la nettoyenneté redéfinit la citoyenneté
Seneweb.com : Dimanche 31 Mai 2009
CENSURE REVOLTANTE : L’essentiel c’est de comprendre !
« Je ne suis pas de ton avis, mais je suis prêt à donner ma vie pour que vous ayez le droit de l’exprimer »
Victor Hugo
L’essentiel c’est d’informer, l’essentiel c’est de se battre pour promouvoir la liberté d’expression. Le plus juste c’est également servir les lecteurs. Des lecteurs qui savent prendre l’essentiel des infos, extirper le bien du mal, distinguer le vrai du faux, le pire du meilleur, parce qu’ils ne sont pas dupes.
Le collectif des diffuseurs et éditeurs du Sénégal (Cdeps) a crié liberté ! Les camarades de Madiambal Diagne n’ont pas compris pourquoi le magazine Essentiel est censuré depuis le 27 mai 2009 par un « petit allo » et par un « ne publiez pas ».
Force est de savoir qu’empêcher un journal de paraître c’est constiper la réflexion, c’est insulter l’intelligence des lecteurs, avides de débat, de discernement…Neuf ans après l’alternance, et à l’heure libérale, on pensait qu’on nous interdit d’interdire. Dommage on tue l’agora ! Les censeurs de l’ombre n’ont pas compris que devant un flot d’informations, le lecteur est libre de choisir ce qui l’intéresse, ce qui est essentiel pour lui. Me traiter de fou, de despote, de criminel, de voleur, dire que mon Etat vole en éclats, ne doit nullement m’ébranler si tout va bien et que je ne me reproche rien (bien sûr). Mieux, cela mérite réflexion....On n’arrête pas l’esprit par la main, c’est notre raison qui doit nous censurer et non un silence verbal. Les éditeurs l’ont bien compris en demandant à Moustapha Sow de persévérer et de mettre la pression sur son imprimeur afin de « produire le journal et procéder à la livraison du tirage ». Car toute lettre dans un article a un sens, et une signification. On lit pour comprendre, et on comprend pour agir. On n’agit pas avant de lire, et avant de comprendre il faut lire…La censure quand elle n’est pas naturelle, elle nous donne envie de vomir, quand elle est abusive elle donne le courage de nous révolter !
Ibrahima Benjamin DIAGNE
Journaliste auteur
Directeur Disso Fm
Seneweb.com : Samedi 30 Mai 2009
LE DIAGNOSTIC DU BOURBA WADE
LE DIAGNOSTIC DU BOURBA WADE (GOORGII BUDUL KAYAAFI DII AW RAAP MBA JIINE)
A travers ce texte, j’ai essayé de faire une analyse sur la personnalité de Maitre Wade. Les pourritures nauséabondes qui encombrent son comportement cachent son vrai visage. Sa personnalité est multiforme ; cet homme n’est pas facile à cerner. D’après ses agissements, on peut penser qu’il est naturellement malade de ce qui pourrait s’apparenter à la mythomanie. Les psychiatres définissent cette maladie qu’est la mythomanie par une tendance pathologique à avoir recours aux mensonges sans même, la plupart du temps, en avoir conscience. Tous les mythomanes ne se ressemblent pas. Le psychiatre distinguait en effet 4 types de mythomanies : la vaniteuse (la personne se vante), l'errante (la personne ne cesse de fuir), la maligne (compensation d'un complexe d'infériorité par des médisances) et enfin la perverse (fabuler pour escroquer).
Le bourba Wade croit comprendre et dominer les Sénégalais, mais malheureusement, le peuple, qu’il croit ignorant, n’est pas prêt pour vivre avec lui ses rêves monarchiques. La monarchie n’est rien d’autre que de l’esclavage, un système antidémocratique et impopulaire d’assujettissement du peuple. Le bourba Wade refuse d embrasser la dignité et l’intelligence des Sénégalais, un peuple qu’il a mal appris à connaître. Wade est naturellement têtu, mais heureusement en face de lui s’érige un peuple pour le faire disparaître. En réalité, les résultats des élections locales passées ne l’intéressent guère, son rêve est de duper le peuple sénégalais parce qu’il est un homme qui méprise la constitution, les Sénégalais. Il n’abandonnera jamais son projet Karim / Idy mais, en s’entêtant, il met en danger toute sa famille. Il est entrain de ficeler dans ses cauchemars la plus grosse bêtise, le cas échéant, de sa carrière politique. Les conditions posées par Idrissa Seck ralentissent le projet Karim et, en attendant que les négociations avec Idrissa s’achèvent, le fils (biologique) est nommé provisoirement ministre d’Etat avec d’importantes responsabilités, encore une occasion pour lui de se servir des biens du contribuable. Maitre Wade n’a aucune conscience historique pour respecter les Sénégalais, depuis son accession, il continue le même jeu de « Matay ». Si les Sénégalais restent conscients, l’idée d’une ‘monarchisation’ ne sera jamais possible dans ce pays. Le Sénégal restera libre, démocratique, laïque et travailliste !
Par des mensonges, il arrive à rouler tout un peuple et même les intellectuels de son pays. Au Sénégal le vieillard est écouté, honoré, protégé et respecté, Wade le sait et profite de son statut de dirigeant sénile pour mener son jeu de ruse. « MAAK BUUR LA » ! dit-on. Beaucoup de ses anciens amis et compagnons lui ont tourné le dos en accusant sa personnalité multiforme. Il est très difficile de le suivre dans un débat ; il ne retient jamais ce qu’il dit et se moque de l’intelligence des autres. Certains de ses compatriotes africains, en le surnommant « Mr. Le Professeur », il est satisfait automatiquement. Il croit connaître tout, en allant même donner des conseils a ses propres conseillers qu’il qualifie souvent d’incompétents. Pour chaque bêtise, il accuse ces pauvres oisifs. Il est un excellent acteur qui tient bien son rôle de comédien bouffon, il se dépersonnalise ou se transforme à la minute suivante dès lors qu’il sent le roussi sur ses propres et uniques intérêts. Il n’aime pas s’entourer d’hommes intelligents, mais d’ignorants pour rendre possible son scénario. Le cas d'intellectuels comme Cheikh Anta Diop, Mbaw, Ibrahima Fall et tant d autres le gêne, il ne parle jamais de leurs réalisations, croyant rabaisser son image. Le bourba est un tricheur de métier, il fait semblant d’ignorer les Assises Nationales, mais il attend avec espérance les résultats lui parvenir en cachette. Il a perdu le nord, il mène une politique de louanges dégoûtante. Il dépense des milliards à travers le monde pour parler de sa vie et ses œuvres. Il ne croit pas à la démocratie, ni à une orientation politique qui mènera le bateau vers une direction salutaire, mais seulement en l’argent qu’il dépense dans le vide. Il se réclame du libéralisme, une doctrine qu’il comprend mal car pour lui, le libéralisme est un jeu d’intérêts ou chacun guette sa proie. Il change d’amis et de partenaires du jour au lendemain. Aujourd’hui, il est l’ami des Américains, puis les Iraniens ou Hugo Chavez de Venezuela (Pétrole), un autre jour, les arabes du golf, pour de l’argent liquide, sont ses créanciers, et, ceux qui s’opposent à lui ne sont que des criminels et ennemis. Il déteste tout homme en contradiction avec sa pensée. Il recrute sa bande dans les poubelles de l'opposition ou de l’université, rien que pour conforter son règne. L’argent, la trahison, le manque de confiance, les menaces, les harcèlements et humiliation forment sa force de frappe. Il peut prévenir, humilier ou éliminer qui il veut sans complexe.
Le plus grand malheur c’est que Wade mène sa comédie devant des intellectuels paralysés par leur manque de foi, des hommes vomis par le peuple. Depuis que cette longue souffrance populaire subsiste, aucun de ces égarés n’ose apporter une réplique au bourba. Le peuple les considère comme de gros baobabs sans feuillage ni fruit. Pourtant, cette racaille du savoir nous parvient des écoles les plus prestigieuses de l’occident, mais malheureusement, ils n’ont rien que des diplômes, aucune moralité. Le diplôme n’est rien d’autre qu’un bout de papier démontrant un degré de connaissance ou le passage dans une salle de classe. Toute personne, partant d’une analyse scientifique qui aboutit à un résultat irréfutable et surtout bénéfique pour l’humanité, est un intellectuel. Ces pauvres intellectuels sénégalais encombrent les « Banggu Jaaxle » ou les bancs publics de la place. En longueur de journée, ces nostalgiques ne parlent que de leur vie universitaire en Europe par exemple.
Plusieurs de ces malheureux diplômés mentent d’avoir été reçu par Wade devant son fils a Paris ou New York pour le but d’intégrer le gouvernement. Mais a chaque rencontre, ils déclinent l’offre pour ne pas, disent-ils, se faire salir la peau. Plusieurs personnes sont considères comme des mythomanes a cause des abus de langages, mais ne sont que de simple menteurs.
Wade continue le même jeu de ruse, parce que les intellectuels qui devraient porter secours au peuple sont en plein sommeil. Il est temps de revenir à la vérité scientifique pour répondre à la souffrance de nos populations et surtout la renaissance d une nouvelle république.
Le coran, les Hadis et les livres sacrets nous guident à tout moment:
Coran : Le butin (Al-Anfal) 53. C'est qu'en effet Allah ne modifie pas un bienfait dont Il a gratifié un peuple avant que celui-ci change ce qui est en lui-même. Et Allah est, Audient et Omniscient.
Hadis : D âpres Anas (qu’Allah soit satisfait de lui)
Le Prophète (pbAsl) a dit: "Au Jour la Résurrection, tout traître sera désigné par un drapeau".
Le psychiatre Ferdinand Dupré : Prendre ses rêves pour des réalités. Pour les mythomanes, plus qu’un proverbe c’est un mode de vie dont ils n’ont même pas conscience. Bien différente du simple mensonge, la mythomanie est une véritable pathologie qu’il faut savoir reconnaître pour permettre au sujet de se faire traiter.
Prêt pour la révolution des mentalités.
Vive le Sénégal Libre.
Vive l’Unité Fédérale et Révolutionnaire des Etats d’Afrique.
