Flics charcutiers, peuple gibier : Stop !
Lettre ouverte à maître Wade
L'heure est grave Monsieur le Président! Le glas a sonné et continue de sonner en attendant que vous prêtiez une oreille attentive. Ne faites pas le sourd, ne simulez pas une indifférence alors que votre cœur vous interpelle. Non, votre cœur ne peut pas être si dur pour se complaire dans un tel chaos; votre main ne peut pas être si rude pour mater des hommes déjà assez stigmatisés par les affres de votre règne. Vous promettiez de ne pas marcher sur des cadavres pour entrer au palais, ne faillissez pas en roulant sur des cadavres, à moins de vouloir ériger votre "wax waxeet" en norme de conduite. Nous osons espérer que vous n'en ferez pas tout de même une loi à entériner par vos représentants à l'Assemblée National à l'image de cette pléthore de lois arbitraires. Par amour pour le peuple qui vous a élu et admiré pendant de longues années, acceptez aujourd'hui leur "wax waxeet" motivé et justifié par le vôtre. Vous étiez debout pour le Sénégal comme le père de la Nation, maintenant vous êtes alité, biologiquement affecté par le poids des années, n'emportez pas avec vous toute la Nation. Le tapis rouge est déroulé pour votre sortie. Hélas, il n'est pas rouge d'honneur, mais du sang de tes petits-fils sénégalais. Trêve de fierté alors car "honni soit qui pourrait rire pendant que (le Sénégal) brûle, s'il n'a le cœur de Néron." Ils sont nombreux ces hommes qui, aujourd'hui, font la honte de leur famille, de leur pays et même de l'humanité entière parce qu'ayant porté la faucheuse contre leur peuple, ils moissonnaient pour que leurs greniers familiaux regorgent de vivres, affaissant ainsi ceux qu'ils étaient censés servir. Vous qui devez être le premier à incarner les vertus de jam, jom et jub reconnues au pays de la teranga, évitez d'effacer notre noble nom du panthéon des rares promoteurs de paix sur la planète bleue. Ne voyez-vous pas que d'un coup tout est entrain de tourner au vinaigre? Les manifestations protestataires fusent de partout; une mairie de Benno est attaquée en plein jour et déroule son film inédit; des innocents sont arrêtés à tort; nos lions(sceaux) de la Nation s'offrent la dernière place au récent tournoi continental, et j'en passe. Lisez les signes des temps et interprétez-les à juste titre, nous serons convaincus de votre appel à la paix. Maître, vous vous targuez souvent d'être un homme imbu de fortes connaissances intellectuelles, analysez donc et prenez à votre compte ces mots de Platon:"Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités ou ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes; tant que la puissance politique et la philosophie ne se rencontreront pas dans le même sujet, (...) il n'y aura de cesse (...) aux maux de la cité, ni, ce me semble, à ceux du genre humain." (Platon, La République, V, 473 c-d). Etre philosophe pour vous aujourd'hui, c'est accepter de renoncer aux intérêts personnels ou familiaux au profit de Votre peuple; c'est renoncer à certains privilèges étatiques, fussent-ils fondés sur le droit, pour sauver la face de votre pays. Le droit est fait pour l'homme et non l'homme pour le droit. En tant que juriste féru, vous connaissez mieux que moi le principe selon lequel "Mors omnia solvit", acceptez que je commette un schisme juridique en sortant cette sentence de son contexte pour vous dire que dès qu'il y a mort d'homme, vous devez fermer les yeux sur le droit qui, prétendez-vous, vous autorise à un troisième mandat. Je ne m'attarde donc pas sur des principes juridiques, c'est hors de ma compétence, mais plutôt sur le bon sens qui, selon Descartes, est la chose la mieux partagée. Senghor n'avait-il, pas le privilège de la Constitution pour rester au pouvoir? Et pourtant il s'en est allé, se jugeant non indispensable. Quelle ne fut pas sa grandeur! Maître! Si vous ne voulez pas que ce titre soit seulement un verni qui ne sert qu'à embellir votre "curriculum vitae", donnez lui un contenu digne, comportez-vous en maître. Votre titre vous défend du crime de lèse-majesté, votre office nous défend de celui de lèse-société. Au soir de votre vie, préférez plutôt l'honneur à votre bonheur propre. Avec tout le respect que je vous dois, de grâce partez.
