L’argent et nous
Me Wade victime de ses armes fétiches préférées que sont :
l’argent et la transhumance.
« L’argent est le baromètre des vertus d’une société » Ayn Rand
La plus grave faute politique que Me Wade ait commise est d’avoir ignoré et voire méprisé le peuple sénégalais dans sa globalité, en considérant qu’avec l’argent, il pourra se payer toutes les consciences des Sénégalais et s’imposer à son peuple, même contre sa volonté. Une telle faute, est une atteinte grave à l’honneur et à la dignité de tous les Sénégalais fiers de l’être, hormis naturellement, ces transhumants pour qui, la place est bien au foirail, comme les bêtes, leurs semblables.
L’arrogance et la fanfaronnerie que Me Wade affiche, la surestimation de son égo et de sa famille par rapport au reste des autres Sénégalais et le surdimensionnement du maigre résultat des travaux pour lesquels il a été élu, montrent qu’il se considère supérieur à tout le peuple sénégalais réuni. En fait, c’est ce que lui fait croire naïvement, ses affidés et flagorneurs comme Iba Der Thiam, Farba Senghor, et autres. Une telle suffisance qui flatte à l’extrême son égo face à nous tous, est intolérable et inadmissible pour chaque Sénégalais digne de l’être. C’est certes vrai, qu’il est connu à travers le monde, pour ses extravagances, mais tout de même, il y a une limite à ne pas franchir en tout surtout envers son peuple. Il est reconnu également par nous tous, que Me Wade manque totalement de respect à l’endroit de ses propres collaborateurs comme des autres citoyens sénégalais, surtout quand momentanément, il n’a plus besoin d’eux. Il incarne dans les faits, un réel défaut de manque de reconnaissance.
Il est frappant et effarant de voir comment Me Wade a transformé aujourd’hui la présidence de la République, en une place boursière ou un centre distributeur automatique de billets de banque pour les transhumants, les souteneurs et autres militants de son parti, rien que pour être réélu le 25 mars 2012. Cet abus de confiance, d’autorité et de pouvoir du président de la République, dans l’utilisation des deniers de l’Etat, qui ne lui sont que confiés, dépasse les limites du tolérable, et immanquablement, il devra en répondre demain devant la justice populaire. A cet effet, il ne perd rien à attendre.
Pour ceux qui doutaient encore tant soit peu de la véritable personnalité de Me Wade, de sa capacité de nuisance, de l’usage de la violence et de la violation des lois contre ses adversaires, ils ont été bien servis au cours des derniers instants qui lui restent au pouvoir et particulièrement, pendant la campagne du 2e tour de la présidentielle. Il tente le diable et tout ce qui lui passe dans la tête, notamment tout ce qu’il croit pouvoir le sauver d’une défaite humiliante, même si c’est irrationnel ou superstitieux. L’essentiel pour lui à l’heure actuelle, c’est de pouvoir remporter cette élection déjà perdue depuis longtemps, à tout prix. Ce qui démontre qu’il n’a pas su lire ou décoder le message que les Sénégalais qui vivent du fruit de leur labeur, lui ont envoyé. Mais hélas ! Son ambition démesurée et sa boulimie du pouvoir, l’ont tellement aveuglées aujourd’hui, qu’il ne voit plus loin que son nez.
En effet, au lieu de se considérer comme un humble serviteur du peuple sénégalais, non, il nous prend plutôt pour ses simples sujets. En plus, son mépris envers le peuple sénégalais est manifeste et largement justifié par le contenu et les propos de ses thèmes de campagne dans le 2e tour de l’élection présidentielle. Au lieu de parler avec les électeurs détenteurs de la souveraineté du peuple et seuls arbitres, il court avec des mallettes remplies d’argent du contribuable, de marabout à marabout, pour décrocher un ndigël sauveur en sa faveur, afin d’être élu contre le gré des citoyens, c’est peine perdue d’avance. Ces chefs religieux, soi-disant porteurs de voix, des citoyens comme tout autre, ne détiennent pas la souveraineté du peuple. Par conséquent, déverser chez tout l’argent du contribuable sénégalais, ne le sauvera pas d’une défaite cuisante et humiliante, car l’histoire en a décidé et voulu ainsi et lui, il l’aura aussi cherché.