Ousmane Drame NYC USA.
Email : Monarchie.non@gmail.com
Le Soleil : Samedi 30 Mai 2009
ASSURANCE- MALADIE : Quelle couverture médicale pour les non-salariés ?
Les Omd visent à porter à 50% la population assurée en 2015. Un ambitieux objectif dans la mesure où au Sénégal la couverture maladie peine à atteindre les 20%. Et elle ne concerne que les salariés, retraités et leurs familles.
Système d’assurance discriminatoire ! Ainsi peut-on qualifier l’assurance-maladie au Sénégal. En effet, la couverture du risque maladie y est très faible. Elle touche moins de 20 % de la population à savoir les salariés, retraités et leurs familles. Lesquels sont répartis entre l’Etat, les Ipm (Institutions de prévoyance maladie) et les assurances privées. Les 80 % restants sont laissés à eux-mêmes. Ils ne bénéficient d’aucune couverture maladie. « Il ne reste alors que les mutuelles pour assurer la couverture médicale de la majorité de la population », soutient le docteur Fily Wagué du ministère de la Santé, de la Prévention et de l’Hygiène publique. Mais, elle reconnaît d’emblée la complexité de la tâche, notamment avec « le secteur informel qui, argumente-t-elle, est difficile à gérer ».
Alors, comment arriver à étendre la couverture maladie à tous ? C’est sur cette question que s’est articulé le symposium sur l’assurance-maladie au Sénégal, qui a été, jeudi 28 mai 2009, l’un des temps forts des journées médicales de l’Hôpital Principal de Dakar (28-30 mai 2009). « Il faut d’abord une volonté politique », lance Mme Couty Fall. Dans sa présentation sur : « Problématique du financement de l’assurance-maladie : quelles réformes à envisager », elle indique que la solidarité et l’équité sont aussi d’autres canaux à emprunter pour arriver à une extension de la couverture maladie au Sénégal. Aussi, estime-t-elle que « le système doit être simple et les cotisations accessibles ». En plus, l’implication de tous (assureurs, assurés, prestataires) est une nécessité.
Protection sociale
Pour Youssoupha Wade, président du Conseil national pour le dialogue social (Cnds), il se pose globalement au Sénégal, un problème de protection sociale dans la mesure où l’on évolue dans un contexte dont l’offre est marquée par une absence de politique cohérente et une demande devant faire face aux coûts d’accès aux soins de santé très élevés.
Evoquant l’expérience réussie avec les transporteurs qui sont parvenus à mettre en place une mutuelle de santé, M. Wade, qui a articulé son exposé sur « L’assurance-maladie dans les pays en voie de développement », a démontré que malgré les difficultés, il existe bien des solutions. Et il a donné l’exemple de la création d’un cadre de concertation plus large pour promouvoir le dialogue. Ce qui a permis de réussir l’expérience tentée avec les transports, laquelle intéresse aujourd’hui les ruraux.
Selon le président du Cnds, la mutuelle des chauffeurs, qui regroupe 400.000 membres, se porte bien. « Ils ont juste besoin d’encadrement », a-t-il dit. Mais, l’enjeu est d’arriver aujourd’hui, selon Mme Couty Fall, à proposer un système de micro assurance/santé avec une gestion professionnalisée, un schéma financier à moyen terme et moyennant des cotisations accessibles. Seulement, si on veut promouvoir la micro assurance et la généraliser, « il faut quelqu’un qui finance », indique l’ex-directrice de la Caisse de sécurité sociale.
Il s’agit incontestablement de l’Etat, d’autant qu’il a l’obligation de veiller à la bonne marche des Ipm, mutuelles, etc. Et elle préconise de prélever des taxes sur les billets d’avion comme on a fait pour financer la construction de l’aéroport Blaise Diagne de Diass.
Améliorer le taux de couverture
Arriver à une assurance-maladie universelle relevant pour l’instant d’une utopie, des stratégies sont initiées pour améliorer le taux de couverture. Entre autres, le Dr Fily Wagué du ministère de la Santé, de la Prévention et de l’Hygiène publique, cite le système de gratuité avec le plan « Sésame », la gratuité des césariennes et accouchements, la prise en charge des indigents. Elle pense aussi qu’il faut réformer les textes sur l’assurance maladie obligatoire et développer l’assurance maladie volontaire.
Selon elle, l’extension de la couverture médicale passe aussi par une collaboration avec les collectivités locales notamment dans le cadre de la décentralisation de l’assurance maladie.
Quant à Couty Fall, elle estime que la solution réside dans le rééquilibrage du dispositif. « Il faut du contrôle médical et de la régulation », affirme-t-elle. Et elle donne l’exemple des Ipm qui collectent beaucoup de fonds. « Mais, qui contrôle ? », s’interroge-t-elle. Et d’ajouter : « pour une gouvernance des systèmes d’assurance, il y a nécessité d’un corps professionnel de contrôle : des médecins conseils ».
Auteur: Maïmouna GUEYE
ÉCONOMIE ET FINANCES : Le capital de la Cncas passera de 5 à 10 milliards
En marge de la cérémonie de signature de deux importants accords de financement avec le Japon, Abdoulaye Diop a annoncé le doublement du capital de la Cncas qui passera de 5 à 10 milliards FCfa.
L’ambassadeur du Japon au Sénégal, M. Takashi Saito, et le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, M. Abdoulaye Diop, d’autre part, ont procédé, hier, à la signature de deux nouveaux accords relatifs au Projet d’aménagement d’infrastructures sanitaires dans les régions de Tambacounda et de Kédougou et au projet de construction de ponts sur le corridor Sud entre le Mali et le Sénégal. Pour respectivement 8,610 milliards et 3,275 milliards FCfa, les deux projets devraient contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations sénégalaises. A la suite de cette cérémonie, Abdoulaye Diop est revenu sur le dossier de la Cncas pour préciser qu’il n’est nullement question de supprimer ou de dissoudre cette banque, il s’agira plutôt de faire de celle-ci l’une des plus grandes banques du Sénégal. Il s’agira plutôt de faire de telle sorte que cette banque puisse avoir « un nom qui correspondra un peu à l’objectif ou l’orientation que le président voudrait lui donner », a dit M. Diop, ajoutant que « la Cncas demeurera parce qu’elle est bien gérée et fait des bénéfices. »
Les travailleurs de la Cncas peuvent donc rester tranquille, parce qu’il ne s’agira pas de dissoudre ou de supprimer cette banque. Le capital va passer, dans deux ans, de 5 à 10 milliards FCfa. L’Etat va prendre les sommes destinées au financement du monde rural et les mettre dans cette banque. Il accompagnera donc cette banque pour qu’elle ait plus de moyens pour en faire l’une des plus grandes banques du Sénégal.
Mamadou SY
ÉRADICATION DE L’ANALPHABÉTISME : L’équation des moyens financiers
La Coordination nationale des opérateurs d’alphabétisation du Sénégal (Cnoas) a organisé, les 27 et 28 mai, un atelier national sur le thème : « Innovations et bonnes pratiques de la Société civile : quelle approche pour éradiquer l’analphabétisme au Sénégal ». Il s’agit de réfléchir sur les voies et moyens pour éradiquer l’analphabétisme.
A l’occasion, le Directeur de l’Alphabétisation et des Langues nationales (Daln), Ngary Faye, est revenu sur la place indéniable de la Société civile dans la lutte contre l’analphabétisme. D’où le travail de la Daln à renforcer le partenariat entre l’Etat, la Société civile et les autres partenaires privés. M. Faye a également tenu à revenir sur le rôle des acteurs qui est de « réfléchir, modéliser pour donner des propositions de types d’alphabétisation nouveaux et concrets ».
Quant au président de la Cnoas, Silèye Gorbal Sy, « ces rencontres entrent dans le cadre des préparatifs du forum sur le statut de l’enseignant et les résultats qui en découleront seront remis lors de ce forum ». La représentante de la directrice du Breda, un des acteurs majeurs de cet atelier, est revenu sur le rôle que joue la Société civile dans l’alphabétisation mais également sur la place qu’occupe l’éducation « non formelle », car rappelle-t-elle, « le défi d’éradiquer l’analphabétisme d’ici à l’approche 2015 ne peut être relevé sans le non formelle ».
Une affirmation qui vient renforcer l’idée du Daln selon laquelle « il n’y a pas de honte à marcher sur deux pieds, c’est-à-dire travailler pour le développement de l’éducation formelle et informelle ». D’après lui, l’éducation informelle promet à un avenir meilleur. Cependant, l’équation des moyens financiers constitue le facteur bloquant. Aussi les participants ont invité l’Etat à renforcer davantage le sous-secteur.
Quant au suivi des conclusions, l’inspecteur de l’Education, Babacar Mboup, s’est fait rassurant : « ce sont des spécialistes du management de l’éducation qui ont été mobilisés et ils y veilleront », a-t-il dit.
Mariama NIASSE
LEÇON INAUGURALE DES JOURNÉES MÉDICALES DE L’HÔPITAL PRINCIPAL : La responsabilité médicale en question
La dixième édition des journées médicales de l’Hôpital Principal de Dakar ayant pour thème « les infections » a été ouverte avant-hier. La conférence inaugurale axée sur la responsabilité médicale a été introduite par Antoine Diome, magistrat au Parquet général.
Le représentant du Procureur général, Antoine Diome, magistrat au Parquet général, a déclaré que la médecine est un sujet de préoccupation constante. Il a énuméré trois types de responsabilité médicale : la responsabilité médicale civile, pénale et professionnelle.
« En matière pénale, il y a le principe de la légalité qui est vivace. Il faut un élément matériel, légal et intentionnel pour parler de responsabilité pénale médicale ». Il a aussi cité les infractions de commissions et les infractions d’omissions.
« Pour les infractions de commissions, on peut citer l’article 144 du code pénal qui réprime les faux certificats médicaux. L’article 159 qui réprime la corruption des membres du corps médical ». Selon le magistrat, les cas d’avortement, de violation du secret médical et de non-assistance à personne en danger impliquant la responsabilité des membres du corps médical, sont réprimés par la loi.