Michel Coumba Cor SENE, Etudiant
«Il faut sauver le soldat Wade..et le Sénégal !»
La candidature de la «star de la world music» Youssou Ndour à l'élection présidentielle du Sénégal a déclenché un véritable «buzz» médiatique international qui a paradoxalement fait l'impasse sur les enjeux de l'élection et surtout sur les menaces graves de conflits et de violences qui pèsent sur le pays à cette occasion. Le Sénégal court en effet le risque de basculer dans le chaos et la violence maintenant que le Conseil constitutionnel dont les 5 membres ont été nommés par le chef de l'Etat à validé, le 29 janvier , la candidature contestée du président sortant à un troisième mandat.
Au Sénégal, nous avons le privilège d'être gouvernés par un Président élu démocratiquement en mars 2000, le Président Abdoulaye Wade , mais, contrairement aux espérances de la jeunesse, il n'a jamais su faire preuve de l'élégance d'un Senghor, de la sagesse d'un Mandela ou de l'intelligence politique d'un Lula. Sa réélection en 2007 déjà avait fait l'objet de fortes contestations liées à la sincérité du scrutin mais plus grave il s'apprête à briguer un 3e mandat en violation de la Constitution. Depuis son accession au pouvoir en 2000, il n'a jamais su s'élever et devenir un véritable homme d'Etat comme ses deux prédécesseurs. Au contraire, malgré - ou à cause de ? - son long parcours d'opposant, il est resté « politicien pur», chef de parti, rusé (le fameux «Ndiombor» (lièvre) de Senghor) et peu fiable. Il a développé par ailleurs un goût immodéré pour les ors du pouvoir avec pour seul horizon l'immédiateté. Il peine donc à incarner la République en construction dans notre pays, cette Res Publica que Montesquieu disait fondé sur les principes politiques de la vertu et de la frugalité.
Or, qui veut bâtir un futur meilleur doit changer le présent.
Mais notre Président s'acharne à prendre sa revanche sur le passé et surtout sur le Parti Socialiste Sénégalais auquel il s'est opposé pendant près de 30 ans. Alors que ce parti, depuis 12 ans dans l'opposition, a tourné la page, aidé en cela par le départ de ceux qui l'ont incarné au pouvoir et par l'arrivée de nouveaux militants mus par l'idéal de justice sociale et conscients que la mondialisation néolibérale agrémentée d'une corruption tous azimuts, prônée par notre Président, nous mène droit dans le mur ; il est, lui, resté pour sa part prisonnier des grilles de lecture du siècle dernier. Il a décidé de s'éterniser au pouvoir en dépit de la Constitution qu'il a lui-même fait adopter en 2001 par référendum et de rester sourd face aux leçons de l'histoire récente de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ou même de l'Afrique de l'Ouest avec les Présidents Alpha Konaré du Mali et Pedro Pires du Cap-Vert qui se sont pliés à la Constitution de leurs pays et ont quitté le pouvoir après leurs deux mandats.
Des enjeux tels que l'intérêt national, la paix sociale, ou l'image du pays à l'étranger ont cédé le pas a la pulsion pitoyable du maintien au pouvoir quoiqu'il en coûte. De mourir au pouvoir comme le Président Houphouët-Boigny a coûté à la Côte d'Ivoire 20 ans de troubles. La paix que le Président Senghor avait réussi a maintenir au Sénégal en gérant habilement (à 74 ans) sa succession et sa démission, ou mieux encore le Président Abdou Diouf (à 65 ans) en remettant sereinement le pouvoir à l'opposition victorieuse dans les urnes, cette paix est aujourd'hui dangereusement menacée car le Président Wade (à 86 ans au moins !) est prêt à installer le chaos, à réduire en cendres ses propres réalisations et son héritage pour continuer à «régner», même si cela devait être sur un tas de ruines.
