PLUS JAMAIS CELA
BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2009
CAMPAGNE POUR LE RETOUR A L 'ANCIENNE TARIFICATION DU COURANT
Où va le Sénégal?
Les Sénégalais, sous perfusion, n'en peuvent plus!
La suppression de la subvention du gaz butane va nous achever inéluctablement!
NON AU REVERSEMENT DE NOS MAIGRES SALAIRES ET NOS TRES MINCES PENSIONS DE RETRAITE A LA MORIBONDE SENELEC !
NE RENDANT AUCUN SERVICE AU PEUPLE, LE SENAT DOIT ETRE SUPPRIME ET SON BUDGET UTILISE POUR LE REGLEMENT DEFINITIF DU PROBLEME !
Seneweb.com
Discours du chef de l’Etat.
Mes Chers Compatriotes,
Au seuil du nouvel an, j’aimerais d’abord, en votre nom et au mien propre, rendre grâce à Dieu, Maître absolu de l’univers et du temps, pour la faveur qu’il nous accorde de vivre ensemble ce moment unique qui est à la fois une fin et un commencement. L’instant est donc à un retour sur soi, à la méditation et à la contrition pour tout le bien que nous aurions pu faire pour nos semblables et que nous n’avons pas fait.
Ensemble, prions pour tous nos morts. Que Dieu le Tout Puissant les reçoive en son Paradis.
A nos malades, qu’ils soient à l’hôpital ou à la maison, j’adresse mes vœux ardents de prompt rétablissement. Prions pour eux.
Mes Chers Compatriotes,
L’année qui s’achève a été marquée par une conjoncture mondiale difficile.
Nul plus que moi n’a ressenti vos souffrances dues aux difficultés de la vie qui ont nom cherté des prix.
La hausse brutale du prix du pétrole qui a atteint un niveau jamais égalé de 147 dollars le baril de pétrole en Juillet dernier et celle généralisée des prix des produits alimentaires, ont durement éprouvé les pays importateurs de produits pétroliers et alimentaires comme le nôtre.
Face à ces facteurs exogènes, sur lesquels nous n’avons en vérité aucune prise, le Gouvernement a choisi de soutenir le pouvoir d’achat des ménages et aider les entreprises.
C’est ainsi que, pour ne pas répercuter la hausse des prix sur ceux des denrées de première nécessité, en plus des suspensions de taxes et droits sur certains produits alimentaires, ce qui est un manque à gagner pour le Trésor public, des subventions diverses ont été débloquées pour un montant de 239 milliards de CFA, soit plus de 4 % de notre Produit Intérieur Brut.
Malgré tout, les fondamentaux de notre économie sont restés solides.
Nos performances en matière de réformes pour améliorer l’environnement des affaires et attirer plus d’investissements sont reconnues dans le Rapport Doing business de la Banque Mondiale qui a classé le Sénégal sur la liste des réformateurs, 1er en Afrique et 5ème mondial. Cela montre notre bonne volonté.
Bien sûr, nous ne sommes pas à l’abri d’erreurs car ‘’errare humanum est’’, ont dit les latins, ajoutant ‘’perseverare diabolicum’’ (l’erreur est humaine mais la persévérance dans l’erreur relève du diable).
Nous avons donc reconnu nos erreurs et, au même moment, nous nous sommes engagés à les éviter à l’avenir. Entre 2007 et 2008, nous avons commis des erreurs, trois précisément :
des ministres avaient engagé des dépenses de sommes inscrites à leurs budgets mais, dans le cadre de la politique de subventions aux consommateurs, ces crédits ont été totalement ou partiellement ponctionnés. Ils avaient quand même engagé l’Etat vis-à-vis de ses clients du secteur privé ;
Samand Peugeot : sortie de 10 000 voitures
un port minéralier pour le transport des phosphates de Thiès et celles de Matam ainsi que le minerai de fer du Sénégal Oriental,
un quai pour la société américaine Energy Allied qui doit édifier dans la zone une raffinerie,
Route Patte d’Oie – Aéroport comme continuation de l’Autoroute
Route Mamelles Aéroport sur trois voies,
Route Place du Millénaire, Malick Sy, Cyrnos, Ancienne route de Rufisque- Pikine
Poursuite des travaux de l’autoroute à péage sur les tronçons entre Pikine et Diamniadio
un important programme pour l’amélioration dans la banlieue de Dakar et dans la ville de Ziguinchor ;
Pour tout le reste je vous renvois au tableau que j’ai indiqué.
J’indiquerai seulement les aéroports régionaux dont la construction va être entreprise et le lancement de notre compagnie nationale Air Téranga pour la desserte des régions.
Je terminerai par la culture avec deux projets du Parc Culturel :
l’Achèvement Etudes du Musée des Civilisations Noires
Mes chers Compatriotes,
En décembre 2009, nous accueillerons le 3ème Festival Mondial des Arts nègres.
Il reste le plus grand projet culturel africain de tous les temps. Tout est en place et fonctionne bien. Le 14 janvier 2009, je présiderai la réunion de la commission nationale de nos frères Africains Américains à New York.
Tous les pays se préparent pour ce grand rendez-vous.
Je suis sûr que nous aurons tous à cœur de réussir cette manifestation dont l’organisation nous est confiée par tous les peuples noirs d’Afrique et de la Diaspora.
Dans cette même perspective, nous espérons terminer et inaugurer le Monument de la Renaissance Africaine érigé à la gloire de l’Afrique.
Mes chers Compatriotes,
Dans un monde livré à la compétition, aux incertitudes et à l’instabilité, notre diplomatie, fidèle à son dynamisme, restera au service des idéaux chers à notre peuple : l’attachement au bon voisinage, la défense du panafricanisme, la sauvegarde de la paix en Afrique et dans le reste du monde et la promotion de la démocratie.
C’est, forts de ces idéaux, que nous irons aux élections locales du 22 mars prochain. L’Administration a pris toutes les dispositions pour le déroulement régulier et transparent du scrutin.
Le fichier électoral et les équipements numériques sont à la disposition des candidats qui peuvent, avec leurs experts, se rendre au Ministère de l’Intérieur pour consulter notre système numérisé d’enregistrement dont la fiabilité est reconnue.
Au demeurant la liste électorale sera publiée sur Internet où tout un chacun peut procéder à toute vérification éventuelle.
Nous allons continuer à approfondir notre démocratie. Dans ce sens nous poursuivrons le dialogue entamé au lendemain de l’élection présidentielle avec les leaders de l’opposition républicaine, qui acceptent le respect de la Constitution, des lois et règlements.
Nous pourrons convenir d’un calendrier de rencontres.
Mes chers Compatriotes,
Le mouvement de l’histoire au 21e siècle est porté par l’urgence et la vitesse.
Pour l’accompagner, il faut de l’audace, de la créativité, du rythme, de l’inspiration et, surtout, de bons choix au bon moment.
