alimentaire
AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE, DÉVELOPPEMENT ET INTÉGRATION
Vers la mise en place d’un « Mouvement Citoyen »
Un Mouvement citoyen pour l’autosuffisance, développement et l’intégration (Adi) est sur le point d’être mis sur pied par des organisations de producteurs agricoles, d’éleveurs, d’opérateurs économiques et consort. Une décision qui serait prise au terme d’une Assemblée générale constitutive tenue ce samedi 16 février.
Des membres de différentes organisations de producteurs agricoles, d’éleveurs, d’opérateurs économiques, de la société civile, des chefs religieux, des artistes et hommes de culture, des sénégalais de la Diaspora et des experts ont pris la résolution de venir en appoint à la vision des politiques concernant les questions de l’autosuffisance alimentaire, du développement et l’intégration, ont décidé d’apporter leur pierre à l’édifice dans la résorption du déficit alimentaire que vit le pays. Au terme de leur Assemblée générale constitutive de ce samedi 16 février, le président de mouvement, dans la déclaration finale de cette rencontre fait savoir que les initiateurs ont décidé de mettre sur pied un Mouvement Citoyen pour l’Autosuffisance, le Développement, et l’Intégration (Adi).
Un mouvement qui, selon Amar Yaya Sall, se fixe pour objectif « de participer à la mise en œuvre de la vision du Président de la République, Me Abdoulaye Wade dans le domaine de l’autosuffisance alimentaire ». A l’en croire, « c’est dans cette optique que les membres ont fait le serment de travailler à un sursaut populaire large et durable autour des objectifs comme l’autosuffisance en riz par l’accroissement des potentiels de Production des régions naturelles de Casamance, du fleuve Sénégal, du Sine, du Saloum et du Sénégal oriental ». A cela s’ajoutent l’autosuffisance céréalière, la maîtrise de l’eau sur l’ensemble du territoire national pour l’exploitation de tout le potentiel de production du pays (cultures sous pluies, cultures de décrue, cultures irriguées, maraîchage, cultures fourragères, arboriculture fruitière et cueillette), l’autosuffisance en lait et l’autosuffisance en viande.
Le mouvement s’est également prononcé sur les Accords de partenariat économiques (Ape). Sur cette problématique, le mouvement n’a pas mis sous silence son soutien à la position de refus du Chef de l’État. Ainsi, l’Adi attire l’attention sur "les conséquences dévastatrices sur l’environnement, la population, l’éducation et la Santé. Et de s’engager dans ce combat pour l’avenir de l’Afrique.
Le bureau national installé a pour tâche compte sur les prochaines élections locales pour mener une campagne de communication, d’installer des structures dans toutes les localités, d’identifier les projets prioritaires immédiatement faisables. Il a reçu mandat de l’Assemblée générale de la programmation dans les meilleurs délais de la formation des femmes éleveurs de la région de Thiès, la mise en place de quelques fermes modèles pour les jeunes et les femmes sans emploi. A cela, s’ajoutent l’appui à des éleveurs et producteurs modèles capable de servir de locomotive dans leur zone d’intervention, ainsi que la mise en place d’un groupe d’experts bénévoles pour faciliter le montage de projet et l’identification et la mise à contribution de mécènes du développement.
REPORT DES ELECTIONS LOCALES, DISSOLUTION DE LA «GENERATION DU CONCRET», GRAND REMANIEMENT APRES LE SOMMET DE L’OCI… COMMENT WADE ENTEND RÉGLER SA SUCCESSION
Article Par PAPA S. KANDJI & SERIGNE S. SAMB,,
Paru le Mardi 19 Fév 2008
Aucune concession ne sera de trop pour assurer une réussite totale au Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) que la tenue des Assises Nationales du Front Siggil Sénégal, programmée presque au même moment, pourrait beaucoup perturber. Au même moment, les dégâts collatéraux de la répression aveugle des Mollahs locaux, pour les beaux yeux de vulgaires homosexuels, les dissensions au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds) en direction des locales et la succession «assez compliquée» de Me Abdoulaye Wade sont aussi perçus comme «autant de raisons valables pour pousser le chef de l’État à lâcher du lest et à réajuster son tir». Pour parvenir à ses fins, l’architecte-président n’exclut pas un report des élections locales, une mise à l’écart de la «Génération du concret » et un grand remaniement après le sommet de la Ummah islamique.
