Entre instabilité institutionnelle et budget
Entre instabilité institutionnelle et budget ridicule : le triste sort réservé
au secteur des TIC
En moins de dix jours, le secteur des technologies de l'information et de la
communication (TIC) a reçu deux messages qui en disent long sur le peu
d'importance que les autorités lui accordent au delà des discours aussi
nombreux que dithyrambiques. Le premier a été envoyé lors de l'adoption du
budget du ministère des TIC par l'Assemblée nationale pour un montant de 487
millions 677 mille francs CFA pour l'année 2011. A titre de comparaison, le
budget du ministère de la Communication et des télécommunications s'élève à 6
milliards 868 millions 215 mille 400 francs CFA pour ne pas parler de celui de
la Présidence de la république qui est de 90 milliards de francs CFA sur un
budget global de 2030 milliards de francs CFA. Or en matière de priorités
gouvernementales, en dernier ressort, le seul critère qui vaille est celui du
montant des ressources publiques accordé à un secteur. Dès lors, il est
légitime de se demander comment le ministère des TIC peut-il sérieusement
s'atteler au développement du secteur avec un budget inférieur à un demi
milliards de francs CFA soit un peu plus que 40 millions de francs CFA par mois
pour l'investissement et le fonctionnement. Dans un passé récent celui-ci a
d'ailleurs été réduit à adresser une requête à un bailleurs de fonds étranger
tout simplement pour élaborer la politique nationale en matière de TIC. Pendant
ce temps, l'Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
collecte depuis des années, au nom des citoyens sénégalais, des milliards de
francs CFA auprès des opérateurs de télécommunications sans qu'aucun bilan
précis et public n'ait jamais été fait de leur utilisation. En matière
d'instabilité institutionnelle, le constat est également impressionnant pour ne
pas dire effarant. Créé en février 2001, le Ministère de la Communication et des
nouvelles technologies fut dirigé par Mamadou Diop Decroix jusqu'à sa
suppression trois mois après en mai 2001. Le ministère disparut alors de
l'organigramme gouvernemental jusqu'en aout 2003 où il fut recrée sous la forme
du ministère de l’Information et de la coopération panafricaine dans les
nouvelles technologies de l’information et de la communication toujours dirigé
par Mamadou Diop Decroix. Conséquence de ce vacuum institutionnel, les textes
organisant le fonctionnement de l'ARTP adoptés durant cette période
dépouillèrent le ministère de l'essentiel de ses prérogatives avec toutes les
conséquences que l'on connait aujourd'hui. Une certaine stabilité interviendra
à partir d'avril 2004 avec la nomination de Joseph Ndong comme Ministre des
Postes, des télécommunications et des nouvelles technologies de l’information
et de la communication jusqu'à son remplacement en juin 2007 par Sophie Gladima
Siby nommée Ministre des Postes, des télécommunications et des TIC. Dès lors, la
valse des ministres recommencera et en aout 2008 Abdoul Aziz Sow lui succèdera
comme Ministre de l'Information, des télécommunications, des TIC, du NEPAD et
relations avec les institutions. Quatre mois plus tard en décembre 2008, il
sera remplacé par Habib Sy nommé Ministre des Infrastructures, des transports
terrestres, des télécommunications et des TIC. En mai 2009, Abdourahim Agne lui
succèdera comme Ministre des Télécommunications, des TICS, des transports
terrestres et des transports ferroviaires, poste qu'il occupera jusqu'en juin
2010, date à laquelle il sera remplacé par Ndèye Fatou Blondin Ndiaye Diop
nommée ministre des TIC avant qu'il soit mis fin à ses fonctions le 17 novembre
2010 et que celles-ci soient assumées par Moustapha Guirassy cumulativement avec
celles de Ministre de la Communication et des télécommunications qu'il occupait
déjà. En dix ans, en dehors de Joseph Ndong, resté en poste trois années
durant, les ministres en charge des TIC sont restés en fonction entre quatre et
quatorze mois ce qui est notablement insuffisant pour se familiariser avec ce
secteur complexe et y mettre en place une politique digne de ce nom. Certes
d'aucuns diront que selon la constitution, les politiques sont définies par le
Chef de l'État et que pour ce qui est des TIC tout se décide à la Présidence de
la république pour le meilleur comme pour le pire mais enfin. Lorsque l'on
conjugue l'instabilité institutionnelle et le peu de ressources allouées au
secteur des TIC, il n'est donc pas surprenant de constater que, malgré les
réflexions pertinentes faites depuis des années et les ressources de toute
nature dont dispose le Sénégal en la matière, le secteur des TIC, hors
télécommunications, en est réduit à stagner lamentablement.
