LE TSUNAMI ELECTORAL
tsunami électoral
Merci d’être ve-nu
Souleymane Jules Diop Jeudi 26 Mar 2009
« Karim, je dirai à ta mère
que tu as bien travaillé »
Abdoulaye WADE
Karim Wade envisageait tout, il n’envisageait pas la défaite.
Quand il a fini son interview avec les journalistes du Groupe
Futurs Médias, il avait la chose pliée. Il était parti manger des
« sushis ». Ses félons du dixième étage de l’immeuble Tamarro se
voyaient déjà « projetés » au sommet. Ils cochaient quelques
ministères d’Etat laissés vacants pour récompenser des vainqueurs
de dernière minute. Les moins ambitieux se voyaient déjà PDG en
son royaume de karimland. Juste au moment d’embarquer dans
l’ascenseur, ils ont fait cette révélation aux journalistes,
eux-mêmes abasourdis : « hamuleen Karim. Dafa am loumou andal.
Dingeen ko giss leegi. » Ils venaient de s’entretenir avec sa
sainteté le rarissime Karim Messie Wade. Ses félons hébétés
découvrent maintenant que derrière l’écran de fumée entretenu à
force de mensonges, le seul talent surnaturel de leur gourou qui
leur était méconnu jusqu’ici, c’est qu’il sait disparaître
mystérieusement en pleine déroute électorale.
N’eut été l’affichage démesurée du luxe, l’étalage de l’argent
facile pendant cette campagne électorale, on aurait cru un
sourd-muet en pique-nique. C’est peut-être ce à quoi se résume le
talent de l’ingénieur financier en Ray Ban : l’étalage de son
côté bling-bling et de sa fortune personnelle. De sa fortune
personnelle, il faut maintenant qu’il tire son infortune
personnelle. Il aurait donné tout ce qu’il possède pour conquérir
Dakar. Mais il y a des plaisirs qui ne s’achètent pas, ils se
méritent. Comme l’a dit le président de la République lui-même, «
il a perdu et il a fait perdre toute une coalition ». Mais
Abdoulaye Wade a été le premier à nous vanter les mérites de son
« golden boy » virevoltant. A l’opposé de son père, qui a échoué
plusieurs fois, il dit n’avoir jamais connu d’échec dans sa vie.
Les Sénégalais ont constaté avec quelle arrogance l’autre
président, celui de « l’anocid » évoquait toutes ces questions,
allant jusqu’à demander à ses adversaires de prendre leur
retraite.
A la place, il a eu la plus cinglante des défaites électorales.
Les électeurs sénégalais lui ont demandé un peu plus de modestie.
Mais surtout, un peu plus de tenue face à cette vulgarité
affichée de part en part. Des carrières ont été défaites, des
innocents emprisonnés, des institutions et d’énormes ressources
financières détournées pour aboutir à ce piètre résultat.
Mais quelle que soit l’idée qu’on pouvait se faire de la
personne, on se disait qu’avec autant de moyens mis à sa
disposition, même un nigaud serait parvenu à quelque chose. Nous
n’avions plus de ministres, plus de députés, plus de
Constitution. Les électeurs ont dit, là aussi, qu’ils en ont
assez de ce spectacle délirant. Le petit va-nu-pieds qu’il
dépassait dans l’indifférence totale pour embarquer dans son Jet
privé a été assez fort pour mettre un frein aux ambitions
démesurées du fils d’Abdoulaye Wade. C’est bien fait parce qu’à
partir de maintenant, aucun énergumène ne se croira pousser assez
d’ailes pour vouloir prendre les Sénégalais pour des benêts.
On ne pourra jamais savoir entre le prétentieux Abdoulaye Wade et
l’arrogant Karim Wade, qui la coalition Sopi doit blâmer.
Peut-être les deux. Dans cette déroute généralisée, on
s’auto-accuse à l’infini. Le président de la République a révélé
à Pape Diop, surpris par une telle ineptie, qu’il pouvait être à
l’origine de la défaite de son fils. La veille, il accusait son
Premier ministre de lui porter la poisse, et Abdoulaye Diop de
lui avoir recommandé Abjibou Soumaré. Un jour avant, c’était
Viviane Wade la coupable. C’est Viviane qui a trouvé la fameuse
formule « on le bronze au soleil, on lui apprend le wolof et il
sera président ».
Il faut être d’une grande naïveté pour croire les Sénégalais
capables d’une telle folie. Mais c’était sans compter avec les
bulletins de renseignement tronqués qui donnaient à la seule «
Génération du concret » 70 à 82% de l’électorat. C’est ce qui
fondait l’arrogance du Sopi. Abdoulaye Wade était si persuadé du
résultat et des talents de son fils qu’il a jugé inutile de
frauder. Les rares irrégularités ont été le fait de préfets et de
sous-préfets zélés. « L’idéologue » Hassan Bâ s’est montré encore
plus convaincant. Avec une précision mathématique, il a démontré
à Abdoulaye Wade, séduit, qu’il était capable de « contrer »
Macky Sall à Fatick et de « défaire » Idrissa Seck à Thiès. Il
lui manquait des moyens, qui lui ont été donnés en abondance. Il
n’a même pas été capable de gagner dans son village, alors qu’il
était présenté comme la « grande force » de la « gécé » qui
rivalisait en puissance avec Abdoulaye Baldé. Il a présenté ses
plates excuses à l’avance parce qu’il sait Abdoulaye Wade assez
ferme pour lui demander des comptes, et prépare déjà son
ralliement à Idrissa Seck, « la force politique incontournable ».
Pour demander des « analyses » à ce littérateur en camisole, il
faut être d’une intelligence très moyenne. Boynadji n’oubliera
pas de sitôt l’histoire du comique pétomane venu voter au village
en Jet privé. La grande force de Hassan Bâ, c’est justement qu’il
n’offre sa familiarité qu’aux gens opulents. Il était de la cour
de madame Diouf, avant de découvrir la bonté des Wade une fois
qu’ils sont arrivés au pouvoir. Il était, avec l’écrivain de
compagnie Cheikh Diallo, l’intelligence supérieure de la « gécé
», à côté des intelligences moyennes. Baba Wone, qui s’était déjà
fait punir pour ses envolées lyriques, s’était transformé en
imam, le moyen le plus rapide d’arriver au « sommet ». Au lieu de
faire face au pays réel, ils étaient en face-à-face permanent
avec le dictionnaire des citations pour sortir la formule qui
tuerait Karim Wade raide. Ils ont sorti « la génération du
concret, en route vers le sommet, la victoire appartient à celui
qui se lève tôt » ou plutôt « mon idéologie, c’est le travail ».
Leur mentor gobe cette nourriture sémantique sans grand
discernement. La dernière qui l’a perdu est la fameuse phrase de
Charles de Gaulle en Algérie, apprise par cœur par l’ex futur
maire de Dakar : « Je vous ai écouté, je vous ai entendu. » Il
l’alternait avec son « salaamaalekum, amin, merci ». Quelle
intelligence !
La « gécé » croyait qu’un peu de bronzage et un peu de wolof
suffisaient pour séduire l’électorat. C’est à se demander entre
Karim Wade et ses adversaires, qui passait son temps à parler et
qui passait son temps à agir. Au-delà des punitions infligées à
Cheikh Tidiane Sy et compagnie pour leur arrogance, c’est
Abdoulaye Wade et son fils qui ont été sanctionnés par les
électeurs, il ne faut pas s’y méprendre. Puisqu’ils ont manipulé
les institutions à cette seule fin, ils doivent s’atteler à
supprimer le Sénat et à dissoudre l’Assemblée nationale. Le
président de la République doit savoir qu’il est lui-même
minoritaire dans ce pays, et qu’au lieu d’essayer de corrompre
des conseillers pour détourner le vote des Sénégalais, il devrait
s’atteler à préparer son départ pour connaître une fin honorable.
Nous ne le détestons pas, nous détestons sa manière de faire.
Mais s’il essaie faire chanter les élus comme il a tenté avec
Demba Dia, il causera de lui-même un mouvement de désobéissance
civile qui l’emportera.
Les électeurs lui ont montré qu’ils ne l’ont pas élu pour qu’il
s’occupe des problèmes des autres, mais de leurs problèmes. Ce
que le chef de l’Etat ne semble pas comprendre, puisqu’il se
prépare à embarquer de nouveau pour Montpellier, pour y recevoir
ces prix bidons qu’il aime collectionner. N’importe quel
président de la République responsable serait resté au pays pour
faire face à la situation. Quelles que soient les raisons de leur
départ précipité pour Paris, même médicales, ils doivent un merci
à ceux qui ont voté pour eux et une attention à ceux qui leur ont
dit non. Un internement pour dépression nerveuse à la clinique
Turin dans le huitième arrondissement de Paris n'est pas une
excuse. Quand on ne peut pas supporter une défaite, on doit se
garder d'être candidat.
Les Sénégalais ont pourtant montré, tout au long de cette
campagne électorale, qu’ils ne se laisseront pas mépriser pour
longtemps. Où ils ont fait atterrir leurs Jets privés, les
électeurs ont fait décoller leurs Jets de pierre pour exprimer
leur ras-le-bol. Ils doivent en faire bon usage.
SJD
Auteur: Souleymane Jules Diop
Ferloo.com : Vendredi 27 Mar 2009
Locales 2009 : Parcelles Assainies revient à Sopi, Plateau
bascule vers Bennoo Siggil Senegaal.
La Cour d’Appel a publié les résultats officiels des élections
locales du 22 mars 2009, faisant ainsi taire, peut-être, les cris
de contestations, surtout de Farba Senghor - qui s’est adjugé la
gloire à Dakar Plateau - et Demba Dia alias "Rock Mbalakh" qui
voulait être maire à la place du vrai maire, Moussa Sy
On avait prédit sa défaite aux Parcelles Assainies, mais c’est le
contraire qui s’est produit. Le député maire libéral Moussa Sy a
sauvé la face du Pds à Dakar, en remportant la palme aux
Parcelles Assainies. Du coup, Moussa Sy qui a été intronisé
maire, il y a trois mois à la place de son "frère" ennemi Mbaye
Ndiaye, confirme sa suprématie dans les Parcelles Assainies.
Déjà, les résultats partiels des 11 centres et 121 bureaux de
vote le donnaient vainqueur devant le musicien intronisé « Cheikh
» il y a peu, qui, avec 6304 voix, remportait (provisoirement)
les suffrages dans les centres des écoles 10 et 20 où il a obtenu
respectivement 987 voix contre 829 pour la Coalition Sopi 2009 et
447 voix devant la liste concurrente qui en a eu 438. L’autre
centre ayant échappé à Sopi 2009 - selon toujours les premières
tendances - est celui de Hlm Grand Médine, tombé dans
l’escarcelle de la liste de la coalition Bennoo Siggil Sénégal
qui récolte 558 voix contre 402 pour la coalition Sopi et 295
pour le Mac de Demba Dia.
Peut-être, sont-ce ces résultats encourageants qui ont poussé
Demba Dia à s’autoproclamer maire, sans même attendre la
publication des résultats officiels. Farba Senghor s’est, lui
aussi, mis dans la cadence des contestataires, en s’adjugeant la
victoire - et pour le compte de Sopi 2009 - à Dakar Plateau. Sa
stratégie qui a consisté à "augmenter dix voix sur chaque score
de sa liste", selon Benno Siggil Senegaal, n’a pas donné l’effet
escompté. Puisqu’il vient d’être débouté par la Cour d’Appel qui
a attribué le gain des suffrages à l’opposition. Le chargé de la
propagande du Pds n’a pas fait mieux (au plan du nombre de voix
collectées) que Demba Diop alias Diop Sy qui n’a laissé aucune
chance à Bennoo Siggil Senegaal dans son fief de Rebeuss.
L’opposition aura donc vaincu le pouvoir et ses alliés sur le fil
du rasoir.
Auteur: Djibril SENE & Abdourahmane SY
Seneweb.com : Jeudi 26 Mar 2009
Du pinacle à la débâcle : Lettre ouverte à Wade
Monsieur le Président de la République, vous ne lirez
probablement pas cet article. Même si vous le lisiez, il n’aurait
certainement pas le moindre impact sur votre conscience de génie
politique « le plus diplômé du Cap au Caire ». Pour ainsi
reprendre un propos dithyrambique d’un de vos anciens détracteurs
les plus virulents, devenu le temps d’une alternance votre
flagorneur insurpassable. Pourquoi pas demain votre contempteur
intraitable?
Cela ne nous surprendrait guère. Notre conception de la politique
étant accoutumée aux palinodies et coups tordus des hommes
politiques de ce pays dont certains ont pris la tortuosité et la
fourberie comme apostolat. Désormais rien ne sera plus comme
avant !!
Les sénégalais semblent se réveiller d’une sorte de sommeil
hallucinatoire où ils auraient été plongés depuis près de neuf
ans et qui les aurait conduits, malgré eux, à accepter des
dérives innommables et de consentir à l’inacceptable qu’ils
condamnent aujourd’hui quasi unanimement.
En 2000 le retentissement international de votre élection à la
magistrature suprême de ce pays était à la mesure de votre
parcours exaltant en tant qu’illustre opposant au vieux régime
socialiste, mais aussi de l’immense espoir placé en vous par la
jeunesse de ce pays. Des manifestations de sympathie et de grande
estime pour la démocratie sénégalaise nous parvenaient de partout
dans le monde pour saluer le moment historique que constituait
votre élection
L’immobilisme était devenu écrasant et insupportable.
L’exaspération que suscitait le vieux régime socialiste sur tous
les plans, avait atteint son paroxysme. Il me souviens les
terribles propos des milliers de jeunes qui avaient investi le
célèbre quartier de point E ce soir du 19 Mars. Voilà ce qu’ils
disaient : « Diouf même si vous gagnez, vous allez partir !! ».
Avec une très grande sagesse Il (Diouf) vous concéda victoire
officiellement, et la nation aura reculé d’un cran du gouffre
chaotique et de l’aventure politique.
Vous le savez Mr le Président cette détermination furibonde de la
jeunesse, ce n’était pas par adhésion à un quelconque programmes
de « Samba Tali » ou à un plan secret de recrutement du « nec
plus ultra » de la raclure politicienne. Des politicards sans
scrupules, des écumeurs d’aventures sans aveu qui traînent des
casseroles plus qu’il n’en pend aux magasins d’ustensiles de
Tilène, se sont subitement et invraisemblablement retrouvés dans
les plus hauts cercles du Pouvoir. Alors que l’ouragan de la
souveraineté populaire du 19 Mars, les avait condamnés d’une mort
politique certaine sans échappatoire.
Vous les avez pratiquement tous recyclés. Le syndrome de
Stockholm, qui semble vous tenir, vous a poussé jusqu’à
réanimer même, un Papi flingueur qui vous a loupé de justesse un
jour, sur la route de Rufisque.
Pour en faire une personnalité de l’état. Quelle ironie, quelle
absurdité ! Nous avons l’impression d’avoir expulsé le diable par
la porte pour le voir revenir par la fenêtre.
L’alternance, cet immense espoir du Peuple sénégalais ne peut se
réduire à la caricature qui en a été faite. La présence de ces
personnages dans les couloirs du pouvoir est une sorte d’ironie
brutale, un injurieux et corrosif pied de nez à tous ceux qui se
sont démanchés pour vous porter à la magistrature suprême de ce
pays.
Nous avions voté pour vous contre l’avis de tous ces lobbies
affairistes et mafieux qui grouillent aujourd’hui autour de la
mangeoire du pouvoir et qui se damneraient pour ne pas en être
écartés.
Voyez vous Mr le Président, si votre politique avait consisté
uniquement à assainir l’échiquier politique, en luttant
sincèrement contre la corruption, le népotisme, l’injustice
sociale, l’achat de conscience, en commençant bien entendu par ne
pas recycler les égouts immondes par où coulent ces pourritures
qui ruinent les fondements d’une nation démocratique, aucun
démocrate, aucun républicain de ce pays ne vous en tiendrait
rigueur. Même si vous n’aviez pas embelli la corniche de notre
capitale, même si vous n’aviez pas construit des «
infrastructures de dernières génération ». Même si vous n’aviez
pas facilité l’accessibilité géographique aux structures de santé
en créant des postes de santé dans plusieurs localités. Même si
vous n’aviez pas crée la « Case des tout petits ». Même si
l’orgie de plans qui sont tous vos « Brain Child », n’ont jamais
été à la hauteur de nos attentes : Oméga, Jaxaay, Formula, Reva,
Sésame, Goana, , Les Tramways, Les Trains à grand écartement, Les
Centrales nucléaires etc.…
L’urgence pour nous était de faire reculer l’injustice sociale,
de venger les passe-droits faits au peuple, de faire disparaître
l’arrogance la désinvolture, et la tortuosité, de la pratique
politique dans ce pays. Une politique prédictible et éclairée, un
système étatique plus juste, plus imbus d’ethos professionnel.
Une gestion efficiente et équitable des maigres ressources de
notre pays. Voilà ce que nous attendions de vous en priorité !!
Notre désenchantement est virulent, nos déceptions fulgurantes,
notre cœur lacéré, notre rage rallumée par la parade de ces
nouveaux Nababs qui narguent la misère du peuple avec des
voitures rutilantes. C’est une suprême moquerie à la détresse de
la jeunesse, une grave injure à l’intelligence du peuple
sénégalais qui a sanctionné les socialistes pour des dérives
relativement moins graves.
Vous étiez le dépositaire de tous les espoirs d’une jeunesse
dépitée par quarante ans de régime socialiste. Une nuée
d’attentes et d’illusions faisaient de vous l’icône d’une
espérance nationale, le messie d’un changement révolutionnaire.