Le bruit commence à courir sur un probable report des élections locales prévues 18 mai prochain. Et le Président Wade ne chercherait qu’un prétexte pour faire avaler la pilule à la classe politique, notamment au Front Siggil Sénégal, qui a fini de reprendre du poil de la bête. Avec le «jackpot» qu’il vient de décrocher en enrôlant l’ancien directeur général de l’Unesco, notre compatriote Amadou Makhtar Mbow, pour présider son projet majeur : les Assises Nationales.
Revanche de l’opposition boycotteuse
Quand on sait que Niasse, Tanor, Dansokho, Bathily et autres avaient toujours réclamé la présence du chef de l’État, Me Abdoulaye Wade, à ce rendez-vous, il ne faut pas s’étonner de voir ce diplomate chevronné le convaincre à y prendre part. Surtout que ce qu’on peut appeler sa «feuille de route» se résumerait à cette mission. Une source, bien introduire dans la sphère présidentielle, d’y aller de ses projections : «Me Wade pourrait bien, en fin politique, subordonner sa caution aux Assises Nationales à un report des locales, entre novembre 2008 et février 2009». Pour dire qu’en lieu et place d’un autre «Plan Jaxaay», c’est plutôt une sorte d’accord gentleman agreement qui est envisagé «pour sortir Me Wade de l’impasse politique dans lequel il se trouve, malgré les apparences, depuis le boycott historique de l’opposition significative aux élections (législatives de juin et sénatoriales d’août) de 2007».
Gouvernement de transition dirigé par … Amadou Makhtar Mbow
L’autre élément, et non des moindres, qui vient se greffer à «cette affaire mineure de report des locales» est la succession «devenue pressante» du chef de l’État. Là, nos interlocuteurs se plaisent à rappeler «l’aveu de Me Wade lors de la rencontre, vendredi dernier, avec les libéraux de Fatick». Pour rappel, le président de la République avait, à l’occasion, martelé, à haute et intelligible voix, certainement afin que nul n’en ignore, qu’il va s’atteler à donner le pouvoir «à quelqu’un que le pouvoir et l’argent ne rendront pas … fou». Les allusions à Idrissa Seck et Macky Sall, «qui ont fauté», ne faisaient alors l’objet d’aucun doute. D’autant plus que «le Président n’hésiterait pas, si les conditions sont réunies, à organiser une nouvelle élection présidentielle pour laisser le pays dans des mains sûres». Un gouvernement de transition, avec à sa tête Amadou Makhtar Mbow, est dans l’ordre du possible.
Dissolution de l’Assemblée, du Sénat et de la « Génération du concret » D’ailleurs, nos sources croient savoir que «Me Wade voudrait également, s’il reste au pouvoir jusqu’en 2009, dissoudre l’Assemblée nationale, et probablement le Sénat, pour doter le Sénégal d’institutions crédibles qui ne fassent l’objet d’aucune contestation. Et sur leur crédibilité. Et sur leur légitimité». Mais, la nouveauté réside dans «la disparition programmée de la Génération du concert, parrainée par Karim Wade, qui a fini d’installer la confusion à tous les niveaux du pays et dont l’efficacité reste à être démontrée sur le terrain». Nous avons d’ailleurs appris, à ce sujet, que «Karim et ses amis se verront invités, solennellement, à intégrer le Pds new-look en gestation et à se battre là dans». Il n’est donc pas question, «comme tendent à le créditer certains experts», d’imposer le président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique aux Sénégalais.
