voie bâlisée pour RIMKA
Ferloo.com : Mercredi 8 Oct 2008
Afp : Le Bureau politique dénonce « l’inertie du gouvernement de Me Wade qui se réfugie derrière un silence incompréhensible et coupable »
Le Bureau politique de l’AFP s’est réuni le mardi 07 octobre 2008, sous la présidence de M. Moustapha Niasse, Secrétaire général et a adressé ses « vives félicitations » à M. Niasse qui a rendu publique, le 29 septembre dernier, une déclaration de haute tenue intitulée : « FAIRE FACE ». Et a dénoncé « la menace du choléra dont le nombre de victimes croît dangereusement, notamment à Kaolack ».
Concernant le premier point, les progressistes estiment que non seulement, « le texte procède à l’état des lieux, mais il propose des solutions responsables, réalistes et opportunes, aux nombreux maux qui frappent aujourd’hui notre pays, du fait de l’incurie des tenants du pouvoir ». Par ailleurs, le Bureau politique s’est penché sur la situation nationale en retenant essentiellement trois données relevant de questions économiques, financières, sociales et politiques. Revenant sur les inondations, l’Afp a dénoncé « l’inertie du gouvernement de Me Wade qui se réfugie derrière un silence incompréhensible et coupable, après avoir effectué des visites théâtrales sur quelques sites ». « Les populations continuent de faire les frais d’un plan Jaxaay dénaturé dès sa conception, plan qui était en fait une ruse de plus pour bouleverser le calendrier électoral, en saisissant l’occasion pour entretenir une clientèle insatiable. Aujourd’hui, les problèmes liés à l’assainissement demeurent entiers et les sinistrés continuent de subir l’insalubrité avec la menace du choléra dont le nombre de victimes croît dangereusement, notamment à Kaolack. Au lieu de s’amender pour améliorer la transparence dans la gestion des ressources publiques, le gouvernement de Me Wade s’emploie à contourner les contraintes du code des marchés publics » ; indiquent-ils. Et de soutenir que : « C’est dans ce contexte que le pouvoir actuel se livre systématiquement au sabotage de l’Education nationale et de la formation, à la veille de la rentrée scolaire et universitaire. Ce sabotage se traduit par le peu d’intérêt que les pouvoirs publics portent à ce secteur qui détermine tout à la fois la formation des citoyens, la qualité des élites de demain, l’adhésion de ces élites à la mystique du développement et à la valeur du travail. Cela compromet gravement la préservation des valeurs morales et des vertus cardinales qui ont toujours fait distinguer le Sénégal non seulement sur le continent africain, mais dans le monde. Il convient d’éviter de négliger le corps enseignant de tous ordres et de considérer ses composantes comme des populations de parias qui n’ont droit qu’à la portion congrue dans la répartition des ressources nationales. En effet, les pays qui sont sortis du lot comme le Japon après 1945, la Corée du sud après la partition de la Corée, la Thaïlande, le Laos, la Chine, l’Inde et, en Afrique, la Tunisie, le Maroc et l’Algérie ont dépassé la notion de ressources et de richesses naturelles, pour se hisser au niveau de la priorité que représente la formation de leurs élites. Ce qui est ahurissant et décevant, c’est que le gouvernement ne semble nullement se préoccuper de créer les conditions d’une rentrée scolaire et universitaire apaisée, quand tous les voyants sont au rouge. Il est temps que le gouvernement se ressaisisse ». Dans le domaine économique et social, le Bureau politique de l’AFP « exprime sa vive préoccupation face au grand déficit que connait aujourd’hui le Sénégal, en matière d’infrastructures, notamment ferroviaires et routières. La liaison Dakar-Bamako est aujourd’hui inexistante. Il s’y ajoute les conséquences de la suppression des accès par voie ferrée à Saint-Louis et toutes les villes qui étaient desservies par cette ligne. Le Sénégal n’a pas le droit de renoncer à développer ses infrastructures ferroviaires. L’état des routes également, dans l’ensemble des départements du pays, a atteint un niveau de délabrement qui nuit à la santé des populations qui se déplacent, détruit les mécaniques des véhicules et décourage tout effort d’échanges commerciaux entre les contrées du pays. Le plus grave, c’est qu’il n’existe plus dans les régions de services d’entretien routier, sans compter les accidents mortels qui se multiplient à l’intérieur du pays ». Et de marteler que : « Toute cette morosité est accompagnée d’un réflexe totalitaire qui ne sauve même plus les apparences. Cinq ans après la tentative d’assassinat du leader du Jëf-Jël, M. Talla Sylla, les criminels, les commanditaires comme les exécutants, courent toujours, alors qu’ils ont été clairement identifiés. En plus, les persécutions contre la presse continuent de plus belle, notamment à travers l’incarcération du directeur de publication de 24 heures chrono, M. El Malick Seck, à qui il est reproché de faire son travail de journaliste ». L’Afp n’a pas été tendre avec le ministère de l’Intérieur. Car, selon les progressistes, « le coup de grâce contre notre démocratie est en train de s’organiser à travers le découpage administratif bassement politicien et la nouvelle mascarade électorale que préparent les fraudeurs zélés du Ministère de l’Intérieur ». Ils dénonceront avec la dernière énergie « la parodie de révision des listes électorales. En plus, la confection des cartes nationales d’identité est presque bloquée, alors que depuis la présidentielle de 2007, plus de 1.500.000 électeurs ont été privés de ce document indispensable, dans le cadre de la stratégie de fraude du pouvoir ».
Auteur: Alassane DIALLO
RFI : Mercredi 8 Oct 2008Abdoulaye Wade : Cette crise sera limitée pour l’Afrique. Même si chez moi, il y a des banques qui vont s’effondrer
Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a participé au World Policy Forum, un colloque organisé à Evian (centre-est de la France) par l’Institut français des relations internationales (IFRI) pour discuter de la crise financière. Il a livré à RFI son point de vue sur cette impasse économique que traversent actuellement les marchés.
