l'endroit ce que que le
l'endroit ce que le "Libéralisme" de Wade a mis à l'envers.Ce pays où rien n'obéit un critère rationnel eu de performance!
LA PAUVRETE DANS LES MÉNAGES SENEGALAIS
Ces gens qui traînent la savate
Par Cherif FAYE | SUD QUOTIDIEN | jeudi 14 février 2008
La pauvreté rythme le quotidien de nombreux Sénégalais. Plusieurs familles, aussi bien en milieu rural qu’en ville, traînent la savate, incapables de s’assurer le minimum pour survivre.
Ils sont démunis et sans moyens, oubliés, ou délaissés par tous. La principale raison de la situation sociale de ces citoyens est la pauvreté. En faisant le tour de la capitale, avec ses nombreux chantiers routiers, les voitures de luxe, on peut sentir et voir la pauvreté des gens. De Fass à Colobane, en passant par la Médina, les Hlm, Hann Yarakh, Pikine, Thiaroye, Diamaguène et Mbao, c’est le même masque contrasté de belles ou laides habitations qui cachent des situations de misères synonymes d’un degré très élevé de pauvreté. Dans plusieurs familles de la capitale, les trois repas journaliers ne sont plus assurés.
Anta explique son calvaire, elle est vendeuse de sandwich sur la voie publique à la Médina. Malgré le froid du soir, elle n’a de souci que pour le bien-être de ses enfants. Drapée dans sa dignité, elle tient beaucoup à l’honneur de sa famille. « Nous vivons en communauté et nous nous connaissons tous. Nous refusons le laisser aller. Quand il s’agit d’aider, les gens ne le font pas assez souvent par désintéressement. Si tu ne manges pas avec ta famille, ton entourage en fait un sujet de conversation. C’est ce que je refuse pour l’honneur de mes enfants. Je ne veux pas qu’ils manquent de quoi que ce soit », explique-t-elle dans un souffle comme si elle venait de se soulager d’un lourd fardeau, avant de poursuivre :
« Même si je ne peux que leur procurer deux repas par jour, je remercie Dieu. Chaque soir, je viens ici vendre mes sandwiches. Le matin en vendant du café Touba, je parviens à compléter ma dépense pour le déjeuner et le dîner », dit-elle au moment où un client l’interrompt pour sa commande. Selon elle, son mari se débrouille comme il peut au port de Dakar mais parvient difficilement à assurer le paiement du loyer. La pauvreté est intense, nul ne sait où cela nous mène. Mais Dieu est Miséricordieux", renchérit-elle, le sandwich de son client sans doute impatient, à la main.
Un retour aux sources
Il est près de 18 h près du terminus de Liberté 5, non loin de la boulangerie du coin, à la hauteur de la station d’essence, se trouve à l’angle d’une ruelle un moulin à mil pris d’assaut tous les jours par des femmes et des jeunes filles. Sur plusieurs dizaines de mètres, une longue rangée de bols et de calebasses s’étend. Mame Coumba est assise avec un enfant à ses côtés, surveillant minutieusement sa calebasse et le mouvement de la file. Selon elle, c’est un véritable retour aux sources qui s’impose. « La pauvreté a gagné nos ménages. Nous sommes obligés de nous rabattre sur le mil qui est plus économique pour survivre. Le mil est très consistant. En préparant la bouillie, la famille est servie à dîner sans trop de frais, contrairement au riz au poisson devenu trop cher », explique-t-elle. Une autre femme sous le couvert de l’anonymat avoue que son mari n’assure plus que la dépense pour le petit-déjeuner et le repas de midi. Elle se débrouille, dit-elle, avec ses tontines pour le dîner de la famille, sinon chacun va se débrouiller par lui-même.
En banlieue, Baye Mor S., marié à deux femmes et père de onze enfants, loue une petite maison qui ne parvient pas à abriter toute sa famille à Pikine. Cet ancien paysan vit le traumatisme du loyer à Dakar : « J’ai emmené ma famille à Dakar en provenance du Baol parce que nous n’avons plus de solutions au village. La vie y est devenue trop dure. Les récoltes sont mauvaises. Nous subsistons difficilement. Par contre à Dakar, nous pouvons entreprendre beaucoup de choses, même si c’est difficile », déclare-t-il.
Baye Mor S. s’est reconverti dans le commerce de foin, de sacs de riz et de bouteilles vides et de cordes. Ses deux femmes se sont investies, l’une dans le commerce du poisson et l’autre dans la vente de cacahuètes. Ainsi réussissent-ils ensemble, avec le concours de leurs enfants, à assurer la nourriture pour la famille, et à payer le loyer. « Les gens ne savent plus où donner de la tête, la pauvreté a atteint un niveau très élevé aujourd’hui. Je me rappelle avec nostalgie de cette époque du passé durant laquelle tout était suffisant et en abondance, contrairement à ces temps modernes marqués par plus de besoins dans la pauvreté. La vie a beaucoup changé », regrette-t-il.
A l’intersection de la route de Yarakh et la route nationale 1, près des rails derrière la boulangerie Keur Khadim, se trouvent des huttes en tôles où cohabitent des éleveurs avec leurs porcs. Ce sont des hommes trouvés là, en début d’après-midi, sous un arbre, en train de jouer aux cartes. Ils ont eux aussi quitté la rudesse de la vie au village pour se réfugier à Dakar. Ils vendent du porc, quand bien même ils ne le consomment pas. Ce sont des Sérères du Sine qui cohabitent avec des Mandjaks. « La pauvreté est bel et bien une réalité. Nous sommes des paysans. Nous avons quitté nos villages à cause de cela. Là où nous sommes aujourd’hui, en train de jouer à la carte, si nous avions du travail, nous ne serons pas là. C’est parce que nous n’avons pas de travail que nous sommes obligés de vendre des porcs quand bien même nous ne sommes pas consommateurs. Vous savez que l’agriculture ne marche plus, les paysans souffrent beaucoup. Il faut aller à l’intérieur du pays pour s’en apercevoir », explique Diokel. A les croire, l’élevage des porcs leur coûte très cher dans la mesure où il leur est difficile de trouver des reliefs de repas dans les poubelles. « Cela n’existe plus dans la ville comme au paravent. Nous achetons ces restes en petite quantité entre 500 et 600 FCfa », révèle-t-il.
Casse - tête
Bien loin d’être la plus heureuse d’entre toutes, la vie de la famille D. à Diamaguène est une autre illustration du phénomène de la pauvreté dans les ménages. Le père sexagénaire fatigué et malade ne peut plus entretenir sa famille. Son malheur est de n’avoir que des filles comme de grands enfants. Celles-ci ont choisi le travail nocturne dans les conserveries de poisson, même si leur entourage est convaincu qu’elles se livrent à la prostitution pour satisfaire les besoins de leur famille. Leur seul frère âgé d’à peu près onze ans est apprenti mécanicien. Le soir vers 22 h, les trois sœurs bien habillées se dispersent dans la ville pour ne rentrer qu’à l’aube.
Elles s’occupent de la dépense quotidienne de la famille. En rentrant au matin, elles remettent de l’argent à leur maman et regagnent leur chambre pour dormir. Astou la plus jeune, déjà mère de trois enfants malgré son jeune âge, explique les raisons du choix de sa vie en ces termes : « Notre père est vieux et malade. Il ne peut plus s’occuper de nous et nous n’avons pas de grand frère. Le seul frère que nous avons ne peut rien pour lui-même. C’est pour cette raison que je sors la nuit régler mes affaires. Il nous faut manger, nous vêtir, payer les factures d’eau et d’électricité », comme pour se justifier.
Autre tableau, dans beaucoup de rues de la capitale, des individus bien portants font les cent pas, interpellant les passants pour demander de l’argent selon les circonstances pour le transport ou la dépense. Ils agissent ainsi parce qu’ils n’ont aucune solution. L’un d’entre eux serait marié, et selonle témoignage de ceux qui le reconnaissent, ce serait de cette manière qu’il se procure sa dépense quotidienne.
À qui la faute ?
Qui est responsable de cette situation ? Il convient de relever avec les experts, que les plans d’ajustement structurels ont connu des échecs dans leur tentative de relance de l’économie par la privatisation de la plupart de nos entreprises nationales. Pire, ils ont réussi leur partition dans la désindustrialisation avec ses conséquences sociales, un seuil de chômage trop élevé dans le pays, des milliers d’emplois supprimés. Le monde rural ne se porte pas mieux Avec le retrait de l’État de la filière arachidière, la crise financière s’est accentuée provoquant en même temps plusieurs mouvements de populations vers la capitale. « Quand l’arachide va, tout va », pour reprendre les termes d’une expression retrouvée dans la Carte d’identité du Sénégal éditée par les Nouvelles Éditions Africaines en 1984. Dans ce document, il est noté que dans les années 80 (et même à 90), 70 % de la population tiraient leur revenu des activités agricoles. Et le secteur primaire (agriculture, élevage, forêt et pêche) représentait 30 % de la production intérieure brute. Entièrement contrôlée par l’État depuis 1975, nous édifie encore le même document, la filière arachidière conditionnait l’activité économique de notre pays en assurant en moyenne 40 % des exportations, 10 % des recettes budgétaires et la quasi-totalité des ressources monétaires du monde rural. Elle couvrait alors 1 150 000 hectares dans les régions de Thiès, Diourbel, et dans l’ex Sine-Saloum ( actuelles régions de Fatick et de Kaolack) avec une production variant entre 950 000 et 1 500 000 tonnes.
Dakar est aujourd’hui l’une des capitales les plus peuplées de l’Afrique de l’Ouest. Avec leur taux de natalité très élevé,les ménages dans la capitale sont confrontés à la promiscuité. Cinq à huit personnes sont obligées de partager une chambre dans certaines familles. Le seuil de pauvreté ne leur permet pas de construire ou d’assurer la location sous d’autres toits. Par ailleurs, avec les nombreuses crises politiques survenues dans la sous-région, Dakar est prise d’assaut par de nombreux immigrants. Dakar est donc au bord de l’explosion sociale et s’enfonce de plus en plus dans les méandres de l’informel. C’est l’ère du « deub deubal » (initiative en Wolof) pour combattre la pauvreté. Dans cet univers du besoin, tous les moyens semblent être de mise, bons ou mauvais. Le principal souci pour les gens est de préserver le « paraître », l’image, qui est un élément important de la vie sociale.