Abdoulaye Wade en déclarant publiquement devant le peuple sénégalais et à la face du monde que personne ne pouvait le remplacer parmi les 14 millions que nous sommes, Nous a profondément offensés. Il en est aussi de même que pour ces marabouts auprès de qui, il s’agenouille pour quémander le ndigël, afin qu’ils orientent le vote de leurs talibés en sa faveur. Mais Me Wade se prend pour qui ? Et croit-il tous les Sénégalais comme des objets inanimés à la merci des marabouts, qui nous livreraient poings et pieds liés à lui ? Qu’il se détrompe, le Sénégal et les citoyens sénégalais ont beaucoup changé et ont évolué vers une citoyenneté pleine et entière. Par conséquent, rien ne sera plus comme avant et les citoyens que nous sommes, exigerons dorénavant le respect et la considération de notre statut de citoyen, à tous ceux qui veulent nous diriger. C’est pour dire, que le pouvoir est bien entre nos mains et nous le confierons à qui nous avons réellement confiance, pour un temps bien déterminé et renouvelable régulièrement.
Quand il dit, en face de Sénégalais libres, que son fils est le plus intelligent de nous tous, voilà pourquoi, il lui confie à lui tout seul, 5 départements ministériels à la fois, n’est-ce pas une insulte ? Je pense que cela aurait mérité une réplique automatique pour relever cette grossière assertion totalement fausse, de la part de ses interlocuteurs en face de lui. Sinon, il peut naturellement, nous considérer à tort alors, comme des moins que rien.
Quand il prétend encore que personne en dehors de lui, n’est capable de terminer « ses chantiers en cours », lesquels ne sont ni cités, ni identifiables et moins encore localisés géographiquement, il ne fait là que se vanter, comme on dit du « foural ». Alors, que veut dire par-là Me Wade ? Et s’il mourrait subitement aujourd’hui, chose possible parce qu’il est tout de même mortel, que deviendraient alors le Sénégal et sa population ? Sans doute et peut-être nous disparaitrons avec lui dans l’au-delà ? Eh bien non justement Me Wade ! Le Sénégal a bien vécu avant vous, il vit aujourd’hui avec vous et survivra après vous, car il est éternel lui, et ne vous en déplaise ! Toutes ces interrogations à la suite de Me Wade, montrent à suffisance, que nous n’avons pas un chef d’Etat à la hauteur de cette haute fonction de président de la République, qui exige beaucoup de qualités humaines telles que : de l’humilité et de la modestie, mais également beaucoup d’égards envers le peuple qui vous a placé à sa tête, en ce haut lieu de la présidence de la République, pour le servir et non se servir.
Tout cela démontre parfaitement que réélire encore après tout cela, un tel homme, serait le conforter dans ses illusions et rêves fous ou/et le confirmer dans ses convictions absurdes selon lesquelles, que les Sénégalais sont effectivement sa propriété. Et qu’il pourrait faire d’eux ce que bon lui semblerait. C’est pourquoi, le 25 mars 2012 est une date historique et une belle occasion offerte aux patriotes sénégalais, épris de paix et de justice sociale qu’ils doivent saisir opportunément pour régler notre compte avec Me Wade, qui nous a fait trop de mal sans en avoir aucun regret, au contraire, il s’en vante.
N’est-ce pas lui qui nous dit clairement que : « ses promesses n’engagent que ceux qui y croient ». N’est pas lui qui nous dit qu’il peut se dédire autant qu’il voudra, dans sa très triste déclaration disant : « Maa waxoon waxeet ». N’est-ce pas lui encore qui vient de nous avouer que c’est lui qui nourrit et entretient les rebelles depuis longtemps ? Mais, il devrait aussi pour être complet et honnête avec nous, nous dire que c’est lui qui envoie nos jeunes soldats, nouvelles recrues dans ce bourbier pour les faire tuer lâchement? C’est vraiment un acte irresponsable, voire de trahison et d’une cruauté extrême de la part du chef de l’Etat, chef suprême des armées, qui doit dans les règles, assistance et protection à tous les citoyens, où qu’ils puissent se trouver sur l’étendue du territoire national. Mais hélas, là, c’est tragiquement tout le contraire !
Après avoir modifié de façon arbitraire par sa majorité mécanique à l’Assemblée nationale le mandat présidentiel, en le portant de 5 (cinq) à 7 (sept) ans, Me Wade quémande maintenant auprès de nous, 3 ans seulement pour soi-disant terminer ses chantiers. Mais que fait-il alors du reste du mandat et qui doit poursuivre les 4 autres années restant ? Dans quel cadre institutionnel légal s’inscrit son idée saugrenue et sans fondement ?