Abdoulaye Wade : Mille milliards ou deux mille milliards, la crise financière ne trouvera pas sa solution dans le Nord. Tout cet argent destiné à être injecté pour renflouer les banques vient bien de quelque part, des budgets. Or, les budgets, se sont les populations. Cette solution ne résoudra pas les problèmes de l’emploi tant que cela ne débouchera pas sur des investissements créateurs d’emplois. Le chômage va continuer à persister, c’est pourquoi ce système paraît un peu absurde.
L’argent qu’il faut pour développer l’Afrique, c’est pas beaucoup par rapport à tous ces mouvements d’argent.
RFI : Alors comment expliquer le retard de développement de l’Afrique ?
Abdoulaye Wade : Nous n’avons pas le sentiment qu’on fait tout ce qu’il faut pour développer l’Afrique. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’aide, ce n’est pas vrai, mais dire que le développement de l’Afrique est une priorité pour les pays développés n’est pas vrai non plus. Il n’y a pas une volonté de faire du développement.
La volonté de développement, pour moi, serait réelle si on adoptait un principe d’investissement budgétaire du Nord vers le Sud comme les pays développés le font quand ils ont des régions sous-développées. Ce ne serait pas de l’argent perdu, ce serait un investissement qui créerait dans le Sud des emplois, des structures, des routes, etc. Cet argent serait partagé : les profits reviendraient aux pays du Nord.
RFI : Mais dans l’immédiat, cette crise, c’est encore moins d’argent pour l’Afrique…
Abdoulaye Wade : Pas la peine de s’alarmer pour autant. Il ne faut pas juger l’effet de la crise par le fait que les bourgeois ne pourront plus voyager ou qu’ils ne vont plus vivre dans des conditions de luxe. C’est marginal par rapport à l’Afrique profonde ! C’est 700 millions de paysans, de pauvres ! Ces gens-là, s’ils ont à manger, le reste, pour eux, ça va pas mal !
Cette crise sera limitée pour l’Afrique. Même si chez moi, il y a des banques qui vont s’effondrer. La survie de la croissance du monde est en Afrique. Comme les Etats-Unis ont permis à l’économie mondiale de se développer et de connaître une croissance de longue durée depuis le début du 19ème siècle. En même temps que l’Afrique se développera grâce à ses matières premières et grâce à ses ressources humaines, il y aura des profits qui seront générés pour ceux qui vont investir.
Auteur: Farida Ayari
Le Matin : Mercredi 8 Oct 2008
ABDOULAYE DRAME, DEPUTE LIBERAL SUR LA SUCCESSION DE WADE « Macky et Karim veulent tous les deux être président »
Les querelles de personnes qui minent le Parti démocratique sénégalais (Pds) sont-elles liées à une guerre de succession de Me Abdoulaye Wade à la magistrature suprême ? En tout cas, dans cet entretien qu’il nous a accordé, le député libéral, M. Abdoulaye Dramé déclare, sans ambages, que toute cette guéguerre née de la convocation du président de l’Anoci devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, est la résultante d’un choc d’ambitions entre Macky Sall et Karim Wade, le fils du président de la République.
À en croire le député de Thiès, les deux « protagonistes » ont tous les deux des ambitions présidentielles. Dans le même temps, ce serviteur du parti de Me Wade, dans la capitale du rail, a levé un coin du voile sur les raisons politiques qui motiveraient la détermination de ses « frères » libéraux à faire quitter le président de l’Assemblée nationale du perchoir. Toutefois, le vice-président du Comité exécutif départemental de Thiès, structure provisoire qui réunit les libéraux du Pds de cette ville, demande à Macky Sall de rendre le tablier, pour éviter tout bras de fer avec la direction du Pds. Entretien
Le matin Vous êtes député à l’Assemblée nationale et vice-président du comité exécutif départemental de Thiès qui actuellement est la structure provisoire des libéraux de la capitale du rail même si elle est contestée par certains. Aujourd’hui, quelle est la position des libéraux de Thiès concernant l’affaire Macky Sall ?
Abdoulaye Dramé Le Comité exécutif départemental de Thiès, qui regroupe 90 % des responsables libéraux du département de Thiès, ne s’est pas encore prononcé sur la question. Voilà pourquoi je ne pourrais pas vous donner une réponse qui engage le comité exécutif départemental. Mais, je peux vous donner mon avis personnel en tant que responsable libéral.
Macky Sall, c’est le peuple qui l’a élu en tant que député. Par conséquent, on ne lui demande pas de démissionner de son poste de député. Et le président ne le lui a pas demandé, il n’en a pas les prérogatives. C’est à ce niveau qu’il faut éclairer l’opinion. Le président lui a demandé de démissionner de la présidence de l’Assemblée nationale puisque c’est le président Wade qui l’a choisi comme président de l’Assemblée nationale. Il pouvait me choisir ou n’importe quel autre député du Groupe libéral et par discipline de parti, les députés voteront la proposition. Alors, puisque le président Wade a une telle prérogative, il peut demander à Macky Sall de démissionner de la présidence de l’institution. Ce que ce dernier devait faire sans créer tout ce bruit. Et c’est cela la réalité politique. Il faut savoir que le combat politique n’a pas de logique et soit on est victime soit on est acteur.
N’êtes-vous pas en train de confirmer le fait qu’au Sénégal la séparation des pouvoirs n’existe que de nom ?
Écoutez, il faut qu’on se dise la vérité ; la séparation des pouvoirs c’est dans les textes. Et ça s’arrête là. Le député qui est élu suite à une proposition de son Parti et qui appartient à un groupe parlementaire, n’a rien à voir avec la volonté populaire. C’est une dépendance politique. Il n’y a aucun député qui ose, en ces termes, défier la volonté de son Parti et cela se passe comme ça dans tous les pays du monde, aussi bien au Sénégal qu'en France et aux États unis.
Mais, dans ces pays, il arrive souvent que des députés rament à contre-courant avec leur Parti ?