Suivant une expérience bien établie, les premières places iront toujours à ceux qui font l’histoire et non à ceux qui la subissent.
La clef de notre destin est entre nos mains et j’ai bon espoir que nous continuerons ensemble à en faire un bon usage.
Il me reste à vous présenter, à tous et à toutes, mes meilleurs vœux de bonne santé, de bien être et de réussite pour l’année 2009.
Bonsoir et Dewenati.
Les nouvelles promesses de Wade viendront s’ajouter à celles déjà proférées et jamais réalisées.
A ce rythme, Il ne nous reste plus qu’à utiliser notre imagination pour créer un Sénégal de rêve à défaut de l’avoir de fait.
Les promesses ci-dessous ont déjà été faites par Wade durant son règne
- La venue avant fin 2005 d’un tramway à Dakar, Wade l’avait promis à la délégation de l’Intersyndicale reçue au palais de la République le 1er mai 2005.
- Création de la banque sénégalo-marocaine (Senbank), issue du partenariat entre le groupe privé marocain Wafabank et le holding sénégalais Keur Khadim. (Interrogé dans l'hebdomadaire La Gazette du Maroc du 21 mai 2001)
- Le dégagement, chaque année, de 60 milliards à répartir en investissements d’équipement entre quatre capitales régionales. « Ainsi, en deux ans, en 2006 et en 2007, les capitales de toutes les régions du pays seront couvertes. » disait-il (Message à la nation du 31 Décembre 2004)
- La construction d’une route transcontinentale devant relier Tanger et Dakar par Nouakchott.
- un vaste chantier de 70 000 logements à des coûts modérés allant du très économique au grand standing et dont l’exécution sera assurée par la Société “ LA PIERRE S.A. ”. (Message à la nation du 31 Décembre 2004)
- la « Cité des Affaires » de l’Afrique de l’Ouest. (Promesse reprise le 6 juin 2008 lors de la conférence sur les changements climatiques)
- La construction d’un chemin de fer Dakar-Ziguinchor ou plutôt Ziguinchor-Dakar, « c’est-à-dire que la construction commence par Ziguinchor vers Tamba et Dakar. » (Message à la nation du 31 Décembre 2004)
- L’organisation d’élections à date due, sur la base d’inscriptions exhaustives, de scrutins démocratiques et transparents. (Message à la nation du 31 Décembre 2004). Le 28 août 2005, il couple les élections.
- Une autosuffisance alimentaire pour le Sénégal (3 Avril 2001)
- Création d’un Centre National d'Assistance aux femmes, CENAF (31 Décembre 2002)
- La construction d’un hôpital Mohamed VI à Dakar
- Création dans chaque département d’un Centre Artisanal équipé et d’un Centre Industriel en 2003. (31 Décembre 2002)
- La réfection de l'avion présidentiel sans aucun frais de l’Etat.
- La construction de l’aéroport Blaise Diagne de Diass, et l'autoroute à péage. (31 Décembre 2002)
- La grande muraille verte de Dakar à Djibouti (promesse reprise le 6 juin 2008 lors de la conférence sur les changements climatiques)
- Projet de sept (7) Trains à grande vitesse (Tgv) (5 septembre 2007 à Touba)
- La construction d’un grand hôpital sur le terrain du Golf des Parcelles Assainies pour un coup de 5 milliards sur financement saoudien.
- Prise en charge par le NEPAD du projet de chemin de fer à grand écartement Dakar-Bamako, trois offres de financement des études déjà disponibles (31 Décembre 2002)
- Assurer l'autosuffisance alimentaire par la polyculture vivrière. (31 Décembre 2002)
- La création de quatre lacs artificiels dans les environs de Thiès (31 Décembre 2002)
- Des expériences de stabulation s'appuyant sur des pâturages artificiels en 2003. (31 Décembre 2002)
- Le développement d’une industrie cotonnière à grande intensité de main-d'œuvre. (31 Décembre 2002)
-L’obtention d’un financement pour l’achèvement de la Mosquée de Tivaouone. (De retour du Maroc en 2000)
- Des programmes de logements pour l’armée et, d'abord, pour ses handicapés. . (31 Décembre 2002)
- La création d’une capitale politique. (31 Décembre 2002)
- La création d’une banque sénégalo-marocaine au capital de 5 milliards (juin 2000)
- La construction d'un port en eau douce à Saint-Louis. (31 Décembre 2002)
- Un centre réinsertion de jeunes en péril par délinquance ou usage de la drogue qui sera installé dans le périmètre de Darou Mousty (3 Avril 2003)
- La création de Cyber-Centres d’affaires pour les jeunes. (3 Avril 2003)
- Un projet d’irrigation de centaines d’hectares dans la région de Matam (3 Avril 2004)
- Faire du Sénégal le premier exportateur de Pétrole.
- Un Programme ‘’Jeunes dans les Fermes Agricoles’’. (3 Avril 2004)
-Réinsertion des jeunes avec : « le chantier des jeunes inactifs des quartiers. » (3 Avril 2004)
- La création d’une Banque pour permettre aux célibataires de se marier
-Taxis maritimes avec des partenaires Malaisiens pour relier Dakar- Thiaroye-Bargny-Rufisque-Saly et Mbour. (3 Avril 2005)
- un programme de l'habitat social, sur toute l'étendue du territoire national, dénommé ‘'une famille, un toit'' avec des maisons de 4,5 millions, à 3 millions payables en 10 ans. (31 Décembre 2005)
- La construction de bâtiments de plusieurs pièces destinées à la location en faveur des célibataires. (31 Décembre 2005)
- La construction de onze stades à travers le pays en raison d'un par région (31 Décembre 2005)
- La construction d’un Grand Théâtre National à Dakar
- Le décollage du 1er avion du nouvel aéroport en février 2006
- Un pont sur le fleuve Gambie qui sera réalisé sous l'égide de l'OMVG. (31 Décembre 2005)
- La création d’une centrale atomique à Oussouye.
- Programme National d'Autosuffisance en Riz (31 Décembre 2006)
- La production au Sénégal, de véhicules gros porteurs et des tracteurs. (31 Décembre 2006)
- Faire du Sénégal le plus grand exportateur de pétrole.
- La fin totale des délestages le 15 octobre 2006.
- L’arrivée de bateaux solaires au Sénégal.
- Sortir du pétrole du sous-sol sénégalais dans 18 mois (26 Octobre 2007).
- Un programme approprié pour l'instruction et l'alphabétisation des femmes adultes, plus particulièrement les jeunes femmes mariées. (3 AVRIL 2007)
Etc.
A cette liste non exhaustive s’ajoutent les promesses électorales de 2000
- L'instauration d’un régime parlementaire
- La déclaration de patrimoine à la prise de fonctions comme à la fin de fonctions
- La réduction du train de vie de l'état
- La création d’une université du futur africain
-- Le port minéralier du futur
- La suppression du Senat
- La réduction du prix du riz et des autres denrées
- La démocratisation des médias d'Etat
- Le règlement de la crise casamançaise en 100 jours.
