Régime libéral moribond au dernier souffle
Régime libéral moribond au dernier souffle
Il y a onze ans de cela, le peuple sénégalais portait souverainement Abdoulaye WADE à la tête du Sénégal. Hélas !quelle erreur ! Aujourd’hui, à moins d’un an de l’élection présidentielle de 2012, c’est plutôt un “Bour“ qui tient à tout prix à non seulement à se faire réélire par effraction malgré sa sénilité, mais aussi à procéder coûte que coûte à une dévolution monarchique du pouvoir républicain sénégalais. Rien n’est laissé au hasard par cet homme pouvoiriste pour conserver le pouvoir.
Une telle option date de l’aube de l’Alternance et ce, à travers la défection progressive des principaux acteurs héroïques et patriotes du Sénégal. Pour ne se faire entourer finalement que par des laquais. Autrement dit, à l’aube de l’Alternance, il a aussitôt opté pour le “divide and rule“ («diviser pour mieux régner») pour se faire entourer de laudateurs hors-pairs qui ont transhumé à la “prairie bleue“. Aujourd’hui qui s’amuse à compter du bout des doigts les alliés de 2000 encore présents autour de WADE déchante. Rien que des larbins entourent Abdoulaye WADE.
Ceux-ci ont d’ailleurs fini par porter des titres péjoratifs les plus divers tels que les génériques de “faucons“, “transhumants“, “laudateurs“, “fils de WADE“… Ce sont ceux-là qui, tels des poires véreuses, ont parasité tous les systèmes sociaux que notre trajectoire historique a mis trop de temps à construire. Les diverses infiltrations fractionnistes du tissu syndical sénégalais et les récentes tentatives de découpages administratifs en sont de patentes illustrations. Au plan à la fois économique et démographique, le régime machiavélique de WADE porte la lourde responsabilité d’avoir confiné à la pauvreté la majorité sénégalaise constituée de paysans et d’ouvriers.
Des agriculteurs laissés à eux-mêmes et qui ne doivent leurs abondantes récoltes qu’à la clémence célestes. Des ouvriers laissés à eux-mêmes dans leurs ateliers sans électricité, comme pour ôter l’âme du corps vivant. En lieu et place de prétendus encadrements et organisations, une forte «agenciarisation » dont l’unique dessein est imparablement la mort programmée de tous les secteurs d’activités économiques de ce pays. Le monde rural est le siège de cette cynique orchestration de destruction du Sénégal.
A la place d’assistance et de formations techniques du CNRA (Centre National de Recherches Agronomiques), un ubuesque «syndicat des paysans» piloté une équipe de troubadours uniquement animés par des instincts de guinarou. Leur rôle? Détourner des semences et autres intrants agricoles au bénéfice des caciques du régime autrement appelés “vautours“ et “criquets“. Au nom de quoi toutes ces pratiques sonnent encore la république bananière ?
Au nom d’une Constitution devenue entre les mains de WADE un torchon de cuisine. Triste sort du Sénégal qu’un homme gouverne de manière ubuesque en faveur exclusive de son fils qu’il a fini de présenter à la face du monde amusé et abusé comme «l’enfant le plus intelligent du Sénégal»! Lorsque le “père“ et le “fils“ (qui pèse politiquement à lui seul une dizaine de ministres) et que des décisions doivent être prises, tout le Sénégal et ses institutions courtisanes tremblent. Ces dernières n’ont alors pour tâches qu’à jouer aux bonimenteurs pour implorer la clémence de la “cour royale“ de WADE. La plupart des subterfuges servis au “chef“ pour demeurer dans la “basse cour“ est alors la médiatisation de “ralliements politiciens“ pour faire plaisir au “monarque“.
Sénégalais, préparons nous à cet assaut final du 26 février 2012 pour débarrasser le Sénégal de ses déprédateurs voraces du sang du peuple qu’ils continuent de sucer ! Gardons toujours ce rêve d’instituer ce gouvernement de transition idéal dont les Assises Nationales ont fini de tracer les contours pour un Sénégal prospère à la dignité restaurée!