Vérité des chiffres
Dans son document d’analyse quantitative et économique de la pauvreté de janvier 2005, l’Institut Panos-Ao nous révèle que la première enquête sénégalaise menée auprès des ménages en 1994 (Esam-1) « a permis d’évaluer la proportion des ménages en dessous du seuil de pauvreté estimé à 143 080 Fcfa par an par équivalent adulte à 57,9 % ». Et de noter que « l’incidence de la pauvreté des ménages se situe à environ 53,9 % soit un léger recul par rapport à 1994, en raison de l’accroissement du revenu par tête sur la période 1995-2001 (Dsrp, 2002) ». Mais ces chiffres sont fournis sur la base d’extrapolations établies à partir de l’enquête Quid (2001).. Par ailleurs, les résultats de l’Enquête auprès des ménages sur la Perception de la Pauvreté au Sénégal (Epps 2001) ont révélé que 65 % des ménages interrogés se considèrent comme pauvres et 23 % se considèrent comme étant très pauvres.
En milieu rural, l’incidence de la pauvreté varierait entre 72 % et 88 %, contrairement en zone urbaine où elle varie entre 44 et 59 %, nous apprend toujours le même document qui n’a pas manqué de noter que « le retour de la croissance enregistré sur la période 1995-2001 n’a pas suffi à engendrer une réduction significative de la pauvreté ». Dans le même document, en établissant « le profil monétaire de pauvreté au Sénégal » en 2003, Fatou Cissé nous apprend que ce sont 58 % des ménages et 65 % des individus qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, ceci sur la base d’études réalisées en 1995. « Lorsque nous prenons en compte le statut du travail, il ressort des résultats que les groupes les plus touchés par la pauvreté sont les indépendants agricoles (81 %) et les chômeurs (62 %) », note-t-elle. Tout en précisant plus loin que « le niveau d’éducation est un facteur discriminant dans l’accès à un niveau de vie décent ». Selon Fatou Cissé, « les taux de pauvreté sont d’autant plus faibles que le chef de ménage a un niveau d’éducation élevé ».
Il faut tout de même reconnaître qu’il y a beaucoup de problèmes liés aux données qui sont utilisées pour établir ces résultats. Ils sont généralement peu fiables. Il y a aussi que ces études sont diligentées pour faire la quête de financements qui obligent d’entame les spécialistes à procéder de telle ou telle manière, ce qui sous-tend l’existence de plusieurs écoles de pensée qui déterminent les méthodes des spécialistes.
L’approche « welfariste »
Si l’approche « welfariste » (« welfare » signifiant « bien-être ») fait référence à de nombreux préceptes de la micro-économie qui postulent que les agents économiques sont rationnels et se comportent de façon à maximiser leur utilité, c’est-à-dire le bien-être ou la satisfaction qu’ils tirent de leur consommation de biens et de services, il faut reconnaître que la « chose » manquante qui est le bien-être économique se révèle être difficilement observable, a souligné le document de Panos-Ao. C’est la raison pour laquelle précise le même document que cette « école s’est rabattue sur le revenu réel et les dépenses de consommation comme indicateurs du bien-être économique ».
Ainsi selon elle, « la pauvreté est donc définie comme un niveau de revenu socialement inacceptable et les politiques de réduction de la pauvreté devraient chercher à accroître la productivité des pauvres. C’est cette approche qui a droit de cité à la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (Bird) ou Banque Mondiale (Bm), au Fonds Monétaire International (Fmi) et chez les principaux partenaires au développement. Mais avec son »caractère subjectif« , cette approche »soulève un problème d’éthique« , dans la mesure où »un individu favorisé matériellement mais non comblé devrait être qualifié de pauvre alors qu’une personne très peu favorisée financièrement mais néanmoins comblée sera considérée comme étant non-pauvre« . Ceci n’étant pas le cas, »les welfaristes utilisent le revenu pour identifier les pauvres, à défaut de pouvoir observer le bien-être économique", précise t-on dans le même document
La nébuleuse Anoci, l’énigmatique Karim Wade
SUDONLINE.SN | jeudi 14 février 2008
Le champ politique « SENEGALERIEN » est devenu une sorte de cirque géant où les clowns rivalisent de ridicule. Tant le spectacle est invraisemblable qu’on en rigole. Le dernier épisode en date relève des préparatifs de l’organisation du sommet de l’OCI et de l’ANOCI. Sans parler de l’affaire dit « des milliards de THIES » et du folklore autour des APE.
Le sommet de l’OCI prévu les 13 et 14 mars 2008 sera l’une des plus grandes catastrophes que notre pays n’ait jamais connues. Et à tout point de vue, ce sommet constituera un drame. D’abord sur le plan financier, personne ne saura évaluer les milliards engloutis par l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique au nom de la réussite dudit sommet. Si l’on n’y prenne pas garde, cette nébuleuse (ANOCI) dont on ne connaît pas jusqu’à présent les prérogatives exactes, sera l’un des fossoyeurs de notre pauvre et balbutiante économie.
L’ANOCI serait présidée par un brillant intellectuel sénégalais qui, selon ses subordonnés, est un grand professionnel de la finance qui en maîtriserait tous les principes et fondements. Seulement, au grand dam de ses partisans, voila que cet illustre financier, de surcroît, fils de Sa Majesté le roi Abdoulaye WADE n’est même pas capable d’achever la construction de certains échangeurs, de quelques hôtels et de les livrer à temps voulu.
A quelques semaines du 11ème sommet de l’OCI, la plus belle corniche d’Afrique donne l’image d’un gouffre à milliards qui nécessite quelques rafistolages pour réparer les erreurs décelées sur la base d’une constatation d’architectes. A Soumbédioune, le bout du tunnel n’a pas encore été aperçu, même si le fait d’avoir simplement réussi de le creuser sur 300 mètres a été salué en grande pompe. Et le comble, cette soi-disant prouesse (Je me pose la question de savoir quelle est la compréhension que les gens de l’ANOCI ont de cette expression) a été dédiée à Sa Majesté Abdallah Wade, Bour Saloum. Décidemment, le culte de la personnalité wadienne risque de nous amener tout droit à la catastrophe. Et, à coup sûr, le Sénégal ne s’en relèvera pas. Face à l’imminence de l’échec de ces travaux, le pauvre contribuable sénégalais, a été sollicité, pour encore une fois, mettre la main à la poche, afin de prendre en charge les frais de location de deux yachts de plaisance ( Osons le dire), pour y loger nos illustres hôtes. Deux milliards par jour, depuis le départ de la côte adriatique jusqu’au retour à quai ! Décidemment, encore une fois, il faut payer les incompétences du fils Wade. Une incompétence caractérisée qui déteint fortement sur les pseudo-personnalités du régime Wadiste dont la médiocrité est restée le dénominateur commun.
Aurait-on été abusé sur le profil de monsieur Karim Meïssa ? A-t-on fait une erreur de casting ? La question mérite bien d’être posée. Seulement, les Sénégalais semblent l’avoir intégré : il n’est pas permis de s’attaquer au fils du fils du roi. Sous peine d’être sacrifié sur l’autel de la monarchie. Pour avoir osé, un seul instant à auditer le fils du Roi, devant le peuple, le président de l’assemblé national a failli être décapité. Karim Wade est-il à ce point intouchable au point de consacrer l’avilissement de l’Assemblée nationale ; une institution si prestigieuse dans une démocratie et dont la fonction essentielle est de contrôler l’action publique. Décidemment, le Sénégal étonne par la propension de Sa Majesté à blanchir son fils, en le lavant de tout soupçon.
Juste, l’Assemblée nationale a voulu entendre le président du Conseil de surveillance de l’ANOCI. Au-delà du dépassement budgétaire de plus de 8 milliards F Cfa, il s’est agi de s’enquérir de l’état d’avancement d’un programme qui interpelle toute la nation sénégalaise. D’autant plus que c’est l’argent du contribuable qui a financé, pour l’essentiel, les travaux en attendant les décaissements du Fonds koweïtien de développement (des prêts remboursables par le peuple sénégalais).
Karim Wade avait là, une belle occasion, d’assainir enfin l’image de l’ANOCI, d’expliquer ses motivations et son fonctionnement en levant une partie du voile et les terribles soupçons qui ont toujours pesé sur l’agence. Mais c’était sans compter avec la colère (les humeurs) de sa majesté le roi Wade. En convoquant le fils du président, Macky Sall ne savait pas qu’il venait de commettre l’irréparable. C’est-à-dire un crime de lèse-majesté qui pouvait lui coûter sa place au perchoir. Ce fut le début de la guerre de l’Assemblée nationale, pour administrer à Macky Sall, la suprême humiliation pour avoir osé évoquer la nébuleuse ANOCI. Les troupeaux d’Abdoulaye Wade dirigés par des pantins comme Doudou Wade, Farba Senghor et compagnie s’attaquèrent violemment à l’institution qu’est l’assemblée nationale ; se permettant même de la secouer avec véhémence.
En s’attaquant frontalement au Président de la troisième institution du pays, ils étaient en train de compromettre la République dans ses fondements. Et nous avons touché le fond de la décadence institutionnelle, lorsque le président de la République, l’incarnation de l’Exécutif demanda ouvertement au chef du Législatif de démissionner ; violant ainsi l’un des principes fondamentaux de la République : la séparation des pouvoirs.
Si, on résume la situation, les institutions de la République ont été foulées aux pieds, traînées dans la boue, salies parce que Wade considère que convoquer son fils, c’est lui lancer un affront. Ainsi, n’a t-on pas transformé une histoire de consanguinité en un problème institutionnel. Le sauveur de Macky fut Serigne Bara MBACKE khalife général des mourides qui sollicita le roi de pardonner à son sujet. Cette pseudo-sortie de crise n’en est pas une en réalité. Comment peut-on régler des problèmes institutionnels à travers l’intervention des marabouts ; tout en sachant que la République dispose d’instruments de résolution des conflits ; même au plus haut sommet de l’Etat ?
