ‘de confiance’ du Maître a été la purge, la décapitation de toute compétence qui ose prendre des initiatives. Cela a instauré un incroyable larbinisme dans ‘les lignes libérales’. Ce qui est contraire à notre esprit de liberté. Mais ce que l’on ignore, c’est que la déroute du libéralisme social sénégalais aura des conséquences qui dépassent nos frontières, car c’est tout l’espoir pour notre continent de retrouver la liberté, la démocratie, l’Etat de Droit et l’essor économique qui risque de s’effondrer. (A suivre)
Dr Mamadou Lamine BA Politologue
Monument de la Renaissance Africaine ou quand l’Afrique interpelle le reste du monde par le sommet
Ceci est une modeste contribution d’un citoyen, qui se veut imbu des valeurs républicaines, soucieux du bien être de «lady Sénégal» et fondamentalement attaché à l’Afrique et à son sursaut.
Je l’avoue et je le reconnais : ma surprise fut des plus grandes quand, à longueur de semaine, j’écoute et je lis des attaques venant de tous les bords contre une si majestueuse œuvre qui devrait faire la fierté de tout un peuple. Hélas !
Mais cela montre encore qu’ici dans ce beau pays qui tire sa fierté de ses profondes racines plusieurs fois séculaires, nous avons une démocratie réelle et non un simulacre de démocratie. Nous ne sommes pas investis d’un quelconque pouvoir pour mener un débat religieux, cependant nous disons que les «savantes analyses» que nous avons lues ou entendues, n’y pourront rien, le monument de le Renaissance ne peut en aucun cas être assimilé à un khërëm (idole). On ne peut invoquer aucun argument religieux solide qui puisse le déstabiliser, à moins qu’on se serve de fallacieux prétextes pour régler des comptes par des voies détournées et des méthodes peu orthodoxes.
Mais on a dit «monument». Monument ( du latin Monumentum, de mones» se remémorer») désigne toute sculpture ou ouvrage architectural destiné à rappeler le souvenir d’un évènement ou d’une personne. Cependant dans son sens large, le terme désigne tout édifice ou structure de valeur historique et culturelle.
Si la signification d’un monument est strictement liée à l’emplacement où il est érigé, elle comporte également une dimension publique au point que sont appelés «monuments» des constructions dont l’affectation d’origine était différente (c’est par exemple le cas de la Tour Eiffel en 1889).
Voici une Tour, un monument aurais-je pu dire, qui fait la fierté de Paris et qui attire des milliers de touristes. Pour de nombreux visiteurs, revenir avec une photo à la Tour Eiffel est la meilleure preuve qu’on a été à Paris.
A l’époque contemporaine, le monument se débarrasse de ses critères emblématiques pour gagner une autonomie propre en tant qu’œuvre d’art indépendante, libre de tout lien avec le lieu dans lequel elle est destinée à s’insérer.
D’autres parlent de statue. Mais de quelle statue parlent-ils ? C’est à ce niveau qu’il faut dégager de façon claire le statut, de la statue de la Renaissance.
Une statue se définit comme une sculpture représentant un être vivant dans sa totalité : la statue d’un monarque par exemple. Personne ne peut affirmer que l’homme, la femme et l’enfant qui symbolisent la Renaissance sur la tour des Mamelles représentent des personnes qui ont réellement existé.
Et pourtant, dans ce pays, il existe beaucoup de statues qui représentent des personnages connus. Allez à Saint-Louis, traversez le pont... bon, vous avez compris
Autant une œuvre n’est pas simplement parfaite parce qu’il n’y a pas un souffle de contestation de sa beauté, autant une œuvre ne perd sa prestance et son sens parce qu’elle est attaquée de toute part.
Parce que nul ne peut sauter par dessus son ombre, on n’imaginera jamais que par un coup de baguette magique, le Président Abdoulaye Wade puisse régler tous les problèmes auxquels les Sénégalais sont confrontés. Personne ne peut réussir une telle mission.
Cependant ce qui reste évident, c’est que le Sénégal sous Abdoulaye Wade ne cesse de montrer à la face du monde que la Renaissance est bien possible, que le développement est une question de volonté et d’abnégation. «Avec le courage et la détermination, on rend possible les choses impossibles avec un air de miracle.»
Depuis son arrivée à la tête de notre cher pays, le Président Abdoulaye Wade s’est résolument engagé à faire du Sénégal un pays émergent. Sur ce plan, les actes sont éloquents et la réalisation d’infrastructures de grande envergure un exemple. A jaraama, Maître ! Avec toi, Matam a vu naître sa première unité industrielle avec les phosphates de Ndendory.