Je vous dis que cela n’existe ni en France encore moins aux États unis. Exceptionnellement, en France, le socialiste Jack Lang, quand il fallait voter une loi proposée par le camp présidentiel, il a pris ses responsabilités pour avoir une position personnelle, contraire à celle de son parti. Mais ça existe au Sénégal exceptionnellement, des députés ont refusé de suivre le mot d’ordre de leur parti. Actuellement, aux Etats unis, avec la crise qui secoue les banques, Bush a demandé aux élus, avec le soutien des deux candidats, de permettre le décaissement de 700 milliards de dollars pour sauver les banques de la crise.
C’est un exemple pour montrer qu’il y a les textes d’une part et la réalité politique de l’autre. Donc, dans un groupe parlementaire, il y a ce qu’on appelle une discipline de parti. Quand on est en politique, cela n’a rien à voir avec la volonté populaire.
Mais est-ce que vous pouvez séparer la politique de l’intérêt des populations ? C'est-à-dire la volonté populaire parce qu’en principe quand on fait de la politique, ce n’est pas au détriment des populations.
Justement, c’est ce que je disais tout à l’heure. Il ne faut pas mélanger les choses. Moi, en tant que député, si on avait fait une proposition de loi contraire à ce que veulent les Sénégalais, je ne la voterais pas et je l’ai fait à plusieurs reprises. Il est même arrivé que l'on me taxe d’opposant. C’est cela le rôle du député qui n’a rien à voir avec le militant. Un militant doit respecter les règles, le règlement intérieur et la discipline de parti. Je vous ai dit que je n’ai pas de problème avec Macky Sall et pourtant quand il était numéro deux, il m’avait toujours combattu et je n’ai jamais fait de déclarations malveillantes en son endroit. Et pourtant, je pouvais bien le faire mais ce n’est pas mon problème.
Vous trouvez normal qu’à chaque fois que le Pds a des problèmes, ce sont les institutions de la République qui sont utilisées comme armes même si c’est le secrétaire général de ce parti qui est le chef de l’État ?
C’est là où je ne suis pas d’accord puisque personne n’a le droit de paralyser les institutions. Parce que l’État est sacré. L’État, ce n’est ni Abdoulaye wade encore moins personne d’autre. Le président de la République a un mandat et il ne fait que symboliser l’Etat pendant un temps bien déterminé. Alors que l’Etat demeure. Par conséquent, il doit le préserver. Présentement, c’est le Pds qui commande et chacun à sa partition à jouer dans la préservation de cet Etat.
Et c’est là où je ne suis pas d’accord avec Macky parce qu’il veut utiliser l’Assemblée nationale comme une arme, il a été choisi par président de la République comme président de l’Assemblée nationale. Quand celui-ci le lui réclame, il devait s’exécuter.
Qui a réellement transposé le combat à l’Assemblée nationale. L’origine de la brouille c’est parce que Macky a voulu faire son travail en convoquant Karim pour qu’il s’explique sur les chantiers de l’ANOCI ?
Là également, il y a amalgame. Ce n’est pas parce que Karim a été convoqué à l’Assemblée qu’il y a eu des problèmes, non. C’est la commission des Finances qui a voulu vérifier les travaux de l’ANOCI. En sa qualité de président de l’Assemblée nationale, il a écrit la lettre en commettant une erreur qu’il a lui-même reconnue par la suite. Le problème qui s’est posé, c’est qu’il était le numéro deux du parti et le bras droit du président de la République, et les textes indiquent clairement qu’il fallait d’abord prendre l’attachement du président de la République puisque l’ANOCI dépendant de la Présidence. Ce qu’il n’a pas fait en tant bras droit du président. Voilà ce qui a provoqué la colère du président et cela se comprend. Il ne faut pas faire de confusion en faisant croire aux Sénégalais que c’est parce que Karim a été convoqué à l’Assemblée nationale qu’il y a eu tous ces problèmes-là.
Donc, c’est parce que le président n’est pas content du comportement de Macky qu’il y a tous ces problèmes ?
Mais non, je veux simplement vous expliquez que Macky Sall a trahi la confiance du président. Et deuxièmement, il n’a pas respecté les textes. Ce qui est important c’est que le président de l’Assemblée nationale, en jouant sa partition dans la préservation de l’Etat, doit démissionner afin d’éviter cette confusion. Il doit prendre de la hauteur. Les socialistes, Habib Thiam ou encore Daouda Sow, ont vécu presque la même chose, mais ils ont démissionné. Donc, je dis que Macky a le droit de briquer la présidence de la république, il a le droit d’avoir des ambitions, mais il ne doit pas utiliser l’Assemblée nationale comme un tremplin.
On doit respecter les Sénégalais en ne déplaçant pas nos combats au niveau des institutions et les limiter dans le cadre du parti, d’autant plus que les institutions sont des symboles. Personne n’a le droit de les manipuler. Elles n’appartiennent ni au Pds ou à un quelconque parti. Il n’a qu’à démissionner de la présidence. Cela ne l’empêchera pas de rester député du peuple. Maintenant, s’il veut briguer le suffrage des Sénégalais, il n’a qu’à proposer sa candidature si le Pds le rejette, il a la latitude de quitter le parti et de créer son propre parti et aller à l’assaut des suffrages des Sénégalais en s’appuyant sur ses amis et partisans.
Vous lui conseillez de faire comme Idrissa Seck ?
Ce que je dis, c’est qu’il doit prendre ses responsabilités. Il peut aussi méditer sur le cas Mbéki qui a été élu par son parti et quand le parti lui a demandé de démissionner, il l’a fait alors qu’il occupait la présidence de la République de l’Afrique du Sud.
Donc, c’est la question de la succession qui est à l’origine de toute cette brouille. Macky aurait-il des ambitions présidentielles ?
Il ne l’a pas dit ouvertement, mais tout le monde sait qu’il veut être président et il n’est pas le seul parce que Karim aussi veut être président même si lui aussi il ne l’a pas encore dit ouvertement. Il y en a d’autres qui ont les mêmes ambitions, mais ils n’osent pas parler parce qu’il y a le président Wade qui est là. Ce qu’il a de mieux à faire c’est de démissionner de la présidence de l’Assemblée, garder son poste de député et rester à l’écoute du président de la République. Maintenant, au moment des élections, s’il veut véritablement être président de la république, il n’a qu’à créer son parti parce qu’il sait pertinemment que le Pds ne va jamais l’investir comme son candidat et il le sait mieux que quiconque.