Vive la République du Sénégal restauré !
Vivent les Assises Nationales !
El Hadji Saniébé NDIAYE,
Secrétaire Général de la Fédération Départementale LD de Linguère
L’Africain et le pouvoir
Le pouvoir est-il si grisant au point de faire perdre la tête à nos dirigeants ? En tout cas, tout le laisse croire car dès qu’ils le touchent, ils deviennent accros et ne comptent plus décrocher, quitte à mourir... d’overdose. Le goût immodéré des Afri¬cains pour le pouvoir aura con¬duit certains chefs d’Etat aux pires excès et dérives. C’est fort à propos que Jacques Attali sou¬tient : «L’exer¬cice du pouvoir grossit les caractères des êtres comme la loupe ceux de l’imprimerie. Il est une drogue qui rend fou quiconque s’y complait. Aveu¬glées par les phares de la renommée, les chenilles dévouées ont tôt fait de se métamorphoser en vaniteux papillons.»
Dès lors, on comprend mieux le comportement extravagant de nos dirigeants ivres de pouvoir ; des mégalomanes en passant par les bouffons, sans oublier les sanguinaires et les génocidaires ; le continent africain aura connu toutes sortes de Présidents. Mobutu Sesse Se¬ko, Idi Amin Dada, Jean Bedel Bo¬kas¬sa, Charles Taylor, Samuel Doe, His¬sein Habré, Moussa Traoré, Lan-sana Conté, Dadis Camara, Ben Ali, Hosni Moubarak, Laurent Gbagbo… sont des exemples assez illustratifs et leur soif inextinguible de pouvoir les aura conduits aux pires atrocités. Franchement l’Afri¬cain aime le pouvoir, c’est pourquoi une fois installé aux commandes, sa seule et unique préoccupation de¬vient sa conservation. Pour parvenir à ses fins, tous les moyens sont bons. Tripatouillage de la Consti¬tu¬tion, truquage des élections, intimidation ou élimination d’un rival, la méthode est partout la même. Pour pérenniser leur règne, ils ont adopté à l’unanimité la même stratégie qui consiste à con¬forter une partie des chefs de l’Ar-mée, de la Police et des magistrats dans des positions de privilégiés par l’octroi de largesses et d’avantages divers pour les inciter à mater sévèrement les contestataires.
Le drame chez les chefs d’Etat africains est qu’ils sont tous sensibles à la gloriole. Entourés par une cohorte de thuriféraires experts en louanges et flagorneries, ils finissent souvent par tomber sous le charme de leur baratin. A bien considérer les choses, on peut reconnaître que Sen¬ghor avait raison de dire que «l’émotion est nègre, la raison hellène».
Parce que contrairement aux toubabs qui dirigent avec la raison, les chefs d’Etat africains gouvernent avec leurs émotions viscérales. Se prenant pour des demi-dieux, ils se croient investis du droit de vie et de mort sur les citoyens ou…sujets. Il n’est pas exagéré de dire que la plupart des Présidents africains considèrent les citoyens comme leurs sujets ; sinon comment comprendre qu’ils bafouent sans cesse les lois de la République, foulent du pied les règles élémentaires de la démocratie et pillent de façon éhontée les richesses sans être inquiétés. Nul ne pourra dire avec exactitude les masses d’argent planquées dans les pa¬radis fiscaux. Et pendant ce temps, leur peuple croupit dans une misère sans fin. D’ailleurs, le comportement peu honorable des Présidents africains aura fait dire à Chirac, que «la démocratie est un luxe pour les Africains». Pourtant, il n’en est rien car l’avènement d’une Afrique réellement démocratique est très possible, il suffit seulement d’y croire et d’en payer le prix. Le seul problème qui plombe notre avancée démocratique demeure le nombrilisme et l’ego surdimensionné de nos leaders.
Espérons seulement que ces dirigeants qui continuent de s’accrocher au pouvoir auront l’intelligence de tirer leur révérence à temps, pour ne pas sombrer dans la déchéance comme leur ami Gbagbo.
El Hassane SALL - Journaliste - esall@yahoo.fr