Maintien de Pape Diop à la mairie de Dakar
Me Abdoulaye Wade ne cracherait pas non plus sur une baraka qui lui permettra de trouver «l’occasion rêvée pour extirper un Sénat, impopulaire et sans grande importance, de notre architecture institutionnelle». L’option arrêtée est, selon nos sources, «de maintenir Pape Diop à la tête de la mairie de Dakar qui reste un poste prestigieux pour cet ancien président de l’Assemblée nationale et compagnon des années de braise». Car, soutiennent nos interlocuteurs, «c’est faire preuve de sénilité politique et fouler au pied des réalités sociologiques fortement ancrées que de vouloir parachuter un jeune comme Karim Wade à cette station on ne peut plus stratégique». Peut-être que, d’ici là, les négociations avec Idrissa Seck déboucheront sur quelque chose de … concret.
CONTRIBUTION FAUT IL ALLER VOIR AILLEURS ?
Article Par Cheikhou SARR, Cellule Initiatives et Stratégies PDS,,
Paru le Mardi 19 Fév 2008
La pratique politique au Sénégal, tout au moins ce que les acteurs professionnels en font relève assurément d’un immense paradoxe. En effet, dans la mentalité de certains de nos responsables, le reniement, l’absence de rigueur et le déficit de pertinence sont devenus de nos jours les fondements de l’action politique.
Pour que leurs entreprises funestes prospèrent, il leur faut des militants bien dressés, dociles, comme eux dépourvus de conviction et, cerise sur le gâteau interdits de réflexion.
Si l’on retient que la politique a pour mission essentielle d’organiser et d’orienter le progrès avec une totale implication d’hommes et de femmes formés et engagés pour le développement de leur pays , on comprend alors la dramatique immuabilité dans laquelle le peuple est empêtré depuis des décennies.
Comment comprendre les effusions de responsables ayant en charge le management stratégique du Parti et de l’Etat à propos des militants et responsables à la base qui s’inquiètent et s’étonnent légitimement sur la capacité des superviseurs à manager des élections locales, pendant que le pays est sous tension du fait d’une conjoncture internationale impitoyable ?
Oui Excellence Monsieur le Directeur de cabinet politique, il y a bien des hommes et des femmes imbus des valeurs de dignité, de justice et de fraternité, qui se sont spontanément regroupés pour s’interroger sur la pertinence du choix des superviseurs. Doivent – ils pour cela aller voir ailleurs ? Le leur demander, n’est pas pertinent.
Sentinelles du Sopi, uniquement soucieux d’accompagner le Secrétaire Général National du PDS, les militants libéraux ne pourront accepter, aussi facilement, que les acquis de notre long combat soient compromis par des erreurs somme toute rectifiables pendant qu’il est encore temps.
Les opportunistes, ce sont ceux la qui avaient quitté le Navire « SOPI », croyant le naufrage imminent. L’histoire jugera incha Allah!!!!
Monsieur le Directeur de cabinet « politique », votre mission, à mon humble avis, consiste à attirer l’attention du Secrétaire Général National, Président de la République sur les problèmes politiques du pays, sur la gestion du parti, si c’est le cas , convenez avec moi que :
- le management opérationnel du Parti pose problème et rencontre beaucoup de difficultés
- l’équation complexe que nous devons résoudre , sans lézarder l’éthique, c’est d’éviter que la guerre ne gronde , ou que ne triomphe aucun zèle politico- politicien pouvant entraîner des cas de crise , ou installer des espaces conflictuels qui nous précipiteraient inéluctablement vers un retour dans l’opposition.
Aujourd’hui le PDS est interpellé dans sa capacité à gérer le futur et le devenir des sénégalais, mais également à imaginer des solutions pertinentes et durables aux problèmes qui assaillent le peuple.
Pendant ce temps , des responsables de haut niveau , investis de la confiance du Chef de l’Etat pour prendre en charge la lancinante question d’une jeunesse qui commence malheureusement à douter , volent au ras des pâquerettes dans des débats inutiles et sans profondeurs.
Messieurs les contempteurs, il faut que la politique devienne dans notre parti et dans ce pays, quelque chose pour tous, et qu’elle cesse d’être tout pour quelques uns.
Le Parti a besoin aujourd’hui plus qu’hier de tous ses fils, même ceux qui pensent différemment, car le management d’une formation politique exerçant le pouvoir ne s’aurait être celui d’un parti d’opposition, elle nécessite des compétences réelles et une organisation idoine, ce qui passe forcément par l’implication de tous, y compris de ceux qu’on invite à aller voir ailleurs , dans un élan d’unité et de solidarité.