Car, à supposer que son forcing réussisse, qu'il impose finalement sa candidature et qu'il gagne les élections grâce a la violence et à la fraude, comment peut-il envisager sans légitimité constitutionnelle et populaire de gouverner un pays qui sera divisé, qui sera tenaillé sous peu par les affres des effets de la crise mondiale, par la grogne sociale, la défiance des jeunes et des syndicats, l'intensification de la guerre en Casamance(dans le sud du pays), sans parler des luttes féroces de succession dans son propre camp ? A 90 ans ? Pathétique !
Mais n'ayant pas de plan B, comme il l'avoue lui-même, persuadé que son coup de poker menteur peut réussir parce qu'il contrôle l'administration, le Conseil Constitutionnel, l'armée et le Trésor public, il s'apprête à enfoncer le pays et la région dans un abîme d'où il faudra 20 ans pour se relever. Et tout cela pour installer son fils au pouvoir ? Comment sortir de l'impasse ? Peut-on compter sur la sagesse d'un vieil homme qui s'est absous de tout semblant de dignité?
Que faire ?
«Celui-là est le plus puissant qui a tout pouvoir sur soi» (Sénèque Lettres XC). Malheureusement notre Président n'a pas lu Sénèque.
Il sait lui-même qu'il ne peut pas briguer de 3e mandat. Il l'a déclaré publiquement face a la presse internationale en 2007. Sauf à amender à nouveau la Constitution pour faire sauter le verrou de l'article 104 qui stipule que toutes les dispositions de la nouvelle Constitution, y compris la limitation à 2 mandats, sont applicables au Président en exercice . Un référendum lui serait défavorable, il le sait, lui qui essaya vainement de modifier à nouveau la Constitution en juin 2011 pour instaurer une élection présidentielle à un tour avec 25% des voix pour désigner le vainqueur. Lamentable!
Il s'abrite désormais, de manière foncièrement hypocrite, derrière la décision rendue par un Conseil Constitutionnel dont il a nommé les 5 membres et qu'il a comblé de ses faveurs .
Ce Conseil a, le 29 janvier, tranché en faveur de la recevabilité de la candidature du Président Wade et comme pour ajouter à la provocation a invalidé celle de Youssou Ndour.La porte de tous les dangers est désormais grande ouverte. Le pays tout entier retient son souffle, les menaces prolifèrent, les armes circulent, les « nervis »du parti au pouvoir s'agitent, les forces de sécurité ont été mises en état d'alerte. Tous les ingrédients sont réunis pour une explosion longtemps contenue face à la gabegie et l'incurie qui ont caractérisé les 12 ans d'un régime a bout de souffle et corrompu jusqu'à la moelle mais qui se cramponne à ses prébendes comme une huitre pourrie sur son rocher. Pitoyable !
Si on n'y prend garde, un nouveau foyer de tension risque de déstabiliser la région en cas de maintien de la candidature du chef de l'Etat sortant. Une seule alternative s'impose donc : Wade doit «dégager» !
Mais que peut-on lui proposer? L'Académie française ? Il n'aura jamais l'envergure intellectuelle d'un Senghor. La Francophonie ou toute autre organisation internationale ? Un test a minima de gestion lui serait fatal. L'impunité ? Les Sénégalais ne sauraient s'y résoudre. Le voir fomenter des troubles et en profiter pour reporter les élections ? Risqué mais peut être la seule voie de sortie s'il s'engage a ne pas se représenter. Autrement l'impasse est totale. Mais lui n'envisage pour l'instant comme solution que de tenter de s'imposer au pouvoir par le « bluff »et ce jusqu'à sa mort. Ce que les Sénégalais ne sont pas non plus prêts à entériner. Il est donc coincé et a choisi la fuite en avant mettant en péril le futur de la nation et de la région.