- La création d’un lac artificiel à Kaffrine.
- La mise à la disposition des élèves de machines à distribuer des repas (Le projet yakalma)
Etc.
Fatou Diop
fatouivon@yahoo.fr
www.fatouivon.blog.com
Nettali : Jeudi 1 Jan 2009
ADRESSE A LA NATION : Wade promet encore
NETTALI.NET- Le président Abdoulaye Wade a adressé ses vœux de fin d’année au peuple sénégalais. Durant trente minutes, le chef de l’Etat a abordé plusieurs questions relatives à la gestion du pays. De l’économie à la politique en passant par l’agriculture, l’éducation, les infrastructures, l’électricité, la santé et la culture, Me Abdoulaye Wade a fait le point sur sa gestion non sans renouveler ses promesses de réalisation des très grands projets qui lui tiennent à cœur. Toutefois, des omissions ont été notées notamment en ce qui concerne la crise de l’éducation et celle du front social marquée par les événements de Kédougou et les mouvements d’humeurs constatés dans plusieurs villes du Sénégal.
Le chef de l’Etat a, dès le début, a rappelé la conjoncture mondiale difficile qui a marqué l’année 2008. Cela lui a permis de revenir sur les hausses générales constatées sur les prix des denrées de première nécessité. Il a rappelé les efforts de son gouvernement pour amoindrir les effets de la crise. Selon Me Wade, les fondamentaux de notre économie sont restés solides, malgré les effets de cette crise.
« Nos efforts dans le domaine économique ont été reconnus par le rapport « Doing business » de la banque mondiale qui nous classe 1er en Afrique et cinquième mondiale » a affirmé le chef de l’Etat avant de reconnaitre nous ne sommes pas à l abri d’erreurs. Nous en avons commis trois, notamment les avances sur le budget. Le ministre du budget (Ibrahima Sarr Ndlr) a autorisé des dépenses de sommes non inscrites au budget. Cela a engagé l’Etat vis-à-vis du secteur privé avec la dette intérieure 174 milliards qui sera épongée d’ici le 30 janvier » a indiqué Wade.
Dans le même sillage, le président de la République a remercié la France dont le prêt de 87 milliards démontre, selon lui, la solvabilité du Sénégal et la confiance dont il bénéficie aux yeux des bailleurs de fonds.
Revenant sur les autres moyens d’éponger la dette auxquels l’Etat n’a pas eu recours, Me Wade indique : « nous aurions pu réduire les dépenses de 10%, mais nous avons décidé de ne pas le faire pour préserver les investissements sociaux. Nous aurions pu vendre 4% de nos actions Sonatel, mais nous avions décidé de ne pas le faire, car ce serait du désinvestissement puisque ces actions nous rapportent 40 milliards par année ».
En ce qui concerne les frustrations nées de la hausse des factures d’électricité, le président Wade a dit comprendre ces récriminations tout en rappelant les instructions fermes qu’il a données pour régler la crise. « Malgré l’accalmie observée, le fardeau de la facture pétrolière pèse. Il y a eu une hausse de 200% de la facture pétrolière. Nous poursuivons nos efforts de réduction du coût de l’électricité » a déclaré Abdoulaye Wade.
Dans le domaine de l’agriculture, le président Wade s’est félicité de l’initiative de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana), un investissement de 345 milliards. Il a également remercié les paysans qui lui ont permis de gagner un pari, l’autosuffisance alimentaire au delà des prévisions récoltes exceptionnellement bonnes. Il a également lancé un appel en direction des agriculteurs pour la conservation d’une partie des récoltes et des semences en vue de la prochaine campagne. En ce qui concerne l’équipement des agriculteurs, le président Wade s’est engagé à ce que les gros engins (motopompes et les tracteurs) deviennent des instruments de base pour les paysans sénégalais.
Indiquant que l’élevage est devenu sa nouvelle priorité, le président Wade a fait le bilan de la campagne d’insémination artificielle tout en se félicitant de la confiance que les pasteurs continuent à lui accorder. « L’éducation reste au cœur de mes préoccupations. Nous avons multiplié le recrutement et la formation d’enseignants », a affirmé le chef de l’Eat qui a pourtant omis de s’exprimer sur la crise qui prévaut dans ce secteur.
« Nous voulons atteindre les objectifs du millénaire dans le domaine de la santé » a confié Abdoulaye Wade qui a aussi annoncé la mise en place d’un programme dénommé « Badiana Gokh ». Programme qui consistera à choisir une femme leader dans toutes les localités du Sénégal. Elle sensibilisera les femmes de toutes les localités du pays sur les risques sanitaires et sur les grossesses précoces. S’agissant du plan Sésame, il a exprimé sa satisfaction tout en promettant de corriger les faiblesses.
Dans le cadre de la lutte contre le chômage, l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anej) sera renforcée, selon le président Wade qui a également affirmé : « 15 % des emplois créés seront réservés aux jeunes et surtout ceux de la banlieue, vivier de l’émigration clandestine pour faire éclore leur potentiel ».
Les très grands projets infrastructurels se sont invités dans le discours du chef de l’Etat. Ainsi une nouvelle génération d’universités sera construite à Saint Louis et à Kédougou, une usine de fabrication de gros porteurs sera crée et un complexe portuaire prévu pour devenir un hub sous régional dont le montant des travaux s’élève à 220 milliards sera érigé. Dans le même registre, Diamniadio accueillera une zone franche commerciale et une zone industrielle d’une valeur de 400 milliards. A Dakar, plusieurs routes seront construites de l’avis du président. « Si je devais énumérer ces projets, cela prendrait beaucoup de temps, j’ai donné des instructions aux ministres de publier un tableau avec une liste des infrastructures à réaliser en 2009 » a t-il dit.
Par ailleurs, Wade a fait une grande annonce, celui de la création d’une compagnie aérienne nationale dénommée Air Téranga chargée de la desserte des régions.
Sur le plan culturel, Me Wade a confié que Dakar va accueillir en décembre 2009, le troisième festival mondial des arts nègres. En prélude des élections locales, le président Wade a indiqué qu’elles se tiendront dans la transparence et la légalité. Il a invité les partis politiques à consulter le ficher électoral qui du reste est fiable à ses yeux.
Sur le dialogue entre pouvoir et opposition Wade a souligné qu’il est entamé avec les leaders de l’opposition républicaine, celle qui respecte la constitution. Il a invité ces leaders de convenir avec lui d’un calendrier de discussion.
Auteur: Nettali
Où VA LE SENEGAL ? - Les citoyens sénégalais dans le désarroi
Les Sénégalais sont dans le désarroi total. Sur le plan politique, des interrogations fusent, sur le plan économique, cela va de mal en pis et quant au social, n’en parlons même pas. Une situation qui transparait dans les questions relevées auprès de citoyens sénégalais choisis au hasard, en toute objectivité sur leur âge, leur fonction, leur sexe. Un véritable micro-trottoir croustillant que M. Youssouph Mbargane Guissè a bien voulu examiner, minutieusement, pour les lecteurs du journal Le Quotidien. Dans sa globalité.
