Li mooy Senegaal
Ni Bécaye ni Kara
Écrit par MAMOUDOU I. KANE, DIRECTEUR DE LA RFM
Lundi, 08 Février 2010 18:15
Léopold Sédar Senghor, s’exclamait, au milieu de ses discours : « C’est ça le Sénégal (Li mooy Senegaal) ! ». Il s’exprimait ainsi pour magnifier ce qui était pour lui une religion et le ciment d’une Nation balbutiante : « le commun vouloir de vie commune ». La République quinquagénaire aujourd’hui n’a pas enfanté que des citoyens qui ont assimilé la leçon. Parmi les derniers de la classe : Bécaye Diop, ci-devant ministre de l’Intérieur, censé être le garant de l’intégrité du territoire et celui du traitement équitable des différents cultes pratiqués au Sénégal. Bécaye Diop pyromane ? Fauteur de troubles ? Quel paradoxe de la part du « premier policier sénégalais » !
Monsieur le ministre, dans une de vos dernières saillies, parlant des émeutes scolaires de Sédhiou, vous déclarez sans sourciller : « si c'était ailleurs, j'aurais ordonné aux forces de l'ordre d'ouvrir le feu sur les élèves ». Demain si un seul policier ouvre le feu « ailleurs » sur des élèves ou sur tout autre citoyen, sachez que vous en serez tenu pour responsable. On se souvient encore de votre malheureuse sortie devant une Assemblée nationale bouche bée sur l’affaire de l’agression policière contre les journalistes Boubacar Kambel et Karamoko Thioune. Et ce qui devait arriver arriva. Alors que vous étiez ministre des Forces armées, un gendarme tirait sur un mareyeur. Pour tout lot de consolation à la famille éplorée, des larmes de crocodile versées par vous, donneur «d’ordre d’ouvrir le feu ailleurs » ! Non. Vos propos tenus à Sédhiou sont d’une gravité sans limite. Et même ! A supposer qu’il ne s’est agi que d’une maladresse, que vos propos aient été mal interprétés (c’est la mode, mon œil !) ou que vous vous seriez prononcé en tant que simple citoyen (monsieur Diop, rendez-vous compte que vous êtes un ministre d’Etat !), cela ne vous dédouane nullement pas.
Demain, un seul fils du Baol, du Fouta, du Cayor, du Ndiambour ou de quelque autre région de notre pays, tomberait sous vos balles sélectives et régionalistes, nous n’inventons rien puisque c’est vous-même qui le dites, qui ne serait pas fondé à croire qu’elles viennent de vos ordres sélectifs ? Et bonjour une guerre… de région ! Voyez bien, monsieur le ministre où est-ce que vous pourriez mener le pays. Comme si l’idiote et interminable guerre en Casamance ne suffisait pas à notre malheur… Multirécidiviste infatigable, vous nous servez encore un discours confrérique (ment) et confessionnelle (ment) dangereux à Touba. « Touba, affaire bi fi la». Touba ne veut sûrement pas de ce langage discriminatoire et au ras des pâquerettes. Ceux qui ont réagi en vous déclarant persona non grata à Tivaouane et dans tout « ailleurs » religieux (il faut s’attendre à ce que d’autres emboîtent le pas au Réseau des jeunes cadres tidianes) n’ont certainement pas tort.
La question n'est même pas de savoir s'il faut ou pas que vous démissionniez du gouvernement, mais que faites-vous encore au gouvernement ? Cette question, nous la posons surtout…au Chef de l’Etat.
A Touba, tout ne va pas pour tous ceux qui s’en réclament. Les dernières déclarations de Serigne Modou Kara ne sont pas non plus en phase avec la belle symphonie religieuse et confrérique qui a marqué la 125ème édition du Grand Magal. «Désormais, tout Président qui ne se plie pas à la volonté de Touba, ne gouvernera pas le pays comme il le souhaite. Nous ne laisserons plus le pouvoir aux mains de n’importe qui.»