Par rapport maintenant au mandat qu’on veut faire passer de cinq à un an, qu’est-ce que cela va apporter aux Sénégalais d’autant plus que c’est la constitution qui a fixe la durée du mandat du président de l’assemblée ?
Vous savez la constitution est une œuvre humaine. Par conséquent, c’est un ensemble de textes qu’on peut changer. Les textes aussi, il faut reconnaître qu’ils doivent évoluer selon les circonstances et les urgences. L’article 162 de la constitution stipule effectivement que le mandat du président de l’Assemblée est de cinq ans et les autres membres du bureau voient leur mandat renouvelé chaque année. Les textes nous permettent de modifier aussi bien la constitution que le règlement intérieur. Le député Sada Ndiaye a fait une proposition de loi et il a donné ses raisons. Mais moi, je peux vous dire que je ne suis pas d’accord sur le fait qu’on change de manière constante les articles de la constitution. Mais il faut accepter que, dans certaines circonstances, il faut pour décanter la situation, accepter certaines choses. Je suis député et je peux te dire ce qui anime les députés à l’Assemblée nationale.
Alors, de quoi sont-ils animés à l’Hémicycle ? Le fait de placer le Sénat au-dessus de l’Assemblée nationale ne plaît à aucun député de l’Assemblée parce que les sénateurs sont nommés et les députés sont élus.
D’ailleurs, d’aucuns disent que c’est une stratégie pour installer quelqu’un à la tête du pays ?
Non, je veux juste vous dire ce qui nous fait mal, nous, en tant que députés. La deuxième chose qui nous fait mal, c’est les blocages que l’on note à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, l’Assemblée à des problèmes de trésorerie, ce qui nous empêche de pouvoir mener nos missions à l’étranger par exemple et tant d’autres problèmes. Et tout cela politiquement, on peut comprendre que c’est pour faire quitter Macky Sall à la tête de l’institution. Alors, on ne peut pas accepter qu’à cause d’une seule personne que l’Assemblée soit bloquée.
Lui-même il devait comprendre une telle situation et quitter de son propre chef pour mettre à l’aise et les députés et le président de la République. S’il ne le fait pas, mais les députés constatant la situation et pour éviter que l’institution continue d’être pris en otage, se sentent dans l’obligation de trouver des stratégies pour décanter la situation et ça se comprend aussi.
Est-ce que vous voterez la proposition de loi du député Sada Ndiaye ?
Je vous ai dit que je suis un militant discipliné. Mais je ne voterai jamais une loi contre les intérêts des populations. Par rapport à la proposition de loi, j’avoue que je ne l’ai pas encore vu. J’attends de la recevoir pour pouvoir me prononcer.
Auteur: Ibrahima NDIAYE (Thiès)
L'OBSERVATEUR:
BATAILLE POUR LA SUCCESION DE WADE LA GUERRE TOTALE
Article Par LATIR MANE,
Paru le Mercredi 8 Oct 2008
Il est trop tôt pour se demander que va devenir Macky Sall, mais au rythme où vont les choses, la question s’impose. Hier le bureau de l’Assemblée nationale a reçu la proposition de loi Sada Ndiaye, et c’est au tour de la conférence des présidents de recevoir ce mercredi le document amputé de la partie concernant la modification du règlement intérieur de l’Assemblée. En d’autres termes, la mise à mort de Macky Sall est définitivement enclenchée. Va-t-il survivre à cet autre assaut ? Seul l’avenir nous le dira. Mais la bataille de «Sowéto» chauffe.
«La proposition de loi Sada Ndiaye passe sans anicroche en bureau de l’Assemblée nationale». C’est du moins l’avis d’une source présente hier à la rencontre. Déposée en urgence, la proposition de loi du député Sada Ndiaye a obtenu plus de dix signatures pour atterrir sur la table du président de l’Assemblée nationale, la quitter pour la présidence, et ensuite revenir sur la table du président de l’Assemblée nationale avec observation de l’exécutif. Hier, le bureau de l’Assemblée nationale l’a reçue et va la transmettre à la conférence des présidents qui va se rencontrer ce matin à 11 heures. Après cela, la proposition de loi va passer en commission des lois, pour enfin se retrouver en plénière. Comme pour dire que la mise à mort du président de l’Assemblée nationale est enclenchée. Mais la bataille des souteneurs de Macky Sall vient de commencer. Aujourd’hui la requête des députés non-inscrits pour déclarer irrecevable la proposition de loi du fait qu’elle n’ait pas pris en compte l’article 82 alinéa 2 de la constitution qui soulève la question des conséquences financières de toute proposition et amendement. Donc la conférence des présidents va se pencher sur la proposition de loi modifiant la constitution en attendant le retour de la proposition de loi modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Cette dernière a aussi été déclarée hier recevable par le bureau, qui l’a envoyée à Wade. Et, dès son retour, elle va suivre la même procédure que la première.
Rencontre de vérité des députés libéraux à 15 heures
Tout de suite après la rencontre de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale, Doudou Wade a convoqué les députés de la majorité. Ce, pour harmoniser les positions et faire passer le mot d’ordre du Parti démocratique sénégalais (Pds). Jusqu’ici les proches de Macky Sall ont soutenu détenir la majorité à l’Assemblée nationale. Mais cette rencontre va permettre aux libéraux de savoir sur quels députés ils peuvent compter pour la mise à mort de Macky Sall. Car rien n’est encore joué. Pire, Me Wade risque de perdre la majorité parlementaire sur ce coup si jamais, au moment de voter la proposition de loi, la majorité des députés vote contre.
La loi contre Karim introduite en procédure d’urgence
La proposition de loi modifiant l’article 28 de la constitution et visant Karim Wade n’a pas été retournée par la présidence de la République. Mais ses auteurs ne comptent pas rester les bras croisés. Ils ont décidé de chercher la signature de dix députés pour l’introduire en procédure d’urgence. Et déjà des députés se sont portés volontaires pour signer. Et tout porte à croire que cette proposition de loi passera en plénière au même titre que la proposition de loi Sada Ndiaye.
