d'ACTIVITES POLITIQUES
Karim Wade : Questions autour d’une ambition présidentielle
Le 3 juin 2007, Karim Wade a voté, et cela s’est su. Depuis quelques années, les actes les plus anodins du fils du président de la République sont connus du grand public. Pour ce qui est des actes à conséquence importante Le 3 juin 2007, Karim Wade a voté, et cela s’est su. Depuis quelques années, les actes les plus anodins du fils du président de la République sont connus du grand public. Pour ce qui est des actes à conséquence importante… Karim Wade a donc voté, mais il a voté seul. Dans sa toute (...)
Le 3 juin 2007, Karim Wade a voté, et cela s’est su. Depuis quelques années, les actes les plus anodins du fils du président de la République sont connus du grand public. Pour ce qui est des actes à conséquence importante… Karim Wade a donc voté, mais il a voté seul. Dans sa toute nouvelle entreprise de revendication du statut de Sénégalais ordinaire, on aurait aimé qu’il votât accompagné. L’image aurait été, en effet, appréciée des Sénégalais si Karim s’était présenté au bureau de vote avec son épouse. Elle s’appelle Karine. La seule différence entre les deux prénoms tient aux lettres n, pour l’une, et m pour l’autre. Ténue, au son, cette nuance alphabétique n’en est pas moins une large différence. Pourquoi les deux n’ont pas voté ensemble ? Peut-être parce que cette Mme Wade-là n’a pas sa nationalité sénégalaise exigible pour être électeur. A moins qu’on ait évité, pour quelqu’un à qui on prête des ambitions de succéder à son père, une image qui dépare : celle d’un métis, au bras d’une Française toute blanche, élisant des députés du Sénégal. ‘J’ai de l’ambition pour mon pays’, a dit le fils Wade, dans une interview à la Rts (les questions étaient simples : sujet, verbe, compliment). Grand bien fasse au fils de Viviane Wade. Seulement, à l’heure d’une désenghorisation prononcée, avec notamment une wolofisation tous azimuts (ce qui n’est pas en soit une mauvaise chose), il faudra bien du travail pour faire accepter un président de la République ne parlant aucune langue du pays. Il semble que, pour un Wade, il est en plein cours de wolof dispensés par un professeur… américain (vive le Peace Corps). Attendons d’entendre les constructions grammaticales qui en sortiront, autres que la seule qu’il maîtrise pour le moment, selon ceux qui le connaissent, à savoir : ‘Ouaay yow !!!’. Avouons qu’il faut certainement plus que cette exclamation pour charmer l’auditoire d’un meeting. A moins que ce Wade-là veuille diriger les Sénégalais sans parler à l’écrasante majorité d’entre eux.
Suffira-t-il, pour se faire accepter comme un citoyen ordinaire, d’offrir une obole de 50 millions à une mosquée, de multiplier les sorties et de ‘réseauter’ la presse ? Abdoulaye Wade, expert dans la compréhension de la psychologie de ses concitoyens, a éprouvé le besoin de coller Abdoulaye Baldé à son fils, pour faire… couleur locale, lorsqu’il a fallu le mettre au devant de la scène des affaires publiques, à travers l’Anoci. Dans le duo de siamois de la pompe à financements arabes, le commissaire de police sert uniquement à ‘sénégaliser’ l’image du président Wade de l’Anoci.
Karim Wade, un citoyen ordinaire ? Ses ‘amis’, tout nouveaux, ne sont pas seulement nombreux. Ils ont poussé la vulgarité à son comble, en créant le Fan’s club Syndjély et Karim Wade. Si, si ! cela existe. Et la structure est domiciliée à la cité Golf Nord, au numéro 15… selon ce qu’en dit une grande banderole déployée dans une rue de ce quartier où vit ma famille. Qu’est-ce que donc les enfants Wade ont prouvé comme compétence pour susciter une telle pamoison ?
Ses thuriféraires présentent Karim comme un brillant financier. Il faut convenir qu’on n’a pas besoin de dépasser le statut de courtier d’une banque, ce qu’il est, pour courir les pays arabes, avec l’attestation de filiation présidentielle en guise de sésame pour ouvrir les palais royaux. N’importe qui serait apte à faire autant, sinon plus que lui, comme envoyé très spécial de son père de président auprès des émirs. Lesquels lui donnent du ‘Karim Ibn Abdallah Wade’.
Il se trouve, hélas, des cercles de corrompus pour, non pas penser, mais tenter de faire croire que, dans ce Sénégal du troisième millénaire, il est fort aisé de passer du statut de courtier de son président de père à celui de personnalité toute indiquée pour être le prochain chef de l’Etat.
Quel mérite y a-t-il à être fils de chef d’Etat ? Il faut qu’on arrête la farce, car elle est grosse de dangers.
Un fils de président de la République n’est jamais un citoyen ordinaire. Il est à une position de privilège que ne lui confère rien d’autre que son ascendance. Toute entreprise de le positionner emportera un qualificatif : le népotisme. Ensuite, dans ce Sénégal de Ndiadiagne Ndiaye, d’El Hadji Omar Tall, de Maba Diakhou Bâ et autres, on aurait l’impression d’être revenu à une autre époque si l’on devait avoir comme couple présidentiel Karim et Karine au palais du gouverneur Roume.
Il faudra bien qu’on se le dise : on assiste à une gigantesque conspiration de corruption des esprits tendant à imposer au président Wade et à l’opinion nationale l’idée de la normalité d’une mise sur orbite de Karim Wade. Rien n’est plus dangereux pour un chef que le zèle de ses collaborateurs. Quand Wade se veut l’égal de Mandela, il s’en trouve pour le ramener à l’échelle d’un Eyadéma. Les marchands d’illusions veulent supplanter le projet démocratique du Sénégal pour tenter une dangereuse aventure monarchique. Ce n’est pas qu’ils ignoreraient le risque pour le pays, la vérité est que leur seule préoccupation tient à leurs subsides du moment. Joueurs, ils misent sur un fait : la légendaire sensibilité de Me Wade aux louanges. Après le célèbre ‘Africain le plus diplômé de Tunis au Cap’, ils veulent trouver une formule à son fils. Lequel a le mauvais goût de se proclamer leader de la ‘Génération du concret’ au moment où les adversaires de son père indexent son âge. Génération !!! Comme si la compétence était une affaire d’âge ! Sait-il seulement, le fils Wade, que la jeunesse n’est en rien une qualité ?
Aujourd’hui, la seule chose qu’il a réussie, en fait de concret, c’est d’être lui-même un bon thème de campagne électorale contre son père, malgré les réalisations de celui-ci. Les chantiers de l’Anoci ? C’est, principalement, un bout de la corniche, d’une longueur de moins de 10 km, facturé à 22 milliards de francs Cfa. L’équivalent exact du coût de la route Linguère-Matam.
Le débat sur la succession de Wade et le match des "lions" au menu des journaux18 Juin 2007 14:00 heure de Dakar(APS)-La fin des rumeurs sur le dauphinat du Président de la République, d'autres sujets en politique, société et sport font le menu des journaux parvenus lundi à l'Agence de presse sénégalaise (APS).
