MON NEGRE A MOI
Dans son livre intitulé « C’était De Gaulle », Alain Peyrefitte rapporte un propos tenu par le Général De Gaulle : « Les nègres n’aiment pas leurs pays ».
Ce rappel de Babacar Justin Ndiaye dans une de ses chroniques est d’une actualité affligeante alors même que cette affirmation remontante de plusieurs dizaines d’années.
Dix neuf ans après la libération de l’Afrique du sud, force est de reconnaître que le continent vit aujourd’hui un phénomène atavique qui est le « détournement démocratique ». Ces « rois nègre » ont trouvé en la démocratie un outil extraordinaire de légitimation, de maintien, même de transmission du pouvoir à leurs descendances. On peut dire que le continent est de nouveau trahi par ces propres enfants qui le pillent, c’est pire que l’apartheid. Sauf que cette fois-ci cette lutte est fratricide et risque de durer jusqu’à l’extinction du soleil des indépendances de Amadou Kourouma.
Je n’ai pas la prétention au nom de l’exhaustivité d’analyser les 53 pays que compte l’Afrique, je me contenterai pour le symbole que représentait le Sénégal, mais aussi pour le respect de cette maxime qui dit « qu’il faut d’abord balayer devant sa propre porte…. », de parler de mon pays à moi, donc de mon nègre à moi.
Mon nègre à moi a un discours d’adoration pour son pays et son peuple, mais dans les faits ce binôme constitue les deux piliers qui lui permettent de pratiquer son sport favori : la perversité narcissique
Mon nègre à moi est atteint de troubles de la personnalité narcissique : Il fonctionne sous le mode général de fantaisies ou de comportements grandioses, de besoin d’être admiré et de manque d’empathie dans des contextes divers : sa manière de s’habiller, de voyager, « d’offrir des cadeaux » et même de « travailler ».
Mon nègre à moi a un sens grandiose de sa propre importance. Il surestime ses réalisations et ses capacités, s’attend à être reconnu comme supérieur sans avoir accompli quelque chose en rapport. – Il est absorbé par des fantaisies de succès illimités et de pouvoirs.
Mon nègre à moi pense être spécial et unique et pense pouvoir être admis ou compris que par des institutions ou des gens de haut niveau. Il a un besoin excessif d’être admiré. Il Pense que tout lui est dû et s’attend à bénéficier d’un traitement particulier et favorable à ses désirs. Il exploite les autres et utilise autrui pour parvenir à ses propres fins. Il n’est pas disposé à reconnaître les sentiments ou les besoins des autres. Il envie les autres et croient que tout le monde l’envie. Il fait preuve d’attitudes et de comportements hautains et arrogants. Mon nègre à moi dépense sans penser, plutôt sans compter, il ne sait pas distinguer l’essentiel de l’accessoire, l’intérêt du pays n’existe pas, puisqu’il s’est confondu avec le pays, il n’y a que le sien qui a droit de cité.
Il y a quelques années, j’aurais traité De gaulle de raciste, de colonisateur…Mais, franchement à l’heure actuellement après neuf ans d’exercice du pouvoir de mon nègre à moi je suis devenu un fervent adepte de la thèse « génétique ». Je n’arrive pas à comprendre un peuple qui se dit dépourvu de richesses naturelles, mais fier de brandir l’intelligence de ses enfants comme son unique richesse, s’écrouler devant ce monument de la décroissance, que dis-je de la décadence africaine.
J’ai suivi à la télévision le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin, lors que j’ai vu George bush, Helmut Kohl et Gorbatchev, sereins et fiers au crépuscule de leur vie d’avoir l’insigne honneur de graver en marbre leur nom sur le livre de l’histoire contemporaine. Je me suis dis, c’est dommage pour mon nègre à moi, car à son âge il devrait rehausser de sa présence et tonner de sa voix que pour de tels événements. Malheureusement, son nom sera effacé aussi rapidement par les vagues de l’histoire comme un château de sable. Que voulez-vous les nègres n’aiment pas leur pays.
BAYE IBRAHIMA DIAGNE
drxuly@yahoo.fr