la garantie de l’impunité des auteurs
L’alternance ou la garantie de l’impunité des auteurs
de crimes odieux et de scandales monstrueux.
L’avènement de l’alternance, qui était porteur d’espoir pour le peuple sénégalais dans sa grande majorité, et un évènement sur lequel, toute la nation sénégalaise croyait avoir trouvé l’opportunité de rompre avec les pratiques désuètes et néfastes dans tous les domaines du régime précédent. Hélas erreur ! Car nous allions connaître malheureusement, le pire des régimes que le Sénégal ait connu depuis son indépendance et à tout point de vue.
En effet, à l’entame du magistère de Me Wade, des signes évidents qui ne pouvaient tromper, de mauvaise volonté de rupture nous parvenaient déjà, sans que nous en prêtions attention.
Le reniement des engagements pris avec la CA2000 dont Me Wade était signataire, a été un acte évident de détonateur qui devait montrer la suite. Le fameux « hymne de l’Afrique » qui a été joué contre toute attente, lors de sa prestation de serment en 2000 avait attiré l’attention et déçu les plus attentifs parmi nous.
Ensuite, c’était la personnalisation petit à petit du pouvoir, qui lui était confié par notre peuple sur la base de l’espoir que suscitait le programme minimum de la CA2000. Pour nous dévoiler quelques de ses facettes dissimulées, il a commencé par tronquer pour ne pas dire jeter à la poubelle de l’histoire, le programme conçu en commun avec les forces acquises pour l’alternance.
Dès lors, Me Wade a pris le cap pour s’appliquer un semblant de programme absolument informel, qui n’en est pas un d’ailleurs, car, celui-ci ne se trouve que dans sa tête à lui tout seul et dont les principaux leviers sont la corruption et l’argent facile.
Alors, adieu les sanctions fermes qui étaient prévues à travers un jugement contre tous ceux qui avaient trempé d’une façon ou d’une autre, dans la gestion nébuleuse de nos biens et ressources dans le régime P.S. Au lieu de cela, Me Wade a utilisé plutôt ces mesures comme un moyen de chantage, pour faire transhumer au PDS ceux qui étaient visés, contre le pardon ou l’oubli des faits délictuels. Ainsi, à la place d’une rupture, c’est un marchandage honteux qui a été instauré, aux dépens de la sauvegarde des intérêts de la nation.
Ce n’est pas tout, Me Wade, après avoir gracié les assassins de Me Seye, il les a en plus amnistiés et grassement « endommagés » Il a ensuite fait voter, cette fameuse loi scélérate dite. Loi Ezzan, qui enterrait de facto, tous les crimes et délits politiques et même autres, commis jusqu’à nos jours.
Me Wade se trouva en l’occurrence une arme que constituaient, l’argent et la corruption, qui pour était imparable et dissuasive dans un Sénégal où la pauvreté avait atteint un niveau jamais égalé, au point d’effacer la dignité chez certains de nos concitoyens.
Alors, face aux victimes nécessiteuses, déjà presque anéanties par la pauvreté extrême, Me sans brandit l’indemnisation comme appât, pour acheter le silence ou la complicité des victimes.
C’est ainsi que, la voie judiciaire dans le règlement des catastrophes était sciemment écartée ou celle-ci n’intervenait que pour y mettre les formes d’un semblant juridique, après un arrangement à l’amiable avec des victimes qui n’avaient presque pas d’autres choix que d’accepter ce marché de dupes.
Cette méthode ignoble et amorale a été utilisée à fond, dans le naufrage du Djola qui avait fait près de 2000 victimes. Là aussi, tout à été fait pour protéger les vrais coupables auteurs et responsables de ce drame sans précédent. En un temps éclair, malgré que ce drame fût, au point de vue victimes humaines, l’un des plus lourds que l’Humanité ait connu jusqu’ici. Mais jusqu’ici, il n’y a pas encore eu de procès pour déterminer les responsabilités et punir ceux qui devraient l’être. Me Wade a voulu tout dissimulé par des propositions d’indemnisation de 10 millions par victime. Dans sa précipitation et son empressement, il classé en cati mini le dossier sans suite. Et n’eut été le refus catégorique des familles des victimes françaises, l’arme de l’argent et de la corruption allait encore faire ses effets et l’impunité allait prendre encore le dessus sur ce drame sans commune mesure nulle part ailleurs dans le monde.