M. Diome d’ajouter qu’« il est interdit aux médecins de tromper la bonne foi des praticiens ou de la clientèle en leur présentant un procédé non validé et la délivrance d’un rapport tendancieux ». « Vis-à-vis du malade, le code déontologique impose au médecin, le respect strict des normes. Il doit assurer tous les soins médicaux nécessaires, se montrer compatissant et élaborer correctement le diagnostic. Faire appel, s’il y a lieu, au conseil des plus éclairés », a souligné M. Diome.
Pour ce dernier, si le médecin est condamné, il risque l’emprison-nement, l’amende ou l’interdiction d’exercer son métier.
Quant au directeur de Cabinet du ministre des Forces armées, René Emmanuel Moïse, il a affirmé que l’Hôpital Principal est « une fierté » pour les Forces armées. Après avoir revisité l’histoire de cette structure sanitaire, il a déclaré que le ministère des Forces armées sera prompt à transmettre au chef de l’Etat et au gouvernement les conclusions des travaux de ces journées. Les travaux se poursuivent jusqu’au 30 mai.
Aliou KANDE
WALF FADJRI :
Don’t change Khalifa * !
Jeune sénégalais, imbu de valeurs républico-démocratiques, partant pour un Etat fort et providentiel, je soutiens les actions jusque-là entreprises par le premier magistrat de la ville de Dakar, en l’occurrence Khalifa Ababacar Sall. Il est à consigner dernièrement des actes plus coupables que maladroits de la part de politiciens des deux bords (opposition et/ou pouvoir) tendant à décrédibiliser la démarche de rupture posée par M. Sall en déclarant son patrimoine. Certes, aucune loi ne la lui imposait, mais peut-être ne pas le faire serait grossier.
Cette démarche hautement saluée par les Sénégalais en général et plus particulièrement par les populations de Dakar, ne devrait en rien embarrasser quiconque épris de sincérité et respectueux de la chose publique. La façon dont se sont prononcés aussi bien Mme Aminata Mbengue Ndiaye, Barthélémy Dias qu’Aliou Sow laisse énormément à désirer. Qui plus est, ils se sont permis de le faire par voix de presse comme pour dénoncer une forfaiture. Franchement, le ridicule ne tue point dans notre cher Sénégal !
Leur agissement malheureusement n’en finit de subjuguer plus d’un Sénégalais sur les onze millions que nous représentons et nous coupe le fil de notre pensée en nous laissant abondamment hagard. Pourquoi cette démarche ? Pourquoi cette attitude ? Pourquoi cette posture ? Alors qu’ils feraient mieux de se soumettre à cet exercice plus que salutaire et indispensable.
En tout cas, leur comportement n’en est que révélateur d’un certain malaise globalement ressenti par toute la classe politique. Pourquoi ? Je donne ma langue aux chats… Qu’ils sachent que l’heure n’est plus au dilatoire béat, à la tergiversation sempiternelle et à l’ajournement intempestif. L’heure est maintenant venue de faire la politique autrement. D’où une déclaration de patrimoine pour tous les acteurs politiques, dont notamment ceux de Benno Siggil Senegaal de qui le peuple attend beaucoup.
Des deux bords politiques, nous appelons désormais les uns comme les autres de savoir raison garder d’une part et, de l’autre, de poser les jalons d’une rupture mémorable pour un Sénégal nouveau. Il nous appartient - les populations - de protéger notre république. Cette protection passe forcément par une toute autre implication, celle-là sans commune mesure, par une redéfinition des rôles et responsabilités. Nous nous devons de nous intéresser à toute gestion publique par la dénonciation des actes bannis et condamnables et l’imputation objective et personnifiée des carences blâmables. En ce sens, la déclaration de patrimoine doit être au début et à la fin de toute fonction politique.
Nous demandons aux Sénégalaises et aux Sénégalais, d’œuvrer pour que soit enfin légiférée la déclaration de patrimoine pour la rendre obligatoire à tous les niveaux de responsabilités publiques. Cet angle d’approche nous permettra, en matière d’intervention publique, de faire le tri entre la bonne graine et l’ivraie du personnel politique; pour que plus jamais, des corrompus, des pourris, des canailles et bandits véreux ne nous dirigent.
Disons non à la malhonnêteté avec son corollaire : forfaiture, malversation, escroquerie, fraude, gredinerie…, pour laisser place à la vertu et aux valeurs de jöm, de kersa, de soutourë, de gëm, de fït, de foulë, de fäyda et j’en passe.
Le dessein de fragilisation du maire de Dakar ne passera point. Si Khalifa ne vous arrange pas, en plus de bien nous captiver, il nous arrange grandement. Touche pas à mon maire !
A Khalifa, nous lui exigeons de rester droit dans ses bottes et de ne surtout pas changer car sopékou dafa gasw. Si jamais vous vous amusez à jouer à l’amusement des politiques-politiciens, vous vous risquez à la métamorphose : d’un Khalifa probe et intègre à y ressembler aux autres (vibords, roofs, corrompus, lascars et drilles). Qu’Allah vous assure un succès tonnant et retentissant…
Ababacar Sadikh SECK Pikine, Gazelle-Ouest, Plle no 594 secksadikh1@yahoo.fr
* Ne change pas Khalifa !
Kawsara : Un grain de sel citoyen
Le débat encore timide, pas toujours articulé, biaisé, parfois passionnel, un tantinet personnalisé, rarement rationnel, au total flou, autour du projet dit Kawsara que d’aucuns, cédant à la grandiloquence, ont vite fait de baptiser Manhattan dakarois, occulte ce qui, me semble-t-il, en est l’aspect le plus utile. Cette nouvelle pomme de discorde devrait être résolue avec intelligence, dans l’intérêt bien compris des peuples et partenaires sino-africains, à travers un dialogue ouvert qui pourrait préfigurer ce que doivent être les relations commerciales, pour l’heure asymétriques, entre la Chine et les pays du continent africain.
On remarquera que la querelle Kawsara n’est pas sans rappeler la polémique qui sourd autour du troc aux termes duquel la République démocratique du Congo a décidé de céder récemment à la Chine, ses mines, de cuivre notamment, en échange de financements chinois, de plusieurs milliards de dollars, pour la construction des infrastructures lui faisant gravement défaut. Sur les rives du fleuve Congo, comme du côté de la Corniche dakaroise, et ailleurs sur le continent, il s’est trouvé des acteurs, surtout privés mais parfois gouvernementaux, qui, de plus en plus, affirment leur détermination à s’opposer aux deals avec les Chinois. De fait, partout, à travers le continent africain, passés les premiers moments d’euphorie, certains en arrivent à se demander comment la relation sino-africaine doit être orientée pour contenir le flot de suspicions et d’incompréhensions qu’elle provoque. Comment lui redonner le coup de collier pour lever les doutes et la relancer durablement ?
A quelque chose malheur est bon, dit-on… Et, sous ce rapport, force est de considérer que les fureurs suscitées par divers projets chinois en Afrique, offrent une chance de lancer un dialogue qui serait bénéfique aussi bien à la Chine qu’à ses partenaires sur le continent africain, dès l’instant qu’il est mené au grand jour. Dans le cas de Kawsara (est-ce d’ailleurs un projet chinois ?), outre le flou critiquable dans la négociation, et finalement qui dessert toutes les parties qui se sont laissées à ce jeu, d’autres dimensions, plus endogènes, disons sénégalo-sénégalaises, méritent d’être mises en lumière.
Au nombre des multiples questions qui se posent, la première est celle de savoir qui doit décider des projets à implanter dans le pays ? Peuvent-ils être réduits à une question de collectivités locales, surtout quand ils impliquent des emprunts d’Etat ou municipaux transcendant le seul cadre géographique du projet, comme c’est le cas pour Kawsara ? On peut, non sans raison, avoir ainsi le fâcheux sentiment que Kawsara est une affaire de Rebeuss. C’est comme si, demain, les habitants de Kédougou, de Ziguinchor, ou de quelque localité du pays décidaient que tout projet devant être édifié sur leurs terres, ne se déciderait qu’avec leur assentiment. Qu’une consultation les associe au projet est normal, mais de là à ce que le projet en question se décide sur des considérations passionnelles, voire personnelles n'est pas sans poser un problème de fond.
Ce qui est encore plus grave dans le cas Kawsara, c’est qu’on en soit arrivé à donner l’impression que la réalisation du projet tient au bon vouloir de M. Lamine Diack. Si respectable qu’il soit, le statut qui lui a été conféré, ou, du moins, le rôle qu’il tente de jouer ici, me semble dangereux. Car demain, tout ressortissant de n'importe quelle ville ou banlieue, pourvu qu'il ait une quelconque notoriété, pourrait opposer ses conditions individuelles, y compris ses souvenirs d’enfance, à la matérialisation de quelque projet qui ne lui conviendrait pas, en excipant précisément d’arguments spécieux qui peuvent aller à contre-courant des intérêts de la nation… Ce faisant, des zones de non droit républicaines se créent subrepticement et l'on banalise, valide, l'existence de poches de territoires échappant à la projection du pouvoir de l'Etat au nom de légitimités religieuses, sportives et pourquoi pas, demain, ethniques. C'est dangereux.
Qu’on me comprenne bien : je ne m’insurge pas contre la volonté des populations de Rebeuss de se battre contre l’érection d’un projet qui a été conçu à leur insu, dans une obscurité qui peut justifier toutes les indignations. Vivant sur le lieu où il doit être installé, leur combat citoyen est, à divers égards, salutaire. Comme on peut considérer méritoire leur attachement au stade Assane Diouf, la nécessité de doter la capitale d’aires de jeu et d’espaces verts, ou de ne pas rester silencieux quand un projet qui pourrait avoir demain des conséquences négatives, se met en place. Leur vigilance ne devrait donc pas être traitée à la légère. En citoyens, c'est leur passivité qui aurait été problématique...