Rappelons que la République est une abstraction assise sur des généralités ; et qu’elle ne peut pas se prévaloir de forces communautaires telles que les confréries. Les Khalifes généraux très respectables d’ailleurs, constituent au Sénégal des forces sociales indéniables qu’on ne saurait ignorer dans la conduite des affaires publiques. Ils sont régulateurs d’une certaine paix sociale. Seulement dans une République respectable, toute force régulatrice doit être à son tour régulée. Là encore l’incompétence du régime a parlé. Aujourd’hui, nous sommes, en droit, de nous poser un certain nombre de questions face à cette mascarade d’autant plus dramatique que spectaculaire :
Que représente véritablement ce sommet ? Tout juste une réunion de trois jours de certains rois et chefs d’Etats. Et malheureusement pour deux nuitées dans un yachts qui mouillent au large de Gorée, la République a été mise sens dessus-dessous. Actuellement, le Sénégal, tout entier retient son souffle, attendant avec impatience l’OCI. Seulement, ce sommet risque de nous laisser un goût très amer du fait de sa brièveté et du gâchis que cet événement occasionnera. A coup sûr, aucune décision majeure prise à l’occasion de ce banquet du Méridien Président ne viendra influer sur les dossiers d’une brûlante actualité qui secoue la Oummah islamique. Mais, au fait, quel est le thème même de cette manifestation qui déborde le cadre religieux pour se retrouver à la périphérie d’un colloque scientifique ? Difficile de se prononcer sur une telle problématique qui aurait dû structurer la réflexion autour de ce 11ème sommet que le Sénégal accueille pour la deuxième fois.
Que se passera t-il au lendemain de ce sommet ? Personne ne semble se préoccuper de la question, encore moins d’esquisser des éléments de réponse. Il est fort probable que l’on se retrouve le 19 mars prochain, avec des chantiers inachevés. Sans aucun intérêt pour le fils du Roi et sa cour.
Que deviendra l’Agence l’Agence Nationale de l’Organisation du sommet de l’OCI après le sommet ? Personne n’ose se poser la question, ou penser à faire le bilan de l’ANOCI sous peine de se retrouver à ramper devant le Roi pour lui demander pardon. Par conséquent, des dispositions s’imposent pour « casser » cette nébuleuse avant que le pillage systématique des ressources du Sénégal ne se perpétue, sous une forme aussi dangereuse que pernicieuse.
Il ne faut pas s’y tromper, l’ANOCI n’est qu’un aspect parmi les désastres qui secouent notre pays. La première source de nos ennuis, c’est Mr WADE et sa vision absolutiste du pouvoir. Un homme terriblement imbu de son ego au point de transférer ses ressentiments personnels sur la sphère républicaine. La seule règle qu’il respecte, c’est celle du pouvoir par le pouvoir pour le pouvoir ; une doctrine assise sur le lit corruption. Un pouvoir totalement tyrannique parce que sans justice. A lui seul, il aspire incarner l’exécutif, le législatif et le judicaire. Le régime WADISTE menace la démocratie sénégalaise acquise après quarante années de lutte pour le triomphe de l’alternance.
Aujourd’hui, la question de la mobilisation des Sénégalais se pose fortement. Devons-nous contribuer, par notre inaction, à la promotion de la médiocrité, de l’autoritarisme, du clientélisme et de la concussion ? L’action s’impose car Les tyrannies ont toujours triomphé des silences coupables.
• Youssou OWENS NDIAYE
• INGENIEUR EN MATHS FINANCIERES
• youssoundiaye881@hotmail.com
APRES L'ÉCHEC DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE L'IGE VA AUDITER L'ANOCI
Article Par SERIGNE SALIOU SAMB,
Paru le Jeudi 14 Fév 2008
La « témérité » du président de l’Assemblée nationale qui l’avait conduit à vouloir fouiller la gestion des fonds de l’Anoci par Karim Wade lui a valu une descente aux enfers qui se poursuit encore. Macky Sall y a laissé bien des plumes. De sorte qu’aujourd’hui, des questions se posent sur la capacité de l’Ige à auditer le tout puissant fils du président de la République. Les démocrates affirment qu’une telle initiative constituerait un gage de transparence. Tandis que du côté de l’Anoci, on prie pour l’effectivité d’une telle enquête. Qui permettrait aux Sénégalais de savoir que tout est « clean » dans ces chantiers. Quant à l’Ige, elle s’abstient de confirmer ou d’infirmer l’ouverture d’une enquête sur l’Anoci.>P> L’histoire de la mémorable enquête de l’Ige sur les chantiers de Thiès va-t-elle se répéter ? Peut-être que oui avec le bruit qui commence à circuler sur l’intention supposée de l’Inspection générale d’Etat (Ige) de vouloir enquêter sur les travaux de l’Anoci. Au niveau de la présidence de la République qui abrite son siège, l’omerta est de mise sur la « fiche signalétique » des sociétés qui devraient être passées au crible. Et l’on se plait à rappeler que cette institution est totalement indépendante. Une façon d’affirmer implicitement que l’Anoci sera bel bien auditée.
Nafi Ngom Keïta « Nos missions sont frappées par le sceau de la Confidentialité. Mais l’Ige peut enquêter chez tous les corps d’Etat »
L’illustre inspectrice générale d’Etat dont la seule évocation du nom donne le cauchemar à Idrissa Seck ne veut ni confirmer ni infirmer les informations sur une probable « fouille » de l’Anoci par l’Ige. Rappelant que celle-ci est libre de programmer ses propres missions, la dame souligne que tous les corps d’Etat et entités administratives peuvent recevoir la visite des inspecteurs généraux d’Etat. Et Nafi Ngom Keïta de préciser que les missions de l’Ige sont confidentielles, secrètes et autonomes. « Mais le président de la République peut bien nous confier des missions ponctuelles », ajoute-t-elle. Puis, avant de nous demander de prendre contact avec sa direction sise à la présidence de la République, Mme Keïta nous informe de la prochaine mise sur pied d’un site Web de l’Ige, pour donner en direct toutes les informations sur ses activités. A l’Inspection générale d’Etat, Ousmane Ndiaye adjoint de Mme Nafi Ngom, brandit le droit de réserve qui entoure son « job », pour justifier son « refus » poli mais ferme de commenter nos informations. Ce qui n’empêche pas d’autres sources d’affirmer avec force la détermination de l’Ige à auditer l’Anoci. « La question est de savoir si l’enquête aura lieu avant ou après le sommet de la Ummah prévu dans un mois », affirment nos interlocuteurs.
« Karim attend avec sérénité les enquêteurs de l’Ige »
Des architectes aux journalistes en passant par les députés du peuple, tous ceux qui ont eu à fouiner dans les « marécages » de l’Anoci ont provoqué l’ire des « feddayins » de Karim Wade. Mais pour ce qui est de l’enquête annoncée de l’Ige, des collaborateurs du fils du président disent ne rien craindre. Ils rappellent avec plaisir que le patron de l’Anoci a toujours manifesté sa volonté d’aller s’expliquer devant l’Assemblée, si cette dernière respecte les formes de sa convocation. « Vous comprenez donc que Karim est serein devant l’éventualité d’une enquête de l’Ige », conclut un proche de ce dernier. Notre interlocuteur précise même que la Cour des comptes vérifiera les dépenses de l’Anoci et que le Parlement sénégalais aura le temps d’entendre Karim Wade et ses collaborateurs qui resteront à leur poste un an après le sommet.
CONTRIBUTION HOMMAGE A L’EGYPTOLOGUE EMERITE CHEIKH ANTA DIOP
Article Par Lamine SAMB, Professeur de Lettres, Conseiller Pédagogi,
Paru le Jeudi 14 Fév 2008
Un éminent intellectuel sénégalais disait fort justement à propos du Professeur Cheikh Anta Diop que lui rendre hommage pouvait devenir assez vite un exercice périlleux par le fait que, la fragilité de nos mots, ne soit le reflet évident de leur vanité à dire les mérites d’un si grand homme dont la mort, trop tôt survenue—c’était le 7 Février 1986--, plongea la communauté universitaire dans un grand émoi .Cheikh Anta DIOP (C.A.D) avait de son vivant, affirmé avec force détails scientifiques que c’est l’homme noir qui avait civilisé le monde, contrairement aux idées reçues selon lesquelles, le noir serait à peine plus évolué que certains primates. A ce stade de notre propos, il faut être clair et dire que C.A.D n’était pas le seul à défendre ce point de vue ; bien avant lui, Léo FROBENUIS, un allemand et ancien professeur de SENGHOR et de CESAIRE, dans ce qui peut être considéré comme son chef-d’œuvre : « Histoire de la civilisation africaine », disait des noirs qu’ils « ETAIENT CIVILISES JUSQU'A LA MOELLE ».
D’autres et d’autres encore dans la même veine, comme Herodote le père de l’histoire moderne, plusieurs fois parti apprendre en Egypte –il l’a dit et écrit-, mais qu’il serait fastidieux de citer ici, ont soutenu dans leurs domaines de compétences, la même vérité. Mais personne, sans doute mieux et plus que C.A.D, n’avait été plus catégorique, plus profond, plus scientifique, plus vrai. C’est sans aucun doute ce devoir d’exigence scientifique, sans concession aucune, élevé à la sublimation, qui lui valut, en 1954, le refus par la Sorbonne de sa thèse que nous connaissons sous le titre de « Nations nègres et culture » parue en 1955. Nous y reviendrons. Comment dès lors, parler sereinement d’un homme qui, loin de se limiter à ce qui pouvait être considéré comme un brulot, embrassa tant et tant de domaines, tous d’excellences d’ailleurs : égyptologie, histoire, panafricanisme, linguistique africaine, physique nucléaire, mathématique, littérature, architecture, anthropologie, archéologie, et j’en oublie sûrement ? Comment restaurer l’image déformée à dessein, d’un homme voué aux gémonies par ses contempteurs qui, méthodiquement, s’étaient ligués par hargnerie contre lui pendant plus d’un quart de siècle ? Mais surtout comment apaiser les débats autour d’un homme qui suscita tant d’intérêt ? En me rappelant les années de braise au cours desquelles nous gravions des slogans sur nos tables-bancs de terminale, à l’imitation d’un célèbre philosophe grec qui disait, assurément dépité : « Ici vécut un génie incompris », il me suffira alors de mentionner, s’agissant de Cheikh Anta Diop ( C.A.D ), qu’il eût pu , à la fin de sa vie, proclamer la même vérité et l’imposer car nul ne songerait un instant à la nier ! VERITE ! Admirable mot, principe ou concept opératoire qui élève toute vie, la vérité aura donc été le principe fondateur de toute l’action de Cheikh Anta Diop. Heureuse coïncidence ou signe prémonitoire, le fait est que la devise de l’Université de Dakar « LUX MEA LEX » ne pouvait trouver meilleur parrain que cet homme-là qui, avec courage, extrême rigueur, compétence, le tout servies par une rare probité morale et intellectuelle, avait fait de la lumière de la vérité « sa » loi, celle qui, sa vie durant, illumina son chemin…de croix !