Dans Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg, les soldats de la compagnie envoyés pour mener à terme cette mission se demandent si« la vie du soldat Ryan vaut celle risquée par ceux qui tentent de le retrouver » ? Quel sacrifice peut-on demander au peuple sénégalais pour sauver le soldat Wade et préserver la paix ? ... Surtout malgré lui ?
Que peut faire la communauté internationale des organismes, États, entreprises ONGs et citoyens confondus ?
J'en appelle ici à tous les amis du Sénégal afin qu'ils nous aident à préserver la paix au pays de la «Téranga» (hospitalité). La communauté internationale se doit de déployer d'urgence tous les mécanismes de la Diplomatie Préventive afin d'éviter une nouvelle crise violente en Afrique. Cela passe par la sensibilisation des opinions publiques, l'envoi sans tarder de missions internationales d'évaluation de médiation et de conciliation, le déploiement immédiat d'observateurs et l'accompagnement des personnes à risque.
La pression étrangère doit continuer à s'exercer maintenant et en amont, de manière amicale mais ferme pour éviter la descente aux enfers. Et cela tous les amis du Sénégal devraient s'y engager en exhortant le Président Wade à respecter la constitution en retirant sa candidature et à défaut à le tenir comptable des violences qui risquent d'endeuiller les familles sénégalaises et les hôtes étrangers qui vivent parmi nous. D'un autre coté, l'opposition et la société civile doivent être incitées à ne pas répondre à la provocation violente et à faire preuve de retenue. Ceci n'est pas un appel pour une intervention « musclée » de la communauté internationale .Non. Il ne s'agira pas après coup de venir bombarder notre Palais Présidentiel pour en déloger le soldat Wade. Surtout pas. Car nous savons que in fine il nous appartiendra ici au Sénégal de trouver la solution et que la démocratie n'accouche jamais sans douleur.
Je tiens tout simplement à témoigner et à alerter l'opinion internationale de ce qui risque de se passer dans mon pays. Pour que nul ne puisse dire «je ne savais pas» et pour l'histoire. Cela étant, nous, ici, ferons notre propre histoire même si nous n'en avons pas choisi les déterminants et quoiqu'il nous en coûtera.
Ce que le Secrétaire Général du Parti Socialiste Sénégalais, Ousmane Tanor Dieng, a exprimé très clairement, avertissant qui veut l'entendre que : «Nous userons de notre droit inaliénable de résistance».
Pierre SANE - Ancien Secrétaire général d'Amnesty International - Membre du Parti Socialiste Sénégalais et Président d'Imagine Africa Institute
Un coupable mais tous responsables
En attendant l’heure des comptes, le décompte macabre a commencé !!! 1 mort puis trois, puis cinq… Les blessés, n’en parlons pas. Ne pas s’y attendre, c’est d’une part méconnaître, à la fois, l’homme et le système contre lesquels, les milliers de citoyens présents mar¬di dernier à la Place de l’O¬bélisque contestent ; et d’autre part, sous-estimer la colère profonde du Sénégal jeune.
D’ailleurs, il faut se demander si ce mois de janvier est la bonne référence pour commencer ce décompte des morts sous Wade. Que non ! Commençons avec la catastrophe du Joola, les victimes d’un conflit casamançais non résolu en 100 jours et, pire, monétarisé, la série d’immolations devant le Palais, etc. Comptons les morts spectaculaires mais n’oublions pas les morts silencieuses bien plus nombreuses, du fait d’un système de santé déliquescent, d’une pauvreté chronique et d’une dispersion de nos maigres ressources nationales !
