APPEL D’UN PATRIOTE
APPEL D’UN PATRIOTE.
Sénégalais, chers Compatriotes,
Si j’ai décidé aujourd’hui de m’adresser à vous, comme du reste aurait pu le faire bon nombre d’entre nos concitoyens, c’est parce que la situation que vit notre pays, depuis plusieurs années, m’apparaît comme caractérisée par des difficultés de tous ordres que chacun parmi vous, où qu’il se trouve et quelle que soit l’activité à laquelle il s’adonne, a pu ressentir avec une intensité inégalée.
Je suis également, à l’instar de tous les Sénégalais, fortement préoccupé par l’apparition de sérieuses menaces sur la cohésion de notre peuple, voire sa survie comme nation, et cela du fait des dérives constatées dans le fonctionnement des institutions, ainsi que de l’éloignement prononcé qui semble désormais marquer l’orientation et l’action des partis politiques, par rapport à leur vraie vocation.
D’abord, les difficultés : elles assaillent tous les secteurs de la vie nationale. Que ce soit l’agriculture qui ne produit plus suffisamment pour nourrir la population, ni n’offre plus de revenus monétaires nécessaires à l’acquisition de biens ou services indispensables, ou bien la pêche qui vit ses heures les plus sombres en raison d’une raréfaction continue de la ressource, la réglementation de son accès et sa préservation n’ayant fait l’objet d’aucune politique, ou encore l’énergie pour laquelle le vocable « crise » n’est plus adapté pour caractériser la situation qu’elle traverse, tant sont inscrites dans la longue durée ses profondes déficiences.
Quant à l’éducation, la note sur laquelle s’est terminée l’année scolaire 2008-2009 a fini de convaincre ceux qui gardaient encore quelque espoir, qu’une lourde hypothèque grève désormais l’avenir de notre jeunesse et par conséquent celui du Sénégal.
La santé, loin s’en faut, n’est pas mieux lotie, la plupart des établissements dispensant des soins, vivant une quasi paralysie due à la fois au défaut d’équipements adéquats et à l’inexistence de ressources minimales pour couvrir leur fonctionnement courant.
S’ajoute à ces constats le chômage qui frappe la grande majorité des personnes en âge de travailler, ainsi qu’un coût de la vie dont le niveau impose aux trois quarts de la population les pires privations.
De surcroît, la situation financière catastrophique de l’Etat, qui n’est que le résultat d’une gestion qui s’est délibérément écartée des textes de loi qui régissent l’utilisation des ressources publiques, porte le plus grand préjudice aux secteurs de production et d’échanges dans leurs relations avec la puissance publique, de plus en plus incapable de remplir ses engagements.
Ensuite, dans l’agencement constitutionnel de notre pays, nous avons tous assisté à des manipulations de la charte fondamentale qui ont fini de ravaler la représentation nationale au rang de receveur d’ordre, dans ses relations avec le pouvoir exécutif. Et ceci par divers procédés : prise en otage de la majorité des parlementaires par le biais du contrôle étroit exercé sur leur parti par le Président de la République qui en est aussi le secrétaire général ; dispositions constitutionnelles prévoyant de priver de son mandat le député qui démissionne du parti, alors même que si ce parti venait à être dissous, les députés qui en sont les adhérents resteraient membres du Parlement ; mise en place d’une deuxième chambre, le sénat, dont les membres sont nommés, dans la proportion de 65%, par le pouvoir exécutif, pour concurrencer l’assemblée nationale dans l’élaboration et le vote des lois ; enfin, pour « couronner » le tout, la présidence du Parlement ( réunion des deux chambres) est confiée à un personnage qui n’a pas reçu le suffrage des citoyens, le président du sénat, puisqu’il fait partie des sénateurs nommés par le pouvoir exécutif, la préséance lui étant ainsi accordée, contre toute attente, sur le président de l’assemblée nationale !
Il va sans dire que toutes ces manœuvres, ainsi que leurs effets, sont absolument contraires à l’esprit républicain et aux principes fondamentaux du droit. Elles constituent une grave remise en cause, sinon simplement une trahison caractérisée, des acquis de notre nation. Rappelons-nous, en effet, que cette nation est l’héritage de luttes partagées, de sacrifices, de dévouements, consentis par les anciennes générations comme par les plus récentes, d’abord dans le refus de la domination étrangère, à travers la résistance anticoloniale, ensuite par un combat permanent et revêtant diverses formes, pour obtenir l’indépendance et enfin, par un engagement des plus déterminés de l’ensemble des forces vives, pour instaurer un système politique totalement démocratique, où la souveraineté du peuple ne saurait souffrir ni entrave, ni restriction d’aucune sorte, encore moins une confiscation par une faction ou par une coterie.
Ayons présent à l’esprit, que notre nation est aussi un projet, notre option pour valoriser et constamment vivifier cet héritage reçu indivis, pour poursuivre notre vie commune dans la cohésion et la concorde, en faisant barrage à toutes les tentatives qui viseraient à diviser notre peuple pour l’affaiblir.
Il nous faut donc agir, pour vaincre toutes les difficultés que vit notre peuple, pour relever nos institutions jetées à terre, pour restaurer la dignité de notre nation et la rétablir dans tous ses droits.
Nous en sommes capables, sans le moindre doute !
Mais pour cela, nous avons le devoir de fédérer toutes les volontés, d’unir les forces de tous ceux qui placent leur pays au devant de leurs préoccupations et ne sont pas obnubilés par leurs seuls intérêts immédiats et personnels : il s’agit de nos vaillantes femmes, de notre jeunesse pleine d’ambition, des travailleurs des campagnes et des villes au rang desquels les enseignants, les agents de l’Etat qui s’occupent de l’administration des services, du développement, de la santé ; des professions libérales, des chefs d’entreprises qui prennent une part active à la marche de notre économie, en somme de toutes les personnes qui s’estiment comme étant pleinement concernées par le devenir du Sénégal.
J’invite les forces citées ci-dessus à converger vers un mot d’ordre unique : le Sénégal d’abord !
Formons un puissant mouvement citoyen, dont les dimensions déborderont le cadre restreint des partis traditionnels, qui portent une responsabilité clairement établie, dans la situation désastreuse de notre pays, à la fois par leurs actions fautives et par leurs inactions non moins coupables. Ne commettons plus cette erreur qui consisterait à remettre notre destin entre les mains de ceux qui ont si mal administré notre pays.
VIVE LE SÉNÉGAL !
Sidy DIOP
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