Le Wade man Show : Wade, Walaat ; Waxeet !
Le Sénégal est-il le pays du mensonge institutionnel?
Est-ce parce qu’ils sont des avocats, que nos gouvernants pensent pouvoir nous faire prendre des vessies pour des lanternes?
Le président de la République, le Premier ministre et les ministres de souveraineté tels ceux des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Justice sont ou ont été des avocats.
Les avocats, selon la teneur du dossier et selon le côté où ils se trouvent, ont la manie de défendre l’indéfendable. (Que ceux et celles d’entre eux qui ont de la noblesse et le respect d’eux-mêmes et des institutions m’excusent).
Est-ce une déformation professionnelle?
Maître Abdoulaye Wade s’est encore livré à son jeu favori, la diversion, en faisant miroiter aux yeux de l’opinion publique internationale un discours en français aux antipodes de celui adressé, en wolof, au peuple sénégalais.
Ceux qui ont écouté son discours en français et celui en wolof se sont sûrement demandé s’ils ne sont pas en présence d’un personnage à double personnalité.
Peut-être que «da ngaa naax».
«Maa waxoon, waxeet» ou J’avais dit… Je me dédis…
Ne vous offusquez point, le Sénégal est gouverné par un gang de menteurs.
Dans la société africaine, les Aînés ont, de tout temps, symbolisé l’Exemple, la Sagesse et la Vertu.
Oser tenir un tel discours dénote simplement de la roublardise.
Vous donnez le mauvais exemple en montrant «votre voie» à la jeunesse sénégalaise et africaine.
Vous avez essayé, par des menaces et des contre-vérités, de semer le doute dans l’esprit des Sénégalais et du monde, en accusant les manifestants des 23 et 27 juin d’être manipulés par l’opposition et la société civile.
Le peuple s’est spontanément soulevé parce qu’il ne veut plus de vous.
Savez-vous que les menaces ne fonctionnent plus de nos jours?
La communauté internationale a les yeux rivés sur le Sénégal. Aucun dictateur, quel qu’il soit, ne pourra plus massacrer son peuple sans avoir à en répondre devant la Justice. Pour la postérité, monsieur le Président, vous appartiendrez sans aucun doute, au groupe des «ndaare»; vous êtes le président qui a le plus fait souffrir son peuple.
Arrêtez votre «forcing», ne trucidez pas ce qu’il nous reste de démocratie.
Vivant les instants les plus malheureux de l’histoire de leur démocratie, les Sénégalais ont envie de vomir tellement ils sont écœurés par tant d’impertinence.
Que vous êtes dégoûtant, monsieur le Président!
Vos paroles ont été vraiment blessantes et choquantes. Vous avez déçu.
Vous qui représentiez pour toute la jeunesse africaine un modèle de persévérance, de courage et d’abnégation, comment avez-vous pu descendre aussi bas?
Certes vous vous trouvez intelligent, mais les Sénégalais savent distinguer la bonne graine de l’ivraie.
Le Sénégal n’est ni le Gabon ni le Togo.
Bush père ne s’est pas fait remplacer par son fils.
Celui-ci a eu à descendre lui-même dans l’arène politique et à demander leur vote à ses concitoyens.
Vous avez raison, la dévolution monarchique du pouvoir au Sénégal a des relents nauséabonds.
Épargnez-nous ces sorties qui sentent mauvais.
Jamais les Sénégalais n’accepteront votre fils comme président de la République.
D’ores et déjà, soyez avisé qu’il ne sera jamais rien d’autre que votre fils, un perdant notoire et un minable. Il a déjà démontré ses limites lors des élections municipales de 2009.
Ainsi, votre piètre discours en wolof dans lequel vous niez avoir dit que vous aviez verrouillé la constitution, pour qu’après vous, aucun autre président ne puisse faire plus que deux mandats, a été tout simplement pathétique.
Entre nous, vous savez bien que ces soulèvements des 23 et 27 juin, vous ont sans doute empêché de manger et de dormir. Vous avez été «groggy» pendant vingt et un jours.
Sinon, comment expliquez-vous votre mutisme et votre assignation à résidence depuis cette belle journée du 23 juin?
