gestion de la carrière des fonctionnaires
Remaniement ministériel et gestion de la carrière des fonctionnaires
Le président de la République vient encore de procéder à un énième remaniement ministériel ce 24 juin 2010. Il n’est d’aucun intérêt pour nous d’essayer de les compter, leur nombre n’étant pas l’objet de cette réflexion, mais leur conséquence sur la vie des travailleurs de la Fonction publique que nous sommes.
Tous les décrets, arrêtés et décisions émanant du gouvernement et concernant la carrière des fonctionnaires portent invariablement en préambule la formule suivante :
«Vu la Constitution,
; Vu la loi 61-33 du 15 07 1961, relative au statut général des fonctionnaires, modifiée
; Vu le décret 65-857 du 04 12 1965 portant délégation des pouvoirs règlementaires du président de la République en matière de nomination, d’administration et de gestion du personnel, modifié
: Vu le décret 91-430 du 08 04 1991 portant répartition des services de l’ Etat, modifié» ; et tout récemment
: «Vu le décret 2009-543 du 05 juin 2009 relatif aux attributions du ministre de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail et des Organisa tions professionnelles
:» Vu le dossier des intéressés
: Et à chaque fois qu’il y a nomination d’un Premier ministre ou tout simplement remaniement ministériel ou même réaménagement comme on dit, les «Vu» «Vu» suivants s’y ajoutent
; «Vu le décret n° tel et tel du tel et tel portant nomination du Premier ministre
Vu le décret n° tel et tel du tel et tel mettant fin aux fonctions d’un ministre, nommant un nouveau ministre et fixant la composition du gouvernement».
Outre leur caractère ennuyeux, ces «Vu» «Vu» cachent une réalité très désagréable pour le fonctionnaire dont la promotion est assujettie à une certaine stabilité du gouvernement. Chaque fois que nous changeons de gouvernement, tous les actes d’avancement de fonctionnaires qui étaient dans le «circuit», selon un certain jargon administratif, retournent à la case de départ pour porter en en-tête les formules citées plus haut afin de refléter la nouvelle configuration gouvernementale, comme si cela pouvait avoir une quelconque importance pour la carrière du fonctionnaire.
!), le président de la République devrait espacer ses remaniements, ne serait-ce que dans l’intérêt de centaines de fonctionnaires «goorgoolu», qui attendent ces avancements pour améliorer leur quotidien, car ils induisent une augmentation de salaire, si minime soit-elle. Si, juridiquement elles se justifient (nous le pensons simplement
Les Commissions administratives paritaires (Cap) réunissant le gouvernement d’une part et les syndicats des travailleurs d’autre part se sont réunies depuis décembre 2009, pour statuer sur les situations d’avancement, de reclassement, d’intégration de nombre de fonctionnaires.
: un directeur de la gestion des carrières, un directeur des études, de la législation et du contentieux et enfin un directeur de la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences. dans la Fonction publique Jusqu’à ce jour, (jusqu’au remaniement en tout cas), le Procès-verbal de ces rencontres n’est pas signé par le ministre de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail et des Or ganisations professionnelles. Main te nant que ce ministère est fractionné en deux entités (ministère du Travail et des Organisations professionnelles et ministère de la Fonction publique et de l’Emploi), - on se demande d’ailleurs pourquoi - à qui reviendra «l’insigne honneur» de signer les Procès-verbaux de ces fa meuses commissions ? D’autant plus que le dernier remaniement a con sacré la nomination de trois di recteurs
Si l’on sait que le parcours que le décret ou l’arrêté suit est souvent long de six mois, les fonctionnaires ayant avancé au mois de décembre ne sont pas encore près de voir la couleur du papier consacrant leur promotion ni la couleur de leur argent. Il s’y ajoute que pour l’année 2008, les commissions ne se sont pas réunies du fait des lenteurs administratives liées à la collecte et au classement des notes des agents de la Fonction publique, ainsi qu’à l’élaboration des tableaux d’ avancement. Ce n’est qu’ en 2009 qu’on a regroupé les commissions pour les deux années.