Le principal hic, c'est qu'à ce jour, les arguments avancés par les Rebeussois, tout intéressants qu’ils soient, souvent affectifs, n’ont pas suffi, pour ce qui me concerne, à emporter mon adhésion. Et, pis, le Collectif René Sanchez, qui s’emploie à faire vivre la fibre rebeussoise, n’a pas encore produit de réponse alternative crédible face à ce qui apparaît progressivement comme l’aventure ambigüe, grandeur nature, que Rebeuss connaît. On en revient à la thèse développée dans son fameux livre éponyme, par Cheikh Hamidou Kane, et, en le parodiant, on peut se demander si les Rebeussois n'en sont pas, eux aussi, à se poser la question de savoir si ce qu'ils vont gagner avec ce projet vaut mieux que ce qu’ils vont perdre.
Délicat débat, qui ramène sur le tapis la vieille problématique cornélienne entre modernité et tradition. Il ne peut être tranché avantageusement que de façon sereine. Cartes sur tables. En tenant compte de l’intérêt des générations futures. Pas seulement celles de Rebeuss. Celles du pays entier…
Je tiens aussi à clarifier que mon opinion ne signifie pas un rejet systématique de la posture de Lamine Diack. Au contraire, c’est tout à l’honneur de l’ancien champion sportif, aujourd’hui à la tête d’une grande instance du sport mondial, de vouloir faire corps avec le quartier où il a grandi. Mais le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions et je crains fort qu’en voulant être un deus ex machina dans cette affaire, il outrepasse ses prérogatives citoyennes, à mon humble avis. Et pourrait fort bien se brûler les doigts, comme on le voit à travers certaines de ses palinodies sur le sujet, aussi bien après sa dernière audience présidentielle que lors de la conférence de presse qu'il a tenue où il a donné l'impression d'être entre le marteau et l'enclume…
En vérité, il importe d'aller au-delà des questions de personnes, pour rationaliser le débat. Et là, une autre question plus angoissante qui se pose est bien, comme dit plus haut, celle qui a trait aux conditions de négociations de ce type de projet. Peut-on, doit-on tolérer que des projets de la taille de Kawsara soient négociés loin de tout regard, avec des engagements financiers souscrits au nom de la communauté qui, in fine, devra en assumer les conséquences, c’est-à-dire casquer ? Peut-on, doit-on permettre que ces projets soient finalisés sans que les instances délibératives, représentant le peuple, ici le Parlement, ne soient consultées ? La signature de l'Etat doit-elle être engagée de façon cachottière ? Cette batterie d'interrogations est au cœur de la problématique des relations sino-africaines.
Je suis d'autant plus déçu qu'il en soit ainsi, car je sais combien cette relation Chine-Afrique peut être stratégique, profitable, pour les deux partenaires. Pour avoir récemment encore fait une tournée en Chine, en compagnie d’un grand capitaine d’industrie du continent qui m’avait sollicité pour que je l’y introduise, j’ai vu à quel point la Chine peut être source d'inspiration pour l'Afrique. Elle peut lui apporter ce qu'elle ne peut pas aisément trouver ailleurs - certains leviers essentiels pour son développement. Car celui qui parcourt la Chine contemporaine ne peut qu’être sidéré, frappé, impressionné par le déroulement de la puissance chinoise à travers ses routes, aéroports, grands centres d’affaires et autres projets futuristes. Ils préfigurent la place prépondérante, en tête de peloton, que le plus gros des dragons asiatiques est appelé à occuper sur la scène mondiale au cours de ce siècle. L’Afrique ne peut pas fermer ses portes vis-à-vis d’un tel partenaire vers lequel accourent pays développés et multinationales. Tout est question de définir les termes de références de la relation sino-africaines, d’abord en évitant les relations souterraines qui contribuent à l’entourer d’un halo de doutes. Forger une relation stratégique mutuellement bénéfique passe par un dialogue ouvert, impliquant toutes les parties prenantes, surtout du côté de l'Afrique où, malgré leurs revers récents, les processus démocratiques ont laissé un besoin de transparence qui n'attend que la moindre occasion pour s'exprimer.
Si, dès le départ, les populations de Rebeuss ou celles du Congo avaient été mises au parfum des projets et que leur avis avait été recueilli avant de les engager, on n’en serait pas là à trouver des subterfuges pour sauver ces contrats ou projets qui, pourtant, n'ont pas que des défauts. En raison des négociations souterraines qui ont permis leur enfantement, ils sont, hélas, devenus sujets à caution, faisant douter de leur bien-fondé ou de leur utilité.
Or, dans un monde où les investissements directs étrangers ne sont plus problématiques, comme me l’a confié il y a un mois dans son bureau de Washington, John Williamson, l’inventeur du fameux Consensus de Washington, des pays comme le nôtre ont le devoir de réfléchir à haute voix sur cette question. Surtout que soumis à une diète financière, ils sont vulnérables face à l’assaut d’acteurs extérieurs, comme l’ogre chinois, qui n’ont d’autre choix que de se déployer en direction du continent pour y chercher des marchés et des ressources naturelles. En plus du savoir, du savoir-faire, des emplois et de la force d’attraction qu’ils génèrent, les investissements directs étrangers, en dehors des actes posés par de cupides spéculateurs, font partie des instruments au service des pays en quête de modernisation, soucieux de se développer. Mais en parler franchement est le préalable pour en tirer le meilleur profit et non simplement faire l’affaire de quelques énergumènes.
C’est pour ne pas avoir à légitimer l’acte posé en catimini par certains que j’ai longtemps hésité à me lancer dans le débat émergent, mais nécessaire, autour de Kawsara. De là à penser que le refus obstiné est la réponse, il y a un pas qu’il importe, à mon avis, de ne pas franchir. Le temps est venu pour l’instauration d’un vrai dialogue pour rediscuter tout, y compris les termes du contrat, et les bénéfices à long terme, pour le Sénégal et pour Rebeuss, non seulement pour ce qui concerne Kawsara, mais pour clarifier le rapport de nos compatriotes et de notre pays face aux exigences d’un monde où les mutations importantes en cours exigent flexibilité et vivacité d’esprit. C’est en mettant tout le dossier Kawsara sur la table, en levant les zones d’ombres, qu’il sera possible de l’accepter ou de le rejeter avec des arguments solides, loin de tout populisme.
Ce n’était que le grain de sel, en passant, de quelqu’un qui ne connaît ni les promoteurs du projet, ni les conditions de sa négociation, ni les membres du Collectif de Rebeuss, mais qui espère que ces incidents de parcours aideront les différents acteurs du dialogue sino-africain à comprendre qu'à l'heure de la revendication citoyenne sur le continent, au moment où la nettoyenneté redéfinit la citoyenneté, on ne peut gagner quelque pari de développement qu'en jouant franc jeu, à cœur ouvert, avec ce que les anglophones appellent les ‘stakeholders’, ceux qui ont quelque chose à gagner ou perdre dans quelque initiative…
Adama GAYE Auteur de Chine-Afrique - Le dragon et l’autruche (ed. L’Harmattan) Chercheur Invité à la Johns Hopkins University de Washington DC. Adamagaye@hotmail.com
Malgré la ratification de la convention cadre pour la lutte anti-tabac : L’Etat du Sénégal continue de s’enfumer
Trois ans après l’entrée en vigueur de la Convention cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte anti-tabac, le Sénégal n’a pas encore appliqué cette mesure. Une situation jugée ‘inadmissible’ par le Mouvement anti-tabac du Sénégal (Mat). Les camarades de Baba Ngallé Diallo ont eu à dénoncer cette situation, hier vendredi, devant le Point focal du ministère de la Santé pour la lutte contre le tabagisme. Ce dernier organisait un point de presse en prélude à la Journée mondiale qui sera célébrée ce dimanche 31 mai. Pour le Mat, le Sénégal doit appliquer les dispositions de la Convention cadre pour la lutte anti-tabac, parmi lesquelles on note l’apposition de message ou d’image d’avertissement à la santé juste et pertinent sur les paquets de cigarettes, conformément à l’article 11 de la Convention cadre.
En effet, l’article 11 de la Convention stipule que le conditionnement et l’étiquetage des produits de tabac ne contribue pas à la promotion d’un produit de tabac par des moyens fallacieux, tendancieux ou trompeurs, ou susceptibles de donner une impression erronée quant aux caractéristiques, effets sur la santé, risques ou émissions du produit, y compris des termes, descriptifs, marques commerciales, signes figuratifs ou autres qui donnent directement ou indirectement l’impression erronée qu’un produit du tabac particulier est moins nocif que d’autres. Avec, entre autres exemples, des termes tels que ‘à faible teneur de goudron’, ‘légère’, ‘ultra légère’ ou ‘douce’.
Point focal du ministère de la Santé pour la lutte anti-tabac, Oumar Ndaw s’inscrit dans le même sillage que les responsables de Mat Sénégal. A son avis, les consommateurs doivent être avertis de ce caractère de tromperie et d’étiquettes mensongères. ‘Les cigarettes sont mortelles, sous toutes les formes. Tous les produits qu’elles contiennent sont nocifs’, martèle Oumar Ndaw, estimant que la Convention cadre de l’Oms est une très bonne initiative.
Issa NIANG
Abdoulaye Diop (Ministre de l'économie) : «La Cncas ne sera pas dissoute, mais changera de nom»
Après l’annonce de la dissolution de la Cncas par le président Wade, le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, vient de préciser que cette banque ne sera pas dissoute, mais va changer de nom et verra son capital renforcé. Il en a fait la révélation hier, en marge de la signature d’accords de partenariat entre le Sénégal et le Japon.
Les travailleurs de la Cncas peuvent se tranquilliser. L’Etat ne va pas dissoudre leur banque. C’est le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Fiances qui l’a annoncé hier, en marge de la signature d’accords de partenariat entre le Sénégal et le japon. Selon Abdoulaye Diop, les paroles du président de la République n’ont pas été bien comprises. Car, dira-t-il, il ne s’agit pas dissoudre la Cncas, mais plutôt de la renforcer. ‘Il ne s’agit pas de dissoudre ou de supprimer la Cncas. Je voudrais ici repriser les paroles du président de la République. La Cncas changera peut-être de nom, mais ne disparaîtra pas. Elle va demeurer parce que c’est une banque qui est bien gérée et qui génère actuellement des bénéfices. Nous avons une banque qui marche et il n’est pas question pour le président de la dissoudre. On va peut-être changer le nom pour lui donner une appellation qui correspondra à l’objectif que le président veut lui donner. On va uniquement changer le nom, mais pas les structures’, a-t-il précisé.