Ressaisissez-vous et rendez le pouvoir au peuple qui vous l’a si gracieusement donné.
Une troisième candidature sera de trop, monsieur le Président.
Par la même occasion, j’exhorte l’Armée et la Police à faire preuve d’objectivité afin de jouer leur rôle premier qui est de protéger le peuple et non de le mâter.
Rangez-vous du bon côté, mesdames et messieurs, pour la Postérité! Vive le Sénégal!
Fabienne Fatou Diop
Fabydiop1@hotmail.com
Sunuker.com
*n’importe où se trouve un sénégalais, il se crée toujours son propre Sénégal.
17 décembre 1962 : le jour où le Sénégal emprunta des sentiers obscurs (Suite)
Puis arriva le temps de la succession de Senghor épuisé par une longue carrière politique par Abdou Diouf impétrant du ‘multipartisme foccartien’ et successeur au pied levé de son mentor grâce à l’article 35, ceci au détriment d’autres candidats tout aussi capables de conduire les destinées de notre pays. Le cours naturel des choses avait été dévié tel un arbre sain en pleine croissance que l’on aurait choisi d’abattre. Le jeu démocratique fut contourné encore une fois. Mais ceux qui nous aimaient plus que nous nous aimions avaient préféré mettre aux manettes, Abdou Diouf, beaucoup plus malléable et qui se révélera beaucoup plus habile lorsqu’il a fallu survivre au sommet de l’Etat. Dès lors, la fabrique des serviles pouvait commencer, même la poésie avait disparu de notre quotidien. C’était le temps des croupiers de l’assistanat, l’argent toujours l’argent. Une décennie plus tard, François Mitterrand emboucha sa trompette au service de la démocratie. Cela permit aux Mobutu et autres rois nègres de se pavaner pendant que leurs peuples étaient de manière subtilement françafricaine conduits à l’abattoir. Mais à quoi sert le peuple ? Il faut l’inviter à voter après l’avoir affamé puis le tenir en respect avec des moyens policés et policiers. Nous y avons eu droit ici au Sénégal même si la démocratie que nous chantions était plus attrayante que celle de nos voisins.
Malgré tout, de grands hommes parmi nos compatriotes étaient formés et officiaient au sein des instances internationales. Nos diplomates, nos professeurs, nos médecins, nos artistes étaient reconnus partout pour leurs compétences et comme étant les produits d’une nation en parfaite harmonie avec son histoire. Mais voilà, nous avions et continuons d’avoir de sérieux problèmes avec notre histoire commune, c’est ce qui explique peut-être que le professeur Cheikh Anta Diop ait été combattu par les siens et par l’Occident. Ils lui ont préféré les historiens (lettrés ou non) fossoyeurs de la République qui ont montré tout leur talent de transhumants politiques lorsque le Dioufisme souffreteux dégénéra en Wadisme à l’issue d’un scrutin libre et transparent. Ce fut un tremblement de terre dont les secousses telluriques étaient différées dans le temps. Même le Président Dia y crut un moment, lui qui avait œuvré pour le rapprochement du célèbre ‘opposant’ avec une partie de l’opposition sénégalaise jadis radicale mais gagnée par la realpolitik. Un radicalisme de gauche déposa les armes puis changea son fusil d’épaule en ‘gauche ultralibérale’ lorsque le festin libéral commença. Cette gauche emmaillotée ne devait sa légitimité que par rapport à sa capacité à refuser les appels du pied du dioufisme en voie de dislocation. Cette gauche de la gauche assena des coups décisifs à la conscience des citoyens prisonniers de la vraie fausse histoire.