WALFADJRI:
L’école et ses maux
Le 5 août, suivant les accords conclus entre les deux parties, le gouvernement a convoqué les syndicats d'enseignement à des négociations. L'intersyndicale a torpillé ces négociations en refusant de siéger autour de la même table que des syndicats qui, dit-elle, n'étaient pas signataires des accords ayant abouti à ces négociations. Le gouvernement qui veut régler globalement les problèmes des enseignants, a convoqué toutes les sensibilités syndicales. S'il avait trouvé des accords avec l'intersyndicale seulement, d'autres syndicats, au cours de l'année, se diraient qu'ils n'étaient pas liés par ces accords et iraient en mouvement. Il n’y a pas moins de dix-huit syndicats dans le secteur de l’éducation au Sénégal, ce qui ressemble à de l’anarchie et met à nu l’impossibilité des syndicalistes enseignants à s’entendre pour la défense de l’école. Comme si chacun était mu par des intérêts personnels ! Le gouvernement est-il responsable de cette situation ? Donc, si les négociations ont échoué, seule l'intersyndicale en est responsable.
De plus, les difficultés économiques et sociales que nous vivons, devraient amener les enseignants à mettre entre parenthèses leurs revendications jusqu'à nouvel ordre. Alors qu'on parle de difficultés de trésorerie de l’État et de menaces sur les salaires, est-il décent de parler de primes et d'indemnités ? On peut aller en grève pour non-paiement de salaires. On peut aller en grève pour demander une augmentation de salaires. Mais aller en grève tout simplement pour exiger des indemnités et sacrifier les élèves, je ne pense pas que ce soit bien réfléchi. Et puis, de quelles indemnités s'agit-il ? Des indemnités de recherche pour des instituteurs ! L'octroi d'une indemnité de recherche à des enseignants qui ne sont pas du supérieur, n'est pas normal. Pour être chercheur, il faut avoir un doctorat, travailler dans un institut de recherches ou enseigner à l'université. Ce n'est pas parce qu'on prépare un cours qu'on fait de la recherche ! Les enseignants perçoivent une indemnité d'enseignement prévue, entre autres choses, pour la documentation. Cette indemnité, au cours des dernières années, a connu deux hausses.
Par ailleurs, les enseignants ne nous ont pas habitués à faire des revendications qui concernent vraiment... l'école ! Ils parlent de leurs salaires et de leurs indemnités. Que pensent-ils de la situation déplorable des écoles sans matériel didactique, sans laboratoire ? Que pensent-ils des effectifs pléthoriques, des programmes scolaires démentiels et peu pertinents dans l'apprentissage des enfants, de leur façon rétrograde d'évaluer les enfants ? Se posent-ils des questions quand, après les examens du baccalauréat ou du Bfem, il n'y a que 20 % d'admis sur l'ensemble du territoire ? Ont-ils formulé des revendications pour demander que les écoles envahies par les eaux dans la banlieue de Dakar puissent être asséchées avant la rentrée scolaire ? Ont-ils demandé aux autorités de chercher à loger ailleurs les populations victimes des inondations qui habitent dans les écoles, vu l'imminence de la rentrée ?
Le gouvernement doit chercher à mettre hors d'état de nuire ces dirigeants syndicaux qui paralysent le fonctionnement de l'école. Par ailleurs, quand on regarde le paysage syndical enseignant, on ne peut que donner raison à ceux qui pensent que les mouvements de grève sont politiques. Le Sypros, dont la secrétaire générale dirige actuellement l’Intersyndicale, est le syndicat des professeurs du Ps. Tout le monde sait que, dans le bureau de l'Uden, il y a des responsables de la Ld et du Pit dans celui du Sudes. Quand la Ld et le Pit étaient dans le gouvernement, ces syndicats n’appelaient pas à la grève. Tout comme il ne viendrait pas à l’idée des militants de l’Ades (syndicat des enseignants du Pds) d’appeler à une grève présentement. De là à conclure que les grèves des enseignants sont des grèves politiques, il n'y a qu'un pas. Ce sont les élèves, pris en otages, et leurs parents qui payent. C’est triste !
Le gouvernement a beaucoup fait pour l’éducation, ces dernières années. Les élèves de l'élémentaire ont des livres ; les maîtres (aussi bien du primaire que du secondaire) bénéficient d'une formation continue. Des inspecteurs de spécialité ont été recrutés pour le secondaire et, pour le primaire, il y a plus d'inspecteurs pour encadrer les enseignants. Des collèges et des lycées ont été construits dans les villages et quartiers les plus reculés. Des inspecteurs prenant en charge les questions relatives à la vie scolaire ont été recrutés pour aider à la gestion de ces établissements. L'école s'est rapprochée des élèves, dont certains abandonnaient les études faute d'accueil dans les grands centres urbains. Aujourd'hui, ce sont des jeunes Sénégalais qui sont recrutés par centaines chaque année pour y enseigner; ce qui contribue à réduire le chômage et la pauvreté.
Au niveau de l’enseignement supérieur, des centres universitaires régionaux (Cur) et des universités ont vu le jour pour décongestionner l’université de Dakar. Depuis 2000, les salaires des enseignants ont connu des hausses substantielles. On ne peut pas nier cela. Il est possible que 40 % du budget national aient été effectivement mis dans l’éducation.
On peut malheureusement constater que les résultats des examens scolaires ne suivent pas cette tendance. Il faut analyser ces résultats objectivement. D’abord, je pense que ce n’est pas normal, après avoir évalué des élèves, d’avoir moins de 70 % d’admis. C’est que, généralement, on n’évalue pas correctement les élèves et étudiants. Les professeurs ont tout appris relativement à la discipline qu’ils enseignent, mais ils ne savent pas nécessairement comment évaluer. Certains n’ont jamais été formés à l’évaluation, ni dans la formation initiale ni au cours de la formation continue. Il y en a qui ne savent même pas comment confectionner un sujet. Et quand les professeurs des lycées proposent des sujets de baccalauréat, par exemple, ils les envoient à l’Office du baccalauréat. Une commission présidée par un enseignant de l’université et comprenant des enseignants qui ne sont plus tous dans les classes, le plus souvent, choisit les sujets. Les enseignants de l’université ne savent pas forcément comment évaluer un élève de terminale, voire un étudiant ! Pourquoi leur demander de présider une commission de choix de sujets de baccalauréat ? Pourquoi d’ailleurs leur demander de présider un jury du baccalauréat ? Certains enseignants de l’université n’ont rien à faire dans les jurys du baccalauréat.