Et je passe, sur tant d’autres choses qui frisent encore l’indécence et le manque de suite dans les idées qu’on pourrait citer à longueur de journées, toutes, rien que des bourdes de Me Wade, les unes plus dramatiques que les autres. En vérité, cet homme Abdoulaye Wade qui est arrivé au pouvoir par un accident historique, s’est révélé à nous après par la suite, qu’il renfermait de graves défauts, incompatibles à la fonction d’un chef tout court à plus forte raison celui d’un Etat. Il est caractérisé par une absence quasi-totale d’humilité sans nulle autre pareille, un dictateur de fait sous les habits d’un démocrate et un piètre gestionnaire des deniers de l’Etat. Compte tenu de tout cela, il devrait être absolument exclu pour les Sénégalais de confier encore à cet homme, une responsabilité quelconque, au regard de tous ses tares cités plus haut. En plus de son incompétence avérée dans presque tous les domaines, qu’il masque par une fourberie peu dissimulable. A moins que les Sénégalais veuillent tout simplement se suicider alors collectivement. « Te xaaru dagaanul ci julit ». Dans l’état actuel de notre pays, et à l’instant où nous sommes sur le point de nous choisir un autre dirigeant, il ne devrait même pas être envisageable pour aucun citoyen patriote, ayant enduré les 12 années de calvaire du régime de Me Wade, de penser à voter pour lui, le 25 mars 2012.
La cause doit être vraiment entendue le 25 mars prochain. Nous devons absolument dégager Me Wade avec ses marabouts souteneurs bien intéressés, ses transhumants, antivaleurs migrateurs toujours vers le pouvoir et aussi malgré, tout l’argent qui a été déversé dans beaucoup de foyers religieux et autres, pour l’achat de consciences. Pour ce faire, nous devons bien prendre conscience de la pratique nauséabonde de Me Wade, en votant tous massivement, pour Macky2012, de la coalition Benno Bokk Yaakaar. En le faisant, nous aurons sauvé notre pays d’un recul démocratique sans précédent, d’une catastrophe de dévolution dynastique archaïque du pouvoir, mais aussi, d’une prise d’otage de notre pays par des sectes et leurs gourous réfractaires au caractère républicain et laïc de notre pays, qui n’ont ni foi ni loi et constituent un danger certain pour la cohésion nationale. Ceci, est un devoir citoyen qui incombe à tous les patriotes sénégalais qui voudraient sauver leur pays de certaines dérives, graves de conséquences, qui sont liées effectivement au maintien de Me Wade au pouvoir, pour enfin refonder la République et ses Institutions, sur des bases nettes et claires, conformément aux conclusions des Assises nationales.
En avant tous pour faire échec au pouvoir de l’argent et à ses effets nocifs et corrupteurs qui souillent les valeurs fondatrices de notre société. Nous considérons tous ceux soutiennent Me Wade, comme les acteurs qui participent effectivement à la destruction de notre pays et notamment à son unité et sa cohésion nationale.
Bravo au M23, grâce à qui, les meilleures conditions d’un large rassemblement des forces vives de notre pays ont pu se réaliser, pour hâter le départ de Me Wade.
Gaye Mandiaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com
L’argent et nous
L’argent !... Oui l’argent. Le moteur du monde. Il fait tourner les hommes dans le bon comme dans le mauvais sens. En parler, c’est aborder un sujet d’une omniprésence et d’une délicatesse singulières qu’on ne finit jamais. Nous ne pouvons même pas prétendre, à travers ces lignes, évoquer le tiers du quart de ce qui peut ou pourrait être dit sur ce sujet si vaste. Néanmoins, ce que nous pouvons dire d’emblée, c’est que nous vivons dans une société où l’argent a fini dangereusement de s’imposer de façon implacable et incroyable. Aujourd’hui, tout tourne autour de l’argent. On nous dira, probablement, que cela date de très longtemps, que l’on n’y peut rien et que, de toutes les manières, toutes les sociétés du monde fonctionnent sur la base de l’argent, qu’il faut avoir de l’argent pour pouvoir bien vivre ou pour pouvoir être heureux… On ne peut que constater ces faits qui, d’ailleurs, ne sont pas très évidents pour l’essentiel mais, l’on ne saurait les considérer valablement pour des arguments convaincants quand on sait que ce qui se passe dans notre société, vue spécifiquement dans son contexte africain ayant ses propres valeurs et ses propres réalités, est assez particulier.