Toute la force prodigieuse de persuasion, que dis-je, de conviction de C.A.D, vient de cette évidente certitude qui émanait de tout son être et qui était si contagieuse ! Mais s’arrêter à une vue aussi subjective comme si une simple impression pouvait expliquer l’acceptation quasi unanime de l’ensemble de sa thèse, serait trop simpliste. Se fondant sur la science et rien que la science, les démonstrations époustouflantes de clarté de C.A.D, achevaient, dans la plupart des fora du monde entier, de rallier à ses arguments, les esprits les plus réticents pour ne pas dire les plus chagrins. Il suffirait, pour s’en convaincre, de relire en une heure d’horloge son livre « Les fondements économiques et culturels d’un état fédéral d’Afrique noire » publié en Février 1960. Ce tout petit livre de 122 pages, règle depuis près de 50 ans, les sujets autour desquels, il y a quelques jours encore à Addis ABABA, nos dirigeants se sont réunis !! Ce texte-programme que j’invite nos dirigeants à lire, est d’une actualité effarante par les solutions qu’il propose. Mais hélas, je crains que ce ne soit là un vœu pieux car pour C.A.D, « sans mémoire, il n’y a pas d’unité pour les hommes ». Goûtant avec délice le bonheur d’avoir lu la quasi-totalité de son œuvre, je ne suis pas peu fier d’avoir eu à le rencontrer à deux reprises. J’ai donc vu et rencontré C.A.D pour la première fois en 1974. C’était à l’auditorium de l’Université de Dakar, par un après-midi frisquet et ensoleillé de Février où, revenant du Colloque organisé du 28 Janvier au 3 Février de la même année au Caire, « Le peuplement de l’Egypte ancienne et le déchiffrement de l’écriture méroïtique », l’égyptologue entreprit, toute l’après-midi, de nous faire le compte rendu des travaux du dit Colloque. Nous étions tous là. Il y avait quelques ministres africains conviés, les professeurs et les étudiants mêlés, épaule contre épaule, assis à même le carreau dans les travées. Et nous bûmes alors ses paroles. Le micro autour du cou, il n’avait pour unique document de travail qu’un minuscule bout de papier, de la craie, un petit tableau et quelques diapositives. Du tout premier pharaon d’Egypte, Narmer alias Menès, à Taharqa le soudanais jusqu’à Ramsès en passant par les trois Toutmosis et Amenophis, sans oublier Cheops de la 4eme Dynastie fondateur de la grande pyramide, Djezer ou Chephren, ,Mykerinus fils de Kephren, Mentouhotep 1er ou Osiris, les dynasties égyptiennes défilèrent alors sous nos yeux, comme si nous y étions. La presque totalité de l’assistance apprit ce jour-là d’où venait la plupart des noms que nous portions. Quelques temps après ce jour mémorable, j’eus la confirmation, à la page 497 du tome2 de « Nations nègres et culture » que mon nom parmi tant d’autres, avait fusé, des milliers et des milliers d’années plus tôt, en plein pays Nuer, dans le haut Nil.
Or donc,tous les 19 plus grands égyptologues du monde étaient au Caire pour l’occasion, aux fins de régler une fois pour toutes l’admirable question : « Qui et quels avons-nous été si tant est que nous nous reconnaissons le même ancêtre commun ? » : Abdelgadir M. Abdalla,, Abu Bakr, Mme N. Blanc, F. Debono, Cheikh Anta Diop, G. Ghallab, L. Habachi, R. Holtboer, J. Gordon Jacquet, S. Husein, W. Kaiser, J. Leclant, G. Mokhtar, R. el-Nadury, T. Obenga, S. Sauneron, T. Säve-Söderbergh, P.L. Shinnie, et J. Vercouter. Ces éminents professeurs et savants venaient du Soudan, de l’Egypte, de la France, de Malte, du Sénégal, de Finlande, des USA, d’Allemagne de la République populaire du Congo, de Suède et du Canada. La conclusion générale sur le colloque déclara ce qui suit : «La très minutieuse préparation des interventions des professeurs Cheikh Anta Diop et Obenga (le disciple) n’a pas eu, malgré les précisions contenues dans le document de travail préparatoire envoyé par l’ Unesco, une contrepartie toujours égale. Il s’en est suivi un réel déséquilibre dans les discussions». Vingt ans avant ce jour, la thèse qui avait été refusée sur les bords de la Seine, venait d’être acceptée, plébiscitée pourrions-nous ajouter, par un aéropage de savants travaillant sur le même sujet et cette fois, sur les bords mêmes du Nil, véritable théâtre des opérations. Il ne pouvait se trouver meilleur endroit pour confirmer que l’égypte avait toujours eu pour populations autochtones, des noirs. Ce qui, rapporté à une dimension historique, est corroboré par les vers célèbres de Césaire dans lesquels il avance, à propos des noirs à la page 119 du Cahier d’un retour au pays natal : «Véritablement les fils aînés du monde
Poreux à tous les souffles du monde
Aire fraternelle de tous les souffles du monde
Lit sans drain de toutes les eaux du monde
Etincelle du feu sacré du monde
Chair de la chair du monde palpitant du mouvement même du monde !» Et la conclusion des travaux d’ajouter ces lignes qu’on peut lire à la page 74 de l’ouvrage collectif édité par l’Unesco et titré « Histoire générale de l’Afrique tome2 » sous la direction magistrale du regretté Joseph ZERBO KI : «La thèse du professeur Diop a été refusée globalement par un seul participant. Aucun des participants n’a explicitement déclaré qu’il soutenait l’ancienne thèse d’un peuplement leucoderme (entendez blanc) à pigmentation foncée pouvant aller jusqu’au noir. Le consensus pour l’abandon de cette thèse ancienne n’a été que tacite». Parce qu’il est juste que le bien efface le mal, C.A.D a été réhabilité par tous ceux-là qui, formés à la Sorbonne, ont fini par faire parjures leurs maîtres. La Sorbonne n’a jamais accepté facilement les idées neuves et révolutionnaires comme celles de C.A.D qui, souvenons-nous en, avait été précédé trois siècles auparavant dans cette forme d’injustice par Descartes lui-même, qui n’avait pas réussi à obtenir l’approbation des docteurs sorbonnards pour la publication des «Méditations Métaphysiques». La deuxième rencontre avec C.A.D remonte à 1976, lorsque, en année de spécialisation en Civilisations Africaines, il nous reçut dans son laboratoire de l’Institut Fondamental de l’Afrique Noire (I.F.A.N) pour nous parler des systèmes de mariages en Afrique durant sept heures d’horloge ! Sans commentaire !
Si de tout temps, le projet de Cheikh Anta Diop visait la restauration de la conscience historique africaine pour en faire un solide rempart contre l’aliénation, corruption grave de l’esprit, gageons que le formidable mouvement des exégètes de l’œuvre du dernier pharaon, ira en s’amplifiant. En 1993, m’inscrivant dans cette voie et croyant bien faire, j’ai proposé au jeune frère G.Biyogho l’idée de mettre en route une structure pouvant réunir des synergies autour de l’œuvre du Maître. Si, quelques jours plus tard il CREA «sa» structure de L’ICAD sans crier gare et pour en faire autre chose que ce que nous prévoyions, je dis que des idées on peut toujours les piquer aux autres sans souvent savoir trop quoi en faire. Mais le grave, est que, liée à la mémoire de C.A.D, homme intègre s’il en fût, je dis sans prendre de gants, que c’est une véritable forfaiture doublée d’une trahison sans nom que de se faire de l’argent au nom de C.A.D ! Gare à l’œil de Caen ! Las ! Plus prosaïquement, lorsque rendu à Ceytou (lire Tièytou) le village natal de C.A.D où il repose à 145 km à l’est de Dakar, on constate non sans amertume, l’aspect du lieu de sépulture du dernier Pharaon, on mesure l’immensité de la perte pour l’Afrique mais aussi, on expérimente l’adage selon lequel «Nul n’est prophète en son pays». Le professeur Cheikh Anta Diop dont nous commémorons non sans tristesse le vingt-deuxième anniversaire de la disparition, était, in fine, un homme seul dans son combat, face à lui-même, avec ses certitudes. Il est mort sans avoir eu le temps de parachever son œuvre. Dorénavant, il appartient à tous ceux qui s’intéressent aux travaux du Maître de continuer le boulot pour que jamais, ne prospèrent les caricatures d’Elikia M’BOKOLO et autres faux thuriféraires croqueurs de lignes budgétaires « antadiopiennes » ou même d’un néo-colonialiste invétéré comme François-Xavier Fauvelle.
RETOUR ANNONCÉ DE LA COUR SUPRÊME Les magistrats disent niet à la «prétendue réforme»
Article Par LATIR MANE,
Paru le Jeudi 14 Fév 2008
L’Union des magistrats du Sénégal (Ums) refuse la proposition de réinstallation de la Cour suprême qu’il assimile à une «prétendue réforme». Car pour elle, ce serait «un recul historique que rien ne justifie». Et qu’aujourd’hui «il s’agit d’engager, sans délai, un processus de redynamisation et d’achèvement de la réforme de 1992». Portant sur la spécialisation, l’acquisition de compétence scientifique et surtout le renforcement des garanties d’indépendance du pouvoir judiciaire.
Après la sortie du président de la République, Me Abdoulaye Wade, sur l’installation d’une Cour suprême, beaucoup de voix se sont élevées. Qui pour applaudir, qui pour contester cette proposition. Mais c’est hier seulement, que la réaction des magistrats du Sénégal est tombée pour rejeter une telle proposition. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l’Union des magistrats du Sénégal propose des solutions à la crise qui frappe le secteur de la justice. À savoir, «le renforcement des garanties d’indépendance du pouvoir judiciaire, le respect du principe de l’inamovibilité, tel que posé par la Constitution, la modification de la composition du Conseil supérieur de la magistrature, afin que les magistrats élus par leurs pairs y soient majoritaires, une large transparence autour des procédures de nomination des magistrats, la soustraction des magistrats du parquet à la hiérarchie politique du ministère de la Justice, la création de démembrements du Conseil d’Etat, au même niveau que les tribunaux régionaux, et le renforcement de la formation tant initiale que continue des magistrats».