Par ailleurs, les programmes des classes de terminale sont démentiels. On demande aux élèves de série L de connaître toute la philosophie ! Ils doivent apprendre, en histoire et en géographie, la géographie des Etats-Unis (population, économie, climat de cet immense pays), la Russie, le Japon, la Chine, les dragons, les guerres mondiales, etc. Les professeurs de ces disciplines rencontrent d’énormes difficultés. Ils savent qu’ils ne peuvent pas achever le programme. À la fin de l’année, ils distribuent des polycopies aux élèves sachant que cela ne peut pas tenir lieu de cours. En français, on demande à ces élèves d’apprendre tous les genres littéraires, en un an, et de connaître le surréalisme alors qu’aucun professeur sérieux ne peut commenter un texte surréaliste ! On les encombre de formules mathématiques comme s’ils étaient de vrais scientifiques ! On s’échine à leur faire parler des langues étrangères comme si elles étaient leur langue première ! Dans les séries scientifiques et techniques aussi, on surcharge les élèves de choses dont ils n’ont besoin ni immédiatement ni postérieurement.
Les résultats des examens sont mauvais parce qu’on promeut, dans notre système, une pédagogie de l’échec ! Les autorités de l’éducation, à tous les niveaux, doivent revoir la situation. Si rien n’est fait dans le domaine pédagogique, les résultats seront toujours catastrophiques, même avec 100 % du budget national dans le seul secteur de l’éducation !
Daouda CISSE cisdaouda@gmail.com
Développement de la culture urbaine au Sénégal : La vocation de l’urbanisme
Regardons de près une ville. Ce qui spécifie la ville, c’est qu’elle agglomère des objets et des sujets ordinaires, mais que, ce faisant, elle engendre une dynamique globale plus forte que la somme des dynamiques particulières des éléments qui la composent. L’essence de la ville résiderait dans sa forme et seulement dans sa forme, au sens de Henri Lefebvre : ‘Nous considérons que la forme est à entendre dans son acception sociale la plus large : du tracé des voies à la répartition des classes sociales dans l’espace, de l’organisation des activités de production jusqu’aux conditions d’habitat et d’équipement, des facilités d’accès de tous à toute la ville jusqu’à la manière dont chacun est logé.’
L’imaginaire urbain exalte l’appropriation du temps et de l’espace (H. Lefebvre : La vie quotidienne). L’urbain s’enrichit et participe. Il s’enrichit car, comme l’écrit J. Gans, l’urbain habite une histoire et, plus ou moins consciencieusement cette histoire l’habite : les mouvements, les noms des rues lui donnent des origines, des références, une certaine attitude, le sentiment diffus de faire partie d’une communauté durable, ….
L’urbain participe. ‘Appartenir à une ville, c’est aussi vivre un avenir, avoir le sentiment que l’on participe ou que l’on peut participer à des évènements, à quelque chose qui comptera… Non pas seulement parce que les hommes modifient sans cesse la ville pour la projeter dans le futur (…) mais parce que la ville est durable. Puis, elle recèle une puissance d’agir, que les habitants portant en même temps, en eux avec une correspondance informulée mais certaine entre la configuration de la cité et leurs actions…C’est pourquoi dans la ville, tout mouvement important de foule a quelque chose qui révèle à la fois de la topographie et de la stratégie. La ville est un organisme vivant dont l’économie est le principal moteur’.
L’urbanisme concerne tous les bâtiments et les réseaux, mais aussi, pourrait-on ajouter, les espaces non bâtis. ‘Il incomberait alors à l’urbanisme d’agir sur l’espace de la ville pour en faire un espace unitaire sans distance, sans clivage, sans obstacle, sans fermeture, parfaitement innervé par une multitude de flux de services… La tâche de l’urbanisme serait alors de perfectionner sans cesse la forme urbaine et de la rendre toujours plus performante. Donner forme à l’urbain, lui donner sa forme’…, telle pourrait être la définition la plus simple et la plus pertinente de l’urbanisme. L’urbanisme, lui, a pour objet de penser et d’organiser ces modifications. C’est en tout cas son ambition. Il ne produit pas l’urbain. Cette tâche historique est le fait d’une urbanisation qui est en train de changer le monde. Mais lorsque l’urbanisme fonde des villes (de nouvelles villes ou des villes nouvelles), il se contente de préparer les structures d’accueil d’une urbanisation qu’il tente ainsi de capter, puis de conformer à son projet.
Donner forme à l’urbain reste bien la vocation de l’urbanisme. On peut sans risque d’erreur qualifier de démissionnaire l’urbanisme qui refuse de répondre à sa vocation essentielle, à ce qui fait son essence même : travailler au développement de la ville en ce que la ville est une ville et non la campagne, ni un désert, ni un parc d’attraction, ni un ghetto, ni un taudis, ni tout simplement une ville dans laquelle on ne peut pas aller où on veut, soit parce que beaucoup d’endroits sont inaccessibles physiquement (trop lointains, pas de moyens de transport) soit parce qu’on s’y sentirait étranger, en situation d’exclusion… Cette mission consiste à œuvrer pour l’unification fonctionnelle et sociale de la ville.
En pratique, il est impossible de juger l’urbanisme d’après la qualité des résultats obtenus. Il est difficile de l’isoler pour lui faire rendre compte. L’urbanisme n’est pas une compagnie de transport aérien dont la responsabilité est automatiquement engagée chaque fois que le transporté n’arrive pas en bon état à bon port. La qualité d’un urbanisme de qualité se mesure à son habilité à mettre en œuvre les moyens qu’il excelle professionnellement à manier, qui lui valent sa qualité d’urbanisme, sa place dans la division technique des disciplines et des tâches.