A propos de la succession du Chef de l'Etat, Walfadjri écrit ‘'Wade parle de sa succession'' en rapportant les propos de Me Wade : ‘'Je n'ai pas de dauphin !'' ‘'Les informations relayées par la presse et relatives à la succession du président Abdoulaye Wade ont amené ce dernier à sortir de ses gonds. Ce dernier, par un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, soutient sans ambages qu'il n'a pas de dauphin et ne compte d'ailleurs pas en avoir. Pour Me Wade, seul le peuple sénégalais est souverain dans sa destinée et que ‘le moment venu, des élections ouvertes, libres et démocratiques permettront à celui-ci de choisir son successeur'', rapporte le quotidien de Sacré-Cœur.Le Matin se veut plus précis et annonce : ‘'Wade précise'' : ‘'Pas de dauphin, présent ou futur''. ‘'Je n'ai pas de dauphin'', rapporte également Le Messager précisant que ‘'Wade clôt le débat sur sa succession !''Sur le même sujet, Thièye, relève : Me Wade met sa succession dans les urnes'', tout en s'intéressant à une autre succession, celle du Grand Serigne de Dakar, El Hadji Ibrahima Diop Momar Marème, rappelé à Dieu samedi. ‘'Le Grand Serigne s'en va sur la pointe des pieds : qui va succéder à El Hadji Ibrahima Diop Momar Marème ?'', s'interroge Thièye.En forme de réaction au débat sur la succesion du Président de la République, l'ancien Premier ministre et Secrétaire général de l'Alliance des Forces du Progrès (AFP), Moustapha Niasse, soutient dans Sud que ‘'aucune alchimie ne fera pas passer le dauphinat''. Dans un commentaire intitulé ‘'siffler la fin de la récréation'', Sud écrit : ‘'Deux des trois consultations populaires pour renouveler le mandat des élus dans une démocratie ont eu lieu. Le chef de l'Exécutif clé de voûte de nos institutions a été porté à la magistrature suprême. Les députés devant siéger à l'Assemblée nationale, la première Chambre du pouvoir législatif ont été choisis''. Et le journal de poursuivre : ‘'ces votes se sont déroulés, avec des fortunes diverses assurément et non sans récriminations justifiées ou pas, selon que l'on se situe dans un camp ou dans un autre. Ils ont reçu l'onction du Conseil constitutionnel, le juge de recours et sont, par conséquent légalisées. Les élections locales ont été reportées pour l'année prochaine. Le Sénégal électoral peut donc souffler et céder la place au Sénégal qui travaille. Il est dommageable que l'on continue encore d'errer dans la cour de récréation alors que les cours doivent reprendre''.En politique, l'Observateur écrit que ‘'suite à son audience avec Sarkozy, Me Wade demande à son fils Karim de cesser toute manœuvre politique''. En page intérieure, le journal note : ‘'Qu'est-ce que l'ancien ministre de l'Intérieur français et actuel président de la République française a pu dire à Me Abdoulaye Wade pour que ce dernier appelle son fils Karim Wade, après son audience, afin de lui demander de cesser toute manœuvre. Si l'information a été confirmée par de proches collaborateurs de Me Wade, du côté de chez Karim Wade, on soutient qu'on a rien à dire par rapport à cette question''.Le Quotidien livre une interview de Modou Diagne Fada, leader de la coalition War-Wi aux dernières élections législatives. Au journal, Fada affirme : ‘'Macky Sall a désorganisé le PDS (Parti démocratique sénégalais). En sous-titre, le patron de War-wi y va avec quelques propos : ‘'je connais très bien Wade...'', ‘'...je peux me réveiller et être numéro deux du parti'' ; ‘'Le PDS est un mauvais parti au pouvoir'' ; ‘'Personne n'acceptera que Karim succède à son père par des astuces constitutionnelles''. En politique toujours, l'As fait état de ‘'retrouvailles'' Wade-Idy et affiche : ‘'après avoir rencontré le maire de Thiès, le 31 mai dans son domicile à Compiègne, le Colonel Malick Ciss révèle des retrouvailles Wade-Idrissa Seck''.En société, Walf Grand-Place s'entretient avec Demba Dia, élevé récemment au rang de Cheikh par la famille omariennne et titre : ‘'confessions d'un Cheikh si particulier''. Le chanteur affirme : ‘'j'étais chef de gang, fouteur de bordel''.Le Populaire fait dans les prédictions avec, selon lui ‘'les xoy qui on parlé''. ‘'Sombres présages'', barre à sa une le journal qui annonce : ‘'le président Wade terminera son mandat en 2009'' ; ‘'la mort prochaine d'une autorité annoncera une ère de déballages déstabilisateurs''.S'agissant des prédictions, l'Office affiche : ‘'prédictions des Saltigués : un mouton blanc pour que Macky Soit Président''.
APRÈS SON AUDIENCE AVEC SARKOZY Wade demande à Karim de «cesser toutes manœuvres politiques»
Article Par Latir MANE,
Paru le Lundi 18 Juin 2007
Qu’est-ce que l’ancien ministre de l’intérieur français et actuel président de la République française a bien pu dire à Me Abdoulaye Wade pour que ce dernier appelle son fils Karim Wade, après son audience, afin de lui demander de cesser toute manœuvre politiques. Si l’information a été confirmée par de proches collaborateurs de Me Wade, du côté de chez Karim Wade on soutient qu’on n’a rien à dire par rapport à cette question.
Qu’est ce qu’ils ont bien pu se dire ? Seules les personnes qui ont pris part à cette rencontre peuvent le savoir. Et ces personnes ne sont pas bien nombreuses. Par contre, certaines personnes ont vu Me Abdoulaye Wade à l’issue de sa rencontre avec Nicola Sarkozy, le président de la république française. Et des sources proches du président ont confié qu’après son audience avec M. Sarkozy, le Pape du Sopi aurait appelé Karim Wade pour lui demander de «cesser toutes manœuvres politiques». Ce dernier a aussi appelé ses proches collaborateurs pour leur demander de recadrer le concept de la « génération du concret». Interpellé sur cette question M. Cheikh Diallo, chargé de la communication de Karim Wade , a déclaré qu’il n’a «rien à dire par rapport à ça».
Est-ce une coïncidence ? En tout cas la remarque est qu’au lendemain de cette fameuse audience, dont Karim Wade n’a pas pris part, il y a beaucoup de salive et d’encre qui ont coulé. Mais aussi, les proches collaborateurs de Karim Wade ont fait des sorties aussi bien dans la presse sénégalais qu’étrangère pour tenter de recadrer les fondements de «la génération du concret». Et le discours a été le même partout. Et en résumé, Cheikh Diallo, qui a fait une sortie dans le quotidien sénégalais l’As et qui a été cité dans un article signé par Ignacio Manga dans le journal bakchich.info, déclare que la génération du concret n’est pas un mouvement politique. Que Karim Wade ne fait pas de la politique, et que s’il avait besoin de faire de la politique, il aurait occupé un poste au sein de la direction du Pds. Ignacio Manga a écrit plus. On peut lire dans son article que si Karim Wade voulait faire de la politique, il lui suffirait de se baisser pour ramasser le Pds».