Desserrer l’étau de l’Exécutif
Ce sont là les points répertoriés par l’Union des magistrats sénégalais (Ums) et qui constituent, à leurs yeux, les solutions aux problèmes de la justice sénégalaise. C’est aussi la réponse de l’Ums au désir exprimé par Me Abdoulaye Wade de faire revenir cette Cour qui va regrouper le Conseil d’Etat, le Conseil constitutionnel et la Cour de Cassation. Les magistrats ont aussi refusé, dans leur communiqué, cette «prétendue réforme». Car, pour eux, ce serait «un recul historique que rien ne justifie». Et qu’aujourd’hui, «il s’agit d’engager, sans délai, un processus de redynamisation et d’achèvement de la réforme de 1992. Processus devant prendre en compte la nécessité d’une spécialisation plus poussée des juridictions et des magistrats face à la «judiciarisation» de nouveaux types d’affaires et l’exigence de réelles compétences scientifiques qui en est le corollaire».
PROLIFÉRATION DES MARCHÉS DE GRÉ À GRÉ Le secteur privé prié de mettre un terme au «masla»
Article Par JEAN-PIERRE MANE,
Paru le Jeudi 14 Fév 2008
Le nouveau code des marchés publics introduit une démarche de rupture, avec la mise en avant de l’Autorité de régulation des marchés publics. Une structure de contrôle au service du secteur privé pour mettre un terme à la prolifération des marchés de gré à gré.
Le syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics, sous la présidence de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), a passé au peigne fin le nouveau code des marchés publics. Une rencontre qui a permis à Moustapha Lô, assistant technique à l’Agence de régulation des marchés publics (Armp), de revenir sur le contexte de la réforme, les objectifs et autres attributions du nouveau code. Pour le technicien, les prérogatives données au secteur privé font que celui-ci peut superviser le système de passation des marchés. Le secteur privé, soutient M. Lô, peut désormais recourir à l’organe de régulation (l’Armp) pour mettre un terme à des agissements peu orthodoxes. «Il faut qu’il (le secteur privé) cesse le «masla» (les compromissions). Cette juridiction lui appartient. Qu’elles soient logées à la Présidence ou à la Primature, toutes les agences sont soumises au code. Il faut que le secteur privé veille à l’application stricte du texte», a répété Moustapha Lô. Comme pour dire qu’il faut se donner les moyens de l’ambition du code, le Vice-président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal, Abd’El Kader Ndiaye, lui, estime que l’indépendance économique constitue la clé de voûte de la pérennité de l’outil de régulation et le garant de son indépendance à asseoir sa politique du point de vue réglementaire et à rendre exécutoires ses décisions. «Pour assurer son autonomie vis-à-vis des groupes d’intérêts publics et privés, les ressources de l’Armp devraient provenir de la gestion du système. Ce qui lui permettrait d’assurer en toute liberté, ses prérogatives de sentinelle, tout en étant à l’abri du besoin», ajoute M. Ndiaye. Le Vice-président s’est également épanché sur les questions liées à l’éthique des régulateurs. Qui, recommande-t-il, doivent, dans le cadre de leurs missions, respecter les principes de transparence, d’impartialité et d’équité, tout en observant un devoir de réserve vis-à-vis des groupes d’intérêts privés comme publics.
La déroute en chantant1…
L’aventure avait débuté le 23 janvier par des interrogations. Elle s’est achevée le 31 janvier dernier par des lamentations. Deux petites semaines seulement après le premier rassemblement des Lions censés rentrer à Dakar avec le trophée continental et permettre ainsi aux Wade de s’offrir un bon bain de foule sur les chantiers de la Corniche. Mais cette débâcle a au moins le mérite de nous éviter ces élans de populisme et de permettre aux neuf millions de sélectionneurs sénégalais de se trouver un beau sujet de conversation pour les semaines à venir et reléguer parfois la politique au second plan. Et pour cette séance de ndëp national, les raisons auxquelles on peut attribuer cette élimination sont si nombreuses que chacun privilégiera la sienne, même si nous ne devons pas oublier, à la faveur d’un nivellement progressif, que les écarts s’étaient resserrés entre les ténors présumés et les autres sélections nationales sur le continent. Dans un tel contexte, une légère baisse de niveau est fatale et aucune force magique n’aurait permis de renverser le cours d’un destin qui a semblé être plombé, dès les dernières minutes de Sénégal-Tunisie. Une alerte sérieuse pour une fin de parcours chaotique qui, vraisemblablement, s’est annoncée dès les éliminatoires et la phase préparatoire.
Le résultat est là et cette frustration s’accompagne d’une certaine incompréhension qui renvoie plus à une défaillance collective qu’à une responsabilité individuelle. Mais on a toujours tort quand on perd, et toutes les explications semblent valables, toutes les alternatives paraîtront meilleures rétrospectivement, qu’il s’agisse du choix des joueurs comme du schéma tactique, du coaching, de la préparation, de la faillite des dirigeants, de l’excès de confiance et du manque d’humilité dont, généralement, font preuve les Sénégalais. Il reste que le désespoir ou le rejet constaté autour de nous est largement irrationnel, comme sont infantiles les procès expéditifs en responsabilité, qui voient en Diouf et Tony des parias finis ou qui décèlent dans l’incompétence de Henryk Kasperczak, un principe universel d’explication.
Certes, dans tout organisme digne de ce nom, il faut un fusible. Dans les clubs de football, ce fusible, c’est l’entraîneur. En Equipe nationale, c’est le sélectionneur. Or si l’équipe tourne mal, ne cherchez pas ailleurs, il sera responsable de tous les maux et devra sauter. Au bout de 2 ou 3 “disjonctages”, il est la personne la mieux indiquée pour passer devant le peloton d’exécution. D’autant que le capitaine Kasperczak a manqué d’élégance, abandonnant le navire (Sunugal) en pleine tempête ! Comme un vulgaire boucanier, un soldat de fortune qui ne travaille que pour l’appât du gain. Pourtant, dirigeants et journalistes ont vanté son parcours, rappelé son vécu professionnel et le souvenir vivace du jeu coruscant qu’il avait développé aux commandes des Aigles du Mali. De quoi bien vendre le produit «Made in Poland».
Nonobstant le fait que le Polonais ne soit pas un gentleman, on ne saurait toutefois lui reprocher de n’avoir pas été lucide, même si une sorte de chape de plomb stalinienne continuera à s’abattre sur l’ancien messin. Car en faisant preuve de beaucoup de réserve au moment où, dans un euphorique élan d’unanimité, les politiques et nos dirigeants faisaient croire que nous avons une équipe capable de se hisser au sommet, l’homme a été plus mesuré. Certains procureurs à la sentence facile y ont vu un manque d’ambition (à mots couverts, car chat échaudé boit l’eau tiède). Avec le recul, on se rend finalement compte que ces leaders d’opinion du microcosme footballistique soulignent, en fait, leur propre indigence, faisant eux-mêmes le constat de leur incapacité à avoir des ambitions réalistes entre la malveillance et l’adoration, à tenir un discours
SAVOIR DEMISSIONNER
Nous donnons l’impression de vivre encore sur notre passé, d’oublier que la campagne 2002 reste désormais au rang des souvenirs (dans quelques décennies, qui se rappellera de cette épopée ? L’histoire ne retient que les vainqueurs et sur ce point, nous devrons avoir des prétentions modestes et réalistes !). Nous nous berçons d’illusions, accrochés à notre nuage footeux et grisés par la clameur asiatique, sous les éloges trompeurs de notre orgueil élastique. Nous nous croyons seuls acteurs et objets des miracles sur terre. Nous en avons oublié d’avoir les pieds sur terre lorsque nous maintenons notre tête droite dans les nuages. Que de leurres ! Abdoulaye Diagne Faye n’a pas tort de nous rappeler certains fondamentaux de la vie en général, pas seulement du sport, à savoir humilité et respect des autres : «On se croit supérieur aux autres alors qu’en réalité, on est au même niveau ou même en deçà. On n’a rien gagné. Il faut qu’on revienne sur terre, se dire que les autres nations travaillent sans faire de bruit comme c’est le cas chez nous.» En quelques mots, le Rufisquois pose le problème de notre «sénégalocentrisme». Et un ami camerounais aime bien me rappeler que l’arrogance est l’une des difformités que nous avons héritées des Français. Avons-nous réellement déposé un brevet de foot à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) ou un palmarès qui fait du Sénégal une grande nation, ou tout simplement une grande nation du foot?
C’est cette même folie des grandeurs qui a fait croire à nos hommes politiques que nous méritons largement notre place au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Sous l’angle footballistique, certains experts nous disent que nos joueurs évoluent dans les plus grands clubs. Notre Diouf national joue à Bolton et l’un des leaders de l’attaque évolue en L1 française. Et quand vous suivez de près la messe cathodique du paysage audiovisuel européen, on se rend compte, très facilement, que le Togolais Adebayor devient un joueur majeur à Arsenal, des Ivoiriens sont des titulaires indiscutables dans deux des quatre meilleures formations de la Premiership anglaise, et le Camerounais Eto’o force le respect en Espagne. Pendant ce temps, on se console comme on peut... C’est comme si se déclarer supporter de l’équipe du Sénégal revenait, désormais, à s’exposer aux sarcasmes des autres Africains.
Dans ce procès des Lions, on ne saurait occulter la responsabilité des dirigeants. Sur la lancée d’un lendemain de campagne africaine trépidant, nos comiques troupiers se contentent pour le moment du départ du coach et du fait divers du Vienna City pour divertir les jurés. Et dans ce festival du grotesque, on ne saurait remettre le prix du jury au seul Mbaye Ndoye. Certes, le président de la Fsf a, depuis plus de deux ans, grillé fusible sur fusible, mais nombreux sont ceux, au ministère des Sports ou au Comité directeur, qui mettent un point d’honneur à vouloir l’imiter. Pourtant, cette déroute a au moins le mérite de montrer, dans leur ensemble, les limites et la compétence de ces «grands messieurs» censés conduire la politique du foot sénégalais. On ne saurait avoir l’équipe que nous avions et proclamer viser la victoire finale au lieu d’avoir la lucidité de fixer, au moins, comme objectif initial, la qualification au deuxième tour. Certes, Mbaye Ndoye n’est pas l’homme de paille qu’espéraient les locataires de la rue Carnot, mais on ne saurait diriger une entité en se fiant seulement à son orgueil et aux pratiques occultes. Et dans ce genre de situation, surtout avec cette ambiance particulièrement malsaine et incroyable qui règne en ce moment dans les coulisses du foot sénégalais, on doit pouvoir inculquer à nos dirigeants la culture de la démission pour éviter une confrontation inutile avec la Fifa. C’est également le rôle du «dirigeant». En revisitant certaines annales et en cherchant bien, il est de bon aloi de penser que le poste de président de Fsf a une utilité, celle de savoir démissionner au bon moment. La fonction de premier responsable de foot sénégalais est un fusil à un coup. Si on le rate, on perdra à la fois son crédit et un petit écho dans les manuels d’histoire. Mbaye Ndoye et Cheikh Seck ont raté leur coup et démontré qu’ils étaient plus orgueilleux que courageux.