Gérer la cohésion militante demeure sans aucun doute, la seule vocation d’un parti gouvernant, la délicatesse de la sauvegarde de l’ordre dans un parti ne se mesure t il d’ailleurs pas dans la difficulté à réaliser une gouvernance capable de garantir un total équilibre à tous les militants.
Il convient de noter, en ce moment le niveau très élevé de la conscience collective, la perte de vitesse du populisme et la mort réelle de l’obscurantisme qui sont les corollaires de la ferme volonté des populations de combattre la vulnérabilité sociale laquelle continue sans cesse de peser et de subjuguer les peuples victimes de ses effets tels que, l’absence de pouvoir d’achat, la faiblesse de l’accès aux services sociaux de bases et l’inexistence d’un futur garantissant Espoir et Espérance.
Politique politicienne et guerre de positionnement sont devenus les seuls challenges qui vaillent ; le citoyen et le militant arrivent, difficilement, à reconnaître les outils et les acteurs au service du parti et de l’intérêt général surtout que « l’homme politique l’emporte de plus en plus sur l’homme d’Etat ».
Pris dans une hystérie médiatique sans précédent, on cherche à installer sournoisement l’opinion nationale et les militants dans une confusion mentale inédite.
Rendre prépondérant le cirque que nous vivons et substituer les jeux de rôles à la gestion optimale du PDS et de la vie publique ne confirme t il pas la conscience collective malheureuse qui déboucherait, à terme, sur une fracture de notre merveilleux parti ?
Le recours aux brassages et autres combinaisons maléfiques explique les cas de surtensions politiques qui voudraient prouver que l’affrontement dans le parti est inévitable ; mais que l’on sache que la vérité est ailleurs et que les préoccupations des sénégalais sont autres. Ni Maître Abdoulaye WADE, encore moins le PDS ne méritent la situation ainsi créée.
Les militants souhaitent que des explications solides soient apportées de façon scientifique au lieu de les gaver avec des déductions ou des extensions sans portée. La demande des citoyens consiste à leur livrer, d’abord des informations basiques afférentes à la dégradation de leur niveau de vie.
Le Parti Démocratique Sénégalais , en tant que continuateur de la responsabilité institutionnelle après le PS ,doit prouver maintenant que nous entamons notre deuxième mandat ,que le SOPI reste un projet de société et un programme au service de la construction nationale. Le mouvement libéral ayant déjà démontré la solidité de son système de pertinence politique, sous la houlette de son Leader Me Abdoulaye WADE, en amorçant une émergence visant à accélérer la modernisation du Sénégal.
Le Président de la République du Sénégal, Maître Abdoulaye WADE, Secrétaire Général National du PDS, a réussi, au terme de son 1er mandat à consolider le patrimoine légué par le parti socialiste, alors qu’à coté de nous, des Etats- Nations ont enregistré des cas de désagrégation organique de leur pouvoirs politiques, détruit le patriotisme social et asphyxié le processus de croissance et le développement de leur pays. Ce qui se passe dans des pays de la sous région mérite réflexion et méditation. Ni le PDS, encore moins le Sénégal ne méritent cela.
Notons l’existence de dysfonctionnement dans la gouvernance, la naissance de désagréments dans l’opérationnalité du service public mais admettons tout de même les performances réalisées au plan budgétaire et en, matière de renforcement du social, de même qu’en redressement des finances publiques et de sauvegarde de la cohésion nationale.
La difficile gestion des droits et des devoirs a été réussie sans excès et sans laxisme : le combat mené contre la corruption et la prévarication est à renforcer bien que très exemplaire et visible par tous.