Ces menaces à peine voilées, servies devant la presse par le président du Mouvement pour l’Unicité de Dieu, sont la fausse note de la mélodie qui est loin, de ce point de vue spécifique, d’être divine. En plus du statut spécial demandé pour Touba, Serigne Modou Kara menace : « Je veux que le président Abdoulaye Wade donne un statut spécial à Touba avant qu’il ne quitte le pouvoir. Même s’il ne le fait pas, tôt ou tard, Touba aura son autonomie». Et pourquoi pas son indépendance, devrait- on ajouter. Du « statut spécial » de la Casamance le politologue Babacar Justin Ndiaye avait « osé » en parler devant le président Wade, mal lui en a pris. Justin n’est pas Kara. Ou on se trompe ? En attendant la réponse, osons espérer que les héritiers et les fidèles de Cheikh Amadou Bamba ne voient pas Touba, hors d’un Sénégal un et indivisible. Nous entendons déjà crier : « haro sur le baudet ! » ou « tuez-le, il a blasphémé ! » Acceptons la posture couchée sur l’autel du sacrifice si nous devons mériter le sort de victime expiatoire !
Notre République n’a que trop souffert des écarts de langage et de comportements de certains de ses dirigeants. Malheureusement, quelqu’un comme Bécaye Diop n’est que le dernier qui a parlé. L’espèce prolifère depuis quelques années. Ce « peuple » constitué d’hommes et de femmes en totale ignorance de l’hygiène républicaine, étend comme une pieuvre ses tentacules au cœur de la République. Les monstres se révèlent à nous tous les jours. Il est temps de les extirper et d’arrêter leurs dérapages. C’est une question de vie ou de mort pour cette nation.
Invention de la violence au Sénégal : ‘Archéologie’ d’un phénomène social menaçant la démocratie sénégalaise
‘Pas de liberté pour les ennemis de la liberté’ (Louis Antoine Léon de Saint-Just) La célèbre citation de Louis Antoine Léon de Saint-Just, homme politique français natif de Decize (département de la Nièvre), fut prononcée pour annoncer la répression sanglante des mouvements contre-révolutionnaires et royalistes en France. Pour autant, il faut préciser que cet appel ne signifie pas que les adversaires de la liberté ne sont pas libres ou ne veulent pas l’être. Au contraire, il s’agit ici des hommes qui défendent des conceptions hostiles aux libertés individuelles et rêvent de les appliquer, qui contestent la liberté des autres. En d’autres termes, ce sont essentiellement les diverses forces antidémocratiques. Mais notre propos est ici celui, inversé de Saint-Just : ‘Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.’ Ce qui est justement le problème de cette citation, c’est-à-dire qu’on ne peut défendre la liberté en la refusant à certains.
Curieusement, ce fameux cri de Saint-Just revient en pleine actualité sénégalaise. Il s’agit, précisément, de la succession de cas de violence portant atteinte à la liberté d’expression et à l’intégrité de personnes physiques et morales au Sénégal, et dont la plus récente constitue l’incendie de la tribune officielle du meeting du Parti socialiste à Thiès. Pourquoi parler d’invention, d’’archéologie’ ou de fait social ? Parce que les sciences sociales sont iconoclastes, l’usage de certains termes ou expressions doit être précisé pour ne pas prêter à confusion. En d’autres termes, le choix de définitions des concepts centraux est très important dans tout domaine d’étude scientifique.
Du point de vue sociologique, la violence peut être classée dans la catégorie des cas de déviance, autrement dit des faits qui se situent en marge des normes de la société. A ce titre, combien d'entre nous placeraient les toxicomanes, alcooliques ou agresseurs en bonne position des listes de déviants dans la société ? Encore faut-il préciser que la déviance sociale varie sensiblement selon les différents segments de la société, mais évolue dans le temps. Sous ce rapport, l’expression populaire ‘Sénégal deukou diam la’ a bien ici son sens. Sous ce rapport, le terme ‘phénomène social’ ne s'applique pas à une personne mais à un mouvement, une idée, un fait... qui prend des proportions telles qu'il sort de son environnement initial où il était peut-être méconnu ou marginal. En quoi la gravité de l’incendie du meeting du Ps à Thiès réunit-il les caractéristiques d’un attentat qui est, selon le Larousse, une attaque criminelle ou illégale contre les personnes, les droits, les biens ? S’agit-il d’une tentative de pogrom qui est, selon toujours le Larousse, une agression meurtrière d’une communauté ethnique ou religieuse comme ce fut le cas de l’holocauste ou du génocide du peuple juif ou rwandais ? Car il s’agit bien d’un fait d’énergumènes visant à décimer ou à exterminer une communauté politique.