Mais Wade ne s’est pas arrêté au Sénégal, il s’est intéressé à l’Afrique et à toute sa diaspora. Il a très tôt compris que l’Afrique devait renaître, se dépasser et se surpasser pour prendre en main son propre destin : Un destin pour l’Afrique. Agir ainsi, c’est comprendre qu’il n’y a jamais «un destin forclos mais seulement des responsabilités désertées».
Cette responsabilité vis à vis de la renaissance Africaine, le Sénégal, patrie de Cheikh Anta Diop, ne va jamais la déserter. L’Afrique, première civilisation qui a inventé les premiers arts et les premières sciences doit resurgir après tant de souffrances. De ce point de vue, ce monument est tout un symbole, un élément de la réhabilitation de l’Afrique.
On ne peut pas arrêter la mer avec ses bras et lorsqu’on est convaincu de la pertinence d’une chose, on continue son chemin quel que soit le vacarme car «la porte d’un grand destin est toujours taillée dans la roche des résistances multiples des facteurs exogènes et endogènes. Une crise n’est pas un fleuve. Elle est une mer furieuse et impitoyable pour ceux qui n’auront su développer les vertus d’endurance propres aux leaders». Merci Mamadou Sèye (ancien Dg du Soleil) pour ces propos pleins de sens.
Notre monument est une contribution à la renaissance de l’Afrique, il est plein de symbole et de sens. Ce monument semble parler pour l’Afrique en ces mots:
- C’est moi qui suis le berceau de l’humanité !
- C’est moi qui ai charrié la civilisation à travers le monde !
Aujourd’hui je me libère de mes chaînes !
Et interpelle le reste du monde par le sommet.
Abdoul GUISSE -SénateurSecrétaire général Aj/Pads de Matam
VIOLENCE POLITIQUE : Bennoo et le Pdsl peuvent-ils marcher ensemble?
Après l’annonce par la Coalition Bennoo Siggil Sénégal (Bss) d’une marche nationale contre la violence politique, le Parti démocratique sénégalais (Pds) affiche sa disponibilité à arpenter les rues en compagnie de ses adversaires politiques pour défendre la même cause. Les deux camps peuvent-ils réaliser un tel scénario? ?
Ça arrive très rarement. L’opposition réunie au sein de la coalition Bennoo Siggil Sénégal et la mouvance présidentielle sur la même longueur d’onde à propos d’un sujet qui intéresse l’actualité politique nationale. Les deux camps ont réussi cette prouesse avec les scènes de violence notées sur le champ politique ces derniers temps. Après l’annonce de Bennoo d’organiser une marche nationale contre la violence, le Parti démocratique sénégalais libéral (Pdsl) est monté au créneau pour proposer qu’une telle stratégie soit élargie à tous les Sénégalais.
La mouvance présidentielle et l’opposition peuvent-elles marcher ensemble? ? « ?Je ne crois pas à l’idée d’organiser une marche nationale. Le pouvoir a proposé cela pour brouiller les pistes. Il veut mettre en marche le bourreau et la victime. La violence politique est du camp?du pouvoir », lance Madièye Mbodji, un des responsables de Bss. Le coordonnateur de Yonou Askan-wi estime que la mouvance présidentielle n’a pas besoin de marcher.
« ?Ils ont d’autres moyens plus crédibles et plus efficaces pour faire face à la violence politique. Ils sont au pouvoir et ils peuvent faire punir les auteurs? », ajoute M. Mbodji, poursuivant que « ?les responsables du Pds veulent tromper l’opinion publique? ». « ?Nous ne sommes pas violents, rétorque Abdoul Aziz Diop? », dans une interview accordée récemment au « ?Soleil? ». « ?Le Pds n’est pas un parti violent. Le régime socialiste a été jalonné de violences politiques? », souligne le Coordonnateur de la Coordination nationale des cadres libéraux (Cncl). Dans sa déclaration du 21 janvier 2010 annonçant une marche, Bennoo indexe le pouvoir d’être derrière les violences. C’est pourquoi, il appelle « ?à la mobilisation de toutes les forces démocratiques autour d’un large front pour la défense de la démocratie, afin de faire barrage au régime et de mettre un terme à la culture de l’impunité et au déni de justice? ». La coalition exhorte tous les patriotes, où qu’ils se trouvent, les militants des droits de l’Homme, les organisations politiques et toutes les personnalités œuvrant pour la défense des libertés, à s’organiser en vue d’exiger du gouvernement l’ouverture d’une enquête sur les scènes de violence. Elle argumente? : « ?le samedi 2 janvier 2010, alors qu’il se rendait à un meeting dans la ville de Pikine, le président de l’Apr et son cortège ont subi de violentes attaques, revendiquées par des militants du Pds. Le lundi 11 janvier 2010, au cours d’une rencontre sur l’énergie,?un ministre de Wade s’en est pris violemment au leader de l’Afp, portant sur lui des accusations aussi gratuites que grossières? ».