C’était le début du cauchemar. Les institutions de la République si chères aux présidents Senghor et Diouf étaient devenues des paravents au service d’une concupiscence jamais égalée. Il fallait digérer définitivement le socialisme dioufien rejeté par les urnes. Puis la génuflexion intéressée finit par donner le coup de grâce au compromis sociopolitique avec les marabouts qui avait si bien réussi au modèle sénégalais. Sa majesté couronnée courut les rues, gava le peuple pétrifié par son image lisse de grand-père fondateur à tous les coins de rue. Il parcourut le monde, distribua de l’argent à ses partisans, qui sortis de leurs ghettos, prirent la mesure de l’enjeu et portèrent cravate. Une nouvelle aristocratie sénégalaise bariolée et vindicative était née. A chacun son ascension comme l’explique Henriette Niang-Kandé dans un éditorial : ‘C’est ainsi, pour certains, l’ascension doit se voir. Coûte que coûte. La transhumance géographique est le premier acte qu’ils posent. Ils découvrent alors la ville, jusque-là, pour eux, un espace délimité, contrôlé, sécurisé, infranchissable. Si l’on ne perçoit pas automatiquement tout à fait dans les langes de leur nouveau statut, ce qu’ils seront au juste, on voit déjà ce qu’ils ne sont pas. Nulle humilité dans ces personnages, d’un cynisme effrayant et d’une rare hypocrisie. Pour eux, rien de plus important que leur place parce qu’il faut bien assurer la ‘rentabilité’ d’un investissement (le compagnonnage) aux fins de pouvoir s’en donner à cœur joie avec la République, ses fastes, ses ors et ses deniers. Boulimiques, fanfarons et démagogues, n’ayant aucun sens de l’Etat, incapables de se réserver pour les batailles décisives, comme la lutte contre la pauvreté par exemple.’
Les avalanches de paroles creuses proférées révélèrent leur empressement et leur goût pour les biens terrestres par-delà leur inculture somme toute attendue car ce sont eux les véritables héritiers du tournant de 1962. Si tout ce beau monde, c’est-à-dire, les senghoristes affamés (car le senghorisme était plus prestigieux que thésauriseur) et les dioufistes révisionnistes se sont retrouvés dans le camp du pouvoir c’est parce qu’ils appartenaient tous, à quelques exceptions près, au même conglomérat, celui qui était contre Mamadou Dia et ses courageux partisans. Le recyclage réussi des orphelins du socialisme senghorien puis dioufiste en atteste. Elle est là l’origine de nos problèmes car nous n’avons pas d’histoire et l’on nous raconte des histoires sur mesure, au fur et à mesure que le projet destructeur se révèle au grand jour. Et nous pouvons dire quarante six ans plus tard que c’est Mamadou Dia, ‘embarqué dans la galère de son temps’, qui avait raison et que c’est à lui que revient la victoire sur le temps, le temps des assassins. La restauration de la République passera forcément par la prise en compte d’une culture d’éthique politique et sociale au service du développement inspiré du diaisme.
(FIN) Almamy Mamadou WANE
Pour une sortie paisible et honorable (Suite)
A ce lot de misère vient s’ajouter la privation des ressources fondamentales comme l’eau et l’électricité dont les factures sont toujours revues à la hausse par la Senelec et la Sde sans explications ni justifications au moment où les privations et coupures intempestives ne cessent de suffoquer les populations.
Monsieur le président de la République, pourtant, malgré le travail d’alerte et de sensibilisation de l’opposition, retenez que c’est la jeunesse sénégalaise, dans un élan patriotique, qui s’est mobilisée comme un seul homme pour dire non à ce projet considéré comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Déjà, beaucoup parmi les tenants du pouvoir avaient du mal à croire que le peuple sénégalais pouvait riposter de manière aussi déterminée et énergique face à cet acte de trop. Voilà pourquoi, d’ailleurs, le régime n’a plus le droit d’avoir une lecture superficielle de ces événements car ce signal fort que la jeunesse vient d’envoyer exige des réponses pertinentes de manière concertée avec les véritables acteurs de la vie démocratique nationale et non par des audiences dont on ne peut douter de la sincérité de vos engagements mais de leur suite favorable du fait de la nature de votre entourage.
En tant que votre grand admirateur, Monsieur le président, pour vos hauts faits d’arme dans l’histoire politique du Sénégal, ayant consenti évidemment beaucoup d’efforts et de sacrifices au prix de votre vie pour les intérêts supérieurs de la patrie, je ne vous souhaite pas une porte de sortie du pouvoir étroite ou déshonorable.