Dans cette perspective, l’incendie de la tribune qui abritait les membres du Bureau politique du Ps pourrait s’inscrire dans la logique des actes criminels. Le mode opératoire par lequel il s’est déroulé, est singulier. Ce qui justifie l’usage du mot ‘invention’ qui signifie sociologiquement une manière originale de production d’un fait social ou politique. Si la violence est généralement pensée sous le seul prisme de l’atteinte à l’intégrité physique d’une personne, elle sera ici envisagée sous l’angle de sa manifestation et des facteurs qui sous-tendent son mode opératoire. A ce titre, l’usage du mot ‘archéologie’ aide à mieux comprendre ce fait déviant. Comment des ennemis circulants identifiables (Eci) arrivent-ils donc à menacer sporadiquement la cohésion nationale dans une démocratie pluraliste alors que l’Etat est le seul détenteur du monopole de la violence légitime ? Une telle interrogation amène à analyser l’élasticité de la notion de violence à travers son invention actuelle au Sénégal (1), et à indiquer ensuite des pistes de réflexion (2).
De l’élasticité de la notion de violence à son invention actuelle dans le champ politique
Il ne s’agit pas ici de réduire l’incendie de la tribune officielle du meeting du Ps à Thiès à une violence symbolique qui viserait à monter les citoyens contre les politiques. Même si le phénomène de pauvreté est un facteur explicatif de la violence, celle-ci serait mieux comprise si elle est étudiée sous l’angle de son invention. Il s’agit ici d’expliquer la récurrence de la violence au Sénégal à travers ses nouveaux modes opératoires. Pour autant, il est important d’apporter quelques précisions sur la violence selon certains auteurs afin de cerner cette notion d’élasticité du phénomène. Si la violence politique est relative à l'exploitation, de la part d'un Etat ou d'un mouvement politique, de formes de violences envers des populations, elle n'a pour objet que des aspects d'ordre politique (revendications territoriales, indépendance), et a pour effet d'imposer le point de vue de l’auteur de cette violence, ou, sinon, de dissuader l'expression d'autres points de vue.
Mais la violence peut s’inscrire dans la dynamique de la domination dans la société. Cette domination se manifeste sous la forme d’un pouvoir de coercition dans les sociétés contemporaines. Dans sa conception cynique du pouvoir, Nicolas Machiavel considère, dans ‘Le Prince’, l’usage de la force comme le fondement du pouvoir politique. Ce qui n’est le cas pour Pierre Clastres dans son étude des sociétés primitives amérindiennnes (Tupi-Guarani et Gayaki) étant des sociétés égalitaires comme beaucoup de nos sociétés traditionnelles. Il s’agit de sociétés fondées sur le lignage qui refusent l’Etat, car se plaisant dans leur organisation sociale et politique. Dans ‘La société contre l’Etat’, Clastres montre que le chef use de son pouvoir politique, non pas par la force, mais par son charisme, son don oratoire, sa capacité de persuasion, c’est-à-dire sa fonction de régulateur social. Cette légitimité charismatique qui est une source du pouvoir politique fait partie des trois idéaltypes de Max Weber sur la domination : la domination traditionnelle puisant son fondement dans la tradition (coutume), la domination légale-rationnelle fondée sur la règle et la domination charismatique reposant sur des qualités exceptionnelles. En cela, Weber définit l’Etat comme ‘un groupe de domination politique dont la direction administrative revendique avec succès le monopole de la violence physique légitimes’.