Et Bennoo de poursuivre? : « ?le dimanche 17 janvier 2010, ce fut le tour du meeting de jeunes du PS, à la « ?Promenade des Thiessois? », de?faire face à l’assaut des forces déchaînées du Pds, qui ont mis le feu à la tribune officielle, occupée par les principaux dirigeants du Ps? ». Ensemble lors de la marche contre les violences faites aux femmes Même s’il n’apporte pas des réponses par rapport aux scènes de violences listées par l’opposition, le Coordonnateur du Pdsl approuve l’idée d’une marche. Selon Farba Senghor, le Pdsl est favorable à une marche nationale contre toutes les formes de violence, regroupant tous les partis politiques, les organisations de la Société civile et tous ceux qui le désirent sans exclusion. Pour M. Senghor, une telle démarche aura l’avantage d’exhumer toutes les violences commises au Sénégal depuis la période où notre pays aspirait à l’indépendance. « ?Il s’agira de mettre en évidence, entre autre, tous les cas de violence auxquels sont mêlés nos gouvernants durant le règne socialiste qui n’ont jamais été élucidés ou fait l’objet d’enquêtes sérieuses.
La proposition de revisiter l’histoire de la violence politique au Sénégal ne plombe-t-elle toute possibilité de réunir les deux camps pour une même cause? ? Serigne Mbacké Ndiaye a réaffirmé lors d’un meeting à Nioro, la disponibilité de la mouvance à marcher avec toutes les composantes de la population contre la violence. M. Ndiaye rejette les propos selon lesquels, le Pds est un parti violent. « ?Ceux qui disent qu’il y a une culture de la violence au Pds, n’ont rien compris et c’est mon ami Amath Dansokho qui se plaît à ressasser que le président Wade est incapable de tuer une mouche? », indique le ministre conseiller qui ajoute que le président « ?bannit la violence politique.
Si on peut comprendre la forte mobilisation, la lutte de positionnement et la passion qui accompagnent le processus de renouvellement d’un grand parti comme le Pdsl, par contre il n’y a pas de place pour la violence? », affirme-t-il Les opposants au régime du président Wade se veulent vigilants dans leur démarche. Ils engagent les partis membres de Bennoo « ?à rester solidaires et vigilants pour défendre leurs droits et libertés et pour déjouer toutes les tentatives de violences et d’intimidation du régime de Wade et du Pds? ». A ce discours va-t-en-guerre, Farba Senghor estime que la marche contre la violence devrait se dérouler dans un esprit apolitique comme celle qui a été organisée, il y a quelques années, contre les violences faites aux femmes ». « ?Si les responsables de Bennoo sont sincères dans leurs démarches, ils doivent répondre positivement et sans délai à l’appel permanent au dialogue du président Wade, en vue d’examiner toutes les questions que soulève la violence dans notre pays. Le Pds condamne toute forme de violence, quel que soit le but visé? », ajoute M. Senghor.
Auteur: Babacar DIONE
CINQUANTENAIRE, CONSTRUCTION NATIONALE ET ETATS UNIS D’AFRIQUE
Au moment où le SENEGAL s’apprête à célébrer les cinquante ans de son accession à l’indépendance une analyse s’impose à nous. Même s’il ne s’agira pas, Ici, de faire un bilan on pourra essayer d’explorer des pistes qui nous mèneraient à un renforcement d’efficacité et à une rectification. Car, aujourd’hui, dans notre pays, un problème demeure : l’emploi des ressources publiques et la résolution des besoins. Constituants essentiels de la demande sociale. La rectification souhaitée reste, dans l’esprit du grand nombre, une rigueur qui aiderait à réduire les obstacles qui empêchent son épanouissement. Certains obstacles persistent depuis 1960 et ne cessent, encore, de générer des effets difficiles à réprimer. Parce que la cause continue d’exister. Il est temps, avant de continuer, de marquer, en 2010, une pause pour, enfin, évaluer la marche, tester la démarche et étudier le parcours.