Le simple spectacle du vieux opposant au régime socialiste, boule
à zéro, haranguant une foule juvénile, avec des promesses de
gascon, suffisait à nous insuffler l’audace j’allais dire la
naïveté, la folie d’espérer un avenir meilleur !
Le rêve a tourné au cauchemar ! Nous avons l’impression que vous
n’avez pas été à la hauteur du formidable engouement messianique
que votre charisme avait suscité partout dans ce pays. Je ne vous
rapporterai pas ici, ce que pensent de vous aujourd’hui, certains
de vos admirateurs d’hier seulement. Pour ne pas en venir à votre
respect Mr le Président.
Vous êtes en fin de carrière comme vous l’avez si bien dit lors
de la clôture de « votre campagne » pour les Locales. Vous avez
peut être la conscience tranquille. Nous sommes profondément
préoccupés quant à l’avenir politique que vous réservez à ce pays
qui vous a fait tous les honneurs quand même !
En recrutant ces lâcheurs appelés transhumants vous avez fait
abstraction de l’architecture de perversité, de nuisance et de
violence qui leur sont intrinsèque, pour ne garder à l’esprit que
ce qu’ils pouvaient vous apporter en tant que mieux disants
politiques, ou porteurs de voix électorales. Vous avez agi en
tant que chef de parti préoccupé par la massification de son
parti. Ces gens là nous font peur !
Avant de partir à la retraite comme vous y avez si bien invité
certains leaders de l’opposition, vous avez l’obligation morale
de nous renvoyer l’ascenseur vide, pas avec de dangereux et
encombrants aventuriers, dont la folie pourrait conduire ce pays
dans une terrible impasse !
Vous devez vous employer à consolider les acquis démocratiques,
renforcer les valeurs républicaines, préserver la culture
démocratique du peuple sénégalais qui consiste à régler le compte
des coupables politiques par les urnes.
Toute manœuvre visant à imposer au sénégalais un quatrième
président pourrait être d’une dangereuse conséquence. Ce que nos
parents ont accepté avec l’article 35, nous pouvons le rejeter
même avec la légitimité démocratique. Car celle-ci n’est
désormais plus suffisante pour prétendre aux manettes de ce pays.
Il faut y adjoindre la légitimité intellectuelle et la légitimité
morale. Ce qui est vrai sous la lampe pourrait ne pas l’être sous
le soleil. « Il n’y a de valeurs que par rapport à un contexte
spatio-temporel » disait Jean Paul Sartre. N’est-ce pas vous cher
Maître, qui nous avez enseignés l’hypocrisie citoyenne « Prenez
leur argent mais ne votez pas pour eux ; car l’argent qu’ils vous
donnent c’est votre argent, c’est l’argent du peuple qu’ils ont
volés » A Wade
Et le Peuple n’est il pas le plus redoutable des Alchimistes !
NDOYE Ass Malick
malickndy@yahoo.com
Auteur: NDOYE Ass Malick
Seneweb.com : Jeudi 26 Mar 2009
ICI REPOSENT, A JAMAIS, LES CENDRES DE LA GC
Les électeurs sénégalais viennent de redorer le blason de
l’Afrique, suite à la cuisante intervention chirurgico-électorale
intervenue en ce 22 mars et qui a extirpé le cancer monarchique
rampant qui gangrenait les membres de ce grand corps malade : le
Sénégal sous Wade. Même dans l’au-delà, Wade père, mère et fils
se rappelleront ce jour fatal où Niaani a réitéré son refus de
céder à l’intimidation, à la menace et à la corruption.
Karim Wade, le talon d’Achille d’un colosse aux pieds d’argile.
En ouvrant les journaux ces derniers jours, Abdoulaye Wade devra
sûrement se dire : « je n’y crois pas, ce n’est pas possible. Ils
se sont trompés de cible. » Non, président, c’est vous qui vous
êtes trompé de peuple, en vous croyant tout permis, en confondant
la souffrance et la patience du peuple avec de la lâcheté. Quant
au fils, il s’est barré à la première heure, pour on ne sait
quelle raison. Il s’est encore réfugié dans son mutisme habituel.
Ses lieutenants s’expriment à sa place, comme d’habitude. A-t-il
pris la poudre d’escampette, lui qui affirmait il y a quelques
jours qu’il a toujours été un « gagnant » ? Où est passée la «
marée humaine », cette déferlante qui le suivait partout dans le
rues de la capitale ? En tout état de cause, ces élections
locales ont fait de Rimka un vrai « phénomène politico-médiatique
» dont on reparlera jusqu’à la fin des temps, en Afrique, en
occident, en Amérique comme en Orient. Même le journaliste de
Itélé n’a pas raté l’occasion hier soir pour se moquer de Wade
fils. La gifle administrée au président et à cette nébuleuse du
concret n’est que justice rendue, pour avoir « grossièrement »
dissout des collectivités locales dont le seul crime était
d’appartenir à l’opposition. Le père et le fils se sont rendu
compte que le mensonge, même s’il donne des fleurs, ne donnera
jamais de fruits. Ils viennent de l’apprendre à leurs dépens. A
quand le tour à l’assemblée nationale, ce bétail parlementaire ?
En route vers le sommet de l’impopularité, du désaveu et de
l’humiliation
Le Tsunami électoral qui a terrassé sur son passage les ténors du
PDS à Saint-Louis, Fatick, Thiès et autres localités n’a pas
épargné le président du Sénat qui promettait de livrer la mairie
de Dakar à la Génération de l’Abstrait et du Virtuel. Si des
jeunes comme Bamba Dièye ont damé le pion aux éléphants Masseck,
Oussou et Bacar, le minimum de décence voudrait que les vaincus
appellent les vainqueurs pour les féliciter, comme cela a été le
cas en 2000. Président, il est encore possible de sortir par la
petite porte, étant donné que la grande vous demeure fermée à
jamais. Vous en sortirez grandi, en remettant humblement le
mandat aux citoyens qui vous ont désavoué ainsi que tous vos
suppôts, à cause des intensions « successorales » qui animent
votre fils. A défaut, auriez-vous l’obligeance de présenter vos
excuses, à nous qui avions cru en vous, et qui vous avons élu et
réélu pour enfin vous désavouer devant votre incapacité à gérer
convenablement les choses de la cité ? Le seul plaisir que vous
puissiez faire aux Sénégalais est de mettre fin à l’impunité et
donner une suite aux dossiers nombreux judicaires qui somnolent
injustement dans les tiroirs du ministère de la
justice…Président, merci quand même de nous avoir fait rêver
pendant toutes ces années, même si le réveil a été plus que
brutal. Nous avons été vraiment idiots pour penser que vous
règleriez le conflit casamançais en moins de 100 jours…et que les
jeunes désœuvrés n’auraient pas à se jeter dans l’atlantique pour
échapper à la misère humaine. Me Wade, vous et votre fils pourrez
dire adieu à 2012, la République vous sera très reconnaissante de
ne pas « quémander » une nouvelle fois le suffrage des
Sénégalais, ce serait trop nous demander. Même pour les âmes bien
nées, l’échec et le désaveu n’attendent point, le nombre des
années. Au passage, nos sincères condoléances à la défunte GC
dont l’avenir « polémique » se conjugue au passé, ce bébé mort-né
dont personne ne veut, de peur d’être contaminé par le syndrome
Voldemort. Vous voulez encore un 22 mars ? N’attendez pas 2012,
faites-en la demande, et tout de suite.
Momar Mbaye
mbayemomar@yahoo.fr
Auteur: Momar Mbaye
Locales 2009 : Parcelles Assainies revient à Sopi, Plateau
bascule vers Bennoo Siggil Senegaal
La Cour d’Appel a publié les résultats officiels des élections
locales du 22 mars 2009, faisant ainsi taire, peut-être, les cris
de contestations, surtout de Farba Senghor - qui s’est adjugé la
gloire à Dakar Plateau - et Demba Dia alias "Rock Mbalakh" qui
voulait être maire à la place du vrai maire, Moussa Sy
On avait prédit sa défaite aux Parcelles Assainies, mais c’est le
contraire qui s’est produit. Le député maire libéral Moussa Sy a
sauvé la face du Pds à Dakar, en remportant la palme aux
Parcelles Assainies. Du coup, Moussa Sy qui a été intronisé
maire, il y a trois mois à la place de son "frère" ennemi Mbaye
Ndiaye, confirme sa suprématie dans les Parcelles Assainies.
Déjà, les résultats partiels des 11 centres et 121 bureaux de
vote le donnaient vainqueur devant le musicien intronisé « Cheikh
» il y a peu, qui, avec 6304 voix, remportait (provisoirement)
les suffrages dans les centres des écoles 10 et 20 où il a obtenu
respectivement 987 voix contre 829 pour la Coalition Sopi 2009 et
447 voix devant la liste concurrente qui en a eu 438. L’autre
centre ayant échappé à Sopi 2009 - selon toujours les premières
tendances - est celui de Hlm Grand Médine, tombé dans
l’escarcelle de la liste de la coalition Bennoo Siggil Sénégal
qui récolte 558 voix contre 402 pour la coalition Sopi et 295
pour le Mac de Demba Dia.
Peut-être, sont-ce ces résultats encourageants qui ont poussé
Demba Dia à s’autoproclamer maire, sans même attendre la
publication des résultats officiels. Farba Senghor s’est, lui
aussi, mis dans la cadence des contestataires, en s’adjugeant la
victoire - et pour le compte de Sopi 2009 - à Dakar Plateau. Sa
stratégie qui a consisté à "augmenter dix voix sur chaque score
de sa liste", selon Benno Siggil Senegaal, n’a pas donné l’effet
escompté. Puisqu’il vient d’être débouté par la Cour d’Appel qui
a attribué le gain des suffrages à l’opposition. Le chargé de la
propagande du Pds n’a pas fait mieux (au plan du nombre de voix
collectées) que Demba Diop alias Diop Sy qui n’a laissé aucune
chance à Bennoo Siggil Senegaal dans son fief de Rebeuss.
L’opposition aura donc vaincu le pouvoir et ses alliés sur le fil
du rasoir.
Djibril SENE
Uncs-Ascosen : Le 1er anniversaire des émeutes de la faim «
célébré » le 30 mars
On a l’habitude de rappeler aux locuteurs de la langue française
qu’un évènement douloureux se commémore. Enthousiasmées
certainement par leur initiative commune de porter la
contestation populaire, Ascosen et Uncs - deux associations
consuméristes sénégalaises - ont décidé de « célébrer » le
premier anniversaire des « émeutes de la faim », le lundi 30 mars
2009, à Dakar.
L’Union nationale des consommateurs du Sénégal (Uncs) et
l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) célèbrent,
le 30 mars prochain, le premier anniversaire des « émeutes de la
faim ».
Cet anniversaire, qui aura lieu le lundi 30 Mars 2009 au Siège de
l’Ascosen, sera l’occasion de lancer la date du 30 mars comme «
Journée mondiale pour la défense du pouvoir d’achat », précise un
communiqué. La manifestation servira aussi de tribune à des
leaders politiques, syndicaux et de la société civile.
Le 30 mars de l’année dernière, le Sénégal – comme beaucoup de
pays à travers le monde – avait été pris dans le tourbillon de la
contestation populaire : des populations furieuses étaient dans
la rue pour réclamer un coût de la vie moins exorbitant ponctué
par ailleurs de pénuries de toutes sortes quasiment. A cette
date, les leaders d’Ascosen et d’Uncs, Momar Ndao et Jean-Pierre
Dieng, avaient été violentés et arrêtés (pour un temps) par les
forces de l’ordre qui s’en étaient aussi prises à la télé
Walfadjri dont les responsables ont été sommés de restituer le
film de la manifestation.
Abdourahmane SY
Elections locales apaisées : Le Cosef s’en félicite
« Le Cosef se félicite de la tenue des élections locales du 22
mars 2009 dans un climat apaisé, ce qui a permis aux citoyennes
et citoyens, dans la transparence et sans entraves, d’exercer
leur droit et d’accomplir leur obligation de vote », relève-t-on
dans un communiqué. Le conseil sénégalais des femmes estime que
c’est « la volonté populaire s’est ainsi clairement exprimée au
sujet de la gestion de nos cités ».
Le Cosef espère que « le choix qui vient d’être opéré jouira, de
la part de tous les acteurs, d’un égard et d’un respect sans
faille ». Toutefois, il rappelle « les récipiendaires de la
confiance de notre peuple à se consacrer au service exclusif des
priorités des populations, notamment celles des femmes qui payent
le lourd tribut des mauvaises politiques et programmes de
développement, exclues qu’elles sont des processus et instances
de prises de décision comme l’ont démontré les listes
d’investitures en présence dans ces compétitions électorales ».
Promouvant la femme, le Cosef invite les leaders politiques, les
futurs conseillers, les pouvoirs publics, « à peser de tout leur
poids pour une présence significative de femmes dans les bureaux
des exécutifs locaux conformément à l’esprit de notre
Constitution et de tous les autres textes auxquels le Sénégal a
souscrit, lesquels invitent l’Etat à aller vers l’objectif d’un
égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et
fonctions électives ».
De même, le Cosef prie le Président de la République, les
parlementaires, de procéder à la modification du code électorale
« pour l’introduction de la parité comme condition de
recevabilité des listes de candidatures à toutes les élections ».
Ferloo
Tirer les conséquences de la défaite : M. le Président, d’abord !
Pour situer les responsabilités de la débâcle de la coalition
Sopi 2009, tous se sont focalisé sur les errements, passés et
présents ou récents, de Wade. Le président de la République élu
le 19 mars 2000 - auquel les Sénégalais confièrent leurs rêves,
et Dieu sait qu’il les a fait rêver avec des bols fumants, mais
virtuels, de « maafe », « domoda », « ceebu jën » *…, avec son
fameux projet « yakalma » (1) -, a tué dans les cœurs l’espoir et
semé dans les esprits, le doute. Il aura tout obtenu de son
peuple (deux mandats successifs, une majorité parlementaire, une
Constitution sur mesure…), mais n’a pratiquement rien retourné à
celui-ci. Sinon qu’il l’a « gavé » - avec une sensibilité
gustative amère - de scandales, de combines, de menées secrètes
pour la pérennisation de son leadership d’abord, et de celui de
son fils, ensuite !
Il y a dans l’analyse de la gestion de Goorgi trop de motifs pour
pleurer. Il y en aura encore, tant qu’il sera à la tête de ce
pays. Pleurer de voir le pouvoir aux mains de thuriféraires du
chef (Wade est la constante, disent-ils), pleurer de voir la
promotion de la médiocrité, pleurer de voir un pays « géré comme
une épicerie », pleurer de voir d’honnêtes gens violentés dans
l’exercice de leur profession…
L’histoire de « Sopiland » épouse bizarrement les contours de la
trame narrative d’un « Pleurer-Rire », roman écrit par le
Congolais Henri Lopes, prétendant naguère avec Abdou Diouf au
poste de Secrétaire général de l’Organisation internationale de
la Francophonie (OIF) occupé actuellement par le deuxième
Président du Sénégal.
La lecture de cette œuvre romanesque, fiction par excellence mais
calquée sur des modèles de régimes ubuesques en Afrique, donne à
voir un personnage qui se mêle de tout, au savoir aussi vaste que
la mer (qui, en réalité, n’a aucune emprise sur les sujets qu’il
aborde), un souverain souvent dans les airs…Farba Senghor, «
poursuivi par la clameur publique en attendant d’être rattrapé
par la justice », emprunterait même à Tonton Hannibal-Ideloy
Bwakamabé Na Sakkadé (le héros du roman de Lopes) la passion pour
les titres de prestige. Alors qu’il n’était pas encore ministre
du gouvernement, le chargé de la Propagande du Pds se fit berner
par une soi-disant communauté d’étudiants du NEPAD à l’université
de Dakar : il accepta de recevoir, dans les murs de la Faculté
des Sciences juridiques et politiques – il y a certainement vu un
symbole fort -, le titre de Docteur Honoris Causa ! Le journal «
Frasques » qui rapportait l’information à l’époque, modula le
titre de la « consécration » en parlant de « docteur honoris
crétin ». Sur la photo, à la Une, Farba met par-dessus sa veste
une cape cousue dans un tissu grossier, qu’on peut facilement
ramasser sous la pédale du tailleur du quartier.
Il serait quand même fastidieux de revenir sur les causes de la
défaite du Sopi, des analyses pertinentes ayant déjà été
entendues ou lues ça et là sur la Bérézina. Le propos, ici, c’est
après que les conséquences politiques ont été identifiées, elles
doivent être tirées :
Primo, Wade doit surseoir à son projet monarchique de léguer
des droits successoraux à son fils, lequel par ailleurs est
appelé à être humble quant à ses ambitions. Senghor disait du
chef de l’opposition d’alors, en wolof, « la gestion d’un pays
constitue un fardeau pour une tête qui ne peut pas porter des
cheveux ». Le président-poète faisait ainsi référence à la
calvitie de « Njomboor » dans laquelle, il a trouvé, volontiers,
le symbole d’une inaptitude/incapacité de gérer, bien gérer un
Etat. Inversement, il ne serait pas illogique de demander à Karim
Meïssa Wade de revoir son plan de succéder à son pater.
Secundo, Pape Diop, tête de liste fantoche de la liste de la
coalition Sopi 2009 à Dakar, devrait s’en vouloir pour n’avoir
pas eu assez de courage pour dire « non » à Karim. Il a laissé se
dérouler, sous ses yeux, des conciliabules pour le formatage d’un
leadership nouveau dans Dakar. Ne serait-ce que pour ça, il est
attendu du futur ex-maire de Dakar de présenter ses excuses à ses
partisans et courtisans (ceux qui bénéficiaient de ses « secours
», ceux pour qui il a dégagé le couloir aérien qui mène à la
Mecque…)
Tertio, les leaders déchus de la coalition Sopi 2009 – qu’ils
soient ministres, directeurs de cabinets, manageurs de sociétés,
présidents de conseils d’administrations d’entreprises publiques,
et que sais-je encore – doivent rendre le tablier.