Si la violence au sens de domination apparaît ici sous différentes formes, cette pluralité se perçoit également au niveau du langage : il s’agit de la violence verbale. Dans ce cadre, les recherches de Noam Chomsky ont beaucoup apporté à ce que l'on appelle la ‘révolution cognitive‘. Chomsky a entrepris une déconstruction (remise en question) de l'approche comportementale de l'étude de l'esprit et du langage qui dominait dans les années 1950. Pour ce faire, il s’emploie à une critique du Verbal Behavior (‘Comportement verbal’) de Skinner en 1959. Ses travaux fondés sur une approche naturaliste de l’étude du langage ont constitué un grand apport à la philosophie du langage et de l’esprit. Ils ont aussi traduit ce qu’on appelle ‘la hiérarchie de Chomsky’ qui est un moyen de classification des langages formels en fonction de leur pouvoir de génération. En cela, la parole du ‘Kilifa’ ou ‘dirigeant’ dans nos sociétés a toujours eu un pouvoir prophétique, c’est-à-dire respectée en raison de la représentation que les populations avaient de ce ‘Kilifa’. Mais en envisageant la violence sous l’angle de la portée du langage, on perçoit ce qu’on appelle la violence verbale.
Sous ce rapport, on constate bien l’élasticité de la notion de violence qui n’est pas toujours physique. Partant, l’on peut se demander en quoi des énergumènes jouant des faiblesses répressives de la démocratie pour injecter leur venin, représentent-ils de véritables ennemis de la liberté et du bien public et, par conséquent, des menaces contre la cohésion nationale. Répondre à cette interrogation suppose de relever de l’observation de la société sénégalaise, la pluralité des formes de la violence. En effet, l’élasticité du phénomène de violence met en lumière son invention. Cela signifie que celle-ci peut être envisagée sous plusieurs angles parmi lesquels les côtés discursif, financier, social et politique. Mais notre propos privilégiera les angles financier, environnemental et politique.
Sur le plan financier, la gestion des audits par le pouvoir politique issu de l’alternance démocratique du 19 mars 2000 mérite une réflexion. Qu’est-ce qui explique l’impunité de ces audits qui ont pourtant occupé une bonne place dans le discours politique de campagne électorale du Front pour l’alternance (Fal) ? Pour répondre à cette question, il est important de convoquer le contexte politique de 2000. Malgré sa victoire au second tour, tout laisse à penser que le nouveau parti au pouvoir (Pds) n’était pas rassuré par la représentativité de son capital militant. Pour reconfigurer son assise politique locale et nationale, il a fallu débaucher des responsables d’autres partis, et plus particulièrement de grands responsables du Ps. Dans ce cadre, des responsables socialistes mouillés par les audits ont choisi de rompre avec leur formation politique d’origine (Ps) pour échapper à d’éventuelles sanctions, même s’ils bénéficiaient en tant que citoyens de la présomption d’innocence.
Ce choix de la transhumance volontaire ou forcée met en relief la course aux ressources d’allégeance de ces transhumants et l’état de l’éthique de conviction dans l’espace politique sénégalais. Mais la position du Pds en 2000 met aussi en lumière le choix de l’électorat des épinglés par les audits à la place de leur sanction. Cette instrumentalisation des audits à des fins politiques ne constitue-t-elle pas une forme de violence économique dans la mesure où il s’agit de pertes et profits pour l’économie nationale ? En effet, les usages politiques des audits, autrement dit leur manipulation à des fins politiques n’apparaît-elle pas comme une invention de la violence faite aux Sénégalais qui sont confrontés à d’autres problèmes de pauvreté, de chômage et de sécurité ? Aujourd’hui, les résultats des audits commandités par l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), révèlent des faits insolites du point de vue du comportement à l’égard du bien public, notamment les marchés passés en 2008 par le ministère de la Famille, de la Solidarité nationale, de l’Entreprenariat féminin et de la Micro finance. On relève l’achat d’une clé Usb de 1 Go acheté à 97 000 F Cfa, d’un tapis de prière à 15 800 francs Cfa, d’un couteau à 42 000 F Cfa, d’une cuisinière à 2,115 millions de francs Cfa et d’une cuillère grand modèle au prix de 37 000 F Cfa. Encore faut-il ajouter les révélations de M. Abdou Latif Coulibaly dans son ouvrage sur l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence Islamique (Anoci) relatives à l’achat d’un luminaire au prix de 10 millions de francs Cfa pour le bureau du président de cette structure. Tous ces faits permettent ainsi de localiser la violence dans un lieu, autre que celui dans lequel on a l’habitude de le situer, c’est-à-dire la violence physique. (A suivre)