Cette pause s’impose devant l’acuité avec laquelle se présente l’état de non développement et l’aliénation du futur qui ne cesse de décimer, socialement, le peuple du SENEGAL pourtant très patriote. Et non passif. L’indépendance aura permis de changer par rapport à la méthode .La démocratisation aura contribué, également, à réduire le niveau des écarts sociaux. L’alternance, à son tour, à la réalisation de la fin du cycle de la décolonisation à essence institutionnelle.
Maintenant, l’Etat du SENEGAL devrait refuser de naviguer sans boussole et combattre, avec rigueur, l’improvisation, l’impréparation et le laxisme. Pour que puisse s’amorcer un développement à hauteur d’homme. Où, subséquemment, le citoyen pourrait échapper à certaines agressions de nature à façonner son étranglement.
Ce second appel, après celui consacré aux conflits d’intérêt, s’adresse aux hautes autorités afin que le cinquantenaire soit, au-delà du rituel, un moment consacré à une introspection collective. Au terme de laquelle la rectification attendue pourra, alors, être possible. La potentialisation de l’impasse sera, en ce moment, réduite à sa plus simple expression. Il est permis, maintenant, de s’interroger, avec environ 12millions d’habitants, sur notre politique pour pouvoir offrir à chaque citoyen un minimum de ressources afin qu’il ne soit ni victime, ni esclave de la précarité. Sans conteste le cadre pour s’émanciper et s’épanouir existe. Par contre, s’ajuster pour vivre demain reste moins évident devant l’escalade de la pauvreté et la rareté des moyens. Rareté de moyens caractérisée par l’accentuation des besoins, l’intensification de la pression démographique, la persistance du chômage de masse, l’absence de perspectives sociales. Dans un pays où l’âge du célibat culmine vers cinquante ans. Où l’improbabilité de créer des richesses nationales reste, de jour en jour, évidente. Autant de raisons pour que l’Etat revoie sa politique et révise ses approches.
Convenons, ensemble, que l’urgence n’est plus à démontrer. D’autant que la mise en action de solutions interpelle l’Etat. Devant la nécessité de sortir de l’impasse dans laquelle la non croissance nous installe depuis vingt ans. La population souhaite que le cinquantenaire soit l’occasion de revoir la démarche pour que l’Afrique, comme le prévoyait le colonisateur, ne soit l’avenir de l’Europe.
Aucun alarmisme, nul nihilisme ne guident cette approche ou ne la sous-tendent. Mais il est temps de s’interroger sur les moyens qui pourraient nous permettre de passer de la colonie d’hier à un Etat nouveau après cinquante ans de République. Parce que les colonies ayant, par exemple, appartenu à l’ancienne A.O.F devraient s’interroger sur l’itinéraire à suivre pour bâtir, au cours des prochaines années, une économie bien en mesure d’assurer un minimum social à chaque citoyen de leurs pays respectifs.
Certains estiment que le désordre demeure le choix stratégique pour pratiquer notre gouvernance et sa méthode. La turbulence et l’immobilisme n’ont épargné, sans nuance, aucun des pays constituant l’ex A.O.F. Et leurs populations évoluent, selon toute vraisemblance, vers un futur gouverné par des incertitudes. L’euphorie, voire, le délire généré par les indépendances n’ont point réduit le pessimisme social. Or, les citoyens estimaient, dur comme fer, que les ruptures amorcées avec la Loi Cadre installeraient espoir et espérance.
Mais la paupérisation et ses corollaires immenses, la concussion et la corruption en l’occurrence, ont tué tous les rêves et installé le désespoir. Désespoir confirmé par une accentuation du niveau de la précarité sociale bâtie essentiellement sur une absence de rigueur et un règne sans partage de l’impunité.
Comment admettre, dans nos Etats francophones, l’absence notoire d’une ligne de fermeté et le diktat du népotisme ? Il est utile, en cette année où beaucoup de Nations en Afrique francophone célèbrent les cinquante années de leur accession à l’indépendance, d’analyser la nature de leur rapport avec la France. Cette analyse arrive, à notre sens, à point nommé pour confirmer Victor Hugo qui dans Discours sur l’Afrique la « considérait comme un univers ignoré et barbare auquel l’Europe, si elle voulait devenir un Nouveau Monde, se devait d’apporter la civilisation.» C’était le 18 mai 1879 au cours d’un banquet célébrant l’abolition de l’esclavage.