Olivier Sagna
Secrétaire général
Le Manifeste des assises débusque les politicards
Mon cher compatriote
Depuis l’antiquité, pour se protéger de leurs ennemis extérieurs les chinois ont construit un édifice qui demeure encore le seul visible de l’espace. Depuis le seize Mai Deux mille dix, la communauté des patriotes intègres a fini de te construire la charte de gouvernance démocratique pour te protéger contre tes ennemis extérieurs et intérieurs. Cependant les politicards, capitulards mal intentionnés, pour qui le mot démocratie n’est qu’un vulgaire piège à poissons duquel ils servent pour t’illusionner et te prendre dans leur filet sans issue ; rusent pour te faire ranger aux oubliettes cette conclusion dont l’application rigoureuse te soustrairait de ton triste sort d’éternel spolié, de surexploité et de déni de droit à qui l’on réclame des devoirs inhumains et que l’on soumet à une législation monstrueuse. Cette charte qui ressemble à un rêve n’en est pas un. Elle ambitionne de te rendre ta souveraineté et elle le fera. Elle ambitionne d’ignorer tous les critères liés à ta naissance à ton appartenance religieuse pour te donner un statut selon ton mérite et elle le fera. La charte ambitionne de protéger ton bien commun et tes deniers contre toutes sortes de déprédateurs comme ceux dont la vidéo de leurs maisons et de leurs rutilantes voitures tout terrain est dans le Web et ahurit le monde entier. La charte ambitionne d’organiser la solidarité comme une obligation civile sociale et religieuse aux profits des personnes vulnérables et elle le fera. La charte ambitionne d’institutionnaliser la démocratie participative et elle le fera. Elle le fera mais elle peut le faire que si toi le peuple tu ne veuilles que cela et que tu ignores les capitulards et tous les autres politicards qui ne s’investissent pas, ne se vouent pas avec toi pour sa réalisation effective, voulant ainsi t’empêcher de t’épanouir en souverain qui connait ta constitution et qui en demeurera le gardien saecula saeculorum. Les capitulards se sont tous inspirés des motivations et du modèle Wade, ils veulent le pouvoir pour leur mieux être, ceux de leurs familles et alliés. Tu n’es même pas l’ombre de leurs soucis. Mon bien pauvre compatriote désires-tu que de viles gens continuent à gommer, tacher, salir, arracher les feuilles de ta constitution comme un chiffon de cahier d’écriture dont ne veut même pas un enfant de la maternelle, pour assouvir leur folle et stupide rage de vaine Gloriole? Désires-tu que le fils, le conjoint ou la conjointe, le cousin ou le neveu d’un chef de l’état lui succède ou te gouverne par intérim alors que tu ne l’as jamais élu ? Désires-tu voir tes gouvernants et tes fonctionnaires déverser sur la place publique en un semestre de fonction des richesses telles que n’en ont pas les ministres d’Europe en dix ans d’activité? Désires-tu avoir la force de contrôler ton chef d’état, ta police, tes magistrats, tes douaniers, tes fonctionnaires afin ils ne puissent faire aucune bévue ni aucune dérive qui t’anéantit ou te pénalise monstrueusement? Désires tu en demeurant le peuple, être l’acteur et le contrôleur de toutes les décisions régaliennes que l’on concentre aujourd’hui dans les mains d’un morveux à qui tu n’aurais même pas confié la direction de ton quartier. L’application de de la charte de gouvernance démocratique issue des assises nationales du Sénégal te garantit tout cela et bien d’autres meilleures choses encore que ma modeste communication hélas ne peut te citer. Voilà pourquoi je te demande d’user de ton bon sens, de ta raison, de ton savoir, de ta subtilité, de ton ingéniosité, afin de traduire, vulgariser, propager cette charte pour en faire le manifeste du patriote sénégalais, et honnir quiconque mal y pense. Ce manifeste est comme l’eau source de vie que l’on inonde dans les trous des prédateurs; ceux qui te guettent au sein de ta propre demeure dans le seul but de te piller, il a cette vertu bénéfique de débusquer, chasser ces mesquins rats politicards et te débarrasser des chenapans hypocrites tel que tu peux déjà le constater. Bénis le ciel de compter de sitôt tant