Mardi dernier, c’était une petite démonstration de l’option Wade pour garder le pouvoir : ces jeunes policiers au recrutement hasardeux, à la formation bâclée, dotés d’arme, de munitions, de poivre de Cayenne et de lacrymogènes. De même, les mesures portant interdiction de manifester, suivies de tolérance, puis d’autorisations non demandées d’équipement ( ????) ne sont pas des tâtonnements de l’autorité publique, loin de là. Il n’y a ni hasard ni destin ; mais des desseins inavoués.
Coupables, Wade, sa famille et son régime, ils le sont, de tous ces morts et de toutes les morts !!!! Le premier responsable est clairement désigné et si ce n’est devant les hommes, il rendra compte devant l’Histoire et devant l’E¬ternel.
Parlons de responsabilités et assumons de les partager ! Oui, sont également responsables nos leaders de ladite opposition qui, tout en souhaitant manipuler la dynamique citoyenne, n’en assument aucune implication ! Que de tâtonnements, que d’hésitations, mardi dernier, à la Place de l’Obélisque !!! Quand près de 25 000 âmes répondent à l’appel de la citoyenneté active, il faut des voix audibles et des messages clairs pour s’adresser à elles. Nos leaders n’ont pas osé, pétris qu’ils sont dans les deals de la conquête du pouvoir. Ils sont arrivés les derniers et sont partis les premiers entourés d’une horde de gorilles, chacun arborant les couleurs de son parti. La classe politique dans son ensemble doit se sentir morveuse de n’avoir pas su exalter les citoyens de la Place de l’Obélisque, leur parler un langage suffisamment précis et donner des directions claires pour les jours à venir !
La jeunesse de la Place de l’Obélisque n’a eu d’autre guide que sa colère, sa fougue ! Titillez-la un peu et toute maîtrise est perdue. Wade le sait, il en jouera, le machiavélique ! Et vous du M23, faites aussi votre introspection pour que les morts d’hier et de demain ne soient pas vaines. Baissez les affiches à vos effigies et faîtes-nous le serment d’oublier un peu vos différentes positions hypothétiques, le temps de bouter Wade et son système dehors ! Le temps du «tong tong» n’est pas encore venu et ne viendra d’ail¬leurs plus dans le Sénégal pour lequel nous nous battons !!!!
Et vous, vous autres Sénégalais moyens planqués dans les salons, les grands-places, bien au chaud devant la télé, les journaux, les ordinateurs ! Eh, vous qui dites aux autres «faites attention dé, n’y allez pas, diarouko…» ! Eh vous plein de commentaires et d’idées… Vous qui réglez vos petits problèmes personnels pendant que le Sénégal coule. Regardez-vous aussi et prenez votre part de responsabilité dans les morts de 2012. Nous sommes complices par passiveté et par trouillardise !!!
Pensez-vous pouvoir toujours préserver vos fragiles acquis en vous gaussant dans le wax, wax waxaat !!!
Vous ne pouvez pas aller à la Place de l’Obélisque ni à une tout autre place régionale, soit ! Mais il y a tellement de façons de marquer sa solidarité à la vraie cause nationale : ville morte, code couleur, manifestation de quartier, prières collectives en cette période sainte… Bougez citoyens pour ce pays que l’on aime au désespoir. Bougez maintenant ou taisez-vous pour toujours !
Inclinons-nous sur nos morts passés et futurs. Sur leur dépouille, ne déposons pas nos armes, mais renforçons-nous pour donner du sens et une finalité à leur départ violent et précoce. Fodé Ndiaye, Mamadou Diop et les morts sans nom, que votre sacrifice ne soit pas vain, que Dieu vous comble au Paradis et nous allège ici-bas.
Le cri du cœur d’une Citoyenne Active
Awa Faly Ba Mbow
Flics charcutiers, peuple gibier : Stop !