En fait, l’argent traverse tous les esprits et pénètre toutes les couches et catégories de notre société. Même l’enfant qui vient de naître a le goût prématuré et immodéré de l’argent. Nul ne le refuse, tout le monde l’adore, le vénère et le procure sans cesse. Le rêve d’en avoir énormément ou de devenir immensément riche, hante tous les esprits. De l’argent, ceux qui en ont veulent encore en avoir plus, et ceux qui n’en ont pas se battent éperdument pour en avoir. Même aux plus riches, il n’a jamais suffi car, ils en veulent toujours davantage et de façon infinie.
Notre vie est rythmée par la recherche effrénée du gain qui nous met à rude épreuve. Devant l’argent, l’homme apparaît comme un redoutable et détestable goinfre éternellement insatiable. L’argent régit tout et règne en maître absolu de nos jours. Il a un pouvoir envoûtant et extrêmement dangereux. Même le pouvoir religieux a quelquefois du mal à lui résister. Et le mal survient inévitablement dans une communauté, lorsque le pouvoir de l’argent intervient, s’immisce, côtoie et soudoie un pouvoir religieux qui s’affaiblit forcément, parce que devenu naïf, opportuniste et corrompu à cause des agissements maladroits, sinueux et lugubres d’un pouvoir politique prédateur. Si le pouvoir de l’argent est capable d’unir les hommes, il est aussi capable de les diviser mais, il les divise beaucoup plus qu’il ne les unit. Tout se mesure par rapport à l’argent et tout se passe comme si notre existence sur terre était suspendue à son gré. Sans lui, rien ou presque ne s’obtient. On croit même qu’il est la solution magique et miraculeuse de tous les problèmes sur terre. Son manque est souvent durement ressenti et peut rendre la vie difficile, quasi invivable.
L’argent est devenu le véritable mobile d’une société foncièrement matérialiste et capitaliste à laquelle nous nous sommes irrémédiablement convertis et où il semble prendre le dessus sur toute autre considération. Il est incontestable que, dans notre société d’aujourd’hui, la valeur d’une personne est souvent estimée par rapport à la fortune qu’elle possède. Si vous n’avez pas d’argent, on ne vous considère nullement. Et si vous en avez, peu importe parfois la façon dont vous l’avez obtenu, licite ou illicite, on vous vénère, on vous respecte, on vous considère, on vous estime et on vous craint. C’est ce qui se vérifie éloquemment dans certains cercles familiaux. Lorsque, par exemple, deux ou trois personnes d’une même famille travaillent, on voue beaucoup plus de respect et de considération à celle qui gagne plus de revenu.
Elle passe pour être la personne la mieux écoutée et la plus redoutée parce que c’est son pouvoir d’achat élevé qui lui confère un pouvoir de décision incontestable au sein de la famille et cela, quel que soit son âge. Pour ainsi dire, c’est l’avoir, c'est-à-dire l’argent qui détermine l’être, en tant que personne humaine, et lui donne toute sa place dans la société. Il en découle logiquement la conséquence suivante : avoir c’est être. Autrement dit, l’argent c’est la vie. Vous l’avez, vous êtes et vous vivez. Vous ne l’avez pas, vous n’êtes pas, par conséquent, vous ne vivez pas non plus. L’homme n’a même plus de valeur, surtout quand il ne dispose d’aucune fortune. Nous sommes, évidemment, en présence d’un monde où le culte de l’argent s’est si follement encré dans nos mentalités qu’il a fini par déstructurer les fondements de notre tissu social de base, c'est-à-dire la famille. Et l’argent est sublimé au détriment de l’homme lui-même qui en est le seul inventeur. C’est là, précisément, que se trouve l’une des plus grandes absurdités que notre société matérialiste ait créée.
Nous devons savoir que lorsque nous considérons la fortune sur toute autre chose, lorsque nous la sublimons et que nous en faisons une cible, une unique fin obsessionnelle, ou plutôt, l’unique raison d’exister, nous tendons tout naturellement vers l’avilissement total de nos propres valeurs. De nos jours, notre société n’a plus de repères. Sa seule fixation aveuglante, c’est l’argent. La cupidité et l’avarice sont, sans doute, des avatars sordides de l’argent qui nous rendent aveugles, nous détruisent et nous abrutissent. La richesse peut nous éloigner de Dieu et la pauvreté peut nous rendre méchants.