Un appel est lancé à tous les libéraux du Sénégal afin que la raison puisse l’emporter sur la passion, d’autant que les performances réalisées par notre Parti, au cours du septennat écoulé, justifient la nécessité de l’unité et de l’entente .L’unité devient une condition sine qu’à none devant la pertinence du système politique lancé par le leadership libéral dont l’influence et la réputation ne sont plus à démontrer en Afrique et dans le monde. Il est enfin utile de signaler aux militants de tous bords, que le gouvernement de l’Alternance a engagé des ruptures et que Me Abdoulaye WADE a éliminé, à son tour la politique politicienne qui ne vise que le pouvoirisme …. LE PDS DOIT DESORMAIS CONSTRUIRE SON FUTUR ET TOURNER LE DOS À LA DEBROUILLE, AU BRICOLLAGE, ET AUX ETERNELLES RECOMMENCEMENTS.
Gc
Encore une liste parallèle aux élections locales. Cette fois-ci, ce n’est pas chez les libéraux de Kaolack, mais à Keur Massar. Cette liste parallèle, celle de la génération du concret, a été décidée selon nos antennes, mercredi dernier à l’issue d’une assemblée générale tenue à Keur Massar par le mouvement de la génération du concret, dirigé Aliou Kane. Joint au téléphone, M. Kane confirme que le mouvement de la génération du concret compte aller aux élections locales sous sa propre bannière.
Samaké
La Génération du concret a eu, hier, une recrue de taille. En la personne du maire de Grand-Dakar, Mouhamadou Lamine Samaké, qui a décidé d’aller soutenir, avec armes et bagages, Karim Wade. Un homme qui, dira-t-il, l’assiste depuis 2005. «Et comme je fais du concret, je ne peux aller que là où on fait du concret», a tonné M. Samaké. Présent à la manifestation, Massaly, en «guest-star», a réaffirmé le soutien de Wade fils à l’édile de «Big Town». Qui, tout en réitérant son ancrage au Pds, a invité la direction de ce parti à investir dans cette localité beaucoup de femmes. Sans oublier les délégués de quartiers qui ne cessent de lui apporter leur aide. Sinon, une scission est vite déclenchée. À bon superviseur du Pds …
Quand le Sénégal se perd
Par | | mardi 19 février 2008 |
Suite à la décision du préfet de Dakar d’interdire au dernier moment la marche de protestation contre le mariage homosexuel de Mbao, c’est dans un nuage de gaz lacrymogène que s’est terminé la manifestation de ce vendredi, dirigée par l’imam Mbaye Niang, à la Grande Mosquée de Dakar.
Ce haut lieu de culte a été le théâtre d’affrontements musclés qui ont opposé les forces de l’ordre aux manifestants, avec à la clé plusieurs arrestations et de nombreux blessés.
Cette affaire de mariage homosexuel aura sans conteste permis de mettre à jour des paradoxes, qui traversent de part en part la société sénégalaise dans toutes ses composantes, et qui en disent long sur le choix de société que nous voulons léguer à nos enfants.
En réalité, les faits sont simples et il est important de les rappeler. Ce n’est un secret pour personne, que l’homosexualité est présente dans la société sénégalaise depuis belle lurette. Toutefois, un cap a été franchi avec ce mariage gay célébré dans un restaurant de la banlieue dakaroise. C’est pour s’être opposé à cette escalade dans la dépravation des moeurs, que ces manifestants se sont vus, pour la plupart, gazés, et pour beaucoup arrêtés.. Il est vrai, et nul ne le conteste, le Sénégal est un Etat laïque gouverné par des lois républicaines, applicables à tout citoyen, sans distinction de religion, d’ethnie, d’appartenance politique, etc. Il est également vrai, et nul ne doit le contester, que l’Etat du Sénégal est un Etat de droit, garantissant à tout citoyen le droit de manifestation et de marche. Dans un Etat de droit, nul n’est sensé aller au-delà des prescriptions de la loi, quelle qu’en soit le motif. Mais, aujourd’hui, la question cruciale est moins de savoir les raisons pour lesquelles les manifestants ont transgressé une décision préfectorale de dernière minute, que de comprendre le pourquoi d’un tel revirement de la part des autorités, seulement à quelques heures de la marche.
Notre conviction demeure hélas triste et sans appel, le Sénégal se perd ! Que les raisons de cette interdiction et de cette répression soient purement politiques, dépassant d’ailleurs le préfet de Dakar, traduisent en réalité une hypocrisie et un manque de courage de nos dirigeants qui, malheureusement, placent le pays sur une pente périlleuse.