L’on comprend aisément que le propos n’est pas de demander à Me
Abdoulaye Wade de jeter l’éponge à trois ans de la fin de son
mandat. Le fait de s’opposer à une telle injonction – de
l’opposition ou de certains Sénégalais, tout court – pourvoit à
la logique du respect d’un principe constitutionnel. Le Président
est élu pour un mandat d’une durée de cinq ans, il est tenu,
autant que faire se peut, de le conduire à terme. Et non, bien
sûr, de passer le témoin à qui que ce soit. Cela, en revanche,
procéderait d’une volonté encore constatée de tordre le cou à
notre Loi Fondamentale moult fois déstructurée, défigurée,
réduite en un vulgaire bourrelet de papier.
PS : Pensée d’un internaute de Ferloo : « Les élections locales
sont le gisement qui fournit pour une part très importante et de
façon conforme leurs électeurs, aux élections législatives et
présidentielle ». A méditer par le peuple et les politiques.
Abdourahmane SY
* Plats sénégalais
Odeurs corporelles : Plusieurs façons de se sentir frais et
propre
Le fonctionnement chimique de nos aisselles a quelque chose de
fascinant. Chez l’être humain, l’odeur corporelle est due
essentiellement aux émanations des glandes sudoripares apocrines,
dont la plupart se situe dans la région axillaire. Ces glandes
spécialisées sont déjà présentes dès la naissance, mais elles ne
font pas grand-chose jusqu’à la puberté. A ce moment, elles
commencent à secréter une substance laiteuse dénuée d’odeur. Si
nous ne l’avons pas régulièrement cette partie du corps, environ
toutes les six heures, des bactéries ne tardent pas à coloniser
ces sécrétions apocrines. Et peu de temps après, nous nous
apercevons (ou non, selon le cas) que nous avons… devinez quoi ?
D’où provient l’odeur corporelle ?
Chez l’homme les plantes apocrines sont plus nombreuses et plus
volumineuse que chez la femme et, par conséquent, le mâle de
notre espèce a généralement une odeur corporelle plus prononcée.
Pourtant, je serais prêt à parier que les femmes dépensent
davantage d’argent en déodorants. L’odeur corporelle ne provient
pas seulement d’une hygiène insuffisante. Elle est parfois causée
par une carence en zinc ou divers troubles tels que le diabète,
certaines maladies hépatiques, la constipation chronique et
certains parasites. Les végétariens prétendent d’autre part que
les mangeurs de viande ont une odeur corporelle plus prononcée.
Le bain et la douche sont probablement les meilleurs mesures pour
maîtriser l’odeur corporelle, mais si vous ne vous sentez pas
acceptable en société sans vous être aspergé de déodorant, il
n’est pas indispensable pour autant d’avoir recours à des flacons
à bille ou à la panoplie d’atomiseurs vendus dans le commerce.
Divers moyens de s’attaquer aux odeurs corporelles !
Certains chercheurs croient que les odeurs corporelles,
principalement les aisselles et l’aine, servaient à annoncer
notre sexualité. Bien entendu, peu importe la fonction que
remplissaient nos odeurs corporelles ; de nos jours, elles sont
devenues inacceptables pour la plupart des gens. Ce dernier point
est acquis. Pour se faire des amis et être apprécié des gens, il
ne faut pas sentir mauvais. Plus facile à dire qu’à faire ? En
fait, il existe divers moyens de s’attaquer aux odeurs
corporelles et de se sentir bon comme la rose : Frottez-vous
bien. La meilleure façon d’éliminer les odeurs corporelles est de
bien se laver à l’eau et au savon, en accordant une attention
particulière aux parties plus susceptibles de dégager de
mauvaises odeurs, comme les aisselles et laine. Les odeurs
corporelles sont souvent causées par une combinaison de
transpiration et de bactéries. Se laver à l’eau et au savon
éliminera les odeurs attribuables à ces deux facteurs. Le
meilleur type de savon pour régler un problème d’odeurs
corporelles est un savon désodorisant, car il inhibera la
récurrence des bactéries. La fréquence avec laquelle une personne
doit se laver dépend de sa chimie organique, de ses activités et
de l’époque de l’année. N’oubliez pas que les glandes sudoripares
et les bactéries sont actives la nuit comme le jour. Vous avez
donc besoin de prendre une douche le matin et le soir. Lavez plus
que votre corps. Vous pouvez vous lavez jusqu’à ce que vous ayez
la peau ratatinée comme une vielle prune, mais vous sentirez
quand même mauvais si vos vêtements ne sont pas propres. Portez
les mêmes sous-vêtements deux jours d’affilée, est un moyen
infaillible d’empester les autres. A quelle fréquence devra-t-on
changer de chemise ? Cela varie d’une personne à une autre. La
plupart des gens n’ont pas besoin de se changer plus d’une fois
par jour. Par temps très chaud cependant, il peut être indiqué de
se changer plus d’une fois. Choisissez des étoffes naturelles.
Les étoffes naturelles, comme le coton, absorbent mieux la
transpiration que les tissus synthétiques. La transpiration
absorbée peut ensuite s’évaporer des vêtements. Les
antisudorifiques sont ce qu’il y a de mieux. Dans la plupart des
cas, les déodorants vendus dans le commerce sont efficaces pour
masquer les odeurs de transpiration des aisselles. Ils laissent
sur la peau des produits chimiques qui tuent les bactéries
causant de mauvaises odeurs. Cependant, si vous avez des
problèmes d’odeurs corporelles qui font fuir à la fois vos amis
et vos ennemis, vous avez sans doute besoin d’un antisudorifique.
Il s’agit essentiellement de médicaments qui réduisent la
quantité de transpiration que produit l’organisme. Bon nombre
d’antisudorifiques vendu dans le commerce contiennent à la fois
un désodorisant et un antisudorifique. Les déodorants seuls ne
peuvent pas réduire la transpiration. Ne vous irritez pas. Si
vous ne pouvez pas utiliser de déodorants ou d’antisudorifiques
commerciaux sans faire d’éruptions cutanées, essayez une crème
antibiotique topique. Vous en trouverez dans toutes les
pharmacies. Ces crèmes agissent comme des déodorants, mais ne
contiennent pas de parfums irritants. Cherchez la solution dans
la nature. Oubliez les derniers parfums à la mode. Les chasseurs
ont une façon bien à eux d’élaborer leurs propres fragrances.
Selon certains, il faut masquer toute trace d’odeurs corporelles
afin de ne pas alerter la biche ou le sanglier qui s’enfuiraient
à toute vitesse. Que font les chasseurs ? Une des façons les plus
courantes de masquer les odeurs est d’utiliser du savon au pin,
en vente dans la plupart des commerces de fournitures pour la
chasse. En plus, ce savon laissera sur votre peau l’odeur d’une
véritable forêt de pins. Si cela ne vous plait pas, certains
chasseurs recommandent le bon vieux savon à la glycérine.
Surveillez ce que vous mangez. Des extraits de protéines et
d’huiles de certains aliments et de certaines épices restent dans
les sécrétions de l’organisme pendant des heures et peuvent
dégager des odeurs désagréables. Le poisson, le cumin, le curry
et l’ail viennent en tête de liste. Restez calme. L’excitation
sexuelle ou l’angoisse et la nervosité peuvent vous faire
transpirer davantage. Si vous vous attendez à vivre des moments
difficiles ou émouvants, pensez à utiliser une double dose de
déodorant. Essayez un vieux trucs : le jus de tomate. Vous avez
tout essayé et rien ne donne des résultats satisfaisants !
Peut-être n’avez-vous pas tout essayé ? Un vieux remède maison
est de se désodoriser au jus de tomate. Croyez-le ou non, il est
très efficace. Vous n’avez pas besoin de remplir la baignoire de
jus de tomate. Il suffit d’en mettre un demi-litre dans l’eau de
votre bain et de rester dans l’eau pendant 15 minutes.
Les plantes au secours des odeurs corporelles !
Les plantes ont une longue et illustre histoire en tant que
déodorants. Nous ne saurions être surpris d’apprendre que les
plus fréquemment utilisées ont une action antibactérienne contre
les micro-organismes responsables de l’odeur nauséabonde de ns
sécrétions apocrines. Voici un certain nombre de suggestions
utiles. Jus de navet. Voici une anecdote que je trouve fascinante
: après avoir entendu un collègue japonais lui parler d’utiliser
le jus de navet pour maîtriser les odeurs corporelles, un médecin
a préparé un jus avec quelques navets et s’en est vigoureusement
frotté l’équivalent d’une cuillérée à café sous les aisselles.
Voici sa conclusion : « Le jus de navet ne stoppe pas la
transpiration, mais il empêche l’odeur corporelle de survenir
pendant une période pouvant aller jusqu’à dix heures. » Voilà qui
semble trop beau pour être vrai, mais j’ai bien l’intention
d’essayer cette suggestion la prochaine fois que je resterai seul
chez moi pendant deux ou trois jours avec une bonne provision de
navets. Légumes contenant du zinc. Une carence en zinc peut
accentuer notre odeur corporelle. Les aliments industriels ne
sont pas une bonne source de zinc, ce dernier étant souvent
éliminé au cours de la préparation, mais les aliments complets en
contiennent une quantité appréciable. Parmi les meilleurs sources
de zinc, on peut citer : persil, choux, concombres, haricots
verts,asperges etc…Vous pourriez préparer un cocktail déodorant
soit avec le jus d’un seul entre eux, soit en mélangeant divers
jus entre eux. Vinaigre. Un médecin recommande d’utiliser le
vinaigre de cidre pour remplacer les déodorants du commerce. Ce
conseil me parait judicieux, dans la mesure ou le vinaigre a des
propriétés antiseptiques.
Serigne Samba Ndiaye : Phytothérapeute_Tradipraticien ; web :
www.sambamara.com
Vrais gagnants, vrais perdants du scrutin local
Les électeurs se sont exprimés sans équivoque à l’occasion du
récent scrutin. En rejetant en masse les listes de la mouvance
présidentielle, ils sanctionnent négativement la manière dont
leurs affaires ont été gérées par le Président Wade et son
régime. C’est le contraire qui aurait étonné au vu de la
dégradation continue des conditions de vie des populations.
Cette déferlante du mécontentement populaire n’a surpris que les
politiciens. C’est qu’ils ne sont pas toujours parvenus á cerner
le profil de l’électeur sénégalais… un vrai cas pathologique pour
des professionnels… á leur décharge, cependant, les enjeux locaux
apparemment fort simples au départ ont été dénaturé quelque peu
par l’intrusion tonitruante et exubérante de Me Wade dans le jeu.
La révélation du tournoi électoral aura été sans conteste l’homme
Maky Sall qui y aura joué tous les rôles possibles. Ici, il a
gagné seul, là, il a fait gagner la coalition de l’opposition et
ailleurs, il a fait perdre la coalition au pouvoir. C’est bien,
c’est même très bien ! Car il administre une belle leçon de
courage politique à la classe politique, les chefs de partis
notamment. Car parmi les protagonistes de la dernière
présidentielle, trois seulement, MM Cheikh Bamba Dieye à
Saint-Louis et Idrissa Seck à Thiès mais aussi Robert Sagna à
Ziguinchor, ont osé relever le défi au niveau d’une collectivité
locale relativement importante. Le cas intéressant de M Souty
Toure á Tambacounda mérite tout aussi d’être relevé. Les autres
se sont piteusement abstenus ou alors se sont présentés au niveau
de leur village. Serait ce la marque du peu d’intérêt qu’ils
portent au leadership local comme fondement- béton du leadership
national ou alors serait ce parce que ces élections á quitte ou
double sont toujours redoutées par ces chefs de parti qui
préfèrent s’abriter dans le confort de la tête de liste des
législatives.
En tout état de cause, une nouvelle donne est entrain de prendre
forme. Leur courage est en effet la preuve que l’avenir
appartient à la nouvelle génération constituée par ces jeunes aux
dents longues dont la liste s’est enrichie de MM Khalifa Sall a
Dakar et Abdoulaye Balde á Zinguinchor mais aussi, á la faveur de
la percée des femmes, de Mmes Aissata Tall Sall á Podor, Aida
Mbodj á Bambey, Mata Sy Diallo á Kaffrine et Aminata Mbengue
Ndiaye á Louga. Cette irruption massive de la gente féminine est
à saluer avec toute la solennité qui sied car par ces belles
victoires peu évidentes au départ, les femmes rangent aux
oubliettes leur rôle de bétail électoral.
Dès lors, dans la redistribution des cartes qu’annoncent
inéluctablement les résultats du scrutin au sein des appareils
partisans, les vrais dividendes doivent aller aux plus méritants
qui, á l’occasion, ont été ceux-là qui ont osé défier le naguère
ogre Sopi.
Même si nous devons regretter, toutefois, qu’aucun ténor
politique ne se soit porté volontaire pour conduire une liste á
l’échelle régionale. Manifestement, du chemin reste à parcourir
dans le cadre de l’émergence de véritables représentativités
régionales. On ne saurait en faire l’économie á court terme quand
bien même l’entité régionale est une réalité politique toute
récente. Faut il le rappeler nous en sommes encore á nos
troisièmes élections locales, exceptées les premières qui se sont
tenues en 1990 et ne concernaient que les collectivités
municipales et rurales en plus d’être marquées par un boycott de
la totalité de l’opposition d’alors ….
Cette représentativité régionale est un plus sur le difficile
chemin qui conduit vers l’osmose nationale pour pallier toute
velléité d’ethnicisme ou autre particularisme, situation décriée
malheureusement ça et là á chaque consultation électorale de
bonne ou mauvaise foi. Il y va du renforcement de la crédibilité
politicienne et le Sénégal ne peut pas se permettre de fermer
l’œil, ne serait ce qu’un seul instant, sur cette calamité qui
gangrène la plupart des pays africains et contre laquelle nous
sommes loin d’être vaccinés… d’autant plus que par plusieurs fois
nous l’avons échappé belle ! Pourvu que la Main Divin continue de
nous retenir ! Et gageons que la nouvelle génération saura
relever, encore une fois, le défi.
Serigne Babacar Camara cilpdak@yahoo.fr
La maison bleue s’effondre, Karim sous les décombres.
Les élections locales ont finalement eu lieu. Mais avec le recul,
Wade aurait bien reculé la date, s’il savait que la débâcle bleue
serait à un tel niveau. La coalition Sopi2009 a perdu. Elle a
reçu une belle gifle sur sa joue droite et sa joue gauche, face à
sa rivale, Bennoo Siggil Senegaal, nouvelle coalition dans
laquelle on retrouve, parmi ceux qui la composent, ses
partenaires d’hier. Ironie du sort ! Les acteurs qui ont
participé à l’avènement de l’alternance et qui ont permis à Wade
d’être président de la République, Niasse, Dansokho, Bathily,…
mais qui ont été mis à la touche par la suite, ont obtenu leur
revanche ; Idy et Macky aussi. Ces deux là ont prouvé qu’ils
étaient plus utiles au Pds qu’en dehors. Si Idy s’est montré
indétrônable, tel un baobab à Thies, Macky Sall a réussi bien sûr
avec la Coalition Benoo Siggil Senegaal, à faire planer son ombre
sur Fatick.
Mais on ne peut pas ne pas dire que la victoire ne soit pas une
surprise pour la Coalition Bennoo Siggil Senegaal, tant elle est
belle et éclatante. Elle pensait qu’elle avait ses chances, dans
ces élections. Mais elle ne pensait pas que la victoire serait si
retentissante.
Saint-Louis avec sa pléthore de ministres (Ousmane Masseck
Ndiaye, Awa Ndiaye, Ousmane Ngom, Cheikh Tidiane Sy, Bacar Dia)
au mètre carré, a capitulé face à l’assaut de Cheikh Bamba Dièye,
Aïda Mbaye et maître Alioune Badara Cissé de la Coalition Bennoo
Siggil Senegaal.
Thies, cette autre localité, est tombée dans la gibecière d’Idy
qui a pris du bien gros gibier : Cheikh Adjibou Soumaré, Premier
ministre, Abdoulaye Diop, ministre des Finances, et Moustapha
Sourang, ministre de l’Education.
Et puis, y a Demba « Boum Boum Boum », le chanteur ou disons «
emmerdeur », cet intrus de la politique, adulé aux Parcelles, où
il a élu domicile, si proche de ses « futurs administrés », qui
hante le sommeil de Moussa Sy, sûr qu’il est de sa victoire, au
point de dire niet au Président Wade qui l’a reçu en audience,
afin le persuader de laisser la place à ce pauvre Moussa. Dur,
dur pour la Coalition Sopi2009.
Grosse perte certes pour la Coalition Sopi, mais l’hécatombe,
c’est surtout Dakar ! Pape Diop aura beau vouloir utiliser son
influence et son argent pour hisser Karim au sommet de l’Etat,
mais rien n’y fera ; l’ascenseur ne bougera point, parce qu’il a
eu du mal à se mettre en marche, bloqué de toutes parts, par tout
ce peuple du Point E et de Dakar qui aura empêché la porte de se
refermer afin qu’il démarre, malgré toute la graisse utilisée
pour huiler le mécanisme. « Le meilleur qui reste à venir » ne
viendra pas parce qu’entre temps Khalifa Sall aura aussi promis
autre chose de plus consistant et de plus digeste, à venir.
