vaine et inutile arrogance.
Mais pour qui se prend Karim Wade ?
Samedi 18 juillet 2009, Karim Meïssa Wade déclare : ‘Permettez-moi, au nom de la démocratie et d’un débat qui est un critère important dans notre pays, d’inviter Ousmane Tanor Dieng à venir débattre sur Walf demain soir à 20 h autour du sujet ‘Sommet de l’Oci 91, sommet de l’Oci 2008’. Pour qui se prend ce garçon ? A-t-il besoin d’un débat télévisé pour dire aux Sénégalais où sont passés les milliards de francs ? Invité l’année dernière devant les représentants du peuple pour faire le bilan de gestion des comptes de l’Oci, le Prince héritier avait refusé ‘ba xalangu ci suuf’. Par la suite, le roi et ses courtisans ont liquidé le président de l’Assemblée nationale. Le peuple médusé n’a pu que s’en indigner. L’audit tant attendu de l’Anoci risque de ne jamais avoir lieu. Ce qui n’empêche pas le méga ministre, dont la seule compétence est d’être le fils du président de la République, de prétendre parler au nom de la démocratie.
Mais Tanor n’est pas assez fou et friand de se voir à la télé pour tomber dans un piège si puéril. Thione Seck a chanté : ‘Quand un enfant te dit ‘Viens, on va se lancer des pierres’, c’est parce qu’il a une pierre dans la poche ou sous le pied.’ Se croyant plus rusé qu’un lièvre, Karim semble persuadé que les Sénégalais sont des hyènes. Le sommet 1991 est loin, très loin derrière nous et Tanor ne gérait pas 432 milliards de francs sans avoir de comptes à rendre. De plus, à l’époque, Karim n’était qu’un gosse de rien du tout. Ce qui nous intéresse, c’est le sommet de 2008 dont il avait déclaré qu’il reste plus de 134 milliards de nos francs, alors que son bras droit, Abdoulaye Baldé, annonçait qu’il leur reste 97 (parfois, il disait 73) milliards non dépensés.
Tel un futur dictateur pressé d’accéder au trône, Karim impose le thème du débat, l’endroit, le jour et l’heure. La seule liberté qu’il accorde à son ‘adversaire’ est le choix de la durée du combat, mais il ne lui laisse que vingt-quatre heures pour rassembler ses dossiers et ses conseillers, dans la journée du dimanche, quand les bureaux sont fermés, les travailleurs en week-end. On dirait un gouverneur colonial qui convoque un chef de canton. Dommage pour lui, nous ne sommes plus aux temps de Boroom Ndar.
De 2000 (quand le Sénégal a su qu’il existait) à 2009 (quand il a estimé que le pays doit être sous son contrôle), Karim s’était barricadé sous les grands boubous de son papa, laissant d’autres discourir à sa place. Bien au chaud au palais, il portait plainte contre quiconque osait parler de lui. Maintenant que d’énormes responsabilités lui sont confiées contre la volonté du peuple qui ne veut même pas en faire un maire, le voilà qui se croit Damel-Tègne, Bour Sine et Brak, avec un culot époustouflant. Il est facile de se sentir pousser des ailes quand on se voit au-dessus des autres et qu’on est entouré de laudateurs opportunistes. Mais la chute risque d’être surprenante et terrible.
Si les leaders de Bennoo Siggil Senegaal ont rejeté le soi-disant appel au dialogue de Wade-père, ce n’est pas pour accepter un simulacre de débat avec le fiston qui, de toute évidence s’est bien préparé depuis longtemps avant de lancer ce ‘défi’ empreint de lâcheté. Un homme digne de l’être n’attaque pas par surprise. ‘Demain, dit-il, à 20 h… Moi, demain soir, à vingt heures moins cinq, je suis là.’ Pour lui, ce face-à-face avec quelqu’un qui n’est en rien son égal, serait l’occasion de s’imposer aux yeux des électeurs comme le candidat du parti de son papa aux prochaines élections présidentielles. S’imagine-t-il déjà à la veille d’un second tour en 2012, avec Tanor, un des principaux ténors de l’opposition, comme adversaire ? Je ne savais pas que les fantasmes sont héréditaires.
Même si Petit Njomboor avait invité Barthélemy Dias pour se mesurer à quelqu’un du Parti socialiste, ce dernier, élu par les populations et non par son père, n’aurait sans doute accepté de descendre si bas que pour lui décrire les prisons où sont jetés ceux qui ‘dérangent’ le roi. Prisons que lui, le prince qui dérange toute une nation ne connaît pas encore.
Un lutteur sans expérience n’entre pas dans l’arène pour affronter les champions. Il doit d’abord passer par d’autres lutteurs plus abordables. Oui, Karim, 2012 est proche, mais il ne faut pas brûler les étapes. Commencez par ceux de votre génération, mot que vous chérissez. Allez défier des jeunes comme Talla Sylla, Cheikh Bamba Dièye et autres, qui luttent héroïquement sans avoir les moyens de l’Etat et l’argent du peuple à leur disposition. Ils vous feront découvrir les dures réalités du pays, dans un langage que vous pourrez comprendre, s’ils trouvent que vous en valez la peine.