En vérité, cette répression cache mal un piètre souci de sauver l’image de pays prétendument modèle et vitrine de l’Afrique noire ; mirage exhibé depuis des décennies à la face du monde. Précisément, en direction des pays occidentaux, pour apparaître en odeur de sainteté devant ces maîtres civilisés, porteurs de valeurs universelles que le monde entier doit adopter. Or, chaussant ces nouveaux souliers de « civilisés », nous ne faisons que piétiner, comme sur un paillasson, les valeurs fondatrices de notre pays.
Dans la campagne présidentielle qui lui a permis d’accéder au pouvoir, le présidant Sarkozy rappelait avec ferveur, que l’Europe et la France ne pouvaient se construire sans prendre en compte leurs racines judéo-chrétiennes, sans lesquelles aucun futur n’est possible. Qu’en est-il de notre futur à nous ? Car, c’est précisément pour récolter de bons points face à ces leaders occidentaux -qui, au passage, n’hésitent pas à venir nous faire des leçons truffées d’insultes chez nous- que nous nous courbons, tel un Yorkshire désireux d’une croquette de son maître. Ce mariage homosexuel n’est en réalité que la goutte d’eau qui fait déborder le vase, dans un affligeant processus d’effritement de nos valeurs éthiques et morales d’antan, qui faisaient du Sénégal un pays de dignité, de fierté et d’honneur, respecté à travers le monde entier.
La plus grande hypocrisie est, sans conteste, le fait qu’un pays constitué de plus de 95% de Musulmans, n’ose pas revendiquer ouvertement ses racines islamiques, comme la France revendique ses fondements judéo-chrétiens. Car, en l’occurrence, de quoi s’agit-il, sinon de prendre en considération les pratiques et les valeurs qui régissent la vie de plus de 95% des Sénégalais. Il est vrai, une grande partie de ces derniers sont des chrétiens. Nonobstant, tant qu’il s’est agit d’éthique et de morale dans cette nation, ils ont été sans reproche.
Car, c’est notre conviction que, même dans un Etat laïque démocratique, il est tout à fait possible pour les citoyens -Musulmans, Chrétiens et autres- de bâtir ensemble un avenir honorable pour les jeunes générations, en se fondant sur les valeurs éthiques et morales de leur tradition et de leur religion. Car, celles-ci réprouvent toutes, avec la plus grande fermeté, des actes aussi répréhensibles que l’homosexualité ; pratique nuisible au développement et à la pérennité de toute société, voire de l’espèce humaine.
Aujourd’hui, il est plus que jamais urgent et vital de revenir à nos valeurs de dignité, de courage, d’honnêteté, de respect, de sens de l’honneur …qui ont, de tout temps, habité le peuple du Sénégal. Car, l’aspiration à ces qualités a constitué le credo de ces hommes illustres, que furent Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadj Malick, Seydina Issa, Cheikhna Cheikh Saadbou, ou encore Yacinthe Thiandoum. Ces personnages insignes qui, de leur grandeur d’âme et leur dévouement en Dieu, ont mille fois béni cette terre de Sénégal que nous aimons tous tant. Prenons garde de ne pas laisser échapper entre nos doigts, tel l’écoulement inexorable du sable d’un sablier, le glorieux patrimoine légué par ces grandes figures, qui font la fierté de ce peuple du Sénégal. Pour terminer, nous ne pouvons qu’exhorter les autorités de ce pays à s’attacher avec dévouement à rebâtir cet idéal, pour la pérennité de l’honneur de cette patrie.
Naturellement, nous nous en voudrions de ne pas rappeler aux autorités religieuses de ce pays, que le silence face à des actes aussi graves que ce mariage homosexuel, est une déloyauté face à l’idéal de leurs illustres ancêtres.