La même analyse aide, aussi, à interpeller l’élite africaine sur le devenir du continent. Pour prouver la non pertinence de la vision d’Hugo qui stipulait de façon héroïque que l’Afrique est l’avenir de l’Europe. Peut-être! Mais cinquante années d’exercice d’une souveraineté nous aident-elles à démontrer le contraire ?
Turbulence, agitation et conflictualité constituent le premier solde qui se dégage du bilan en attendant de nous avancer dans une approche très fine de la gestion de notre souveraineté.
Une étude analytique ou même certains faits simples contribuent à identifier les avantages et les pures pertes enregistrés pendant l’exploitation de la souveraineté, après cinquante années d’indépendance. Il ne faudrait, peut-être, pas recourir, après cinquante années d’exercice du pouvoir d’Etat, à un procès genre Nuremberg. Mais souhaiter une évaluation, une critique et une autocritique pour éviter une déconfiture méthodique de l’Etat et de la République.
L’indépendance en 1960, l’Alternance en 2000, cinquante années de marche, de démarche et de parcours exigent, avant d’inaugurer une étape, circonspection et introspection collectives. Afin de nous préserver d’une aventure ambigüe en empruntant, malheureusement, une voie sans issue. La nouvelle intelligence collective est une solution. Pourquoi ne pas l’utiliser ?
Alors, l’impasse guette-t-elle la population du SENEGAL ?
Non, parce que notre fondamental moral prohibe le recours à la violence et notre dignité ne souffre, en retour, la soumission ou la dépendance. Le pouvoirisme semble, sauf erreur, devenir le système de pertinence des acteurs politiques. Mais, attention, la passivité n’est point sénégalaise. Cependant notre peuple est plus persévérant que patient. Que personne ne s’y trompe.
Nous appelons l’attention de Monsieur le Président de la République du SENEGAL sur le fait que le panafricanisme commençait à prospérer par l’approche NEPAD, la mutation de l’OUA en Union Africaine et la volonté affirmée et maintenue de promouvoir les Etats Unis d’AFRIQUE. Par le biais d’un fédéralisme viable. L’attention des populations du SENEGAL mérite d’être appelée devant la renaissance du désordre politique qui semble, sauf erreur, érigé en règle de gouvernance.
Notre inquiétude, mieux, nos angoisses proviennent du fait que le SENEGAL baigne dans un ordre politique où la motivation pouvoiriste devient prépondérante. Et toutes les tactiques ne visent, principalement, que l’accès au pouvoir ou sa conservation. Boycott des élections, tenue d’Assises, culte de la stigmatisation et verrouillage du pouvoir sont le point commun de tous les appareils politiques. Au lieu de proposer des approches prenant en compte, à court et à moyen termes, les préoccupations des populations.
Cette forte tendance en politique politicienne détourne tous les acteurs sociaux des lignes programmatiques ou des fondamentaux politiques. Rendant, malheureusement, impossible le respect des règles du jeu démocratique. Le pouvoir et le contre pouvoir n’intègrent plus la gravité de la situation socio économique caractérisée, particulièrement, par le manque pathologique de revenus et de perspectives qui sévit, par exemple, en milieu urbain et dans les banlieues. Par ailleurs, l’inexistence de solutions pour corriger les effets négatifs générés par la faiblesse du social (victime grave, impuissante et terrifiée de la précarité) est dramatique.
Le cinquantenaire reste, selon l’opinion, une occasion privilégiée pour engager un dialogue à grande échelle. Pour, d’abord, conscientiser les acteurs sociaux sur la nécessité de rectifier la démarche en se consacrant, avec abnégation, à la construction nationale. Il serait, ensuite, intéressant de reconsidérer la substance de notre ordonnancement institutionnel et de l’adapter à nos facultés financières. Le financement supporté par notre budget serait-il conforme à nos ressources et à nos priorités qui devraient, plus, privilégier la création de richesses et de revenus ? Les dépenses publiques gagneraient à hâter l’accès à un niveau social décent pour prémunir le citoyen contre sa dégradation et sa dévalorisation.
Wagane FAYE
Professeur d’Anglais
Coordonnateur des Cadres du F.A.P
Vice Président de la Commission des Cadres et Experts de la CAP21
E-mail : waganecoumbasandiane@gmail.com