Monsieur le Président, où va le Sénégal ?
Au Sénégal, selon les données statistiques de la Banque mondiale (2007)1, du Pnud (2008)2, de la Direction de la coopération économique et financière (2001)3, la crise se présente ainsi : 50% des ménages sont en-dessous du seuil de pauvreté alors que les classes moyennes sont précarisées. Le taux de chômage est de 13% et celui du sous-emploi atteint 30%. L’Etat consacre moins de 1% de son budget à l’ensemble des programmes pour l’emploi et seulement 20% de la population bénéficient d’une couverture sanitaire. A cela s’ajoutent une crise cyclique de l’Ecole, une détérioration de l’environnement de l’habitat et des conditions de vie, la crise alimentaire et énergétique, la raréfaction des ressources, le conflit en Casamance avec 60 000 déplacés et une population de migrants évaluée de 2 à 2, 5 millions dont 800 clandestins morts en 2006.
Ce contexte économique difficile est la toile de fond qui explique l’orientation générale de ce corpus de 77 questions adressées au Président de la République par 41 personnes dont un émigré, en ce début du mois de décembre 2008. Il ne s’agit pas d’un échantillon tiré d’une base de sondage et qui n’a pas une représentativité statistique. Le journal a effectué un micro-trottoir auprès de 41 personnes qui présentent les caractéristiques suivantes : 34 sont des hommes et 7 des femmes appartenant à des catégories d’âge variable : des jeunes, des étudiants, des personnes âgées comme des retraités. Ils sont originaires des localités suivantes : Dakar ville et sa grande banlieue Pikine, Parcelles Assainies, Yeumbeul, Rufisque, Diourbel, Kaolack, Thiès, Mbour, Fatick, Saint-Louis, Kédougou et Podor. Certains résidant dans les zones rurales de ces localités. Le tiers sont des inactifs (Etudiants, chômeurs, retraités, ménagères) et la majorité des actifs composés diversement de paysans, d’éleveurs, d’employés du secteur public et privé, de commerçants, d’opérateurs indépendants dans les secteurs de l’artisanat et des services.
La réflexion sociopolitique de ce corpus, en dépit de ses limites, est intéressante dans la mesure où, par l’orientation et le sens des questions adressées au président de la République, il recoupe de manière significative avec l’actualité ce qu’on appelle la demande sociale et celle de la vie politique nationale. En effet, l’analyse montre que les 77 questions portent sur la politique à trois niveaux : la politique économique, la politique sociale, les appréciations sur l’action du Président. A titre d’exemple, voici quelques questions sur :
-La politique économique : «Face à la crise économique que traverse le Sénégal, est-ce que le président de la République a une politique alternative pour relancer l’économie nationale ?» ; «M. Le président de la République, lors de votre accession au pouvoir, vous aviez promis de donner le marché du mobilier national aux menuisiers locaux. Vous aviez aussi promis de lutter contre l’importation des meubles afin de préserver les emplois. Mais nous constatons que ce sont des promesses qui sont restées vaines car l’importation continue de tuer la main d’œuvre locale.»
–«Monsieur le Président, pourquoi mener une politique d’une soi-disant vérité des prix dans le domaine de l’électricité alors que, le coût du baril de pétrole baisse sans cesse ? «Monsieur le Président, comment expliquez-vous le fait que certaines sociétés nationales, florissantes sous l’ère coloniale et le régime socialiste, connaissent des difficultés sous votre régime ? Cas Sncs, etc.»
- La politique sociale : «Le coût de la vie devient de plus en plus cher au Sénégal. Dites-nous, M. le Président, quelle solution préconisez-vous pour venir en aide au peuple sénégalais ?
«Vous avez promis aux jeunes de la banlieue de très grands projets pour l’emploi, moi, je vous demande ce que vous allez faire pour les étudiants diplômés et sans emploi ?» ; «M. le Président, pourquoi ne pas diminuer par ces temps qui courent, le prix des denrées de première nécessité pour soulager les Sénégalais ?» ; «Nous avons été nombreux à vous porter au pouvoir dans l’espoir d’une vie meilleure, au soir du 19 mars 2000, avec l’espoir que nous aurons une vie sociale meilleure. Mais, depuis lors, rien ne semble être fait pour. Quel avenir pouvez-vous offrir à cette jeunesse qui ne veut pas affronter les vagues de l’océan pour vivre comme des clandestins en Europe ?»
Les appréciations sur l’action du Président : «Quand vous étiez dans l’opposition, vous critiquiez beaucoup la politique du régime en place, le Parti socialiste. Aujourd’hui, vous êtes au pouvoir, voilà que vous répétez les mêmes erreurs sinon vous faites pire. Pourquoi ?» ; «M. le Président, pourquoi, vous ne vous inscrivez pas dans la ligne tracée par feu le Président Senghor qui avait une politique agricole fixant le prix de l’arachide très tôt ? Pourquoi, voulez-vous tuer la filière arachidière ?» ; «M. le Président vous vous êtes battus pendant 26 ans pour accéder au pouvoir avec un chapelet de promesses. Seulement, depuis huit ans, nous sommes en train de vivre amèrement une déception par rapport à non tenu de vos promesses. Est-ce que l’on peut s’attendre à ce que vos éternelles promesses soient respectées, avant de songer à nous laisser avec quelqu’un d’autre, fut-il votre propre fils ?»
L’examen du corpus amène plusieurs remarques : - La flambée des prix des denrées alimentaires et autres, les problèmes de coupures d’électricité intempestives de la Senelec, les inondations de la banlieue, les luttes au sein du pouvoir avec l’affaire Macky Sall, les interrogations sur la succession du président par son fils Karim, ont probablement influencé la focalisation sur ces questions. On ne note ainsi, aucune question sur le paiement de la dette intérieure, problème pourtant d’actualité. Peut-on supposer que le monde et les problèmes du patronat pour une raison ou pour une autre, sont encore loin de l’opinion ? Nous n’avons également aucune question relative aux problèmes de la culture, de la diplomatie, de l’environnement extérieur. Il semble donc que les Sénégalais sont focalisés sur les problèmes concrets de l’heure et que le seul acteur, en face, est l’Etat. Le contexte a donc beaucoup pesé sur la nature des points soulevés. Des questions relatives au manque d’infrastructures dans les régions en matière de santé défavorisant particulièrement les femmes rurales, d’écoles et d’approvisionnement en eau sont évoquées ainsi que, la protection des enfants contre la violence, notamment le viol et autres agressions ; la menace des déchets plastiques sur le bétail.
Il apparaît une réelle frustration liée à des promesses non tenues et même un certain dépit dû à l’aggravation de la crise. C’est ce que reflète en majorité la vive tonalité des questions dont certaines posées sans à priori. C’est par exemple, ce qu’il pourrait faire pour développer la boxe.