Les scandales économiques et financiers qui sont plus faciles à camoufler ne se comptent plus sous le régime de l’alternance. A cause de cela et avec la complicité des pouvoirs publics laxistes qui ferment les yeux sur tout, notre économie a accouché des monstres pour ne pas dire des monstruosités.
Sous ce rapport, les grands travaux du chef de l’Etat ou l’Apix et l’Anoci (Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique) avec leur maigre bilan en réalisations concrètes, quasiment nul, nous en attestent une preuve éloquente si besoin en est. Par ailleurs, en dehors du caractère scandaleux et spécieux de la manière de gérer les affaires publiques, qui est aux antipodes des règles les plus élémentaires de la comptabilité dans le vrai sens du terme. Comme l’a si bien démontré A. Latif Coulibaly, dans son dernier ouvrage : Contes et Mécomptes de l’Anoci. Parmi les bizarreries de cette gestion calamiteuse de nos deniers publics par Karim Wade, une, en a particulièrement retenu mon attention il s’agit du fameux compte intitulé : « Divers imprévus » qui a pu enregistrer des charges non qualifiables dans aucun des comptes prévus par le plan comptable « Syscoa » de plus d’un milliard, là où, des comptes réguliers de charges comme : Frais du Personnel en enregistre moins. Des faits aussi biscornus ne peuvent se produire qu’au Sénégal sous la direction de Me Wade.
S’agissant de la Casamance, c’est aussi, la corruption et l’argent qui ont mis du plomb sur les ailes des négociations, pour empêcher une solution crédible et durable. En effet, l’argent a divisé les médiateurs ou facilitateurs du conflit, qui se changeaient comme des chemises et ceci, après avoir divisé les différentes factions du MFDC. Ainsi, de 100 jours qui étaient prévus par Me Wade pour régler le conflit casamançais, nous en sommes presque bientôt 3285 jours et toujours à la case départ, sans que cela puisse gêner tant soit peu Me Wade ou en tout cas visiblement. Au regard des derniers accrochages entre l’armée nationale et les rebelles, c’est à croire que le conflit semble s’enliser plutôt.
Malgré tout cela, Me Wade et son gouvernement ne semblent pas avoir saisi la nature et le fond de ce conflit malheureusement. Faut-il le rappeler ? Il découle en vérité, d’un banal problème de terre. A savoir, les autochtones avaient estimé avoir été injustement dépossédés de leurs terres notamment les plus fertiles au niveau rural et les mieux situées au plan urbain. L’Etat ayant fait la sourde oreille, pour n’avoir pas intervenu afin de corriger dans le sens indiqué une injustice, si tel était le cas sur un conflit de terre qui allait virer vers un conflit armé que le MFDC a finalement récupéré pour le transformer en une guerre d’indépendance pour la région de Casamance.
Me Wade répète la même erreur et semble n’avoir pas retenu la leçon de l’histoire, en matière de gestion des terres. Mais que voulez-vous ? Avec la boulimie des terres on n’est pas toujours maître de soi-même et l’on devient insatiable dans ce domaine!
Le cas isolé de la région Sud est en train d’être étendu sur l’ensemble du territoire national, avec une touche particulière dans la région de Dakar. Les tenants du régime se partagent les terres comme un gâteau d’anniversaire, sans soucier aucunement de la légalité et du droit des citoyens. Si l’impunité leur garantit aujourd’hui ce privilège, ils devraient au moins penser à la fin de règne de régime, qui va de soi.
La gestion des terres du domaine public comme privé national, globalement du foncier est un des domaines où les scandales les scabreux ont été commis par le régime de l’alternance. Les cas d’injustice, les expropriations arbitraires et d’office, le dysfonctionnement dans la gestion du foncier au regard de la loi sur le domaine national, etc sont autant de faits répréhensibles qui ne suscitent aucune réaction de part de l’Etat pour les corriger et y mettre un terme définitivement. Mais comment pourraient-ils le faire d’ailleurs, dans la mesure où ce sont eux-mêmes, les tenants de l’Etat chargés de rendre justice, qui sont au centre des scandales de tout genre et de la corruption tant active que passive.
Ne voulant et ne pouvant pas se suicider, ils adoptent et s’appliquent tout simplement la loi de l’impunité en leur propre faveur et à tous ceux qui les soutiennent dans leur manœuvre de succession monarchique et leur entreprise de destruction de l’économie nationale, de la paix sociale, de la stabilité de l’unité nationale et j’en passe.
Mandiaye Gaye
Gaye_mandiaye@hotmail .com