2ÈME PLAN D’ACTIONS Le Front Siggil Sénégal retrouve la rue
Article Par Latir MANE,
Paru le Lundi 18 Juin 2007
L’opposition dite la plus représentative au Sénégal va s’exprimer. Et faute d’avoir un cadre démocratique comme l’Assemblée nationale pour le faire, elle va le faire dans la rue. Par des manifestations, des marches, des rassemblements et autres. Tout cela entre dans le cadre du second plan d’actions du Front Siggil Sénégal, qui débute cette semaine.
C’était à prévoir, nous dirait un observateur averti de la scène politique sénégalaise. L’opposition dite la plus représentative va s’exprimer dans la rue. Le 5 juillet, le front Siggil Sénégal va organiser une journée d’action nationale. Les leaders de ce front ont prévu une marche, des prières et d’autres activités. Le clou sera le grand rassemblement devant les grilles de la Rts. Ce, pour dénoncer une fois de plus l’accaparement des médias d’Etat par le régime de Me Wade. «Cette journée sera l’aboutissement de plusieurs manifestations qui entrent dans le cadre du déroulement du second plan d’actions du front Siggil Sénégal » confie Pape Diouf, porte-parole du jour de la bande à Dansokho. Joint hier au téléphone, notre interlocuteur a laissé entendre que c’est le second plan d’actions qui a été retenu à l’issue de la rencontre tenue par les leaders du front, vendredi dernier. Le secrétaire national chargé à la vie politique de Rewmi a expliqué qu’après avoir évalué le boycott des élections législatives, les leaders du Front Siggil Sénégal vont reprendre leur bâton de pèlerin. Ils vont reprendre langue avec les missions diplomatiques, les chefs religieux et autres leaders d’opinion, qui sont au Sénégal. Et le 23 juin prochain, il y aura une journée d’actions à Pikine et Guèdiawaye. Ce sera l’occasion pour les jeunes du Front de faire face à la presse. Le front va aussi décentraliser ses structures à l’intérieur du Sénégal. Les leaders ont promis de refaire les axes qu’ils avaient visités lors de leur campagne de boycott, mais cette fois pour remercier les Sénégalais et les sensibiliser davantage sur la nécessité de la tenue des assises nationales. À ce propos, des commissions seront mises en place au niveau du Front pour réfléchir sur le gouvernement économique, le gouvernement démocratique et politique, sur les questions sociales, mais aussi sur les questions relatives au monde rural : l’agriculture, l’environnement…Des rencontres seront initiées dans ce cadre avec les membres de la société civile, les organisations syndicales car, aux yeux de la bande à Dansokho, «il y va de l’intérêt national».
CONTRIBUTION VIVEMENT UN GOUVERNEMENT POUR L’ACTION
Article Par Cheikh Sidya NDIAYE, BA, PhD,
Paru le Lundi 18 Juin 2007
Le Sénégal doit se remettre rapidement et résolument au travail sur des choses concrètes. Le gouvernement qui se trouve dans les cartons du président Wade, quels qu’en soient le chef et les membres, devra s’atteler d’extrême urgence à résoudre trois problèmes graves :
- LA HAUSSE VERTIGINEUSE DES PRIX des biens de consommation courante, en commençant par un large débat avec les commerçants et les citoyens sur les causes réelles de cette hausse, aux conséquences pénibles et source d’une frustration exacerbée des populations, et sur les remèdes à mettre en œuvre pour y faire face victorieusement. Aucune question ne sera éludée : le poids des taxes gouvernementales, les tarifs du transport international et local de marchandises, les profits dans la chaîne de commercialisation, les charges superflues, la relation des produits avec les cours mondiaux des marchandises et des monnaies, les changements souhaitables dans les manières de consommation, etc. Les conclusions tirées de ce débat seront traduites en décisions applicables.
- L’INSUFFISANCE D’ENERGIE ELECTRIQUE, en démantelant le monopole d’essence coloniale de la SENELEC au profit de compagnies régionales financées par les capitaux d’investisseurs locaux et étrangers, et en abolissant l’étouffante dictature pétrolière grâce aux énormes ressources solaires et éoliennes qui nous sont dispensées gratuitement, non pas seulement à usage rural (ce qui est une question normale et stratégique de la politique de développement économique et social) mais dans toutes les concentrations urbaines où les plaques solaires doivent se multiplier sur les terrasses des immeubles importants et des habitations (les citoyens aisés peuvent devenir partenaires à cet égard) et les éoliennes doivent fleurir sur les sites appropriés, sans oublier le bio-gaz et le bio-carburant ; en attendant que nos gisements de pétrole se transforment d’espérance en réalité.
- L’INSALUBRITE A DAKAR ET DANS LES AUTRES VILLES du pays par la mise en place de services de collecte et d’évacuation des ordures ménagères comme des eaux usées, secteur dans lequel les efforts louables de l’ONAS et des contractants seront appuyés par une politique d’éducation, de communication et de répression en permanence dans les quartiers. Il y a aussi un effort d’imagination pour lequel on sollicitera tout un chacun : par exemple, pourquoi ne pas couvrir par des dalles en béton les canaux à ciel ouvert qui empestent Dakar et Rufisque, et fixer sur ces surfaces des structures commerciales et de loisirs, ou des batteries de plaques solaires, qui ne pèsent pas trop lourd ?
Toutes ces propositions sont déjà en œuvre dans plusieurs pays à travers le monde, avec des résultats satisfaisants, même dans des endroits moins favorisés. Les problèmes soulevés dépassent la compétence politique des gouvernants et débordent la tour d’ivoire des technocrates, parce qu’ils concernent le quotidien intime de chaque citoyen qui doit apprendre à user plus fortement de son pouvoir de contrôle et d’initiative. (Il faudra peut être lever un autre débat sur le rôle respectif des partis politiques en dehors des périodes électorales et des syndicats en dehors des campagnes revendicatives).
CONTRIBUTION L’alternance et notre quête de démocratie majeure.
Article Par Bassirou Gaye, Sicap Karack N° 465,
Paru le Lundi 18 Juin 2007
Les élections présidentielles du mois de février ont été les premiers tests auxquelles notre nouvelle démocratie civilisée était soumise afin de satisfaire tout les critères et le bien qu’on lui attribuait. En effet à l’issue de l’épreuve de 2000 au terme de laquelle elle était sortie avec mention honorable décernée par la communauté internationale et l’accession à la hiérarchie des pays à démocratie majeure et responsable, toutes les ententes d’un comportement infaillible de notre démocratie étaient permises.