Abdou Rahmane THIAM Docteur en Science politique Montpellier - France
Les conseillers en planification, les parents pauvres de l’administration
S’il existe réellement un corps qui est lésé dans la fonction publique, c’est bien celui des conseillers en planification. En effet, comment peut-on comprendre qu’une catégorie aussi prestigieuse de cadres qui a été ressuscitée pour des objectifs bien précis soit toujours laissée en rade. Les faits qui sont décrits à travers ce texte, mettent en évidence la précarité dans laquelle les conseillers en planification sont plongés depuis la création de ce corps. La persistance de cette injustice a atteint son paroxysme avec la revalorisation des traitements des fonctionnaires. Autant, il faut saluer cette volonté des autorités d’œuvrer pour l’épanouissement d’une certaine catégorie de fonctionnaires à l’image des magistrats, des sortants de l’Ena, des enseignants, des inspecteurs de l’enseignement et j’en passe, autant, il faut dénoncer avec la ferme énergie, la discrimination dont ont été victimes les conseillers en planification au moment de la revalorisation des salaires des agents de l’Etat.
Jugez-en par vous-mêmes, le secrétaire d’administration, pour ne pas le nommer, appartenant à la hiérarchie B, perçoit une indemnité de 140 000 F Cfa, deux fois supérieure à celle du conseiller en planification, cadre de la hiérarchie A1. En sus d’autres critères qui restent discutables, la différenciation dans le traitement des fonctionnaires d’un même pays ne trouve son sens que dans le strict respect de la hiérarchisation des corps de la fonction publique. Sinon, certains fonctionnaires demanderaient à être rétrogradés pour être mieux rémunérés ; ce qui constitue une grosse aberration. Une telle possibilité n’est malheureusement pas offerte.
Pour rappel, le président de la République a jugé utile d’adapter le décret n° 78-330 du 19 avril 1978 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la planification au contexte actuel en abrogeant certaines de ses dispositions à travers le décret n° 2003-183 du 15 avril 2003 qui redéfinit les conditions d’accès aux quatre corps qui composent le cadre des fonctionnaires de la planification. C’est ainsi que le Diplôme d’études supérieures bancaires et financières du Cofeb de la Banque centrale, du Master de l’Idep et du Diplôme supérieur de gestion des entreprises du Cesag ont été reconnus pour pouvoir accéder au corps des conseillers en planification. Nombreux ont été les fonctionnaires titulaires desdits diplômes à intégrer le corps, mais grande a été leur désillusion lorsqu’ils ont vu leur salaire baisser de façon drastique.
La plupart d’entre eux étaient des enseignants constitués pour l’essentiel de professeur de mathématiques avant leur intégration qui ont réussi au concours du Cofeb de la Banque centrale. Ces fonctionnaires, après avoir fréquenté ces prestigieuses écoles notamment le Cofeb de la Bceao, apparaissent aux yeux de la société comme des nantis, loin s’en faut ; il n’en est absolument rien au moment où la conjoncture va de mal en pis. Certains mêmes ont vu leur salaire baisser de 100 000 F Cfa.
C’est dans ce contexte que les conseillers en planification se sont constitués en amicale et non en syndicat pour attirer l’attention des autorités sur cette situation de grande précarité. Des démarches ont été entreprises dans ce sens jusqu’à ce que la satisfaction de leur requête soit suspendue à la réalisation d’un audit sur le régime indemnitaire de la fonction publique avant décembre 2009 au niveau de la Direction de la solde et des pensions viagères. Ces vaillants fonctionnaires travaillant discrètement dans de hautes sphères de l’administration pourraient naturellement être amenés à se retrouver dans leur starting-block à défaut de mener des actions syndicales. Nous sommes une soixantaine, facile à satisfaire. L’Etat doit agir en notre faveur comme il l’a fait avec les informaticiens et les statisticiens avant qu’il ne soit trop tard.
Amadou Tidiane BOUSSO Conseiller en planification