Notre remarque suivante est par rapport à l’image du président qui semble avoir souffert de la crise. La détérioration accélérée des conditions de vie a non seulement engendré un sentiment de perte d’espoir, mais aussi un refroidissement dans le fort lien émotionnel tissé avec le peuple, au soir du 19 mars 2000. Certaines questions mentionnent que l’opposant démocrate est passé «monarque», a abandonné ses compagnons de lutte pour des transhumants bénéficiaires de faveurs et de privilèges, n’a pas tenu ses promesses et a fait de ses compagnons d’armes d’hier, ses adversaires. L’illustration d’une certaine désillusion se lit dans les questions suivantes : «Etes-vous prêt, compte tenu du degré de votre impopularité, à rendre le tablier pour permettre aux Sénégalais d’effectuer un changement comme ils l’avaient fait en 2000 ? -Seriez-vous prêts à accepter le verdict des urnes et à libérer pacifiquement le pouvoir, si jamais vous perdez les prochaines élections ?»
Les réflexions, et non l’analyse dont il ne peut être le cas ici, que nous inspire l’examen de ce corpus, portent sur deux questions importantes à savoir : Le modèle de développement et l’Etat démocratique et de bonne gouvernance.
1) La perspective d’un développement global, économique, politique, culturel du pays semble encore inexistante ; les importantes réalisations de l’alternance dans divers domaines n’ont pas réglé la question d’un modèle de développement intégral pour le Sénégal. Les grands projets annoncés mettent du temps pour leur financement et leur exécution. - Où en êtes- vous avec votre promesse de construction du chemin de fer Tamba -Kédougou - Ziguinchor qui doit relier en même temps le port minéralier de Bargny aux exploitations du fer de la Falémé ?
L’économie sénégalaise, encore soumise structurellement à la domination et au contrôle du capitalisme français et international, sans intégration à une base arrière économique sous-régionale développée, reste fragile. La dépendance extrême du Sénégal au marché mondial et comme corollaire de ses lois impitoyables font que toutes les performances réalisées sont chaque fois rattrapées par la crise, et, anéanties. Il en est de même des acquis du régime socialiste sous le Président Senghor, démantelés par l’ajustement structurel sous le Président Abdou Diouf. Il en paraît de même aujourd’hui sous le Président Wade dont les réalisations et les efforts pour classer le Sénégal dans le pôle des pays émergents se sont heurtés brutalement à la crise alimentaire et énergétique, dans un contexte mondial d’hégémonie économique libérale et d’aggravation généralisée de la pauvreté. L’impact la plus tragique de cette perturbation de l’organisation économique nous semble être la migration clandestine des jeunes via des pirogues dont 800 sont estimés morts dans l’aventure, en 2006. Mais, il y a également les phénomènes nouveaux tout aussi extrêmes que les grèves de la faim, l’immolation par le feu devant le Palais de la république, les formes de protestations violentes comme celles de Kédougou, le mouvement de protestation et de résistance contre l’injustice des populations de Guédiawaye, les actes de violence croissants à l’Université de Dakar, reléguant à l’arrière plan le problème du Mfdc.
Toutes ces fissures dans le tissu social posent à nouveau la même tache historique, celle de la construction participative d’un modèle de développement économique et culturel intégral. Notre conviction d’ailleurs est que, quelque soit le parti au pouvoir, le risque de sombrer dans les mêmes travers est certain, s’il garde la même structure politico économique d’essence coloniale qui fonde la marche des activités au Sénégal.
Les questions posées au président illustrent bien qu’il y a un problème général de cohérence, d’identité, de modèle, bref, de direction historique pour le pays : «Est-ce que, vous connaissez les priorités du Sénégal ?» «Face à la crise économique que traverse le Sénégal, est-ce que le président de la République a une politique alternative pour relancer l’économie nationale ?» ; «-Tous les secteurs de la vie nationale sont confrontés à des difficultés. Quelle politique allez-vous mettre en place pour régler définitivement ces problèmes ?»
Il apparaît que les leviers économiques et financiers du pays échappent à l’Etat et que les grands rapports réciproques qui doivent lier les secteurs de la finance, de l’agriculture, de l’industrie et des services, de la production des savoirs ne sont pas clairement établis. L’empirisme qui accompagne l’option libérale et les privatisations ainsi que certains grands investissements semblent être, d’après les interrogations, une source d’inquiétude, d’incertitude et de perte d’espoir.
2)- Le sentiment d’abandon, par l’Etat, qui se développe, pose le problème de la nature de l’Etat et de sa gouvernance. «Monsieur le Président, pourquoi vos militants du monde rural ne vous voient pas régulièrement avant vos campagnes électorales ? Sommes-nous pour vous du bétail électoral moins considéré que les citadins ?»
Un des facteurs aggravant nous paraît celui de la transformation du parti victorieux appuyé par une coalition en un parti-Etat. Ce problème est important puisqu’il est supposé créer les conditions d’un recul de la démocratie : «M. le président de la République, êtes-vous sérieusement conscient, que vous avez conduit ce pays que vous avez démocratiquement conquis, à un niveau d’anti-démocratie pire que la période du parti unique ou unifié quel que soit le concept utilisé ?»
Le parti-Etat par ailleurs déstabilisé par des luttes internes permanentes fragilise les institutions dont l’accès et le fonctionnement dépendent des rapports de personne, des réseaux d’influence, de certaines prééminences, de la compétition acharnée au sein du parti et de l’arbitrage au plus haut niveau, c’est-à-dire : «La confiance du Président.» L’hégémonie politique du parti dominant affecte désormais les règles qui doivent normalement présider au fonctionnement des institutions. «Pourquoi cautionnez-vous les dérives des députés qui tripatouillent la Constitution à des fins politiques ?. L’éthique en politique est évoquée car le parti-Etat se renforce et se nourrit du clientélisme, source d’enrichissement rapide et parfois criard, rappelant les dérives de l’ancien régime.» «On entend parler de plusieurs milliards qui entrent au Sénégal, pourquoi tout cet argent ne parvient-il pas aux pauvres qui demeurent de plus en plus pauvres ?». On trouve aussi dans le même sens cette question : «M. le Président, pourquoi promouvoir des transhumants qui ne paraissent pas plus méritants que les militants authentiques de votre parti et, installer ainsi le mécontentement et la grogne dans leurs rangs ?» La réduction du train de vie de l’Etat est également évoquée en termes de logique et d’éthique de gestion des finances publiques : «Monsieur le Président, pourquoi ne supprimez-vous pas les Institutions budgétivores qui me paraissent inutiles alors que, l’Etat est à la recherche de liquidités pour faire face à ses engagements ?»