L’année 2007 constituait pour le Sénégal et ses dirigeants politiques de confirmer tout le bien que l’on pensait de cette bonne santé démocratique. Tous les espoirs quant à la tenue d’élections transparentes et sincères étaient virtuels dés lors que le chef de l’Etat dont les subordonnés (ministre de l’intérieur et des collectivités locales) avaient la charge de gérer l’ensemble du processus électoral, avait déclaré de ne vouloir faire moins que son prédécesseur en matière bonne gouvernance électorale. Mais ce mot du président s’est révélé faux comme ce fut le mot de Villèle qui devant les représentants du peuple français tentait de les rassurer de l’accroissement du budget qui avait dépassé le chiffre de milliard en ces termes « Messieurs, saluez ce chiffre vous le verrez plus jamais.» Car à bien remonter le déluge des événements qui se sont déroulés au courant de ce septennat, l’opinion peut bien douter de la nourriture saine servie à notre nourrisson de démocratie. D’abord nous avons constaté que la première épreuve qui devait constituer une opération test pour la bonne tenue de notre démocratie à savoir les élections législatives qui selon le calendrier républicain devaient se tenir en l’an 2006 n’a pas été réalisée. Car par des complots et combines politiciens ; celles-ci furent reportées à l’an suivant par le pouvoir des gens de l’alternance. L’objectif de vaincre sans se soucier des moyens utilisés conduit les dirigeants du régime aux affaires à transgresser le principe du respect des règles républicaines, érodant de fait l’écorche de notre nouvelle démocratie. Alors qu’il est sans conteste que les motifs servis à l’opinion pour repousser les élections législatives étaient erronés compte tenu de la politisation du malheur des victimes. Sans s’en rendre compte tous les observateurs politiques et rares hommes politiques avaient mollement mis le doigt sur le non respect par le pouvoir du calendrier républicain. La timidité de la contestation de l’opposition s’expliquait à l’époque par son souci de ne pas s’attirer la colère des populations sinistrées. Mais répétons nous, le mal que cette décision causée à notre calendrier républicain était minime par rapport à l’éraflure portée à nos acquis démocratiques. Ensuite un autre frein à notre quête permanente de démocratie est au passif des autorités en place avec les élections présidentielles engendrant un double phénomène qui heurte notre conscience républicaine. Il s’agit d’une part de la participation massive des candidats dits indépendants à la course vers le sommet de l’Etat. Sur la quinzaine de candidat en lice nous avions décompté cinq candidats ne se réclamant d’aucune chapelle politique encore moins d’aucune confession idéologique et n’ayant aucun support social ou organisationnel capable de mobiliser des voix électorales en leur faveur à l’image des partis avec qui ils étaient en compétition. Cette irruption massive des indépendants reproche aux politiciens une certaine faillite dans leur discours, leur méthode et pratique des affaires publiques. Car si les politiques s’étaient évertués avec un maximum de vertu dans les taches à eux confiées par la nation, nous espérons que les indépendants seraient occupés par des questions de développement à la base plutôt que de concurrencer les politiques dans leur champ naturel, la conquête de l’espace présidentiel. Les candidats indépendants peuvent bien participer aux conquêtes démocratiques et c’est ce qu’ils font dignement dans leur vécu quotidien mais c’est la multiplicité de leur nombre à la présidentielle que nous observons somme un signe de recul de l’action politique et de notre vitalité démocratie. Comme ce fut Périclès puni par ses concitoyens parce qu’il les avait rendus mauvais, l’alternance en a autant fait avec notre démocratie naissance. Un adage bien de chez nous traduit éloquemment cet affrontement politiques /indépendants : si l’hyène ose défier le lion, c’est bien entendu la démarche de ce dernier qui en est la cause. D’autre part, l’issue de l’élection présidentielle a été tellement douloureuse à notre démocratie car elle débouche sur une impasse avec une opposition défaitiste ne reconnaissant pas les résultats officiels et un pouvoir vainqueur trop fier de sa nouvelle conquête et qui caquetait sa victoire urbi, orbi comme le coq de La Fontaine. Ainsi donc lorsqu’il déclarait vouloir faire mieux que son prédécesseur, voila il a fait pire. Et cette grande nation à laquelle nous appartenons tous mérite plus de liberté, de justice sociale et d’équité, de citoyens fiers de ses dirigeants bref de démocratie majeure et apaisée. L’espace d’une autre élection a encore autorisé à ces « démocrates » de malmener une fois de plus notre idéal pour des calculs politiques purement égoïstes. Et ce ne sont pas les joutes législatives qui nous démentiront avec un boycott des principaux leaders et partis de l’opposition et un taux de participation de 34.75es inscrits à la compétition électorale. La démocratie se fane et la citoyenneté se meurt silencieusement, et ce que le citoyen abandonne jamais le militant encore moins le partisan ne peut l’offrir à la république policée. Pendant les deux rendez vous électoraux majeurs de l’alternance nous avons retenus donc une contestation du discours des politiques par les indépendants, une désaffection du citoyen par rapport à la chose politique illustrée par le faible taux de participation aux législatives et l’impasse consécutive à la sécheresse du dialogue entre les principaux acteurs, tout ceci dans un laps de temps relativement rapproché depuis notre première alternance politique. Le pêché de l’alternance n’est plus simplement de tuer en nous tout espoir de justice, de liberté et de développement mais elle absout et étouffe notre idéal de démocratie. Ce que nous avions acquis hier à la sueur de l’ensemble des citoyens, nous sommes au regret de constater sa perte par les démons de la démocratie qui veulent nous renvoyer aux années des élections truquée, aux résultats opaques avec de sempiternelles contestations. Cette liberté démocratique à laquelle le peuple a déjà goutté, ce même peuple la recouvra de nouveau. Et demain qu’adviendra t-il des locales à notre démocratie ?
COMMENTAIRE DU JOUR
Siffler la fin de la Récréation
Par Madior FALL | SUD QUOTIDIEN | lundi 18 juin 2007 | 1032 lectures
Deux des trois consultations populaires pour renouveler le mandat des élus dans une démocratie ont eu lieu. Le chef de l’Exécutif clé de voûte de nos institutions a été porté à la magistrature suprême. Les députés devant siéger à l’Assemblée nationale, la première Chambre du pouvoir législatif ont été choisis. Ces votes se sont déroulés, avec des fortunes diverses assurément et non sans récriminations justifiées ou pas, selon que l’on se situe dans un camp ou dans un autre. Ils ont reçu l’onction du Conseil constitutionnel, le juge de recours et sont, par conséquent légalisées. Les élections locales ont été reportées pour l’année prochaine. Le Sénégal électoral peut donc souffler et céder la place au Sénégal qui travaille. Il est dommageable que l’on continue encore d’errer dans la cour de récréation alors que les cours doivent reprendre.
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DOSSIERS
Abdoulaye Wade
Il est heureux que le président réélu dont la légitimité est encore disputée par la frange la plus importante de son opposition ait souligné clairement qu’il n’a pas de dauphin et n’entendait nullement, le moment venu se substituer au peuple souverain. C’est son porte-parole, Me El Hadji Amadou Sall qui, dans un communiqué envoyé hier aux rédactions, a précisé la pensée présidentielle en la matière.
Cette annonce conforte l’idée que le temps du dauphinat est révolu au Sénégal. Plus que jamais, c’est l’électeur qui est le « faiseur de président », même si, certains se demandent s’il n’a pas été « roulé » dans la farine le 25 février. La défection retentissante de cet électeur pendant les élections législatives du 3 juin dernier apporte de l’eau au moulin des contestataires. Passons. Sans libre choix, la démocratie est une triste farce. Ceux qui ont décidé de participer l’ont fait. Candidats comme électeurs, chacun délivrant un message qu’il importe aujourd’hui de décrypter correctement pour avancer. Deux échéances inscrites au calendrier électoral ont été respectées, en dépit des louvoiements préjudiciables à sa transparence avec un report et une interversion sans justifications autres que politiciennes.