Le ministre des Finances a, en outre, annoncé que l’Etat va accompagner l’entrée des agriculteurs dans son capital : ‘Nous allons accompagner l’entrée des syndicats d’agriculteurs, des pêcheurs et des éleveurs dans le capital de la Cncas sur la base d’une participation que l’Etat va leur offrir’. Selon Abdoulaye Diop, l’augmentation du capital de la banque répond au souci de respecter la réglementation de l’Uemoa qui impose une augmentation de capital de toutes les banques. Laquelle augmentation fera passer le capital des banques de 2 milliards à 5 milliards, avant d’atteindre 10 milliards de francs Cfa dans deux ans. C’est pourquoi, annonce Abdoulaye Diop, l’Etat va prendre dans le budget des sommes destinées au financement du monde rural pour les mettre dans cette banque afin de l’accompagner et de lui donner ainsi beaucoup plus de moyens.
Seyni DIOP
Echec scolaire : L’implication des parents et des communautés comme antidote
Trouver une réponse adéquate aux taux d’échec scolaire très élevés est une préoccupation pour tous les pays du monde. Plusieurs stratégies sont mises en œuvre dans le monde par les spécialistes de l’éducation et parmi lesquelles Famille école communauté réussir ensemble (Fecre) au Québec, Canada, objet d’un mémoire soutenu en vision-conférence, hier, par une enseignante sénégalaise.
L’intérêt de l’éducation, surtout de la réussite scolaire des enfants, s’il est bien compris par les élites ou des gens issus de milieux aisés, on ne peut en dire autant pour les populations défavorisées d’ici ou d’ailleurs. Telle est, en tout cas, la conviction scientifique d’Aminata Diéna Ndiaye, enseignante en histoire-géographie et bénéficiaire de la bourse de la fondation Ford. Après deux ans d’études à l’université de Sherbrooke, au Québec (Canada), elle a soutenu, hier, un mémoire de maîtrise en sciences de l’éducation sur ‘Etude sur les représentations sociales des personnes enseignantes au préscolaire et au primaire participant au programme Fcre au regard des facteurs et des conditions de la mise en œuvre pour plus de réussite’. Un sujet d’actualité dans notre pays et qui ne manque pas de pertinence pour les spécialistes de l’éducation et les gouvernants qui savent que l’avenir de toute la nation en dépend.
Ce fut une soutenance peu ordinaire parce que, grâce à la magie des technologies de l’information et de la communication (Tic), la distance a été anéantie. Ainsi, l’impétrante Aminata Diéna Ndiaye était en visio-conférence avec le jury de l’université Sherbrooke au Québec Canada. Dans son exposé résumatif de son travail de recherche de près de 200 pages, elle est d’abord et avant tout revenue sur la méthodologie, l’objectif de la recherche, le cadre conceptuel, théorique, la revue de la littérature, etc.
Analysant les données de sa recherche, elle a reconnu que son étude avait, entre autres objectifs, de ‘modifier les représentations des enseignants dans les écoles tout en créant les conditions de réussite pour le maximum d’enfants’. Elle est arrivée au constat que, ‘dans les milieux économiques faibles, les parents s’intéressent très peu à ce que fait leur enfant à l’école. Or le fait d’aller à l’école seulement pour dire bonjour au maître est un acte qui peut pousser l’enfant à dire ‘mes parents s’intéressent à ce que je fais’’, estime-t-elle. D’après Aminata Diéna Ndiaye, dans les milieux défavorisés au Québec comme au Sénégal, très peu de parents s’occupent de la scolarisation de leurs enfants, souvent plus préoccupés à bouillir la marmite qu’à faire autre chose.
Or, le constat qu’elle a fait dans sa recherche est qu’avec la méthode Famille école communauté réussir ensemble (Fecre) qui a été appliquée dans certaines écoles préscolaires et primaires du Québec avec l’implication des parents et des communautés, la réussite scolaire des élèves issus de milieux défavorisés a été nettement améliorée. Une manière de réduire les inégalités, notamment dans une société démocratique. ‘Souvent, la famille pense qu’elle n’a pas un rôle dans l’éducation de l’enfant. Le maître se dit que mon rôle s’arrête en classe. Or la famille et la communauté sont porteurs de valeurs dont l’enfant a besoin pour sa socialisation et son savoir être’, explique-t-elle. Avant d’ajouter que, pour la réussite scolaire des élèves, toutes les ressources nécessaires doivent être mobilisées pour donner à l’école, lieu d’ancrage d’une communauté en un lieu donné, le capital social dont elle a besoin, car il y va du devenir même de cette communauté.
Interrogée si les bonnes pratiques du Fecre auxquelles elle a participé au Québec sont transposables au Sénégal, Aminata Diéna Ndiaye pense que certaines le sont, alors pour les autres, il faudra nécessairement une ‘contextualisation’. Parmi ces ‘éléments gagnants’ qu’elle considère comme transposables, il y a la formation, l’analyse de la situation et l’évaluation, mais ‘le reste est à bâtir’, dit-elle. Parlant justement du système éducatif sénégalais, elle est d’avis que ‘l’absence d’évaluation’ en est le ‘ventre mou’. ‘L’évaluation est un problème. Il n’y a pas une évaluation des programmes en cours’, regrette-t-elle.
Le jury était composé de professeurs de la Faculté d’éducation de l’université de Sherbrooke. François Larose en était le directeur de mémoire, Joanne Bédard comme membre et Serge Larrivée comme évaluateur externe. Après délibération, le jury a accordé la note ‘A+’ qui correspond à ‘Excellent’ dans notre système français. Un sympathique cocktail dans les locaux de l’Auf a mis fin à la soutenance.
Mamadou SARR
Accès et maintien des filles à l'école : Les grossesses et les mariages précoces, ces points sombres à Sédhiou
(Correspondance) - Si l’accès des filles à l’école est un pari qui est en train d’être gagné dans la nouvelle région de Sédhiou, la question liée à leur maintien demeure une montagne à soulever pour le Comité départemental des enseignantes pour la promotion de la scolarisation des filles à l’école (Cdescofi). La structure des enseignantes qui tirait ainsi le bilan de trois années de gestion, pointe de l’index l’état de pauvreté de la région, mais aussi et surtout les grossesses et les mariages précoces. Deux phénomènes qui constituent des points noirs dans les objectifs que s’étaient fixés ces femmes.
Selon Yadicone Sané Diatta, la présidente du Cdescofi à Sédhiou et assurant en même temps la coordination régionale, ‘le bilan est assez satisfaisant sur le plan de l’accès, même si l’écart entre garçons et filles demeure une équation. Le bilan est aussi largement satisfaisant du point de vue taux de réussite des filles’. Mais, poursuit-elle, ‘la situation reste décevante sur le plan du maintien. Le taux d’abandon de ces filles est toujours élevé au niveau de la région. Ceci est le résultat de l’épineuse question des grossesses et des mariages précoces. Le nombre de filles qui abandonnent l’école à cause de ces deux phénomènes est énorme. Mais, nous avons constaté aussi que l’état de pauvreté de la région y est pour quelque chose’, s’indigne la coordonnatrice régionale.
Mais, comme ces femmes enseignantes ne comptent pas abandonner le combat à mi-chemin, elles entendent s’appuyer sur les structures de base afin de toucher les zones les plus reculées de la région. ‘Il faut redynamiser les huit comités de base de la région, pour que l’information passe mieux et pour que nous puissions atteindre nos cibles qui sont dans les coins les plus reculés’, estime Mme Diatta. Cependant, pour atteindre ses objectifs, la structure sollicite le soutien des partenaires au développement pour avoir les moyens de sa politique. Dans la même foulée, les femmes enseignantes de la région demandent aux parents d’élèves de jouer pleinement leur rôle dans l’éducation des enfants, une façon, selon elles, de combattre le mal par la racine.
Moctar DIALLO
COMMENTAIRE DU JOURQui va payer ?
par SOMBEL FAYE | SUD QUOTIDIEN , samedi 30 mai 2009
La Ram(Royal air Maroc) n’est plus dans le capital d’Air Sénégal international(Asi), mais reste « en support opérationnel ». C’est le scénario de sortie de crise qui vient d’être écrit par les parties sénégalaise et marocaine.
En fait, n’est-ce pas la RAM qui a eu raison, finalement, sur le Sénégal quand on sait qu’au plus profond de la crise d’Asi, le partenaire marocain a annoncé son intention de se retirer immédiatement de la gestion et du capital de la compagnie Air Sénégal International ? Ce que la partie sénégalaise avait trouvé « inacceptable et irresponsable », estimant que le partenaire marocain cherchait tout bonnement à lui refiler l’intégralité de la mauvaise herbe qui a recouvert la gestion de la compagnie.
En définitive, la partie sénégalaise ne s’en sortirait pas trop mal si l’accord prévoyant la prise en charge des salaires et du passif social de l’ensemble du personnel d’ASI et l’indemnisation des salariés et le redéploiement du personnel d’ASI, suppose que ce sont les deux parties qui se mouilleront. C’est justement à ce niveau que la « bonne nouvelle » annoncée par Sir Karim laisse un goût d’inexpliqué.
Certes pour le personnel désoeuvré d’Asi, la couleur de l’argent n’aura aucune importance et à juste titre. Mais pour le commun des sénégalais soucieux de la responsabilité individuelle ou collective, ce n’est pas un détail. La compagnie aurait accumulé au cours de ces trois dernières années quelque 25 milliards de francs CFA. Et qui était aux commandes depuis la création en 2000 ?...
Si les deux parties ont « convenu » des modalités de prise en charge des salaires, du passif social et de l’indemnisation des salariés, cela nous intéresserait de savoir qui va payer quoi d’autant plus qu’on nous parle de « support opérationnel » de la part de la Ram. Il fallait au moins 40 milliards de FCfa pour recapitaliser la boîte. Les marocains n’en voulaient plus et ce n’est pas la partie sénégalaise qui aurait sorti cet argent. Dès lors, on a préféré créer une nouvelle compagnie sur les cendres de l’actuelle mais avec une redistribution des cartes.