Sakho Jimbira Papa Cheikh
chercheur au CREM(Centre de Recherche sur les Médiations), Université Paul Verlaine-Metz
Menaces de famine en Casamance : L’Allemagne met ‘le pain’ à la bouche des populations
On attendait la réaction des autorités, mais la main salvatrice est venue de l’Allemagne. Ce pays qui a toujours montré son attachement à cette région du Sénégal, vient de voler au secours des populations des régions de Kolda et de Ziguinchor menacées par la famine, en distribuant 877, 680 tonnes de vivres dans ces deux régions durement touchées par la situation sécuritaire et les mauvaises récoltes de l’année écoulée.
(Correspondance) - ‘Si d’ici trois mois, rien n’est fait, la famine s’installera en Casamance’. Ce constat du président régional de la Fédération des organisations non gouvernementales du Sénégal (Fongs) est encore frais dans les mémoires. Ce cri du cœur est à la base d’un mouvement de solidarité à la tête duquel se trouve l’Allemagne, à travers le Programme de relance des activités socio-économique pour la paix en Casamance (Procas). Hier seulement, ce programme a mis 120 tonnes de riz à la disposition des populations de l’arrondissement de Sindian. Ce geste traduit l’engagement de l’Allemagne aux côtés de ces habitants qui vivent une situation difficile liée à la situation sécuritaire, mais aussi aux mauvaises récoltes de l’année dernière.
En effet, l’arrondissement de Sindian subit de plein fouet la crise casamançaise qui a d’ailleurs fondé sa triste réputation. Les exactions rebelles, les braquages, les affrontements entre bandes armées et militaires et autres accrochages entre factions rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) ont fait de l’arrondissement de Sindian une zone hostile à l’épanouissement humain et au développement des activités culturales. Le déplacement des populations qui ont trouvé refuge de l’autre côté de la frontière en Gambie, conséquence de cette situation d’insécurité, a bloqué toutes les activités économiques, plongeant du coup la localité dans un marasme aux conséquences néfastes.
La faiblesse des précipitations notée l’année dernière est venue contribuer à la mise en place des éléments constitutifs d’une famine. Le phénomène est aujourd’hui plus que présent dans beaucoup de localités en Casamance, notamment dans l’arrondissement de Sindian, foyer de tension. N’est-ce pas là un motif d’inquiétude pour les acteurs du monde rural ? Depuis des mois, ces derniers ne cessent de tirer la sonnette d’alarme pour amener les autorités à mettre rapidement en place des vivres de soudure pour abréger la souffrance d’une population suffisamment éprouvée par tant d’années de conflit armé.
En attendant la réaction des autorités, la main salvatrice viendra de l’Allemagne. Ce pays qui a toujours montré son attachement à cette région du Sénégal à travers notamment sa présence même pendant les durs moments de la crise, vient de voler au secours des populations des régions de Kolda et de Ziguinchor. Au total, 877, 680 tonnes de vivres seront distribuées dans ces deux régions. Dans le quota de Ziguinchor, l’arrondissement de Sindian a déjà reçu sa part hier. Cent-vingt tonnes reçues de la coopération allemande seront distribuées aux populations de cette zone de guerre. Un quota qui prend en charge les 671 élèves revenus de Gambie sans leurs parents pour les besoins des études. Quelques-uns ont d’ailleurs reçu hier leurs sacs de riz lors d’une cérémonie qui a eu pour cadre le Cem de Sindian. Cet établissement, symbole du dynamisme de l’éducation en Casamance, malgré la guerre, est également concerné par les vivres. Ainsi, sa cantine scolaire sera alimentée par ce soutien du Programme de relance des activités économiques et sociales pour la paix en Casamance. Un soutien qui touchera presque toutes les localités et toutes les familles de cet arrondissement, de Djibidione à Sindian. Un acte salvateur que les populations ont salué à travers une forte mobilisation. Aujourd’hui, ces populations vivent dans l’espoir de voir d’autres actions de ce genre, aussi bien de la part de l’Etat que des autres Ong, notamment celles intervenant dans la région naturelle de Casamance. Le sous-préfet de Sindian, Ousmane Ly, a d’ailleurs lancé un appel dans ce sens pour que les habitants de Sindian ne soient pas la proie de la famine qui guette le monde rural dans cette partie australe du Sénégal.
Mamadou Papo MANE