Et si vous voulez vraiment un débat télévisé qui pourrait attirer l’attention des Sénégalais, organisez un duel avec votre ‘frère’ Idrissa Seck et, tous deux, vous nous expliquerez où sont passés les centaines de milliards dont on parle tant et dont on ne voit point la couleur.
Bathie Ngoye THIAM bathiesamba@hotmail.com
Passé-présent -Multiples promesses de fin de délestages : Les pokers-menteurs de Samuel Sarr.
A quand la fin des coupures d’électricité ? A cette question qui taraude les esprits, même le premier des Sénégalais Me Abdoulaye Wade n’est pas en mesure de trouver sa réponse. Elle est devenue, semble-t-il, une sorte de piège pour le régime en place. Ce qui revient à dire qu’ils préfèrent plutôt l’esquiver au lieu de s’en épancher. Dans tous les cas, le ministre de l’Energie et des Biocarburants qui a fait tellement de promesses par rapport à la fin des coupures d’électricité est devenu maintenant prudent. Pourtant Samuel Sarr faisait des promesses sur la fin des délestages sa chanson favorite. De Directeur général de la Senelec au ministre de l’Energie, M. Sarr a tellement fait de déclarations sur la crise énergétique au Sénégal qu’on peut passer des jours et des jours à les compter…
Par Mamadou DIALLO
Il a promis plusieurs fois l’arrêt des coupures d’électricité, mais il n’a jamais tenu une seule de ses promesses. Il semble plutôt jouer au chat et à la souris avec les consommateurs sénégalais. De Directeur général de la Senelec au ministre de l’Energie et des Biocarburants, Samuel Sarr y est allé de promesses non tenues à promesses non tenues, de rendez-vous manqués à rendez-vous manqués. Sous sa direction en tant que Directeur général puis ministre, la fourniture en électricité et en gaz butane aura été un long fleuve agité, tant les Sénégalais ont subi tous les maux dans ce secteur. Pourtant, Samuel Sarr est monté toujours au créneau, à chaque fois que les coupures intempestives ont repris service, pour «rassurer» la population. Mais au finish, il fait monter chaque fois la tension. Combien de fois, il a annoncé la fin définitive des coupures d’électricité ? Difficile de le compter sur le bout des doigts. Lui qui disait le 1er juin 2007 que sa mission première est de «redresser techniquement et financièrement la Senelec», semble plutôt mener cette entreprise vers le gouffre. Depuis cette date, beaucoup d’eaux ont coulé sous les ponts et la Senelec va toujours de mal en pis. Fin des délestages ! Cette promesse, Samuel Sarr a toujours eu le plaisir de la faire. A l’époque où il était Directeur général de la Senelec, M. Sarr avait dit face à la presse qu’il n’y aurait plus de délestages en fin 2006. «Avec notre vaste programme Suxali Senelec, de production, de transport et de distribution d’électricité, il n’y aura plus de délestages en fin 2006», disait-il, lors d’une conférence de presse. Trois ans après, les coupures sont devenues récurrentes. Le plus ridicule, c’est que M. Sarr avait été limogé entre temps de son poste de Directeur général, probablement pour absence de résultats. Certains disaient même qu’il a été emporté par la promesse non tenue de son chef Me Abdoulaye Wade de mettre fin aux délestages le 15 octobre 2006. Ce limogeage, l’actuel ministre de l’Energie et des Biocarburants ne l’a jamais digéré. D’ailleurs, après cela, il s’en était pris vertement à Macky Sall alors Premier ministre. En effet il avait accusé ce dernier d’être derrière son limogeage. Dans un discours emballé et empreint d’une bonne dose de rancœur, M. Sarr traitait même Macky Sall «d’incompétent et de complexé». «Les gens ont vu que j’ai beaucoup réalisé et le Premier ministre avec qui je ne m’entends pas du tout m’a fait la guerre. Ils cherchent à politiser la Senelec et je me devais de protéger la société contre les prédateurs», disait-il. Comme si la Senelec était sa propriété. Toujours est-il que la situation tournera en sa faveur. En effet, quelques mois après son limogeage, Samuel Sarr est parachuté ministre de l’Energie. Il coiffe alors un secteur qu’il peinait à faire fonctionner normalement. Un secteur à la tête duquel il a connu un bilan plus que désastreux. Une fois nommé ministre, Samuel Amète Sarr tentera difficilement de convaincre les Sénégalais sur les causes des coupures de courant, qui n’ont point cessé comme il l’avait naguère promis. Cette fois-ci, il impute la responsabilité des coupures au régime socialiste qui était là. «Au lendemain de l’Alternance survenue en 2000, un état des lieux objectif et sans complaisance a permis d’identifier, entre autres causes, deux facteurs ayant un lien constant avec les problèmes de la Senelec, à savoir un parc obsolète et défectueux avec des installations ne pouvant répondre ni aux normes de production ni aux exigences de distribution et un parc de production à 90% thermique impliquant une dépendance quasi exclusive aux produits pétroliers», soutenait-il. Qu’est-ce qui a été fait donc depuis par le régime de l’Alternance, M. Sarr ? «Aujourd’hui, les importants efforts financiers investis dans le renouvellement des installations ont permis de doter la Senelec d’un parc de production moderne et offrant des capacités de production qui couvrent à suffisance les besoins du Sénégal», dit-il sans précaution. Délire ou une simple farce ? Le résultat démentira formellement le ministre de l’Energie et des Biocarburants. Le Sénégal est toujours dans le noir. «Son parc de production moderne» peine à fournir suffisamment de l’électricité aux Sénégalais.