Quels privés sénégalais ?
Selon notre confrère du Nouvel Horizon dans sa dernière livraison parue ce jeudi 28 mai 2009, le nouveau ministre d’Etat en charge des transports aériens, Karim Wade, chercherait 15 milliards de FCfa comme mise de départ de la nouvelle compagnie annoncée. Ce qui permettrait à la nouvelle compagnie, toujours selon notre confrère, de louer une flotte capable de récupérer toutes les lignes d’Air Sénégal International.
Si cela se confirmait, on veut bien comprendre qu’il s’agirait plutôt d’une garantie et encore car, que l’on sache, 15 malheureux milliards de FCfa apparaissent plutôt peanut pour louer un seul avion. C’est sans doute là qu’interviennent des modes de financement comme le leasing. Tout cela est bien possible. Mais il faut bien plus pour faire décoller une compagnie aérienne. Ils sont bien nombreux les privés sénégalais qui pourraient intégrer le capital. N’est-ce pas ? Mais attention au syndrome de l’Aibd(Aéroport international Blaise Diagne) dont le montage financier avait fait la part belle au privé dans le capital, avant que le Fmi ne tape sur la table.
Reste aussi à savoir si la compagnie marocaine qui, comme l’a rappelé notre confrère, a utilisé ASI comme un « Feeder » pour pénétrer le marché de la sous-région ouest-africaine et qui, avec la disparition d’ASI, dessert toutes les capitales comme Abidjan, Bammako, Accra, entre autres, tout en utilisant Casablanca comme un hub qui s’ouvre sur le reste du monde, pourrait se laisser chiper le marché, tout « support opérationnel » qu’elle puisse être.
POUR UNE DETTE DE PLUS DE 20 MILLIARDS CONCOCTEE PAR « SUNEOR »Les opérateurs de semence prédisent une campagne timide
par Abdoulaye FALL | SUD QUOTIDIEN , samedi 30 mai 2009
Réunis en assemblée générale tout dernièrement à Kaolack, les opérateurs de distribution des semences, mobilisés autour de la Fédération nationale des opérateurs privés, stockeurs et transporteurs (Fnopst), font apprendre par la voix de leur porte-parole Modou Fall que, si certaines entreprises huilières à l’image de « Suneor » n’arrivent pas à rembourser les vingt et quelques milliards de reliquat qu’elles doivent aux opérateurs, la campagne de distribution des semences ouverte cette saison, ne sera pas comme celles des années précédentes.
A la limite, président-ils, elle sera timide car les principaux acteurs à qui incombe la mission d’aller partout dans les zones reculées pour faire parvenir les semences, par manque de moyens, ne pourront guère supporter le poids des activités. Il faut surtout dire que la plupart de ces opérateurs privés travaillent avec les banques et les reliquats qu’ils attendent encore des huiliers, en partie, proviennent de ces banques auxquelles, ils doivent de l’argent.
D’une manière ou d’une autre, ils finiront par céder ou effacer de leur zone de couverture certaines localités inscrites préalablement. Ils ont toutefois poursuivi lors de cette même séance en soutenant que les multiples dangers qui menacent cette campagne, pourraient être amortis si les avances sur facture faisaient le privilège des opérateurs cette saison, ce qui n’a pas été la cas comme lors des précédentes campagnes.
Ainsi après avoir sommé la société « Suneor » pour ce qui reste de l’avenir à respecter ses contrats, et ses engagements vis-à-vis de ses partenaires commerciaux, pour avoir toujours contracté à leur endroit d’une dette d’au moins 5 Milliards de nos francs, à chaque campagne de commercialisation, les opérateurs de la Fnopst appellent aujourd’hui la société huilière à faire preuve d’engagement, mais surtout à faire montre de régularité dans les opérations de décaissement lors des transactions.
Par contre pour cette présente campagne de distribution des semences, le choix des opérateurs appelés à s’investir sur le terrain s’est effectué avec nouveauté. A la place d’un recrutement sur la base de compétences ou autre profil des candidats, le ministère de tutelle est plutôt allé au lancement des appels d’offre. Une nouvelle démarche qu’il a par la suite évitée pour des raisons encore non élucidées.
N’empêche que l’annulation de cet appel d’offres a plongé les opérateurs dans tous leurs états, car la plupart d’entre eux avaient déjà soumissionné, mais restent encore sur leur faim pour ne connaître guère les vraies raisons d’un non dépouillement.
LE QUOTIDIEN :
Au nom de l’Université
0-05-2009
Longtemps considérée comme le temple du savoir, de la lumière, l’université Cheikh Anta Diop est en train de perdre sa réputation d’antan.
Longtemps considérée comme le temple du savoir, de la lumière, l’université Cheikh Anta Diop est en train de perdre sa réputation d’antan. Ce désenchantement de l’université traduit, de manière générale, le malaise de l’éducation nationale sénégalaise. Cette dernière qui est en crise depuis des années avec des grèves répétitives des élèves, des étudiants et des enseignants mérite plus de considérations, car nous restons convaincus que l’éducation est le pilier fondamental du développement durable. Nous ne saurions faire un diagnostic objectif en vu de résoudre définitivement les crises de l’éducation sans une réflexion sérieuse sur les acteurs de base.
Aujourd’hui, ce rassemblement des acteurs est nécessaire pour combattre ce fléau. Nous espérons qu’ensemble, nous pouvons collaborer pour assurer au Sénégal, une amélioration de son éducation en faisant des efforts supplémentaires pour la revalorisation des conditions pédagogiques et sociales des étudiants. Pour ce faire, il est essentiel et urgent de corriger la dislocation du mouvement estudiantin. Donc, le regroupement de l’ensemble des amicales de facultés s’impose pour faire valoir nos opinions et poser nos revendications. Il est temps de faire l’union sacrée et de condamner avec la dernière énergie, la présence policière autour de l’université.
Les événements du 17 février 2006, n’avaient épargné ni étudiants en Médecine encore moins ceux qui sont en Droit et Sciences. Donc l’université est une et indivisible. Tout ce qui touche à une faculté ou à un département engage forcément les autres. Chers camarades, l’heure est grave et le moment historique comme vous avez l’habitude de le dire dans l’accroche de vos discours d’Assemblées générales de facultés. Ainsi, l’heure n’est plus à la prise de conscience, mais à l’action. Il est aussi temps de comprendre que cette université est la nôtre, elle est celle de la basse classe. Parmi les ministres et députés de ce pays, il n’y a pas un dont le fils est à l’Ucad. Ce qu’il faut comprendre à travers cet exemple, c’est que cette université est celle des pauvres, et en réalité, ceux qui nous dirigent se moquent de la qualité de l’enseignement qui y est dispensée et des conditions sociales dans lesquelles évoluent les étudiants.
Une bonne politique d’éducation est un droit que les populations en général et les étudiants en particulier exigent du gouvernement. Si ce dernier est incapable d’assurer cette mission régalienne, nous devons lui tourner le dos et nous préparer à la lutte pour l’acquisition de ce droit élémentaire. Nous nous rappelons de ce 17 février 2006, lorsque des étudiants manifestant pacifiquement pour une amélioration de leurs conditions sociales furent durement réprimés et humiliés. Aujourd’hui, ils ont repeint, nettoyé, ils ont essayé de nous faire oublier ce jour historique, lorsque venant avec leur force de l’ordre semer le désordre au temple du savoir. Certes, nous avons pardonné avec beaucoup de philosophie et sans rancune, mais nous n’avons pas oublié.
Des soldats cagoulés, armés jusqu’aux dents avaient transformé l’université Cheikh Anta Diop en un véritable champ de bataille qui nous a rappelé le décor de Nairobi après l’élection présidentielle, de Karbala sous les bombes ou de gaza sous l’occupation israélienne. Une situation jusque-là inconnue des jeunes générations sénégalaises. Hélas, un désordre insensé et inopportun occasionné par les éléments du Gmi et leurs collègues de la Lgi. Ces derniers sont certes responsables, mais nous sommes assez matures pour comprendre que dans les corps militaires et paramilitaires, c’est l’ordre qui prévaut et qu’il est toujours donné par les supérieurs. En ce moment, nous avions incriminé, sans équivoque, monsieur Ousmane Ngom qui fut le ministre de l’Intérieur et avait ordonné de fait cette répression. Ce mardi 5 mai 2009, l’histoire s’est répétée sans surprendre les esprits avertis, car l’histoire récente a fini de montrer que l’actuel ministre de l’Intérieur et son prédécesseur ne constituent pas des modèles pour cette jeunesse. Nous nous garderons de citer des exemples par respect à la République qu’ils sont censés représenter.
Mais, au delà de cet acte, il faut y voir l’incompétence et la brutalité de tout un système qui se sont encore manifestées par l’incompétence des ministres de l’Education incapables de régler les problèmes de l’éducation. Regrettable système de diversion qui n’a fait qu’escamoter les problèmes des populations. Soyez sérieux et respectez ce pays, car il le mérite.
L’Etat, dans sa mission régalienne, a le devoir de réagir pour une véritable amélioration des conditions socio-pédagogiques de ses étudiants. L’Ucad compte plus de 55 000 inscrits, même l’Armée, avec sa discipline qu’on lui connaît, ne saurait gérer convenablement ce nombre pléthorique d’individus dans un même camp. Donc, la création de nouvelles universités s’impose, mais de vrais centres universitaires capables d’accueillir des étudiants dans de bonnes conditions au lieu de construire des «cases des grands».
Devant leur échec, les autorités fondent toutes leurs stratégies sur l’éclatement du mouvement étudiant. L’union dans la confiance s’impose pour prendre en compte l’avenir de ce pays qui est dialectiquement lié à notre avenir. Rejetons nos illusions et préparons nous à la lutte pour paraphraser Mao. Nous devrions continuer de croire que la faculté a produit et continue de produire des étudiantes et étudiants comme nous, capables d’aimer cette faculté et de s’engager honnêtement pour le bien-être des étudiants ; des personnes capables de gérer avec les réalités pour améliorer la situation de nos facultés.