DES TARES SAVAMMENT DISSIMULEES
Or la situation actuelle requiert plus de courage que de rage. Cela nous éviterait de tomber dans des travers et permettre ainsi à des hommes neufs et expérimentés de présider aux destinées de notre sport national. Toutefois, on est en droit de se demander après Mbaye Ndoye et Issa Mbaye Samb, qui mettre à leur place aussi bien à la Fédération qu’au ministère des Sports? Et pour le moment, au niveau de la partie civile, on voit généralement deux messieurs qui ne se sont guère illustrés quand ils étaient aux affaires. Le Sénégal est un pays paradoxal. Voilà un certain gendre des Wade et ancien ministre qui devait pourtant, apprendre à se taire parfois. Hélas, ce cher monsieur ne se cesse de s’épancher dans les médiats, oubliant qu’il était également l’un des responsables du fiasco de 1992. Idem pour ce transhumant libéral qui n’a pas laissé que de bons souvenirs au moment où il dirigeait le Cdp (en nous ramenant le fameux duo Bocandé-Locotte2#) ou lorsqu’il était à la tête du ministère. Je ne saurais oublier tous ces apprentis-sorciers qui reviennent encore à la charge au sujet du débat hallucinant sur les entraîneurs étrangers et techniciens locaux, oubliant que même le pays ayant inventé le foot est présentement coaché par un étranger. Et parmi les huit quart de finalistes de la Can 2008, seuls l’Angola et l’Egypte sont entraînés par des nationaux. Mais, dans ce pays où des anciens internationaux au palmarès vierge sur le plan continental sont catalogués anciennes gloires (sans aucune gloire bien entendu), nous avons le loisir d’écouter l’expertise offerte par ces «grands messieurs » qui, à coup sûr, essayeront de nous convaincre qu’Amara Traoré ou Abdoulaye Sarr aurait mieux fait que le mercenaire polonais ou même, le piètre Guy Stephan.
Certains experts ès-football ont poussé la provocation au point de nous dire qu’on aurait dû prendre des joueurs du Jaraaf ou de la Ja (et même de Niary Tally) pour jouer à la place des Henri et autres. Occasion rêvée pour poser la lancinante question de l’âge de nos footballeurs. Il paraît qu’ils sont vieillissants. Pourtant, si nous nous fions aux fiches officielles des différentes équipes, Diouf a bien 27 ans. A moins de poser les vrais débats et de s’interroger sur les véritables enjeux du foot sénégalais ! Et cela passe aussi par un vrai courage des dirigeants enfin décidés à rompre avec la loi de l’Omerta, comme le suggèrent certains conservateurs ou comme le recommande l’ancien portier des Lions. Celui-ci ne manque pas de soutenir que la question de l’âge ne doit pas compter, tout en reconnaissant néanmoins qu’au Sénégal, «si on parle d’âge des joueurs, on n’aura plus personne en sélection»3 sauf, sûrement, les bi-nationaux nés en Europe. Mais, comme à chaque fois, ce débat est retombé, enveloppé dans un silence remarquable, comme cette quiétude ayant suivi l’affaire Moussa Ndao à Grenoble.
Il arrive, de temps à autre, que des masques tombent sur le sujet tabou de l’âge des footballeurs africains. Juste quelques flèches et des mots pour rappeler que le sujet ne laisse plus insensible. Face à ce phénomène dramatique, dans l’opinion, il n’y aura plus de naïfs qui auraient pu s’auto-persuader que certains de nos internationaux n’ont pas triché sur leur âge. Restent les cyniques ou les fatalistes que le grand déballage n’effraie pas. Un jeune confrère rappelait, à juste titre, un rendez-vous avec un jeune défenseur d’un club dakarois qui venait de recevoir sa première convocation sous l’ère Stephan. A la question portant sur son âge, le jeune homme a hésité, réfléchi un moment avant de prendre la précaution de demander son âge à son coach, histoire de faire en sorte que certains de ses souvenirs coïncident avec l’âge officiel déclaré. Il est affligeant de voir, dans certaines archives, des joueurs ayant déclaré 25 ans en 2006 dans leur état-civil faire de la coupe du monde 1986 et des prouesses de Maradona, l’un de leurs vrais souvenirs du ballon rond. On l’aura compris, ce système est désiré par les parents et les agents. Ce coup de ciseau sur l’âge réel pour avoir un âge officiel, est toléré par les instances et les clubs qui ne se sont donné aucun autre moyen de vérification que de vulgaires photocopies. Un système dont il n’est pas étonnant qu’il ait dégénéré vers des pratiques de plus en plus frauduleuses.
Il est également affligeant de voir à quel point des idées et des propos odieux s’installent dans le débat, notamment au sujet du patriotisme de certains joueurs. Cette fournée de spécialistes et ces techniciens de studio nous font ainsi croire ainsi qu’El Hadj Diouf, le Saint-Louisien serait plus patriote que le Francilien Habib Bèye ou que le Sénégalais «de souche» a mieux démontré, sur la pelouse, sa «sénégalité» que le Franco-Sénégalais. Si on appuie trop fort sur le bouton, cela pue le délit de sale gueule ou de faciès. Pourtant, jusqu’en 2000, les rares expatriés qui répondaient généralement aux appels soutenus de la Tanière avaient pour noms : Oumar Daf, Tony Sylva, Moussa Ndiaye, Henri Camara, Pape Malick Diop, Fadiga ainsi que les Sénégalais évoluant au Maroc ou en Tunisie. Durant cette période, les Diouf, Aliou Cissé et autres Makhtar Ndiaye ne rataient jamais une occasion de mépriser nos dirigeants, avant que le messie Metsu et les fameuses assises de Plan de Cuques ne convainquent les derniers réticents à rejoindre la Tanière.
Ces «affaires» surgissent alors que la situation du football local sénégalais se dégrade constamment depuis plusieurs années : perte d’intérêt des compétitions, affluence en constante baisse, noyautage par les mouvements sectaires, intérêt accordé au fameux mouvement navétane, manque d’infrastructures, absence de politique sportive depuis feu François Bob... Difficile, devant tout ceci, de conserver une âme d’aficionado. Il est clair que toutes ces mises en garde ne sont qu’illusoires et que le sens de l’histoire va nous mener, une nouvelle fois, vers des Assises nationales (après des états généraux) qui ne serviront à rien, hormis de faire croire que les autorités de l’alternance trouveront des solutions-miracles, comme tous ces châteaux de cartes montés depuis 2000, au rythme des fantasmes d’un homme. D’autant que la culture de l’impunité est érigée en système de gouvernance, la complicité de certains milieux naviguant autour du sujet sportif et les enjeux économiques du foot sont les conditions réunies d’une tolérance déjà coupable... En soi, ce n’est déjà pas bon signe pour tous ces chasseurs de primes et de perdiem.
1 Je fus inspiré par l’essai La défaite en chantant qui est un livre publié en 2007 et rédigé sous forme de conversations entre Claude Allègre, ancien ministre socialiste français, et Dominique de Montvalon, directeur-adjoint de la rédaction au Parisien.
2 Ce duo avait raclé les fonds de tiroir pour nous sortir de leur chapeau des joueurs aussi insignifiants que le fameux Dacunha et le caduc Seyni Diatta dit Bocandé.
3 Oumar Diallo dans l’AS du mercredi 7 juin 2006.
Mamadou Alpha DIALLO - dit ZAK Journaliste - Montréal - Can
«Le dossier de Saint Lazare de Béthanie n’est pas évacué»
Ceux qui pensaient que l’Etat a renoncé, de façon définitive, à l’espace du cimetière Saint Lazare de Béthanie n’ont qu’à déchanter. En effet, le conseiller de communication du ministère de l’Urbanisme de l’Habitat et de la Construction, Demba Arame Ndiaye déclare que «le dossier de Saint Lazare en Béthanie n’est pas évacué». Selon lui, «rien n’a été entériné. Toutes les options sont possibles». Toutefois, il reconnaît que «c’est une affaire».
Daouda GBAYA
ORIGINE - Main basse des autorités coloniales sur le terrain d’un autochtone : Le prix de la spoliation
Comme par hasard, le passé du groupe Les Manguiers ressemble, à bien des égards, à son présent. Construit en 1955, ce groupe est né des suites d’une spoliation du terrain appartenant, selon les archives, à un Sérère (son nom n’a pas été révélé). Ce dernier qui avait établi sur ce terrain vague et assez libre une bicoque, exploitait et cultivait de l’arachide. Pour mettre la main sur sa terre, il avait été dit alors, que ce Sérère occupait de façon illégale ce terrain. Ainsi, il a était spolié sous la menace. C’était encore sous l’emprise coloniale, lit-on, «et les autochtones ne sauraient avoir raison sur les autorités françaises».
Deux corps de bâtiment furent, donc, érigés sur cet espace alors que le dernier occupant était privé de faire valoir ses droits. Ce sont deux bâtiments dits «Sade», construits côte à côte, orientés Est-Ouest et à ouverture de type béton.
Pour ses premières années, le groupe Les Manguiers se trouvait à Repos Mandel (Actuel Hôpital Abass Ndao), c’est à dire à quelques mètres du site où il se trouve aujourd’hui.
Du temps colonial, le Français Mandel (le prénom n’a pas donné) avait acquis «pour rien», à l’extrême limite de la ville de Dakar, un titre foncier bien en règle dont il avait pris le soin de légitimer. A la dernière guerre mondiale, rapportent les archives, les Américains venus à Dakar, base stratégique, avait installé une baraque-dortoir sur ce site. A la fin de la guerre, les Américains se retirèrent.