Où se situaient cette excellence et cette spécialité ? Dans sa capacité à dresser et formaliser un projet d’organisation de l’espace (de ville, d’un des centres urbains inclus dans cette ville, d’un quartier, secteur ou ensemble inclus dans ce centre) et à en programmer la mise en œuvre (équipements, travaux, interventions foncières, financement, normalisation de l’occupation du sol, contrôle et suivi) ?
A cette qualité technique, il faut ajouter, puisque nous sommes au début du XXIe siècle et que l’urbanisme est une activité sociale et civique, la nécessaire soumission de l’urbanisme aux principes démocratiques. Il s’agit d’ailleurs d’une sorte d’obligation constitutionnelle dont le rappel devrait être superflu. Siège de conflits, l’urbanisme est aussi le cadre d’une coopération ouverte.
Résumons : ce que l’urbanisme est et doit rester, ce qu’il faut exiger de lui, au minimum, et qu’il ne peut refuser de faire :
- travailler à l’unification fonctionnelle et sociale de la ville ;
- faire montre de sa capacité à élaborer, à formaliser et mettre en œuvre un projet d’organisation de l’espace ;
- respecter les principes démocratiques.
Voilà le centre de l’urbanisme, le lieu compris entre ses pôles… Leur croisement peut s’opérer de multiples manières et donner à l’urbanisme de multiples visages. Nous n’en ferons pas l’inventaire ici. La qualité d’un projet d’urbanisme tient à la qualité du débat qui a présidé à son élaboration. Plus le débat est large (démocratique) et approfondi (parce que bien préparé et bien organisé), plus il est facile de faire un choix ou de passer non compris. Les études préalables, de moins en moins, ne révèlent pas tous les enjeux. Un bon débat est justement le moment qui les fait surgir… et pas toujours là où on les attend.
La complète maîtrise des sols par la puissance publique n’est pas pour demain, il faut bien faire avec ce que l’on a, en passant des alliances avec les uns et en affrontant les autres, aux bons moments. Nouvelle conception stratégique de l’urbanisme, qui n’est pas dans les habitudes des urbanistes. Comment peuvent-ils accepter de pratiquer un urbanisme qui prend la forme d’une stratégie sociale et spatiale, qui pense à trente ans, et se contente de gagner des batailles, pas la guerre ? Faire de l’urbanisme revient à penser alors à projeter, puisque nous sommes dans l’espace, les formes urbaines et à les administrer au corps social, et ce par tous les moyens.
Le développement urbain, lorsqu’il n’est pas maîtrisé par un projet conscient, quel que soit le type de ville, la croissance consiste en un déploiement à partir du point d’origine, selon deux modalités : centrifuge, dans toutes les directions, et axial, le long des cours d’eau, des voies ferrées et des autoroutes qui constituent l’ossature des villes.
Au Sénégal, ‘si on se rend compte qu’au moment de l’indépendance, un Sénégalais sur quatre seulement vivait à Dakar et qu’aujourd’hui, on estime que trois Sénégalais sur quatre vivent à Dakar, l’on peut comprendre la pression qui est exercée sur la terre qui n’est pas cependant une ressource extensible’, pour camper le problématique foncière (Mamadou L. Kane, ex Dat/Muat).
La question du développement de l’urbanisme n’a jamais été placée en priorité dans les politiques. Aujourd’hui, la croissance rapide de l’urbanité oblige à prêter attention à la problématique. L’Etat a une ferme volonté d’offrir un cadre de vie propice au citoyen.
Outre le respect des procédures, outil de surveillance (occupation anarchique et irrégulière des espaces urbains et du contrôle des constructions), la généralisation des instruments de planification et de gestion urbaine, la décentralisation et le renforcement des services techniques, il s’agira de faire preuve d’une vision prospective pour anticiper l’occupation des terrains et l’urbanisation des communautés rurales, en particulier celles qui sont limitrophes des grandes agglomérations : par exemple, la démultiplication et la généralisation des Zac, la prévention des zones aedificandi et des zones réservées aux aménagements collectifs.
Le terme d’urbanisme a un sens plus large et on peut l’appliquer à tous les groupements humains, à toutes les agglomérations, même d’importance moindre. En fait, on parle même aujourd’hui d’urbanisme rural. La tâche n’est pas simple tant ‘le secteur est transversal et multidimensionnel’, mais surtout la mission reste sensible car comportant ‘des aspects politiques et sociaux’.
La complexité de la question d’urbanisme a été soulevée par M. Badiane du projet Habitat de l’Onu. Pour lui, les agents techniques du secteur doivent s’attaquer en plus aux ‘attitudes et aux mentalités’. En d’autres termes, il faut s’attaquer aux ‘comportements, en plus des aspects physiques’. Comment ? En développant la culture urbaine, parce qu’elle reste méconnue. M. Badiane, il n’y a pas de tâche plus noble que de faire un urbanisme adéquat. Dans ce domaine, le problème du Sénégal est que ‘sa capitale est bouffée par des populations qui en font un droit’. C’est cela le défi qui se pose à l’Etat.
Issa SY Docteur en Géographie urbaine Ctr/ Muhhha
SUD QUOTIDIEN:
Boycott de la presse La Cap 21 invite le camp présidentiel à y mettre un terme
par Bacary Domingo MANE | SUD QUOTIDIEN , mercredi 8 octobre 2008
La Conférence des Leaders de la Convergence des Actions autour du président de la République pour le IIIème millénaire (Cap 21) demande au camp présidentiel (le parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés) de mettre fin au boycott de la presse, après avoir salué les « décisions du Comité pour la Défense et la Protection des Journaliste, visant à décrisper l’atmosphère, à dépasser les contentieux et les antagonismes, ayant, jusque-là, prévalu entre le pouvoir et la presse et à œuvrer à un climat d’apaisement, de sérénité, de retour à la normale et de fin des boycotts, qui avaient été déclenchés, de part et d’autre ».