Cependant, il est malheureux que la tradition républicaine qui veuille qu’au sortir d’élections, l’on remette les pendules du renouvellement de l’Exécutif à l’heure sans tarder piétine, laissant, dans l’opinion, la fâcheuse impression d’un impossible gouvernement. Ne parlons pas maintenant de cette propension du chef de l’Etat à vouloir nommer, à tout prix, une femme Premier ministre qui ne renvoie qu’au souci de satisfaire à une lubie, ou à tout le moins à une promesse électoraliste ou populiste. Car il importe seulement de trouver le meilleur ou la meilleure à la place qu’il faut. De retour, jeudi dernier, d’une tournée en Europe, en Afrique du sud et au Nigeria, nous nous étions surpris à espérer que le Chef de l’Etat sonnerait peut-être la fin de la récréation dans le hall du salon d’honneur de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Parce qu’on l’aura constaté, le pays ne bruissait depuis que de folles rumeurs sur la recomposition du gouvernement. Une « récréation », mettant en veilleuse ou tentant de le faire, les multiples sollicitations du peuple dont les urgences sont véritablement ailleurs. Depuis le début de cette récréation, on a assisté aussi à un brouillard épaissi chaque jour comme pour masquer les vraies questions que se posent les Sénégalaises et les Sénégalais.
Elles tournent autour de la flambée des prix des denrées de première nécessité, la fourniture de semis de qualité et en quantité pour le paysannat alors que l’hivernage s’installe, la problématique énergétique. Dans le même temps, l’économie vacille parce que certainement agressée plus que de raison. « Le taux de croissance de l’économie qui tournait autour de 5 ntre 2000 et 2005 est passé à moins de 3 n termes réels en 2006. En 2007, ce taux ne sera certainement pas plus élevé, du fait de la très mauvaise campagne agricole 2006-2007, de la destruction de la filière arachidière et de la crise des secteurs de la pêche, de l’élevage, de l’énergie et des industries chimiques », souligne Moustapha Niasse, le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp). Le résultat, fort prévisible, de ce brouillage ne s’est pas fait attendre. Les débats de fond sont évacués. Le Sénégal suspend son vol à… son futur Premier ministre ou Première ministre.
Mais il faut sûrement s’entêter à croire que le Sénégal vaut plus que cette image que l’on cherche vaille que vaille à lui coller. Il ne tardera pas à se mobiliser pour passer à l’étape suivante, sans recourir forcément à l’usurpation de ceux-là qui, sans vécu, veulent sans coup férir régenter le monde des vivants, c’est-à-dire, ceux-la qui ont une histoire. La souveraineté n’est certes pas inéluctable en soi, mais elle découle inéluctablement d’un processus social et historique et n’appartient qu’au peuple. Elle n’est nullement ex-nihilo. Il reste maintenant à voir si l’arbitre désigné fera reprendre la partie dans les règles de l’art pour que le Sénégal se remette au travail. Siffler la récréation, c’est aussi parler et se parler. La majorité sortie des urnes et celle qui dit tirer sa légitimité du peuple doivent dialoguer. La seule chose que nous avons en commun et en partage est ce pays. Sa vitalité et son exception résident dans la capacité de ses fils à échanger. Sa stabilité est à ce prix.
DEVOLUTION DU POUVOIR A KARIM
Wade dément formellement
Par Ibrahima Lissa FAYE | SUD QUOTIDIEN | lundi 18 juin 2007 | 591 lectures
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade a démenti formellement le fait de vouloir faire son fils, Karim Wade son successeur à la tête de l’Etat. Son porte-parole, Me El Hadji Amadou Sall a relayé hier les propos présidentiels dans ce cadre dans un communiqué reçu hier, dimanche 17 juin à notre rédaction.
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DOSSIERS
Abdoulaye Wade
Le président de la République veut couper court aux supputations sur sa succession à la tête du pays avec à la clé une dévolution du pouvoir à son fils, Karim Wade. Me El Hadji Amadou Sall, son porte-parole, dans un communiqué reçu hier, dimanche 17 juin à notre rédaction et signé de sa main a indiqué « qu’il (le chef de l’Etat) n’a pas de dauphin et ne compte pas en avoir.
Le moment venu, des élections ouvertes, libres et démocratiques permettront au peuple sénégalais de choisir son successeur ». Et d’assurer en outre que « les entretiens que le président Abdoulaye Wade a eu avec le président de la République française Nicolas Sarkozy à l’Elysée dont il était l’hôte le lundi 11 juin 2007 ont tout naturellement suscité des commentaires mais aussi des spéculations ».
En réponse à « des rumeurs » circulant à cet effet au sujet de Karim Wade et M. Bolloré, a signalé Me El Hadj Amadou Sall, le président de la République me fait préciser : « il n’a pas introduit Karim Wade auprès de Sarkozy et le nom de Karim n’a pas été prononcé une seule fois. Au demandant, Karim n’était pas l’Elysée ». Me Abdoulaye Wade a, ainsi démenti avoir introduit son fils, Karim Wade auprès du président Français, Nicolas Sarkozy.
Il a aussi indiqué, dans ce communiqué, qu’il « n’a pas eu à échanger avec le président français au sujet de M. Bolloré et l’appel d’offres portant sur le port du Futur ». Et de souligner : « le président de la République espère que mes précisions, suffirons à éclairer l’opinion ».
ELLES SONT 17 FEMMES SUR LES 150 A ASSEMBLEE NATIONALE
Le Cosef parle de « recule démocratique »
Par Bacary Domingo MANE | SUD QUOTIDIEN | samedi 16 juin 2007 | 270 lectures
Le Conseil Sénégalais des femmes (Cosef) que dirige Hawa Dia Thiam, ancien député sous les couleurs d’And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads), déplore la faible représentation des femmes à la prochaine Assemblée nationale. Elles seront au nombre de 27 femmes sur les 150 députés à faire leur entrée à l’hémicycle. Pour les femmes du Cosef, il s’agit là d’un « recul par rapport à la 10ème législature où les femmes étaient au nombre de 25 sur les 120. Nous disons, c’est un recul démocratique », lit-on dans le communiqué en date du 15 juin.
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Les militantes du Cosef ont, par ailleurs, lancé un « appel pour le vote de la loi sur la parité afin que l’on ait une très bonne représentation des femmes aux élections locales »
Le Conseil Sénégalais des femmes a néanmoins « saisi cette occasion pour adresser nos félicitations aux nouvelles députées, et exprimons l’espoir qu’elles défendront les intérêts des populations, notamment ceux des femmes, des enfants et des autres sans–voix ». Avant de les « exhorter à relayer, notre combat pour la parité au sein de l’institution parlementaire, pour l’approfondissement de la démocratie Sénégalaise ».
Il félicite également, « les listes paritaires particulièrement celle dirigée par une femme : le Mouvement Tekki, la Coalition Sopi, le Jëf-Jël et RES/Les vert ». Tout en les invitant à un partenariat fructueux avec la nouvelle Assemblée Nationale.
PAROLE DE XOOY »…
Attention aux démons de la zizanie !
Par Cherif FAYE | SUD QUOTIDIEN | lundi 18 juin 2007 | 792 lectures
La cérémonie du « Xooy » 2007 a vécu. Les saltigués du Sine ont prédit le « départ de Wade » après seulement deux années dans son quinquénat, un bon hivernage, le « décès d’un grand homme à Touba », plusieurs accidents mortels sur la route Dakar-Touba et le « décès d’une personnalité à la suite duquel des secrets troublants seront levé.