Nous pouvons et devons travailler à cela ; notre faculté ne progressera jamais tant que ce slogan Rien pour nous, tout pour tous ! ne sera pas effectif. Bien sûr que la tâche sera difficile, mais elle est toujours possible, car c’est un travail ardu que d’assurer des conditions d’études convenables à des milliers d’étudiants, de transformer cette faculté anachronique en un véritable centre d’étude performant, puissant et doté de culture hautement développée. Et c’est pour mieux assumer cette tâche, et pour mieux travailler avec tous les hommes de bonne volonté en dehors de l’université déterminés à faire aboutir les transformations que nous devons à présent comme dans l’avenir apporter un mouvement de rectification et corriger, sans relâche, ce qu’il y’a d’erroné dans les facultés.
Mes chers camarades, ni les difficultés, ni les lenteurs, ni l’incompétence des autorités aussi bien étatiques qu’universitaires ne doivent nous décourager d’agir. Agir parce que c’est de notre responsabilité à l égard de nos petits frères et petites sœurs, de nos enfants, car si nous ne faisons rien, ce sont eux qui payeront la facture éducative. Agir dans la mesure où nous avons les éléments pour le faire, car les événements que nous avons connus durant l’année académique 2008/2009 doivent bien nous inspirer. Agir enfin parce que ce pays a besoin de son université pour espérer un avenir radieux. Cela est possible. Tout est une question de volonté placée au service d’une philosophie de l’éducation. Une éducation qui reconnaît la place centrale de l’étudiant et de l’étendue de ses responsabilités. Il nous faut une réforme audacieuse de notre système éducatif pour la formation de grands intellectuels, de docteurs, de techniciens au service de leur Nation pour qu’enfin le slogan du Sénégal émergent soit une réalité.
Sahir NDOYE - Licence de géographie Ucad / onclesah@yahoo.fr
Lambou Goolo ku diok danu goolo ya komome*
«Ceux qui s’avancent trop précipitamment reculeront encore plus vite.»
Mencius
Les faits son têtus à l’image de ce que nous offre chaque jour notre Président avec un mépris sans précédent observé dans le champ et la culture politique sénégalaise. Chaque jour, il nous rappelle qu’il n’est pas là pour respecter le mandat qui lui avait été confié le 19 mars 2002.
L’état des lieux sur le Sénégal a été assez bien abordé à travers toutes les langues et toutes les images en cours illustrent la descente aux enfers de cher pays avec un Président qui se croit tout permis pour mériter le traitement des anciens combattants. Son souci premier aura été de traiter les Sénégalais avec mépris jusqu’à envisager de nous hanter outre-tombe avec son ombre de fils comme un digne héritier du Bour Saloum.
Les résultats obtenus par la Coalition Sopi lors des élections locales témoignent si besoin du fait que les Sénégalais ont voulu en finir avec un régime au sommet de son art dans la gabegie, la corruption et l’utilisation sans vergogne des relais maraboutiques à des fins de pérennisation d’un système fondé sur des repris de justice. Et il ne faut pas attendre longtemps pour les voir être rattraper par leur propre histoire de rapine. Il voulait reculer au maximum les élections pour éviter la sanction populaire au prix des subterfuges anti- démocratiques et des menaces permanentes.
Wade rejoint le lot des dictateurs africains à l’image de Bon-go, Eyadema et des monarchies arabes du golf
Le remaniement ministériel intervenu le jour même de la fête du travail avec la désignation d’un Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et d’un adjoint au nouveau Pm à savoir Karim Meïssa Wade signifie que le peuple ne sera pas à la fête d’ici à 2012.
Les faits sont plutôt accablants pour un régime usé et démystifié qui a misé sur l’argent, la corruption, l’achat des consciences.
«Un homme n’est pas malheureux parce qu’il a de l’ambition, mais parce qu’il en est dévoré.»
Montesquieu
A ce stade, il y a plus qu’une urgence de poursuivre plus loin la mobilisation en érigeant les assises pour engager un véritable travail de mobilisation.
La question qui se pose à présent est, que faire après le remaniement ministériel ?
Faut-il attendre que la bande à Karim supportée par l’aile la plus réactionnaire du Pds s’empare de tous les leviers du pouvoir et de blanchiment de l’argent sale pour sonner la mobilisation générale à retardement ?
«A mesure qu’on s’avance dans la vie, on s’aperçoit que le courage le plus rare est de penser.»
Anatole France
A l’évidence, notre ex-vaillant opposant est dans cette phase de déliquescence et d’évanescence sans précédent avec ces faux retours d’anciens ministres redevenus ministres en l’espace de 4 jours qui témoignent d’un état pré Alzheimer.
La tenue des Assises nationales et les conclusions sont une bonne base pour envisager un meilleur futur pour le Sénégal. Les résultats des travaux doivent justifier la convocation de la constituante souveraine qui sera le creuset de toutes les couches sociales.
Essayons de bâtir sur des concepts plus fédérateurs comme l’exclusion sociale et la lutte contre les dirigeants corrompus en faisant appel à des avocats internationaux pour traquer les comptes bancaires où qu’ils soient. Il faut des brigades de surveillance des importants transferts de fonds faits par une caste vouée à la ripaille. C’est sur ce terrain combiné avec la mobilisation de tous les Sénégalais et une éducation face au péril des confréries.
Il faut que nous acceptions de nous interroger sur les tares de notre société qui sont dans une phase de coma.
Les angoisses d’un Sénégal en faillite politique, économique et sociale sont à la mesure de la nécessité de reprendre l’initiative politique pour soulager les familles qui ne savent plus à quel saint se vouer après avoir mis leurs bulletins dans les urnes. Changeons de voie dans l’opposition et soyons plus inspirés dans la construction d’un nouvel imaginaire sénégalais fondé sur des valeurs positives comme l’investissement sur soi au profit de la communauté, la lutte pour une répartition des ressources et sur un devenir hypothétique.
De l’homme à l’homme vrai, le chemin passe par l’homme fou disait Michel Foucault dans l’histoire de la folie à l’âge classique.
Aujourd’hui, tous les Sénégalais épris de volonté de transformation sont face à ce dilemme : faut-il sacrifier le pays avec un leadership meurtrier au nom de notre apparente stabilité cosmétique pour la consommation internationale ?
Nous avons la solution, il s’agit de trouver la direction politique capable de catalyser les énergies positives qui dorment dans chaque Sénégalais pour forcer Wade et sa clique familiale à la retraite politique anticipée au profit de notre cher pays.
Finie la recréation de la sénilité avérée avec les actes politiques récents
Samba NGONE / Missira2002@gmail.com - Libre penseur
*La lutte des singes à qui mieux mieux ?
L’usage du remaniement ministériel chez le Président Abdoulaye Wade
En février 2000 s’ouvrait au Sénégal une nouvelle ère politique. Séduits par la hardiesse, le discours et les promesses du candidat Abdoulaye Wade, les Sénégalais (du moins la majorité de ceux qui ont eu à voter) décidèrent de lui confier la magistrature suprême. Depuis, neuf années sont passées. Une période durant laquelle le pays s’est offert cinq changements de gouvernement. Cette fréquence soutenue des remaniements de l´équipe dirigeante constitue un novum aussi bien dans l’espace national qu’au niveau du continent. Un fait qui pose la nécessité de s’adonner à une sociologie (comprimée) des intentions et motivations du chef de l’Etat. Quel est le ou les sens de cette pratique chez le Président Wade ?
Les pratiques humaines ne revêtent jamais des formes sociologiquement pures. Il existe toujours des intégrations et combinaisons de sens, de mo-tivations et de logiques d’action plus ou moins complexes. Néanmoins, il est toujours possible de dégager de grandes lignes explicatives. Il est possible de constater que certains exclus de la sphère gouvernementale, après une phase liminale plus ou moins longue, sont réintégrés au pouvoir, soit directement dans l’équipe dirigeante ou bien par le truchement des institutions étatiques, des fonctions de conseillers, des commissions parlementaires, etc. Si bien qu’il est difficile de chercher les «bonnes raisons du Président» en amont, c’est-à-dire chez les ministres. L’argument selon le-quel le président de la République recourt au remaniement pour corriger des dysfonctionnements, en renvoyant des personnes aux compétences douteuses, attirant en même temps des hommes et des femmes d´envergure, capables d’optimiser l’action de son groupe, manque ainsi de substance. La composition des différents gouvernements qu’a connu le pays depuis 2000, avec les sorties et les entreés de certains opposants, ne laisse pas entrevoir les contours d’une véritable main tendue du régime à l’opposition. Une volonté d’élargir le pouvoir par une représentation permanente de véritables figures politiques rivales non subordonnées dans le fonctionnement de l´Etat n’est pas identifiable. Les chefs de parti présents dans l´équipe du Président sont des personnalités plus ou moins marginales (par rapport à leur poids électoral) avec des compétences et possibilités limitées.
Dés lors, on est tenté de déplacer cette analyse compréhensive des motivations du chef de l´Etat vers d’autres lieux. Ce phénomène, de par son caractère répétitif, a pris les allures d’un rite politique. Tout porte à croire qu´il s’agit ici d’une pratique de symbolisation, d’une forme de communication politique destinée à stabiliser un pouvoir victime d’une érosion de son autorité et de sa considération. Agacées par les inefficiences du régime et ses difficultés à se montrer à la hauteur de ses tâches essentielles de gouvernement, les populations semblent ne plus reconnaître les raisons d’être du pouvoir. Elles deviennent de moins en moins enclines à obéir et à suivre le chef de l´Etat. Ainsi, elles ne ratent aucune occasion pour étaler au grand jour leurs mauvaises humeurs. Le chef de l´Etat sent le besoin vital de mettre en scène, périodiquement ses capacités d’action et sa maîtrise de la situation. Prendre de nouveaux collaborateurs, renvoyer des anciens, faire revenir des ex-recalés, faire l’éloge publique d’un collaborateur (pour le démettre après de ses fonctions), réprimander publiquement un ministre, entretenir les rivalités et tensions entre partisans et groupes de partisans qui se tiennent réciproquement en échec comme adversaires, deviennent le cadre et les instruments par lesquels le Président Wade, à des intervalles réguliers, cherche à renforcer et inscrire dans la durée son pouvoir. En décidant de manière arbitraire des sorties, des entrées, des positions sur le champ du pouvoir (centre versus périphérie), le chef de l´Etat nous rappelle périodiquement qu’il est celui dont seule la volonté est à l´origine de tout. Il est le seul à donner et à prendre, à récompenser ou à punir, à établir ou casser le fil d’un destin politique. Nul ne peut se soustraire à son arbitraire. Grand seigneur, dispensateur de chances financières, de ressources matérielles et symboliques, le président de la République utilise à fond le désir anthropologique sénégalais d’accès facile à l’argent et aux pouvoirs, pour étouffer les conflits et négocier les subordinations nécessaires au renforcement et à l´inscription de son régime dans la durée.