L’ALIBI DE LA
RECAPITALISATION OU
DE LA PRIVATISATION
Invité dans une émission radiodiffusée un dimanche de 20 mai 2007, le ministre Samuel Sarr avait annoncé la recapitalisation et la privatisation de la société avant fin décembre 2007 pour mettre fin aux délestages qui frappent les ménages et les entreprises. «La recapitalisation de la Senelec se fera avant décembre 2007. A mon avis, pour renflouer en argent liquide les comptes vides de la société, un montant de 68 milliards est nécessaire. Le problème est essentiellement de trésorerie et découle aussi de l’augmentation du prix du baril de pétrole sur le marché mondial», lançait Samuel Sarr.
On se rappelle encore les propos du ministre de l’Energie, le 15 avril 2008, lorsqu’il avait été appelé, au cours d’un débat, à disserter sur un thème portant sur la problématique de l’énergie au Sénégal. Il avait tout simplement annoncé la baisse du prix de l’électricité dans les meilleurs délais. «Dans un avenir très proche, on peut être raisonnablement assuré que le prix de l’électricité va baisser et, de ce fait, augmenter quelque part le pouvoir d’achat des Sénégalais et rendre les industries plus compétitives», annonçait-il. Malgré cette belle promesse encore, rien n’a vraiment changé, sinon en pire. Les délestages continuent, alors que les factures demeurent salées. La dernière note discordante est l’augmentation de 8 % sur les factures d’électricité, alors que les Sénégalais continuent toujours de subir les assauts des coupures intempestives de courant. Le ministre Samuel Sarr a essayé tant bien que mal de justifier encore cette hausse. «La Senelec va perdre 17 milliards de francs Cfa sans cette augmentation de 8%. L’augmentation du prix de l’électricité devrait se situer entre 16 et 20% au lieu de 8 %, conformément aux charges de combustibles qui ont représenté une moyenne de 43 % des charges globales de Senelec, entre 2005 et 2008», argumente-t-il.
Un an avant, Samuel Sar déclarait, en marge de la signature du contrat de la première concession d’électrification rurale entre l’Aser et l’One marocaine, que dans les meilleurs délais, les coupures d’électricité seraient oubliées. Depuis lors, comme pour le démentir, la situation a empiré. «La Senelec va mieux. Son taux virulent de recouvrement est l’un des meilleurs en Afrique. Et sur les 175 milliards nécessaires pour l’investissement, ils sont en possession des 160 milliards», se vantait-il. Ceci annoncé, Samuel Sarr promet que l’achèvement du Plan de redressement du secteur de l’énergie permettra aux Sénégalais de laisser derrière eux les desiderata de la société d’électricité, notamment avec l’effectivité du fonctionnement des centrales utilisant les énergies non fossiles. Mais, cela ressemble beaucoup plus à de simples déclarations d’intention. Le concret, les Sénégalais ne l’ont pas toujours vu, eux qui méditent sur leur sort, alors que les promesses continuent toujours de tomber. Plongés dans le noir, privés de sommeil du fait de la chaleur, et incommodés par les odeurs de décomposition qui se dégagent de leurs réfrigérateurs d’où pourrissent leurs victuailles, les «pauvres» Sénégalais résistent encore…mais jusqu’à quand ? A la nouvelle promesse de Samuel Sarr ; cette fois-ci, non pas en termes d’annonce d’une fin des délestages, mais d’élargissement de la tranche sociale de 50 à 150 kilowatts. Les imams ont fait foi à l’appel de M. Sarr. Wait and see…
madiallo@lequotidien.sn
DEVELOPPEMENT - Recommandations de la Cnuced : Le Sénégal doit vouloir sortir des Pma.
Pour que le Sénégal espère sortir de la catégorie des Pays les moins avancés (Pma), il faudrait qu’il redouble d’efforts dans le développement du capital humain, seul critère au titre duquel, sa performance n’a jamais progressé, selon la Cnuced.
Par Dialigué FAYE
La Cnuced recommande au Sénégal de faire du régime Pma, dans lequel le pays est actuellement inclus, le meilleur usage possible, et qu’il réfléchisse à une redynamisation de cet usage à l’approche de la quatrième conférence des Nations Unies sur les Pma, qui se tiendra en 2011. L’ambition de se rapprocher des seuils de sortie pourrait constituer pour le pays un objectif national aussi important que les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), indiquent les experts de cette structure des Nations unies, chargée du développement industriel.
Au plan du développement du capital humain, le Sénégal est en 2009, à 62% du seuil de sortie dans les critères des Pays les moins avancés (Pma). Alors qu’en 2000, il était à 59%. Une performance jugée «médiocre» par la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) qui présentait le mercredi dernier, au Centre d’information des Nations unies, son rapport 2009, sur les Pays les moins avancés (Pma).