de capitulards qui n’ont et n’auront jamais le cœur de te servir. Quand le gros rat hésite à te quitter parce qu’au fond il sait que tu es le seul maitre du grenier il te dit : ‘’De ta charte je peux valider que tel point; comprends aisément que les autres chapitres ne sont pas dans ses intérêts électoralistes. Il se fonde que sur ton innocente naïveté pour croire que tu voteras pour lui? Le séminaire de benno siggil Sénégal du vingt Novembre se définit dans la ligne de l’amélioration positive de cette charte et de l’élaboration d’une constitution tel que le chef de l’état ne plus être désormais que l’humble serviteur du peuple; ainsi tu dois être sûr que seule la coalition a la ressource et la stratégie de son application c’est-à-dire de ta victoire en Deux mille douze et ton émergence à la lumière. L’on révère la déclaration du leader de l’AFP pour son engagement patriotique de soutenir le candidat de Benno ; il décroche ainsi une palme inaltérable aux cotés de Monsieur le président des assises et tous les autres patriotes élaborateurs de la charte, les adhérents à ce manifeste de quelque bord où ils se trouvent, les politiciens sincères, ainsi que ceux qui veulent mériter de la nation et qui vivifient cette conclusion plus forte que les ruses des renégats et de leurs alliés, plus solide que la grande muraille de chine. Tous autours du manifeste et irrévocablement la victoire échoira dans tes mains. Vive Benno Siggil Sénégal Vive les patriotes, vive la charte de gouvernance démocratique.
Papa Amadou Ndiaye leconsulteursa@yahoo.fr
www.yakotey.populus.ch
Lettre au président du Conseil constitutionnel
4 - Comment le président Abdoulaye Wade est pris en otage par son entourage au risque de sa propre vie
Monsieur le Président, voilà que ce qui aurait paru inimaginable il y a de cela quelques années, est là en train de se passer tranquillement sous le regard du peuple sénégalais et du monde entier. En effet, le président de la République, malgré sa toute puissance, est purement et simplement pris en otage par son entourage égoïste, en dépit de son état de santé. Ces gens-là sont prêts à tout pour conserver leurs avantages, prébendes et sinécures. Or, pour cela, il faut coûte que coûte que Abdoulaye Wade se représente en 2012, quel que soit le prix à payer pour ce dernier.
Et pour obliger le président de la République à se plier à leur volonté, ils n’ont certainement pas hésité à provoquer la panique et l’angoisse permanentes chez lui, en évoquant à tout bout de champ sa traduction certaine devant la Haute Cour de justice s’il en venait à perdre le pouvoir. Je dis ici qu’entretenir sciemment un état de panique et une angoisse permanentes chez une personne âgée et malade de surcroît, donc très fragile, est déjà en soi un crime odieux.
Mais ce que je soupçonne d’encore plus odieux, est le fait suivant. Avec les différentes maladies dont souffre le président et les traitements très lourds auxquels il est soumis depuis de nombreuses années, mais surtout avec le poids de l’âge, cet homme aurait dû être au repos depuis bien des années. Or voilà que, non seulement, il est encore en activité, mais mieux, il est très souvent sur de nombreux fronts à la fois, même si son apparence extérieure ne prête plus au change maintenant, pour des personnes averties. Le problème est donc de savoir quelle thérapeutique peut bien lui être administrée pour lui permettre de pouvoir encore accomplir ces performances qui, dans son cas, relèvent tout simplement du miracle ?
Ma conviction de médecin est déjà faite et je suis sûre et certaine que le président Abdoulaye Wade est victime d’un véritable acharnement thérapeutique qui lui permet de pouvoir faire face au public chaque fois que cela est nécessaire. Mais pour qui connaît les méfaits des acharnements thérapeutiques, il y a de quoi avoir sérieusement froid dans le dos. Le cas Michael Jackson est encore là tout tristement frais dans nos mémoires et il serait vraiment malheureux que le président Abdoulaye Wade nous fasse un beau matin ce que j’ai surnommé ‘le syndrome Michael Jackson’ pour qualifier la mort de ce dernier par overdose thérapeutique.