Un Etat sérieux doit se soucier du bien-être de ses citoyens, du traitement à temps échu de la situation administrative de ses agents. Pour rappel, depuis le premier mandat de Abdou Diouf, un ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de la Modernisation de l’Etat et de la Technologie avait été créé. Aujourd’hui il a disparu. Nous en avons un autre appelé ministère des Technologies de l’Information et de la Communication et cela ne nous empêche pas de fonctionner comme à l’âge de la pierre taillée. Tout est archaïque dans notre Fonction publique. L’urgence du moment est à la modernisation de celle-ci et non à son «dégraissage».
!! Le 14 juin 2010 lors d’une réunion du Conseil présidentiel sur l’investissement (Cpi), le président de la Ré publique se plaignait des effectifs pléthoriques de la Fonction publique. Il préconisait, entre autres, le dégraissage de celle-ci pour consacrer l’essentiel des ressources budgétaires à des actions concrètes. Il ne maîtrisait même pas le nombre de ses fonctionnaires, le vieux
!!! Ce qu’il y a lieu de faire, c’est de se préoccuper de la qualité et non pas de se focaliser sur la quantité (en feignant d’ailleurs d’ignorer les hypertrophies au sommet de l’Etat). : chauffeurs, chef de cabinet, carburant, locaux, entretien et autres dépenses en gardiens,do¬mestiques, etc. Quelle incohérence Ce remaniement, en augmentant la taille du gouvernement (41 ministres là où les Etats-Unis en comptent 15, à titre d’exemple), rend le train de vie de l’Etat plus élevé. Un dé graissage n’aurait certainement pas servi à grand-chose vu les engagements financiers que supporte un ministère
Me Wade s’illustre régulièrement dans son sport favori qui est le réaménagement. Il n’est pas sans savoir que cet exercice incessant bloque l’Administration car ses ministres qui sont toujours dans l’expectative travaillent au ralenti en se disant que tous les actes qu’ils prennent peuvent être remis en cause du jour au lendemain. Les préoccupations politiciennes des membres de son gouvernement, qui sont des Libéraux les empêchent d’être des technocrates au service des travailleurs du service public. Et ce n’est pas demain la veille qu’il en sera autrement.
Amath DIALLO - Enseignant / amathd@yahoo.fr
La parité : Une ‘toubaberie’ encombrante
La parité implique une similitude sinon une égalité de chance. À la base, le nègre s’est longtemps distancé dans l’adoption d’une structure familiale sexiste répartissant les charges et les prérogatives qui assurent la survie collective. Si, maintenant, la déstructuration sociale conduit à une déperdition dans les rapports des genres, une simple projection dans l’imaginaire collectif du moment aurait permis d’arrimer la superstructure et le degré de ressourcement dans les archétypes qui nous sont propres.
La civilisation de l’universel est un pis-aller pour celui qui n’entend pas fournir l’effort requis pour un tri éprouvant, mais nécessaire à la survie et à l’affirmation du nègre. C’est un degré d’interférence entre plusieurs systèmes de valeurs qui, tout au plus, entraîne une tension intérieure individuelle et qui nécessite un arbitrage continu. Au meilleur des cas, l’ordre de préséance entre les références culturelles place notre force spirituelle de valeurs collectives au centre du processus.
Légiférer pour une parité des sexes dans le contexte africain relève d’un rafistolage minable d’intellectuels à la solde d’un mimétisme rabaissant et au service d’un conformisme systématique de bas étage. Il ne s’agit pas de décrier un quelconque investissement à l’égalité entre les hommes et les femmes.