Pape Diop a perdu, mais Karim Wade a perdu bien plus. Celui qui
prétendait n’avoir jamais perdu, dans cette interview accordée la
RFM qui lui a plutôt desservie que servie, a bien perdu. La vie
c’est un peu ça, et elle n’est pas toujours rose et ne fonctionne
pas non plus, de manière linéaire. On a beau être riche et
fortuné, il y a des choses qu’on ne pourra jamais acheter. Tenez
par exemple, l’amour, pardon l’amour d’une femme, mais aussi des
citoyens. En effet, l’amour, ce sentiment noble, ça se travaille,
ça s’acquiert, ça s’entretient, la lune de miel vient après.
Awa Diop, vainqueur dans sa commune d’arrondissement à Rufisque
est là pour rappeler à Karim, que la politique, ce n’est pas
juste une affaire d’intello, mais bien quelque chose qui
s’apprend sur le terrain et qu’il faut en plus, des gens mûrs
autour de soi. Elle lui dira même : « Si Karim veut faire de la
politique, il n’a qu’à revenir à la base ». Même Wade n’épargnera
pas son fils puisqu’il pense que lui et ses amis qui l’ont
conduit là où il est aujourd’hui, et qu’ils l’ont trompé en lui
racontant trop d’histoires.
Karim aura en tout cas réussi à plomber les ailes de son
mouvement qui se voyait déjà loin, puisqu’elle avait ses affidés,
ses moyens, sa sécurité, ses tentacules, ses réseaux, mais
surtout sa protection présidentielle. Le mouvement était en
réalité fragile parce qu’il lui manquait cette consistance, cette
connivence avec le peuple, dont il faut comprendre l’âme, la
quintessence, la culture qui passe par la langue et d’autres
aspects bien culturels, et qui font qu’on peut s’adresser
directement à lui.
Wade père tout communicant hors pair qu’il est, tire sa force, de
sa maîtrise du registre langagier sénégalais. Il a su jouer à
fond sur cela pendant longtemps, ce qui lui vaut sans doute sa
connivence avec une certaine catégorie de la population. Mais
lorsqu’on sent à travers un slogan de campagne « fii gno ko moom
» pour dire « ce coin est conquis », un accent bien français de
France, cela crée une certaine distance entre vous et les
populations (les humoristes s’en sont d’ailleurs beaucoup
moqués), surtout, lorsqu’on a déjà une image de quelqu’un de
distant des Sénégalais.
Et puis, il n y a pas que ça, le sénégalais n’aime pas
l’injustice. Idy aux temps des vaches en a tiré un bien grand
profit. Macky aussi. Les sénégalais n’aiment pas qu’on leur
impose quelqu’un, quelque dociles, qu’ils puissent être, surtout
si ce n’est pas le fils de n’importe qui ; surtout si ce dernier
part dans une bataille, où tout lui est donné sur un plateau
d’argent. Ce que le père a sans doute oublié, c’est que ce n’est
pas lui qui décide, c’est le peuple. Et le peuple a décidé que
les choses doivent se mériter et qu’on n’hérite pas du Sénégal,
comme on hérite dans un royaume. Cet héritage aurait pu être
légitime, si le fils était moins arrogant et avait fait un
travail remarquable, à un coût raisonnable. Mais hélas, la
montagne n’aura même pas accouché, et le résultat est ce qu’il
est. Mais au point où on en est, c’est sans doute Abdoulaye Baldé
qui devrait prendre la place de Karim à la tête de ce mouvement,
lui au moins, a gagné dans sa localité qu’est Ziguinchor. Logique
non ? Wade père a conseillé à son fils de revoir ses prétentions
à la baisse.
Drôles de conseillers !
Hassane Bâ, en voilà un qui fait rire ! Ce conseiller spécial du
Président qui déclare s’être trompé en ayant fait des erreurs
d’appréciation et qui demande pardon. Du jamais vu ! Ce qu’il
devrait sans doute comprendre est, qu’à un certain niveau de
responsabilités, et surtout en République, on ne demande pas
pardon, on démissionne purement et simplement, au lieu de
demander de la clémence. Lorsqu’on se trompe de cette manière, on
s’efface, logique non !
Cet autre conseiller qui semble vraiment poser problème, c’est
bien Cheikh Diallo, le conseiller en communication de Karim Wade.
Ce dernier a été victime d’un lynchage médiatique, a-t-il
déclaré, au cours de l’émission « Focus » de canal info News. Une
manière sans doute de se disculper par rapport à l’échec de la
campagne. Sur ce point, il semble bien en contradiction avec Wade
père qui disait qu’il n’a pas mis son fils en orbite, mais que ce
sont les médias qui sen sont occupés.
Mais s’il y a une chose que Cheikh Diallo devrait apprendre en
tant que conseiller en communication, c’est de faire preuve de
moins d’arrogance, d’avoir un peu plus de correction et
d’humilité, parce que dans cette campagne en question, il a
lamentablement échoué. On ne dit pas : « c’est la faute des
médias » dans ce genre de situation. Il s’est en effet comporté
de manière peu honorable et peu respectueuse, vis-à-vis de la
présentatrice de l’émission, l’interrompant sans cesse, allant
même jusqu’à même jusqu’à décréter la fin de l’émission en disant
: « je vous remercie ». En effet, rien dans son ton, son attitude
et sa manière de communiquer n’était convenable et acceptable. Un
peu de tenue et de retenue, ça ne peut que faire du bien. Qu’il
redescende sur terre et sache que lorsqu’on perd aussi
lamentablement, on se tient à carreaux et on se fait tout petit.
On espère juste qu’il fasse amende honorable.
- Par Nettali -
« Le peuple a rejeté un mode de gouvernance fait d’arrogance »
APRES LA DEFAITE DE LA COALITION SOPI 2009
Me Wade rejoint Karim à Paris
NETTALI.NET - Le Président de la République Me Abdoulaye Wade va
quitter Dakar demain dans l’après-midi, pour Paris, la capitale
française. Où se trouve présentement Karim Wade, pour des raisons
officieusement familiales. Karim Wade loge en ce moment au 8ème
arrondissement à Paris.
Aucune précision sur la durée de ce voyage présidentiel. Le
numéro un du Parti démocratique sénégalais (Pds) n’avait plus
quitté le Sénégal depuis des semaines, pour des raisons liées à
la campagne électorale. Me Abdoulaye Wade a en effet sillonné le
territoire national, pour soutenir les listes de la Coalition
Sopi 2009. Mais son engagement n’a pas empêché la défaite dans
plusieurs zones des listes de la Coalition au pouvoir.
Me Abdoulaye Wade a déjà convoqué au Palais plusieurs
responsables libéraux dont Pape Diop, le maire sortant de Dakar.
Son prochain retour à Dakar sera bien scruté par ces derniers,
dans le contexte présent, où l’on annonce des chamboulements
aussi bien au Pds que dans le gouvernement.
- Par Nettali -
WADE SOLDE SES COMPTES AVEC SON FILS
« C’est toi et tes amis qui m’avez conduit là où je suis
aujourd’hui ! »
NETTALI.NET - La déception de Me Wade est très grande. C’est en
fait que ce nous rapporte la Gazette.sn qui relate la discussion
agitée entre Karim Wade et son père, dimanche soir, à la suite de
la publication des résultats du vote qui ont consacré la défaite
de la Coalition Sopi et la perte de la Mairie de Dakar.
Très remonté contre son fils et la Génération du Concret, Wade
lui a asséné : « C’est toi et tes amis qui m’avez conduit là où
je suis aujourd’hui ! ». il ajoute d’ailleurs : « Vous m’avez
trompé. Vous m’avez raconté trop d’histoires. ». Wade a ainsi
demandé à son fils de tirer toutes les conséquences de son échec
et d’assumer ses responsabilités, tout en revoyant ses prétention
à la baisse. Si cela n’est pas du désaveu ça y ressemble fort.
C’est sans doute, cette raison qui a poussé ainsi que l’affirme
la gazette.sn, Hassane Bâ à faire son mea culpa.
Pour rappel, Hassane Bâ a récemment reconnu sur le plateau de
Walf TV, sa responsabilité, avant de demander pardon à maître
Wade. Il a affimé avoir commis des erreurs d’analyse politique
notamment sur Thies, avant de demander pardon au chef de l’Etat.
Cet entretien houleux entre le père et le fils nous amène ainsi à
nous interroger sur l’avenir politique de Karim Wade et de la
Génération du Concret.
- Par Nettali -
WALF FADJRI:
L’audit des collectivités locales remportées par Bss est
incontournable
La gestion désastreuse des libéraux des collectivités locales,
doit être soumise à un audit sérieux et sans complaisance. Quitte
à prendre des cabinets d’audit pour les passer au peigne fin. Le
résultat qui en sera issu, devra être rendu public, c’est-à-dire
porté à la connaissance des citoyens pour que nul n’en ignore.
Ceci me paraît une étape capitale et un acte de haute portée,
pour mettre déjà en confiance les citoyens, sur les actions que
comptent prendre les nouvelles autorités. Cet exercice participe
à intéresser davantage les citoyens à la gestion de la Cité.
C’est une façon sans équivoque de faire connaître un pan, de
comment les libéraux ont géré nos collectivités locales et gèrent
aussi, en ce moment, l’Etat et les ressources publiques. La
rupture tant proclamé, doit commencer par là, pour montrer de
prime abord aux électeurs de Benno Siggil Senegaal, qu’ils ne se
sont pas trompés et qu’ils ont effectivement fait le bon choix,
en portant leurs suffrages et leur confiance sur eux.
En procédant à l’audit de la gestion libérale, Bss se
différenciera nettement d’avec le régime de l’alternance du 19
mars 2000 qui, lui, s’était empressé plus tôt préoccupé à user ou
jouir des délices du pouvoir, qu’à faire l’inventaire de l’Etat
avant tout. Cet audit se fera dans le but de montrer à la face du
monde, qui est réellement Me Wade l’économiste et comment, avec
ses ouailles, il gérait les biens de la nation. Benno Siggil
Senegaal annoncera ainsi et déjà les couleurs, qu’il entend
imprimer à sa démarche, et qu’il est bien possible de gérer
autrement et mieux, les biens publics, dans la transparence. En
soumettant ses résultats au public, Bss les inviterait à en
prendre connaissance et à apprécier à sa juste valeur, les
‘soins’ que les libéraux prenaient pour la tenue des comptes de
la nation et la gestion des ressources nationales mises à leur
disposition.
Les élus de Bss ont reçu un mandat clair issu du peuple
sénégalais, au même degré de légitimité que le président de la
République et l’Assemblée nationale donc, du suffrage universel.
Par conséquent, aucun autre pouvoir issu de la même légitimité,
ne devrait les empêcher d’accomplir leurs engagements envers les
populations, qui figuraient sur leur profession de foi.
La décentralisation est bien une loi de la République. Comme
toutes les lois, elle est faite pour être appliquée dans toute sa
rigueur. Mais au contact de la réalité de la gestion libérale et
même socialiste, il faudra avoir une attitude ferme, de
vigilance, pour ne pas se laisser divertir ou tourner en
dérision, aux fins de passer outre l’application stricte de la
loi sur la décentralisation, dans son esprit et sa lettre, sans
aucune tergiversation. Je veux dire par là, que les compétences
transférées ne devront souffrir d’aucune restriction. Elles
doivent l’être intégralement sans aucune fuite en avant, pour
permettre aux collectivités locales de jouer le rôle qui leur est
dévolu par la loi. Ce qui suppose que les ressources adéquates
devront accompagner impérativement le transfert de toutes les
compétences.
Les collectivités locales, sous la direction de Benno Siggil
Senegaal, exigeront par l’intermédiaire de leurs élus,
l’autonomie requise que leur confère la loi sans aucune
faiblesse. Il en est de même de la totalité des neuf compétences
transférées pour le moment, ainsi que les ressources qui leur
sont attachées obligatoirement. Il doit aussi être entendu que
les fruits de la coopération décentralisée devront revenir
entièrement aux collectivités locales, dont les élus respectifs
ont eu à les décrocher par leurs relations internationales auprès
e leurs amis propres ou du Sénégal à l’étranger.
La gestion des terres devra aussi principalement se faire dans
l’intérêt des localités et des populations concernées d’abord.
Surtout au plan rural, où les paysans sont dépossédés de leurs
terres au profit des paysans du dimanche et à col blanc, qui
n’habitent même pas parfois la localité. C’est une des injustices
à s’attaquer immédiatement. Ce qui justifie largement la
nécessité d’un cadastre rural.
Principalement, la commune de Dakar devra tout naturellement
faire l’objet d’une attention toute particulière, compte tenu du
budget qui lui est affecté, qu’il a hébergé beaucoup de fonds
importants à destination douteuse et au service de personnes
étrangères à la gestion de la mairie. A cet effet, il faudra
éclairer cette gestion nébuleuse de cette institution, en situant
les responsabilités de tous ceux qui ont bénéficié indûment d’un
sou dont ils n’avaient pas droit.
Les budgets affectés aux collectivités locales par l’Etat central
doivent leur parvenir obligatoirement. Contrairement à la
pratique actuelle consistant à l’annoncer simplement. De même,
toutes les taxes indirectes qui leur reviennent, doivent leur
être reversées intégralement le moment venu.
La feuille de route déclinée à chaud par Khalifa Babacar Sall,
est claire et nette au plan des intentions affichées. Au cas où
elle est appliquée dans l’esprit et la lettre, elle pourrait nous
valoir beaucoup d’espoir pour une gestion transparente, à la
satisfaction des populations. La gestion collective et par équipe
à la place d’un singleton qui gère tout à lui seul, est aussi une
rupture à saluer. A l’image de la commune de Dakar, toutes les
autres collectivités locales sous le contrôle de Bss devront être
auditées, pour cesser définitivement d’être des mangeoires des
élus du parti au pouvoir, d’entretenir des personnes parasites,
une clientèle politique, des partis politiques satellites du
parti au pouvoir, des agences nids de privilégiés, des structures
à utilité douteuse, etc.
Les succès futurs de Benno siggil Senegaal dépendront de la
manière dont il aura géré ses collectivités locales, toutes
confondues et soumises à l’appréciation des populations
concernées. C’est là une épreuve test à réussir par Bss, afin de
rompre positivement et définitivement avec toute gestion
nébuleuse.
Il n’est pas inutile de le rappeler mais, les élus de Bss
connaissent parfaitement bien à qui, ils ont à faire. Dès lors,
ils n’auront aucune excuse valable, s’ils manquent de vigilance
au point de se faire avoir par l’Exécutif ou le pouvoir central.
Me Wade, président de la République, est connu comme quelqu’un
qui ne respecte aucune institution, qui a la fâcheuse habitude de
violer les lois à chaque fois qu’il le désire et sans état d’âme.
Tant qu’il avait en face de lui ses propres élus qui ne lui
refusaient rien et qui ne rendaient pas compte à leurs mandants,
cela pouvait passer. Aujourd’hui, les temps ont changé, et il
faudrait qu’il le sache, sinon, il faudra le lui faire savoir.
Les citoyens ont besoin de savoir comment sont gérés leurs biens.
Le syndrome de la division sera distillé par Me Wade : il rôdera,
à tous les coups, autour des élus de Benno Siggil Senegaal. Mais
nous osons espérer que, compte tenu de l’expérience que nous
avons de la transhumance et la fin triste qui leur est souvent
réservée, nul élu de Bss ne pensera accepter la main tendue du
libéral en chef ou l’un quelconque de ses recruteurs, pour une
coopération quelconque. La dynamique de l’unité suscitée par
Benno ayant prévalu dans ces élections, elle devrait se
poursuivre afin de la consolider pour d’autres victoires plus
importantes, jusqu’au départ de Me Wade du pouvoir. Toute autre
démarche que celle-là est synonyme de trahison de la confiance
qui a été placée sur les élus de Bss par les électeurs.
Le message des populations à l’endroit de Bss est à mon avis très
clair et devra être compris comme tel. Etant donné que c’est dans
l’unité (Benno) que cette belle victoire a été acquise, il
faudrait aussi, dans le même ordre d’idées, c’est-à-dire,
ensemble et dans une parfaite unité de pensée et d’action, gérer
les collectivités locales remportées par Benno, à la satisfaction
des administrés, afin de parachever la victoire totale. A
l’instant, les populations ont braqué leurs yeux sur Bss et
observent comment il va s’y prendre pour résoudre ses problèmes à
elles. Alors, la vigilance de tous ceux qui ont participé de près
ou de loin à cette victoire, doit être de rigueur et, nous avons
tous l’obligation de veiller à ce qu’elle ne soit pas détournée à
des fins personnelles. Donc, chacun de nous doit être une
sentinelle là où il se trouve.
Ainsi, il y a lieu de faire en sorte que la loi soit appliquée en
sauvegardant les prérogatives de chacune des parties. Les limites
entre les collectivités locales et l’Etat central étant bien
délimitées par la loi, il ne faudrait pas, sous aucun prétexte,
permettre des empiétements ou violations des champs d’action de
l’une ou l’autre.
L’habitude étant une seconde nature, Me Wade tentera sans aucun
doute de poursuivre, comme par le passé, une pratique non
orthodoxe qui appartenait à une autre époque, mais qui
aujourd’hui, doit être révolue.
Depuis le 22 mars 2009, Il n’y a plus de doute, l’ambition et la
prétention démesurées de Wade, de son fils et Cie, ont été
freinées par l’ampleur de leur défaite cuisante à l’issue de ces
élections locales. Mais, ne baissons pas la garde. Il faut
poursuivre le travail qui consiste à faire prendre conscience aux
citoyens, leur rôle central dans la dévolution du pouvoir. Ils
sont les seuls détenteurs du suffrage universel. A cet effet, ils
sont incontournables pour toute prise de pouvoir dans la
République, s’ils sont, bien entendu, conscients de leur devoir
citoyen.