La Cap demande, dans le même communiqué, à la Coalition SOPI de « tenir compte des changements intervenus, pour l’avènement d’un climat de tolérance réciproque, de fraternelle coopération entre la presse et le pouvoir, dans le respect de leur indépendance respective, aux fins de consolider notre démocratie, ainsi que la paix, que nombre de pays nous envient ».
Par conséquent, elle « invite les deux parties à en tirer les conséquences pour l’avenir, de sorte que la presse, au lieu de se ranger dans un camp ou dans un autre, ou de boycotter tel parti ou telle coalition, au risque de sortir de l’impartialité qu’exigent ses fonctions et d’être en porte à faux avec son éthique et sa déontologie, se tienne dans un équilibre parfait entre les différents segments du monde partisan, ne fût-ce que par respect de l’ensemble de son lectorat ».
La Conférence des leaders de la Cap 21 appelle également, le Gouvernement « à faire preuve, en plus de tout ce qu’il a déjà fait, d’une plus grande compréhension et d’une tolérance accrue et à aider, encore plus, sur le plan matériel, institutionnel et logistique, les nombreux et excellents journalistes, que notre pays compte, à assainir leur profession, en toute indépendance d’initiative, de pensée et d’action, en assurant la formation et l’encadrement de tous ceux qui en ont besoin ».
Par ailleurs, la Cap 21 salue et approuve la réaction des autorités sénégalaises, pour sa fermeté et sa détermination, au sujet des mandats d’arrêt internationaux délivrés par le juge Français contre 9 personnalités Sénégalaises. Par conséquent, elle exprime aux 9 personnalités sénégalaises visées, sa solidarité pleine et entière et son soutien ferme et résolu. Toutefois, la Conférence des Leaders « tient à saluer les déclarations de l’Ambassadeur de France, visant à faire la part des choses entre les excellentes relations existant ente le Sénégal et la France et l’action isolée d’un Magistrat ».
Concernant la rentrée des classes, la Cap 21 souhaite qu’elle soit l’occasion, pour l’école sénégalaise, de renouer avec le travail. Elle invite les organisations syndicales et le Gouvernement, à « se conformer aux termes du consensus scellé par le Comité National du Dialogue Social, lors du Séminaire de Saly, félicite Youssoupha WADE, ses collaborateurs, le BIT et l’ensemble des acteurs réunis, d’avoir fait preuve d’esprit de responsabilité, doublé d’une volonté constructive ».
La Conférence des leaders s’est, en outre, félicitée de l’intervention du président de la République, Me Abdoulaye Wade, à la Tribune de l’Assemblée générale des Nations-Unies. De même que du « triomphe absolu des thèses sénégalaises à l’occasion de la réunion des pays africains, parties à la Convention ACP-UE, tenue, récemment, à Accra (Ghana) sur les APE »
Elections locales L’Afp soupçonne une fraude électorale à grande échelle
par Bacary Domingo MANE | SUD QUOTIDIEN , mercredi 8 octobre 2008
L’Alliance des forces de progrès (Afp) de Moustapha Niasse, soutient, dans un communiqué en date du 7 octobre, que « le coup de grâce contre notre démocratie est en train de s’organiser à travers le découpage administratif bassement politicien et la nouvelle mascarade électorale que préparent lePar conséquent, elle « dénonce avec la dernière énergie la parodie de révision des listes électorales. En plus, la confection des cartes nationales d’identité est presque bloquée, alors que depuis la présidentielle de 2007, plus de 1.500.000 électeurs ont été privés de ce document indispensable, dans le cadre de la stratégie de fraude du pouvoir ». Et invite les militants du parti, à quelque niveau qu’ils se situent, à lutter solidairement avec les autres forces démocratiques de notre pays pour « s’opposer à la nouvelle parodie qui se prépare et imposer au régime de Maître Wade des élections sincères, libres et transparentes ».
Par ailleurs, revenant sur les inondations, le parti de Moustapha Niasse a dénoncé l’inertie du gouvernement de Me Wade qui « se réfugie derrière un silence incompréhensible et coupable, après avoir effectué des visites théâtrales sur quelques sites ». Pour cette formation, les populations continuent de « faire les frais d’un plan Jaxaay dénaturé dès sa conception, plan qui était en fait une ruse de plus pour bouleverser le calendrier électoral, en saisissant l’occasion pour entretenir une clientèle insatiable. Aujourd’hui, les problèmes liés à l’assainissement demeurent entiers et les sinistrés continuent de subir l’insalubrité avec la menace du choléra dont le nombre de victimes croît dangereusement, notamment à Kaolack ». Et d’ajouter : « Au lieu de s’amender pour améliorer la transparence dans la gestion des ressources publiques, le gouvernement de Me Wade s’emploie à contourner les contraintes du code des marchés publics ».
Le Bureau politique de l’Afp exprime, en outre, sa vive préoccupation face au grand déficit que connaît aujourd’hui le Sénégal, en matière d’infrastructures, notamment ferroviaires et routières. « La liaison Dakar-Bamako est aujourd’hui inexistante. Il s’y ajoute les conséquences de la suppression des accès par voie ferrée à Saint-Louis et toutes les villes qui étaient desservies par cette ligne. Le Sénégal n’a pas le droit de renoncer à développer ses infrastructures ferroviaires. L’état des routes également, dans l’ensemble des départements du pays, a atteint un niveau de délabrement qui nuit à la santé des populations qui se déplacent, détruit les mécaniques des véhicules et décourage tout effort d’échanges commerciaux entre les contrées du pays », renseigne le communiqué.
Toute cette morosité, font remarquer les camarades de Moustapha Niasse est « accompagnée d’un réflexe totalitaire qui ne sauve même plus les apparences. Cinq ans après la tentative d’assassinat du leader du Jëf Jël, M. Talla Sylla, les criminels, les commanditaires comme les exécutants, courent toujours, alors qu’ils ont été clairement identifiés ». Sans parler des « persécutions contre la presse continuent de plus belle, notamment à travers l’incarcération du directeur de publication de 24 heures chrono, M. El Malick Seck, à qui il est reproché de faire son travail de journaliste ».