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Plus connu sous l’appellation « Malango », le Centre d’expérimentation des Médecines Traditionnelles de Fatick (Cemetra) a accueilli le week-end dernier comme il est de tradition la cérémonie du « Xooy » 2007 qui regroupe chaque année les saltigués du Sine. Dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 juin 2007, les saltigués ont démarré leurs prédictions vers 22 h 30 sous l’égide de l’Ong international Prometra. Ces saligués ont dit que le président de la République, Maître Abdoulaye Wade, ne terminerait pas son présent mandat.
C’est le saltigué Kalfé Ngalagne né en 1934 dans la communauté rurale de Ndiob à Diakhao qui a parlé mais il est resté silencieux sur le successeur de Wade malgré l’instance du public à connaître le nom. La saltigué Amy Faye du village de Niakhar, célèbre pour avoir prédit en 2002 le drame du bateau le Joola, a annoncé le décès d’un grand homme à Touba. « J’ai vu des Baye Fall tomber en transe, courant dans tous les sens. Quand je leur ai demandé qu’y avait-il, ils m’ont dit qu’un grand homme est décédé à Touba », a-t-elle dit. Elle a déclaré que si le Premier ministre Macky Sall le pays sera dans la confusion. « Si cette branche tombe (Ndlr : allusion à Macky), de vieux démons seront réveillés ; il y aura beaucoup de palabres dans le pays », a-t-elle asséné.
Tous les saltigués ayant fait leurs prestations mystiques dans la cour du Cemetra de Fatick les samedi et dimanche derniers ont prédit un bon hivernage. Latyr Ndiaye, plus connu sous le pseudonyme Saltigué Sangaye a annoncé beaucoup d’eau pour cette saison. Le mil sera par conséquent abondant, selon lui. Par contre, il est sceptique pour ce qui concerne l’arachide dans la mesure où selon « la qualité des semences n’est pas bonne ».
L’abondance du mil est aussi annoncée par les saltigués Gorgui et Amy Faye. Quant à Kalfé Ngalagne de Diakhao, il a prédit un grand vent qui fera tomber des arbres. Pour ce qui ressort de la date de la première pluie dans le Sine, les saltigués sont divisés. Gorgui est convaincu que ce sera soit un mercredi ou un jeudi, au moment où Diouma Kor la prévoit dans la nuit d’un lundi à mardi. « Ce sera une forte pluie qui arrosera tout le Sine. Elle réveillera les gens au milieu de la nuit », a-t-elle prédit. Saltigué Sangaye a annoncé un grand vent qui se lèvera de l’Est vers l’Ouest un vendredi et la première pluie qui tombera un samedi.
WADE parle de sa succession : ‘Je n'ai pas de dauphin !’
Le président de la République a, de nouveau, coupé court aux rumeurs faisant état d'un dauphinat au sommet de l'Etat. Me Abdoulaye Wade soutient qu'il n'a jeté son dévolu sur personne pour lui succéder à la tête de l'Etat. Dans un communiqué signé par la présidence de la République, Me Wade déclare que seul le peuple sénégalais est souverain dans le choix du premier magistrat du pays.
Les informations relayées par la presse et relatives à la succession du président Abdoulaye Wade ont amené ce dernier à sortir de ses gonds. Ce dernier, par un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, soutient sans ambages qu'il n'a pas de dauphin et ne compte d'ailleurs pas en avoir. Pour Me Wade, seul le peuple sénégalais est souverain dans sa destinée et que ‘le moment venu, des élections ouvertes, libres et démocratiques permettront à celui-ci de choisir son successeur’.
Ces propos du président de la République sont-ils à rapprocher de son assertion de 2004 lorsqu'il disait, à l'occasion de la célébration de l'alternance et de manière péremptoire, qu'il ne voyait ni dans son parti, ni au niveau de l'Etat quelqu'un capable de lui succéder ? En tout cas, une telle déclaration avait suscité un tollé général et fut diversement appréciée. Celle-ci avait surtout eu le don de tempérer l'ardeur de certains responsables politiques libéraux qui passaient pour être de potentiels successeurs de Wade.
Cependant, la sortie du locataire du Palais Léopold Sédar Senghor n'avait pu réussir à clore définitivement le débat sur la succession au sommet de l'Etat. Tout au contraire, les spéculations sur cette question sont allées bon train au gré des déclarations faites et actes posés ça et là par ceux à qui on prête, à tort ou à raison, l'intention de lorgner le trône ou par Me Abdoulaye Wade lui-même. C'est ainsi qu'après la présidentielle de février 2007 qui consacra définitivement l'exclusion de l'ex-Premier ministre Idrissa Seck du cercle des héritiers de Wade, deux noms ont été régulièrement cités comme étant les prétendants les plus sérieux. Il s'agit du fils du président de la République, Karim Wade et de son Premier ministre, Macky Sall. Les dénégations et autres démentis de ce dernier relatifs à son ambition présidentielle n'y feront rien. Nombre d'observateurs verront, d'ailleurs, à travers l'attitude du chef du gouvernement, un faux-fuyant, mettant celui-ci sur le compte d'une crainte de vivre l'expérience malheureuse de son prédécesseur à la Primature. Lequel avait eu l'outrecuidance de lorgner le fauteuil de Wade au moment où il était son plus proche collaborateur. La suite, on la connaît...
Quant à Karim Wade, c'est son président de père qui a fait de lui la personne que l'on pourrait difficilement éliminer de la course pour le fauteuil présidentiel. Après en avoir fait l'homme par qui passent les gros investissements de ce pays, le président Wade n'avait-il pas, au lendemain de la dernière présidentielle, tresser des lauriers à son fils confortant, ainsi, les soupçons de plus d'un Sénégalais ? Quid du portrait-robot qu'il avait dressé de celui qu'il voudrait être son successeur et que nombre d'observateurs y avaient vu la silhouette de l'initiateur de la ‘Génération du concret’ ?
Revenant sur les informations faisant état de l'introduction de son fils Karim auprès du président de la République française lors de son audience du 11 juin 2007 avec ce dernier, Me Abdoulaye Wade affirme qu'il n'en est rien.
Selon lui, ‘Karim n'était pas à l'Elysée’ et, mieux, poursuit-il, le nom de celui-ci n'a été, à aucun moment de son tête-à-tête avec Nicolas Sarkozy, prononcé. Le communiqué de la présidence réussira-t-il, à ôter définitivement de la tête de nombre de Sénégalais le schéma qu'ils se sont fait de sa succession ? Rien n'est moins sûr. La prochaine configuration institutionnelle du pays avec notamment l'installation du Sénat, la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale et la formation d'un nouveau gouvernement attendu avec imminence, aideront à y voir plus clair.
Par ailleurs, le communiqué émanant du palais présidentiel nous apprend que la question relative au Port du Futur n'a pas figuré à l'ordre du jour de l'entretien de l'Elysée du 11 juin dernier. Le chef de l'Etat Sénégalais dément avoir discuté avec son hôte Français de l'appel d'offres portant sur le Port du Futur, notamment de Vincent Bolloré.