Si les élections locales étaient synonymes de référendum pour Me
Wade, cette victoire de Benno Siggil Senegaal est aussi un test
grandeur nature, pour juger des capacités de ses composantes à
manager convenablement des collectivités locales dans la
transparence, dans un esprit d’équipe où la compétence,
l’expérience et l’éthique doivent prédominer rien que pour la
satisfaction des préoccupations majeures des populations.
Mandiaye GAYE Gaye_mandiaye@hotmail.com
Non à la togolisation de notre pays !
‘Le pouvoir que le peuple vous donne lui doit être rendu
démocratiquement’.
Les élections locales du 22 mars 2009 viennent de livrer leur
secret. Le verdict tant attendu est tombé. La Coalition Sopi
2009, la liste des tenants du pouvoir, a essuyé une déculotte
sismique, voire historique. Elle est déplumée dans les plus
grandes chaudières électorales du pays au profit de Benno Siggil
Sénégal, la mouvance la plus importante de l’opposition
sénégalaise : Dakar, Thiès, Saint-Louis, Kaolack, pour n’énumérer
que celles-là. Cinglant revers ! ‘Celui qui soude les volontés
dans ses rangs remportera la victoire’, ce maxime a été bien
compris par les adversaires politiques du régime régnant. Le
peuple souverain a parlé. Il a tranché. L’expression de la
volonté populaire vient d’être prononcée. Chapeau bas ! Chapeau
bas ! Mon peuple que j’aime tant n’a nullement voulu se laisser
mousser de la laine sur son dos. Il n’accepte pas de se vautrer
dans la gueule du Loup Père et de ses autres Louveteaux. Il
refuse de laisser son destin entre des mains inexpertes, de le
confier à des apôtres de la mauvaise foi, des assoiffés de
pouvoir. Signal subtil ! 2012, viendra.
Le verdict des locales du 22 mars rend abortif le projet de
transmission patriarcale du pouvoir dans notre pays. Alors que la
plupart des Sénégalais connaissent par cœur le chapelet de la
faim, le kaléidoscope de la misère noire, Ablaye Wade et sa bande
ont préféré parcourir le pays pour, disent-ils, effectuer des
‘visites économiques’. Nous prenant pour des demeurés, des gens
nés du dernier hivernage, ils n’y ont fait qu’alimenter des
incantations démagogiques. Des promesses à vous écorcher les
oreilles ! Malgré la nuée des brassards rouges qui inondaient les
foules, le pro-Machiavel en chef n’a point voulu être lucide ni
objectif. Il croyait nous avoir tous dans sa poche. Sait-il que
le Sopi (à la wadienne) est en décrépitude ? En tout cas, la
défaite du 22 mars est symptomatique. Rester cinquante ans au
pouvoir, une illusion d’illusions ! Cesse Ablaye de rêver debout
!
Le régime ‘antidroits des hommistes’ n’a fait que d’affaissés
sociaux dans notre pays. La justice est vassalisée car la machine
judiciaire n’est utilisée que pour affaiblir, déstabiliser,
intimider et détruire des adversaires politiques. L’impunité,
n’en parle plus. La liberté d’expression qui se trouve être un
anticorps efficace contre le virus de la monarchie, est loin
d’être effective. Et pour cause, des journalistes sont
injustement mis en prison, des marches réprimées, des sanctuaires
et d’autres lieux de culte profanés par les forces policières,
bras séculier du régime aliénant.
L’alternance est-elle une machine à ‘fabriquer’ des riches ?
Cette question me surnage, souvent, l’esprit. Tant elle a secrété
de nouveaux riches, des Crésus et autres nababs. Et l’éminent
Professeur Abdoulaye Bathily, secrétaire général de la Ld, a
raison de dire au cours d’une émission radiophonique :
‘L’alternance a créé une poignée de riches sur le dos de la
richesse nationale’. Voyons, par exemple, un Karim Wade devenu
subitement un super riche (il gère des milliards). Tout le monde
sait qu’avant la survenue de l’alternance politique au Sénégal,
ce gosse, ‘ami de Mohamed VI du Maroc, n’avait aucun blé. Il
s’est enrichi à la faveur de l’installation de son père aux
affaires. Il fait des dépenses ruineuses : des 20 millions pour
le parrainage d’une manifestation, des 10 à 15 millions pour
Jaxaal, des 30 millions dégainés en plein meeting. Le patron de
la Génération du concret que j’appelle la Génération des cons
abscons qu’on crée, pense tout avoir avec le nerf de la guerre.
Même le pouvoir. Il s’attribue des privilèges et voit fleurir
autour de lui une véritable cour. Voilà que les relents de ‘Mon
fils, tu régneras’ viennent d’être balayés par la bourrasque de
Benno. Ollé ! Ollé ! Nous disons non à la togolisation de notre
pays !
Ibrahima NGOM Journaliste-Ecrivain Tel : 76 580 68 10/70 100 01
87 Email : yboupenda@yahoo.fr
Ah que je suis fier de mon peuple !
Le Sénégal a voté et il l’a fait dans la transparence qui sied
aux grandes démocraties. Malgré les manquements qui ont été
relevés ici et là, le vote a été d’une honnêteté indiscutable. La
première conclusion que je voudrais en tirer est qu’il traduit la
maturité d’un peuple qui vote depuis deux siècles. La deuxième
conclusion qui découle de la première, est que cela nous vaut la
réputation d’un pays civilisé.
En présentant à Senghor les grandes lignes du projet portant
création de l’Asnu, mon prédécesseur avait eu ces mots qui
résonnent encore d’outre-tombe : il faut que le Sénégal s’agrège
à ce vaste mouvement populaire en faveur des Nations Unies. Et le
président Senghor de répliquer que c’était la seule garantie de
marcher dans le même sens que les nations civilisées. Au moment
où le danger nous guette de toute part avec l’avènement de
régimes anti-constitutionnels sur nos frontières (à l’exception
du Mali), il nous faut savoir raison garder si nous voulons
éviter à notre pays de connaître la moindre zone de turbulence.
Pour ce faire, les vainqueurs d’aujourd’hui, plutôt que de
plastronner, feraient bien de méditer leur victoire et de prendre
l’exacte mesure du sens et de la portée que celle-ci leur assigne
dans un futur prochain.
Enfin, je voudrais inviter le président de la République, arrivé
au pouvoir en l’an 2000 dans les conditions de transparence que
tout le monde a saluées, à prendre des mesures hardies en
direction de l’opposition. Cela ne peut que le grandir aux yeux
d’un peuple qui le verrait marcher sur les traces d’un Nelson
Mandela.
El Hadji Babacar KEBE Ancien magistrat
Une cuisante défaite de Wade aux allures de référendum
Les locales se sont déroulées, les urnes ont parlé et le peuple
souverain s’est prononcé. Ce qu’il y a de nouveau à propos de ces
élections locales 2009, c’est l’engagement personnel du président
de la République et non moins secrétaire général du Pds et, par
ricochet, de la coalition Sopi. Le président de la République, en
violation flagrante du Code électoral, s’est jeté dans une
campagne qui n’était pas la sienne et a voulu faire la promotion
de son fils Karim, dont le projet de succession ne fait plus
l’ombre d’un doute dans les esprits.
Pour avoir engagé sa personne et mis sur orbite son fils dans la
même bataille, Wade voulait faire d’une pierre deux coups. Si
SopiI sortait victorieux des joutes, il allait s’adjuger la
victoire pour s’être engagé personnellement et permettre à son
fils d’occuper le poste de maire de Dakar tant convoité, en
attendant les prochaines étapes du projet monarchique pour
l’installer à la tête de l’Etat. Un schéma tout tracé par son
président de père et qui avait les allures d’un référendum pour
les Wade qui battaient, tous les deux, campagne en même temps.
Des élections donc aux allures de référendum. Le peuple a parlé
et a rejeté les Wade et leur politique monarchique vers la
succession au pouvoir. Il ne s’agit donc pas d’une défaite d’un
quelconque responsable Pds ou de la coalition Sopi comme semblent
nous le faire croire certains, mais d’une défaite sans ambages
des Wade père et fils et de leur projet de succession bien défini
par le père pour le fils biologique. Il s’est agi d’un rejet
d’une politique du matey, d’une politique de gabegie, de
népotisme, de corruption, de promotion de la médiocrité au
détriment de l’excellence, de promotion d’une classe
politico-affairiste, de piétinement des institutions et de la
Constitution que Wade utilise comme un cahier de brouillon pour
ses intérêts personnels et immédiats.
Seuls les esprits mal intentionnés comme Papa Samba Mboup
cherchent encore à dédouaner le président de la République sur sa
responsabilité engagée dans la débâcle du parti au pouvoir et de
ses satellites de la coalition Sopi. Il ne s’agit pas d’une
défaite d’un quelconque responsable Pds ou de la coalition Sopi,
mais d’un rejet d’une politique de destruction des fondements
même de la République et d’un projet de succession monarchique
des Wade. Les gens qui cherchent à disculper Wade, devraient
plutôt essayer de décrypter le message des Sénégalais et lui
conseiller de revenir à la raison pendant qu’il est encore temps.
Il aura tout à gagner en acceptant le dialogue avec l’opposition
et en utilisant les conclusions des assises nationales pour se
donner un peu de crédit aux yeux des Sénégalais pour le reste de
son magistère finissant. Le Sénégal est un peuple mûr, souverain,
fier de son passé et lucide pour son avenir.
Aboubakrine SAMB bcar25@hotmail.com
Pour exiger le paiement de leurs bourses : Les élèves du Cfpc se
frottent aux forces de l’ordre
Le paiement des bourses d’études relève, aujourd’hui, d’une
question de survie pour les étudiants du Centre de formation
professionnelle et commerciale. C’est pourquoi, ils ont bravé
hier les forces de l’ordre pour se faire entendre.
Le lycée mixte Maurice de Lafosse a été le théâtre d'une rare
violence, hier, entre forces de l'ordre et élèves du Centre de
formation professionnelle et commerciale (Cfpc). En effet, en
mouvement depuis neuf jours, les élèves réclament ‘le paiement
immédiat de leurs bourses, affichées depuis le mois de février’.
Selon le représentant des élèves dudit centre, Ibrahima Sy,
jusqu'à ce jeudi, les élèves n'arrivaient pas à récupérer leur
dû. ‘Certains d'entre eux habitent en banlieue et il leur faut
cet argent pour leurs frais de déplacement’.
Poursuivant son argumentaire, le représentant des élèves note que
‘l’administration soutient la cause des élèves’ et que ‘le
blocage pour le paiement des bourses se situe au niveau du
ministère’. Sur le même registre des revendications, les
grévistes inscrivent la qualité du service médical, ‘qui doit
être revue’, la conservation du taux des bourses pour les
(étudiants) passants en classe supérieur, ainsi que la réfection
des salles de classe, ‘la création d'une bibliothèque plus que
jamais indispensable’, de même que l'accès à Internet dans toutes
les salles informatiques.
Implorant les autorités compétentes, les élèves du Cfpc ne
comptent pas s'arrêter à ces seules doléances. Et pour cause !
Les meilleurs comptables de ce pays, soutiennent nos
interlocuteurs, sont formés dans ce centre ; mais le Cfpc ne
bénéficie jusqu'à présent pas d’une renommée internationale.
Cohabitant avec des élèves, les étudiants du Centre de formation
professionnelle et commerciale réclament la délocalisation de
leurs locaux.
Mais, hier, avant d’échanger avec les journalistes, les grévistes
ont eu à se frotter à des forces de l'ordre armées jusqu'aux
dents. Elles ont pilonné de bombes lacrymogènes l'établissement.
Les étudiants du lycée mixte Maurice de Lafosse, qui ignoraient
tout de ce mouvement d’humeur de leurs aînés du Cfpc, ont vu en
un temps record leur établissement envahi de fumée de gaz
lacrymogène. Ils ont payé cher une bataille qui n’était pas la
leur. ‘Nous étions en train de faire cours et tout d’un coup,
nous avons entendu des tirs de gaz lacrymogène. Et nous n’avions
rien compris’, témoigne un élève de la Terminale. Sa camarade de
la seconde abonde dans le même sens et précise que ‘cette grève
ne nous concerne pas’. ‘Ils (les policiers) ont interpellé un de
nos camarades avant de le rouer de coups de matraque. Pourquoi,
on tabasse des élèves qui n’ont rien fait. Nous ne sommes pas en
sécurité ici’, objecte-t-elle tout en dénonçant la violation de
la franchise de leur établissement par les forces de l’ordre.
La police aura lors des affrontements procédé à l’arrestation de
quelques manifestants. Plusieurs blessés, dont un grièvement
atteint, ont été dénombrés. Certains élèves, avec notamment les
jeunes filles, ont été visiblement secoués par le mouvement des
élèves du Cfpc.
Momar CISSE
El Hadji Séne, président de l'association des étudiants
sénégalais en Belgique : ‘De nombreux étudiants vivent une
situation catastrophique’
La crise économique n’épargne pas les étudiants sénégalais vivant
en Belgique. Ces derniers sont en proie à d’énormes difficultés,
pour joindre les deux bouts. C’est du moins la conviction du
président de leur association, El Hadji Séne. Accroché lors de
l’assemblée générale de renouvellement des instances de cette
entité estudiantine, le président Séne, qui s’est succédé à
lui-même, soutient que beaucoup de nos compatriotes étudiants
sont confrontés à une baisse de revenus en raison de la crise
économique qui prévaut actuellement dans le monde. A l’en croire,
ce sont les nombreux étudiants non boursiers, qui paient plus les
pots cassés. En ne comptant que sur leurs propres moyens, ils
n’ont d’autre choix que de batailler ferme pour trouver un job
pour espérer sortir la tête de l’eau. ’Et ma foi, Dieu sait que
ce n’est facile, car le job étudiant se fait de plus en plus
rare’, explique El Hadji Sène.
En effet, face à la crise financière, les entreprises engagent de
moins en moins. Du coup, les boulots souvent confiés aux
étudiants se raréfient. Et, si avant les étudiants parvenaient à
trouver beaucoup plus facilement du travail, ce n’est plus le cas
de nos jours où décrocher un travail est devenu un véritable
chemin de croix. Pris à la gorge, certains étudiants, notamment
non boursiers, se retrouvent dans la galère. Nombre d’entre eux
ont vu leurs conditions de vie se dégrader en raison de la crise
et de ses effets sur le secteur de l’emploi, frappé de plein
fouet. Ainsi, le choc qui s’est fait senti perturbe le sommeil de
beaucoup d’étudiants sénégalais qui pour survivre doivent
strictement gérer leur maigre budget. ‘Ces nombreux étudiants,
qui vivent une situation catastrophique, se débrouillent comme
ils peuvent pour s’en sortir. Et chacun a son plan pour gérer sa
poche afin de faire face aux nombreuses difficultés qui se
dressent sur le chemin de nos camarades’, explique Mr Sène.
En outre, pour gagner un peu d’argent, certains sont obligés de
travailler la nuit, souligne notre interlocuteur qui ajoute
‘c’est insupportable et étonnant de voir comment les gens font
pour s’en sortir’. Sur un ton amer, El Hadji Sène constate que
c’est un grave problème. D’ailleurs, il avoue accumuler deux mois
arriérés de logement. ‘Heureusement mon locataire comprend la
situation. Mais, imaginez l’embarras dans lequel se trouvent ceux
qui ne bénéficient pas de cette même compréhension de la part de
leurs logeurs’, note-t-il. Le fait de s’acquitter de ses loyers,
du transport en bus ou en train, et d’assurer la nourriture,
constituent aujourd’hui un casse-tête chinois pour beaucoup
d’étudiants sénégalais vivant en Belgique. Nombre d’entre d’eux
ne bénéficient pas de bourses. Et c’est souvent grâce à une prise
en charge de leurs parents qu’ils survivent en Belgique. Le
président de l’association des étudiants sénégalais rappelle que
des correspondances ont été adressées aux autorités sénégalaises
pour solliciter l’attribution de bourses ou d’aides à ceux qui en
ont fait la demande, mais en vain. ’Les promesses faites n’ont
pas été tenues’, regrette-t-il. El Hadji Sène en appelle au
président de la République, Abdoulaye Wade, ‘pour qu’il vienne en
aide aux étudiants qui en ont vraiment besoin afin qu’ils
puissent terminer tranquillement leurs études’.
Karim LO
Assane Diouf renaîtra de ses ruines
Relation de cause à effet ou simple coïncidence, la décision de
la reconstruction du stade Assane Diouf tombe quatre jours après
les élections locales, qui donnent l’opposition gagnante du
scrutin. C’est une victoire pour le collectif Sanchez et les
nombreuses personnalités qui avaient fait de la préservation du
stade leur combat.Pour ériger un centre des affaires sur le site,
l’Etat avait rasé le stade Assane Diouf. Ignorant les nombreuses
protestations des populations, de militants du sport, d’hommes
politiques et de membres de la société civile. Ces derniers
avaient fait front au sein du collectif Sanchez et déroulé un
plan d’actions avec plusieurs manifestations au programme. Ces
protestations n’avaient pas fait reculer l’Etat qui, pour
défendre son projet, avançait les nombreux avantages comme des
emplois et un environnement réaménagé que pourraient tirer les
populations des alentours du site. Le projet était alors
maintenu. Pour sa part, le collectif pour la défense d’Assane
Diouf est resté sur sa position, prévoyant d’autres actions pour
se faire entendre davantage.Ils ne devraient pas avoir besoin de
manifester encore avec la décision du chef de l’Etat de mettre
une croix sur le projet de centre des affaires au profit du
projet de reconstruction du stade. Dans une localité où, malgré
les tiraillements sur l’issue du scrutin de dimanche, la liste du
pouvoir a été éprouvée, difficile de ne pas lier le revirement de
l’Etat au verdict des urnes.