Dans la richesse, l’homme qui est susceptible de devenir extraverti, a souvent tendance à se suffire à lui-même, pensant que le pouvoir corruptible de sa fortune peut tout lui donner, c’est ce qui peut l’amener à se distancier de toute divinité et à oublier la réalité que vit le commun des mortels, devenant même ingrat et orgueilleux, tandis que dans la pauvreté, il devient un véritable et pitoyable pécheur vénal, pouvant même renoncer à son honneur et à sa propre dignité au profit de l’argent. Ainsi, la richesse, tout comme la pauvreté, est susceptible de nous détourner du droit chemin pour nous placer sur un précipice élevé d’où nous pouvons fatalement dégringoler et perdre, à jamais, ce qui fait fondamentalement de nous des êtres dignes. Nous devons en être conscients et éviter de succomber ou de céder à ces tentations démoniaques et sataniques. Nous pouvons et nous devons apprendre à vivre dignement dans la pauvreté que nous devons naturellement combattre de façon inlassable par des efforts constants dans le travail bien fait, seul moteur du progrès social, pour tendre vers la richesse qui ne doit pas nous pervertir ni nous rendre arrogants et vaniteux.
En effet, l’argent a complètement fini de pervertir nos bonnes manières sociétaires de vivre. Cela est d’autant plus palpable que nous le vivons au quotidien. A cause de l’argent, ou pour de l’argent, on se comporte ignoblement. On n’est ni sincère ni honnête, on devient faux, infidèle et opportuniste. On ment, on triche, on trompe, on trahit, on escroque, on vole, on détourne, on corrompt, parfois même on tue. L’argent a profondément secoué et bouleversé les fondements éthiques sur lesquels reposait jadis notre société. Il détermine, guide et oriente nos actions, nos options et nos choix, y compris l’amour et l’amitié. Aujourd’hui, certaines personnes nouent des liens d’amitié avec d’autres parce que simplement celles-ci ont de l’argent.
En réalité, une amitié scellée sur la base de calculs n’en est véritablement pas une. Un tel lien est plutôt un simple opportunisme calculé. La véritable amitié, c’est celle qui ne repose sur aucun calcul préalable. Pour de l’argent, nous voyons actuellement que les jeunes filles ne portent leurs choix que sur les prétendants les plus mieux nantis et cela, avec, bien entendu, la complicité de leurs parents qui n’assument plus leur rôle d’éducateurs car, eux aussi, sont désormais obnubilés et hypnotisés par le lucre facile. Elles ne se marient plus par amour, mais plutôt par intérêt puisque le pouvoir de l’amour s’est effondré au profit de celui de l’argent.
Si de nos jours, dans les grandes villes, les mariages dont les dots sont devenues maintenant exorbitantes et prohibitives, passent pour être de plus en plus fragiles comme des œufs, se soldant souvent par de nombreux divorces au quotidien, c’est parce que les jeunes filles et leurs parents n’ont jamais compris qu’une union fondée sur la base d’intérêts et de considérations matérielles ne jouit d’aucune bénédiction et n’a aucune chance de perdurer plus longtemps qu’une union faite d’amour désintéressé, pur et sincère, parce que bénie de Dieu. Nous devons savoir que l’avoir est évanescent et finissant comme le vent qui passe, alors que l’amour est naturel, réel et éternel.
Le plus grand danger dans notre société moderne, c’est que tout ce que nous faisons est calculé en termes d’argent, en termes de profit et de rentabilité. Aujourd’hui, il n’ya rien que nous fassions et qui ne soit mesuré en termes d’avantages. C’est ce qui a, naturellement, conduit à l’émergence de cette nouvelle société de marchandage, purement mercantiliste, consommatrice, peu créative et peu productive où le pouvoir de la morale et de l’éthique, dans tous les domaines, a cessé de prévaloir, ayant été inexorablement englouti par celui de l’argent qui continue, malheureusement, de dicter sa loi. Nous devons toujours placer la personne humaine au centre de nos préoccupations et la considérer comme une valeur suprême et comprendre qu’il n y a jamais rien sur terre qui soit inventé par l’homme, pas même l’argent, et qui ait plus de valeur que l’homme lui-même.
M. Babou DIATTA, Professeur de Portugais, Au lycée Malick Sy de Thiès, Consultant à l’Université de Thiès/Ufr Ses Département de Langues Etrangères Appliquées (Lea) E-mail : thelougoumba@hotmail.com