Monsieur le Président, avec tout ce que je viens de vous expliquer ici, je nourris quelque crainte légitime que la vie du président Abdoulaye Wade puisse être en danger avec son entourage actuel qui, à force de vouloir lui en demander chaque jour davantage, malgré son état de santé, pourrait provoquer chez lui et sans le vouloir ‘le syndrome Michael Jackson’.
En fait, une bonne partie du peuple sénégalais assiste sans rien dire au tournage d’un film des plus macabres et que l’on pourrait simplement intituler : ‘Silence, on assassine…’. Et cette attitude de ‘laisser faire sans rien dire’ ne pourrait être qualifiée autrement que de non assistance à personne en danger, là où le peuple sénégalais devrait plutôt s’évertuer à jouer : ‘Il faut sauver le Général Wade’.
5 - Comment mettre fin à cette prise d’otage et libérer le président Abdoulaye Wade
Monsieur le Président, devant la situation de l’état de santé du président de la République et devant les menaces que le comportement de son propre entourage pourrait faire peser sur cet état de santé, voire même sur sa propre vie, j’ai décidé, en tant que citoyenne et en tant que médecin, d’assumer pleinement mes responsabilités en procédant à la saisine du Conseil constitutionnel. Comme j’ai déjà eu à vous le dire, cette décision est loin d’être une décision prise à la légère. Cette décision est le fruit de plusieurs années de mûre réflexion, dans la solitude et la discrétion des plus totales et le sens des responsabilités le plus profond.
Monsieur le Président, je suis persuadée que ma saisine ne sera que l’expression d’un sentiment aujourd’hui largement partagé par mes collègues médecins, voire tous les observateurs avertis et la majorité du peuple sénégalais. A l’heure où l’on s’interroge de plus en plus sur les modalités de votre saisine formelle ou de la possibilité d’une auto saisine, dans l’hypothèse d’une incapacité pouvant conduire à une vacance du pouvoir politique, l’occasion vous est offerte d’exploiter les éléments mis aujourd’hui à votre disposition à travers la démarche purement citoyenne d’un médecin sénégalais.
D’autre part, je suis convaincue que le président de la République, de son côté, a tout à gagner dans une telle démarche pour plusieurs raisons. D’abord, il ne sera plus soumis à la pression de son entourage qui le tient en otage et cherche à l’utiliser. Ensuite, il pourra tranquillement se retirer pour pouvoir se faire traiter en fonction de ses différentes pathologies, sans aucune pression extérieure. Et enfin, fait très important, il n’aura plus à subir un acharnement thérapeutique avec tous les risques que cela comporte.
Monsieur le Président, il apparaît de tout ce qui précède que le Conseil constitutionnel est la seule voie républicaine pour mettre un terme à la prise d’otage du président de la République par son entourage et permettre une continuité normale de l’Etat, tout en préservant ce qui me paraît primordial, c'est-à-dire l’état de santé du président de la République.
6 - Motivations du Docteur Mame Marie Faye dans le cas du président Abdoulaye Wade
Les différentes affections qui frappent actuellement le président Abdoulaye Wade, sont des affections auxquelles j’ai été parfois confrontée tout au long de ma carrière médicale et dont je connais quelque peu l’évolution progressive jusqu’au stade final. Les patients atteints d’une seule de ces affections sont déjà des patients fragilisés, à plus forte raison quand ces différentes affections sont associées chez le même patient. Et cette fragilisation des malades est surtout liée aux troubles psychiques qui, une fois installés, évoluent inexorablement au détriment du malade ; ce qui fait que ce dernier a besoin de toujours plus d’attention, de soins, de sollicitude et de compassion et ceci jusqu’à la dépendance totale. Avec ce genre de malade, on est amené à faire appel à toute l’humanité dont on peut être capable.
Dans le cas du président Abdoulaye Wade, mes motivations sont de plusieurs ordres.
D’abord, des considérations d’ordre politique. En effet, quels que soient les reproches que l’on puisse faire à Abdoulaye Wade, il faut au moins lui reconnaître le mérite d’avoir beaucoup fait pour la consolidation de la démocratie au Sénégal et en Afrique et rien que pour cela, il lui a fallu consentir de nombreux sacrifices. Donc faisons en sorte de lui réserver une sortie honorable, ne serait-ce qu’en raison de son âge et de son état de santé.