Mamanding Nicolas SONKO
Après avoir gagné la bataille, la Ca 2007 annonce la guerre :
‘Bouter Wade hors du pouvoir’
Les résultats sortis des urnes, dimanche dernier, traduisent le
rejet par le peuple d’une politique, d’un mode de gouvernance et
d’un comportement ‘fait d’irresponsabilité et de tâtonnement’.
C’est, du moins, l’analyse que les leaders de la Ca 20007 font du
scrutin du 22 mars. Aussi, cet ‘avertissement’ du peuple est,
selon Massène Niang qui a porté la parole desdits leaders, un
refus à la tentative de ‘monarchisation’ du pouvoir, du
comportement ‘arrogant’ des dirigeants et de la gestion
‘gabegique’ des ressources nationales.
À en croire M. Niang, la Coalition Sopi 2009 a été sanctionnée
dans la quasi-totalité des collectivités locales, malgré les
fraudes massives en amont, les dysfonctionnements dans
l’organisation du scrutin, les transferts d’électeurs et l’achat
des consciences. Pour les opposants au régime de Wade, ce scrutin
n’est qu’une étape dans le processus de retour à la démocratie.
Toutefois, préviennent-ils ‘Benno Siggil Senegaal a gagné un
combat mais pas la guerre : bouter Wade du pouvoir’. ‘Battu et
désavoué’ par la majorité des Sénégalais, Abdoulaye Wade doit,
selon Moustapha Niasse et ses camarades, ‘réfléchir et agir’ dans
une logique républicaine. Cela, pour mettre en place ‘les
ressources, mécanismes et les procédures nécessaires afin de
permettre aux populations, à travers les élus locaux, de prendre
en charge les priorités nationales’, a dit M. Niang. Sous ce
rapport, le porte-parole de la Ca 2007 invite le peuple à obliger
Wade à respecter les principes démocratiques et républicains.
Parce qu’il ‘n’a pas la vertu de partager le pouvoir’. La même
pression doit être faite sur le chef de l’Etat pour le respect
des résultats des urnes, ajoutent les leaders de ce cadre. ‘Nous
appelons le peuple sénégalais à la vigilance pour s’opposer à
tout détournement de la volonté populaire par le régime’, indique
M. Niang.
Aux libéraux qui accusent les partis membres de Benno Siggil
Senegaal d’avoir remis en cause, à tort, la fiabilité du fichier
électoral bien avant le scrutin, Massène Niang répond : ‘Nous
maintenons notre analyse technique et irréfutable sur le fichier
électoral. Nous aurions écrasé le Pds partout si le fichier était
fiable. Il reste entaché de dysfonctionnements volontairement
entretenus par le régime de Wade’. Et, s’il n’y a pas eu de
possibilité de fraude dans la plupart des collectivités locales,
c’est parce que ‘cette fois-ci, les partis de l’opposition sont
allés ensemble et ont bloqué l’application de la fraude par le
Pds en s’opposant, par exemple, aux transferts d’électeurs’,
s’est-il défendu. La preuve poursuit le camarade de Niasse,
‘partout où nous avons été vigilants, on a eu une victoire et,
c’est seulement dans les localités où nous avons été négligents
que notre coalition a été défaite’. La Ca 2007 s’engage, ainsi, à
travailler pour que l’unité de l’opposition demeure entière. Car
c’est le seul moyen, selon ses leaders, de faire face, avec
succès ‘aux tentatives de Wade et pour réduire les effets
dévastateurs de sa politique de déstabilisation du pays’.
Yakhya MASSALY
SUD QUOTIDIEN:
Presse, attention manipulation !
par , jeudi 26 mars 2009
La question de la protection des sources du journaliste revient
souvent dans des procès contre journaliste. Cette protection
comme on le dit offre une garantie de bénéficier de témoignages,
sans que leurs auteurs puissent craindre d’éventuelles
représailles. En plus l’absence d’une telle protection pourrait
dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à
informer le public sur des questions d’intérêt général.
La question est soulevée récemment sans que des journalistes ne
soient directement concernés par le procès en question. En effet
dans le procès du 18 mars des étudiantes accusées de complicité
de corruption de la jeunesse, incitation à la débauche, un des
avocats des filles a soulevé la question en accusant la presse
d’être manipulée par ses sources policières. Me Pape Jean Séye a
affirmé que la presse : « se laisse manipulée par la police et
que dans une guerre des polices, on ne doit pas lutter contre les
libertés individuelles ». Même si notre préoccupation ici c’est
les règles de travail du journaliste, la police doit faire preuve
de plus de responsabilité si ce n’est pas le cas.
L’avocat parle de la guerre des polices ? On aimerait bien
comprendre l’origine d’une telle situation ? Le ministre de
l’intérieur a du boulot de ce côté-là. Car de telle situation
peut-être à l’origine de bien des tensions sociales dans un pays.
Et quand une police qui a pour mission de sécuriser les
populations se retrouvent au cœur d’un débat, on peut se poser
des questions. Cette relation police- presse ressemble quelque
part aussi à la relation politique-presse.
Les observateurs du paysage médiatique sénégalais ont retenu que
les élections ont été bien couvertes par la presse de façon
générale. Cela commence d’ailleurs à devenir une routine. C’était
la concurrence entre les éditions spéciales, les pages spéciales,
les envoyés spéciaux et la journée non stop le jour du
scrutin…Bravo ! Mais un problème a été soulevé et cela mérite
réflexion !
C’est relativement à la couverture des activités de la génération
du concret. A Thiès des journalistes ont rapporté que Karim Wade
a fuit pour éviter des jets de pierres. Ses proches ont démenti
avec force argument et depuis aucune réaction du côté de la
presse. Fausse information ou manipulation ? Je ne parle pas
politique juste journalisme. Attention manipulation !
NDIAGA DIOUF, journaliste.
Ndiagadiouf2005@yahoo.fr
CONFÉRENCE SUR FEMME ET MÉDIATS.
Les journalistes partagent leurs expériences passées et présentes
par Aminata DEME | SUD QUOTIDIEN , jeudi 26 mars 2009
« Présence des femmes dans les médiats au Sénégal passé et
présent ». C’est le thème du forum organisé hier, mercredi 25
mars, par l’agence américaine pour le développement (Usaid).
Cette rencontre d’échange et de partage d’expérience a été
présidée par Mme Annette Mbaye D’Erneville, première femme
journaliste au Sénégal et Mme Aïda Soumaré, secrétaire de
l’association des professionnelles africaine (Apac).
Comment contourner les obstacles permettant de ramener
l’équilibre homme et femme et la place de la femme dans les
médias, c’est l’objet de la rencontre initiée hier, mercredi 25
mars, par l’agence américaine pour le développement (l’Usaid).
Cette rencontre qui a vu la participation d’éminentes femmes de
média a été une occasion de passer en revue les difficultés que
rencontrent les femmes journalistes dans l’exercice de leurs
métiers et comment elles peuvent le concilier avec les exigences
conjugales et l’entretien du foyer
Dans cette perspective, Mme Eugénie Rokhaya Aw, directrice des
centres d’études des sciences de l’information et de la
communication, a souligné que seul le courage pouvait être
solution.
« La femme est la seule éducatrice des enfants et il est
impossible de refuser les fonctions biologiques. Je suis désolé
nous ne sommes pas semblables aux hommes. Nous sommes des femmes
et être enceinte, avoir des enfants est une fonction qui permet
la reproduction de la société. C’est pourquoi on doit l’associer
au travail. Nous enrichissons la société et c’est l’élément de
différenciation dans cette société », martèle-t-elle Mais cette
différence biologique ne justifie pas le manque d’équilibre dans
la société, les harcèlements sexuels, la soumission totale ou le
manque de postes de responsabilité pour les femmes journaliste
etc.
Concernant tous ces problèmes cruciaux qui assaillent les femmes,
les anciennes journalistes ont invité leurs consœurs à s’imposer
par le travail. « Travailler et arrêter de gémir même si on vous
exploite. Car on acquiert de l’expérience. Il faut aussi se
coller à l’expérience des aînées dans le métier », conseille la
journaliste Dié Maty Fall.
Quel va être la finalité de ses rencontres. Est ce qu’il y aura
une suite ? Ces questions ont aussi préoccupé Mme Annette Mbaye
D’Ernneville qui a appelé les journalistes à creuser les idées
qui ont été lancées pour aboutir à diverses actions. Ce sera par
l’intermédiaire des regroupements`, des associations qui vont
aborder les mêmes :femme et communication, femme et presse ;femme
et publique.
A certain de ses regroupements, la doyenne des journalistes
demande de produire un petit texte qui débauche sur quelque chose
de concret.
( Stagiaire)
LE QUOTIDIEN ;
Débâcle de la Coalition Sopi aux Locales : Le poids des Assises
nationales dans la balance.
27-03-2009
Les Assises nationales auxquelles participent l’opposition
regroupée au sein de la Coalition Bennoo Siggil Senegaal et des
éléments de la société civile, sortis victorieux des élections
locales, vont procéder à la restitution finale de leurs travaux,
le 29 mars prochain. Des Assises nationales que le Président
Wade, son parti et ses alliés avaient naguère snobées avant leur
débâcle électorale du dimanche 22 mars 2009.
Par El H Daouda L. GBAYA
Annoncée pour le mois de décembre dernier, la restitution
définitive des conclusions des Assises nationales sera finalement
effective le 29 mars 2009, renseigne un membre du bureau desdites
Assises. La raison ? «On a estimé qu’il ne fallait pas qu’on
fasse l’amalgame avec les élections locales (qui se sont
déroulées le 22 mars dernier)», explique cette source. Subjugué
par la qualité des travaux, notre interlocuteur apprécie : «Ca
était une chose inédite ; tout le monde y a participé. Jusqu’à
présent notre politique est dictée par les institutions de
Bretton Woods, à savoir le Fmi et la Banque mondiale. Mais ici,
c’est un produit local qui a été fait par ce que le Sénégal
compte de meilleur. Ce qu’on devait faire en 1960, Dieu a décidé
qu’on le fasse maintenant». Mais, la tâche n’a pas été facile
pour ses acteurs qui auront subi des pressions et autres menaces
de la part du pouvoir ; un pouvoir qui a refusé de prendre part à
cette rencontre, parce qu’il y voyait un «complot contre l’Etat».
Mais, ces agissements n’auront pas empêché les initiateurs de ces
Assises, issus de toutes les couches de la population, de
poursuivre la mission qui leur est assignée : «Discuter de la
crise socio-économique que traverse le pays.»
Lancées officiellement le 3 juin 2008, les Assises nationales se
sont voulues le réceptacle des doléances des populations. Ainsi,
des consultations citoyennes ont été initiées au niveau de chaque
localité sous la présidence de Amadou Makhtar Mbow. Des
consultations à l’issue desquelles, se sont tenues des séances
plénières les 31 janvier et le 1er février 2009. Les différentes
commissions composant ces Assises avaient déjà restitué leurs
différents travaux qui alimenteront la restitution finale du 29
mars.
gbaya@lequotidien.sn
Leçons d’un scrutin : La demande sociale insensible à l’éclat du
béton.
26-03-2009
Le 22 mars 2009 a vécu avec son lot de suspens, de certitudes et
de désillusions dans certains cas.
Le 22 mars 2009 a vécu avec son lot de suspens, de certitudes et
de désillusions dans certains cas. Le peuple souverain s’est
prononcé sans ambage quant au choix des listes devant présider à
leurs destinées pour le prochain quinquennat. Mais, dans la
proclamation des résultats, les tendances lourdes ont révélé un
effritement considérable du potentiel électoral de la Coalition
Sopi dans de nombreux terroirs, jusque là considérés comme des
bastions, et la capitulation sans frais au niveau de zones
symboliques comme Dakar, Saint-Louis, Louga, Fatick, Podor,
Diourbel, Kaolack, pour ne citer que ceux-là. Un véritable
tremblement de terre dont il faut analyser les causes lointaines
ou immédiates, avant de dégager des pistes de réflexion sur une
cohabitation de fait, à trois ans du prochain scrutin
présidentiel.
Avant tout, il faut se réjouir de la formidable capacité
d’anticipation et le haut niveau de maturité des populations plus
que jamais conscientes de leurs responsabilités civiques. Et
également, malgré quelques attitudes aux antipodes de la culture
démocratique, tous les acteurs politiques impliqués dans ces
joutes électorales.
Comment comprendre le désaveu cinglant infligé, par exemple, à
Pape Diop à Dakar, malgré les réalisations visibles et le bilan
dont il se glorifie ? Pourquoi la banlieue dont le bail avec le
prophète du Sopi semblait être revigoré après les multiples
engagements déclinés ces derniers temps, s’est-elle métamorphosée
à ce point ? Qu’est ce qui explique les déconvenues et
humiliations subies par les listes de sa coalition dans la
plupart des Communes d’arrondissement de Dakar, véritables fers
de lance du Pds des années de braise à l’accession au pouvoir ?
Les analystes et autres politologues ont de la matière et les
outils nécessaires pour se livrer à un exercice subtil de
décodage des enseignements tirés des urnes. Nous pouvons en
décrypter quelques uns.
D’abord, le boycott opéré par l’opposition lors des législatives
de 2007 avait différé une confrontation qui aurait eu le mérite
de clarifier les choses, au moins de montrer le poids réel ou
supposé de chaque formation ou coalition de partis politiques. Le
report des élections locales -pour cause d’assistance à la
banlieue à travers le plan Jaaxay- a été une aubaine pour le Pds,
traversé par des contradictions internes et le non renouvellement
des structures a amplifié le mécontentement sous-jacent de
nombreux membres du parti. Après la parenthèse de l’affaire Idy
qui n’a pas rendu un grand service à l’unité organique du parti,
le départ contraint et forcé de Macky Sall du perchoir de
l’Assemblée nationale a également contribué à fragiliser une
majorité en constante recomposition et certaines pratiques
assimilées à du forcing (limogeages de Mbaye Ndiaye et Moustapha
Cissé Lô de l’Hémicycle et plus récemment la validation après
leur rejet par la Céna des listes de Ndindy et Ndoulo) ont fini
d’exaspérer plus d’un électeur.
Ensuite, en parti de masse, donc réceptacle de toutes les
ambitions, les frustrations et visées de militants différents
dans leurs méthodes, leurs aptitudes et leur ancrage réel dans un
parti qu’ils ont, pour un très grand nombre, combattu et renié
dans le passé, le Pds n’a pas su fédérer des forces autour d’un
idéal commun, mais a plutôt contribué, par le biais de certains
responsables impopulaires et décriés partout, à installer en son
sein et dans sa périphérie, des mouvements porteurs de germe
d’une déstabilisation programmée.
Le Président Wade, patron du parti, a d’ailleurs reconnu lui-même
que la constitution des listes de sa coalition a été entachée
d’irrégularités dans beaucoup de secteurs. Manifestement,
certains responsables laissés en rade ont baissé les bras, s’ils
n’ont pas tout simplement actionné les leviers qui ont servi à
faire perdre leurs adversaires et «frères» de parti.
Du point de vue de l’analyse socioéconomique des résultats issus
du scrutin, il est indéniable que la demande sociale a pris le
pas sur toute autre considération politique. Certes, ces
élections locales avaient un parfum de référendum pour une
opposition plus préoccupée à abréger le règne des libéraux, qu’à
proposer un véritable programme alternatif de prise en charge des
problèmes de survie des populations assaillies par la crise et la
cherté des denrées de première nécessité.
En cela, la fronde des populations de la banlieue, avec les Imams
en première ligne, a sonné comme un avertissement, un signal fort
qui n’a malheureusement pas eu une réponse appropriée, à la
hauteur des espérances et attentes.
La banlieue, jusque là confrontée aux cas récurrents des
inondations et de l’insécurité, avait donc fini de décréter la
carence et l’incompétence des élus locaux. Désormais, et
l’exemple des Parcelles Assainies est là pour le prouver, les
états-majors politiques ont du souci à se faire avec
l’implication d’acteurs reconnus de la société civile ou du
mouvement associatif ou autres célébrités locales décidées à
s’engager, résolument, aux côtés des populations. Ceci pour la
satisfaction de leurs besoins immédiats en matière
d’assainissement, de voirie, d’éclairage ou de sécurité.
Certes, l’Alternance, en même temps qu’elle a apporté, à Dakar,
Touba ou Kolda de nouvelles routes, des ponts et échangeurs qui
fascinent et font entrevoir des lendemains meilleurs, n’a pas
pour autant réglé des problèmes qui n’attendent pas.
L’allusion peut prêter à rire mais, cette situation me rappelle
une anecdote tirée d’un enseignant qui regardait les jours
s’égrener lentement à son goût. «C’est quand la fin du mois, lui
demanda un collègue ? Lui de répondre : Tout ce que je sais,
c’est que si elle n’arrive pas rapidement, elle risque de ne pas
nous trouver en vie.»
Entre délestages, pénuries de gaz et hausse du coût de la vie,
les populations, lassées par les promesses et indifférentes au
clinquant des bolides et autres apparats de certains
«alternoceurs», ont préféré sanctionner, un peu partout, les élus
sortants, pour voir enfin leurs doléances examinées.
Plus que l’usure du pouvoir, les mairies «bleues» ont été
victimes de la prégnance de la demande sociale et des attentes
insatisfaites, du louvoiement de leurs locataires face aux
requêtes mille fois exprimées par leurs administrés. Mais aussi,
d’une certaine situation de non droit consécutive à la
prorogation de leur mandat, il y a deux ans, et aussi des
décisions ayant abouti pour d’autres, à la mise en place de
délégations spéciales.