Quand le besoin de créer une école s’était fait pressant, les autorités de tutelle avaient vu, tout de suite, tout le bénéfice qu’elle pouvait tirer de cette baraque abandonnée. Ainsi par décret n°7293 du 12 décembre 1955, le gouverneur William Ponty affectait à la Direction de cette école, Ibrahima Koïta un instituteur de 2e classe avec deux adjoints. Le personnel enseignant abandonnant le Mandel, intégra les nouveaux locaux. L’année scolaire 1956-1957 verra quatre classes ouvertes : Cm1, Ce1, Ce2, Cp1.
Par ailleurs, le groupe Les Manguiers subit entre 1956 et 1957 des travaux d’extension avec la construction de nouveaux bâtiments à couverture fibro-ciment et le logement du directeur. Les noms de Manguiers garçon, Manguiers filles et Manguiers mixte apparaîtront. Mais, ces dénominations seront changées par les autorités compétentes, car elle créaient «un amalgame et ne correspondait pas aux critères» fixés au départ. Ainsi, l’établissement était mixte tant du côté personnel que des élèves.
Le groupe les Manguiers a eu à connaître, successivement, onze directeurs dont un d’origine fançaise : Lauguin Poisson, Ibrahima Koïta, Abdoulaye Libidor Diop, Abdoulaye Bâ, Bocar Ely Guèye, Aladou Guèye, Lèye Niang, Alioune Ndiaye, Papa Boubou Niang ben Seydou, Pape Mayoro Guèye, Abdou Razack Chaoui.
Daouda GBAYA
INDIGNATION - Elimination des Lions, mariage contre-nature, grèves à l’Ucad : Le Sénégal, un pays «malade de ses hommes»
«Dans la vie d’une nation, il arrive toujours des moments pendant lesquels il faut s’arrêter et réfléchir sur le présent et la destinée commune.» Tels sont, en partie, les propos liminaires du secrétaire général du Fsd/Bj, hier en conférence de presse. Pour Cheikh Bamba Dièye, «notre pays semble être inscrit dans une dynamique d’échecs et de contre-performances depuis quelques temps.» Ces manquements traduisent simplement, selon M. Dièye, une faillite de nos valeurs et l’état de délabrement de notre pays.
Indigné par «l’immense désillusion causée par l’élimination de l’équipe nationale de football au premier tour de la Can», le député soutient qu’on avait une équipe «au potentiel énorme» et nantie de ça, elle devait être en mesure de jouer les grands rôles au Ghana d’autant plus que «l’Etat l’avait mise dans des conditions matérielles optimales». Seulement, pense M. Dièye, la bande à El Hadji Diouf a connu «le pire des échecs de l’histoire de notre football (….), faute d’humilité, de remise en cause». Et du fait «d’un narcissisme béat», elle a connu le pire des échecs de l’histoire de notre football. Et tout cela est imputable, selon lui, aux «valeurs séculaires de Yarr, de Fulla, de Fayda et de Jomm (qui) se sont évaporées.» Là où, rappelle-t-il, «des nations nouvellement arrivées dans le football ont fait preuve d’engagement patriotique, de rigueur et de discipline». Mais, cet échec est le reflet de la gestion du pays. En effet, se désole Cheikh Bamba Dièye, «la gestion de l’équipe nationale du football n’obéit à aucun critère rationnel et de performance. Les dirigeants ont donné la preuve de leur incurie, de leur incompétence et comme d’habitude, beaucoup d’argent a été dépensé sans résultats probants et partout le même verrouillage est opéré pour que très peu de gens soient au courant de l’utilisation faite des deniers publics».
Sur un autre registre, le membre de l’opposition parlementaire s’est dit consterné par «le scandale du mariage homosexuel», qui continue de défrayer la chronique. «Le Sénégal a tellement perdu de ses valeurs, qu’aujourd’hui, des gens à la moralité douteuse qui vivaient cachés, osent s’afficher en plein jour et réclamer des droits pour consacrer la décrépitude de nos valeurs morales», s’émeut Bamba Dièye. Et le comble, selon lui, c’est quand ils n’hésitent même pas à «souiller une institution sacrée qu’est le mariage». Face à la «mollesse» des autorités, il constate la chute de tout notre système éducatif. «En effet, ce problème met à nu nos déficits cumulés. Ces homosexuels sont bien de chez nous ; ils traduisent les ratés de notre société incapable de se dresser en rempart contre la dépravation des mœurs et l’envahissement des pratiques abjectes et immorales», renchérit-il.
La crise qui sévit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar n’a pas laissé indifférent Cheikh Bamba Dièye. Plusieurs facultés sont en grève depuis deux semaines «dans l’indifférence générale», déplore-t-il. Remontant à l’une des sources du mouvement d’humeur des Etudiants, le leader du Fsd/Bj s’interroge : «Comment peut-on accepter qu’un marché exécuté en principe avec toutes les spécifications techniques aboutisse à un tel accident ?» En effet, la semaine dernière, le toit d’un bâtiment flambant neuf des locaux du Faseg s’est écroulé en plein cours, blessant deux étudiants. Et plus grave, poursuit M. Dièye, «si on n’y prend garde, on risque de laisser le temps faire son œuvre, jouer sur les possibilités d’oubli pour ne pas sanctionner l’entrepreneur». Convaincu que si l’entrepreneur du bâtiment avait mis tous les moyens financiers à sa disposition dans les travaux, «pareil accident ne se serait pas produit», Cheikh Bamba Dièye, amer, s’est résolu à constater : «Comme tout marché public semble être une procédure de détournement de fonds, les populations ne sont plus à l’abri de quelque drame que ce soit. »
Aly FALL
LE DIAGNOSTIC DU SOCIOLOGUE
Un problème de situation
Par Cherif FAYE | SUD QUOTIDIEN | jeudi 14 février 200
Considéré sous l’angle sociologique, il ressort, selon le Pr Hadiya Tandian du Département de Sociologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar qu’il y a beaucoup d’appréhension sur le phénomène de la pauvreté. C’est d’ailleurs pour cette raison, a-t-il noté, que le Président Abdoulaye Wade a récemment procédé à sa redéfinition. Tout en considérant que la pauvreté est un phénomène qui cache beaucoup de disparité, tant du point de vue institutionnel, économique, monétaire, social, et religieux. Le Pr Hadiya Tandian la définit du point de vue individuel comme « l’état de toute personne en âge de produire qui n’a pas les moyens de satisfaire ses ambitions en quantité et en qualité ».
Celui qui a donc un gap entre la satisfaction de ses ambitions et ses moyens de production peut être considéré à juste titre comme pauvre. De la même manière, toujours selon lui, un pays pauvre est un pays qui ne peut pas offrir de manière satisfaisante à ses citoyens en âge de produire les moyens de production quantitatifs et qualitatifs. Dans le même ordre d’idées, note-t-il, si dans une famille,c’est seulement trois personnes qui travaillent pour nourrir douze personnes, il y aura forcément un gap entre la satisfaction des ambitions de cette famille et les moyens de production de ses agents actifs. Le Pr Hadiya Tandian précise, par ailleurs que la pauvreté est un problème de situation. Elle n’est pas inhérente au lieu ou à l’espace. Il y a des pauvres dans les quartiers résidentiels, tout comme des personnes, pas pauvres du tout dans les bidonvilles.
Il considère qu’en matière de recherche, « un chercheur doit trouver un échantillon dans lequel toutes les personnes, toutes les catégories, toutes les couches sociales ont la chance de se retrouver ». Ainsi, cette définition sociologique répond-il à cette exigence scientifique : faire en sorte que la définition de la pauvreté donne une égale chance à toutes les personnes sur lesquelles l’étude se fait. « Donc, lorsque nous disons qu’est pauvre toute personne qui manque de moyens qualitatifs et quantitatifs pour réaliser ses ambitions,cette définition englobe toutes les personnes sans distinction de race, de sexe, de niveaux, et s’écarte des définitions de type institutionnel ou démagogique qui produisent des définitions non en fonction de la « nature de la chose » souligne le Pr Hadiya Tandian
De son point de vue, l’état social, qui est le cadre où évoluent les segments ou différents groupes sociaux, n’est pas pris en compte dans la formulation des politiques de développement. Or, dit-il, c’est sur cet état social dynamique qu’il faut agir en sériant les responsabilités du sommet à la base. Dès lors, il pense que la bonne gouvernance dans un Etat consiste à créer un cadre juridique, éthique, économique qui favorise la réalisation des ambitions de ses citoyens. Les contraintes sont ainsi instituées pour organiser les moyens des ambitions des citoyens, et la liberté consistera dès lors à obéir aux normes permises par les institutions.
Barça« ou »Barsax".
Par « anomie », il faut entendre du point de vue sociologique, « absence de normes ou de règles ». Même si notre société a établi des maximes bien définies pour tempérer les ardeurs des individus dans la quête du capital et la folie des grandeurs. A ses ambitions, l’individu doit associer les moyens légaux de les satisfaire, relève le Pr Hadiya Tandian. Mais assez souvent, la morale « Ceddo » du paraître fait que l’on s’en écarte à bien des égards. C’est d’ailleurs la raison des suicides collectifs de beaucoup de jeunes en mer, « Barça » ou « Barsax ». Le suicide étant un acte que tout individu commet tout en sachant que le résultat de son action le conduit à la mort, le voyage clandestin vers l’Espagne via l’Océan est une forme de suicide. Et pourtant c’est une véritable composante de notre problématique si l’on se réfère aux témoignages de certains clandestins en partance vers l’Espagne. Certains sont partis parce qu’ils ne pouvaient plus supporter l’écart, le gap qu’il y avait entre leurs ambitions et les moyens de les satisfaire. Et dès lors qu’ils savent que notre société, notre religion n’admet pas le suicide, car toute personne suicidaire n’a pas droit à la sépulture, ils ont choisi la mer au nom de leur famille, pour mourir ou arriver à bon port. S’ils meurent dans ces conditions, rejetés par les eaux, ils peuvent être considérés comme des « héros » qui ont choisi de partir pour honorer leur famille. S’ils arrivent, tant mieux. Voilà la question, a expliqué le Pr Hadiya Tandian.
