… de septembre
(A la mémoire des victimes et des rescapés du Joola)
Quand la solitude enfonce ses aiguillons dans ma chair,
Et quand les yeux clos, je m’assoupis sur une vision
De larmes, d’averses et de souffrances mêlées ;
Alors des effluves de souvenirs emplissent mon esprit,
Et les tourments des moments noirs de ma vie.
Le tourbillon d’épouvante qui s’étire en un long tunnel
Noir fascine ; et au creux de ce silence malsain
Où les idées sombres se mêlent aux bribes d’éclaircies
Je me noie dans le noir et l’étendue de mon chagrin
Se déroule comme dans un film d’horreur en noir et blanc.
Une colère noire me soulève le cœur déjà fatigué,
Rongé par les tornades et leurs batteries funèbres ;
Inexorablement ma mémoire qui, péniblement, chemine
Vers quelques lumières entrevues, glisse à chaque fois
Sur un point noir qui ne finit point d’agresser mon regard.
L’océan, ses éléments noirs déchaînés, vomit à mes pieds
Des trombes d’angoisse, dans un hurlement sinistre,
Et sous les ténèbres imprégnées d’émanations salées
Je tombe à genoux implorant le ciel de m’épargner
Cette énorme gueule noire qui, intensément, me fixe.
Dans ce labyrinthe obscur qui m’avale, accentuant
La douleur intense qui me comprime les tripes,
O ! Cruel destin qui navigue sur mes vagues de chagrin,
Je découvre la triste vision d’un continent noir
Qui peine à trouver sa voie dans une galaxie blanche.
C’est à cet instant de mes pérégrinations incontrôlées
Entre splendeurs et laideurs des instants vécus
Que jaillit et m’éclabousse toujours l’éclat de l’étincelle
Qui transpose le monde qui passe ainsi du noir au blanc
Et je m’apaise avec la certitude que l’univers n’est que dualisme.
Ibrahima NDAW Ancien Conseiller en organisation Mobile : 77419 71 16 E-mail : malima_sn@yahoo.fr