Une contre-performance que Pierre Encontre, économiste à la Division de l’Afrique et des Pma, à la Cnuced explique par «la conjonction, en 2008, de la sécheresse et de la hausse exceptionnelle des prix des produits alimentaires importés, qui a entraîné une aggravation de la malnutrition, particulièrement au nord-est du pays où près de deux millions de Sénégalais ont souffert de déficit alimentaire».
Mais aussi, par le retard que le Sénégal a connu dans le domaine de l’éducation et de la santé.
M. Encontre indique que «le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (124 pour 1 000) est de 25% inférieur à celui des autres Pma africains (estimations 2000-2005), et la proportion des Sénégalais considérés comme souffrant de malnutrition de façon permanente ou chronique, de 26%, est inférieure à la moyenne des autres Pma de la région (34%)».
En revanche souligne-t-il, «le taux d’alphabétisation des adultes, estimé à 43%, est inférieur de 23% à la moyenne des autres Pma africains (estimation 2000-2007)». Pour le présentateur, «ce mauvais score est particulièrement expliqué par le faible taux de scolarisation dans l’enseignement secondaire (24% en 2004-2007), inférieur à la moyenne des autres Pma de la région». Il suggère ainsi, de poursuivre «vigoureusement», les efforts nationaux d’investissement dans le développement des ressources humaines.
Pour le critère de bas revenu, la Cnuced a jugé la performance du Sénégal satisfaisante. «Depuis le début de la décennie, le Sénégal s’est sensiblement rapproché du seuil de sortie relatif à ce critère (54% du seuil en 2003, 62% en 2006, 71% en 2009) », souligne Pierre Encontre.
Cette progression est imputée à l’élevation continue du revenu national brut (Rnb) par habitant depuis 2003 (530 dollars en 2003, 830 dollars en 2007). A laquelle s’ajoute la diversification de l’économie.
Pour M. Encontre, «le Sénégal est l’un des rares Pma africains pouvant s’appuyer sur une diversité de piliers économiques, notamment les activités de production primaires (agriculture, exportations de poisson), un important secteur manufacturier (produits chimiques, construction navale etc.), et une authentique sphère d’activités de se services internationaux (tourisme, services professionnels, transport aérien, etc.)». Mais l’impact de la crise économique mondiale n’est pas reflété ici, le conférencier assure qu’il le sera «lors de la prochaine révision triennale de la liste des Pma en 2012, quel que soit le calendrier de sortie de crise».
Concernant le critère de la vulnérabilité économique, les Nations-Unies assurent que «la performance du Sénégal est la plus spectaculaire depuis le début de la décennie». Etant à 76% du seuil en 2000, le Sénégal est à 101% en 2009.
Par conséquent, estime la Cnuced, «le Sénégal peut entrevoir, dans un peu plus d’une décennie, la perspective de sortir de la catégorie des Pma, à laquelle il appartient depuis 2001». Car, le pays satisfait déjà un critère de sortie, étant passé au-dessus du seuil de sortie sur le plan de vulnérabilité économique, et ses progrès au niveau du critère de bas revenu pourraient se poursuivre.
Pour qu’un pays puisse avoir vocation à sortir de la catégorie, il faudrait qu’il atteigne deux des trois seuils de sortie. Le Sénégal n’en est pas encore-là.
Pour cela, «il importe que les efforts soient aussi vigoureux sur le plan de la compétitivité des différents et futurs piliers de l’économie que sur celui de l’investissement social, notamment dans les ressources humaines», a conclu Pierre Encontre.
dialigue@lequotidien.sn
Vaine arrogance
par Madior FALL | SUD QUOTIDIEN , dimanche 19 juillet 2009
Le principe fondateur de la République est le bien public et la défense subséquemment du bien commun. Au Sénégal, on remet en cause ce principe simplement fondateur au bénéfice, pense-t-on d’intérêts bien matériels et individuels de ceux dont la logique déstructurante convoque plus l’ignorance de gens qui ne savent point, mais qui malheureusement, disposent, à mauvais escient, de l’appareil d’Etat, plutôt d’un quelconque souci pour un ordre nouveau. Révolutionnaire, diront les Marxistes.
Par Madior FALL
Le débat Tanor Karim n’a pas eu lieu hier, renseignent nos confrères de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) comme si ce débat devait avoir lieu ! Une situation que les bravades puériles d’un Karim Wade piqué au vif peut-être ou faisant semblant de l’être par les multiples et récurrentes interpellations d’un peuple qui veut connaître de l’utilisation de ses deniers publics, près du tiers du Budget national, soit quelques cinq cents milliards de nos francs ne sauraient changer.
Le ministre d’Etat, chargé de la Coopération internationale, de l’aménagement du territoire, des infrastructures et des transports aériens qui a invité samedi dernier le Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng à débattre de sa « gestion ? » de l’Anoci et s’est présenté le lendemain, hier dimanche devant les caméras de Walf Tv,-le ridicule ne tue pas,-ne se trompe-t-il pas d’interlocuteurs et de sujet ? Oui assurément !