Ensuite des motivations purement humanitaires. Pour le médecin que je suis, habituée à être confrontée à toutes sortes de souffrances humaines, la sollicitude et la compassion envers les malades ne sauraient être nullement sélectives. Pour moi, le président Abdoulaye Wade malade devient avant tout un malade, avant d’être un président de la République. Par conséquent, sa condition de malade lui donne droit à la protection conférée par la déontologie médicale et par la loi.
Puis, notre responsabilité envers le peuple et envers les générations futures. Cette responsabilité est hautement interpellée lorsque étant au fait de l’état de santé du président de la République, on voit ce dernier avoir la prétention de solliciter auprès du peuple un autre mandat en dépit de cet état de santé. Notre sens patriotique nous commande alors de prendre nos responsabilités envers le peuple sénégalais, mais surtout envers les générations futures. La charge de président de la République est la charge la plus lourde qu’un homme puisse assumer dans son pays. Elle nécessite donc de cet homme qu’il soit en pleine possession de ses capacités physiques, mentales et intellectuelles. Il est vrai que cela relève de la compétence du Conseil constitutionnel de juger de la capacité ou de l’incapacité du président de la République quant à la vacance du pouvoir politique ; cependant, le Conseil constitutionnel a besoin de l’avis d’experts et de sachants pour pouvoir décider de cela.
Enfin, la libération de ma conscience. Comme j’ai déjà eu à le dire, cela fait de nombreuses années que je connais assez bien l’état de santé du président Abdoulaye Wade. De nombreuses années que je suis indirectement et de loin l’évolution progressive de cet état de santé. Et tout ceci dans la discrétion et le silence le plus total eu égard au secret professionnel. Le président Abdoulaye Wade n’est pas le premier chef d’Etat au monde à tomber gravement malade dans l’exercice de ses fonctions et son état de santé ne soulèverait pas autant d’inquiétude s’il ne se trouvait pas que l’évolution de cet état de santé commence à avoir de sérieuses répercussions sur la marche de l’Etat et même sur le devenir du pays.
Il se trouve en effet que ce n’est pas seulement l’état de santé physique du président qui s’est dégradé avec le temps, mais c’est malheureusement son état de santé mentale qui s’est sérieusement dégradé, le conduisant aux comportements de plus en plus étranges que nous constatons chaque jour avec leur lot de conséquences, toutes plus néfastes les unes que les autres pour le pays. Or en tant que médecin, je suis bien au fait de l’état de santé mentale du président de la République, de même que bon nombre de mes collègues médecins d’ailleurs, puisque nous ne cessons de nous en inquiéter et d’en parler en secret entre nous.
Je pense qu’il est temps que mes collègues médecins, avec qui je ne cesse de discuter, se décident maintenant à prendre leurs responsabilités. C’est bien beau le confort de la carrière médicale, mais il faut aussi penser au peuple sénégalais, dont nous sommes une composante à part entière, et aux générations futures auxquelles nos enfants, pour qui nous avons consentis de lourds sacrifices, appartiennent de même que nos petits-enfants.
L’état de santé du président de la République est pour moi source d’inquiétude depuis des années, mais je n’hésiterai pas à avouer ici en toute humilité que depuis sa réélection en 2007, je peine à trouver le sommeil la nuit, connaissant l’évolution progressive de son état de santé et les conséquences possibles qui pourraient en découler pour ce pays.
Monsieur le Président, j’ai gardé le silence le plus total sur l’état de santé du président Abdoulaye Wade pendant de nombreuses années, non seulement parce que je suis tenue au secret professionnel, mais aussi parce que je suis discrète de nature. Mais actuellement, la situation a atteint un point tel que ma conscience ne me permet plus de continuer à faire comme si de rien n’était et à garder le silence devant le peuple. Après toute une vie de sacrifices consacrée à la médecine et au combat politique, je me vois mal avoir honte demain devant le peuple sénégalais du fait de mon silence, ou avoir à rendre compte devant l’Histoire. Donc devant la situation actuelle, j’ai décidé d’assumer mes responsabilités pleines et entières comme m’y autorisent la Constitution, le Code de déontologie médicale et la loi. (A suivre)
Dakar, le jeudi 28 octobre 2010 Docteur Mame Marie FAYE Médecin Ophtalmologiste Imble. N° 30 Scat Urbam Dakar. Rep. du Sénégal