Il est donc très urgent que d’autres mesures plus idoines soient prises au plan économique. Pour un accès égal de tous aux opportunités. N’est-ce pas Émile Durkheim qui disait à la fin de son analyse sur le normal et le pathologique dans ses « Règles de la Méthode sociologique » que « le devoir de l’homme d’État n’est plus de pousser violemment les sociétés vers un idéal qui lui paraît séduisant, mais son rôle est celui du médecin : il prévient l’éclosion des maladies par une bonne hygiène et, quand elles sont déclarées, il cherche à les guérir » ?
Saisie de drogue : Le Sénégal bat tous ses records en 2007
Le Sénégal a battu en 2007 tous ses records de saisie de drogue. Alors que les saisies en 2006 ne se chiffraient qu’en grammes, l’année dernière, elles ont atteint des tonnes. Et ce sont tous les services de sécurité qui s’y sont mis, très souvent en synergie, pour mettre la main sur de la cocaïne et de l’héroïne, en plus du cannabis habituel.
L'année 2007 a été une année record dans la saisie de drogue. Selon les chiffres fournis par la douane sénégalaise, un total de 5 176 kg, toutes drogues confondues, a été saisi. ‘La répartition par catégorie de drogue saisie se décline comme suit : 57 kg de cocaïne, 3 kg d'héroïne et 5 116 kg de l'herbe de cannabis’, a révélé Ibrahima Seck de la douane sénégalaise. M. Seck s'exprimait hier lors du point de presse en prélude à la conférence internationale sur la toxicomanie prévue du 14 au 16 février 2008 à l'Ucad II.
A ces chiffres fournis par la douane sénégalaise, s'ajoutent les 2,5 tonnes saisies par la gendarmerie nationale, en collaboration avec la douane. C'est ce que l'on appelle les saisies record. Ce qui fait de l'année 2007, une année phare dans la saisie des drogues. Comparée à l'année 2006 qui a enregistré un total de 5 569, 77 grammes, l'on est tenté de se demander si le Sénégal n'est pas devenu une plaque tournante dans le trafic de drogue. ‘Nous assistons à une flambée du trafic dans la sous-région. Des grammes, on est passé à des tonnes’, note d’ailleurs Mamadou Bâ, expert consultant de la Cedeao et membre du Comité interministériel de lutte contre la drogue (Cild). Le Sénégal, quant à lui, se livre à une consommation qui porte essentiellement sur le cannabis, révèlent les acteurs de la lutte.
Qui dit saisie, parle également de trafiquants et d'interpellations. Ainsi, révèle-t-on à la presse, 5 413 individus ont été interpellés pour trafic et usage de drogue. Et parmi ces interpelés de l'année 2007, on note 81 étrangers. Ce qui pousse à s'interroger sur l'implication des populations locales. Ces dernières sont souvent utilisées comme des passeurs.
Malgré les faibles moyens dont disposent les brigades de répression, celles-ci arrivent à faire d'importantes saisies. Si les trafiquants sont traqués et mis sous les verrous, la lutte contre les consommateurs reste encore un casse-tête. D'où le vœu des acteurs de la lutte de renforcer les moyens de la lutte pour cerner tous ceux qui s'agitent autour du trafic. A ce titre, il s'agira de lutter contre une entrée précoce de la drogue chez les adolescents, mais aussi de surveiller le passage de l'adolescence à l'âge adulte. La problématique de la prise en charge des usagers est également une préoccupation du Cild. Actuellement, il n'existe pas de structures spécialisées dans la prise en charge des usagers de la drogue.
Par ailleurs, les médecins spécialisés dans le traitement des usagers de la drogue ont insisté pour que l'alcool soit inscrit sur la liste des drogues. Selon eux, l'alcool à lui seul fait plus de ravage que toutes les drogues confondues. Or, aujourd'hui, il est considéré comme une boisson de consommation courante, entrant dans les mœurs des jeunes.
‘L'enjeu du trafic des stupéfiants au Sénégal’, ‘la problématique de la prise en charge des usagers de la drogue’, ‘drogues et Vih’, seront, entre autres ,les thèmes qui seront développés à l'occasion de cette conférence internationale sur la toxicomanie. Selon le Professeur Mamadou Badiène, président du comité scientifique de cette rencontre, celle-ci sera une occasion pour sensibiliser les populations et les inviter à une collaboration avec les services de lutte contre la drogue. Simon Kaboré, président du Lion’s club Dakar Baobab, principal initiateur de cette rencontre, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur par le biais du Cild, a également appelé à une participation massive des populations et autres bonnes volontés à lutter contre ce fléau.
Issa NIANG
Avec la décentralisation : Le Ps soupçonne Wade de vouloir faire main basse sur le domaine foncier
La politique de décentralisation initiée par le gouvernement libérale est vue d’un mauvais œil par les socialistes. Hier, à l’issue de la réunion hebdomaire de leur bureau politique, ils ont accusé le président Abdoulaye Wade de vouloir faire main basse sur le domaine foncier, en particulier celui du domaine maritime.
Les socialistes qui ont initié la décentralisation depuis 1972, mettent en doute celle initiée par les libéraux. La déclaration qui a sanctionné la réunion de leur Bp, soutient qu’’aujourd’hui, la décentralisation est en panne de perspective, faute d’une vision politique claire’. En effet, le Ps estime que Wade veut, par ce biais, s’accaparer du domaine foncier. ‘Elle (la décentralisation) s’est fourvoyée dans les dédales de l’affairisme d’Etat, à la base de la création tous azimuts de nouvelles régions érigées sans considération de critères précis’. Ainsi, selon le Bp, la décentralisation a abouti, sous l’alternance, ‘à des résultats totalement opposés aux objectifs de la réforme de 1996 accentuant les disparités entre les collectivités locales que l’érection de nouvelles régions, sans étude préalable sérieuse, va contribuer à accroître’. Mais, pour les socialistes, ‘cette propension à morceler des régions n’est que la résurgence de la vieille idée de provincialisation plus conforme aux visées d’Abdoulaye Wade sur le patrimoine foncier du pays’. Pour les partisans d’Ousmane Tanor Dieng, ‘par ce moyen, le pouvoir actuel entend se donner le cadre juridique approprié pour mettre en œuvre sa stratégie de patrimonialisation du domaine foncier’. A leurs yeux, Abdoulaye Wade ‘qui ne désespère toujours pas de dessaisir les collectivités locales de leurs attributions en matière foncière et domaniale, entend s’approprier et ensuite aliéner, dans des conditions opaques, toutes les terres du Sénégal’.
Les socialistes ont fait le lien avec la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, dont le plan d’action foncier et du cadastre rural ‘confirme la volonté du régime actuel d’aliéner les terres du domaine national’. Et c’est cette même logique ‘d’accaparement’, poursuit le communiqué du Bp, et de ‘bradage’ du patrimoine foncier qui justifie la décision d’Abdoulaye Wade d’étendre la compétence de la Sapco à toutes les terres du littoral et des sites à vocation touristique ainsi que ‘l’attribution, en toute opacité’, de milliers d’hectares de terres à Jafza International et à Kharafi. En tout état de cause, le Ps soutient que cette ‘boulimie foncière’ n’a épargné aucune terre . En plus, cette décentralisation a ‘engendré des conflits de compétences’ entre les villes et les communes d’arrondissement qui ont fait le lit de la transfiguration de notre cadre de vie avec la ‘cantinisation’ à tous vents des écoles et autres édifices publics par des maires d’arrondissement uniquement soucieux de prélever des taxes.
Charles Gaïky DIENE
MODY NIANG SUR LA « GENERATION DU CONCRET », LA SUCCESSION DE ME WADE PAR SON FILS KARIM
« Me Wade a peur de rendre compte demain devant l’Histoire ou un tribunal populaire »
mercredi 13 février 2008
NETTALI - L’ambition de Me Wade est claire, c’est de se faire succéder au pouvoir par son fils Karim. C’est le sentiment de Mody Niang. L’écrivain politologue fonde sa conviction sur le fait que Me Wade est un assoiffé du pouvoir, qui ne souhaite pas que son successeur soit quelqu’un qui lui soit éloigné. Le dauphin idéal n’est donc personne d’autre que Karim, estime Mody Niang, sur les ondes de Première Fm.
Au départ mouvement de soutien à Karim Wade, la « Génération du concret », disposant de manne financière jugée consistante, étale ses tentacules dans tout le pays, infiltre le mouvement associatif, notamment dans la banlieue de Dakar. La « Génération du concret » bouscule également la hiérarchie libérale. Cette nouvelle situation est au cœur des débats, dans les instances régulières du Parti démocratique sénégalais (Pds). Pour Mody Niang, écrivain et politologue, c’est Me Wade qui est derrière tout cela, pour assurer ses arrières. « A propos de cette fameuse Génération du concret, on en parle beaucoup ces temps derniers. Est-ce que la Génération du concret va s’ériger en parti, est-ce qu’elle va se mouvoir dans le Pds etc. ? Moi, ce qui m’importe, ce que je sais et que je constate et que de nombreux observateurs constatent avec nous, c’est que Me Wade a l’intention d’assurer sa succession en mettant son fils. C’est certain, il veut se faire succéder par son fils », martèle d’entrée de jeu Mody Niang. "Me Wade a peur des lendemains, il a peur de quitter le pouvoir et de devoir rendre compte après. C’est la raison pour laquelle, sa préoccupation première est de se faire succéder par quelqu’un qui lui assure ses bases, et ce quelqu’un ne peut être que son fils ».
A en croire l’écrivain politologue, « Me Wade a peur de rendre compte demain devant l’Histoire et devant un tribunal populaire ». Mody Niang de préciser sa pensée : « Je le dis dans toutes mes contributions, sa gouvernance opaque, informelle, nébuleuse et nauséabonde est jalonnée de scandales de toutes sortes, des scandales gravissimes. Et j’ai l’habitude de dire également que le moins grave de ces scandales est infiniment plus grave que l’Affaire du Watergate qui avait coûté au président Nixon sa démission en 1974".
Cette certitude affichée sur la succession de Wade, Mody Niang la fonde sur ce qu’il appelle le rapport du Président au pouvoir. « Tout le monde le sait, Me Wade aime passionnément le pouvoir. Malheureusement, son âge joue contre lui ; il a aujourd’hui 82 ans, d’autres disent bien plus. Ce pouvoir qu’il chérit tant et dont il vit aujourd’hui au maximum, il va devoir le quitter d’une manière ou d’une autre. Et Me Wade craint cette perspective comme une malédiction, il la vit comme une tragédie ».