En espérant que ses propos ‘suffiront à éclairer l'opinion’, Me Wade invite ses compatriotes à se mettre au travail et que ‘cessent les rumeurs sans fondements qui font perdre beaucoup de temps’.
Aguibou KANE
Analyse de la situation économique et sociale : Quand Niasse interroge les chiffres
Des chiffres, rien que des chiffres pour convaincre de la ‘paupérisation accélérée des populations les plus vulnérables’ sous le régime d’Abdoulaye Wade. Tel a été l’exercice dans lequel s’est lancé, samedi, Moustapha Niasse, à l’occasion de la célébration du 8e anniversaire de l’Appel du 16 juin, au collège Sacré cœur.
‘Les conséquences de la décroissance de l’économie, celle de la paupérisation accélérée des populations les plus vulnérables ont mis le système financier sénégalais dans une situation très inquiétante et particulièrement précaire pour le pays. Or le Sénégal ne sera une nation émergente que par la mise en place d’un système financier sain et performant’, a déclaré Moustapha Niasse qui présidait la célébration du 8e anniversaire de l’Appel du 16 juin, sur le thème : ‘La situation de l’énergie et de la demande sociale au Sénégal’.
Selon le secrétaire général de l’Afp, le taux de croissance de l’économie qui tournait en 2000 et 2005 autour de 5 est passé à moins de 3 n terme réel en 2006. Et Moustapha Niasse de signaler que ce taux ne sera pas plus élevé en 2007 du fait de la ‘très mauvaise campagne agricole, de la destruction de la filière arachidière et de la crise des secteurs de la Pêche, de l’Elevage, de l’Energie et des Industries chimiques du Sénégal’. Cela explique, selon lui, l’échec de la politique dite de croissance accélérée ‘avec des taux annuels annoncés de 7 à 8 à partir de 2007’. Sous ce chapitre, le chef de file des progressistes informe que l’inflation évaluée par l’évolution de l’indice du niveau général des prix, est passée de 1,7n 2005 à 1,9 n 2006. Et que la dépréciation du pouvoir d’achat ‘qui s’accentue tous les jours et qui réduit, quantitativement et qualitativement, le contenu et la qualité du panier de la ménagère’, résulte de l’évolution du niveau des prix des principaux postes de dépenses. Lesquels absorbent la quasi-totalité des revenus, traitements et salaires. Il s’agit, selon Moustapha Niasse, du logement, du transport, de l’eau, de l’électricité, de l’alimentation, des frais de scolarité et des soins médicaux.
En outre, le secrétaire général de l’Afp renseigne que si nous assistons aujourd’hui à une dégradation du ‘portefeuille des banques et des établissements de crédit, c’est parce que l’Etat rencontre d’énormes difficultés de trésorerie qui augmentent le niveau de la dette intérieure’.
Evoquant, à ce propos, les augmentations des dépenses de transferts exceptionnels pour gérer la situation des sinistrés, Moustapha Niasse parle d’échec du plan Jaxaay ainsi que de la situation des entreprises en difficultés dans le secteur de l’énergie : Sar et Senelec, les Industries chimiques. ‘Cela, au détriment des investissements qui étaient programmés pour l’Agriculture, l’Elevage, la Pêche, l’Education, la Santé, le Développement social et la Solidarité nationale’, précise Niasse. Le leader des progressistes de révéler à ce sujet que ‘tous ces secteurs ont subi des prélèvements substanciels sur leurs dotations budgétaires, pour un montant total supérieur à 100 milliards au cours d’une seule année budgétaire, celle de 2006’. Selon Moustapha Niasse, ces dépenses de transfert ont été effectuées à une période où le trésor public a été amené à préfinancer des travaux d’infrastructures routières, notamment celle de la corniche, ‘pour des raisons politiques et démagogiques’.
Ainsi, Moustapha Niasse indique que le gouvernement pense qu’en finançant directement ces investissements, il crée des emplois et relance la consommation et l’investissement privé. Impossible, de l’avis du leader de l’Afp, dans des conditions où le niveau de l’endettement intérieur du Sénégal s’élève à plus de 200 milliards. Lequel risque d’annihiler les effets attendus d’une telle politique. Car, estime-t-il, ‘on ne peut pas vouloir une chose et son contraire’. Et le contraire, selon Moustapha Niasse, c’est qu’il est établi, selon des faits ‘précis et véritables’, que des chèques du trésor servis à des fournisseurs en règlement de leurs créances sur l’Etat reviennent impayés, pour provisions insuffisantes, sur des montants inférieurs à 10 millions de francs Cfa. Que les propriétaires de logements conventionnés par l’Etat ne sont pas payés depuis 9 mois sur 12. Des bons du trésor arrivés à échéance sont parfois impayés.
Concernant les bons émis en 2006, l’encours à 60 jours était de 25 milliards à la date du 7 juin 2007, renseigne le leader de l’Afp. Il s’y ajoute que les Ics n’ont pas encore les 15 milliards d’emprunt 2006, garanti par l’Etat. De même que l’emprunt d’Etat de 45 milliards émis en juillet 2005, échéance juillet 2010, n’avait connu, à la date du 7 juin 2007, aucun début de remboursement. Ces faits, selon le leader de l’Afp, traduisent ‘la situation alarmante du trésor et des finances publiques, eu égard à l’importance des engagements pris par l’Etat à la veille des élections pour calmer le front social et relancer ses grands chantiers’.
Yakhya MASSALY
La nouvelle utopie
Former un gouvernement continental semble être un des thèmes à la mode ces temps-ci dans le discours de certains diplomates africains. C’est la dernière lubie, l’énième échec programmé au passif des dirigeants politiques d’un continent qui, décidément, se refusent à observer une pause salvatrice pour arrêter la série… noire. Elle est pourtant le préalable pour donner à l’Afrique une voix crédible.
On en est hélas loin, et la nouvelle utopie qu’illustre le projet de gouvernement continental est bien là, qui prouve que les échecs nombreux jalonnant l’histoire diplomatique récente de l’Afrique n’ont servi à rien.
Parmi ces revers, on peut citer par exemple le fait qu’il y a à peine deux ans, la verve portait sur la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu. Certains soutenaient mordicus que l’entrée en son sein de pays comme le Sénégal relevait d’une formalité. Or, ce débat mort avant même d’être vraiment né, n’est qu’une épave de plus que la déroute Nepadienne vient encore plus encombrer. Au Sommet du G8, au lieu des milliards de dollars dont elle rêvait, l’Afrique, par l’entremise de ceux qui l’y représentaient, a reçu une gifle cinglante dont l’écho continue de résonner. Ses plénipotentiaires sont rentrés bredouilles. Ou plutôt déçus de la promesse trompe-l’œil qui leur a été faite d’un accroissement des financements pour contenir les maladies infectieuses. Tous les experts avertis ont vite fait de l’analyser comme un cordon de sécurité sanitaire établi par les ‘donateurs’ pour protéger leurs populations de ce qu’ils considèrent comme une menace transnationale. L’aide, en la matière, sert, cyniquement, à mettre en quarantaine le continent…
Au lieu de tirer les leçons de ce revers, en mettant le frein à la frénésie d’idées et de projets aussi mal conçus qu’irréalistes, voici donc ceux que l’on est obligé de qualifier, par défaut, de dirigeants, en voie d’ouvrir un nouveau chantier. Le vaste cercueil rempli des restes d’initiatives africaines lancées depuis le début de ce siècle n’est donc pas sur le point de se refermer. Car les manœuvres de diversion qui les génèrent, continuent d’empêcher de poser enfin, en profondeur, les bases sans lesquelles les grandes questions du continent ne pourront être étudiées que de façon folklorique.