Logique déstructurante. Le mot est lâché ! Depuis 2000, un génie espiègle et malfaisant s’évertue assurément à plomber tous les projets, Dieu sait qu’ils sont nombreux, au fur et à mesure qu’on les initie avec une cadence de mitraillette. Tout ce qui est entrepris connaît des ratés certains, si ce ne sont pas des échecs cuisants que l’on essaye vaille que vaille de masquer ou de justifier en se défaussant sur une conjoncture internationale de crise, sur des opposants en mal d’audience, sur des journalistes incompétents et mal formés ne comprenant rien à rien à ces projets de troisième génération qui les dépassent. Ceux-ci tardent néanmoins à prendre forme et renvoient en majorité à la verroterie et le clinquant d’alchimistes qui s’exercent à faire croire qu’ils transforment le plomb en or, mais qui n’illusionnent qu’eux-mêmes.
Même s’il veut « pour un coup d’essai, un coup de maître », sa sortie du samedi et sa tenue du dimanche, relèvent simplement d’une vaine arrogance doublée d’un ridicule, que le fait de se sentir puissant, parce que disposant de l’appareil gouvernemental et de la protection de « Papa ? », expliquerait et que le relais gracieusement offert par nos confrères n’a fait qu’accentuer le sentiment de réprobation indignée largement partagé. Ce qui, en plus, est en cause ici, n’est point les ambitions politiques des uns et des autres, leurs aspirations à conduire les destinées des Sénégalais et des Sénégalaises, mais plus prosaïquement, l’utilisation de fonds publics qui ont été mis à la disposition d’individus conviés en à faire la comptabilité sou par sou pour le peuple souverain.
Certes, les décisions d’opportunité éminemment politiques se sanctionnent en République et en démocratie par l’électeur citoyen, mais les réalisations quant a elles, s’évaluent et sont évaluées de force ou de gré dans le cadre d’un contrôle régulier et rigoureux, parce qu’elles obéissent à des logiques normées immuables. On a beau dire, on a beau faire, on n’y coupe point. A ce propos, le ministre d’Etat, ministre de l’Environnement, M. Djibo Leyti Kâ devrait indubitablement rafraîchir la mémoire à ses nouveaux amis et alliés libéraux ou les amener à relativiser leurs déclarations péremptoires sur un bilan qui n’aurait pas été fait à l’époque par Abdoul Wahab Talla alors commissaire à l’Oci.
N’est-ce pas lui-même, Djibo Kâ qui, après le sommet islamique de 1991, le premier du genre que notre pays a abrité, en a fait le bilan exhaustif à la Télévision nationale, se prêtant aux questions de cinq de nos confrères dont deux de la presse privée, notamment Abdourahmane Camara de Walfadjri et Abdou Latif Coulibaly de Sud Hebdo ? Que ne leur dit-il pas que l’Assemblée nationale d’alors avait donné quitus aux organisateurs de l’utilisation des fonds reçus gracieusement des partenaires arabes ?
Qu’une loi des finances rectificative avait intégré les sommes reçues des donateurs Emirs, Sultans et autres rois et dignitaires du monde arabe et musulman ? Qu’une autre, de règlement celle-là, en avait clôturé les comptes ? On était en République. Hier, des fonctionnaires chevronnés, rompus à la tâche et des Sénégalais compétents invités par l’Etat avaient aidé au succès du sommet et permis au pays d’engranger des infrastructures utiles comme l’hôtel Méridien président qui a encore servi cette fois ci, la Voie de dégagement nord (Vdn) et le pont échangeur de la Patte d’Oie pour ne citer que ces réalisations. Si ce n’était point la diplomatie sénégalaise dont les traditions servies par une compétence et un dévouement bien républicain, appelée finalement à la rescousse pour sauver les meubles, on aurait bu le calice jusqu’à la lie d’un sommet dit de l’Alternance dont les reports successifs par la faute de mains inexpertes avaient rendu plus qu’aléatoire la tenue.
Le chef de l’Etat ne s’y était point trompé, lui, qui, en aucun moment du sommet, n’avait convoqué dans aucune de ses sorties à la tribune ceux qui étaient pourtant sensés avoir tout organisé. Il savait plutôt, qu’une fois de plus, sa diplomatie l’avait tiré d’affaires alors que ceux qui avaient disposé des milliards de Fcfa rasant les murs, s’étaient contentés de brasser du vent. Veulent-ils s’approprier les réussites de ce sommet aujourd’hui avec cette communication tout azimut ? Qu’ont-ils fait pour que la charte islamique soit signée ici dans notre pays ? Pour que les souverains, rois et dignitaires musulmans rehaussent de leur présence, plus nombreux qu’en 1991, ce deuxième sommet ? Pourquoi ne veulent-ils pas se prêter à des audits externes indépendants ? Pourquoi n’ont-ils pas remis aux députés un rapport écrit, ainsi qu’en ont témoigné plusieurs d’entre eux ?