«Nous sommes le pouvoir»
Déjà choqué et blessé par la décision de Wade de briguer un troisième mandat et celle du Conseil constitutionnel de valider sa candidature, les images des massacres perpétrés par la Po¬li¬ce qui fonce sur un groupe de jeunes concitoyens viennent de m’écraser et de m’abattre.
Abdoulaye Wade après avoir mis à genoux nos juridictions et autres institutions, abat maintenant les filles et fils du pays. Avec son mi¬nistre de l’Intérieur, ils donnent l’ordre de tuer le peuple.
Les gendarmes tirent sur des gens sans arme et les policiers se sont transformés en charcutiers, et c’est nous le gibier.
Qu’a-t-on fait à ces criminels pour mériter ces balles ?
Qui n’est pas indigné du comportement cruel de ces gendarmes et policiers manipulés et qui, sans hésiter tuent à balles réelles les jeunes, vieilles dames, mineurs, manifestants, passants et autres enfants de la patrie ? En quatre jours le carnage a quadruplé et les crimes barbares et sauvages continuent.
Osons le dire. Le sang d’un policier ne vaut pas plus que celui d’un simple citoyen. Nous sommes tous égaux en droits et devoirs devant la loi. Un meurtre reste un meurtre, il n’y a pas lieu de manipuler l’opinion.
Les fumisteries du pouvoir qui ont suivi la mort du policier Fodé Ndiaye doivent être dénoncées. L’inacceptable, c’est d’envoyer en première ligne de front un jeune sans formation et de faire une propagande autour de sa mort. C’est même lâche de voir à chaque fois des auxiliaires de Police sacrifiés. N’est-ce pas un auxiliaire de Police qui avait été désigné après la mort de Balla Gaye ? Où sont les vrais policiers ?
Arrêtons ces porte-voix et porte-bras de Wade qui portent atteinte à notre intégrité morale et physique. Aucune loi ne permet à qui que ce soit de tirer sans motif sur nos frères, sœurs, pères, mères et grand-mères.
Ceux qui ont donné l’ordre à ces policiers de massacrer nos concitoyens devront payer. A l’immédiat, ils doivent démissionner sans condition en attendant une enquête indépendante pour identifier tous les criminels impliqués dans cette boucherie et les punir à la hauteur de leurs actes.
Devons-nous continuer à rester scotchés sur nos fauteuils et laisser ces fous de la République nous exterminer ?
Ne sommes-nous pas aussi res¬ponsables en laissant un Prési¬dent, son porte-parole, sa femme, son fils et ses corrompus nous pren¬dre en otages ?
L’expérience récente en Libye, en Tunisie et en Egypte montre qu’aucune Armée, Police, Gen¬darmerie ou meute de nervis, de mercenaires ou d’assassins ne peut faire face à un peuple debout et déterminé. Rien que les étudiants sont plus nombreux que ces Forces de l’ordre ; sans compter les enseignants, artisans, marchands am¬bulants, rappeurs, lutteurs et autres jeunes chômeurs sans avenir, laissés-pour-compte par les politiques de Wade qui préfère s’occuper de son monument et faire le théâtre, au moment des assassinats.
Nous en avions marre de ce régime. Maintenant nous en avons «OCEAN».
Que les sbires, porte-voix et autres laudateurs et troubadours de Wade sachent que tôt ou tard, ils rendront compte aux Sénégalaises et Sénégalais. Les pages qu’ils viennent d’écrire avec le sang des Sé¬négalais de Dakar, Podor, Zi¬guinchor, Kédougou et partout ail¬leurs sont assez sombres pour être déchirées, oubliées ou tolérées.
Ils vont le payer.
