Quelles solutions pour Dakar Dem Dikk ?
J’ai eu l’occasion d’adresser une lettre ouverte à monsieur Salvy au mois de mai 2009 pour partager un certain nombre de préoccupations liées à l’amélioration du service de Dakar dem dikk. La conférence de presse du syndicat des travailleurs tenue en octobre 2009 est venue rappeler certaines inquiétudes. Mais la situation de Ddd est grave. Pour élucider ces propos, je n’ai pas besoin d’être très long mais, une seule question mérite d’être soulevée comment assurer 60 à 70% du transport urbain à Dakar avec une déperdition du parc de bus de 65,7% (Seuls 140 bus marchent sur les 409).
Il me semble important de rappeler que Ddd demeure jusqu’ici le moyen de transport le plus approprié eu égard au budget transport de la majorité des travailleurs. Cela est suffisant pour en faire une préoccupation première mais je reste convaincu que la recherche de solutions doit être multiple et l’ensemble des acteurs et parties prenantes sont concernés.
C’est vrai aussi qu’en faisant de la mobilité urbaine une option de développement, l’Etat a bien saisi la dimension stratégique du transport, gage d’un développement durable. Toutefois, ces efforts doivent être continués même si les contextes international et national sont du reste peu favorables. Cette situation appelle, à mon sens, un sursaut et surtout un engagement à tous les niveaux.
Les solutions ci-après ne sont, certes, pas exhaustives mais à mon sens devront permettre de travailler dans le sens de rétablir les grands équilibres de l’entreprise. Il s’agit de :surseoir pour un moment les exonérations pour lesquelles l’Etat peine à rembourser et permettre à la société d’avoir plus de liquidités et faire face à ses charges récurrentes
développer des partenariats avec des usines de montage locales pour aller dans le sens de réduire la dépendance de la société vis à vis de l’Inde et de l’éxtérieur en ce qui concerne les pièces de rechange
disposer d’un plan de restructuration et de redressement qui intègre les plans de carrière et de développement de l’entreprise.
Ces solutions restent sobres dans leur formulation mais demandent une large communication avec l’ensemble des acteurs concernés. L’Etat doit consolider sa politique d’infrastructures par une réhabilitation des axes secondaires. Dakar dem dikk gagnerait aussi à moderniser sa gestion par une diversification des cibles et des services offerts. Je suis persuadé que certains usagers sont près à payer plus que les prix standards, mais ils doivent s’apercevoir du plus que cela procure. La société doit au-delà de sa mission sociale, considérer la durabilité de ses interventions et ne pas se cantonner sur des modèles de pilotage qui ne vont jamais produire des effets escomptés.
La gestion du potentiel en ressources humaines constitue un élément essentiel dans le dispositif de réforme mais il faut un plan de formation et de recyclage permanent qui puisse prendre en compte toutes les nouvelles orientations et éléments de changements nécessaires pour bien remettre Ddd dans le bon chemin.
Dans le seul souci de ne pas permettre un alourdissement des conditions de vie de populations et pour éviter une «faillite bis de cette société», il demeure nécessaire d’assister cette entreprise qui agonise.
Le Banlieusard - mbaynian@gmail.com