Serigne Babakar DIOP - Allemagne
La Presse sénégalaise à la croisée des chemins.
Depuis quelques temps le landerneau médiatique sénégalais est secoué par des petites crises qui rappellent des scènes de jalousie entre coépouses d’un polygame qui commence à se lasser de tout, voire à regarder ces scènes bling-bling comme un deal sur son dos.
Depuis quelques temps le landerneau médiatique sénégalais est secoué par des petites crises qui rappellent des scènes de jalousie entre coépouses d’un polygame qui commence à se lasser de tout, voire à regarder ces scènes bling-bling comme un deal sur son dos. C’est exactement cette image qui peut résumer l’exaspération des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs de la presse sénégalaise.
Le faîte de cette exaspération sociale est atteint ces dernières semaines par les convulsions et circonvolutions, les échanges aigres doux et les procès d’intention par presse interposée, en somme «le porté presse» qui a libre cours par ces temps qui courent. Au moment où les lecteurs sont convaincus d’avance des compromissions d’un métier qui aurait vendu son âme à l’intérêt personnel d’audience.
En ces temps de remise en cause de l’indépendance des médias, entre la réforme de l’audiovisuel public, le contrôle économique de la presse, la confusion de l’information et les cris inaudibles des acteurs d’une profession méprisée par l’Exécutif, les petites sauteries de Walf Tv et les réactions dysfonctionnelles du duo Artp-Cnra pourraient-elles définitivement entacher sa crédibilité ? Pas si sûr… ! Mais au moins voila un bon débat pour tous les gens qui s’intéressent à cette profession.
Aujourd’hui, les deux mastodontes (Walf et Rts) de l’espace médiatique sénégalais se livrent une drôle de guerre (ou salace guerre) sous l’œil d’un duo arbitral ou partisan (c’est selon) constitué de l’Artp-Cnra qui s’est signalé de fort triste manière ces derniers temps par des décisions pour le moins controversées, et révoquées in fine, à cause de la désapprobation audible de l’opinion publique nationale et internationale. Dans ce registre nous aimerions seulement rappeler deux faits.
Au soir du 22 mars 2009, soirée électorale très courue de tout Dakar et de tout le pays, des pantins de la régulation croyant devoir faire plaisir au roi et au prince, décidèrent de signifier une décision de suspension des programmes des organes de presse pas en règle avec les engagements pris devant l’autorité. Si cette décision est rigoureusement motivée dans le fond, elle peine à se faire accepter, tant la forme trahissait les intentions machiavéliques des auteurs. Pour la petite histoire, cette décision fut prise un jour férié, à 20 heures, publiée à l’Aps donc sans notification directe aux intéressés et menaçait de fermer ces médias «récalcitrants» le lendemain, Lundi donc, à partir d’une heure du matin alors que les résultats étaient publiés et commentés en direct. Aucun citoyen, démocrate ou non n’a pu accepter cette mesure inique qui fut d’ailleurs révoquée avant son entrée en vigueur.
Autre histoire, le 4 avril 2009, jour de la célébration du quarante neuvième anniversaire de l’indépendance du Sénégal, les téléspectateurs de Walf Tv furent pris de court par un arrêt brutal de la diffusion en live de la cérémonie solennelle. Renseignements pris, ce sont des officiels de l’armée qui exécutèrent la sentence sous la dictée des autorités de la Rts. Inadmissible répétèrent en chœurs tous les intervenants. Et une guerre des ondes démarra entre les deux médias prétendant au leadership audiovisuel du pays. Mais cette guerre révéla une mauvaise foi et une déloyauté indéniables des deux concurrents et les plaça au tribunal populaire. Le peuple s’est vite senti doublé, trahi ou cocufié par les deux «rivaux intimes». L’information fut manipulée de part et d’autre pour se donner bonne conscience et jeter l’opprobre sur le rival afin de récupérer la sympathie des populations. A ce titre Walf Tv joua à fond la carte de la victimisation ; un classique d’école de communication ! Quant à la Rts, elle ne tardera pas à mettre à nue les fourberies de sa concurrente, qui a la gâchette facile en termes de médisances, de manipulation de l’opinion et de désinformation alors qu’elle foule aux pieds la réglementation en vigueur en matière de presse.
Par exemple pour l’incident du 4 avril, ce dernier est accusé d’avoir passé outre ses prérogatives en voulant diffuser, en passant par l’Armée sénégalaise qui lui attribua une autorisation indue, mais de bonne foi, un événement dont les droits de retransmission ont été réservés à la Rts. Avec preuves à l’appui, les responsables de la chaîne nationale descendirent en flamme le Mollah de Sacré-Cœur et ses ouailles et réussirent tant bien que mal à rétablir la vérité des faits sans convaincre toutefois de leur bonne foi dans cette affaire. Ils expliquèrent les bonnes raisons qui ont motivé leurs actes sans lever le coin du voile sur les vraies raisons ; qui demeurent obscures.
Ils réussirent tout de même à poser les vrais débats au sein de l’espace médiatique sénégalais. En effet, les experts conviés à cette table ne furent pas très critiques ou désagréables envers leurs hôtes mais surent quand même mettre le doigt là où il fallait : la réglementation nationale, la régulation, le contenu des programmes etc, furent passés au crible.
Ils jouèrent les équilibristes en montrant les tares de la profession au Sénégal et les comportements illégaux des patrons de presse qui n’ont cure de la législation en vigueur. Sur ce registre d’ailleurs, quelques dispositions du code de la presse furent invoquées dont l’une dispose : «Aucun sénégalais ne peut avoir sur son nom plus de trois média de communication» ; une pavé dans la mare du groupe Walf qui détient une télévision, trois radios (Walf 1 à 3), trois journaux (Walf quotidien, Walf Grand’place et Walf Sports) sans compter les antennes décentralisées. Une violation de la loi ? Assurément ! Mais sûrement avec des fortes complicités ou alors une défectuosité du service public, une démission de l’autorité tout au moins.
C’est dire qu’au-delà des mythes et des fantasmes qui peuvent altérer le jugement, au-delà de la «média paranoïa», incarnée par l’opinion publique, il faut une lucidité et une volonté professionnelle et politique pour affronter les réels problèmes et relever les vrais défis liés au métier dans sa configuration actuelle au niveau de notre pays.
Des problèmes, il y en a et pas des moindres, et à ce titre nous pourrions citer : les carences techniques et conceptuelles des journalistes, conséquence du bas niveau de formation ou du manque de formation ; la paresse intellectuelle et l’absence de rigueur professionnelle pour la majorité d’entre eux ; le mauvais casting des personnes ressources qui fait que ce sont les mêmes intervenants qui sont invités partout sur toutes les thématiques ; le traitement approximatif des informations; la boulimie des patrons de presse; la corruption et le clientélisme politique; le racket, le soudoiement et le chantage des journalistes; l’aversion pour des sujets de seconde importance et l’acharnement indu, injustifié des médias sur des personnes ciblées par la clameur publique, et pour couronner le tout, l’indigence de la déontologie dans la presse.
Quant aux défis ils ont pour noms : formation de qualité, assainissement du secteur, la réflexion sur les aspects économiques et industriels de la presse, notamment sur les moyens de baisser les coûts de production et de distribution ; les rapports entre la presse et la société sénégalaise et la manière d’attirer de nouveaux lecteurs, et notamment les jeunes ; la question du développement de la presse sur Internet ; l’avenir des métiers du journalisme... et notamment les dispositions à prendre pour enrayer la crise de confiance qui touche les médias de notre pays.
Concernant les solutions et/ou perspectives : il s’agira de faire les états généraux de la presse sénégalaise. Une tribune qui devrait servir à l’Etat, aux professionnels de l’information et de la communication et aux consommateurs de s’interroger, de se remettre en cause et d’envisager l’avenir avec sérénité, organisation et méthode mais aussi avec des principes acceptés et connus. Cela pose le problème de la transparence à travers la définition participative des règles du jeu et de la diffusion de ces dernières auprès de l’ensemble des parties prenantes.
Ainsi l’Etat devrait s’interroger sur lui-même, sur les aides qu’il apporte, et mettre les éditeurs face à leurs responsabilités.
Ce qui n’est pas le cas pour le moment, car l’aide à la presse est attribuée en fonction de la «tête de l’éditeur» et sert souvent à entretenir une clientèle journalistique à la solde de politiciens en mal de crédibilité.
Le pouvoir aimerait maîtriser, manipuler la presse, quand la critique publique se veut au contraire préceptrice et bienveillante. Car c’est au nom d’une certaine idée du journalisme que le citoyen ronchonne, se fâche. Plus il aime, plus il exige. «Il faut arrêter de diffuser les mêmes informations que tout le monde ... il faut que les journaux aient un Adn et une âme, qu’on y trouve des choses que l’on ne trouve pas ailleurs», dixit François Dufour, rédacteur en chef et co-fondateur de «Play bac presse». C’est une injonction à la hauteur, non à la disparition.
Au demeurant, s’il faut admettre et dénoncer les écarts (doux euphémisme) de certains journalistes, il s’agit de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. A lui de démontrer le potentiel éthique et citoyen de ce milieu, en opposant la doxa aux analyses et travaux des professionnels de l’information, sociologues ou chercheurs. Mais en usant également de sa propre expérience. Peu importe la méthode. Tous ont le même objectif : assainir une profession en mal de légitimité.
Jacques Seckène NDOUR - Seckene.ndour@gmail.com