J’appelle solennellement les membres de l’opposition, de la société civile, les Sé¬négalaises et Sénégalais à faire face à ces commis de Wade, à éviter de s’asseoir en public ou de débattre à côté de ces parvenus et arrivistes qui ont renoncé à leur dignité, leur humanité et leur citoyenneté rien que pour conserver leurs privilèges. Quelle honte ! Des politiciens professionnels sans foi ni loi, prêts même à sucer le sang des Séné¬galais pour remplir leur porte-monnaie. Les mêmes personnes qui vilipendaient et crachaient sur Wade à l’élection présidentielle de 2 000. Oust !
C’est fini le laisser-faire.
Ce n’est pas mal d’organiser des réunions ou des réflexions comme le font les leaders de l’opposition, mais il y a plus pressent : c’est la protection de nos concitoyens. L’heure est grave et n’est point opportune pour la campagne électorale et les passe d’armes entre leaders et membres du M23.
Le moment est critique et nous n’avons plus le droit de laisser au temps du temps. La mobilisation a sonné pour dire NON, NON et NON à ces tueries. Que chacun joue pleinement sa partition.
Ibrahima Gallo NDAO
logarif@yahoo,fr
Sans cagoule,
Indigné, heurté, affecté par le massacre de mes concitoyennes et concitoyens perpétré par ces gangsters de la République.
J’ai deux choses à présenter :
- mes excuses pour ma passivité dans le passé en tant que Sé¬né¬galais (ce ne sera plus le cas) ;
- mes condoléances à toute la Nation, aux familles des victimes, nos familles à nous le peuple.
Le Sénégal qui perd
Sénégalaises, Sénégalais, mes chers compatriotes,
Rappelez-vous à l’aube de l’Al¬ter¬nance, une certaine utopie a été entretenue et embellie malicieusement, par un brouillon vieux, Abdoulaye Wade et sa clique pour corrompre astucieusement la conscience des Sénégalais. Au nom d’un fantoche pacotille de concept dénommée alors Le Sénégal qui gagne. En cela ils ont profité pour ruiner notre pays, dilapider nos finances, mettre notre électricité dans la pénombre, fouler à terre nos institutions pour enfin aliter notre Nation.
Abdoulaye Wade, en mauvais politicien avait pompeusement réclamé le dur labeur des Lions qui hissaient nos symboles dans le monde entier lors de la Coupe d’A¬frique des Nations et du Mondial de 2002. Souvenez-vous, c’est lui qui disait : «J’ai misé et j’ai gagné ; donc je récupère ce que j’ai gagné.» Cela l’amusait tellement qu’il méprisa les Sénégalais au point de les servir Farba Sen¬ghor comme ministre de la Ré¬pu¬blique. Tout cela, c’était pour masquer leur insuffisance et l’autre réalité qui est Le Sénégal qui perd. Oui ! Le Sénégal qui perd est une évidence et sa matérialisation est saillante partout. Le Sénégal qui perd c’est :
Ce Président Wade qui n’ose plus se rendre aux Sommets internationaux ;
Etre la risée des pays qui nous adoraient tant ;
Le wax waxeet
L’augmentation des denrées de première nécessité
L’électricité qui est sous perfusion et qui attend les élections pour se transformer en ténèbres ;
Les travaux de l’Aéroport international Blaise Diagne qui ne se termineront plus en 2012 ;
Karim Wade qui se promène en jet privé tout en continuant à se gaver de nos milliards ;
Encore l’impasse sur l’Anoci ;
La corruption jusqu’au sommet de l’Etat ;
Le fils du Président qui anime la Génération du «Concert» et non du «Concret» ;
Les grèves tous azimuts (trans¬port, Sonatel, secteur énergétique et j’en passe) ;
Des meurtres jamais élucidés ;
Un Président qui épuise ses deux mandats et qui sollicite honteusement et injustement un autre ;
Des élections que le monde attend avec beaucoup d’inquiétude ;
Les Lions du football qui ne peuvent même pas sortir au premier tour de leur poule ;
Enfin ce qu’il doit dire aux Lions à leur retour, à savoir : «J’ai misé et j’ai perdu, donc je démissionne.»
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