La leçon essentielle à tirer de cette nouvelle expression de la
vitalité de la démocratie sénégalaise est que, le Pds qui ne peut
éviter une «cohabitation», à Dakar tout au moins, avec des
acteurs politiques déterminés dans un contexte où le rapport de
forces n’est plus tellement en sa faveur, doit désormais faire sa
mue et bannir les combats d’arrière-garde préjudiciables à son
rayonnement. En procédant à une large introspection et à une
lecture critique de ses options et stratégies d’actions, s’il
veut conforter encore la majorité du Président Wade entamée par
ce revers pourtant prévisible.
Sa survie dans le landerneau politique est à ce prix, et la mise
en branle des grands chantiers promis par le chef de l’Etat
aussi, dans l’unisson et la paix sociale retrouvées.
Karim DIAKHATE / karimdiakhate@yahoo.fr
22 mars 2009 : Le printemps de l’humiliation et des vérités.
La rançon de l’insolence, de l’insouciance et de l’incompétence.
«Tout vainqueur insolent à sa perte travaille», disait La
Fontaine. Voilà une sagesse que le régime libéral n’oubliera pas
de sitôt : trop jaloux de ses victoires aux dernières élections
présidentielles et législatives, le régime et ses partisans sont
restés sourds et aveugles aux interpellations de bonne foi de
leurs propres militants et aux récriminations justes des
citoyens. Persuadés que le Sénégal était dans leur poche, les
néolibéraux ont versé dans un unilatéralisme et dans une
instrumentalisation de l’appareil d’État qui ne pouvaient pas ne
pas être sanctionnés par le peuple. Ils jubilaient le jour où ils
ont pensé cyniquement abattre Macky Sall sur l’autel des caprices
d’un prince dont la médiocrité vient d’être prouvée par une
déroute électorale mémorable. Qui est Doudou Wade pour encombrer
l’espace politique avec autant d’arrogance, attiser des tensions
et entretenir des rancœurs avec autant d’audace et de hargne ?
Qu’est ce qu’il a pu faire pour Wade et son régime face à la
colère des citoyens sénégalais ?
La défaite, quoique relative, est la rançon de l’insolence
insupportable avec laquelle on traitait les choses publiques : la
façon scandaleuse dont l’«affaire Macky Sall» a été créée,
entretenue et soldée, le manque de transparence dans la gestion
de l’affaire du saccage des sièges d’organes de presse, la
préséance malencontreuse de l’intérêt du parti sur celui de
l’État, la prééminence de la force sur le droit, etc. Les
méthodes scandaleuses que Cheikh T. Sy a commencées à mettre en
œuvre pour transformer son Cabinet en police d’Etat, ne pouvaient
pas être indéfiniment tolérées par le peuple : ourdir des procès
loufoques de blanchiment d’argent de façon aussi arrogante est
comme une provocation. Si les Sénégalais avaient commis la
maladresse de voter massivement pour la Coalition Sopi, ils
auraient légitimé toutes les dérives du régime et auraient signé
un chèque en blanc aux ambitions lugubres du fils du père.
La première lecture que le Pds et ses alliés doivent faire de
cette déroute est l’expression d’une mise en demeure manifeste
que le peuple a adressée à des dirigeants qui ont fini par
s’imaginer que, le cœur et la conscience des sénégalais étaient
leur demeure éternelle. La politique n’est qu’un instrument qui
doit se mettre au service du bien public. Quand elle devient à
elle-même sa propre fin et sa propre norme, les citoyens ont
l’obligation morale de la redéployer dans la bonne direction. De
quel droit le président de la République peut-il décider de la
culpabilité ou non de Idrissa Seck en fonction de ses humeurs et
de ses calculs politiques ? Les Sénégalais, et surtout les
militants, ont réprimé la basse manœuvre consistant à ramener ce
dernier vers la famille libérale pour simplement étouffer le
phénomène Macky Sall. Les Sénégalais n’ont pas voté pour la
Coalition Sopi par réflexe de survie : ils ne se retrouvent plus
dans un manichéisme politique fondé essentiellement sur un
subjectivisme arrogant et sur un narcissisme morbide. Pourquoi
les Dakarois devraient-ils voter pour une liste dans laquelle le
nom de Karim Wade a indirectement gommé le nom de Mbaye Ndiaye ?
Pourquoi les Fatickois devraient-ils voter pour une liste Sopi
alors que, c’est sous cette bannière qu’un des leurs a été
injustement sacrifié et humilié sur la place publique par des
manœuvres indignes des membres d’une Assemblée qui prétend être
nationale ? Au nom de quoi les Sénégalais devraient aliéner leur
combat démocratique séculaire pour plaire aux ambitions
politiques de jeunes, sortis on ne sait d’où, pour prétendre
venir leur apporter la «bonne nouvelle» ? D’où sont sortis ces
nouveaux riches à qui on a ouvert, avec une facilité déroutante,
les portes des sphères les plus élevées de l’État au détriment de
valeurs et vieux militants qui ont tout donné au parti et qui ont
tout perdu à cause de leur conviction ?
Il y a un parfum de justice divine immanente dans cette débâcle
électorale et, j’aimerai bien savoir ce que ces conseillers
diaboliques qui soufflaient dans les oreilles de Wade des
contrevérités du genre «Macky ne représente rien», «Wade est la
seule constante du Pds» vont, aujourd’hui, donner à ce dernier
comme explication. L’insolence ne peut pas être érigée en méthode
de gouvernance sans se payer cash, le chauvinisme a pour prix
l’isolement et, c’est justement ce qui vient de se passer ce 22
mars.
Les Sénégalais ont également sanctionné l’insouciance notoire
qu’ils perçoivent à travers les actes quotidiennement posés : au
moment où l’Ecole sénégalaise est grippée par des grèves de
professeurs pour motif d’indemnités de Bac non payées, on se
permette d’utiliser autant d’argent dans des futilités de
campagne électorale ! Comment peut-on persister à entretenir
autant de clients politiques alors que le peuple croupit dans une
misère indescriptible ? Le nombre impressionnant de grosses
cylindrées qui roulent derrière les cortèges du plus petit
ministre est en contraste insolent avec le dénuement de plus en
plus complet que vit le Sénégalais. L’insouciance que le peuple
lit à travers les choix du gouvernement est perceptible dans le
gigantisme impertinent qui caractérise ses moindres
manifestations. Les dépenses extrabudgétaires, les dépassements
budgétaires, etc., sont des signes d’un amateurisme et d’une
insouciance graves dans la gestion de la Cité.
Les pénuries récurrentes de gaz et de certains produits de
première nécessité ne peuvent pas être interprétées autrement
que, comme des signes ou des preuves d’incompétence manifestes.
Pourquoi les Sénégalais devraient-ils passer tout leur temps à
voter pour un Pds qui, non seulement est incapable de faire son
unité organique, mais aussi passe tout son temps à créer des
crises dans tous les secteurs de la vie sociale et politique ?
Omniprésents, omnipotents et omniscients, les Wade ne pouvaient
pas ne pas créer une certaine usure de la vue et de l’ouïe (vus
et entendus partout), une certaine répugnance, une insurrection
démocratique claire et sans ambiguïté.
Bref, la démocratie sénégalaise n’est pas morte, la souveraineté
populaire n’a jamais été usurpée malgré ce qu’avaient prétendu
les perdants de la Présidentielle, la conscience citoyenne est
toujours alerte. Cette défaite n’est pourtant que le processus
d’une mort lente et pénible : pour ce régime, le plus difficile
reste à venir et c’est l’enfer !
Alassane K. KITANE - Professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack
Seck - Thiès
Après le coup de semonce du 22 mars, il ne faut pas baisser la
garde.
27-03-2009
Il ne faut pas faire la fine bouche. L’attitude responsable
adoptée par le peuple sénégalais, le 22 mars, est à saluer à
juste titre.Il ne faut pas faire la fine bouche. L’attitude
responsable adoptée par le peuple sénégalais, le 22 mars, est à
saluer à juste titre. Ce peuple dont beaucoup avait trop vite
désespéré devant les manquements récurrents à son encontre. On a
parlé ça et là de démission, d’apathie ou encore de sommeil
profond.
Après avoir avalé avec stoïcisme tant de couleuvres, il a décidé
de tirer un coup de semonce retentissant, dimanche dernier. C’est
tout à son honneur. Nous lui en savons gré. Un sévère
avertissement a été, donc, lancé à tous. Trop, c’est trop.
L’adage dit qu’il n’y a pas pire eau que celle qui dort. Il faut
s’en méfier. Cela s’est vérifié.
Notre joie est tellement grande qu’il y a une semaine, à
l’occasion de l’anniversaire du 19 mars, nous invitions ce peuple
à se relever et à marcher vers la réhabilitation de sa dignité
bafouée par une gestion irresponsable de la collectivité (voir
site Pressafrik du 19 mars). Notre appel a été entendu au-delà de
nos espérances. Merci au peuple sénégalais pour cette belle leçon
de citoyenneté active.
Ce peuple sénégalais renvoie à la parabole contenue dans
Soundiata ou l’épopée mandingue, le fils de Sogolon Kédiou, qui à
force d’être chahuté par la reine-mère Sassouma Bérété pour son
handicap, se releva miraculeusement montrant avec éclat toute sa
puissance et sa défiance.
La démocratie sénégalaise vient de nettoyer ainsi, à grande eau,
sa vitrine ternie par de nombreuses souillures. Nous n’avions
rien fait pour mériter autant d’arrogance et d’insouciance au
plus haut sommet. Les résultats des Locales sont donc à lire avec
une vue globale. Ce qui a été sanctionné à un niveau inférieur
existe en pire forme à l’étage supérieur.
Le Président Wade, qui a semblé l’avoir compris, avait déclaré
lors du meeting de clôture de sa coalition, qu’il allait bien
lire le message déposé au fond des urnes. Nous le prenons au mot.
Il ne perd rien pour attendre.
La vigilance est de mise pour le peuple qui a refusé d’acheter la
camelote qu’on a voulu lui refourguer sous un bel emballage fait
de ponts, routes et hôtels (inachevés), extrêmement onéreux pour
le contribuable sénégalais. Ce projet d’apparence
socio-économique est en réalité un grossier tremplin pour se
propulser à la station suprême, sans coup férir. Halte-là ! a
répondu la majorité des votants.
Si le Chef de l’Etat a réellement décodé les signaux émis par le
vote du 22 mars, il doit prendre ces mesures, que nous lui
suggérons :
- Dissoudre le Sénat et renoncer au retour annoncé du Conseil
économique et social qui ne conseille rien ;
- Réduire la taille de son gouvernement à 20 ministres ;
-Réduire de moitié le salaire des ministres et des députés (à
payer en fonction de leur assiduité aux séances)
- Opérer des coupes claires dans son Cabinet personnel
pléthorique (plus de 100 conseillers y sont) ;
- Réduire les voyages présidentiels intempestifs, (1 à 2 voyages
au maximum par mois) ;
- Constater la fin de la mission de l’Anoci en la dissolvant
purement et simplement ;
- Regrouper l’Apix et l’Aatr qui font sensiblement le même
travail et prévoir à terme, leur dépérissement au profit des
directions des ministères de tutelle. Des dizaines d’agences,
véritables doublons, budgétivores et floues existent au Sénégal
au détriment des ministères ;
- Crédibiliser à nouveau l’Ige par son autonomisation ;
- Renforcer la Cour des Comptes et restituer à la Justice son
indépendance ;
- Réhabiliter l’Assemblée nationale par son pouvoir de contrôle
de l’Exécutif ;
- Arrêter de modifier la Constitution pour des visées
politiciennes ;
- Renouer les fils rompus du dialogue politique national ;
- Respecter tous les Droits et libertés et mettre fin à
l’impunité sous toutes ses formes ;
- Apurer la dette hospitalière de 15 milliards qui étouffe nos
structures de santé malades et la dette intérieure de manière
globale ;
- Organiser une campagne agricole digne de ce nom ;
- Améliorer l’éclairage et l’assainissement des quartiers
notamment ceux qui sont inondés ;
- Relancer les industries et entreprises en difficulté comme les
Ics et la Sar
- Faciliter l’accès à l’emploi pour réduire le chômage massif ;
- Régler adéquatement et avec volontarisme et équité les
revendications légitimes des enseignants ;
- Rendre à la Rts sa dignité pour un traitement équilibré de
l’information. Les apparitions et interventions du chef de l’Etat
et de son entourage y sont excessives et éloignent le public de
cette chaîne importante dans la construction citoyenne.
Ces mesures, non exhaustives, rationaliseront le train de vie
dispendieux de l’Etat et redonneront confiance aux Sénégalais en
améliorant incidemment leurs conditions de vie et de travail.
En ce qui concerne les moyens des Collectivités locales, nous
invitons humblement le président de la République à être
républicain en accordant, conformément à la loi et au règlement,
les fonds prévus aux Conseils régionaux, municipaux et ruraux qui
ont été élus, quelle que soit leur coloration politique ou
civile. Mais aussi, il doit ranger son sabre émoussé des
délégations spéciales utilisées pour sanctionner des adversaires.
C’est inopérant et inutile. Les citoyens ont compris.
Après le coup de semonce du 22 mars, ne pas baisser la garde
L’alerte du 22 mars est à double sens. En direction des équipes
victorieuses, nous disons de gérer cette marque de confiance sans
triomphalisme aucun. L’enjeu dépasse de loin les coups de klaxon,
les sabar et autres tam-tams de même que les torses bombés en
signe de revanche.
L’heure est venue de se retrousser les manches et d’attaquer les
vastes chantiers inachevés par la mal gouvernance. Ce n’est pas
une mince tâche. Loin s’en faut. Les populations jugeront les
nouvelles équipes à l’aune de leur engagement, de leur probité
morale, de leur compétence, de leur sobriété et des résultats
qu’elles produiront pour soulager leurs peines. Sinon ces
nouveaux mandataires écoperont, à la première occasion, du carton
rouge du peuple-arbitre. Un responsable averti en vaut deux.
Le nouveau management des Collectivités locales doit adopter une
démarche concertée et participative. Les citoyens ont plébiscité
des équipes et non des personnes ou des partis. Aucune formation
politique ne doit s’arroger cette reprise en main populaire, au
risque de l’apprendre à ses dépens. Gérer ensemble et non régner
seul, doit être le nouveau leitmotiv.
Après voir relancé notre machine démocratique, en panne, il
serait bien dommageable que des personnes ou des groupes
veuillent la gripper pour des intérêts bassement partisans. Nous
ne l’accepterons pas. Le pouvoir en démocratie est délégué et non
légué. Cette valeur centrale retrouvée a été considérablement
perdue ces dernières années chez nous. Mais attention, le
virtuose de la politique qu’est Me Abdoulaye Wade n’est pas du
genre à abdiquer ou à lâcher prise à la première escarmouche. Oh
que non ! Quand il a une ambition, il n’en démord pas facilement.
On n’est pas opposant durant 26 ans pour rien. De l’endurance, il
en a certainement à revendre. Son marathon mouvementé, pendant
cette dernière campagne malgré son âge avancé, en est une preuve
irréfutable.
Son génie politique pourrait le pousser à imaginer et construire
un autre scénario de succession anti-démocratique. Le Sénat,
véritable institution somptuaire pourrait l’y aider par un tour
de passe-passe constitutionnel. La fenêtre du Sénat est encore
disponible pour faire passer ce que la porte du scrutin a refusé.
Mais, le peuple veille au grain et n’a pas encore tiré toutes ses
cartouches.
Encore une fois, nos félicitations vont à ce vaillant peuple
sénégalais, qui est appelé à encore faire preuve de vigilance et
de prudence, sur la longue route vers le sommet de la citoyenneté
et de la vraie émergence.
Abdoulaye SYLLA / syllaye@gmail.com
L'OBSERVATEUR ;
Les raisons du tsunami électoral
Article Par Alassane Oumar BA, Citoyen sénégalais,
Paru le Mercredi 25 Mar 2009
A travers les élections locales du 22 mars, notre peuple, dans
toutes ses composantes, vient, une fois de plus, de démontrer à
la face du monde qu’il est un peuple majeur et mâture, un peuple
profondément attaché à la paix, à la liberté, à la dignité et à
la démocratie. A l’image de la devise de nos forces armées, ‘ On
tue le peuple sénégalais mais on ne le déshonore pas’.
D’ailleurs, peut-on tuer un peuple qui dispose de deux armes
redoutables (le carton rouge d’abord et la carte électorale
ensuite) et qui sait attendre le moment propice pour en faire le
bon usage ? Puisse Dieu illuminer nos hommes politiques et les
aider à comprendre, déchiffrer et décortiquer le message à eux
envoyé le 22 mars par nos compatriotes.
Selon les tendances lourdes qui se dessinent, les coalitions
Dékkal NGor, Benno Siggil Sénégal et And Liguéyel Sénégal
auraient littéralement laminé la Coalition Sopi 2009 du président
Wade jusque dans les contrées les plus reculées de notre pays.
Pour la première fois dans l’histoire politique si riche de notre
grand pays, des mairies comme celles de Dakar, Pikine,
Guédiawaye, Thiès, Saint-Louis, Kaolack, Louga, Podor et tant
d’autres seront gérées pour les cinq prochaines années par
l’opposition. Tout un symbole quand on sait le rôle que ces
collectivités locales (Dakar, Saint-Louis, Thiès et Kaolack en
particulier) ont joué dans l’éveil des consciences de nos
populations et dans l’édification de notre jeune nation !
Les héros du jour (Oumar Sarr, Souleymane NDéné NDiaye, Abdoulaye
Baldé et autres pour la Coalition Sopi ; Maky Sall, Khalifa Sall,
Mata Sy Diallo et autres pour la coalition Benno) que je félicite
chaleureusement ont gagné dans l’humilité. J’espère que les
perdants, à l’image de Daouda Faye de Kaolack, seront dignes dans
leur défaite en se pliant devant le verdict implacable des urnes.
Et notre grand peuple en sortira plus grand, plus fort, plus uni
et plus respecté.