Hier, on était en République disons-nous, aujourd’hui, on travaille à nous installer en royaume où l’on peut dérouler un projet de dévolution monarchique du pouvoir. Sous protectorat et que sais-je encore ? Dans tout, sauf en République en tout cas. Mais ceux qui s’activent,-on en fait la confidence dans certains vols dans les destinations africaines, à la mise sur place d’un syndicat de fils de président, futurs présidents, à l’instar du Syndicat des chefs d’Etat, se trompent. Lourdement, le Sénégal n’est point le Togo, ni le Congo dit démocratique, le Gabon encore moins la Libye.
Les Sénégalais savent eux qu’il y a une troisième voie qui n’est point celle de la soumission à une dévolution inacceptable du pouvoir en porte à faux avec les règles démocratiques, encore moins une guerre civile qui ruinerait durablement leur pays, mais celle-là qu’ils ont éprouvée et rodée : la résolution démocratique des problèmes qui se posent à leur nation. Comme dit bien Serigne Bara Mbacké Falilou, le Khalife général des Mourides, ils ne laisseront pas prospérer ceux qui s’emploient à dégrader leur pays, à dévaluer leurs us, à spolier leurs biens publics, à s’attaquer aux fondements de leur République. Alors vaine et inutile arrogance.
L’émotion est nègre…
Amadou Gueye NGOM Vendredi 17 Jui 2009
Les dégâts de la tempête Sarkozy sont encore visibles… Et voilà qu’arrive l’ouragan Obama. Les fiers Africains n’en reviennent pas de stupeur. Comment est-ce possible, un nègre comme nous… ? L’émotion étreint les cœurs.
Avec le cousin d’Amérique, on s’attendait benoitement à une tirade du genre :
« Afrique des fiers guerriers, dans les savanes ancestrales
Je ne t’ai jamais connu mais mon sang est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers les champs répandus… »
En lieu et place, Obama nous a dit de cesser de gémir, pleurer sur notre sort. Exactement comme dans le film Dallas lorsque le gentil Bobby dont c’était le tour de diriger l’entreprise familiale vint se plaindre, auprès du Patriarche, des agissements de l’infâme JR: Daddy, que ne dis-tu à mon frère d’arrêter de m’embêter et que c’est toi qui m’a donné le pouvoir de gérer les affaires Ewing ? »
Tonnerre du Vieux : - si c’est moi qui t’ai donné le pouvoir, tu n’as rien du tout …Le pouvoir ne se donne pas, il se prend ! »
Obama n’a pas dit autre chose en soutenant que l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains, à sa jeunesse et qu’il est vain de « pointer du doigt et de rejeter la responsabilité de ces problèmes sur d’autres ».
Les Juifs ont subi l’Holocauste dans leur chair mais refusent d’en exhiber les séquelles, choisissant de prendre une revanche sur le destin et s’illustrer dans les sciences et la finance internationale. Semblablement, les Japonais décidèrent de faire fi d’ Hiroshima, de Nagasaki, de leur indigence minéralière pour se hisser au niveau où ils sont se trouvent aujourd’hui.
L’émotion serait-elle nègre ?
Pourquoi tenir coûte que coûte à entretenir des rancœurs sur des événements dont tous les acteurs sont loin d’avoir été sereinement identifiés ? L’Europe n’en a cure de nos états d’âme ; pas plus qu’elle ne s’est souciée du réajustement des pensions dues à nos anciens combattants, des redevances aux familles des victimes du Camp de Thiaroye.
Qu’on se le tienne pour dit : Un « Nuremberg » de l’esclavage n’aura jamais lieu.
Et je ne vois dans ce remue-ménage qu’une forme de chantage d’intellectuels pour inoculer une mauvaise conscience réparatrice aux Européens, tout en absolvant, par le silence, l’esclavagisme arabe non moins atroce.
Jamais la traite négrière ne m’a été contée par grand père ou grand-mère; Je l’ai découverte tout seul dans les livres, conférences et discours en langue étrangère.
L’émotion serait-elle définitivement sénégalaise ?
De la même manière que l’artiste plasticien (peintre, sculpteur) ébauche son sujet avant d’en affiner les détails, sociologues, ethnologues saisissent le trait marquant d’un peuple ou d’une race avec des mots. Vu sous cet angle, il est permis d’affirmer que le sénégalais oublie vite et n’a pas la rancune tenace. Tant que le prix du riz n’atteint pas des cimes inaccessibles, que le gaz ne fuit pas, tout va bien. N’importe quel autre désagrément lui passera à la gorge après quelques éructations.
Non, le Sénégalais n’est pas rancunier. Il admire la force tout en la détestant. Vous en voulez la preuve ? Après avoir administré un coup de pied rageur au fils de Sa Majesté briguant le suffrage municipal, le bon sénégalais a vite oublié. Ses amours, ses haines ne tiennent parfois qu’à une soirée de gala, à des enveloppes aux chefs de quartiers et muezzins. Allah recommande le pardon !