Cependant, l’égalité s’incarne dans l’acceptation des différences des uns et des autres ainsi que dans la mise sur pied des conditions idoines pour la sauvegarde de la dignité humaine. Il en est de l’accès de la femme aux ressources nécessaires à l’expression de sa singularité et à la rétribution de ses apports dans la structuration familiale. Par ailleurs, n’est-il pas plus judicieux de redresser ce penchant ou du moins la perception populaire d’une tendance des femmes à la festivité onéreuse ? Il ne s’agira point de la cantonner dans la sphère familiale. Il est plutôt question d’une démarche lucide et méthodique qui donne à la femme africaine les outils d’une émancipation acquise au moyen d’un nivellement programmé et calibré.
Le rattrapage institutionnel n’est pas tant dans l’égalitarisme formel que dans la prise en compte des forces et faiblesses innées des uns et des autres d’une part et dans l’adaptation de leur posture aux exigences actuelles de développement humain. A quoi bon de formaliser une parité dans les institutions pour l’élite intellectuelle quand, dans les zones rurales, les femmes font face à d’innombrables problèmes qui entachent leur condition de mère ou seulement de citoyenne à part entière. En guise d’exemple, les femmes atteintes de fistule sont mises en quarantaine sans aucune possibilité d’exercice de leurs droits civiques et humains au motif souvent superstitieux qu’elles sont punies d’un hypothétique geste posé. A ce niveau, il y a matière à déployer des ressources pour corriger ces distorsions sociales et venir à bout d’une atteinte grave à la dignité humaine. Il est ridicule et prétentieux d’outrepasser ces passages obligés que commande le sens de la méthode et de l’organisation si tant est que la motivation reste la promotion de l’implication pleine et entière des femmes dans la gestion de la cité.
Birame NDIAYE
Le sermon de la honte
? 000) mosquées que compte le Sénégal conduite de Moustapha Guèye faire acte d’allégeance au président de la République. On aurait dit un meeting politique tellement les louanges fusaient de partout, emportant sur leur passage tous les superlatifs pour qualifier la générosité légendaire de maître Wade. Certains, plus zélés sont allés jusqu’à lui promettre une réélection dès le premier tour si chaque imam garantissait au moins trois voix pour le compte du candidat Wade. Ceux qui ont pris la parole ont-ils été mandatés par les imams des quarante cinq mille (45 Surpris ont été les Sénégalais qui ont vu à la Télévision nationale les imams du «Sénégal», sous la
J’en doute fort. Selon toute vraisemblance leur action est motivée par des intérêts purement personnels. On n’a pas encore fini de pleurer imam Tamsir Ndiour de la mosquée Moussanté de Thiès qui, malgré sa proximité avec l’édile de sa ville, ne manquait jamais de le sermonner dans le sens des préoccupations du peuple.
L’image des imams de Guédiawa ye, battant le macadam aux côtés des populations, reste toujours gravée dans notre mémoire.
El hadji Abdou Aziz Sy Malick malgré le poids de l’âge, prenait toujours son manteau de régulateur lorsque le pays était plongé dans une crise, sa voix tremblante entonnait pour rappeler à l’ordre les différents acteurs en s’inspirant des versets coraniques et d’écrits de savants. qui est notre référence en tout était imam, chef d’Etat et en même temps chef de guerre. C’est dire que la pratique religieuse n’exclut en aucun cas un engagement fut-il politique, économique et même culturel pourvu qu’il soit animé de bonne foi. L’Islam n’interdit point à un imam de se lancer dans l’arène politique, le Prophète (Psl) Ces imams faisaient de la politique certes, mais une politique qui prend en compte les aspirations et préoccupations du peuple, ils étaient les portes voix des sans voix.
? En revanche les pseudo-imams ou tartuffes - si vous voulez - ont été récompensés à hauteur de cinquante millions pour s’être rangés derrière le vieux. Mais comment procéderont-ils pour tenir leur promesse
leurs sermons du vendredi. Peut-être qu’ils vont battre campagne en utilisant
Wait and see.
Mafally NDIAYE - aloundiaye@yahoo.fr