Un autre facteur du décalage entre l’Etat et la société dans ses diverses franges est la faiblesse de la communication politique qui découle du «poids démographique» des appareils d’Etat et de la lourdeur bureaucratique inévitable. Cela se passe dans un contexte d’éclatement politique et d’émergence d’une société civile en marche, d’acteurs sociaux multiples organisés, cherchant de manière collaborative ou revendicative à accroître leur pouvoir de négociation avec l’Etat et à peser sur le champ politique. Cet affaiblissement de la communication politique est consécutif à l’abandon du système d’exercice de l’hégémonie politique et des stratégies de reproduction spécifique à l’Etat sénégalais depuis Senghor. Certains des différents appareils idéologiques, institutionnels, les soupapes de sûreté, certaines courroies de transmission et de contrôle hégémonique ont disparu, pendant que le relais confrérique ne fonctionne plus en bloc homogène et que les traditions de la politique du dialogue sont dans les tiroirs. Il se passe alors un phénomène politiquement étonnant, du fait du sentiment de se trouver au pied du mur, celui de l’actualité de la succession du président alors qu’il lui reste encore des années de son mandat. «M. le Président que dites-vous par rapport à votre succession ?» La question suivante va implicitement dans le même sens» ; «Est-il possible que vous révéliez votre âge exact aux Sénégalais.»
Lié à cette préoccupation, le problème du n° 2 dans le parti revient dans les questions ainsi : «M. le Président, pourquoi vous séparez-vous toujours de votre numéro 2 ?»
L’instabilité et les querelles à ce niveau hiérarchique découlent certainement du caractère ou du tempérament des «affrontés» liés à une question de différence de génération, d’expérience et de personnalité face au pouvoir suprême, mais, surtout à notre avis, aux pratiques d’une culture politique que sécrète forcément la nature contradictoire d’un Parti-Etat et libéral à la fois.
La faiblesse de la communication politique est renforcée par une absence d’un relais de réflexion dynamique et de diffusion des idées et conceptions du président sur les grandes questions qui agitent l’Afrique et le monde. Cela peut s’expliquer du fait de la nature très hétérogène du parti, mais aussi du caractère composite de son intelligentsia. Une telle tâche n’est donc pas réalisée sur le terrain national par le relais normal dans le parti, d’un corps d’intellectuels étoffé et critique, capable de lier la théorie à la pratique, d’ouvrir des voies d’approfondissement des thèses ou réflexions, développées ainsi par le président surtout à l’extérieur et au cours des grandes rencontres scientifiques et internationales qu’il préside ou, auxquelles il participe. Nous sommes en face d’un vide dans le parti, d’une pensée unificatrice et mobilisatrice non seulement de l’élite au pouvoir, mais de l’ensemble du corps social, les jeunes en particulier. Par ailleurs, cette faiblesse de la conceptualisation, de l’expérience et de bilan critique, de l’animation intellectuelle, le parti dominant largement le partage avec une bonne partie de l’opposition, que traduisent un certain manque d’initiative et le caractère souvent réactif des actions face au pouvoir en place.
L’absence d’une stratégie globale de construction participative, d’un modèle de développement national intégré à un ensemble constitué par une économie de marché sous-régional, la faiblesse de la communication politique, les effets douloureux de la crise, laissent le champ ouvert au désespoir exprimé par cette question anxieuse, posée juste en début de second mandat : «Pensez-vous, M. le Président, réussir la mission pour laquelle les Sénégalais vous ont élu ?» De telles conditions poussent également à des tentatives de reformulations identitaires au sein des couches sociales les plus profondes ; les jeunes, les femmes, les groupes et communautés ethniques des régions périphériques. Ces processus enclenchés par la crise économique, les agressions culturelles et l’empirisme politique dominant, cherchent encore les voies difficiles de la construction d’une modernité proprement sénégalaise et africaine. On peut, dès lors, comprendre l’éveil et l’engagement des élites et particulièrement, la jeune élite musulmane réformiste à ces combats de résistance à l’injustice et à la décadence morale. Ces mouvements sociaux qui se multiplient, posent bien au-delà des problèmes de l’immédiateté, la nécessité pour notre pays et pour l’Afrique, de s’unir, de saisir les opportunités de la mondialisation qui du reste, va durcir la compétition et creuser les inégalités. L’enjeu et la tâche commandent l’engagement à bâtir dans les toutes prochaines années, des Etats de droit et de bonne gouvernance fédérés, des économies solidaires, à partir de nos immenses ressources matérielles et humaines, des sociétés de bien être et des cultures de paix, qui célèbrent enfin les savoirs et les arts des citoyens nouveaux.
1 Banque mondiale (2007). Sénégal. A la recherche de l’emploi. Le chemin vers la prospérité, 122p. / (2008). République du Sénégal, Evaluation de la sécurité alimentaire au Sénégal, 57p.
2 Pnud (2008). Pnud Sénégal.
3 Mef (2001). Direction de la Coopération Economique et Financière. Programme de relance des activités en Casamance.
Par Youssouph Mbargane GUISSE - Chercheur à l’Ifan - Cheikh Anta Diop
Auteur: Youssouph Mbargane GUISSE
Ferloo.com : Jeudi 1 Jan 2009
Dialogue politique : Wade décidé à ne prendre langue qu’avec l’opposition républicaine
L’approche des élections locales ne joue pas en faveur d’un dialogue sincère entre l’opposition et le pouvoir. C’est le moins que l’on puisse dire au regard de la décision du Président de la République à ne parler qu’avec l’opposition républicaine.
« Nous allons approfondir notre démocratie. Dans ce sens, nous poursuivrons le dialogue entamé au lendemain de l’élection présidentielle, avec les leaders de l’opposition républicaine, qui acceptent le respect de la constitution, les lois et les règlements », a ainsi précisé le Chef de l’Etat lors de son message à la Nation, à l’occasion du nouvel an.
Il a, de fait, fermé les voies du dialogue aux leaders du Fss Siggil Senegaal, pourtant, constituant l’opposition significative, qui avait boycotté les élections législatives et qui a refusé de reconnaître sa « légitimité » à la tête du pays. Même si elle se dit prête à entamer de discussions sérieuses pour apporter des correctifs aux nombreux manquements du processus électoral constatés depuis la présidentielle de 2007.
Il a, par ailleurs, rassuré que les élections locales se tiendront à la date indiquée, 22 mars 2009. « … Nous allons aux élections locales le 22 mars prochain. L’administration a pris toutes les dispositions pour le déroulement régulier et transparent du scrutin », a indiqué le Chef de l’Etat.
Auteur: Abdou TIMERA
Wade, tragicomédie de la traîtrise
Près de deux semaines d’absence du territoire national. Une absence du territoire qui serait sans doute passée inaperçue si les notes confidentielles de Christophe Rufin n’avaient pas été publiées par le Canard enchaîné. Le très sérieux journal satirique français a fait sortir des morceaux succulents de ces renseignements que l’Immortel Rufin a adressés à l’Elysée. En résumé, le Président Wade voyage beaucoup, à tel point que la facture pour le contribuable, est lourde.