Comment la coalition électorale d’un homme hier aimé, adulé et, à
la limite, vénéré, a été foudroyée par le tsunami du 22 mars ?
Mon ami El Hadj Amadou Sall, ci-devant porte parole de Mr le
Président de la république, a évoqué entre autres raisons la
crise qui frappe tous les pays. Mais diantre ! lorsqu’en 2007
nous élisions au premier tour le candidat Wade, la crise (en
grande partie importée il est vrai) était là. Pour le néophyte
que je suis, d’autres raisons dont les plus importantes sont
l’arrogance, l’intolérance et l’incompétence de nombre de ceux
qui aspiraient à gérer les collectivités locales perdues
expliquent la déroute de la coalition.
Dans aucun pays, l’arrogance n’a été une arme qui gagne. Abdou
Diouf n’avait-il pas perdu le pouvoir par la faute d’une
‘génération boul falé arrogante’ (Pr Babacar Sine, dixit) ? A
part Pape Diop, tous les autres perdants de la coalition Sopi ont
été victimes d’une arrogance et d’une suffisance qui frisent la
folie. Le peuple ne pouvait, ne devait que sanctionner des gens
qui, ‘ va - nus –pieds’ (Aïssata Tall Sall, dixit) avant le 19
mars 2000, le narguait en exhibant des richesses le plus souvent
sinon toujours mal acquises, en lui parlant sur le bout des
lèvres et en le toisant. Rares sont les sénégalais qui
n’éprouvent pas un profond dégoût en voyant ou en entendant
Doudou Wade, Farba Senghor, Moussa Sy, Ousmane Masseck NDiaye,
Babacar Gaye, Daour Niang NDiaye et tant d’autres perdants. Comme
si l’arrogance ne leur suffisait pas, ils y ont greffé une
intolérance qui n’a d’égale nulle part ailleurs. Oubliant que
Wade n’aurait jamais accédé au pouvoir s’il ne s’était appuyé que
sur le Pds, ils n’ont jamais voulu faire la plus petite place aux
sénégalais qui avaient aidé Wade à se hisser au sommet de l’Etat,
leur préférant les transhumants et ceux qui sont revenus à ses
côtés au lendemain de l’alternance après l’avoir poignardé à un
moment ou à un autre dans sa longue marche vers le pouvoir. Ici,
je pense surtout à mon ami Sada NDiaye, à Aïda MBodj, Adama Sall
et tous les autres transhumants mais également au Pr Sérigne Diop
et à la fameuse bande des cinq (Ousmane NGom, Babacar Gaye, Baïla
Wane, Cheikh Tidiane Touré et Coumba NDiaye Kane de l’éphémère
Pls). Même si la Cap 21 est un machin qui ne compte et ne pèse
rien du tout sur l’échiquier politique national, quelques uns de
ses représentants auraient pu être cooptés sur les listes
d’investitures n’eut - été l’intolérance des responsables du Pds.
Si à l’arrogance et à l’intolérance on ajoute l’incompétence, on
atteint le summum de la médiocrité. La gestion d’une collectivité
locale requiert des compétences particulières que Dieu n’a pas
données à tout le monde. Je suis convaincu qu’il est plus
difficile d’être un bon maire qu’un bon ministre. Quels résultats
positifs peut-on attendre de la gestion d’un Daour Niang NDiaye,
d’un Farba Senghor, d’un Adama Bâ, d’une Gnagna Touré, d’un
Moussa Sy, d’un Diop Sy et j’en passe ? J’ai beaucoup de respect
et de considération pour les chaudronniers et les anciens caïds
des abords des cinémas mais la gestion d’une mairie demande des
outils autres que le chalumeau et la perceuse d’une part, des
biceps et des poings chinois d’autre part.
Il ne fait pas l’ombre d’un seul petit doute que l’intrusion dans
l’arène politique des jeunots de la génération dite du concret
(comme si dans l’évolution de l’humanité il y a eu une seule fois
une génération abstraite) a beaucoup contribué à l’effondrement
de la coalition Sopi. La politique au sens hellénique du mot est
une chose très sérieuse, trop sérieuse même. Disposer d’une
flottille d’avions et d’un parc de rutilantes 4 x 4 ne fait de
personne un homme politique qui gagne. Dès l’instant où les
expérimentés leaders de la coalition Benno Siggil Sénégal avaient
fini d’ancrer solidement dans les consciences des électeurs et
électrices que voter pour la liste Sopi 2009 équivalait à placer
le jeune Karim Wade à la tête de la mairie de Dakar, en attendant
sa prise du pouvoir suprême, c’en était fini. Sur l’étendue du
territoire national, tous ceux qui avaient l’intention de faire
ou de refaire confiance à certains investis de la coalition Sopi
(Pape Diop en particulier) sont restés chez eux s’ils n’ont pas
tout simplement voté pour une autre liste. Evidemment cela
n’entache en rien le mérite des coalitions victorieuses. En fin
et très averti homme politique, Maître Wade sait mieux que
quiconque les leçons à tirer du scrutin du 22 mars. Point besoin
de lui dire le chemin à suivre ou les actions à mener pour
aujourd’hui et demain dans l’intérêt du Sénégal et du peuple
sénégalais.
KHALIFA SALL, FUTUR MAIRE DE DAKAR «Si Wade dissout nos
collectivités locales, il sera chassé du Palais»
Article Par NDIAGA NDIAYE ET LATIR MANE ,
Paru le Vendredi 27 Mar 2009
Tête de liste majoritaire de Benno Siggil Senegaal à Dakar où sa
coalition est sortie victorieuse des élections locales de
dimanche dernier, Khalifa Sall se met dans la peau du futur maire
de Dakar. Ainsi, il ébauche ses projets, annonce les ruptures à
opérer non sans mettre en garde Me Wade contre toute volonté de
dissoudre les collectivités locales contrôlées par l’opposition.
A peine avez-vous gagné que des divergences surviennent au sein
de la Coalition sur le choix du futur maire de Dakar.
Je vous garantis qu’il n’en est rien. Il n’y a aucun problème en
notre sein. L’Alliance des forces de progrès (Afp), lors de sa
réunion hebdomadaire d’hier, a manifesté sa volonté de m’appuyer
pour le poste de maire. D’ailleurs, cette recommandation de
Moustapha Niasse a été fortement appréciée par la majorité, même
si une personne a défendu le contraire. Ce n’est pas grave, car
tout le monde est libre de faire part de son opinion. Mais, ce
qu’il faut retenir, c’est que la majorité s’est dégagée en ma
faveur et c’est pour l’honneur de tous les partis de la
Coalition.
Ne vous attendez-vous pas une éventuelle intervention des leaders
dans ce débat ?
Lors des investitures, les leaders ne s’en sont pas occupé. A
Dakar, c’est un Comité départemental qui s’est réuni pendant
presque quinze jours pour faire ces investitures. Ce n’est pas la
question des leaders. C’est le même scénario qui a été adopté
pour les communes d’arrondissements. Ces investitures ont été
difficiles et nous avions réussi à les faire. Donc, les leaders
ne peuvent plus monter au créneau pour nous départager.
Par contre, ce dont on est conscient, c’est notre devoir de faire
en sorte que les partis se reflètent dans la composition des
équipes. Je prends l’exemple de Point E où El Hadji Malick Gackou
a fait un excellent travail, donc, nous allons tous le soutenir.
Seulement, quand on soutient un socialiste ou un progressiste,
nous allons faire en sorte que le bureau puisse refléter la
composition de la Coalition. Pour cela, nous n’avons pas besoin
des leaders pour nous accompagner. Ils ne décideront pas et ils
n’ont pas cette intention.
Avez-vous prévu l’intervention d’une main invisible du pouvoir
pour essayer de casser la dynamique ? Vous savez qu’avec l’argent
par exemple, on peut inverser des tendances. Non ?
Nous sommes au courant de tout. L’on dit même que le pouvoir,
pour déstabiliser ma mairie des Grand-Yoff, a décaissé 50
millions. Dans d’autres arrondissements, des enveloppes de 20
millions sont annoncées. Le petit Sénégalais, en allant voter, ne
s’est pas laissé corrompre, alors, comment un responsable élu,
ayant un peu de conscience, peut-il accepter d’être vendu ? Je ne
le pense pas. Toutefois, on restera vigilant. C’est, d’ailleurs,
le mot d’ordre qui est lancé afin que l’esprit «Benno» puisse
prévaloir à Dakar et partout au Sénégal. A Saint-Louis, par
exemple, qu’on le veuille ou pas, Cheikh Bamba Dièye y a fait un
bon travail. C’est comme à Guédiawaye où Malick Gackou sera
choisi pour diriger la mairie.
Vous êtes donc loin d’être sorti de l’auberge…
L’élection locale, telle qu’elle est esquissée, crée deux
problèmes. Le premier stade concerne les investitures où il faut
négocier et le second est relatif à l’élection du maire. Là
aussi, il faut négocier, on ne se fait pas d’illusions. Notre
option est d’anticiper sur les difficultés. C’est pourquoi, dès
hier, l’Afp s’est réunie, le Ps en a fait de même. Et je puis
vous assurer que le mot d’ordre sera le même partout : «Benno».
Les Sénégalais ne nous pardonneront pas de nous être divisés.
Quelle est la formule qui est retenue pour le Conseil régional de
Dakar ?
En tout cas, c’est Mar Diouf qui serait retenu pour diriger le
Conseil régional.
Ne risque-t-on pas d’avoir des cumuls si l’on sait qu’il a aussi
gagné Bargny ?
La règle est qu’il n’y aura aucun cumul. C’est la première chose
qu’il faut combattre. Il faut promouvoir nos jeunes. On ne peut
pas avoir fait une liste de jeunes au moment où beaucoup de
grands ont fui, on gagne et chacun veut bomber le torse. Nous
allons promouvoir ces jeunes pour mettre en exergue de nouvelles
capacités. Ils auront le temps d’apprendre, car la plupart
d’entre eux sont à leur première expérience électorale.
Vous êtes maire aujourd’hui, quels sont vos projets ? On parle du
stade Assane Diouf, du foncier à Dakar… Avez-vous l’intention de
fourrer votre nez partout ?
Bien sûr ! Pourquoi le foncier me révolte ? Parce j’ai été maire
de Grand-Yoff, quand on me renvoyait, j’avais cassé des maisons
bâties sur des espaces qui ont été vendus. Quand on nous battait,
j’avais laissé toute la zone de captage vide, c’est aussi le cas
vers la Foire, les Cités Sipres qui étaient libres à l’époque. On
avait décidé de laisser ces espaces parce que, pour nous, ils
étaient destinés aux infrastructures pour Grand-Yoff.
Aujourd’hui, le constat est que nous n’avons même plus un espace
où construire le nouveau lycée de Grand-Yoff.
Pour le stade Assane Diouf, vous avez déjà annoncé la volonté
d’aller en guerre contre l’Etat…
Ce site est pour les jeunes et la population. Il se pose un
problème d’opportunité de l’investissement. Au moment où nous
nous battons contre la macrocéphalie de Dakar, avec la prochaine
réforme de Sandaga et de tous les supermarchés, un bon
aménagement urbain stipule que les gens investissent vers la
banlieue, plutôt que de faire un supermarché au bord de la mer
avec un site public affecté à des privés. Ce sont des choses qui
ne sont pas opportunes et qui ne sont pas claires, parce que
c’est un bien public cédé à des privés. A quelles conditions, sur
quelles bases ? Et comme j’ai eu à la dire aux populations de
Rebeuss, elles ont intérêt à être vigilantes parce si on laissait
faire ces gens, le projet ne pourrait pas cohabiter avec le
quartier dans son état actuel. On réaménage Rebeuss ou on le
déguerpit. C’est un problème de bon sens.
Que proposez-vous à la place ?
On veut restaurer le stade.
Le Président vient de singer un décret pour restituer le stade
aux populations.
Ils nous l’avaient dit depuis longtemps. Quand Lamine Diack avait
été le voir, il lui avait donné une assurance en lui disant que
c’était fini. La suite, on la connaît. En 2008, ils ont fait
tomber la tribune et ont refait le mur de clôture. Est-ce qu’on
peut y croire quand on nous dit qu’on l’a encore restauré ? Pour
les décrets de Wade, tout le monde sait qu’on les prend et on les
abroge après.
Revenons sur les grandes lignes de votre programme car, il faut
que les populations sachent ce que vous voulez faire de leur
bien…
D’abord, la gouvernance va beaucoup changer. Au lieu d’avoir une
administration centrale, nous préférons une gestion
décentralisée, mais aussi citoyenne qui préconise la
participation. Nous allons organiser les quartiers et les
villages de Dakar pour qu’ils aient des structures relais qui
servent d’interlocuteurs à l’autorité. Parce que nous voulons
faire de sorte qu’en matière budgétaire et dans le domaine de
mise en œuvre des travaux, le faire-faire soit privilégié. Nous
voulons que cette contractualisation ait lieu avec les
populations. Si nous voulons reprendre les trottoirs ou le pavage
des rues, nous voulons que cela soit fait par les jeunes et pour
les jeunes. C’est pour cela que nous avons pris l’option de doter
à chaque arrondissement la somme d’1 milliard de francs Cfa dont
l’affectation sera faite par les populations.
C’est en quelque sorte, une gestion concertée ?
Justement !
Khalifa Sall avec un budget de 35 milliards de francs Cfa,
n’est-ce pas un bon trésor de guerre pour le Ps ?
D’abord, ce n’est pas le Ps qui est au pouvoir, c’est le Benno
qui a été élu à Dakar. J’ai un attachement viscéral à la
préservation du Benno. Je suis convaincu que si nous n’étions pas
unis, les populations ne nous auraient pas élus. Donc, pour
rester fidèle au vote des populations, il faut préserver cette
coalition.
Donc, c’est un bon trésor de guerre pour l’opposition dans sa
bataille pour le contrôle de la région de Dakar ?
Oui mais, pour l’opposition, c’est un trésor de guerre pour les
populations. Vous allez vous rendre compte que le budget entier
sera dépensé. Je ne connais pas encore la structuration du
budget, mais je vais inverser le ratio entre les dépenses de
fonctionnement et celles d’investissement parce que nous voulons
que le budget retourne à la base. Le Plateau qui a un budget d’un
milliard, si on lui ajoute un autre milliard, la commune peut se
refaire. Quand on investit un milliard quelque part, il y a
forcément des traces. Ça se voit.
En matière d’orthodoxie financière, l’on a souvent reproché à
l’ancien régime, dans lequel vous avez participé, d’être peu
transparent. Avez-vous fondamentalement changé ?
Nous avons beaucoup changé.
Qu’est-ce qui nous le prouve ?
Vous allez voir, en neuf ans, nous avons appris et nous avons
changé. Et puis, on nous reprochait d’être arrogant, mais on a vu
plus arrogants. Chez nous, c’étaient quelques individus qui
avaient été désignés du doigt et nous avons été tous mis dans le
même sac. Nous avons compris qu’on ne peut pas travailler pour
les populations sans travailler avec elles et sans être parmi
elles. On a encore appris qu’il faut de la transparence en tout.
C’est pourquoi, nous avons décidé d’instaurer un débat
d’orientation budgétaire citoyen pour arrêter les grandes lignes
du budget. Et puisque le budget sera sur Internet, tout le monde
pourra voir ce qui se fait. Pour le compte administratif, on va
instituer des séances de compte rendu aux populations qui
décideront.
N’est-ce pas là une gestion plutôt… populiste ?
Elle sera plutôt populaire, mais pas populiste. Je veux copier
l’expérience de l’Asc où les gens viennent d’horizons différents
avec des points de vue différents et, pourtant, tout le monde s’y
met quand on veut faire l’essentiel. Quand on mettra un milliard
à Biscuiterie, c’est le budget de la ville, donc on ne le donne
pas à l’arrondissement, ce sont les populations qui détermineront
le domaine prioritaire dans lequel il doit être investi. Et quand
les populations peuvent faire le travail, après que nous avons
maîtrisé toutes les procédures techniques et technologiques, la
société prestataire va le faire avec ces populations. Est-ce
qu’on a besoin de mettre cinq milliards dans un contrat pour le
ramassage des ordures ? C’est pourquoi, les gens avaient peur
quand j’avais annoncé, lors de la campagne, de casser le contrat
de Véolia.
Vous le maintenez jusqu’à présent ?
Oui. Je vais étudier les formes juridiques, mais le contrat sera
cassé. Cet argent sera destiné aux Dakarois. 5 milliards dans une
ville ne peuvent pas passer inaperçus.
Ne risquez-vous pas d’être en face de lobbies puissants avec vos
intentions ?
Malheureusement, je m’en fous de ces choses-là. Même si je reste
maire, je vais continuer à faire mes consultances et à gagner ma
vie. Je compte vivre de mon travail et non de la mairie. Je suis
libre et je fais en sorte de me soustraire à toutes formes de
pression. Abdou Diouf m’a appris de ne jamais m’occuper de la
gestion. Quand j’étais ministre, je ne me suis jamais intéressé
de la gestion. A chaque nomination, la première décision que je
prenais, c’est de déléguer la gestion des finances. C’est la même
chose que j’ai faite à la mairie de Grand-Yoff.
Ne craignez-vous pas que le chef de l’Etat, compte tenu de ses
pouvoirs, mettent vos localités sous Délégation spéciale ?
S’il le fait, il va sortir du Palais. Nous sommes légitimes et
nous ferons en sorte de ne commettre aucune faute de gestion qui
puisse être exploitée par le pouvoir. Nous allons travailler en
bonne intelligence avec ce pouvoir, on est même disposé à
solliciter le Président et à le consulter au besoin. Malgré tout
cela, si, pour des raisons politiciennes, il dissout notre
mairie, je vous jure qu’il aura des problèmes.