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ATELIER SUR LE TYPE DE FONCTION PUBLIQUE AU SENEGAL
Niasse dénonce les atteintes aux institutions et à la Constitution
Par Ibrahima Lissa FAYE | SUD QUOTIDIEN | lundi 21 janvier 2008
« Quel service public pour le Sénégal à l’horizon 2015 ». C’est le thème des journées d’analyse et de prospective, initiées par l’Alliance nationale des cadres pour le progrès (Ancp) de l’Alliance des forces de progrès (Afp). Cette rencontre présidée le samedi et clôturé le dimanche 20 janvier par Moustapha Niasse a étudié sous toutes les coutures la fonction publique Sénégalaise et d’autres pays africains avant de proposer une alternative. Des critiques ont été formulés sur le modèle sénégalais.
L’Alliance des forces de progrès (Afp) n’attend pas d’arriver au pouvoir pour réfléchir sur le type de fonction publique qu’il faut au Sénégal. Le débat a été lancé pendant deux jours (samedi 19 au dimanche 20 janvier) par l’Alliance nationale des cadres pour le progrès (Ancp). C’est le secrétaire général, Moustapha Niasse qui a donné le ton avec un discours qui camp largement le sujet en lui donnant une portée africaine. « Les élites africaines, qui détiennent des projets de société et disposent de suffisamment de recul et d’éléments de comparaison, d’expérience et de savoir-faire, à partir d’une formation solide et d’une pratique maîtrisée dans la gestion de la chose publique, doivent être habitées du souci de ne point s’arrêter à des critiques stériles et sans lendemain.
Passent par là, nécessairement, les passerelles du patriotisme et de la prise de conscience des responsabilités historiques qui incombent à ces élites, malgré les attitudes dans lesquelles s’arc-boutent les tenants du pouvoir, lorsqu’ils perdent toute capacité d’apprécier, avec raison, les limites qui sont les leurs lorsqu’ils atteignent, depuis longtemps, leur propre seuil d’incompétence », a-t-il déclaré.
Pour revenir chez nous et évoquer les problèmes politiques auxquels l’on est confronté, le leader de l’Afp a expliqué qu’il est loisible, à cet égard, de citer l’exemple du Sénégal et de la monopolisation par les pouvoirs publics en place de tout processus électoral, de la gestion des élections, de la comptabilisation des votes, de la proclamation des résultats et du caractère particulièrement ésotérique et secret des statistiques électorales. « Transparence, objectivité, contrôle contradictoire, morale publique, alternance démocratique, où êtes-vous donc ? », s’est-il interrogé. Les cadres progressistes ont tout le long du week-end passé au crible le système, l’armature administrative Sénégalaise, de manière générale la fonction publique Africaine. Des thèmes comme « architecture Institutionnelle, organisation administrative et problématique de gouvernance publique au Sénégal », « Quel service public pour l’émergence économique au Sénégal ? », « décentralisation et service public territorial, quelles perspectives pour le Sénégal vers une redéfinition de l’administration locale dans le cadre d’une nouvelle politique d’aménagement et de développement du territoire », « répertoire des critères et indicateurs de qualité du service public ».
Les camarades du coordonnateur de l’Ancp, Alioune Sarr ont estimé que « la problématique de la gouvernance publique pose essentiellement la question de la bonne gouvernance. En effet, les Sénégalais aspirent légitimement à une bonne gestion du service public, ce qui relève de la responsabilité des autorités étatiques et locales. Et les gouvernants devraient avoir pour ambition de gérer de manière efficace les affaires publiques ».
Le secrétaire général de l’Afp a, par ailleurs, souligné que ses camarades ont sans « aucune forme de complaisance et avec un sens élevé de nos responsabilités, en tant que citoyens patriotes et acteurs politiques, déploré les déficiences et comportements des Gouvernements et des pouvoirs en place et qui produisent, de manière continue, à des actes de mal-gouvernance, lesquels, à leur tour, génèrent des effets désastreux au détriment de la sécurité, du bien être et de la promotion des populations africaines ».
Moustapha Niasse n’a pas manqué de dénoncer les pratiques du régime d’Abdoulaye Wade. « De même, les atteintes multiples et répétées, portées aux institutions étatiques et la violation flagrante du principe de la séparation des pouvoirs, vident l’esprit des Constitutions de toute efficacité normative, indispensable à l’élévation morale sans laquelle ni les ressources humaines ni les ressources naturelles, qui constituent les deux vecteurs du développement, ne peuvent présenter d’utilité pratique, dans l’évolution d’une nation », a-t-il critiqué.
Le secrétaire général de l’Afp a, en outre, annoncé que les travaux de l’atelier vont être publiés dans un ouvrage qui pourra servir et inspiré tout Sénégalais qui le souhaite.