Dans la note confidentielle, note Rufin, les frontières qui ceinturent notre tout petit pays, sont devenues trop dangereuses pour le si tranquille Sénégal. Mauritanie, Guinée Bissau ; ces pays ayant tout dernièrement connu des putschs. Pire la tension interne est vive. Tant et si vrai que Rufin est amené à tirer la sonnette d’alarme. L’ambassadeur de France au Sénégal pousse l’élégance « diplo » jusqu’à assimiler notre si cher Gorgui international à un « toxico » de xaaliss ou l’argent. Faut surtout pas lui donner sa dose sans en amont verrouiller le système, souligne Rufin.
« Message » bien « capté » entre Dakar et Paris, par le Canard enchaîné, qui, en l’occasion, prouve bien qu’il a des sources bien autorisées à l’Elysée qui lui permettent de balancer des infos si « bétons » qu’il ne faille surtout pas censurer le démenti du ministère sénégalais des Affaires étrangères. Pour sans doute ne point donner l’occasion aux bons cerveaux de la Diplomatie sénégalaise, de deviner la source de l’information… L’Elysée. Raffinés, ces gars de l’Elysée… Mais enfin, notre si cher Président international, si complice des militaires de Conakry, est bien rentré à Dakar. Tout discrètement, ni vu, ni connu, comme d’ailleurs lorsqu’il prenait son avion depuis Dakar. Depuis hier.
La « patte du lion » de Gorgui
Mais il aura vraiment assuré sur la Seine. Rendue par la RTS, la très politique dernière grande sortie de Gorgui. Cela se passe la semaine dernière à Paris, en présence de notre chère ambassadrice, Maïmouna Sourang Ndir, confortablement installée dans son fauteuil, de bleu habillée. Les images parlent d’elles-mêmes.
C’est Meïssa Touré l’initiateur qui ouvre la bal pour Gorgui : « ce jour est un jour de vérité pour démentir ceux qui disaient que la France a tourné le dos au frère secrétaire général, en venant massivement.. ». Il poursuit dans un français pensé en wolof comme pour justifier la motivation des militants : « …on n’a donné à personne son transport ». Ah bon, le PDS « donnait » le transport aux militants pour parler comme Meïssa Touré, dans un « français » pensé en wolof ! On a eu par la suite, eu droit au discours de Amadou Ciré Sow, député secrétaire général Président de la fédération de France, « pro Macky » qui jure fidélité à Wade, allant même jusqu’à lier son arrêt de la « politique » à l’arrêt de la carrière politique de Wade : « le jour où il cessera de faire de la politique, je cesserai de faire de la politique ». Il n’en a donc plus pour longtemps. Athia Niang Aw, vice-consul de Paris s’y est aussi mise. Bla bla bla et bla bla.Tous les représentants diplomatiques « importants » étaient à ce mini meeting politique : l’ambassadrice, la vice -consul, … Leur fonction se confondant allègrement à la politique avec son cortège de règlements de comptes bien déclinés.
Et celui qu’on attendait arrive enfin. Ou alors, attendait-il dans les couloirs pour les besoins de la mise en scène, question qu’on chauffe la salle, avant son entrée en jeu. L’acteur central du jeu de jouer à merveille sa pièce habituelle. « Lorsque j’entends les gens dire que je veux me faire remplacer par Karim… Personne ne m’a jamais entendu dire cela de ma bouche. Je ne crois pas aussi que Karim le dise… ». Voilà en substance l’argument brandi par Wade pour démentir ce bruit qui court depuis si longtemps, non sans oublier de casser du sucre sur le dos d’Idy et de Macky Sall : « Idrissa Seck, depuis qu’il a eu son bac, c’est moi qui l’ai pris en charge jusqu’à sciences Pô… Ses parents sont là pour en témoigner. Je l’ai pris en politique jusqu’au jour où je l’ai nommé ministre, puis Premier ministre. Je l’ai considéré comme mon fils spirituel. Mieux, un jour, je lui ai dit que je pense que tu pourras me remplacer… ».
Idem pour Macky : « Il est venu me trouver alors qu’il était en 2ème année de géologie. Je l’ai poussé, et j’en ai fait un ministre, puis un 1er ministre. Lorsqu’après les élections, il a fallu mettre en place un gouvernement et que son mandat est terminé, il m’a présenté la démission de son gouvernement. Si j’avais voulu me débarrasser de lui… Je lui ai dit, je vais te confier une mission plus importante, la présidence de l’Assemblée nationale, le 2ème poste de l’Etat…. Je pense que tu as beaucoup de qualités et peut-être qu’un jour, je pourrais te soutenir pour être candidat à la présidence… Après ça, lui aussi s’est mis à la recherche de militants. Au Sénégal, à Paris, partout, je l’ai appelé plusieurs fois et je lui ai dit, qu’est ce que tu fabriques, tu cherches des militants partout, tu n’iras nulle part. Si tu dois aller quelque part, c’est au PDS…. » Rires et applaudissements. Zoom sur Amadou Ciré Sall. « Tu dois aller convaincre les militants de l’intérieur du pays plutôt que de mener des activités fractionnaires ». Et Wade de poursuivre : « si mais deux collaborateurs que sont Idrissa Seck et Macky Sall s’étaient comportés comme il le faut aujourd’hui, on ne parlerait pas de Karim Wade ».
Et Wade de rebondir comme pour légitimer le fait que Karim en tant que citoyen, puisse se présenter comme candidat à la présidence : « La constitution est claire sur ce point. Quiconque veut être Président de la République, peut être présenté par un parti politique et avoir l’âge électoral ». Ouf ! le tour est joué, la République tient encore sur ses jambes. Mais c’est quand même pas clair, ce que dit Wade.
En vieux à qui on n’apprend pas à faire la grimace Wade reprendra son propos, en disant et cette fois en wolof : « Yow nga yor sa thiébou djen di leek. Beenn waay diogué felé, nga xamné amoul dara. Ngané ko gnewêl gnou bookk. Au lieu que mou xaar ndaxam dang koy diox bol bi yëp wala, mou bêge kêf bool bi daw ak moom » Il marque une petite pause avant de dire : « kou indi tankou bouki rek ma indi taankou gaïndé. (T’invites un nécessiteux à partager ton repas. Au lieu d’avoir l’élégance de savourer avec toi le mets jusqu’au bout, il profite de ta générosité en s’enfuyant avec le bol). Qu’est ce qu’il est le marrant, le roi de la mise en scène !
Visiblement le déplacement de Gorgui à Paris était en partie motivé par cette affaire. La démission de la quasi-totalité du Bureau de la Fédération de Paris a si bien secoué le Pds que la « Seule constante » du Palais était obligée de déclencher la contre-offensive. Opération réussie, avec en plus des messages bien destinés à la consommation de masse, qui ne peuvent manquer, avec justement la complicité de la Rts, d’avoir leurs effets.