Wadeton sera à nouveau sifflé, hué à l’occasion du show hippique dont il était l’un des parrains mais sitôt que le fils à papa démontra ses talents équestres, le peuple se leva, comme un seul homme, pour l’applaudir, le cœur battant. Faut-il conclure que nous, sénégalais, sommes vaniteux, versatiles, velléitaires ? Oh, non, juste pratiques. Les temps sont si durs…D’ailleurs, l’on ne meurt plus pour des idées. C’est fini depuis Mai 68. Domii Sénégal qui avait quelque peu renâclé quand Wadeton fut nommé Ministre du Monte en l’air, des Asphalte et Béton et de la Tontine internationale, s’est vite attendri des joues resplendissantes du nouveau-né. Il est si mignon avec sa cuillère d’argent au poignet.
Personnellement, je ne serai pas surpris d’apprendre que le futur groupe de presse princier aura été financé par des bonus, des amis étrangers et qu’il a rallié à sa noble croisade les plus remarquables de ses mauvais sujets d’antan. Il aura suffi au rejeton de s’inspirer du remaquillage télévisuel de papa par celui là même qui l’avait férocement défiguré. Comme quoi, tout ce que répète le petit maure…
« Doomi Naar, janggaani wul… »
Amadou Gueye Ngom
Critique social
DEBAT KARIM –TANOR SUR L’OCI DE 1991 ET 2008 “C’est de la publicité mensongère“, selon Abdoulaye Wilane
par Abdoulaye THIAM | SUD QUOTIDIEN , dimanche 19 juillet 2009
Le supposé débat entre Ousmane Tanor Dieng et Karim Wade à l’invite de ce dernier sur Walf TV a accouché d’une souris. Pour cause, le fils du président de la République n’a pas eu d’interlocuteur. Du côté du Ps, Abdoulaye Wilane parle de “publicité mensongère“ en accusant Walf TV et la Rts de vouloir donner un coup de pouce à un “gamin“.
C’est un Abdoulaye Wilane, hors de lui que nous avons eu hier, dimanche 19 juillet au téléphone suite à l’annonce par la télévision nationale d’un supposé débat devant opposer Karim Wade et Ousmane Tanor Dieng sur Walf TV. Ce que le porte-parole du Parti socialiste qualifie de “faux et de publicité mensongère savamment orchestrée par deux lucarnes pour aider gamin“.
Pour rappel, le président Conseil de surveillance de l’Anoci avait formulé cette invite à l’endroit du secrétaire général du Parti socialiste, ancien ministre d’Etat chargé des affaires et services présidentiels sous le magistère d’Abdou Diouf, alors Chef d’Etat du Sénégal pour une confrontation entre l’Oci de 1991 et celle de 2008.
“Je viens de parler avec Sidy Lamine Niasse pendant une heure. Je trouve vraiment triste que ce soit lui qui accepte une telle chose. Si c’était un jeune journaliste, j’aurais dû comprendre. Mais, venant de quelqu’un qui a une certaine expérience comme Sidy (Lamine Niasse), qui est suffisamment placé pour savoir que la personne la mieux indiquée pour parler de l’Oci de 1991 c’est Djibo Kâ, en tant que ministre des Affaires étrangères, je pense que c’est grave“.
“Je suis vraiment triste pour mon pays. Il n’y a plus de valeurs“, a martelé la rage à la gorge, le porte-parole des Socialistes. Et le maire de Kaffrine d’ajouter : “C’est de la manipulation politique. “Karim est un gamin, qui ne sait même pas marcher, qui tient coûte que coûte à exister et l’on veut le faire gambader dans la cour des grands“, fulmine Abdoulaye Wilane. Ce que le porte-parole du PS juge “triste“ de la part de certaines personnes qui lui tentent la perche. Puis, il fait monter le ton.
“C’est de la fumisterie“, ulcère-t-il. Surpris également par l’information qui a défilé sur l’écran de la télévision nationale, l’édile de Kaffrine dit avoir saisi le directeur Ibrahima Souleymane Ndiaye. “J’ai appelé Ibrahima Souleymane Ndiaye en provenance de Kaolack. Il m’a dit qu’il n’est même pas au courant de cette affaire“. C’est pourquoi, Abdoulaye Wilane dit ne plus “reconnaître le Sénégal. Il n’y a plus de valeurs dans notre pays“.
Pour terminer, il invite Karim Wade à faire des comptes de l’Anoci et d’accepter l’audit financier externe. Sinon, conclut-il, “tout le reste relève de la diversion et du saupoudrage médiatique“. A noter que le fils du président de la République s’est déplacé, comme il l’avait annoncé dans les locaux de Walf TV, avec tout son staff. N’ayant pas trouvé son “invité“, il a tout simplement préféré différer le face-à-face. Ceci, nonobstant la volonté des journalistes de transformer le débat en interview. Autant dire que l’Anoci est loin de connaître son épilogue.
WALF FADJRI ;
Deux ans après sa création : L’académie des langues nationales cherche toujours ses marques
Ce week-end, l’Académie sénégalaise des langues nationales (Asln) a tenu sa première réunion ordinaire du Conseil d’académie. A l’occasion, les académiciens ont fourni un bilan à demi-teinte de leur structure.