Cette histoire abracadabrante de gouvernement continental en est le dernier ersatz. N’ayons pas peur des mots pour dire que cette affaire, que l’on hésite à considérer comme une idée tant elle est prématurée, est sortie des chapeaux de magiciens sans inspiration. Elle relève du… vent. Qu’on ne vienne pas nous la justifier par une volonté de rendre hommage à Kwamé Nkrumah ou aux idéologues passés du panafricanisme. Du reste, le parcours de ces panafricanistes fut tout sauf parfait. Pouvoir personnel et gestion gabégique, sinon ethnique, les disqualifient de longue date. Mais ce qui ajoute une tragédie à l’imposture autour du projet, c’est qu’il est initié par des auteurs qui n’ont pas encore fait la preuve de leur aptitude à gérer le plus petit hameau, un ministère ou un pays dans la transparence, l’honnêteté et l’équité.
Il ne faut donc pas se taire face à cette nouvelle forfaiture. Que son issue fatale soit connue d’avance, n’empêche pas de mettre le doigt sur la bévue que s’apprêtent à commettre les récidivistes à son origine. Mené par des acteurs prétendant parler au nom des Africains, le nôtre collectif, c’est un projet qui est proche d’un suicide. Même si les philosophes analysent le suicide comme un moment de lucidité extrême, ceux qui sont tentés de le faire ne doivent pas nous y entraîner. Au moins, on aurait pu accepter d’en être si, en plus de vouloir se sucrer au passage, comme cela a été le cas lors d’une conférence des intellectuels africains de triste mémoire, ses promoteurs avaient eu l’intelligence primaire d’ouvrir un débat sérieux sur cette question et non à la hussarde, comme pour en valider subrepticement la symbolique.
Ce qui est plus triste, c’est qu’au surplus, ils font fausse route. Le monde entier vit une ère de réduction du rôle des Etats. Leur dissolution est inscrite dans la dynamique de la globalisation. C’est d’ailleurs le sens des nouvelles orientations européennes qui vont être sanctionnées par le prochain Sommet de l’Union européenne. Après l’échec de la Constitution que certains eurocrates avaient voulu imposer au forceps, les dirigeants du Vieux continent, ayant retenu la leçon, ont choisi de réduire leurs ambitions. La sagesse enseigne que, parfois, moins c’est mieux.
Face à la crise que traverse la construction communautaire européenne, les dirigeants européens se sont souvenus qu’à l’origine, le projet européen est parti du plus petit, mais important dénominateur commun, à savoir le regroupement de six pays qui l’ont fait en 1957 en unissant leurs forces pour que l’acier et le charbon, sources des conflits antérieurs, servent enfin à forger leur paix. Sur ce socle, leur marche vers des valeurs démocratiques partagées et vers l’Union assumée n’en a été que plus facile à faire, malgré les obstacles toujours réels sur cette voie.
En retournant à cette dimension utilitaire de leur coopération, l’Europe fait preuve de pragmatisme. Elle sait qu’il vaut mieux maintenir le principe de subsidiarité, faire au niveau local ce qui peut s’y faire en mieux, et se donner le temps de bâtir, dans la durée, une Union organique qui ne peut être efficace que si elle entraîne l’adhésion des peuples, qui l’auront validée, en vraie connaissance de cause, au préalable.
Après avoir copié, comme sur du carbone, le modèle fédéral que l’Europe voulait construire, pour créer l’Union africaine, il y a six ans, dans la précipitation, les dirigeants africains, pour leur part, n’ont pas toujours fait l’aggiornamento nécessaire pour comprendre pourquoi ce projet est à ce point malade au point que son président actuel, Alpha Konaré, ait décidé de quitter le navire. Poursuivant la fuite en avant, ils se précipitent maintenant vers un gouvernement fédéral qui connaîtra un sort encore plus tragique. Arrêter cette folie répond à une œuvre de salubrité publique qu’il convient d’engager sans tarder.
Et dans la même logique, on ne peut aussi qu’inviter l’Union africaine à faire preuve de plus de discernement dans son traitement des dossiers continentaux. La dernière fois où elle est prise en flagrant délit de contradiction et d’incohérence, c’est précisément quand elle affirme avec détermination sa volonté de bouter du pouvoir, si besoin par les armes, le régime certes mal élu d’Anjouan, aux Comores. On a envie de rappeler son silence assourdissant quand Olusegun Obasanjo, l’un des pères discrédités du Nepad, avait organisé les élections les plus frauduleuses de son pays et placé à sa tête son homme lige… Question : où était donc la soldatesque de l’Union africaine au moment où ces fraudes industrielles s’opéraient au Nigeria, il y a à peine deux mois ?
L’Afrique souffre décidément de la médiocrité de ses ‘dirigeants’. Cela est particulièrement grave à ce stade-ci de son évolution où elle dispose d’une chance unique de peser sur le cours de la vie internationale : ses matières premières connaissent une appréciation remarquable du fait de la demande chinoise ; son marché intérieur suscite une gourmandise internationale ; le temps de construire ses infrastructures a sonné et le secteur privé international est prêt à se jeter à l’eau ; enfin la lutte anti-terroriste lui donne une valeur géostratégique nouvelle qu’elle avait perdue après la fin de la guerre froide.
Il y a quelques jours, participant à une conférence internationale sur les technologies modernes, en présence de gurus mondiaux, y compris les fondateurs des plus grands logiciels au monde, et de talents africains de haut vol venus d’Europe, des Etats-Unis et d’Afrique, j’avais retenu la présentation faite par une brillante jeune Kenyanne. Elle avait fait une démonstration saisissante de la capacité des dirigeants de l’Afrique à ne réussir qu’une chose : inhiber les énergies de ses fils et filles !
L’avènement d’un monstre continental, un gouvernement qui ne servirait qu’à nous déverser un verbiage creux et inconsistant sur l’unité de l’Afrique, ne ferait qu’accentuer cette tendance au lieu de nous en débarrasser. L’unité africaine, nous la vivons. Il faudra certes la bâtir davantage, mais cela ne se fera pas par des artifices douteux et politiciens. Demain, quand les conditions seront véritablement réunies, on pourra rouvrir le dossier d’un gouvernement continental. Cela commande de prendre le temps de faire un projet aussi important en se donnant les moyens de le réussir. Concernant l’Union africaine, il importe de la construire en menant les actions concrètes pour lui donner cette crédibilité qu’elle n’a pas auprès des populations africaines. Notamment en réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires, en développant le commerce africain, en créant les bases d’un consensus autour de normes partagées, c’est-à-dire en mettant en place des politiques justes au service du développement africain. Après la succession d’échecs qu’elle a connus, l’Afrique ne se relèverait pas d’une nouvelle comédie diplomatique sans issue.
Abou GAZE* *Abou Gaze est le pseudonyme d’un journaliste sénégalais.