Monsieur le président de la République, nous comprenons aisément que vous ayez du mal à comprendre que, malgré tous ces efforts pour le renforcement de la démocratie, l’affirmation des libertés individuelles et collectives mais aussi les nombreux chantiers sortis de terre en si peu de temps, qu’une bonne partie de votre peuple vous demande de quitter le pouvoir avant terme. Ce n’est pas normal, car vous avez un mandat légal à terminer ! Ce n’est pas méchant non plus, car la plupart d’entre eux sont atteints par le paroxysme de la frustration qui vous a naturellement échappé du fait de la distanciation trop forte entre vous et votre peuple. D’abord, il y a le sentiment de gêne lié à la position de centralité que votre fils occupe dans les appareils politiques et d’Etat qui a fini de faire de lui l’élément principal de toutes les contradictions. La non fonctionnalité que le Pds a engendrée, ôtant ainsi aux militants authentiques les valeurs fondamentales pour lesquelles ils étaient engagés à vos côtés depuis des années car entre-temps d’autres opportunistes et laudateurs, adversaires d’hier ou venant de nulle part ont pris des positions stratégiques à vos côtés avant de verrouiller le système d’accession. Au même moment, on constate que la demande sociale est devenue plus forte et pressante alors que nos compatriotes observent certains dans votre entourage baigner dans un luxe insolent en si peu de temps que parfois rien ne justifie, alimentant toutes sortes de rumeurs sur l’orthodoxie de la gestion des biens et finances publics.
Aujourd’hui, la dynamique populaire est enclenchée et l’histoire nous enseigne que lorsque celle-ci est mise en branle, rien ni personne ne peut l’arrêter dans sa marche. Il s’agit alors de faire face avec grandeur et lucidité, loin des faucons et autres flagorneurs qui n’ont plus le sens de la marche de l’histoire de notre pays qui doit retenir de vous l’image d’un grand homme d’Etat, patriote et républicain qui a su écouter son peuple à temps. Ce ne sera ni une victoire pour vos ennemis encore moins une défaite pour vos amis mais le triomphe de la raison par la restitution de la souveraineté au peuple sénégalais. Pour ce faire, quelques actes symboliques porteurs d’apaisement politique et social s’imposent :
- la démission de Monsieur Karim Wade (malgré sa déclaration d’intention) et son retrait de la gestion des affaires publiques malgré l’ensemble des droits civils et politiques qu’on lui reconnaît. Car malheureusement, il a fini, par la force des choses, à cristalliser tout le mécontentement populaire autour de sa personne. Et quand on sait que la politique, c’est la gestion du réel, la perspective la plus heureuse pour lui c’est de rendre le tablier en attendant d’autres circonstances plus favorables en dehors du joug paternel pour s’affirmer et prouver ses compétences.
- la réduction drastique du train de vie de l’Etat par la diminution du nombre de ministres et la dissolution du Sénat dont les ressources générées pourraient être injectées dans beaucoup de projets et micro-projets de jeunesse avec les mouvements de jeunesse du pays afin de recadrer la politique nationale de jeunesse et relancer l’ensemble des projets nationaux porteurs d’emplois pour cette catégorie sociale qui baigne encore dans le désespoir
- le rétablissement du dialogue politique national autour du processus électoral avec l’implication des grandes familles religieuses musulmanes, de l’Eglise catholique et d’éminents intellectuels réputés et connus pour leur neutralité dans le champ politique
- l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques par le prolongement jusqu’au mois de septembre de la période de révision exceptionnelle des listes électorales afin d’accroître au maximum l’électorat pour une forte popularité des élections cruciales de février 2012. Ainsi fait, le peuple et particulièrement la jeunesse vous portera en triomphe afin que vous puissiez rester de manière éternelle un héros national a l’image du général De Gaulle, en France, ou de Nelson Mandela, en Afrique du Sud.
Vous devez éviter la radicalisation et l’affrontement car c’est une voie sans issue favorable pour un homme de votre dimension. Mais lutter pour l’apaisement, le dépassement, le renoncement, non synonyme d’abdication et de larges concertations avec toutes les composantes de la Nation. Je vous le souhaite.
(FIN) Abdoulaye GUEYE, Président du Conseil régional de la jeunesse de Kaolack