Noël, si fade…
Au moins un peu d’ambiance donc sur le petit écran. Car, pour le Noël-ci, c’était franchement bien fade. Les férus de la Télé ont beau zapper, pas grand-chose à se mettre sous les yeux. Une ambiance qui reflète sans doute l’atmosphère de crise que les fêtes de Noël ont bien extériorisée.
Ça chauffe dans les poches et Thione Seck et Alioune Mbaye Nder qui ont l’humilité de le reconnaître à l’émission « Grand Débat » de la Rts, le 24 décembre. Thione de dire en wolof que Sutura (pudeur) mise de côté, les artistes tirent le Diable par la queue. Sans doute pas avec la même rage que le « Goorgoorlu » ordinaire. Mais venant de la bouche d’Alioune Mbaye Nder de Setsima Groupe qui s’est invité au téléphone à « Grand Débat » pour dire que les artistes aujourd’hui gèrent tout juste les formes pour ne pas paraître misérables, ces remarques valent bien leur pesant d’or. Sauf peut-être que Mbaye Nder qui roule en Hummer, aurait bien pu économiser du carburant et en même temps de la salive, en immobilisant sa caisse qui fait vraiment « exotique », dans l’univers bien « anémié » de Dakar.
Tout comme Youssoupha Sarr, Président du Collectif des imams aurait gagné à économiser son énergie. Sur la 2Stv, face à Pape Alé Niang, il revient sur son parcours, depuis l’Enam puis comme commissaire aux comptes de la Fédé Foot lors du périple Caïre 86. Si la cause que défend l’imam Sarr est bien noble avec les factures d’électricité qui coûtent le nez et la barbe des citoyens, il faut bien que l’imam Sarr, attendu sur le plateau de Walf Tv avec Aïssatou Diop Fall, que trop de com’ tue la com…
NETTALI.NET:
jeudi 1er janvier 2009 - SENEGAL 2008
Une année sombre sur le plan économique
NETTALI.NET - Jamais, la situation économique du Sénégal n’a été aussi sombre qu’en 2008. Le tableau dressé par les bailleurs de fonds et autres partenaires économiques et financiers, est alarmant. En 2008, l’économie sénégalaise a constamment viré au rouge.
La situation économique du Sénégal en 2008 inquiète. Elle a été si alarmante que les principaux partenaires économiques et financiers du Sénégal, ont été obligés de menacer notre pays, afin qu’ils prennent des mesures pour redresser la situation. Les Sénégalais ont été surpris par la sortie publique du représentant du Fonds monétaire international (Fmi), M. Alex Segura qui a dénoncé la situation dans laquelle se trouve notre pays. Dans une interview accordée au journal Le Quotidien, M. Alex Segura déclarait : « Nous regardons la situation des finances publiques, les recettes, les emprunts obligataires, et les dépenses publiques. Et finalement, nous disons que le système ne tient plus. Si vous n’ajustez pas les dépenses, dans quelques mois, vous ne serez plus en mesure même de payer les salaires de la fonction publique. L’Etat pourrait se trouver en cessation de paiement. S’il n’y a pas d’ajustement, le système des finances publiques va s’effondrer. C’est clair. Il faut qu’il y ait des mesures d’ajustement, avec ou sans le Fmi. Mais si les autorités veulent que le Fmi apporte un soutien à leur politique économique, un soutien qui est d’ailleurs important pour les bailleurs de fonds, pour les marchés financiers et pour les investisseurs, elles devraient s’engager à exécuter cet ajustement. »
2008 a été aussi marqué au plan économique par la question de la dette intérieure. Elle a fait l’objet de polémiques sur les montants déclarés. Estimée à plus de 300 milliards, les autorités ont, de leur côté, annoncé des chiffres de l’ordre 174 milliards de Fcfa.
Autre sujet important de l’année 2008, les dépassements budgétaires. Pour la première fois, le Fmi, par la voix du même Alex Segura, n’a pas pris de gants pour dénoncer des dépassements budgétaires. Des dépassements budgétaires qui vont même coûter à M. Ibrahima Sarr, son poste de ministre délégué du Budget. Alors que le gouvernement qui a reconnu ces dépassements budgétaires, avance le montant de 109 milliards de Fcfa, d’autres voix discordantes indiquent le chiffre de 450 milliards de Fcfa.
Les dépassements budgétaires sont en partie la cause de l’aggravation de la dette intérieure de l’Etat du Sénégal. Et c’est ce que pense, M. Segura qui dénonçant les dépassements budgétaires, soutenait : « C’est très grave. Je ne peux pas encore vous donner les chiffres, car on a demandé au ministère des Finances de faire un audit. L’Inspection générale des finances va faire un audit de la situation. Ce sera un critère de performance du programme, et lorsqu’on aura tous les éléments, on va savoir quel est le montant des dépenses engagées, quelles sont les mesures à prendre pour y faire face. Ça pourrait être des sanctions contre les gens qui ont violé les règles budgétaires et aussi contre les entreprises qui sont responsables aussi, dans ces cas-là, de mauvaise gouvernance. Parce que quand une entreprise accepte de fournir un bien ou un service à l’Etat, en sachant que l’argent de l’Etat n’est pas habilité à couvrir la dépense, qu’il n’y a pas la couverture budgétaire etc., c’est grave. Et les entreprises vont aussi payer un coût. »
Pour donner suite aux propos du représentant du Fmi, non seulement, le ministre du Budget de l’époque, M. Ibrahima Sarr a été limogé, mais également le chef de l’Etat s’est résolu à lâcher l’Inspection générale d’Etat (Ige) pour enquêter sur cette affaire. Pouvait-il en être autrement ? En réalité face aux pressions et aux menaces des bailleurs de fonds, l’Etat s’est vu contraint de prendre des mesures contre certains pillages exercés par des dignitaires du régime, les dérapages notés dans l’exécution des dépenses de fonctionnement. Mettant la pression sur l’Etat, celui-ci sera même contraint de revoir sa politique de subvention. C’est que le Sénégal allait perdre les fonds que les bailleurs de fonds allaient mettre à sa disposition dans le cadre de l’ « Initiative de soutien à la politique économique » (Ispe). C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la décision de la France d’accorder un prêt de 83 milliards de Fcfa au Sénégal.
Pour le Ps, ceci n’est qu’une politiquement d’endettement pour payer la dette. Autrement dit du « soul bouki, souli bouki ». Toujours dans sa politique de renflouer les caisses de l’Etat devenues désespérément vides tout au long de l’année 2008, l’Etat va être obligé de vendre ses actions flottantes de la Sonatel. Une opération qui rapportera plus de 30 milliards de Fcfa au Trésor public. Des institutions comme l’Ipres, la Caisse de sécurité sociale voleront également au secours de l’Etat pour renflouer les finances publiques. La vente d’une troisième licence dans le domaine de la téléphonie à Sudatel, fera rentrer dans les caisses du Trésor la somme de 90 milliards de Fcfa. Malgré ces rentrées, la situation au niveau des finances demeure sombre et les perspectives alarmistes.