Créée, il y a deux ans sur instruction du chef de l’Etat, l’Académie sénégalaise des langues nationales (Asln) n’a pas, depuis lors, fonctionné comme elle devait l’être. ‘Depuis deux ans, l’Académie n’a pas fonctionné comme il faut ; certaines tâches n’ont pas été réalisées. Nous sommes en train de chercher nos marques’, reconnaît le président de l’Asln, non moins directeur des Langues nationales, Fary Silate Kâ, lors de la première réunion ordinaire du Conseil de l’Académie. Parmi les difficultés qui ont entravé le bon fonctionnement de l’institution, il y a des problèmes organisationnels et un manque criard de moyens. ‘Nous avons connu des difficultés organisationnelles parce que nous avons perdu notre secrétaire perpétuel, le professseur Waly Coly Faye, en mars 2008. Il s’y ajoute que nous n’avions pas les moyens parce que, à un certain moment, notre subvention nous a été retirée. C’est récemment qu’elle nous a été retournée’, informe le président de l’Asln. A cela s'ajoute le fait qu'au sein de l'académie beaucoup de postes sont vacants concernant certains groupes de langues. C’est le cas du wolof, où le poste du Professeur Saliou Kandji, décédé, n’est pas encore pourvu, du poular avec Yoro DoroSy, du mandingue avec Kéba Mané, du sérère avec les décés de Waly Coly faye et de Babacar Sadikh Diouf. Or l’accadémie compte quatorze langues codifiées sur les dix-neuf répertoriées au Sénégal en raison de six par groupe de langues. Ces postes vacants seront pourvus dans les prochains jours, a annoncé Fary Silate Kâ. Pour le directeur des Langues nationales, l’intérêt de la promotion de celles-ci n’est plus à démontrer. Car, selon lui, aucune politique de développement ne peut réussir si l’on ne maîtrise pas la civilisation de l’écrit. D'après Massamba Thiane, conseiller technique au ministre de l’Education en charge des langues nationales, sans la prise en compte des résultats de l’alphabétisation, le Sénégal ne peut pas atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) en 2015. ‘L’atteinte des Omd passe par la promotion des langues nationales, notamment à travers modernisation. Nous ne pouvons pas nous développer dans la situation actuelle si nous ne faisons pas recours à nos langues nationales’, a-t-il déclaré. Interrogé, sur les menaces de disparition qui pèsent sur certaines langues, le président de l’Asln rassure : ‘Il est des hommes comme des langues. Ils naissent vivent et meurent. C’est une question de diversité. Car sur le plan principiel il n’y a pas de menaces sur telle ou telle langue nationale. Ce qui fait vivre une langue ce sont les hommes qui la parlent. Tant qu’il y a des locuteurs, elle aura un usage, même si c’est local.’, Pour éviter justement la disparition de certaines, l’académie a mis en place un réseau de collaboration avec l’Union nationale des associations de langues (Unal) que dirige Mbagnick Ndiaye de l’Ong Ndef Leng.
Mamadou SARR
LE SOLEIL :
GESTION DU PATRIMOINE FONCIER : La Ld demande un audit indépendant
Le Secrétariat exécutif permanent (Sep) de la Ligue démocratique a dénoncé, vendredi, la gestion du foncier par le régime libéral. Elle réclame un audit indépendant de la gestion foncière et domaniale depuis 2000.
La Ligue démocratique ne semble pas apprécier la gestion du domaine national par le régime libéral. « Depuis 2000, les Sénégalais assistent, impuissants, à un vaste programme de bradage du patrimoine foncier de l’Etat et de la nation par les autorités de l’alternance », lit-on dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Selon la Ld, « le domaine national, le domaine privé et le domaine public de l’Etat sont ainsi mis sous coupes réglées et systématiquement bradés, en violation flagrante des règles et procédures en l’espèce, au détriment des intérêts supérieurs de l’Etat et de la Nation ».
A en croire le Sep de la Ld, aujourd’hui, des experts évaluent à plusieurs centaines de milliards le manque à gagner pour l’Etat sur la cession illégale des terres de son domaine public maritime (Dpm) dont pourtant l’imprescriptibilité et l’inaliénabilité sont les attributs de sa personnalité juridique. « En réalité, la gestion foncière et domaniale se révèle une immense opération d’escroquerie permettant d’enrichir des dignitaires du régime et que le pouvoir cherche à camoufler par des artifices juridiques et des arguments de prétendues politiques publiques comme la Goana, les infrastructures, l’habitat social », soutient la Ld.
Très critique, la Ld se désole de la cession des terres à des personnalités du régime et « à vil prix » dans les réserves foncières de l’aéroport Léopold Sédar Senghor.
Abdoulaye Bathily et ses camarades de s’interroger sur l’opportunité de cette vente et à des privés, alors que les sociétés nationales comme la Sicap, la Sn Hlm sont à la recherche d’un terrain pour construire des logements sociaux. « Pendant que l’Etat se débarrasse ainsi de son patrimoine, il conventionne, pour abriter ses services, des immeubles appartenant le plus souvent à ces mêmes personnalités du régime », se désole la Ld. Elle exige l’annulation des cessions irrégulières sur le patrimoine bâti de l’Etat et l’arrêt de toute cession sur ce patrimoine ainsi qu’un audit indépendant de la gestion foncière et domaniale depuis 2000.
Aliou KANDE